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Utilisation des SIG ( Système d'Information Géographique )dans l'étude de la répartition géographique des crevettes Penaeidae dans le lac Nokoue à  So- Ava ( Bénin )

( Télécharger le fichier original )
par Naboua KOUHOUNDJI
Université d'Abomey- Calavi chaire internationale en physique mathématique et applications - Master en géoinformation et ses applications à  la gestion intégrée des eaux et des écosystèmes  2012
  

Disponible en mode multipage

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Bismillahir Rahmaani Rohiim

ICMPA PUBLISHING (c) 2012

UTILISATION DES SIG DANS L'ETUDE DE LA

REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CREVETTES
PENAEIDAE DANS LE LAC NOKOUE A SO-AVA (BENIN)

Chaire Internationale en Physique Mathématique et Applications

(CIPMA - Chaire UNESCO)

Master of Science en Géoinformation et ses Applications à la Gestion Intégrée des Eaux et
des Ecosystèmes (GAGIEE)

Présenté par

Naboua KOUHOUNDJI

Directeur : Prof. Brice TENTE, Maître de Conférences des Universités (CAMES), UAC
Superviseur : Dr. Lambert C. HINVI, Enseignant-Chercheur à la FSA, UAC

Faculté des Sciences et Techniques (FAST)
Université d'Abomey-Calavi (UAC)
Cotonou, République du Bénin

ICMPA - UNESCO Chair

Université d'Abomey-Calavi (UAC), BENIN
Faculté des Sciences et Techniques (FAST)
Chaire Internationale en Physique Mathématique et Applications
(CIPMA - Chaire UNESCO)

M.Sc N° /M.Sc/CIPMA/FAST/UAC/2012

UTILISATION DES SIG DANS L'ETUDE DE LA

REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CREVETTES
PENAEIDAE DANS LE LAC NOKOUE A SO-AVA (BENIN)

Mémoire de Master
En
Géoinformation et ses Applications à la Gestion Intégrée des Eaux et des Ecosystèmes
(GAGIEE)

Présenté par

Naboua KOUHOUNDJI

Superviseurs: Prof. Brice TENTE, Dr. Lambert C. HINVI

Jury:

Président: Prof. Brice TENTE

Examinateur: Dr. Lambert C. HINVI

Rapporteur : Dr. Ir. Georges A. AGBAHUNGBA

Cotonou, Rép. du Bénin, 2012

DEDICACE

ii

A ma mère TCHIHOUNKPO Yéboudé Epouse KOUHOUNDJI.

iii

SOMMAIRE

Page

DEDICACE ii

SOMMAIRE iii

Liste des figures iv

Liste des planches iv

Liste des tableaux iv

Liste des encadrés iv

SIGLES ET ACRONYMES v

AVANT-PROPOS vi

RESUME vii

ABSTRACT viii

INTRODUCTION 1

Chapitre 1 : Cadre de l'Etude 6

Chapitre 2 : Démarche Méthodologique 27

Chapitre 3 : Résultats et Discussion 39

CONCLUSION 55

BIBLIOGRAPHIE 57

ANNEXES 62

Table des matières 68

iv

Liste des figures

Page

Figure 1.1 : Les trois piliers du développement durable 8

Figure 1.2: Situation du secteur d'étude 16

Figure 1.3: Fonctionnement hydrologique de la Sô (Bénin Topo Foncier, 2006) 18

Figure 1.4 : Diagramme ombrothermique du milieu d'étude (1970-2011) 20

Figure 1.5 : Précipitations à Sô-Ava de 1970 à 2008 21

Figure 1.6 : Morphologie d'une crevette Penaeidae 22

Figure 1.7: Cycle biologique des crevettes Penaeidae 24

Figure 2.1 : Schéma entité-association du MCD 33

Figure 3.1 : Fond cartographique (simplifié) 40

Figure 3.2 : Sites de pêche crevettière à Sô-Ava 41

Figure 3.3 : Variogramme expérimental et variogramme modélisé 42

Liste des planches

Planche 3.1 : Répartition mensuelle des crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué à Sô-Ava 44

Planche 3.2 : Fréquence des espèces de crevettes Penaeidae à certains points nodaux 46

Planche 3.3 : Taille individuelle des crevettes Penaeidae à Dakomey 47

Planche 3.4 : Masse individuelle des crevettes Penaeidae à Dakomey 48

Planche 3.5 : Taille individuelle des crevettes Penaeidae à Gbègodo 49

Planche 3.6 : Masse individuelle des crevettes Penaeidae à Gbègodo 50

Planche 3.7 : Taille individuelle des crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué à Sô-Ava 52

Planche 3.8 : Masse individuelle des crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué à Sô-Ava 53

Liste des tableaux

Tableau 2-1 : Données utilisées par le SIG 28

Tableau 2-2: Matériels et outils de collecte et de traitement des données 31

Tableau 2-3 : Quelques règles de gestion du MCD 34

Liste des encadrés

Encadré 1 : Structure logique des données 35

v

SIGLES ET ACRONYMES

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à

Madagascar

BD : Base de Données

BIDOC : Bibliothèque-Centre de Documentation

BU : Bibliothèque Universitaire

CCF : Centre Culturel Français

CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole

CENATEL : Centre National de la Télédétection et du suivi écologique

CIPMA : Chaire internationale en Physique Mathématique et Applications

FAST : Faculté des Sciences et Techniques

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

GAGIEE : Géoinformation et ses Applications à la Gestion Intégrée des Eaux et des

Ecosystèmes

GIEC : Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat

GPS : Global Positionning System

INPToulouse : Institut National Polytechnique de Toulouse

LSSE : Laboratoire des Sciences des Sols, Eau et Environnement

m : mètre

MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative

OBRGM : Office Béninois des Recherches Géologiques et Minières

OMM : Organisation Mondiale de la Météorologie

ORSTOM : Office de Recherches Scientifiques et Techniques d'Outre-Mer

PNAM : Parc National Andasibe Mantadia

SIG : Système d'Information Géographique

T ou t : tonne

T2 ou t2 : tonne au carré

TIC : Technologies de l'Information et de la Communication

UAC : Université d'Abomey-Calavi

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

vi

AVANT-PROPOS

La pêche crevettière apporte des devises à l'Etat béninois. Elle crée des emplois pour les acteurs et apporte de la protéine dans l'alimentation des populations.

Le lac Nokoué est le principal pourvoyeur des crevettes du genre Penaeidae qui sont les espèces les plus dominantes dans l'écosystème aquatique. Ce genre est aussi apprécié par les Européens vers qui se font les exportations.

La surexploitation que subissent ces espèces aquatiques demande une autre façon de les gérer. Cette autre façon de gérer doit nécessairement se baser sur les facteurs intrinsèques et extrinsèques liés au cycle biologique de ces espèces. La présente recherche se veut de contribuer à la satisfaction de ce besoin commun tant au niveau de la communauté scientifique qu'à celui des décideurs politiques.

Ce travail n'aurait pas été possible sans la contribution des uns et des autres. La liste de ces personnes paraît très longue. Un motif spécial aux encadreurs Dr. Lambert C. HINVI ; Prof. Brice TENTE, Maître de Conférences et Professeur Brice SINSIN, Professeur Titulaire. Les remerciements vont également à l'endroit du Dr. Ir. Georges A. AGBAHUNGBA, Coordonnateur de la filière Géoinformation et Applications à la Gestion Intégrée des Eaux et des Ecosystèmes à la CIPMA pour sa disponibilité et sa rigueur scientifique. Tous les enseignants de la CIPMA en l'occurrence le Dr. Ezinvi BALOITCHA et le Professeur Titulaire Mahouton Norbert HOUNKONNOU sont remerciés. Les formateurs du CENATEL sont remerciés pour leur contribution à la maîtrise des SIG, de même que Monsieur Adi MAMA, Enseignant à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA).

Sont également remerciés, les parents et tous ceux qui, de près ou de loin, ont été utiles et ceux qui n'ont pas pu l'être faute de temps.

RESUME

Le but de cette étude est de contribuer à une meilleure connaissance de la répartition géographique des populations de crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué à Sô-Ava à l'aide des SIG pour une gestion durable de leurs écosystèmes. Sur le lac Nokoué, premier pourvoyeur de crevettes au Bénin, les Penaeidae sont les plus représentées. Elles sont sujettes à une surexploitation sans précédent. Pour comprendre puis réduire ces pressions, il convient d'en avoir une vue holistique. Les SIG, outil intégrateur et interdisciplinaire à référence spatiale ont été utilisés à cette fin. Il s'agit de collecter toutes les informations diverses et multiples relatives aux crevettes, en constituer une base de données géohalieutiques pour en faire des extraits selon les besoins. Ainsi, à titre d'application, une requête effectuée sur les quantités de crevettes Penaeidae capturées de Janvier à Avril 2012 a fait l'objet d'une analyse géostatistique. Le modèle de variogramme décrit par les données est de type exponentiel sans effet pépite. Les cartes de distribution des Penaeidae, d'une manière générale, présentent un accroissement puis une décroissance des tonnages pêchés au cours de la période d'étude. Le pic est obtenu en Février où on observe jusqu'à 2,4 tonnes de crevettes à Houédo-Aguékon (Gbègodo). Dans tous les mois, les zones de concentration demeurent, dans l'ordre décroissant, Gbègodo (Houédo-Aguékon), Ganvié 2 (à l'ouest de Tohokomey) et Dakomey (Vêkky). Ces zones sont proches des berges (moins de 100 m). Les individus des espèces capturées sont de taille et de masse différentes. Le plus petit est long de 2 cm avec une masse de 1,6 g alors que le plus grand a 13 cm de taille et 16 g de masse.

vii

Mots-clés : SIG, crevettes Penaeidae, lac Nokoué, géostatistique, base de données.

ABSTRACT

The goal to achieve by this survey is to contribute to a better knowledge of a geographical distribution of the populations of Penaeidae shrimps in the Nokoué Lake at Sô-Ava with using GIS for a sustainable management of their ecosystems. On the Nokoué Lake, first supplier of shrimps in Benin, the Penaeidae are the most represented. They are subject to overexploitation. To understand and then to reduce these pressures, it agrees to have a holistic view of it. We used the GIS therefore, an integrator and interdisciplinary tool with spatial reference, for this purpose. It had been about collecting all various and multiple informations on shrimps, to constitute a geo-aquatic data base of it and to make some excerpts according to the needs. Thus for application, a request done on the quantities of Penaeidae shrimps fished from January to April 2012 has been geostatistically analysed. The model of variogram described by the data is of exponential without nugget effect. The maps of distribution of the Penaeidae, in general, show a growth then a decrease of the tonnages fished during the period of survey. The pick is noted in February where one observes until 2.4 tons of shrimps in Houédo-Aguékon (Gbègodo). In every month, the zones of concentration stay, in the decreasing order, Gbègodo (Houédo-Aguékon), Ganvié 2 (to the west of Tohokomey) and Dakomey (Vêkky). These zones are near of banks (less than 100 m). The individuals of the species captured have different height and weight. The smallest has 2 cm with a weight of 1.6 g whereas the biggest has 13 cm and 16 g.

viii

Key words: GIS, Penaeidae shrimps, Nokoué Lake, geostatistic, data base.

1

INTRODUCTION

0.1. CONTEXTE

La dégradation de l'environnement, si elle connaît des variantes locales, a toujours le même scénario : des faubourgs qui remplacent les campagnes, des marais transformés en champs de maïs, des forêts rasés et des littoraux rongés par le béton... de l'équateur aux régions polaires. Les terres occupées par l'homme s'étendent, les milieux naturels régressent. Comme résultats, on assiste à « une véritable précarisation des espèces vivantes », avertit Barbault Robert (2008), spécialiste de la biodiversité et professeur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris. L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature a recensé plus de 16 000 animaux et plantes dont l'avenir est compromis (UICN, 2009). Ce chiffre n'est que la partie émergée d'un iceberg dont on ignore la taille réelle : une incertitude d'un facteur de 10 subsiste sur le nombre total d'espèces vivantes (Science et Vie, 2008). Ce tableau noir est le même pour les espèces de crevettes. Mais le problème qui se pose n'est pas seulement la disparition de telle ou telle espèce car les fonctions d'un organisme donné peuvent presque toujours être exercées par un autre. C'est plutôt l'ennui causé par l'affaiblissement général du tissu vivant de la planète qu'est la biosphère, dont les espèces constituent des sortes de mailles (Barbault, 2008). La communauté internationale avait pris la mesure de la situation. Ainsi, à travers fora, colloques, sommets et assises, elle avait entrepris et continue d'entreprendre plusieurs activités de sauvegarde. C'est dans ce cadre que la Convention cadre des Nations-Unies sur la Diversité Biologique avait été élaborée et adoptée le 13 Juin 1992 lors de la Conférence des Nations Unies sur le Développement tenue à Rio de Janeiro. Les espèces aquatiques, dont font partie les crevettes, constituent un secteur où les actions de sauvegarde ont été menées.

En signant les textes de la Convention cadre des Nations-Unies sur la Diversité Biologique, le Bénin fait d'une pierre deux coups : d'une part, il contribue à la protection du tissu vivant de la planète qu'est la biosphère, et d'autre part il diversifie les revenus nationaux pour le financement de son développement.

2

En effet, La pêche crevettière dans les plans d'eau du Sud-Bénin joue un rôle prépondérant dans l'économie nationale grâce à son apport en devises par le biais des exportations, des créations d'emplois et des apports en protéines pour la population (Houndekon et al., 2002). Elle contribue, avec les autres espèces halieutiques, pour environ 3 % au Produit Intérieur Brut (Hervé, 2011). La plus grande partie de la production est exportée vers l'Europe (pays de l'Union Européenne dont la France, l'Espagne, l'Italie, la Belgique).

Le danger qui menace la pêche de nos jours est la surexploitation des espèces disponibles (Gnakadja, 1999 ; Arrignon, 2000 ; Amoussou, 2010). Le cas des crevettes Penaeidae en est un. Cette pression est aujourd'hui la principale cause des fluctuations notées au niveau des stocks exploités. Prévenir l'impact de ces pressions sur le capital biologique est de nos jours une préoccupation majeure. Pour y parvenir, il convient de recueillir le maximum d'informations sur les lieux spécifiques de prédilection de ces espèces de crevettes, leur itinéraire de migration, afin de déterminer des stratégies d'exploitation rationnelle et de conservation de ces milieux. Ce travail nécessite des outils de géospatialisation pour une nouvelle approche dans le traitement routinier des statistiques relatives aux crevettes. L'usage des systèmes d'informations géographiques (SIG) se révèle être le plus approprié. Le contexte de l'étude ainsi détaillé se justifie.

0.2. JUSTIFICATION

Sous l'emprise de l'activité humaine, jamais les pressions exercées sur l'environnement n'auront été aussi importantes et diverses (Ramade, 1987 ; ONU, 2006). Heureusement qu'aujourd'hui, l'homme réalise peu à peu que les ressources naturelles ne sont pas inépuisables. Elles s'insèrent dans des systèmes qui fonctionnent comme des phénomènes cycliques.

La complexité des cycles naturels a déjà incité la communauté scientifique mondiale à faire un effort en direction d'une plus grande collaboration (Mbaye, 2000), les différentes disciplines n'étant pas individuellement à même d'expliquer certains phénomènes. Il faut donc une interdisciplinarité dans les recherches.

En Afrique de l'Ouest, l'évolution exponentielle de la population et la récession pluviométrique à partir des années 1970 (Sutcliffe et Piper, 1986 ; Boko et

3

al., 1997 ; Vissin, 2007) ont eu pour conséquences l'eutrophisation, la fragilisation et la dégradation des écosystèmes aquatiques, l'intensification de l'utilisation des eaux ainsi que l'appauvrissement des cours et plans d'eau en espèces aquatiques. La pression humaine est forte sur les écosystèmes aquatiques, à cause des multiples fonctions et services qu'ils remplissent (Albaret, 1994; Baran, 1999).

Les lacs et lagunes au sud du Bénin, à l'instar des façades littorales, constituent un écosystème complexe et dynamique ayant une productivité biologique très variée et élevée (Albaret, 1994 ; Baran, 1999 ; Pombo et al., 2002 ; Ayikpé, 2010). Des trois grands plans d'eau du sud Bénin (lac Nokoué, lagune de Porto-Novo, lac Ahémé) fournisseurs de crevettes , figure en première place le lac Nokoué.

L'importance socio-économique de ce plan d'eau est appréciée par l'intensité de la pêche qui s'y pratique et par la quantité et la diversité des espèces qui y sont capturées (Akambi, 1990 repris par Ayikpé, 2010). Au nombre des espèces capturées figurent en bonne place les crustacés parmi lesquelles se trouvent les crevettes d'eau douce (Macrobrachium) et celles d'eau saumâtre (Penaeidae).

Les crevettes Penaeidae (Penaeus monodon, Farfantepenaeus notialis et Melicertus kerathurus) font objet de grande exploitation et d'exportation (D.Pêches, 2010). Elles constituent plus de 80 % des crevettes capturées dans le lac Nokoué (Houndekon et al., 2002 ; Gnohossou, 2006). Elles ont un cycle amphibiotique. Au cours de ce cycle, elles doivent quitter la mer, traverser la lagune et atteindre le lac où elles sont capturées en majorité à l'étape sub-adulte. Celles qui ont échappé à la pêche retournent en mer pour s'accoupler et pondre.

Avec l'avènement du changement climatique et ses corollaires, ces prélèvements ne seraient plus à même d'être maintenus. Pour avoir une vue holistique du contexte instantané de ces espèces de rente, il faut un outil intégrateur et interdisciplinaire.

Les domaines des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), et plus particulièrement des Systèmes d'Information Géographique (SIG), sont actuellement en plein développement et peuvent être utiles à cet effet. Ils répondent d'une manière générale au besoin de pouvoir mieux exploiter les différentes sources de données, géographiques ou non, disponibles sur les crevettes. Bien que leur utilisation soit encore

4

limitée dans le contexte de l'analyse de la répartition des espèces halieutiques, ils possèdent un potentiel énorme qui doit être valorisé.

Vue la diversité des paramètres relatifs à la répartition des populations de crevettes, les SIG constituent un outil précieux pour leur étude. Des paramètres physico-chimiques des plans d'eau (pH, salinité, oxygène dissout, matière en suspension, nitrites, nitrates, phosphore, métaux lourds, turbidité, profondeur, nature du fond, épaisseur des sédiments, ...), en passant par les paramètres morphométriques des espèces (taille, poids, âge) et leurs relations trophiques et éthologiques (aliments, proies, prédateurs), l'on assiste à une immensité des données à recueillir sur le lac Nokoué aux fins des analyses prospectives. Ceci est d'autant plus important que le devenir de ce plan d'eau face au changement climatique doit préoccuper plus d'un. La présente étude axée sur l' « UTILISATION DES SIG DANS L'ETUDE DE LA REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES CREVETTES PENAEIDAE DANS LE LAC NOKOUE A SO-AVA (BENIN) » se veut de répondre à cette interpellation. Elle se fonde sur deux hypothèses.

0.3. HYPOTHESES DE TRAVAIL ET OBJECTIFS DE RECHERCHE

Les hypothèses qui ont guidé ce travail étaient formulées comme suit :

1- une base de données géographiques des paramètres relatifs aux crevettes Penaeidae contribue à une meilleure analyse de leur répartition sur le lac Nokoué;

2- les populations de crevettes Penaeidae sont inégalement réparties sur le lac Nokoué.

La vérification de ces hypothèses passe par des objectifs fixés d'avance.

L'objectif global de cette étude est de contribuer à une meilleure connaissance de la répartition géographique des populations de crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué à Sô-Ava à l'aide des SIG pour une gestion durable de leurs écosystèmes. De façon spécifique, il s'agit de :

1- élaborer une base de données géohalieutiques ;

2- repérer les zones de pêche avec leurs caractéristiques physico-chimiques et les espèces de crevettes Penaeidae capturées ;

5

3- établir les cartes de répartition.

Le présent document est structuré en trois chapitres : le premier chapitre est consacré au cadre de l'étude les concepts utilisés, l'état des connaissances sur la thématique, la systématique et la physiologie des crevettes Penaeidae, le milieu d'étude et ses conditions physiques et hydroclimatiques ; dans le deuxième chapitre, il est présenté la méthodologie adoptée pour les travaux d'investigation et l'élaboration du modèle SIG ; le troisième chapitre présente les résultats et la discussion.

6

Chapitre 1 : Cadre de l'Etude

7

Cette première partie du document intitulée «cadre de l'étude» est consacrée aux cadres conceptuel et géographique de l'étude et à quelques généralités sur les crevettes.

1.1. CADRE CONCEPTUEL

1.1.1. CLARIFICATION DES CONCEPTS

Association. Dans le langage de base de données, une association est une liaison qui a une signification précise entre deux ou plusieurs entités.

Base de données (DataBase en Anglais). En abréviation BD (ou DB en Anglais), une base de données est un ensemble structuré et organisé permettant le stockage de grandes quantités d'informations afin d'en faciliter l'exploitation (ajout, mise à jour, recherche de données) (Bello, 2011). Ces données doivent pouvoir être utilisées, à travers des programmes, par des utilisateurs différents. Ainsi, la notion de base de données est généralement couplée avec celle de réseau, afin de pouvoir mettre en commun ces informations, d'où le nom de base.

Base de données géohalieutiques : c'est l'ensemble de toutes les informations à référence spatiales relatives aux espèces halieutiques dans leur milieu ; informations qui peuvent se dire, s'écrire, se transmettre pour engendrer des faits.

Biocénose. C'est un ensemble de populations (micro-organismes, plantes, animaux) vivant en un endroit donné. Cet endroit est nommé biotope, on le définit comme un espace délimité, caractérisé par des conditions physiques et chimiques dont les dominantes sont homogènes. Il est rare de pouvoir étudier une biocénose complète car l'inventaire des populations peut se révéler particulièrement long et fastidieux. C'est pour cela qu'on définit souvent des ensembles pluri-spécifiques restreints qu'on appelle peuplements ou communautés (Barbault, 1990). On peut également définir le terme phytocénose (partie végétale de la biocénose) et le terme zoocénose (partie animale de la biocénose).

Changement climatique. Le changement climatique est une modification des paramètres du climat qui s'effectue à long terme dans une région du globe ou sur la terre dans son intégralité.

8

La notion de changement climatique est aujourd'hui associée au réchauffement climatique qui a débuté dans le monde il y a quelques décennies. Il se caractérise par une hausse des températures moyennes et entraîne principalement la fonte des calottes polaires et des glaciers et donc, la montée des eaux. Ces changements peuvent être la conséquence de phénomènes extérieurs naturels ou peuvent être liés à l'Homme (90 % de probabilité selon le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat -GIEC- qui rassemble plus de 2.500 scientifiques de par le monde).

Crue (de croître). Montée des eaux d'un cours d'eau. Il s'agit d'un phénomène saisonnier correspondant le plus souvent à la saison des pluies sur la majeure partie du bassin hydrographique du fleuve. A Sô-Ava, la crue observée d'août à novembre est due aux pluies qui tombent intensément sur l'Ouémé supérieur au cours de cette période. La période des basses eaux est l'étiage. Les crues n'ont pas la même importance selon les années et l'on parle de crues décennales ou de crues centenaires pour celles qui sont particulièrement fortes tous les dix ans ou une ou deux fois par siècle.

Développement Durable. Selon la définition la plus commune, le développement durable correspond à un "développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs" (Brundtland, 1987). Il est constitué par trois piliers essentiels, en interaction permanente : respect de l'environnement, progrès social et efficacité économique.

Figure 1.1

: Les trois piliers du développement durable (Source : adapté de Brundtland, 1987) :

Ecosystème. C'est un système biologique constitué d'une biocénose et d'un biotope. u

élop

Bien qu'un écosystème puisse être considéré comme une unité, il n'en est pas nt durable

toutefois pour autant un système parfaitement fermé : il échange de la matière et de

9

l'énergie avec d'autres écosystèmes situés autour.

Effet de pépite. Lorsqu'on fait l'analyse spatiale d'un phénomène à travers le variogramme, il se peut que la valeur minimale du variogramme soit supérieure à 0. On dit qu'il y a effet de pépite. Cet effet est dû soit une micro-régionalisation du phénomène ou à des erreurs de mesure sans qu'on ne puisse déterminer la part de l'une ou de l'autre des causes.

Entité. Dans le langage de base de données, une entité est un objet pouvant être identifié distinctement. Elle possède un élément qui le différencie de tous les autres objets et des attributs qui la caractérisent.

Information Géographique (Système d' ) : Pornon (1992) définissait le SIG comme «un ensemble de données repérées dans l'espace, structuré de façon à pouvoir en extraire commodément des synthèses utiles à la décision ». Quant au Comité Fédéral de Coordination Inter-agences pour la Cartographie Numérique aux USA (1988) cité par Laetitia (2008), le SIG est un système informatique de matériels, de logiciels, et de processus conçu pour permettre : la collecte, la gestion, la manipulation, l'analyse, la modélisation et l'affichage de données à référence spatiale afin de résoudre des problèmes complexes d'aménagement et de gestion.

Il existe trois types de SIG : le SIG de type gestion, de type étude et de type observatoire. Dans le présent document, le SIG réalisé est essentiellement de type étude.

La notion de système d'information géographique (SIG) se fonde sur deux principaux concepts : le système d'informations et la carte. Ces deux concepts permettent de définir le SIG comme un système permettant de communiquer et de traiter l'information géographique.

Information Géographique. C'est une information reliée à une localisation dans un système de référence sur la terre. Une information géographique se distingue par sa géométrie (ponctuelle, linéaire ou surfacique) et sa sémantique (attributs). Elle est aussi caractérisée par sa topologie (relation avec d'autres informations).

10

Krigeage. Méthode géostatistique consistant à déterminer, par interpolation ou extrapolation à travers un modèle de fonction, les valeurs d'un processus physique en des points inconnus. C'est une méthode optimale, au sens statistique du terme, d'estimation. Elle est l'initiative du géologue sud Africain Krige (Krige, 1952) dans les années 50 ; mais c'est seulement dans les années 60 que Matheron et son équipe de l'école des mines de Paris ont formulé la théorie des variables régionalisées, d'où le nom de Géostatistique.

Nord. Celui des quatre points cardinaux auquel on fait face (dans l'hémisphère boréal) lorsqu'on a l'ouest à gauche et l'est à droite (Aupel-Uref, 1999). Dans cette étude, «nord» s'écrit avec «n» minuscule s'il s'agit de la direction nord. Il sera écrit avec «N» majuscule s'il s'agit de la région Nord. Il en est de même pour les autres points cardinaux.

Stationnarité. Une fonction aléatoire Z est dite stationnaire d'ordre 2 si ses deux

premiers moments (moyenne, variance) sont invariants par translation de vecteur , h étant la distance séparant deux observations.

A la notion de stationnarité est liée celle d'hypothèse intrinsèque. Cette dernière

stipule que où est appelé semi-variogramme de
Z. En fait, c'est l'accroissement quadratique moyen entre deux points distants de h.

Système de Gestion de Base de Données (SGBD). C'est un logiciel ou programme permettant de décrire, modifier, interroger et d'administrer les données d'une base de données.

1.1.2. ETAT DES CONNAISSANCES

Plusieurs recherches ont été effectuées sur l'utilisation des SIG comme outils de planification, de gestion, de communication et de développement. Les SIG constituent aujourd'hui un puissant outil utilisé dans presque tous les domaines de la vie, du moins pour les phénomènes ou les événements spatialisables. La synthèse bibliographique réalisée dans le cadre de la présente étude se rapporte aux travaux consacrés aux connaissances actuelles sur le lac Nokoué et aux applications des SIG dans divers domaines.

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Lalèyè et al., (2003) déterminé la profondeur du Lac Nokoué qui est comprise entre 0,4 m et 3,4 m tandis que la température varie en surface entre 25,3 et 33,1 °C. Le taux d'oxygène est très variable; au petit matin, il descend jusqu'à 0,5 mg/l dans les zones de forte pollution ou, au moins, d'eutrophisation (région de Ganvié) et, dans la journée, des teneurs de 9,0 mg/l ont été observées dans les zones proches de la mer. La transparence varie entre 0,2 et 0,8 m ; le maximum étant obtenu en saison sèche. Le pH varie entre 6,5 et 8,2. La salinité varie selon la zone considérée et la saison. La conductivité, pour laquelle des valeurs proches de 0 ont été observées peut atteindre en surface 38,5 mS/cm. Cette variabilité spatio-temporelle des données n'est pas analysée par ces auteurs suivant la corrélation spatiale.

Durand et Skubich (1982), puis Albaret (1994) et Lalèyè (1995), à travers plusieurs études, ont montré que les caractéristiques physico-chimiques et écologiques varient dans les lagunes d'un secteur à l'autre selon qu'on est proche où éloigné de la zone de contact avec la mer et d'une saison à l'autre.

Pour Niyonkuru et al. (2003), la diversité des espèces, leur abondance, leur production écologique et leur distribution spatiale dans les lagunes ouest-africaines présentent de grandes variations saisonnières en réponse aux variations hydrologiques. Ce qui signifie que ces données peuvent être couplées dans un même référentiel pour faire des analyses conséquentes.

Lors de l'étude sur « la faune benthique d'une lagune ouest-africaine (le lac Nokoué au

Bénin), diversité, abondance, variations temporelles et spatiales, place dans la
chaine trophique », Gnohossou (2006) a fait un inventaire de tous les invertébrés du lac Nokoué et les résultats obtenus montrent une variation spatio-temporelle de leur diversité, de leurs abondances et des biomasses produites. Son étude a pris en compte 33 taxons appartenant à 6 familles d'invertébrés. A travers une mise en relation de la pollution avec les invertébrés, il a élaboré un indice biotique de pollution pour la surveillance des lagunes ouest africaines. Les analyses qu'il a faites n'ont pas pris en compte l'aspect spatial des données collectées.

Omari et al. (2008) ont prouvé la nécessité des SIG pour la gestion des systèmes d'irrigation. En effet, les Ormva (cellules de suivi des agriculteurs) dans le Gharb au Maroc se trouvaient dans

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l'incapacité de suivre la quasi-totalité des agriculteurs faisant partie de leur zone d'action, suite à l'immensité des périmètres irrigués d'une part et, d'autre part, au manque de moyens humains et logistiques mis à leur disposition. Une première analyse du système d'information de l'Ormva du Gharb a montré l'existence de nombreuses informations sur les cultures pratiquées, les consommations en eau qui peuvent générer de la connaissance sur ce qui se passe réellement sur le périmètre, mais ces informations sont dispersées dans les différents services, entre lesquels la circulation de ces données est presque inexistante. Ces données ne sont pas exploitées, ni vérifiées à cause de la difficulté de l'outil de gestion des données mis en place par l'Ormva et de l'immensité de l'effectif des détenteurs de codes (agriculteurs). Pour faire face à cette situation, Omari et al. (2008) ont jugé indispensable la mise en place d'un dispositif d'observation territorial pour la gestion des périmètres irrigués.

Travaillant sur la thématique « un SIG nomade pour une agriculture durable », Ben Jalleb et Bergaoui (2011) sont arrivés à la conclusion qu'à l'heure actuelle, les agriculteurs ainsi que les organismes agricoles font de plus en plus appel aux SIG comme outil de gestion. Mais cette méthode n'est pas encore répandue sur l'ensemble de la planète. Elle propose aux producteurs et intervenants du monde agricole un ensemble de techniques et outils (systèmes d'information géographique, système de positionnement par satellites - GPS -, etc.) pour l'acquisition, le traitement et la gestion des données à référence spatiale, pour produire l'information nécessaire à la prise de décisions éclairées. Elle propose aussi des méthodes et outils d'exploitation de cette information pour mieux répondre aux besoins et enjeux de la traçabilité. « La possibilité d'identifier et classifier les cultures, cartographier l'utilisation du sol et disposer de données en temps réels permettra une meilleure gestion des données et aidera à améliorer les rendements des cultures », ont-ils ajouté.

Andriasatarintsoa (2005) a mené une étude sur « la mise en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement dans les zones périphériques du PNAM : cas de la forêt déclassée de sahanody » à Madagascar. Cette étude avait pour objectif de trouver des moyens pour concilier la satisfaction des besoins économiques et sociaux de la population d'une part, et la préservation d'un équilibre global entre prélèvement et reconstitution de la ressource d'autre part. Compte tenu de la diversité et de la complexité

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des éléments à analyser dans ces genres d'étude, Andriasatarintsoa a fait usage des SIG pour l'analyse et le couplage spatio-temporel des informations. Il a abouti à la mise en place d'un plan d'aménagement qui tient compte à la fois des exigences sus-citées à priori contradictoire. Il est donc arrivé à résoudre les problèmes immédiats de la population (sécurité alimentaire, amélioration des revenus, valorisation du travail) à travers une meilleure gestion de leur espace, en utilisant des techniques agricoles adaptées au contexte du milieu, tout en sauvegardant l'environnement et le capital foncier.

Pour l'étude de la diffusion des métaux lourds autour du site de l'usine des Cheneviers à Genève en Suisse à travers la visualisation des mesures sur la feuille de chêne, Mbaye (2000) s'est servi du SIG. Il voulait examiner comment se répartissaient les émissions de métaux lourds autour de l'usine et l'efficacité des progrès réalisés lors de l'installation de nouveaux laveurs de fumées en été 1993. Ceci, dans le souci d'apprécier les menaces potentielles des activités de cette usine sur l'équilibre écosystémique. Pour ce faire, il a utilisé le logiciel MapInfo pour les analyses spatiales. Son travail avait contribué à élucider le problème environnemental qui se posait et permis aux décideurs d'accéder à une meilleure compréhension des notions de sécurité et ainsi, d'admettre qu'elle implique nécessairement des compromis.

Cataldi et Guigoz (1999) ont analysé les feux de forêt ayant eu lieu en 1993 dans le monde entier en relation avec la densité de la population. Ils se sont servis du logiciel Arcview pour l'analyse géospatiale.

Emu par la moindre importance accordée à la dimension paysagère dans les pratiques de gestion et d'aménagement de l'espace en Suisse face à des intérêts immédiatement chiffrables, Chételat (2005) a proposé une démarche formalisée d'évaluation du paysage qui repose sur l'utilisation de systèmes d'information géographique. La région conernée par l'étude est celle du Marchairuz dans le Haut Jura vaudois. Dans sa démarche, il a adopté une approche globale intégrant, à différentes échelles, l'ensemble

des enjeux politiques, économiques, culturels, esthétiques, éthiques et
environnementaux. La solution préconisée reste la volonté de rapprocher les préoccupations sociales de la réalité spatiale, dans une perspective de gestion participative du paysage.

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Kientga S., (2008) a mis en lumière, par une approche SIG, les principaux facteurs déterminants de la gestion des déchets et de leurs conséquences sur la santé, à travers une étude de cas portant sur deux quartiers de la ville de Ouagadougou au Burkina Faso. Dans son étude, il a mis en place un SIG déchets-santé publique et propoé une démarche méthodologique pour l'élaboration d'un SIG associant science sociale, santé et science de l'information géographique.

Pour Bénié et al. (2000), la géomatique associée à une approche systémique et grâce à ses méthodes d'analyse spatiale et temporelle, joue de plus en plus un rôle clé entre l'environnement, la santé publique et l'épidémiologie. Le SIG est alors reconnu comme outil d'aide à la décision en santé publique.

Emard (2000), soutient qu'en milieu hospitalier, le SIG peut être utilisé pour programmer l'évolution des ressources de santé en relation avec la distribution et la fréquence des maladies. L'auteur déclare que le SIG est un outil d'organisation des services de santé parce qu'il s'agit d'une gestion préventive et curative qui est très étroitement liée à la dimension géographique.

Mandimbiharison et Raharison (2002) ont utilisé conjointement les SIG et la télédétection comme outils d'aide à la décision pour la gestion environnementale de la Commune urbaine d'Antananarivo à Madagascar. Ces outils ont permis d'analyser géographiquement les données et d'identifier les tendances actuelles de l'urbanisation.

Boko (2006), a montré que les SIG constituent une solution aux problèmes de gestion de réseau d'adduction d'eau à Cotonou. Pour y arriver, il lui a fallu identifier les données nécessaires, ensuite les numériser et enfin les intégrer au SIG. Les cartes obtenues ont facilité une localisation précise d'entités du réseau et aussi permis de voir les endroits moins desservis.

Abdoulaye (2009), dans ces travaux de recherche sur la thématique « conception et mise en oeuvre d'un SIG pour le suivi des investissements publics au Cameroun », a montré qu'il est nécessaire et urgent d'avoir un outil d'aide à la décision. La mise en oeuvre d'un système d'information géographique qui servira d'outil d'analyse et de décision en matière de développement planifié est l'objet d'étude qu'il a proposé. Le travail réalisé a

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consisté à mettre en place une base SIG constituée de données régionales des investissements publics de la période budgétaire de 2008, puis à mettre en oeuvre des procédures de gestion et de communication de ces données en utilisant les outils SIG libres.

Ainsi, les ouvrages analysés dans cette revue de littérature ont permis de mieux cerner les articulations, les contours ainsi que la portée du sujet choisi. Aucun de ces ouvrages n'a abordé de façon précise la question de l'utilisation des SIG pour l'étude de la répartition géographique des crevettes. Mieux, tous les facteurs physiographiques et physico-chimiques entrant dans la problématique de la répartition des crevettes Penaeidae n'ont pas été pris en compte simultanément. Certains ouvrages se sont contentés de situer par des informations de nature ponctuelle (en terme se SIG) la répartition de certaines espèces animales. Toutefois, les aspects abordés par ces différents auteurs ont permis de justifier le bien-fondé du thème de l'étude dans son cadre géographique.

1.2. CADRE GEOGRAPHIQUE

1.2.1. CARACTERISTIQUES GENERALES

Compris entre 2° 21' et 2° 33' de longitude est, et 6° 22' et 6° 30' de latitude nord, le lac Nokoué couvre une superficie d'environ 150 km2 (Le Barbé et al., 1993). Il a une longueur moyenne de 20 km dans sa direction est-ouest et une largeur de 11 km dans sa direction nord-sud (Le Barbé et al., 1993). D'une profondeur comprise entre 0,4 m et 3,4 m, il est directement relié à l'Océan par le chenal de Cotonou sur une longueur de 4,5 km avec une largeur de 300 m environ (Gnonhossou, 2006).

Partiellement fermé (Nichols et Allen, 1981 cité par Gnonhossou, 2006), le lac Nokoué communique à l'est avec la lagune de Porto-Novo par l'intermédiaire du canal Totchè. Il est partagé par 5 communes à savoir : Sô-Ava, Aguégués, Abomey-Calavi, Cotonou et Sèmè-Kpodji (Figure 1.2).

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Figure 1.2: Situation du secteur d'étude

Le secteur d'étude est la partie du lac Nokoué située en territoire Sô-Ava (120 km2). Il comprend les arrondissements de Ganvié 1, Ganvié 2, Vêkky, Houédo-Aguékon et de Dékanmey.

Le lac Nokoué est habité par les Toffins. Leur principale activité demeure la pêche. Le commerce est la deuxième activité. Ainsi, le marché Dantokpa, au coeur de Cotonou, constitue le plus grand marché de la sous région. Le secteur informel représente 2/3

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des activités commerciales et assure la subsistance de la majeure partie de la population (Degni-Segui, 2001). La proximité du Nigeria favorise le trafic frauduleux des produits pétroliers moins chers à travers le lac. Cette activité constitue un danger potentiel pour l'environnement. La vente des poissons issus de la pêche est généralement assurée par les femmes des pêcheurs.

Le milieu de vie des Toffins fait partie d'une entité géographique avec des caractéristiques physiographiques bien définies.

1.2.2. CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET GEOMORPHOLOGIQUES

Lors de la dernière transgression marine nouackchottienne du Sénégal ou flandrienne de l'Europe (Holocène inférieur, 10 000 à 3000 BP), la basse vallée de l'Ouémé, submergée, a donné lieu à une profonde ria (Texier et al., 1979 cité par Lougbégnon, 2000). Le remblaiement de cette dernière s'est opéré progressivement par la formation du cordon littoral sableux (avec en profondeur de l'argile vaseuse) et par apports sédimentaires de la rivière Sô et du fleuve Ouémé sur le fond de cette ria en période de crue principalement (Texier et al., 1979 ; Dissou, 1986 cités par Lougbégnon, 2000). Ce comblement s'est fait avec des couches de roche dure et de roche tendre successivement. Ceci a finalement conduit à la formation d'un système lagunaire dont le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo sont les témoins actuels (Pélissier, 1963).

Le lac Nokoué se situe au contact de trois structures géologiques et géomorphologiques qui sont :

o les plateaux sub-horizontaux du continental terminal à l'est et à l'ouest ;

o les cordons littoraux Ogoliens et Holocènes du Sud ;

o l'échancrure du bassin inférieur de l'Ouémé-Sô (Colleuil et Texier, 1987).

Seules les dernières formations concernent la Commune de Sô-Ava.

Le fond du lac Nokoué est en grande partie vaseux notamment à l'Ouest et dans les zones profondes du centre. Des bancs sableux sont observés dans les zones peu profondes littorales du Sud et de l'Est, notamment près du delta de l'Ouémé (Adounvo, 2001).

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1.2.3. CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES ET CLIMATIQUES 1.2.3.1. Caractéristiques hydrologiques

Le lac Nokoué est alimenté par la rivière Sô et le fleuve Ouémé. D'une longueur de 84,4 km (Bénin Topo Foncier, 2006), la rivière Sô prend sa source du lac Hlan à l'ouest de Kpomè (situé dans la Commune de Toffo). Elle est reliée au fleuve Ouémé par des marigots (Pélissier, 1963) et se déverse dans le lac Nokoué après s'être divisée en plusieurs bras : le delta de la Sô (Figure 1.2).

Ses plus forts débits sont observés pendant les crues qui s'installent entre août et novembre, et ses plus faibles débits s'enregistrent pendant l'étiage se situant généralement entre février et avril (Figure 1.3).

Figure 1.3: Fonctionnement hydrologique de la Sô (Bénin Topo Foncier, 2006)

Le fonctionnement de la Sô (Kouhoundji, 2010) est en même temps le rythme hydrologique du lac Nokoué. Il peut être divisé en 5 phases (Figure 1.3):

- la première phase est la période au cours de laquelle l'eau est à son niveau le plus bas dans le lit mineur. Cette période s'étend de février à avril. Pendant cette période, des cultures peuvent être pratiquées dans des zones inondables. Elles

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bénéficient des réserves en eau du sol de ces zones en attendant le début de la grande saison des pluies ;

- la deuxième phase correspond à la période où l'eau atteint le niveau le plus élevé dans le lit mineur. Elle s'étend de mai à août. Des cultures peuvent être pratiquées dans les zones inondables mais à une distance plus raisonnable des cours et plans d'eau. Vers la fin de cette période, l'on peut procéder au rabat des herbes qui seront décomposées au cours de la crue ;

- la troisième phase est la période où l'eau s'installe dans le lit majeur : c'est la période des crues. Elle s'étend d'août à novembre. L'eau atteint le niveau le plus élevé généralement en septembre. Les herbes rabattues se décomposent pour fertiliser le sol. Pendant cette période, aucune activité agricole n'est possible dans les zones inondables. Par contre, en terre exondée, les travaux champêtres peuvent poursuivre leur cours normal ;

- la quatrième phase est la période où l'eau commence par se retirer progressivement. C'est le début de la décrue. Elle s'étend de novembre à décembre. Pendant cette période, la préparation des terres inondables périphériques aux terres exondées peuvent débuter ;

- la cinquième phase est la période où l'eau retrouve progressivement son lit mineur : c'est la décrue. Elle s'étend de décembre à février.

1.2.3.2. Caractéristiques climatiques

Le lac Nokoué jouit d'un climat subéquatorial caractérisé par l'alternance de deux saisons pluvieuses et de deux saisons sèches. D'après Carles et al. (1954), l'indice climatique le plus utilisé pour caractériser le climat en pays intertropicaux est le diagramme ombrothermique. Dans cet indice, les précipitations et les températures moyennes mensuelles sont mises en jeu. Dans la zone d'étude, les températures varient entre un minimum de 24 °C et un maximum de 35 °C de 1970 à 2011 (ASECNA) (Figure 1.4).

Précipitations

350

300

250

200

150

100

50

0

0

75

50

25

150

125

100

Températures

20

Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Précipitations (mm) Températures (°C)

Figure 1.4 : Diagramme ombrothermique du milieu d'étude (1970-2011)

La grande saison des pluies s'étend de mars à juillet et la petite, de septembre à fin octobre (Figure 1.4). La grande saison sèche s'étant de novembre à début mars et la petite a lieu en août. Ces saisons combinées avec les caractéristiques physico-chimiques des lagunes ont amené Durand et Skubich (1982) à distinguer trois saisons lagunaires :

o la saison sèche : de décembre à mars où les apports continentaux sont négligeables, l'évaporation est maximale et l'influence maritime est prédominante; la transparence, la température et la salinité atteignent leur valeur maximale au moment où la hauteur d'eau est minimale ;

o la saison des pluies : d'avril à juillet où les températures atteignent leur minimum ;

o la saison « des crues » : d'août à novembre où la salinité devient minimale ; le pH atteint ses valeurs minimales et l'oxygène dissout atteint ses valeurs maximales.

La moyenne pluviométrique annuelle est de 1260 mm en 39 ans. L'année la plus sèche (1977) a reçu 719 mm d'eau et la plus pluvieuse (1997) 2203 mm (Figure 1.5). De 2001 à 2008, l'on constate une augmentation maintenue des précipitations (Figure 1.5).

Précipitations (mm)

2500

2000

1500

1000

500

0

Année

21

Figure 1.5 : Précipitations à Sô-Ava de 1970 à 2008

L'humidité relative de l'air est toujours importante. Elle s'établit à 69 % en saison sèche (novembre à mars) et à 90 % en saison humide. La maximale varie de 84 à 97 % alors que la minimale varie de 32 à 68 % (ASECNA).

C'est dans ces milieux modulés par les paramètres climatiques et géomorphologiques que vivent les populations de crevettes Penaeidae.

1.3. GENERALITES SUR LES CREVETTES

1.3.1. SYSTEMATIQUE

Les crevettes appartiennent à l'embranchement des Arthropodes, au sous-embranchement des Antennates, à la classe des Crustacés, à la sous-classe des Eucarides et à l'ordre des décapodes qui constituent l'ordre le plus important des crustacés de par le nombre d'espèces (Pérez Farfante et Kensley, 1997). Les décapodes contiennent toutes les espèces comestibles (crevettes/camaron, homards, langoustes, écrevisses, crabes, etc.). Le terme crevette/camaron englobe plusieurs groupes. On distingue :

- Les crevettes Penaeidae (infra-ordre des Penaeidea) ;

- Les crevettes Caridea. Ces dernières incluent les crevettes grises (Crangon crangon, super famille des Crangonoidea) et les crevettes nordiques (Pandalus borealis, super famille des Pandaloidea) ;

- Les crevettes de la famille des Palemonoidea qui sont d'eau de mer comme les crevettes roses (Palaemon serratus), soit d'eau douce comme les camarons d'eau douce (Macro-brachium vollenhovenii).

Le groupe des crevettes Penaeidae contient de nombreuses espèces marines des régions tropicales et subtropicales. Ce groupe renferme les deux superfamilles : la superfamille des Sergestoidea (contenant les familles Luciferidae et Sergestidae) et la superfamille des Penaoidea (contenant les familles Aristeidae, Benthesicymidae, Penaeidae, Sicyonidae et Solenoceridae). Seules les crevettes de la famille des Penaeidae ont été prises e compte dans cette étude.

Les crevettes Penaeidae côtières qui alimentent les différentes pêcheries du monde appartiennent à une quarantaine d'espèces (Garcia et al., 1973) reparties en onze genres : Penaeus (Fabricius, 1798), Farfantepenaeus (Pérez Farfante, 1967), Fenneropenaeus (Pérez Farfante, 1969), Marsupenaeus (Tirmizi, 1971), Melicertus (Rafinesque-Schmaltz, 1814), Metapenaeus (Wood-Mason, 1891), Parapenaeopsis (Alcock, 1901), Metapenaeopsis (Bouvier,1905), Trachypenaeus (Alcock, 1901), Trachysalambria (Burkenroad, 1934), Xyphopenaeus (Smith, 1869). Dans les lacs et lagunes du Bénin, les espèces les plus fréquentes sont : Farfantepenaeus notialis, Penaeus monodon, Melicertus kerathurus et Macrobrahcium sp. qui, elle, est une Caridae.

1.3.2. DESCRIPTION DES CREVETTES PENAEIDAE

Les Penaeidae sont principalement d'origine marine. On les reconnaît à la présence de pinces aux trois premières paires de pattes thoraciques ou péréiopodes (Figure 1.6).

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Figure 1.6 : Morphologie d'une crevette Penaeidae (Source : Rafalimanana, 1990)

23

Les crevettes Penaeidae possèdent un rostre bien développé, garni d'épines dorsales et ventrales et ont une forme généralement massive. La coloration est très variable. Les parois latérales (pleurons) des segments abdominaux (tergites) sont régulièrement recouvertes comme les tuiles d'un toit. Le telson se termine en pointe aigüe, avec ou sans épines fixes mobiles sur les côtés. La carapace est sans épines post-orbitaires et portant de courts sillons cervicaux se terminant très en dessous de la ligne médiodorsale. Les espèces Penaeidae se distinguent les unes des autres, entre autres, par le nombre de dents présentes sur le rostre. Le Penaeus monodon possède sur le rostre 6-8 dents dorsales et 3 dents ventrales alors que le Farfantepenaeus notialis a 8-11 dents dorsales et 2 dents ventrales sur son rostre. Quant au Melicertus kerathurus, il possède 8-13 dents dorsales et 1 dent ventrale très solide sur le rostre.

1.3.3. REPRODUCTION ET CROISSANCE

Il existe un dimorphisme sexuel chez les crevettes. Les mâles présentent une petite protubérance au centre de l'abdomen appelée pétasma et constitue l'organe génital mâle (Arrignon, 2000). Leur deuxième paire de pattes est très développée et se termine par de fortes pinces avec des épines fortes. Les gonopodes qui sont utilisés pendant la copulation pour le transfert de la laitance viennent d'une modification des deux premières paires de pléopodes. Le pétasma se situe ventralement à la base de la cinquième paire des péréiopodes (Arrignon, 2000). Selon Murai et al. (2003), les femelles ont leur orifice génital (thélycum) situé à la base de la troisième paire de péréiopodes. Pour s'accoupler, le mâle retrouve la femelle et dépose la laitance au débouché du thélycum (orifice génital). Les ovules sont ainsi fécondés au fur et à mesure de leur ponte qui a lieu quelques heures après l'accouplement.

La croissance des jeunes crevettes passe par de nombreux stades larvaires avant d'aboutir à une crevette "finie", qui ressemble à l'adulte en miniature (Figure 1.7).

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Figure 1.7: Cycle biologique des crevettes Penaeidae (Source : Rafalimanana, 1990)

Le cycle de développement des crevettes est amphibiotique avec une phase estuarienne et une phase marine (Pérez Farfante et Kensley, 1997). Les femelles pondent au large des plateaux continentaux des oeufs. De l'oeuf fécondé apparaît initialement une nauplie qui passe par les stades de protozoe, mysis et post-larve. Au stade larvaire, les stratégies de croissance des larves des différentes espèces varient selon leur habitat d'origine (Pérez Farfante et Kensley, 1997). Par ailleurs, au cours de leur croissance, toutes les crevettes doivent régulièrement se dépouiller de leur squelette externe ou carapace pour la première fois à la phase de mysis : c'est la mue. Encore appelée première maturité, elle s'accompagne d'une brusque variation de taille et de poids (Pérez Farfante et Kensley, 1997).

Les premiers stades postlarves sont encore planctoniques, mais les suivants sont semi-benthiques. Les postlarves pénètrent dans les estuaires ou se rapprochent de la côte. Lorsqu'elles ont acquis leur formule rostrale définitive, elles sont qualifiées de juvéniles. A ce stade, ces juvéniles quittent le milieu estuarien et migrent vers les zones intertidales. Ils sont appelés subadultes lorsque les organes sexuels externes (pétasma chez les mâles et thélicum chez les femelles) sont entièrement formés. Les crevettes retournent en mer lorsqu'elles atteignent une dizaine de centimètre. Le stade adulte est atteint lorsque les

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crevettes sont capables de se reproduire. Leur cycle de vie est relativement court, aux environs de 18 mois. Ce sont des espèces à croissance rapide (Rafalimanana, 1990).

Les crevettes d'eau douce sont omnivores-détritivores et se nourrissent pour la plupart de débris végétaux, de zooplanctons (Kouton, 2004 ; Gnohossou, 2006). Pour Gnonhossou (2006), la majorité des crevettes sont benthiques, vivant sur les débris coquilliers, la vase, ou sur le mélange de ces matériaux.

1.3.4. ECOLOGIE DES CREVETTES PENAEIDAE

Les crevettes Penaeidae peuvent avoir une très grande adaptabilité à des conditions de milieu très diverses. La tolérance aux variations du milieu est plus grande chez les adultes que chez les jeunes. En effet, des crevettes de grande taille peuvent se rencontrer dans les zones intertidales, mais les très jeunes se trouvent rarement en pleine mer. Garcia et al. (1973) citent le cas de Penaeus semisulcatus du golfe entre l'Iran et l'Arabie Saoudite où les larves ne sont jamais rencontrées dans l'estuaire. Selon les espèces, la tolérance des jeunes crevettes vis-à-vis des fluctuations de température et de salinité est très variable et se traduit par des pénétrations plus ou moins profondes dans les estuaires et les eaux saumâtres. Farfantepenaeus notialis juvénile habite dans les eaux presque douces mais également dans les estuaires sursalés (Pérez Farfante et Kensley, 1997). Quoi qu'il en soit, les crevettes Penaeidae préfèrent plus les milieux salés (Gnonhossou, 2006).

A l'intérieur de leur aire de répartition, la distribution de chaque espèce de Penaeidae obéit à des facteurs locaux tels que les caractéristiques sédimentologiques du fond (si certaines espèces recherchent des fonds sableux, d'autres par contre préfèrent des fonds vaseux) (Gnohossou, 2006). Selon cet auteur, la distribution des crevettes Penaeidae est moins influencée par les paramètres physico-chimiques que par les paramètres sédimentologiques (profondeur, turbidité, nature du fond) dans le lac Nokoué.

Le comportement des crevettes et leur aptitude à se grouper en banc est variable suivant les espèces et la saison (Garcia et al., 1973). Certains auteurs admettent l'absence de comportement " grégaire " ou de " banc ", notamment pour Farfantepenaeus aztecus (Cook et Linder, 1970). Généralement, les Penaeidae présentent des phases de «bancs», «essaims» ou «mattes» (Costello et Allen, 1970). D'après les données de prospection de 1964/1965, Chabanne et Plante (1969) ont remarqué que les crevettes ont un

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comportement «grégaire» pendant la saison sèche où elles se rassemblent en bancs denses et isolés les uns des autres, tandis que les bancs sont «dispersés» pendant la saison chaude d'une façon homogène. L'espèce P. monodon et Farfantepenaeus notialis sont présentes partout alors que M. kerathurus est localisée à des endroits donnés. Cela pourrait être lié à une raison d'ordre écologique de l'espèce M. kerathurus. L'habitat de cette espèce étant des fonds sableux (Gnohossou, 2006).

La description du cadre de l'étude sur l'utilisation des SIG pour l'étude de la répartition des Penaeidae et les généralités sur ces dernières ont montré une diversité des données entrant en jeu. Pour comprendre tout cela, il été adopté une démarche méthodologique.

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Chapitre 2 : Démarche Méthodologique

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L'atteinte des objectifs de la présente étude passera par la mobilisation d'un arsenal de matériels et l'adoption des méthodes appropriées de collecte, de traitement, d'analyse des données et d'interprétation des résultats.

2.1. DONNEES

Les données utilisées (Tableau 2-1) sont déclinées par objectif spécifique (OS). Tableau 2-1 : Données utilisées par le SIG

 

Variables

Données

Caractère

OS1

Formations géologiques

Différentes couches géologiques et leurs caractéristiques

Qualitatif

Etendues des couches géologiques

Quantitatif

Relief

Points cotés Hysohypses

Quantitatif

Occupation du sol

Végétation

Habitat (dispersion des hameaux et villages)

Qualitatif

Hydrologie (plans, cours d'eau)

Quantitatif

OS2

Sites de pêche

Coordonnées géographiques des points de prise

Quantitatif

Espèces capturées

Qualitatif

Population par espèce

Quantitatif

Taille des individus

Quantitatif

Masse des individus

Quantitatif

Nombre de pêcheurs (femmes, hommes)

Quantitatif

Salinité

Quantitatif

Température de l'eau

Quantitatif

Taux d'oxygène dissout

Quantitatif

Matières dissoutes (TDS)

Quantitatif

pH

Quantitatif

Profondeur de l'eau

Quantitatif

Turbidité

Quantitatif

Points de

débarquement

Coordonnées géographiques

Quantitatif

Zones de pêche débarquant

Qualitatif

Espèces débarquées

Qualitatif

Population par espèce

Quantitatif

Taille des individus

Quantitatif

Masse des individus

Quantitatif

Nombre d'acteurs (femmes, hommes)

Quantitatif

Quantité des prises

Quantitatif

L'objectif spécifique 3 (OS3) («établir les cartes de répartition») sera atteint à partir des résultats obtenus après le traitement des données des objectifs 1 et 2.

29

Les données relatives aux formations géologiques sont obtenues sur la carte géologique feuille de Lokossa - Porto-Novo au 1/200000 réalisée par l'Office Béninois des Mines en 1989 dans le cadre du projet FED N. 5100 - 11 - 13 - 015. Les données pédologiques sont extraites de la carte pédologique de reconnaissance à 1/200000 feuille de Porto-Novo éditée par la mission de l'Office de Recherches Scientifiques et Techniques d'Outre-Mer (ORSTOM) en 1976 (Volkoff, 1976). Les données planimétriques et altimétriques sont obtenus à partir des fonds topographiques de Porto-Novo feuilles NB-31-XV-1d et NB-31-XV-2c. Ces cartes sont réalisées au 1/50000 par l'institut géographique national (IGN) France, Paris en 1968. Les données obtenues sont complétées par celles des images satellitales enregistrées par les capteurs de Landsat le 7 Décembre 2006.

Les données relatives aux paramètres physico-chimiques des eaux et aux crevettes sont collectées sur le terrain lors des enquêtes. Aux données collectées sur les crevettes au terrain se sont ajoutées les relevés du CeCPA Sô-Ava.

2.2. COLLECTE DES DONNEES

Les méthodes mises en oeuvre pour la collecte des informations prenaient en compte la documentation et les enquêtes sur le terrain.

La recherche documentaire est réalisée à travers divers centres de documentation. Elle a consisté à identifier, recenser et à consulter les ouvrages en rapport avec la thématique. Cela a permis de faire le point des connaissances afin de mieux cerner les aspects susceptibles d'être abordés par le sujet. La documentation prend aussi en compte les documents cartographiques et les images satellitaires.

Tous les documents consultés dans les centres de documentation ont éclairé sur les cibles à aborder. Ce qui a permis de faire un échantillonnage.

2.2.1. ECHANTILLONNAGE

Les travaux de terrain vont consister à la collecte des informations sur le terrain. Mais avant, un échantillonnage sera réalisé de façon à prendre en compte l'ensemble des sites

30

de pêche représentatifs du lac : c'est l'échantillonnage des sites de pêche. Les critères les régissant étaient :

- être situé dans la zone d'étude ;

- être sujet à au moins une prise tous les 2 jours ;

En dehors des pêcheurs, les Agents du CeCPA, CeRPA et du MAEP (Direction des pêches) ont été interviewés.

Par ailleurs, eu égard aux contraintes temporelles, financières et logistiques, la collecte des données est limitée à la commune de Sô-Ava. Cette commune a été retenue parce qu'elle occupe 80 % de la superficie totale du lac (12.000 ha /15.000 ha). Mais la base de données réalisée est étendue à toutes les communes du lac.

2.2.2. TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES

Les enquêtes ont consisté à parcourir l'ensemble des sites de débarquement retenus, et se sont reposées sur un questionnaire d'enquête et un guide d'entretien, tous deux, élaborés spécifiquement à chaque cible. Aussi, ces outils ont-ils permis de recueillir les appréciations des différents acteurs sur la situation de la pêche des crevettes dans le secteur d'étude.

Les techniques d'enquête utilisées pour une étaient :

V' l'entretien direct (interview) avec les agents encadreurs du CeCPA Sô-Ava et du CeRPA Atlantique-Littoral;

V' la MARP (méthode accélérée de recherche participative) à l'endroit des pêcheurs ; V' les observations quantitatives et participantes.

Les fiches d'enquête élaborées ont pu, à travers ces techniques, être renseignées sur les espèces de crevettes présentes dans le lac et leurs conditions d'existence (paramètres physico-chimiques). Aussi, l'opinion des acteurs a-t-elle été recueillie pour une pêche durable et une protection des écosystèmes aquatiques.

L'ensemble des matériels et outils utilisés pour la collecte des données est présenté dans le Tableau 2-2.

31

Tableau 2-2: Matériels et outils de collecte et de traitement des données

 

Matériels/Outils

Utilisations

Collecte des données

Alcool 90° ou formol

Conservation des individus prélevés

Appareil photographique numérique

Prise des images des observations faites

Bâton gradué

Mesure de la profondeur des eaux

Images satellitaires Landsat 2006

Extraction des objets d'occupation du sol

Carte géologique

Exploration des différentes couches géologiques, leurs caractéristiques

Carte pédologique

Visualisation des types de sols environnants

Carte hydrographique

Identification des plans et cours d'eau

Carte topographique

Exploration des hysohypses et des pentes

Charte d'estimation visuelle

Contrôle de terrain

Conductimètre

Détermination des particules dissoutes

Disque de secchi

Mesure de la turbidité

Engins de pêche

Capture des individus

Gants jetables

Manipulation et traitement des échantillons

Guide d'entretien

collecte des données sur la situation de la pêche des crevettes

Guide d'observation

Observation attentives des phénomènes à étudier

Moto

Enquêtes et contrôle-terrain

Navigateur GPSmap76CSx

Repérage des sites de débarquement et des points nodaux pour le contrôle de terrain

Oxymètre

Mesure de l'oxygène dissout

pHmètre

Mesure du pH

Pirogue à pagaie ou rame

Enquêtes et contrôle-terrain

Fiche de collecte

collecte des paramètres physico-chimiques des eaux

Règle graduée

Détermination graphique des coordonnées d'un phénomène à observer

Salinomètre

Mesure de la salinité de l'eau

Seau

conservation des échantillons prélevés

Systématique de la

classification de Yangambi

Contrôle de terrain

Thermomètre

Mesure de la température de l'eau

Traitement des données

Access 2007

Enregistrement informatisé des données de dépouillement des outils d'enquête

ArcView 3.2

digitalisation des cartes numérisées (scannées)

ArcGIS 9.3

Géoréférencement des cartes

Ardas Imagine 9.1

Traitement d'images satellitaires

MapSource, DNR Garmin

Téléchargement des waypoints et trackings du terrain

Excel 2007

Traitement statistique des données

32

 

Latex, Word 2007

Saisie et traitement de textes

MapInfo 8.5

Extraction des coordonnées de points spécifiques

Micro-ordinateur, marque IBM ThinkPad R60e Core Duo; RAM 1Go; Processeur 1,83GHz et 987MHz

Saisie et traitement automatisé des données

Surfer 8.0

Construction des variogrammes et spatialisation des données

2.3. TRAITEMENT DES DONNEES ET ANALYSE DES RESULTATS Le traitement des données a suivi les étapes suivantes :

> Analyse de la nature des données et regroupement en entité ;

> Elaboration du modèle conceptuel des données (MCD) ;

> Elaboration du modèle logique des données (MLD) ;

> Implémentation des données sur le système de gestion de base de données relationnelles (SGBDR). Le logiciel utilisé est le MicroSoft Access 2007. Ce logiciel est choisi pour sa facile gestion des relations entre les données. Il permet aussi d'éviter la redondance des données. Ainsi, une donnée n'est présente qu'une et une seule fois dans la base ;

> Scannage des documents cartographiques, géoréférencement et vectorisation des objets («features» en anglais). Le logiciel SIG utilisé est le ArcGIS 9.3. Ce choix se justifie par notre maîtrise de l'outil et la facilité de superposition des données projetées et non projetées dans la même fenêtre («layers» en anglais);

> Jointure des tables de MS Access 2007 avec celles de ArcGIS 9.3.

Les entités qui constituent des tables dans le système de gestion de base de données (SGBD) sont identifiées. Leur identification a précédé l'étude des cardinalité. Ainsi, l'on a le modèle suivant (Figure 2.1).

Plan d'eau

Codep Nomp Long_p Lat_p

NB : Les lettres accentuées sont volontairement omises car les logiciels de programmation ne les gèrent pas bien.

