WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Migrant malien blanchisseurs à  Niamey: pratiques migratoires et réseaux d'insertion

( Télécharger le fichier original )
par Bachirou AYOUBA TINNI
Université Abdou Moumouni de Niamey - Master 2 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.2 Le réseaux d'insertion des migrants en Afrique de l'Ouest

La théorie du réseau migratoire considère la migration comme un système d'acteurs sociaux qui favorise la transmission de ressources (informationnelles, relationnelles ou statutaires) à l'intérieur d'une structure à forte cohésion. Les liens d'entraide, qui relient les migrants, les migrants de retour et les non migrants à la fois dans les pays de départ et de destination, ont alors pour fonction principale de minimiser les coûts et les risques de la migration, grâce aux différentes formes d'appui qu'ils apportent au migrant (BOYD, 1989 ; ZLOTNIK, 1992). Les premiers migrants constituent des ressources pour les candidats futurs à l'émigration : les réseaux qu'ils constituent forment un « capital social sur lequel les personnes peuvent s'appuyer pour trouver un emploi à l'étranger » (HUGO, 1981). « Une fois un certain seuil atteint, l'expansion des réseaux réduit les coûts et les risques de l'émigration, ce qui provoque une hausse du taux d'émigration, et qui à son tour renforce les réseaux, etc. » (MASSEY et al., 1993).

L'analyse des réseaux migratoires révèle que le monde de l'immigré est pluriel et les réseaux dans lesquels il s'inscrit peuvent transcender les limites que sa communauté d'appartenance lui a assignées. Dans le même sillage (ANTOINE, 1992 et al.) identifient trois types de réseaux dans lesquels peuvent adhérer le migrant. Il s'agit du :

- réseau d'appartenance ou d'origine : l'ensemble de réseaux de solidarité fondés sur une institution sociale d'origine comme la famille, l'ethnie, la religion ;

- le réseau optionnel ou de choix : ce sont des réseaux de solidarité fondées sur un ou des centres d'intérêt commun à une communauté de choix comme les associations, les clubs, les mouvements (partis, syndicats, dahira) ;

- le réseau de circonstance : la volonté d'obtenir un bien ou un service amène bien souvent l'individu à s'appuyer, dans certains cas, sur des réseaux avec lesquels il n'était pas préalablement lié. Il s'agit avant tout de stratégies opportunistes.

Le rôle des réseaux migratoires en Afrique de l'Ouest a été largement abordé par les auteurs. Ainsi, les réseaux familiaux sont à l'origine de l'intensification des mouvements des populations. En effet, Les réseaux familiaux et communautaires réduisent le coût et les risques de la migration en facilitant la venue du migrant et en apportant un soutien économique et social à son insertion professionnelle et résidentielle (HARBISON, 1981; MASSEY, 1993). ALLADATIN (2012) a montré la place centrale du réseau familial le long du processus migratoire des « Hloua » de la côte béninoise dans les migrations de pêche en Afrique de l'ouest et du centre. Ce réseau organise et structure efficacement le phénomène migratoire en intervenant lors des étapes décisives : depuis la prise de décision, l'organisation du voyage, le « confiage » de la femme et des enfants du migrant, à l'établissement résidentiel et l'insertion professionnelle dans le milieu d'accueil. Après son insertion le migrant constitue une ressource informationnelle et potentielle pour les nouveaux candidats à la migration. Il participe de ce fait à la perpétuation de la migration. Pour (NDIONE,2006) les migrants originaires du quartier de Touba-Kaolack s'appuient en grande partie sur les membres de la communauté mouride en pays d'accueil. Le réseau d'accueil est d'autant plus opérationnel que les membres de la confrérie ont installé dans presque tous les grands pays d'immigration des « maisons de Serigne Touba »Les « maisons de Serigne Touba » abritent ainsi toutes les manifestations religieuses organisées par les communautés mourides à l'étranger. Elles servent en même temps de lieu d'hébergement temporaire aux migrants confrontés à des difficultés d'accès à un logement. Le dynamisme des réseaux migratoire se reflète dans l'organisation des migrants. Dans les pays d'accueil, les migrants se réunissent au sein des associations communautaires. Ainsi, de part et d'autre des espaces investies les différentes pratiques transnationales de ces migrants restent-les même. (C Boulanger et al 2011).

Selon AGIER (1981) l'insertion professionnelle des migrants soudanais au quartier zongo de Lomé s'effectue à travers les commerçants mai guida. C'est eux qui assurent l'insertion résidentielle des nouveaux venus par la suite il assure l'insertion professionnelle.

Les réseaux sont aussi indispensables à la perpétuation de l'immigration. En Afrique Centrale, l'immigration sénégalaise a pu s'auto-entretenir grâce à la force des réseaux de solidarité jusqu'à la fin des années soixante-dix. Mais, de plus en plus ces réseaux connaissent une crise liée à la crise économique et aux expulsions répétées au Sud. Aujourd'hui, les migrants envisagent leur intégration sociale et professionnelle soit en termes de pluralité de réseaux pour les anciens, soit selon une option individualiste pour les nouveaux (BA, 1995). La formation des chaînes et réseaux migratoires ont permis «  la massification et la "démocratisation'" de la migration ». Ces chaînes et réseaux ont des caractéristiques d'horizontalité et de verticalité. Les relations à l'intérieur des chaînes et réseaux peuvent aller de relations de solidarité, de réciprocité et de parenté à des relations commerciales, de domination et/ou de subordination (NIETO et al 2007).

A la lumière de cette revue de littérature, il ressort qu'une littérature abondante et diversifiée existe sur les migrations internationales en Afrique de l'Ouest de manière générale et sur les migrations maliennes en particulier. Cet engouement des chercheurs s'explique par l'intérêt scientifique de la question.

On note aussi que des travaux ont été faits sur les migrants maliens dans certains pays africains (Ghana, RCI, Cameroun). Toutefois, il faut déplorer qu'aucune étude n'ait été faite sur les migrants maliens au Niger. C'est pour combler ce vide que la présente étude trouve son intérêt scientifique.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams