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La vente à  l'essai face au régime juridique des contrats à  distance

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par Florent SUXE
Université Panthéon-Sorbonne Paris 1  - Master 2 droit du commerce électronique et de l'économie numérique  2013
  

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PARTIE PRÉLIMINAIRE - QUELLE QUALIFICATION POUR UNE OPÉRATION HYBRIDE ?
ENTRE VENTE ET PRESTATION DE SERVICE

La qualification est la première étape à tout raisonnement juridique dès lors qu'elle détermine le régime juridique applicable. Cette étape est parfois périlleuse lorsqu'elle met en évidence l'existence d'un contrat à objet mixte, auquel l'application cumulative de régimes juridiques distincts occasionnerait de nombreuses difficultés.

La prestation offerte par le site internet qui fait l'objet de la présente étude nous semble pouvoir être concernée par cette situation dès lors qu'elle mêle transfert de propriété et prestation de service. En effet, le gestionnaire du site web propose aux utilisateurs un service personnalisé en confiant à un styliste le soin de déterminer le contenu de la malle commandée par ces derniers, tout en transférant à l'acheteur la propriété des vêtements qu'il a acquis en vue seulement de les revendre.

Ainsi, il apparaît fondamental de qualifier la prestation effectuée par le gestionnaire du site web et de comprendre s'il faut retenir une qualification unitaire (section 2) ou au contraire appliquer une qualification distributive (Section 1) en considérant qu'aucune des deux prestations ne semble dominer l'autre. Seule la directive du 25 Octobre 2011 définissant la vente et la prestation de service, il nous faudra raisonner sans définition expresse pour déterminer une qualification au regard du Droit positif.

SECTION 1 : Qualification distributive

Plusieurs éléments nous permettent d'établir une qualification distributive (§1), dont l'application emporterait de nombreuses conséquences à l'égard notamment de l'existence d'un droit de rétractation au bénéfice de l'acheteur (§2).

§ 1 Les justifications d'une qualification distributive

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L'article 1582 du Code civil dispose :

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La vente est une convention par laquelle l'un s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer.

La formule consacrée par le Code civil ne met pas en évidence la nécessité d'un transfert de propriété. Pourtant, la vente est bien un contrat synallagmatique à titre onéreux en vertu duquel le vendeur s'oblige à transférer la propriété de la chose vendue et en contrepartie de quoi l'acheteur s'oblige à la payer. En effet, le prix n'est pas affecté à la livraison mais à la chose, ce qui sous-entend que la vente emporte bien un transfert de propriété au profit de l'acheteur.

La prestation de service, elle, n'est pas définie par le Code civil qui ne consacre que la notion de louage d'ouvrage considéré comme tout « contrat par lequel l'une des parties s'engage à faire quelque chose pour l'autre, moyennant un prix convenu entre elles ».

Dès lors, il convient selon nous, de s'en remettre à la classification tripartite des obligations consacrée par l'article 1126 du Code civil aux termes duquel « tout contrat a pour objet une chose qu'une partie s'oblige à donner, ou qu'une partie s'oblige à faire ou à ne pas faire ». Ainsi, dès lors qu'une partie s'oblige à autre chose qu'à transférer la propriété d'un bien, elle est irrémédiablement débitrice d'une obligation de faire ou de ne pas faire. Lorsque le créancier de l'obligation de faire s'engage à payer un prix en contrepartie au débiteur, le contrat semble bien devoir correspondre à la qualification de louage d'ouvrage.

A cet égard, il nous semble qu'en offrant aux utilisateurs une prestation de conseil qui sera assurée par un styliste, le gestionnaire se rend débiteur d'une obligation de faire, qui devra faire l'objet d'un paiement. N'étant pas subordonné à ses clients, il s'oblige à exécuter une prestation de service et non un simple contrat de travail.

Ainsi, une qualification distributive pourrait être envisagée en considérant que les utilisateurs concluent sur le site à la fois pour acquérir la propriété des vêtements et accessoires qu'ils ont achetés, mais également pour bénéficier des conseils d'un styliste dans la mesure où ces derniers ne peuvent choisir seuls.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci