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Vieillissement et longévité en milieu urbain dans le district d'Abidjan. Cas des personnes àągées d'obédience musulmane à  partir de leurs pratiques

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par Daouda DOUKOURE
Université Félix Houphouët Boigny Abidjan - Doctoat de sociologie 2013
  

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II-1-2-5 Historique de l'islamisation du sud ivoirien

La présentation de l'Islam, ses pratiques et logiques sont déterminantes vu l'attachement des personnes âgées à la spiritualité, au rapport à la transcendance et à la divinité.

Mais intéressons nous d'abord à l'historique de l'islam dans le sud ivoirien et dans le District d'Abidjan.

A la veille de la colonisation, la Côte d'Ivoire méridionale et forestière constituait toujours un espace peu touché par l'islam. La conquête française et la paix coloniale, instantanée manu militari, changèrent profondément les choses. Le renforcement sécuritaire à travers la colonie et la construction de routes et de voies ferrées ouvrirent des opportunités que les dioula furent prompts à saisir : des musulmans ont ainsi pénétré dans le sud le long des nouvelles routes commerciales. La zone méridionale était forte de sols fertiles propices à l'implantation d'une agriculture commerciale.

Le développement économique de la zone méridionale enclencha un vaste mouvement migratoire des populations du nord vers le sud.

L'amorce d'un processus d'islamisation dans le sud méridionale se dessinait néanmoins ; il s'amplifia dans la seconde moitié du 20ème siècle.

Les migrants étaient originaires à la fois de la savane ivoirienne et des territoires voisins du nord appartenant à l'Afrique occidentale française.

Ces territoires incluaient le soudan (actuel Mali), la Haute-volta (actuel Burkina-faso), qui fut rattaché au territoire ivoirien de 1934 à 1947 et dans une moindre mesure, la Guinée et le Sénégal. Les migrants étaient aussi bien musulmans qu'animistes.

L'élément dioula constituait cependant le groupe le plus nombreux et le plus homogène.

Le nombre, la cohésion communautaire et la puissance économique des dioulas leur permirent de développer des quartiers séparés dans les petites et grandes villes qui émergent dans le sud ivoirien à l'affaire de la politique coloniale.

Les secteurs dioulas étaient appelés dioulabougou.

C'est cet espace singulier qui a constitué un formidable pôle d'intégration interculturelle au niveau de la communauté immigrée, dont l'aspect le plus visible fut une dynamique d'islamisation.

Dans le macrocosme de la terre d'immigration, la société dioula offrait à ces convertis le dogme universel et le cadre socioreligieux qui leur faisaient défaut.

L'épisode colonial n'a donc pas provoqué de rupture dans l'approche politique socioculturelle des musulmans ivoiriens.

En Côte d'Ivoire, comme dans d'autres pays du Golfe de guinée, les tribulations spirituelles ou conversions multiples sont fréquents en milieu urbain plus qu'ailleurs. Le passage d'une religion à une autre, quête d'une foi qui soit porteuse de sens, est, si ce n'est valorisé, du moins tolérée socialement.

La dynamique d'islamisation a par ailleurs redessiné la carte religieuse de la Côte d'Ivoire. Depuis l'indépendance, dans le prolongement du mouvement amorcé sous la colonisation mais avec une ampleur bien plus marquée, la présence de l'islam s'est étendue à l'ensemble du territoire ivoirien, en gagnant de l'importance dans la zone du sud. La structure ethno démographique de la communauté musulmane s'en est trouvée profondément bouleversée. Alors qu'à l'époque coloniale, l'islam avait été introduit dans le sud par le biais presque exclusif des migrations, par la suite il est aussi implanté localement par conversion de résidents autochtones.

Désormais, et c'est là un trait distinctif de l'ère post-coloniale.

On trouve, en proportion variable, des musulmans au sein de la majorité des groupes ethniques ivoiriens dont les Agni, les Baoulé, les Bété, les Yacouba.( Miran marie (2006)).

Le brassage moderne des populations et l'énorme mouvement migratoire vers Abidjan sont les fondamentaux, pour que la religion du prophète Muhammad gagne la côte et devienne, dans la métropole, aussi importante que le christianisme.

Le premier Imam d'Abidjan fut d'ailleurs un sénégalais Ouolof.

Vivant plutôt dans les quartiers populaires d'Adjamé, de Treichville ou d'Abobo gare les musulmans, hier venus pour la construction du pont et de la voie ferrée, sont aujourd'hui encore souvent issus du peuple et de la masse des travailleurs.

Empreint d'une réelle tolérance qui semble les mettre à l'écart des mouvements intégristes, l'islam à l'ivoirienne symbolise dans bien des esprits la religion de la solidarité. Presque tous les quartiers d'Abidjan possèdent une ou plusieurs mosquées, qui drainent une foule de croyants pour la prière du vendredi.

Alors, comment cette communauté est organisée ?

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo