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Epargne et dépenses de consommation des ménages en milieu rural. Cas du village d'Adjamé Bingerville en Côte d'Ivoire

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par Fabrice Oswald TANOH
Université Félix Houphouët Boigny Abidjan - Master 1 de sociologie économique 2012
  

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I-1-2 Emergence du problème

Dans son acception la plus large, l'épargne désigne tout comportement qui inclut un sacrifice dans l'espoir d'obtenir un meilleur rendement futur. Elle est définit par les économistes comme la partie non consommée du revenu (Keynes, 1959), celle qui ne se détruit pas immédiatement. Ainsi, les économistes considèrent que les facteurs explicatifs du comportement d'épargne des ménages sont essentiellement liés au taux d'intérêt (pour les néoclassique) et au revenu (pour les partisans de Keynes). Ce qui revient à dire que, seuls les ménages à revenu élevé peuvent épargner. Par contre, les ménages à bas revenu c'est-à-dire les ménages dont la situation salariale est

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précaire et instable n'ont pas la capacité de dégager une partie de leur revenu pour le consacrer à l'épargne.

Cette assertion économique réduit la conception multidimensionnelle de la notion de l'épargne des ménages parce qu'elle met en veilleuse les déterminants socioculturels de l'épargne. Autrement dit, l'approche économique relègue au second plan les dimensions psychologiques et sociologiques de l'épargne dont l'importance dans la décision des ménages, dans l'acte d'épargne, est corroborée par de nombreuses études (Beverly et sherraden, 1999).

Ainsi donc, la sociologie appréhende l'épargne comme un phénomène social fondé sur des croyances qui structurent les relations sociales et orientent l'action d'épargne des ménages. (Sindzingere, 2005). Par exemple, le fait qu'un ménage achète une maison ou une voiture, cela est certes considéré comme un acte de consommation ou d'investissement du point de vue économique. Cependant, dans une orientation sociologique, ces dépenses peuvent être prises comme des actes d'épargne parce qu'elles reproduisent une logique légitime d'acquisition de statut, d'identité ou de prestige social. En effet le milieu social, les croyances et les pratiques culturelles et même religieuses influencent les ménages quant à la décision et l'utilisation de leur épargne. De sorte que la capacité, les enjeux et les pratiques d'épargne des ménages varient en fonction de la stratification sociale (si on est riche, pauvre ou dans la classe moyenne) ou de l'appartenance socioculturelle des ménages.

C'est donc pour mieux comprendre les réalités sociales entourant la question des déterminants sociaux de l'épargne qu'une enquête exploratoire a été menée auprès de 70 ménages du village d'Adjamé Bingerville. A l'issu de cette enquête, différents constats se sont dégagés, montrant la prééminence de déterminants autres qu'économiques du comportement des ménages dans leur actions d'épargne.

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