Espece halieutique

Codesp

Nomsp

Genre Famille

Ordre Classe

Date_echanti

Codeind

Masse Longueur_totale(Lt) Longueur_uropode(Lu) Longueur_standard(Ls) Longueur_carapace(Lc) Longueur_abdomen(La) Longueurrostre(Lr)

Echantillonner

1, n

Situer

0, n

1, n

1, 1

0, n

Village

Codevil

Nomvil Commune Arrondissement Long_vil Lat_vil Pop_1979 Pop_1992 Pop_2002

Codesit

nomsit

Long

Lat

Temperature_air

Temperature_eau

pH

sali

TDS

O2

Nitrites

Nitrates

Tubidite

Profondeur

Nature_fond

Autres

Site de peche

Localiser

1,1

0,n 1,1

Contenir

0, n

0, n

Appartenir

Pecheur

Code pecheur

Nom

Prenom

Sexe

Age

0, n

0, n

1, 1

Pecher

Date_peche Qtepeche

0, n

0, n

Debarquer

Datedebarq Qte_debarq

0, n

Engin de peche

Code engin Nom_local Nom_officiel

Site de

debarquement

Codedebarq nomsitedebarq Long_debarq Lat_debarq

0, n

33

Figure 2.1 : Schéma entité-association du MCD

A travers le schéma entité-association, toutes les données pouvant être recueillies sur les crevettes et espèces accompagnatrices sont analysées et regroupées par entités. Chaque entité possède un identifiant et des attributs. Les attributs sont pour la plupart codifiés et leur signification se trouvent en annexes à travers un vocabulaire des données.

Le modèle conceptuel des données (MCD) a permis d'établir une représentation claire des données du système d'informations et de définir les dépendances fonctionnelles entre elles. L'analyse de ces relations d'interdépendance a permis d'identifier 7 entités

34

constituant la base géohalieutique (Figure 2.1). Il s'agit de : Plan d'eau, Village, Site de débarquement, Pêcheur, Site de pêche, Espèce halieutique, Engin de pêche.

Ces entités sont liées entre elles à travers des associations par le biais des cardinalités. Les associations sont de 2 types : le type binaire 1 : n et le type non binaire (Figure 2.1).

De l'analyse du MCD, on peut tirer les règles d'administration résumées dans le Tableau 2-3.

Tableau 2-3 : Quelques règles de gestion du MCD

Règle 1 : une ou plusieurs espèces halieutiques (crevettes ou autres) peuvent être capturées à un ou plusieurs sites donnés, par un ou plusieurs pêcheurs à l'aide d'un ou de plusieurs engins.

Règle 2 : une ou plusieurs espèces halieutiques (crevettes ou autres) capturées peuvent être débarquées sur un ou plusieurs sites de débarquement.

Règle 3 une ou plusieurs espèces halieutiques (crevettes ou autres) capturées sur un ou plusieurs sites de pêche peuvent être échantillonnées pour faire objet de mesure des paramètres morphométriques.

Règle 4 : un site de pêche est localisé dans un et un seul village. Un village doit avoir au moins un site de pêche.

Règle 5 : un site de débarquement est contenu dans un et un seul village. Un village peut contenir 0 ou plusieurs sites de débarquement.

Règle 6 : un village est situé sur un et un seul plan d'eau. Un plan d'eau situe au moins un village (i.e. un plan d'eau appartient à au moins un village).

Règle 7 : un pêcheur doit appartenir à un et un seul village. Un village peut avoir 0 ou plusieurs pêcheurs.

Règle 8 : 0 ou plusieurs pêcheurs peuvent pêcher 0 ou plusieurs espèces halieutiques sur 0 ou plusieurs sites avec 0 ou plusieurs engins.

Ce modèle interpelle les pouvoirs publics et la communauté scientifique pour son usage à bon escient. Avec ce modèle, on peut savoir quelle quantité de crevettes (ou autres espèces halieutiques) a été capturée à une date t, avec quel engin de pêche et en quel lieu. Ceci va permettre de prévoir les recettes générées par cette activité. Aussi, permettra-t-il de connaître avec précision les zones empreintes à la pression humaine et à la surexploitation. Dès lors, des règles de gestion durable des écosystèmes concernés peuvent être établies et mises en application. Les bases solides de ces règles seront issues

35

des contraintes d'intégrité qui ont fait passer le modèle conceptuel des données au modèle logique des données.

L'étape du modèle logique des données (MLD) transforme les entités en tables. Les associations de type binaire 1 : n disparaissent au profit d'une clé étrangère dans la table cotée 0,1 ou 1,1 et qui référence la clé primaire de l'autre table. Les associations de type non binaire sont traduites en tables supplémentaires (tables de jonction) dont les clés primaires sont composées d'autant de clés étrangères que d'entités en association (Encadré 1). Les attributs des associations deviennent les colonnes de ces nouvelles tables.

Encadré 1 : Structure logique des données

Plan d'eau (Codep, Nomp, Long_p, Lat_p)

Village (Codevil, Nomvil, Commune, Arrondissement, Long_vil, Lat_vil, Pop_1979, Pop_1992, Pop_2002, #Codep)

Site de debarquement (Codedebarq, nomsitedebarq, Long_debarq, Lat_debarq, #Codevil) Pecheur (Code_pecheur, Nom, Prenom, Sexe, Age, #Codevil)

Site de peche (Codesit, nomsit, Long, Lat, Temperature_air, Temperature_eau, pH, salinite, TDS, O2 , Nitrites, Nitrates, Tubidite, Profondeur, Nature_fond, Autres, #Codevil)

Espece halieutique (Codesp, Nomsp, Genre, Famille, Ordre, Classe) Engin de peche (Code_engin, Nom_local, Nom_officiel)

Echantillonnage (Date_echanti, Codeind, #Codesit, #Codesp, Masse, Longueur_totale, Longueur_uropode, Longueur_standard, Longueur_carapace, Longueur_abdomen, Longueur_rostre)

Debarquement (#Codedebarq, #Codesit, #Codesp, Datedebarq, Qte_debarq) Peche (#Code_pecheur, #Codesit, #Code_engin, #Codesp, Date_peche, Qte_peche)

On dénombre au total 10 tables interreliées qui composent la base de données géohalieutiques. Après l'implémentation sur le SGBD, on peut faire des requêtes qu'on voudra.

L'étape d'implémentation est la dernière dans le processus de conception de la base de données SIG. C'est ici que les structures physiques des données sont définies. Il s'agit de spécifier le type et la nature de tous les champs figurant dans la base.

A titre d'usage de la base géohalieutique, une requête des données de quantités de crevettes capturées de Janvier 2012 à Avril 2012 est faite. La requête selon la taille et la masse des crevettes en fonction des lieux a été aussi effectuée.

Les traitements statistiques élémentaires des données extraites (quantités de crevette capturées) sont effectués à l'aide du logiciel MS Excel 2007. La variation statistique des données ne renseigne pas sur les variations d'un lieu à un autre. C'est pourquoi la structure spatiale des données a été analysée à travers le variogramme.

Le logiciel Surfer 8.0 a été utilisé pour construire le variogramme relatif aux données extraites afin d'étudier leur spatialité. Le variogramme expérimental se calcule à travers la formule :

(Abramowitz et Stegun, 1972)

Avec

36

Le critère d'optimisation du modèle de variogramme le plus approprié est un critère numérique de calage. C'est l'une des transformations de la fonction critère proposée par Nash et Sutcliffe (1970) et désignée sous l'appellation « Nash ». Le Nash se définit par :

Avec

L'ajustement est optimal lorsque le Nash est maximal.

La méthode de krigeage ordinaire est utilisée pour estimer les valeurs des observations à des points inconnus. C'est un estimateur sans biais très utilisé en hydrométrie. Cette méthode tient compte de l'influence (poids) des valeurs des points avoisinant l'endroit inconnu. Une valeur quelconque Z de quantité de crevette en un endroit x est estimée par :

Les sont déterminés à travers la résolution du système de krigeage qui est le suivant :

37

38

Le logiciel Surfer 8.0 a été utilisé pour ces différents calculs. Les cartes de ces analyses spatiales sont réalisées avec le même logiciel Surfer 8.0 après que le logiciel ArGIS 9.3 a été utilisé pour générer les fichiers d'extension .shp. Bien que ArGIS 9.3 ait une extension d'analyse géostatistique, Surfer 8.0 a été choisi pour sa flexibilité.

Ces traitements ont conduit à l'étape de l'analyse et d'interprétation des résultats.

L'interprétation des résultats d'analyse a consisté en la description, l'explication des données sur la base des connaissances du milieu afin de mettre en exergue les relations qui existent entre elles. Il s'est agi de comparer les résultats obtenus et les hypothèses émises afin de dégager les écarts éventuels.

39

Chapitre 3 : Résultats et Discussion

40

Cette troisième et dernière partie du document expose les résultats des travaux de recherche. Ils sont ordonnés de façon à tenir compte des liens entre les objectifs atteints.

3.1. BASE DE DONNEES GEOHALIEUTIQUES

Etant donné que la base réalisée sous MS Access 2007 possède des références spatiales (longitude, latitude), elle est jointe au fond cartographique réalisé sous ArcGIS 9.3 (Figure 3.1). Cette base comporte les objets naturels (cours et plans d'eau, végétation environnante telle que les marais, les prairies), les objets artificiels (habitations), les sites de pêches (Figure 3.2) et objets liés (Figure 2.1)

Figure 3.1 : Fond cartographique (simplifié)

41

Figure 3.2 : Sites de pêche crevettière à Sô-Ava

Une mise en oeuvre réelle et judicieuse de cette base de données SIG va permettre aux chercheurs et aux étudiants de se consacrer à l'interprétation et à la modélisation des données et non à leur collecte. Evidemment, d'autres types de données peuvent être ajoutés à la base au besoin pour prendre en compte tous les paramètres possibles. Cette base SIG peut aider à suivre les paramètres physico-chimiques et biologiques du lac Nokoué afin d'étudier les impacts du changement climatique sur ce plan d'eau.

A titre d'application, les analyses de la distribution géographique des crevettes Penaeidae de janvier à avril 2012 sont effectuées à partir d'une requête.

42

3.2. CARTES DE REPARTITION

Pour la cartographie spatiale de la répartition des crevettes, il est nécessaire de faire une analyse de la continuité spatiale des données. Cette analyse s'est faite à travers un variogramme construit sur la base des données obtenues. Le modèle de variogramme obtenu a servi à kriger les valeurs inconnues.

3.2.1. MODELE DE VARIOGRAMME

A partir des données de quantités de crevettes capturées au cours de la période d'étude, la moyenne des variogrammes hebdomadaires est construite (Figure 3.3).

Figure 3.3 : Variogramme expérimental et variogramme modélisé

Le variogramme expérimental moyen suit une allure parabolique aux faibles distances (distances proches de 0) et admet un palier aux grandes distances (Figure 3.3). L'allure parabolique indique que le processus de répartition des crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué est régulier. Chabanne et Plante (1969) ont remarqué que les crevettes ont un comportement «grégaire» mais suivant les conditions du milieu.

43

En outre, le variogramme moyen n'admet pas un effet de pépite. L'absence de pépite signifie que les observations les plus proches d'un point à estimer ont un poids plus important que les autres.

Le variogramme admet un palier car, la variable aléatoire étudiée (quantité de crevettes capturées) vérifie l'hypothèse de stationnarité d'ordre 2 et l'hypothèse intrinsèque.

L'analyse du variogramme expérimental fait entrevoir une modélisation possible à travers un modèle exponentiel. En effet, les phénomènes dont les variogrammes admettent une parabole au début pour se stabiliser autour d'une valeur sont généralisables par un modèle exponentiel ou gaussien (Cressie, 1991). Le Nash calculé pour le modèle exponentiel est plus élevé. Sa valeur est de 0,873 (proche de 1). Ce qui prouve son choix. La formule de ce modèle s'écrit :

L'analyse spatiale effectuée a permis l'établissement des cartes de distribution.

3.1.1. CARTES DE DISTRIBUTION

Le modèle de variogramme montre la variabilité spatiale des données et permet de déterminer les valeurs des points inconnus : c'est le krigeage. Cette méthode amène à la détermination des valeurs des points inconnus par la prise en compte de l'influence des valeurs des points connus. Les poids d'interpolation sont directement fonction du modèle de variogramme. Les résultats sont présentés dans la Planche 3.1.

Février 2012

Janvier 2012

t

t

Ganviekomey

Sokomey

2.2

Dogbodji Domeguedji

Sindomey

Sokomey

Dogbodji

Sindomey

Gbegodo

0.8

Houedo-gbadji

Gbegodo

1.9

Djèkpé

Guedevié

Djèkpé

0.65

1.6

Nonhoueto

Nonhoueto

Guedevié

Dakomey

Tohokomey

1.3

0.5

Dakomey

Tohokomey

0.35

1

0.7

Lokpodji

0.2

Lokpodji

0.4

4 km

0 2

0.05

0 2 4 km

0.1

430000 433000 436000 439000 442000

430000 433000 436000 439000 442000

Mars 2012

Avril 2012

t

t

Sindomey

Ganviekomey

Sokomey

Dogbodji Domeguedji

Ganviekomey

Sokomey

Sindomey

1.9

Dogbodji Domeguedji

1.25

Houedo-gbadji

Gbegodo

Houedo-gbadji

Gbegodo

1.6

Guedevié

Djèkpé

Guedevié

Djèkpé

0.95

Nonhoueto

Nonhoueto

1.3

Dakomey

Tohokomey

1

Dakomey

Tohokomey

0.65

0.7

Lokpodji

0.35

Lokpodji

0.4

4 km

0 2

0.1

0.05

430000 433000 436000 439000 442000

430000 433000 436000 439000 442000


·

0 2 4 km

10

Planche 3.1 : Répartition mensuelle des crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué à Sô-Ava

45

Les cartes de distribution des Penaeidae (Planche 3.1), d'une manière générale, présentent un accroissement puis une décroissance des tonnages pêchés au cours de la période d'étude. Le pic est obtenu en Février où on observe jusqu'à 2,4 tonnes de crevettes à Houédo-Aguékon (Gbègodo). Dans tous les mois, les zones de concentration demeurent, dans l'ordre décroissant, Gbègodo (Houédo-Aguékon), Ganvié 2 (à l'ouest de Tohokomey) et Dakomey (Vêkky). Ces zones sont très proches des berges (moins de 100 m). A ces endroits, la profondeur du lac est moindre puisqu'il est une cuvette. De plus ce sont des endroits où la faune benthique est plus développée (Gnohossou, 2006). Etant donné que ces endroits sont à la confluence terre-eau, ils bénéficient d'une quantité importante de détritus provenant des activités humaines. Ces détritus additionnés à une modération de l'environnement chimique attireraient les Penaeidae. Ce qui confirme les résultats de Gnohossou (2006) qui disait que la distribution des crevettes est beaucoup fonction des paramètres biophysiques que des paramètres chimiques de l'eau.

Cette vue globale de la répartition des crevettes Penaeidae passée, il est intéressant d'examiner la proportion de chaque espèce à certains points de concentration. Ces points nodaux sont : Tohokomey, Dakomey, Gbègodo et Nonhouéto. Sur tous ces lieux-clés et suivant tous les mois de l'étude, les quantités de F. notialis capturées sont supérieures à celles de P. monodon et de M. kerathurus ( Planche 3.2).

Ces espèces concentrent à elles seules plus de 50 % des captures ( Planche 3.2). A chaque endroit, excepté Dakomey, les quantités de F. notialis capturées connaissent une augmentation suivant les mois. Leur pic étant atteint à Nonhouéto en Avril 2012 où elles représentent 63 % des captures. Pendant ce temps, les quantités de P. monodon connaissent une tendance à la baisse sur les lieux-clés. L'espèce M. kerathurus quant à elle, aborde une modeste augmentation puis une légère décroissance sauf à Dakomey où la tendance ascendante est maintenue jusqu' en Avril 2012. Ces évolutions quantitatives interpellent sur les conditions du milieu y compris l'existence de la proie qui favoriseraient le développement de certaines espèces au détriment d'autres. La base de données géohalieutiques constamment renseignées peut aider à comprendre cette situation.

Janvier 2012 Février 2012 Mars 2012 Avril 2012

P. monodon F. notialis M. kerathurus

Crevettes Penaeidae à Tohokomey

70

60

50

40

30

20

10

0

Fréquence (%)

Janvier 2012 Février 2012 Mars 2012 Avril 2012

P. monodon F. notialis M. kerathurus

Crevettes Penaeidae à Gbègodo

Janvier 2012 Février 2012 Mars 2012 Avril 2012

70

60

Fréquence (%)

50

40

30

20

10

0

P. monodon F. notialis M. kerathurus

Crevettes Penaeidae à Nonhouéto

70

60

50

40

30

20

10

0

Crevettes Penaeidae à Dakomey

60

50

40

30

20

10

0

Fréquence (%)

Janvier 2012 Février 2012 Mars 2012 Avril 2012

P. monodon F. notialis M. kerathurus

46

Planche 3.2 : Fréquence des espèces de crevettes Penaeidae à certains points nodaux

Les différentes espèces de Penaeidae capturées dans le lac Nokoué sont de différentes tailles et de différentes masses. Ces observations sont mises en exergue sur les sites de pêche de Dakomey à Vêkky et de Gbègodo à Houédo-Aguékon. Les graphes des Planche 3.3 à Planche 3.6 présentent la taille et la masse individuelle des crevettes capturées suivant l'espèce.

Crevettes Penaeidae à Dakomey (Janvier 2012)

100

80

60

40

20

0

[1; 2[ [2; 3[ [3; 5[ [5; 6[ [6; 7[

Taille (cm)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

Fréquence (%)

Fréquence (%)

100

40

80

60

20

0

F. notialis P. monodon M. kerathurus

Crevettes Penaeidae à Dakomey (Avril 2012)

[8; 10[ [10; 12[ [12; 14[ [14; 16[

Taille (cm)

Crevettes Penaeidae à Dakomey (Mars 2012)

[4; 5[ [5; 6[ [6; 7[ [7; 8[ [8; 9[

Taille (cm)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

Fréquence (%)

100

40

80

60

20

0

Crevettes Penaeidae à Dakomey (Février 2012)

[2; 3[ [3; 4[ [4; 5[ [5; 6[ [6; 7[

Taille (cm)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

Fréquence (%)

100

40

80

60

20

0

47

Planche 3.3 : Taille individuelle des crevettes Penaeidae à Dakomey

48

Fréquence (%)

Fréquence (%)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

100

100

40

80

60

20

40

80

60

20

0

0

Crevettes Penaeidae à Dakomey (Janvier 2012)

[4; 5[ [5; 6[ [6; 7[ [7; 8[ [8; 9[ [9; 10[

Masse (g)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

Crevettes Penaeidae à Dakomey (Mars 2012)

[1; 2[ [2; 3[ [3; 5[ [5; 7[

Masse (g)

Fréquence (%)

Fréquence (%)

100

100

40

80

40

60

20

80

60

20

F. notialis P. monodon M. kerathurus

0

0

F. notialis P. monodon M. kerathurus

[1; 2[ [2; 3[ [3; 4[ [4; 5[ [5; 6[ [6; 7[

Masse (g)

[9; 12[ [12; 15[ [15; 18[ [18; 21[ [21; 24[

Masse (g)

Crevettes Penaeidae à Dakomey (Février 2012)

Crevettes Penaeidae à Dakomey (Avril 2012)

Planche 3.4 : Masse individuelle des crevettes Penaeidae à Dakomey

49

Crevettes Penaeidae à Gbègodo (Janvier 2012)

Crevettes Penaeidae à Gbègodo (Février 2012)

80

80

 

70

70

 

60

(%)

60

(%)

 

50

50

 

40

40

Fréquence

 

30

Fréquence

30

 

20

20

 
 

10

10

 
 
 
 
 

0

[1; 2[ [2; 3[ [3; 5[ [5; 6[ [6; 7[

Taille (cm)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

0

[2; 3[ [3; 4[ [4; 5[ [5; 6[ [6; 7[ [7; 9[ [9; 10[

Taille (cm)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

Crevettes Penaeidae à Gbègodo (Mars 2012)

Crevettes Penaeidae à Gbègodo (Avril 2012)

80

70

 

70

60

 

60

(%)

 
 

50

 

40

 

40

 

30

Fréquence

 

30

Fréquence

 

(%) 50

20

 

20

 
 

10

 

10

 
 
 
 
 

0

[5; 6[ [6; 7[ [7; 8[ [8; 9[ [9; 10[ [10; 11[

Taille (cm)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

0

F.

[8; 10[ [10; 12[ [12; 14[ [14; 16[ [16; 18[

Taille (cm)

notialis P. monodon M. kerathurus

Planche 3.5 : Taille individuelle des crevettes Penaeidae à Gbègodo

50

Fréquence (%)

100

40

80

60

20

0

F. notialis P. monodon M. kerathurus

Crevettes Penaeidae à Gbègodo (Janvier 2012)

[1; 2[ [2; 3[ [3; 5[ [5; 7[

Masse (g)

Fréquence (%)

100

40

80

60

20

0

F. notialis P. monodon M. kerathurus

[9; 12[ [12; 15[ [15; 18[ [18; 21[ [21; 24[

Masse (g)

Crevettes Penaeidae à Gbègodo (Avril 2012)

Planche 3.6 : Masse individuelle des crevettes Penaeidae à Gbègodo

Crevettes Penaeidae à Gbègodo (Mars 2012)

[6; 7[ [7; 8[ [8; 9[ [9; 10[ [10; 11[ [11; 13[

Masse (g)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

Fréquence (%)

100

40

80

60

20

0

Crevettes Penaeidae à Gbègodo (Février 2012)

[1; 2[ [2; 3[ [3; 4[ [4; 5[ [5; 6[ [6; 7[

Masse (g)

F. notialis P. monodon M. kerathurus

Fréquence (%)

40

80

60

20

0

51

Sur le site de Dakomey (Planche 3.3), la taille individuelle des crevettes capturées en Janvier 2012 étaient de 2-3 cm pour les P. monodon et les M. kerathurus (presque à 100 %) et de 3-5 cm pour les F. notialis (presque à 100%). La taille individuelle des espèces connaît un accroissement sur toute la période d'étude. En Avril, les individus capturés atteignaient 10-12 cm pour les P. monodon et les M. kerathurus (presque à 100 %) et 1214 cm pour les F. notialis (presque à 100%). Ceci montre que les individus de grande taille étaient pêchés dans le mois d'Avril sur ce site. Les masses individuelles enregistrées témoignent de ces différentes tailles (Planche 3.4).

A Dakomey où les espèces de crevettes capturées semblaient homogènes en taille et en masse, à Gbègodo, la situation n'était pas pareille (Planche 3.5 et Planche 3.6). Sur la Planche 3.5, au cours du mois de Janvier par exemple, parmi les P. monodon capturées, 59 % avaient 2-3 cm de longueur, 25 % avaient une taille comprise entre 3-5 cm et 16 % se retrouvaient dans la tranche 5-6 cm. Pendant ce temps, 75 % des F. notialis avaient une taille comprise entre 3-5 cm et 25 % étaient dans la tranche 6-7 cm. Durant ce mois de Janvier, 84 % des P. monodon capturées pesaient chacune entre 2-3 g alors les 16 % pesaient entre 3-5 g (Planche 3.6). On apercevait une diversification des espèces en taille et en masse à Gbègodo alors qu'à Dakomey, on notait une quasi-homogénéité de ces espèces.

Une vision holistique des paramètres morphométriques est explicitée à travers les Planche 3.7 et Planche 3.8. La Planche 3.7 présente la taille individuelle des crevettes sur le plan spatio-temporel. La Planche 3.8 présente la masse individuelle des crevettes sur le lac. A travers ces planches, l'on observe qu'au fur et à mesure que l'on progresse dans le temps, les crevettes Penaeidae, de taille de plus en plus grande, sont capturées. Corrélativement, les masses individuelles de ces crevettes augmentent (Garcia et al., 1973). En Janvier 2012 par exemple, les Penaeidae capturées ont une taille oscillant autour de 2 cm et une masse d'environ 1,68 g alors qu'en Avril, elles atteignent 12,8 cm de longueur totale et 15,2 g de masse.

Février 2012

Janvier 2012

cm

Sindomey

Sokomey

Sokomey

Dogbodji

Dogbodji

Sindomey

Gbegodo

4.36

Gbegodo

4.32

Guedevié

Djèkpé

Djèkpé

Guedevié

Nonhoueto

4.28

Nonhoueto

7

Dakomey

Tohokomey

4.24

Dakomey

Tohokomey

4.2

4.16

Lokpodji

4.12

Lokpodji

7

4.08

4.04

429000 433000 437000 441000

429000 433000 437000 441000

Mars 2012

Avril 2012

cm 2.416 2.404 2.392 2.38 2.368 2.356

cm

17 07

cm

Sindomey

Sokomey

Sokomey

Dogbodji

Dogbodji

6.62

Sindomey

12.9

Gbegodo

6.58

Gbegodo

12.87

Guedevié

0

6.54

4

Djèkpé

12.84

Djèkpé

Guedevié

Nonhoueto

70 6.5 7 6.46

12.81

Nonhoueto

12.78

Dakomey

Tohokomey

Dakomey

Tohokomey

6.42

6.38

12.75

0

6.34

12.72

00

Lokpodji

12.69

Lokpodji

6.3

6.26

12.66

6.22

12.63

429000 433000 437000 441000

429000 433000 437000 441000

09

Planche 3.7 : Taille individuelle des crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué à Sô-Ava

v

0

Janvier 2012

Février 2012

g g

3.44

Sindomey

1.7

Sokomey

Dogbodji

Sokomey

Sindomey

3.42

Dogbodji

Gbegodo

1.69

Gbegodo

3.4

Guedevié

7100 8

1.68 00

Djèkpé

Djèkpé

Guedevié

3.38

Nonhoueto

7

Nonhoueto

1.67 71

3.36

Dakomey

Tohokomey

1.66

Dakomey

Tohokomey

3.34

1.65

3.32

Lokpodji

30

1.64 30

3.3

Lokpodji

1.63

3.28

1.62

3.26

429000 433000 437000 441000

429000 433000 437000 441000

Mars 2012

Avril 2012 g

15.58

g

6.81

Sokomey

Dogbodji

Sindomey

15.46

Sindomey

Sokomey

Dogbodji

Gbegodo

6.69

Gbegodo

15.34

Guedevié

Djèkpé

0

6.57

Djèkpé

15.22

Guedevié

Nonhoueto

Nonhoueto

71

15.1

Dakomey

Tohokomey

14.98

Dakomey

Tohokomey

14.86

14.74

Lokpodji

13 710

6.45

6.33

6.21

6.09

Lokpodji

13

5.97

14.62

5.85

14.5

429000 433000 437000 441000

429000 433000 437000 441000

7

Planche 3.8 : Masse individuelle des crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué à Sô-Ava

54

Les zones de concentration identifiées (Houédo-Aguékon, Ganvié et Vêkky) doivent servir des lieux de préservation. Les règles de protection de l'environnement lagunaire voire marin peuvent être élaborées à partir de la composition biophysique et physico-chimique de ces lieux. Dans le même temps, l'évolution du climat peut être suivie à partir des paramètres mesurés en ces lieux stratégiques. Le lien entre ce dernier (climat) et l'existence des espèces aquatiques peut être facilement établi et clairement interprété.

55

CONCLUSION

La recherche effectuée est une contribution à une meilleure connaissance de la répartition géographique des populations de crevettes Penaeidae dans le lac Nokoué. Elle s'est limitée à la partie occupée par la commune de Sô-Ava. Elle s'est appuyée sur l'outil SIG pour appréhender les zones de concentration de ces espèces halieutiques. La finalité était d'aider à la prise de décision en matière de gestion durable des écosystèmes aquatiques en l'occurrence ceux des crevettes Penaeidae.

Du fait de l'inexistence d'une méthode-type pour la réalisation d'une telle étude, il a été élaboré une. Celle-ci respecte le canevas scientifique général et tient compte des données multiples et variées relatives aux crevettes. Cette méthode tient également compte des spécificités du secteur étudié.

Les résultats obtenus sont interpellants. Ils constituent l'un des éléments sur lesquels les structures intervenant dans le secteur aquacole (structures du MAEP, projets et programmes, ONG, collectivités locales) peuvent se fonder pour une meilleure gestion des écosystèmes aquatiques. Aussi, constituent-ils une base pour les scientifiques qui auront à faire des études sur les crevettes du lac Nokoué en particulier et des lagunes et plans d'eau en général.

Le modèle conceptuel élaboré pour le SIG repose sur la nature des données recueillies sur le terrain. Il établit les liens possibles entre les différentes variables des paramètres relatifs à l'eau et aux crevettes. Toutes les données pouvant être recueillies sur les crevettes et espèces accompagnatrices sont analysées et regroupées par entités. Ces liens permettent de faire des requêtes spécifiques.

Avec ce modèle, on peut savoir quelle quantité de crevettes (ou autres espèces halieutiques) a été capturée à une date t, avec quel engin de pêche et en quel lieu. Ceci va permettre de prévoir les recettes générées par cette activité. Aussi, permettra-t-il de connaître avec précision les zones empreintes à la pression humaine et à la surexploitation. Dès lors, des règles de gestion durable des écosystèmes concernés peuvent être établies et mises en application.

56

Les quantités de crevettes extraites de la base pour une analyse géostatistique montrent des résultats comparables aux vécus des pêcheurs. Les cartes de distribution des Penaeidae, d'une manière générale, présentent un accroissement puis une décroissance des tonnages pêchés au cours de la période d'étude. Le point culminant est relevé en Février où on observe jusqu'à 2,4 tonnes de crevettes à Houédo-Aguékon (Gbègodo). Dans tous les mois, les zones de concentration demeurent, dans l'ordre décroissant, Gbègodo (Houédo-Aguékon), Ganvié 2 (à l'ouest de Tohokomey) et Dakomey (Vêkky). Ces zones sont proches des berges.

Sur tous les lieux-clés et suivant tous les mois de l'étude, les quantités de F. notialis capturées sont supérieures à celles de P. monodon et de M. kerathurus. Ces espèces concentrent à elles seules plus de 50 % des captures. A chaque endroit, excepté Dakomey, les quantités de F. notialis capturées connaissent une augmentation suivant les mois. Les différentes espèces de Penaeidae capturées dans le lac Nokoué sont de différentes tailles et de différentes masses.

Une mise en oeuvre réelle et judicieuse de cette base de données SIG va permettre aux chercheurs et aux étudiants de se consacrer à l'interprétation et à la modélisation des données et non de leur collecte. Cette base SIG peut aider à suivre les paramètres physico-chimiques et biologiques du lac Nokoué afin d'étudier les impacts du changement climatique sur ce plan d'eau. Ceci implique que les structures étatiques compétentes et les instituts de recherche pertinents s'accordent pour renseigner cette base de données utile pour tous. Les recherches seront poursuivies pour étendre cette base de données géographiques à tous les plans d'eau et lagunes du Sud-Bénin. Des paramètres complémentaires socio-économiques y seront intégrés. Aussi, serait-il utile d'y intégrer un modèle géostatistique approprié. Ce modèle permettra de visualiser instantanément la distribution des espèces halieutiques et des paramètres physico-chimiques des eaux. Dans ces perspectives, la carte bathymétrique et celle des paramètres physico-chimiques permettront de mieux comprendre la distribution des espèces halieutiques étudiées.

57

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Pornon H., 1992 : Les SIG, mise en oeuvre et applications. Edition Hermès, Paris, 201p.

Rafalimanana T., 1990 : La pêche maritime traditionnelle [Traditional marine fisheries]. (French). In: Rapport ; Seminaire National sur les Politiques et la Planification du Developpement des Peches a Madagascar, Antananarivo (Madagascar), 15-19 Oct 1990, Andrianaivojaona , C. (ed.) Kasprzyk, Z.W. (ed.) Dasylva, G. (ed.) / Ministere de la Production Animale et des Eaux et Forets, Antananarivo (Madagascar), p.224-230.

Ramade F., 1987 : Les catastrophes écologiques. McGraw Hill Paris [France] :, 317 p.

Science et Vie, 2008 : Construire un monde durable. Magazine scientifique « Science & Vie », n°243, Juin 2008, ISSN 0151 0282, pp117-122, 162p.

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62

ANNEXES

63

ANNEXE 1 : Vocabulaire des données

Table

Donnée

Type

Description

Plan d'eau

Codep

Texte

Un code pour identifier le plan d'eau

Nomp

Texte

Nom du plan d'eau

Long_p

Numérique

Longitude du plan d'eau

Lat_p

Numérique

Latitude du plan d'eau

Village

Codevil

Texte

Code du village

Nomvil

Texte

Nom du village

Commune

Texte

Commune d'appartenance

Arrondissement

Texte

Arrondissement d'appartenance

Long_vil

Numérique

Longitude prise chez le Chef-Village

Lat_vil

Numérique

Latitude prise chez le Chef-Village

Pop_1979

Numérique

Population du village en 1979

Pop_1992

Numérique

Population du village en 1992

Pop_2002

Numérique

Population du village en 2002

Site de

debarquement

Codedebarq

Texte

Code du site de débarquement

nomsitedebarq

Texte

Nom du site de débarquement

Long_debarq

Numérique

Longitude du site de débarquement

Lat_debarq

Numérique

Latitude du site de débarquement

Pecheur

Code pecheur

Texte

Code d'identification du pêcheur

Nom

Texte

Nom

Prenom

Texte

Le (s) Prénom(s)

Sexe

Texte

Masculin ou féminin

Age

Date

Date de naissance

Site de peche

Codesit

Texte

Code du site

nomsit

Texte

Nom du site

Long

Numérique

Longitude du site

Lat

Numérique

Latitude du site

Temperature_air

Numérique

Température de l'air au-dessus du site

Temperature_eau

Numérique

Température de l'eau à 50 cm de la surface

pH

Numérique

pH de l'eau

salinite

Numérique

Salinité de l'eau

TDS

Numérique

Total de matière dissoute dans l'eau du site

O2

Numérique

Oxygène dissout dans l'eau du site

Nitrites

Numérique

Nitrites présentes dans l'eau

Nitrates

Numérique

Nitrates présentes dans l'eau

Tubidite

Numérique

Turbidité de l'eau

Profondeur

Numérique

Profondeur de l'eau

Nature_fond

Texte

Nature du fond : vaseux ou sableux

Espece halieutique

Codesp

Texte

Code FAO de l'espèce

Nomsp

Texte

Nom de l'espèce

Genre

Texte

Genre de l'espèce

Famille

Texte

Famille de l'espèce

Ordre

Texte

Ordre de l'espèce

Classe

Texte

Classe de l'espèce

Engin de peche

Code_engin

Texte

Code de l'engin de pêche

Nom_local

Texte

Nom local de l'engin de pêche

64

 

Nom_officiel

Texte

Nom officiel de l'engin de pêche

Echantillonnage

Date_echanti

Date

Date de l'échantillonnage

Codeind

Numérique

Code automatique de l'individu échantillonné

 

Masse

Numérique

Masse de l'individu échantillonné

Longueur_totale

Numérique

Longueur totale

Longueur_uropode

Numérique

Longueur à l'uropode

Longueur_standard

Numérique

Longueur standard

Longueur_carapace

Numérique

Longueur de la carapace

Longueur_abdomen

Numérique

Longueur de l'abdomen

Longueur_rostre

Numérique

Longueur du rostre

Debarquement

Datedebarq

Date

Date du débarquement

Qte_debarq

Numérique

Quantité de crevettes débarquée

Peche

Date_peche

Date

Date de la capture

Qte_peche

Numérique

Quantité de crevettes capturées

ANNEXE 2 : Fiches de collecte

1. Sites de pêches

Date/heure

Arrondiss

Village

Hameau

Latitude

Longitude

Température

pH

Salinité

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TDS

O2

Turbidité (m)

Profondeur (m)

Espèces (nombre d'individus)

Engins

Nombre pêcheurs

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2. Mesures morphométriques

Taille
(cm)

Masse
(g)

Taille
(cm)

Masse
(g)

Taille
(cm)

Masse
(g)

Taille
(cm)

Masse
(g)

Taille
(cm)

Masse
(g)

Sp.

Sp.

Sp.

Sp.

Sp.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sp.=espèce ; N° = numéro du site de pêche

ANNEXE 3 : Modèle physique des données

Propriétés des champs de la table «plan d'eau»

Propriétés des champs de la table «site de pêche»

Propriétés des champs de la table «echantillonnage»

65

ANNEXE 4 : Planches de terrain

Différentes mesures effectuées sur les crevettes

- longueur totale (Lt) = distance entre la pointe du rostre et l'extrémité du telson;

- longueur à l'uropode (Lu) = distance entre la pointe du rostre et la jonction

telson-

abdominale;

- longueur standard (Ls) = distance entre le creux de l'orbite et le début du telson;

- longueur de la carapace ou céphalothoracique (Lc) = distance entre le creux de l'orbite

et la base de la carapace (au début du premier segment abdominal);

- longueur abdominale (La) = distance entre la base de la carapace et la jonction telson-

abdomen;

- longueur du rostre (Lr) = distance entre le creux orbital et la pointe du rostre;

- longueur du carpe de la patte mâchoire (Lca);

- longueur du mérus de la patte mâchoire (Lm);

- largeur du deuxième pleura (Lp2);

- le poids total de l'individu (Pt);

 

Rostre : 6-8 dents dorsales 3 dents ventrales

66

Fig. Penaeus monodon

67

Fig. Farfantepenaeus notialis

Fig. Melicertus kerathurus

Rostre : 8-11 dents dorsales 2 dents ventrales

Rostre : 8-13 dents dorsales 1 dent ventrale très solide

68

Table des matières

Page

DEDICACE ii

SOMMAIRE iii

Liste des figures iv

Liste des planches iv

Liste des tableaux iv

Liste des encadrés iv

SIGLES ET ACRONYMES v

AVANT-PROPOS vi

RESUME vii

ABSTRACT viii

INTRODUCTION 1

0.1. CONTEXTE 1

0.2. JUSTIFICATION 2

0.3. HYPOTHESES DE TRAVAIL ET OBJECTIFS DE RECHERCHE 4

Chapitre 1 : Cadre de l'Etude 6

1.1. CADRE CONCEPTUEL 7

1.1.1. CLARIFICATION DES CONCEPTS 7

1.1.2. ETAT DES CONNAISSANCES 10

1.2. CADRE GEOGRAPHIQUE 15

1.2.1. CARACTERISTIQUES GENERALES 15

1.2.2. CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET GEOMORPHOLOGIQUES 17

1.2.3. CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES ET CLIMATIQUES 18

1.2.3.1. Caractéristiques hydrologiques 18

1.2.3.2. Caractéristiques climatiques 19

1.3. GENERALITES SUR LES CREVETTES 21

1.3.1. SYSTEMATIQUE 21

1.3.2. DESCRIPTION DES CREVETTES PENAEIDAE 22

1.3.3. REPRODUCTION ET CROISSANCE 23

1.3.4. ECOLOGIE DES CREVETTES PENAEIDAE 25

Chapitre 2 : Démarche Méthodologique 27

2.1. DONNEES 28

2.2. COLLECTE DES DONNEES 29

2.2.1. ECHANTILLONNAGE 29

2.2.2. TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES 30

2.3. TRAITEMENT DES DONNEES ET ANALYSE DES RESULTATS 32

Chapitre 3 : Résultats et Discussion 39

69

3.1. BASE DE DONNEES GEOHALIEUTIQUES 40

3.2. CARTES DE REPARTITION 42

3.2.1. MODELE DE VARIOGRAMME 42

3.1.1. CARTES DE DISTRIBUTION 43

CONCLUSION 55

BIBLIOGRAPHIE 57

ANNEXES 62

Table des matières 68






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo