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Et la bande dessinée rencontra l'ordinateur: enjeux des oeuvres numériques de bande dessinée sur la création artistique

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par Laurène STREIFF
Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse - Maà®trise des sciences et des techniques information- communication concepteur multimédia 2001
  

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6.2.3. Interactivité de création : pour un art participatif

Les e-BD à scénario ouvert comptent sur le lecteur pour participer à la création. Par envoi d'un courrier ou d'un formulaire électronique, le lecteur peut, s'il le désire, influer sur l'écriture du scénario. Il coopère de façon asynchrone, par utilisation des outils de l'interactivité de création : boîte e-mail et formulaire, à la production du récit. L'auteur de l'oeuvre partage alors son statut avec le lecteur, qui devient scénariste ou co-scénariste selon le degré de liberté qu'il lui est consenti. Dans les deux e-BD étudiées, le concepteur reste l'unique dessinateur. Cette méthode participative de création d'oeuvres insiste sur la temporalité dans la production de l'oeuvre. La lecture n'est plus directe et immédiate. Elle se fait progressivement, au rythme des échéances que l'auteur détermine. La période entre

13 Nicolas Schiffer, La Ville cybernétique, Paris : Tchou, 1969

14 citation relevée par Annick Bureaud [BUREAUD, 1999]

Et la bande dessinée rencontra l'ordinateur Mémoire de maîtrise I Septembre 2001

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deux échéances est le temps de la participation des lecteurs, puis le temps de la récupération et de la synthèse des résultats par l'auteur et enfin le temps de la concrétisation du scénario déterminé, par le dessin, la mise en composition et la diffusion. Le lecteur voit donc l'oeuvre prendre forme, peu à peu. Il suit l'histoire au fil des semaines, à la manière des lecteurs des séries ou strips « à suite » des magazines de BD, à la différence près que s'il s'image la prolongation possible de l'histoire, il peut cette fois la communiquer et prétendre en être l'investigateur.

L'art participatif repose sur l'idée d'une communauté, et de la mise en communication de cette communauté. D'une certaine manière, nous pouvons lui trouver une filiation avec les différentes expériences des années 80 où les artistes ont utilisé le minitel en tant que réseau. Françoise Holtz-Bonneau [HOLTZ-BONNEAU, 1972, p.138] nous en donne un exemple. Marc Denjean en 1986, lors d'un festival d'arts électroniques, a proposé un Graffiti-Concert. Il se plaçait en temps que chef d'orchestre et donnait des instructions typographiques à quatre graphistes situés en différents lieux parisiens. Le public, devant son minitel, pouvait participer au spectacle en rédigeant et envoyant des commentaires qui venaient s'afficher dans une zone réservée visible par tous les partenaires. Dans ce cas particulier, la réalisation de l'oeuvre est surtout prise en charge par les artistes exécutants, le public n'étant que spectateur et juge.

Bien d'autres artistes ont travaillé sur ce concept d'art participatif, notamment depuis l'apparition du réseau Internet. Si nos deux e-BD ne sont que deux créations parmi d'autres basées sur la même idée, elles en atteignent les mêmes limites formelles : le schéma proposé est toujours le même. Il y a un initiateur (l'artiste) qui propose un thème, un public actif qui fournit le contenu et un public passif qui va voir le résultat, sans réellement s'impliquer.

Encore du déjà vu, alors ? Certes, mais sur l'ensemble des oeuvres sur Internet, appelées généralement « net.art », et non dans la sphère traditionnelle de création BD.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams