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Et la bande dessinée rencontra l'ordinateur: enjeux des oeuvres numériques de bande dessinée sur la création artistique

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par Laurène STREIFF
Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse - Maà®trise des sciences et des techniques information- communication concepteur multimédia 2001
  

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1.2.3. Bande dessinée : neuvième art et langage

La bande dessinée est un art, mais il est évident que l'image BD, qu'il s'agisse de sa production ou de sa lecture, n'est pas celle du peintre. Les éléments iconiques de base s'organisent les uns par rapport au autres, dans l'espace d'un strip*, d'une planche, d'un album pour prendre en charge le contenu d'un récit.

Pour le structuraliste* Pierre Fresnault-Deruelle [FRESNAULT-DERUELLE, 1972], ces éléments sont les unités élémentaires d'une grammaire de la bande dessinée, considérée alors comme une technique. En utilisant les théories constituées de la sémiotique* narrative puis de l'analyse structurale, il met en avant trois niveaux de sens, correspondant à trois étapes de relation entre expression et contenu. D'abord les traits, la couleur et le texte sont l'expression du contenu dessin et ballon, ensuite, les images, aux fonctions narratives diverses, et leurs relations, caractérisées par la discontinuité, construisent la structure racontant-raconté. Enfin, les caractéristiques de la narration (idéologie, personnages, vraisemblance) forment l'expression du contenu reçu par le lecteur.

Et la bande dessinée rencontra l'ordinateur Mémoire de maîtrise I Septembre 2001

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Thierry Groensteen [GROENSTEEN, 1999] a souhaité pour sa part mettre en évidence le système de la bande dessinée, qu'il voit comme un langage, i.e. un ensemble original de mécanismes producteurs de sens, dont les unités sont les cases. Pour lui, la bande dessinée est «une combinaison de deux matières à l'expression », l'image tenant une place prédominante et l'écrit, « et d'un ensemble de codes ». Ces codes se tissent à l'intérieur d'une image d'une façon particulière qui tient à l'appartenance de l'image à une chaîne narrative dont les maillons sont étalés dans l'espace, en situation de co-présence. Le fondement de la bande dessinée tient pour lui à la mise en relation d'une pluralité d'images solidaires. De cette «solidarité iconique* » se construit le système de la bande dessinée Langage donc, la bande dessinée peut véhiculer des messages de tous ordres et des narrations autres que fictionnelles.

En outre, comme le souligne Jean-Marie Schaeffer2, la narration n'est pas donnée dans et par les images (contrairement au cas d'une structure verbale) : elle est à la fois en amont de l'oeuvre (en tant que programme narratif) et en aval, en tant que reconstruction de la part du lecteur. Nous pourrions essentiellement parler d'une coopération active attendue du lecteur. Les images des bandes dessinées sont immobiles et silencieuses en plus d'offrir un enchaînement qui ne mime pas le réel mais qui propose un récit troué d'intervalles. Si le récit est donc à reconstruire, il est disposé par des images et véhiculé par le jeu complexe de la séquentialité.

Nous terminerons cette phase de définition en nous plaçant du point de vue de la production d'une bande dessinée, en d'autres termes, comment fait-on une bande dessinée ? Dans le schéma le plus complet, une BD émane d'une idée du scénariste, se construit sous la main du dessinateur, se complète par le travail du coloriste. Viennent ultérieurement les phases d'acceptation de la part d'un éditeur et de production en série par un imprimeur. Nous l'avons compris, les trois premiers acteurs sont des plus importants. Le scénariste réalise un scénario original dont les scènes, l'action des personnages, les intrigues et dénouements doivent se dérouler sur plusieurs images fixes encadrées et plusieurs planches, tout en sachant maintenir l'attention du spectateur. La relation scénariste-dessinateur est très forte, le premier indiquant au second la manière de segmenter le récit, tout en lui laissant son style graphique propre, usant judicieusement des règles et codes d'un langage original : dessin, bulles et composition. Le coloriste, sous la

2 Colloque Narration et images fixes, Londres : 1995

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botte du dessinateur vient appuyer le style graphique et accentuer l'âme du récit. Le tout doit faire preuve de pertinence dans l'information et l'esthétique ainsi que de simplification pour donner au lecteur les indices nécessaires pour comprendre et imaginer les mouvements mais aussi la temporalité, les sentiments et l'atmosphère de l'univers fictionnel créé.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote