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Analyse des données issues d'un réseau expérimental de systèmes de production cidricoles agroécologiques en vue de leur évaluation et de leur compréhension aspect trophique

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par Morgane FOURNIER
AgroParisTech - Ingénieur agronome 2015
  

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A. Matériel et méthode

Bibliographie : Diverses sources sont explorées dont les articles scientifiques, la documentation technique (livre, compte-rendu d'expérimentations, fiches techniques), les avis d'experts, les revues spécifiques.

Schéma conceptuel : Le schéma suit une représentation par compartiment, ne prenant pas en compte la temporalité.

La méthode proposée par Lamanda et al [2012] est adaptée à un schéma qualitatif. Aucune relation n'est quantifiée.

1-Définition de la question : quels sont les facteurs et les processus du système sol-pommier-parcelle qui déterminent rendement et croissance ? Quelles étapes de l'itinéraire techniques déterminent ces facteurs et ces processus ?

2- Définition de l'environnement « actif > et « passif > [Lamanda et al 2012], ainsi que du système étudié (tableau 2), représentés par des rectangles. L'environnement actif est constitué des variables sur lesquels le producteur a prise, c'est-à-dire l'itinéraire technique. L'environnement passif est constitué des variables de sortie. Les variables d'entrée et de sortie sont reliées par le système sol-pommier-parcelle.

3- Analyse fonctionnelle : les variables sont reliées entre elles par des processus, représentés par des losanges.

4- Confrontation à l'expertise terrain lors de rencontres avec les conseillers techniques afin de 1) vérifier l'exhaustivité des variables et des liens fonctionnels; 2) hiérarchiser les liens fonctionnels selon leur effet sur les variables de sortie finales.

B. Schéma conceptuel

A chaque variable ou à chaque processus est attribué un numéro qui permet de retrouver les explications correspondantes dans le texte qui suit le schéma. Pour les besoins du mémoire, les explications présentées ci-dessous ne sont que partielles. Elles visent à décrire une partie des processus influençant le rendement et à rendre compte de la complexité du système étudié, ainsi qu'à justifier le choix de certains indicateurs.

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Figure 5: Schéma conceptuel : Pommier : nutrition hydro-minérale et relation au rendement

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MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH

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Les variables de sortie : rendements et vigueur (figure 5)

(1) RENDEMENT : le rendement de l'arbre peut être décomposé comme suit

Nombre de fruits

Rendement = Poids du fruit x x Volume de l'arbre

Unité de volume

(2) VIGUEUR : la vigueur d'un arbre est définie comme l'aptitude à se développer. Sur jeune pommier, une bonne vigueur garantit une construction rapide de l'arbre. Cependant on ne cherche pas à maximiser la vigueur car la croissance végétative peut entrer en compétition avec l'induction florale [Soing 2004]. Cet antagonisme est à relier au phénomène d'alternance, qui sera développée sous l'item (4) CHUTE PHYSIOLOGIQUE et (10) ALLOCATION des RESSOURCES. On signale ici qu'en année alternante, le pommier « fait du bois » [Nathalie DUPONT 2015].

La vigueur est couramment estimée par la circonférence de tronc [CTIFL 2015]. Elle est souvent rapprochée du volume défini dans (1) Rendement. Cette relation est moins valable en phase de croisière car le tronc croit en épaisseur alors que la croissance végétative des pousses reste constante.

(3) RENDEMENT POTENTIEL : la notion de rendement/circonférence ou «productivité par arbre» est définie pour exprimer le potentiel de rendement de l'arbre indépendamment de son volume [Nathalie DUPONT 2015].En reprenant l'équation du rendement, et en considérant que la circonférence de tronc est l'estimateur de la surface de l'arbre, on obtient pour l'année n :

Rendement

Rendement potentiel =

 

Circonférence (n - 1)

Le même raisonnement peut être tenu pour la croissance, pour laquelle l'accroissement de l'année n (en pourcentage) est calculé comme suit:

Accroissement =

Circonférence (n) - Circonférence (n - 1)

Circonférence (n)

La formation du fruit : de la floraison au grossissement du fruit (figure 5)

(8) FLEURS : les fleurs sont nécessairement issues de boutons floraux (par opposition aux bourgeons à bois). Parmi les douze stades floraux (figure 7, p20), les principaux sont le débourrement (stade C), la floraison (stade F2) et la nouaison (stade I).

En cas de déficience en azote, une application d'azote foliaire à l'automne (réserve) ou avant floraison (longévité de l'ovule) peut améliorer la floraison.

(7) POLLINISATEURS ET ANTHONOMES : les anthonomes (Anthonomus pomorum (L.)) sont des charançons qui pondent dans les bourgeons floraux et les détruisent [Giraud et al 1996].

(6) COULURE, POLLINISATION, NOUAISON :

La coulure est définie comme une chute excessive de boutons floraux [Marceron 2012]. Une taille prématuré ou trop importante, des pluies trop fortes et trop fréquentes qui « lavent le pollen », des pollinisateurs peu actif à cause d'un temps froid et humide ou enfin un traitement à la bouillie bordelaise [Girard 2004, Marceron 2012] peuvent entrainer de la coulure.

La pollinisation, via le nombre de pépins viables, détermine le bon développement du fruit [Jean-Charles CARDON, Roberts et al 2000]. Les pollinisateurs ne sont pas un problème en verger cidricole. Cependant sur certaines parcelles venteuses, il peut y avoir défaut de pollinisation [Jean-Charles CARDON 2015].

La nouaison est l'étape à partir de formation du petit fruit.

Figure 6: Schéma conceptuel : Pommier :

nutrition hydro-minérale et relation au rendement

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Figure 7: Stades floraux du pommier [Minost C. vu sur www7.inra.fr, consulté le 13/08/2015]
A: bourgeon d'hiver; B: début de gonflement; C,C3: gonflement apparent;
D,D3: apparition des boutons floraux; E,E2: les sépales laissent voir les pétales; F: première fleur;
F2: pleine floraison; G: chute des premiers pétales; H: chute des derniers pétales;
I: nouaison; J: grossissement des fruits.

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(4) DIVISION CELLULLAIRE, CHUTE PHYSIOLOGIQUE et GROSSISSEMENT (ou phase de remplissage) : après pollinisation, plusieurs étapes jouent sur le poids du fruit et le nombre de fruit : - la phase de division cellulaire

- les chutes de fruits : en juin et septembre [Trillot et al 2002]. En juin, on distingue les chutes de nouaison des chutes physiologiques. Les chutes de nouaison sont dues à un mauvais bouton floral (carence l'année précédente, attaque de ravageurs) ou à une mauvaise pollinisation [Pascale GUILLERMIN 2015]. Les chutes physiologiques peuvent être expliquées soit par une cause hormonale via l'équilibre auxine/éthylène [Roberts et al. 2000], soit par une cause nutritionnelle (théorie soutenue par Lakso). Le nombre de pépins, déterminé entre autre par la pollinisation joue sur le ratio hormonal [Eccher et al 2008]. Talamini do Amarante et al (2008) et Rousseau et Gasparatos (2009) [cités dans Marceron 2012] montrent que les traitements couvrants en AB, en réduisant l'activité photosynthétique, augmentent la chute physiologique. Enfin, il semble qu'il y ait un ratio optimal nombre de feuille de rosette/ nombre de fruits définis pour chaque variété.

- la phase de grossissement est essentiellement influencée par la disponibilité en eau [Nicolas BOUSSEAU, Jean-Charles CARDON]. La capacité à compenser un faible nombre de fruits par des fruits plus gros dépend de chaque variété.

La formation de la fleur : l'induction florale (figure 7)

(9) INDUCTION FLORALE : les fleurs sont issues de bourgeons à déterminé lors de l'induction florale en juin de l'année précédent la mise à fruit (n-1). Elle est conditionnée entre autre par les ressources trophiques de l'arbre et leur allocation, ainsi que la charge de l'année [Mehri 2002 citant Sachs et al 1983, Raper et al 1988].

(10) ALLOCATION des RESSOURCES : l'allocation des ressources fonctionne selon une dynamique de puit. Il y a donc concurrence entre les puits (pousses annuelles/jeunes fruits/racines/réserve). C'est pourquoi, en dessous d'un certain seuil, pousses annuelles et fruits sont concurrentes en début de phase de grossissement du fruit : un excès d'azote, en maintenant la croissance des pousses en été, diminue l'eau disponible pour les fruits [CA Tarn et Garonne 2010].

Les ressources ont deux origines qui se succèdent dans la saison : les réserves puis les assimilats issus de la photosynthèse/absorption racinaire. Les réserves ont été constituées à l'automne précédent, par remobilisation lors de la sénescence des feuilles [Raymond 2014] mais aussi par stockage direct qui se fait sous le contrôle d'événements physiologiques uniquement (jours courts, température en baisse ...). Jusqu'à la chute des feuilles, l'arbre continue à absorber de l'azote [Conradie 1986, sur prunier Weinbaum et al 1998]. Plus l'azote est stocké tard, plus son efficience de remobilisation sera élevée [Conradie 1986]. Le stockage ne dépend pas de l'azote disponible [Millard 1993].

Jusqu'au débourrement des feuilles de rosette (en mars-avril), l'arbre vit sur ses réserves [Millard 1993 ; Soing et Mandrin 1992]. Guak et al [2003] ont fertilisé (fertirrigation à 4L/h) de jeunes pommiers à 15N marqué afin d'observer les flux d'azote remobilisé, en distinguant une fertilisation basse (30mg/L) et haute (150mg/L). Le flux d'azote remobilisé atteint son maximum au moment du débourrement pour diminuer ensuite. Ce flux n'est pas influencé par la quantité d'azote disponible au même moment dans le sol. Dès le stade bouton rose (E-E2) l'absorption d'azote est visible dans les feuilles de bourses ou de coursonnes, avec un contenu en azote supérieur pour les arbres fertilisés à 150mg/L. Neilsen et al [1997] affirment que les réserves azotées de l'arbre déterminent la floraison (nombre de fleurs) mais aussi les bourses (nombre et croissance) ainsi que les feuilles de bourses (nombre). Guak et al [2003] rappelle qu'il a été démontré que la remobilisation s'appuie sur des ressources faites sur plusieurs années dans le cas des noyers [Weinbaum et Van Kessel 1998].

(11) CHARGE : l'induction florale est aussi déterminée par la charge. La charge rend compte de la quantité de fruit portée par l'arbre. Via des régulations hormonales et/ou nutritionnelles, la charge détermine l'induction florale [Soing 2004, Pascale GUILLERMIN 2015]. Cette régulation est à l'origine du phénomène d'alternance. Les teneurs foliaires en certains minéraux suivent aussi le phénomène d'alternance : azote, phosphore et magnésium [Castel 1998].

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Figure 8: Schéma conceptuel : Pommier : nutrition hydro-minérale et relation au rendement

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Etat nutritionnel de l'arbre (figure 8)

(12) POUSSES ANNUELLES : par opposition aux charpentières, les pousses annuelles sont du bois poussé l'année n uniquement. Ces pousses ne portent pas de fleurs. Les fleurs sont soit portées par les charpentières (bourgeon nommé dard), soit porté par des bourses ou des coursonnes (courte pousse pouvant porter plusieurs bourses). La sortie des feuilles sur les pousses annuelles ainsi que leur croissance a lieu après la sortie des feuilles sur les couronnes et les bourses [Guak et al 2003] : les feuilles de bourse croissent jusque F2, tandis que les feuilles de pousse croissent jusque juillet [Neilsen et al 1997]. Le nombre de feuilles par pousse est déterminé essentiellement durant la saison n, tandis que le nombre de feuilles par bourses est déterminé lors de la saison n-1 [Neilsen et al 1997].

(13) ALIMENTATION CARBONEE : en début de phase de grossissement, l'alimentation carbonée est essentiellement assurée par les réserves de l'arbre puis par les feuilles de rosette. A F2+60jours les pousses annuelles deviennent exportatrices d'assimilats. Le seuil est fixé à cinq feuilles bien étalées par rameau pour l'ensemble des arbres fruitiers [Pascale GUILLERMIN 2015].

(14) ETAT HYDRIQUE et NUTRITIONNEL : l'état nutritionnel de l'arbre peut être estimé par les teneurs foliaires en minéraux. La teneur en azote des feuilles est influencé par l'année d'alternance, la sécheresse et la compétition pommier-enherbement [Spectrum Analytic Inc. 1996, Castel 1998]. Selon Merwin et Stiles [1994] la teneur en potassium est très corrélée à la charge. Selon Castel [1998] la teneur foliaire en potassium n'est pas influencée par l'alternance, donc par la charge.

Chaque nutriment possède son propre motif d'évolution dans le temps, avec un motif commun : la teneur foliaire augmente puis diminue avec un pic souvent situé entre juin et septembre selon les nutriments. Par exemple le manganèse atteint son pic après la phase de forte croissance des rameaux, souvent mi-juillet [Holb et Nagy 2009].

Les feuilles : surface photosynthétique et surface d'échange (figure 8)

(15) ABSORPTION par les FEUILLES : la feuille est une surface d'absorption de fertilisants et de produits phytosanitaires. Les facteurs influençant l'absorption sont la lumière, la température, l'humidité relative et le statut hydrique de la plante, la concentration en molécules actives, les agents chélatants surfactants et adjuvants, le pH de la solution, la période d'application ainsi que les produits mélangés [Maltais 2006, Weinbaum et Neumann 1977]. Par exemple toute fertilisation ou produit systémique mélangé à de l'urée sera plus facilement absorbé [Maltais 2006].

(17) NECROSE FOLIAIRE : la surface foliaire est diminuée par la nécrose foliaire. Elle peut être due soit à l'application de produits phytosanitaires ou de fertilisation foliaire en mauvaises conditions, soit à des ravageurs (maladies fongiques, insectes comme le puceron (16)). De manière générale, les conditions de phytotoxicité en application foliaire sont fonction de la formulation, du climat (température, ensoleillement) et de l'état hydrique des feuilles [Fernandez et Ebert]. Pour certains produits comme l'argile, ces conditions ne sont pas clairement connues [Tamm et al 2004].

(19) FERTILISATION FOLIAIRE : la fertilisation foliaire n'est utilisée que pour corriger les carences, en cas de sols bloquants ou secs par exemple (potassium [Jean-Charles CARDON 2015]). L'urée peut être appliquée au printemps où elle restera dans les feuilles où elle a été appliquée, ou en automne où elle servira aux réserves suite à la phase de sénescence et de remobilisation. Au printemps des effets sur le rendement et sur la mise à fruit ont été noté dès une concentration de 1% [application au pinceau Khemira et a! 1999, Miège 1956] pour une seule application. A l'automne, plus la pulvérisation à lieu tôt après la récolte, plus l'efficience d'absorption est haute. Cet azote se retrouve au printemps suivant dans les bourgeons [Khemira et a! 1999].

De manière générale, l'azote reste dans les feuilles jusqu'à la phase de sénescence, unique phase du cycle annuel où il existe un efflux net d'azote depuis les feuilles vers le reste de l'arbre lors de la remobilisation (Sanchez et Righetti 1990].

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Figure 9: Schéma conceptuel : Pommier : nutrition hydro-minérale et relation au rendement

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Les racines : absorption hydro-minérale (figure 9)

(21) ABSORPTION RACINAIRE : l'absorption racinaire est dépendante du volume exploré, de l'état carboné de l'année précédente, ainsi que de l'absorption par les feuilles [Miège 1953]. Cet état carboné influence non seulement le processus d'absorption (pompes racinaires) mais aussi la croissance et donc l'exploration racinaire [Pascale GUILLERMIN 2015 ]. Habib confirme puisque selon lui l'absorption racinaire serait plus régulée par la quantité de composés accumulés dans les racines ainsi que les flux vers les feuilles, que par la température du sol [Habib 1994]. Jordan [2015] établit un lien fort entre mise en réserve en carbone et azote et remobilisation l'année suivante.

Les racines devant conserver leur équilibre électronique, tout absorption de cation (ou anion) s'accompagne de la sortie d'un ion de même charge. Par exemple lorsque les racines absorbent des nitrates, elles relâchent des ions bicarbonate (HCO3-), ce qui augmente le pH du sol. Au contraire l'absorption d'ions ammonium s'accompagne de la sortie d'ions H+, qui acidifient la sphère racinaire. Par ailleurs l'absorption des ions n'aura pas la même cinétique tout comme son assimilation au sein de l'arbre, en fonction de l'ion.

MYCORHIZES

Parmi les mycorhizes, association de champignons avec les racines de l'arbre, on distingue les ericoids, les ectomycorhizes et les mycorhizes à arbuscules. Elles interviennent dans deux processus [Read et Perez-Moreno 2003]:

- la capture d'ions minéraux

- la dégradation de la matière organique, qu'ils mettent à disposition de la plante sous forme minérale ou organique.

Selon Read et Perz-Moreno [2003], les deux classes mycorhizes seraient mutualistes.

Les racines présentent des périodes d'absorption particulière à chaque élément [Benoit 2012] :

 

N

P

K

Ca

Mg

Période d'absorption
préférentielle

Augmente
régulièrement
de mars à juin

Mai-août

Mai-juin et en moindre
mesure juillet-août

Mai-août

Juillet-août

 

Tableau 3: Période d'absorption préférentielle des principaux éléments nutritifs [Benoit 2012]

En fonction des caractéristiques physico-chimiques du sol, eau et minéraux seront plus ou moins disponibles.

La réserve hydrique (figure 9)

(22) EAU DISPONIBLE POUR L'ARBRE : l'absorption racinaire est aussi conditionnée par l'état hydrique du sol. Par exemple malgré un sol bien pourvu en azote, des plants de tomates étaient en état de carence azotée [Miège 1953]. L'eau disponible pour l'arbre est estimée par la réserve facilement utilisable (RFU), qui correspond à la fraction de la réserve utile disponible à une tension suffisamment faible pour que la plante transpire à l'évapotranspiration maximale (ETm), c'est-à-dire lorsque la disponibilité en eau et son absorption ne sont pas limitantes [Vaysse 1990]. On considère la RFU et non la RU car elle rend compte de la disponibilité réelle de l'eau pour l'arbre [Nathalie DUPONT 2015].

(24) INFILTRATION : l'infiltration dépend de plusieurs facteurs :

- la couverture du sol. Bâche plastique [Garcin et al 2012] et bâche tissée empêche l'infiltration verticale. Au printemps le sol sera plus frais plus longtemps sous bâche plastique comparé à un enherbement ou au désherbage mécanique. Mais en plein été le sol sera plus sec. Au bout de trois ans, le sol reste sec sous bâche : il ne se réhumecte plus [Garcin et al 2012].

- l'infiltrométrie : capacité du sol à laisser l'eau s'infiltrer, souvent associée à la porosité [Garcin et al 2012].

- la formation d'une croûte de battance, courante en sol limoneux pauvre en matière organique.

Figure 11: Cycle de l'azote (vu sur fertilisation-edu.fr)

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Figure 10: Schéma conceptuel : Pommier :

nutrition hydro-minérale et relation au rendement

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Figure 12: Chaine de réactions de la nitrification (vu sur le site de la Potassium Nitrate Association)

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Le sol : milieu nourricier complexe (figure 10)

(28) MINERAUX dans le SOL : le stock de minéraux. Les éléments P et K se gèrent de manière pluriannuelle étant donné qu'ils sont peu mobiles. Par contre l'azote comme le magnésium se gèrent à la saison, au moyen de reliquats pour l'azote.

AZOTE

Il est courant de faire trois reliquats dans l'année afin d'estimer la disponibilité de l'azote :

- sortie hiver, pour l'azote disponible pour la reprise de végétation. Fait en mars ;

- F2 (floraison) + 60jours , pour l'azote servant à la croissance végétative et à la formation des bourgeons de l'année suivante. Fait en juillet ;

- avant récolte, pour l'azote mis en réserve. Fait en septembre-octobre.

L'azote est disponible sous forme insoluble (inclus dans des molécules organiques comme l'humus ou les racines en décomposition) ou soluble. On distingue trois formes solubles : nitrate (NO3-), ammoniac (NH4 +). La première est lessivable mais rapidement assimilable par la plante. La deuxième se fixe sur le complexe argilo-humique, ce qui retient le cation mais n'est pas directement assimilable par la plante. Cette forme aurait un effet négatif sur l'assimilation des nitrates lorsqu'elle est présente en grande quantité [Van't Riet et al 1968, Rice et Tiedje 1986, cités dans Kende 2010]. L'urée (CO(NH2)2), appliquée dans le sol, est hydrolysée en dioxyde de carbone et ammonium. Cette dissociation a un effet acidifiant sur le sol. On remarquera que des études récentes tendent à conclure que les plantes seraient capables d'absorber l'ammonium comme tel.

L'ammonium est transformé par les bactéries nitrifiantes en nitrates, plus assimilable par les plantes (figure 11 et 12). Cette réaction est ralentie en cas de sol acide (pH<5.5) ; de manque d'oxygène (sol très humide par exemple) ; de manque de matière organique ou de matière organique à fort C/N [Van Niel et al 1993 cité dans Kende 2010]; faible température du sol [vu sur le site de la Potassium Nitrate Association]. La nitrification a un effet acidifiant sur le sol.

(27) CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES du SOL :

Caractéristiques chimiques : la répartition des classes granulométriques ainsi que la teneur en matières organiques déterminent la capacité d'échange cationique (CEC) exprimée en milliéquivalent/kg de sol [Breisch 2012]. La CEC exprime la capacité du sol à stocker les cations dont K, Mg et Ca. Elle peut être mesurée par plusieurs méthodes dont la plus utilisée aujourd'hui est la méthode Olsen. Sa mesure est complétée du calcul du taux de saturation (S/T), qui vaut le ratio acides faibles/acide forts. C'est-à-dire qu'on cherche à estimer le pourcentage de cations « utiles » (Mg2+, K+, Ca2+ et aussi Na+) qui sont stockés sur la CEC. Ce taux peut dépasser 100%, lorsque la solution du sol est saturée en calcaire [CA Tarn et Garonne 2010]. La disponibilité de ces cations est gouvernée par la quantité relative de chaque cation par rapport aux autres. C'est pourquoi il est recommandé de considérer le taux de saturation de la CEC dans ces différents cations plutôt que la teneur dans le sol [CA Tarn et Garonne 2010]. Enfin, il est difficile d'établir des ratios optimums : il semblerait que les carences induites par antagonisme aient surtout lieu en sol à faible CEC [Wortmann 2014]. De plus la CEC effective est étroitement lié au pH. De plus, le pH joue sur la disponibilité de multiples oligo-éléments : Mn, Mg, Fe [ wiki.laboratoire.lca.fr].

Caractéristiques physiques : principalement représentée par la texture du sol, déterminée par le triptyque argile/limon/sable. La teneur en argile ainsi que leur classe, en jouant un rôle sur le complexe argilo-humique, conditionne l'équilibre chimique du sol : un sol argileux ou humifère aura une forte CEC. Au contraire un sol sableux aura une faible CEC. Le complexe argilo-humique (CAH) est constitué par l'argile et l'humus reliés par des cations [Breisch 2012]. C'est pourquoi le calcium a un rôle prépondérant dans la stabilité structurale d'un sol car il joue comme liant dans le CAH. On distingue différentes formes de calcaire [Prosensol]:

- le calcaire actif échangeable. Il est soluble, adsorbé sur le complexe argilo-humique. Il se solubilise rapidement et participe au pouvoir tampon du sol [LANO 2015]

- le calcaire total du sol qui regroupe le calcaire actif ainsi que le calcaire sous forme non soluble. Ce calcaire joue le rôle de réserve et sa valeur reste assez stable dans le temps [LANO 2015].

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Figure 13: Schéma conceptuel : Pommier : nutrition hydro-minérale et relation au rendement

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(26) MISE à DISPOSITION de MINERAUX par le SOL : les minéraux sont présents sous plusieurs formes dans le sol, dont certaines assimilables. Potassium et phosphore sont facilement bloqués dans le sol : ils sont peu mobiles. Au contraire azote, calcium et magnésium sont très mobiles et peuvent être lessivés. Améliorer la disponibilité d'un élément ne signifie pas nécessairement augmenter sa teneur dans le sol [CA Tarn et Garonne 2010 ; Gazeau 2012].

Cette disponibilité des minéraux est fonction de leur équilibre. Par exemple magnésium, potassium et calcium sont des éléments antagonistes, aussi bien au niveau du sol que de l'arbre [Jean-Charles CARDON et Pascale GUILLERMIN 2015]. . La disponibilité de ces cations est gouvernée par la quantité relative de chaque cation par rapport aux autres [Ca Tarn et Garonne 2010]. Cette approche en pourcentage de la CEC s'oppose à l'approche quantitative qui ne considère que les teneurs dans le sol. Par exemple le potassium présent en grande quantité limite la disponibilité de Mg et Ca. Cet antagonisme est plus fort en sol sableux à faible CEC qu'en sol limoneux ou argilo-limoneux. Potassium et magnésium ont deux niveaux d'antagonismes :

- au niveau de la CEC

- au niveau de l'absorption racinaire (cf transporteurs racinaires) [Pascale GUILLERMIN]

De même une forte fertilisation azotée (74kgN/ha contre 50kgN/ha sous forme uréique en sol sableux) peut réduire la concentration foliaire en potassium [Fallahi 2000].

Par exemple en cas de carence en potassium, il est conseillé d'améliorer la CEC avant de fertiliser en potassium, afin d'éviter les blocages [CA Tarn et Garonne 2010].

Dans le cas du phosphore, les phosphates d'origine organique sont considérés comme soluble et plus facilement assimilables par la plante [Gazeau 2012].

Le pH est aussi un des facteurs les plus importants dans la gestion de la disponibilité. Par exemple en sol acide, le manganèse est plus disponible. C'est d'ailleurs en sol fortement acide (pH de 4.3) que les cas de toxicité au manganèse sont observés [Grasmanis et Leeper 1966]. C'est pourquoi la fertirrigation à l'urée, qui acidifie le sol, favorise la disponibilité du manganèse [Belton et Goth 1992]. L'aluminium réagit de la même manière.

Le sol est un milieu vivant, capable de fournir des nutriments via le processus de minéralisation (figure 13)

(29) MINERALISATION (des matières organiques du sol) : les fournitures du sol en azote issues de la minéralisation peuvent s'étaler de 40 à 150 uN/ha/an suivant le type de sol, la teneur en matières organiques et les conditions de température et d'humidité [CA Tarn et Garonne 2010]. Le pic de minéralisation a lieu en avril-ami, suivant les conditions météo [Nathalie CORROYER 2015, Baralon 2011]. Remarquons que les apports par minéralisation ne sont pas uniquement azotés. Raynal-Lacroix [2011] chiffre l'apport de la biomasse microbienne entre 92 et 320 kg P2O5/ha/an.

Le calcaire (particulièrement le calcaire actif) et le magnésium protègent la matière organique, qui est donc moins accessible aux organismes minéralisateurs. Des carences en phosphore et en nitrate peuvent aussi limiter l'activité microbienne [Info CTIFL n179, p38-44]. Certains signalent l'effet néfaste des fertilisants minéraux en phosphore sur l' activité microbienne [Bruno CORROYER 2015].

Lors d'un apport de matières organiques fraîches, le taux de minéralisation des matières organiques du sol augmente subitement [Löhnis 1926, Broadbent 1947, Broadbent et Bartholomew 1948, Bingeman et al 1953, Bingeman et Nakashima 1974, Sørensen 1978, Wu et al 1993 cités dans Fontaine et al 2003]: ce processus a été dénommée priming effect par Bingeman et al [1953]. L'hypothèse la plus couramment avancée est que l'énergie (carbone) étant le facteur limitant de la minéralisation [Smith et Paul 1990], l'apport de matières organiques fraîches stimulent l'activité des communautés microbienne [Löhnis 1926, Broadbent 1947, Bingeman et al 1953, Sørensen 1978]. Fontaine et al [2003] précisent en émettant l'hypothèse que cet apport ne modifie pas l'activité individuelle de chaque microorganisme, mais modifie l'écosystème microbien, ce qui amène à plus de minéralisation.

Il est important de considérer la dynamique de minéralisation, afin de connaitre les périodes de disponibilité pour les mettre en rapport avec les périodes de besoin.

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Figure 14: Schéma conceptuel : Pommier : nutrition hydro-minérale et relation au rendement

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MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH

(30) MATIERES ORGANIQUES (MO) DU SOL :

Le taux optimal dépend :

- de la teneur en argile [CA Tarn et Garonne 2010]

- de la biomasse microbienne [Breisch 2012]

MOtot = carbone organique tot x 1.72

L'importance du taux de matière organique sur la CEC en sol faiblement argileux (10-12%) a été chiffrée à 2.5-3 meq/1 g de carbone du sol par Decoopman et al [2004]. De même, les matières organiques du sol sont responsables de la stabilité des agrégats et influent donc sur la battance, l'infiltration. Un sol enrichi en matières organiques augmente ses capacités de stockage hydrique [Leclerc 2001].

CLASSIFICATION

Deux types de matières organiques peuvent être distingués suivant leur granulométrie [Baralon 2011, Breisch 2012, Leclerc 2001] :

- matières organiques facilement utilisables (MOF) ou labiles dont le diamètre est compris en 2000 et 50 rim. Dans cette catégorie on distingue la matière organique libre rapide dont le turn-over est de 2-3 ans, et la matière organique libre liée situées dans les micro-agrégats qui les protègent, dont le turn-over est de 30ans.

- matières organiques liées qui forme l'humus stable dont le diamètre est inférieur à 50rim. Ce pool peut être de nouveau scindé en une matière organique active ou humus vrai et la matière organique 3F qui correspond aux chaînes latérales de l'humus vrai. L'humus constitue une réserve d'azote car lors de l'humification, l'azote est incorporé dans les molécules longues et complexes de l'humus [Breisch 2012].

C'est cette diversité de matières organiques qui amènent Decoopman [2004] à conseiller une gestion de la matière organique comme une dynamique du carbone plutôt que comme un stock.

La qualité des différents pools de matière organique s'évalue entre autre par le rapport C/N qui indique la facilité de minéralisation. Choisir le type d'amendement permet d'augmenter tel ou tel pool de matière organique. Il y a une interaction entre le produit apporté et le sol quant aux produits de sa dégradation : Breisch [2012], en étudiant les effets de différentes couvertures du rang sur le sol, observe deux résultats différents sur deux parcelles. Sur la première, très sableuse, la modalité avec apport de mulch de paille se distingue par un rapport MO libre/MO liée très élevé de la matière organique du sol. Sur la deuxième, moins sableuse, c'est plutôt la modalité avec mulch de compost qui a un ratio très élevé.

MESURE

Elle est mesurée selon un protocole normalisé (NF ISO 14235) qui suit ces étapes [vu sur wiki.laboratoirelca.fr] :

1. Attaque oxydante (le sol ne contenant pas d'autres corps oxydables que le carbone) : 500 mg de terre broyée finement (à 0,315 mm) + solution d'attaque (bichromate de Potassium + acide sulfurique)

2. Traitement intermédiaire: chauffage - ajout d'eau - refroidissement - décantation

3. Dosage de la concentration par colorimétrie sur chaîne d'analyse à flux continu

Attention cette méthode ne peut pas être utilisée en présence de composé réducteur (Cl- ou Fe2+). EVOLUTION

Le taux de matières organiques d'un sol évolue très lentement : Schubetzer et al [2007] ont étudié l'impact des techniques culturales sans labour. Ils avancent une augmentation moyenne de 1% en 30 ans pour une parcelle en grandes cultures, avec des extrêmes de 0.5% à 2.4%. Il est donc difficile d'avoir une échelle de valeur, d'autant que ces valeurs sont disponibles en grandes cultures.

MORGANE FOURNIER

Figure 15: hydro-minérale

Schéma et conceptuel relation : au Pommier rendement: nutrition

32

MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH

33

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MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH

(30) VIE DU SOL : La vie du sol se décompose en plusieurs compartiments : les arthropodes du sol, les lombriciens, et la biomasse microbienne.

La vie du sol qui se développe dans la rhizosphère se nourrit en partie des exsudats racinaires. Ces exsudats (en quantité et qualité) varient très rapidement en fonction des ressources disponibles pour l'arbre et des chaines de synthèse associées [Trolldenier 1975]. Par exemple un défaut en potasse entraine une concentration d'acides aminés à l'abord des racines plus élevée [Trolldenier 1971 cité dans Trolldenier 1975]. Or ces acides aminés, substrats de la vie du sol (microbe et champignons), affectent directement la composition de l'écosystème rhizosphérique. Dans ces mêmes travaux Trolldenier [1971] étudie l'influence de l'alimentation potassique sur les communautés microbiennes de la rhizosphère de blé : il observe un effet différent des apports potassiques selon les communautés microbiennes. Enfin l'influence de la fumure dépend aussi de la forme de l'élément : par exemple Trolldenier [1973] constate sur riz que l'apport d'azote sous forme ammoniacale favorise plus la biomasse microbienne que l'apport sous forme de nitrate. Il associe cette différence à l'effet réducteur des apports ammoniacaux. Il reste donc difficile d'associer précisément fumure et effet rhizosphérique car de plus, beaucoup de résultats contradictoires coexistent [Trolldenier 1975].

La compréhension de ce compartiment reste très complexe, et bien souvent l'opposition de systèmes de culture ne se retrouve pas au niveau de la vie du sol. Jamar et al [2009] ont comparé le sol au niveau du rang sur deux parcelles pendant sept ans: l'une parcelle en conventionnel (désherbage chimique) et l'autre en agriculture biologique (rang enherbé). Les différences d'activité microbienne sont très variables. La seule différence significative et stable dans le temps est le nombre de vers de terre (toutes catégories).

BIOMASSE MICROBIENNE

De manière générale, l'activité microbienne varie en fonction de [Ancelin et al 2007] :

- la quantité et de la qualité des restitutions organiques

- du type de sol (pH, CEC, MO totale) et de son degré de compaction

- des modifications de fertilisation

- des variations qualitatives (activités microbiennes, type de microflore) et quantitatives

de la biomasse microbienne.

Par exemple Trom et Humfeld (1932, cité dans Trolldenier 1975] signale que « le nombre des champignons dans la rhizosphère de maïs a été le plus élevé dans les sols les plus acides et les plus alcalins [...] et que le développement des bactéries a été le plus intense dans des sols légèrement acides ou neutres ».

La mesure du compartiment microbien peut se faire par [Nicolardot] :

- dosage de la biomasse microbienne (très sensible) ;

- mesure de l'activité enzymatique ou activité microbienne (IAM) [Ancelin et al 2007] ;

- mesure du carbone et de l'azote minéralisé. La première donne accès à la respiration spécifique. Nicolardot souligne qu'il n'y a pas de relation entre la biomasse microbienne et la respiration mesurée. La deuxième peut être extrapolée pour avoir accès à la fourniture d'azote. Mais le résultat est à prendre avec précaution ;

- fraction granulométrique (différents pools de matières organiques). Le pool de matière organique labile est corrélé à la biomasse microbienne ;

Les tests d'activité enzymatique permettent de visualiser le potentiel de dégradation des substrats organiques du sol par certains enzymes, eux-mêmes produits par les micro-organismes du sol. Il introduit donc une notion d'efficacité biologique ou de qualité de la biomasse microbienne.

L'évolution de la biomasse microbienne met du temps à être visible suite à une modification de l'entretien du sol. Breisch [2012] avance une durée de trois ans dans l'expérimentation présentée où il y a eu apport de mulch (paille ou compost) en plein en verger.

Ce sont la quantité et la qualité des apports de matières organiques qui déterminent la biomasse de vie microbienne [Cong Tu et al 2006].

Remarquons l'effet négatif du cuivre en grande quantité sur les lombriciens.

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MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH

 
 
 
 

Figure 16: Schéma conceptuel : Pommier : nutrition hydrominérale et relation au rendement

 

34

 

Printemps

Eté

Automne

Croissance végétative

++

+++

0

Chute des feuilles

Rapide

Modérée

Lente

Développement foliaire au printemps

Retardée

Quelquefois précoce

Précoce

Précocité de floraison

Pas précoce

Précoce

Précoce

Qualité des fleurs (stigmates et ovules

Mauvaise

Bonne

Excellente

Taux de nouaison

Faible

Bon

Excellent

Tableau 4: Effet des apports azotés en fonction de la saison

Cult.

Période
d'apport

 

FB

CFB

 

FP

CFP

 

FV

CFV

 

LP

Blé

Automne

0,12

#177; 0,07

0,11

#177; 0,07

0,12

#177; 0,06

0,07

#177; 0,04

 
 
 
 
 

Printemps

 
 
 
 
 
 
 
 

0,45

#177; 0,17

 

0,62

#177; 0,16

Colza

Fin été

0,22

#177; 0,13

0,20

#177; 0,13

 
 
 
 

0,50

#177; 0,24

 

0,31

#177; 0,27

Printemps

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0,56

#177; 0,18

Maïs

Printemps

0,33

#177; 0,19

0,29

#177; 0,19

0,47

#177; 0,20

0,35

#177; 0,20

0,51

#177; 0,17

0,43 #177; 0,19

0,47

#177; 0,25

Prairie

Automne

0,20

#177; 0,12

0,15

#177; 0,09

0,25

#177; 0,05

0,25

#177; 0,08

 
 
 
 
 

Printemps

 
 

0,43

#177; 0,28

 
 
 
 
 
 
 

0,74

#177; 0,37

Tableau 5: Moyennes et écarts-types des coefficients d'équivalence ammonitrate des produits

étudiés sur 25 essais

FB : fumiers de bovins, CFB : fumiers de bovins compostés, FP : fumiers de porcins, CFP : fumiers de
porcins compostés, FV : fumiers de volailles, CFV : fumiers de volailles compostés, LP : lisiers de
porcins. Projet Casdar 2007-2011 sur la biodisponibilité en éléments minéraux des Produits
Résiduaires Organiques (PRO) vu sur
http://www.arvalis-infos.fr

35

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Fertilisation : Apport - pertes - minéralisation (figure 16)

L'effet des apports de produits fertilisants dépend de deux processus : la minéralisation (si produit organique) et la solubilisation du produit, qui sont dépendants de la composition (chimique), de la forme (physique), du sol ; les pertes.

Un même apport aura des effets différents suivant le sol, son activité biologique entre autre, le climat et aussi la période d'apport qui détermine les besoins de l'arbre (tableaux 3 et 4).

(33) FERTILISATION AU SOL : La période d'apport déterminera le rôle de l'engrais, ainsi que la part absorbée (tableau 4). Sur prunier, il a été démontré que l'efficience d'absorption est proportionnelle à la masse de feuille encore sur l'arbre pendant la période de chute [Weinbaum et al 1978, Therios et al 1979].

Nous nous concentrons sur les engrais et amendements organiques. Un engrais est caractérisé par une mise à disposition rapide des minéraux (type vinasse, fiente de poules, guano...) alors qu'un amendement (fumier, compost) a un rapport C/N plus élevé et demande plus de temps pour libérer de l'azote notamment. Parfois la minéralisation d'un amendement organique immobilise de l'azote.

Les produits organiques ont deux effets (figure 17 p36) [ arvalis-infos.fr (2-3-4)]:

- à court terme (part minérale et fraction rapidement minéralisable) ;

- à long terme (minéralisation de la fraction plus stable et contribution au stock de matières organiques stables du sol (humification)). Cet effet de fourniture d'azote est visible après plus d'une dizaine d'années d'apports stables.

Minéralisation des produits organiques : on cherche à connaitre la part qui sera disponible dans l'année sous forme minérale, et donc disponible pour le pommier. C'est le coefficient d'équivalence engrais minéral qui exprime l'apport d'unité de l'élément considéré en comparaison d'un engrais classique comme l'ammonitrate ou le superphosphate. Ce coefficient dépend de la culture (peu calculé pour cultures pérennes), de la période d'apport ainsi que du mode d'enfouissement [ arvalis-infos.fr (1)]. De plus ce coefficient peut être influencé par le sol et son activité [David Rossignol cité dans E.T. 2008]. Par exemple David Rossignol, céréalier, signale qu'il ne peut pas utiliser de compost trop mur sur ses sols car il ne dispose pas d'assez d'azote au printemps et la vie microbienne de son sol est trop faible pour dégrader une matière organique si stable. Il signale qu'un fumier peut perdre 50% de sa valeur fertilisante.

Entre deux produits d'une même espèce, comme deux fumiers de bovins, la concentration en éléments nutritifs est très variable : facteur 5 pour l'azote, facteur 8 pour les phosphates, facteur 7 pour la potasse. De même leur libération en 2ème année après apport est aussi très variable : le taux de minéralisation de l'azote d'un fumier de bovins varie de 4 à 12 % [Cüsick et al 2006 cité sur arvalis-info.fr (3)]. De plus Chapelle [2012] souligne l'interrelation entre éléments pour leur absorption et leur assimilation. Nous soulignerons de plus la variabilité des coefficients d'équivalent engrais minéral (voir tableau 5).

Le modèle Lixim, présenté par Raynal-Lacroix et al [2006] estime la fourniture d'azote par le sol. Ce modèle, en simulant l'évaporation, le drainage de l'eau et le lessivage des nitrates sous la dernière de couche de sol considérée, estime la fourniture d'azote en dynamique. Il fonctionne selon un temps normalisé où des jours à température te humidité différente sont convertis en jours identiques pour ces deux paramètres. Les variables d'entrée sont l'humidité, les quantités de nitrates et d'ammoniac, pour chaque couche de sol déterminées. S'appuyant sur ce modèle, les fournitures d'azote par minéralisation de différents amendement et engrais organique ont été étudiées sur deux sites différents. En conclusion, du fumier de bovin peut libérer de l'azote dès les premiers jours d'apport pour atteindre une fourniture totale de 30kgN/ha sur une parcelle. Au contraire sur l'autre parcelle le même fumier ne libère de l'azote qu'après plus de 100jours normalisés à 15°C pour une fourniture totale inférieure. De plus la hiérarchie entre les différents amendements varie selon la parcelle.

36

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Figure 17 : Devenir des différentes fractions de l'azote contenues dans les PRO
[
http://www.arvalis-infos.fr (2)]

Figure 17bis: Evolution au cours du temps de la minéralisation, exprimée en % de l'azote organique selon 3 grands groupes de PRO [ arvalis-infos.fr (1)]. « Minéralisation rapide : 30 à 80 % de l'azote organique apporté est minéralisé au cours des premiers mois voire des premières semaines après l'apport. [...] ; Minéralisation intermédiaire : la plus grande partie de la minéralisation de l'azote organique se produit au cours de la campagne suivant l'apport et représente entre 20 et 40 % de l'azote organique apporté. [...] ; Minéralisation lente : ils libèrent tout au plus 10 à 15 % de leur azote organique au cours de la première année suivant leur épandage. »

37

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De plus peu de travaux existent sur la vitesse au champ de libération des éléments minéraux, qui est capitale pour comprendre l'usage qu'on peut faire d'un engrais organique. Arvalis distingue trois grandes catégories selon la dynamique de minéralisation de l'azote (figure 17bis).

De manière générale, un amendement organique (type fumier ou compost) apporte plus stablement dans la saison [Trocme 1964]. Chapelle [2012] compare trois apports azotés différents (au 15mars) à un témoin sans apports. Les trois apports apportent la même quantité d'azote minéralisable dans l'année : 9T/ha de fumier bovin, 2T/ha de vinasse et 400kg/ha de Derome (guano+farine deplume+tourteux végétaux). Sur une parcelle il semble que les engrais augmentent le taux de floraison (différence non significative). Sur l'autre parcelle des différences significatives confirment la tendance.

Au-delà de la teneur en azote et de sa vitesse de minéralisation, les engrais et amendements organiques sont des apports complets puisqu'issus de matériaux vivants et donc complexes chimiquement. Par exemple le fumier contient 4g/T de Bore [Vez 1993]. Lors d'un apport d'amendement, la fourniture en magnésium, potassium et phosphore peuvent être comptabilisé sur plusieurs années [Vez 1993]. De plus Arvalis [ arvalis-infos.fr (2)] signale que l'apport de produits organiques neutralise le pH. Certes l'apport de soufre et d'azote organique pourrait avoir tednance à acidifier le sol. Mais l'effet des bases, ainsi que l'apport de matières organiques, compense cet effet et y est même supérieur.

Humification des engrais organiques : au-delà de la fourniture par minéralisation directe, l'apport de matières organiques a un impact sur les caractéristiques physico-chimique du sol via le processus d'humification. L'apport régulier de produits organiques peut augmenter le taux de matières organiques. La relation est loin d'être linéaire puisqu'elle résulte de l'équilibre minéralisation/humification.

Chaque produit organique est caractérisé par le coefficient isohumique K1, qui est un indice de stabilité. Il peut être estimé par l'ISB (Indice de Stabilité Biologique) ou l'ISMO (Indice de Stabilité de la Matière Organique). En sol limoneux, Decoopman et al [2004] ont démontré que l'apport d'amendements organiques (fumier jeune de bovin, compost de déchets verts avec fumier de volaille, compost de déchets verts, compost de lisier de porc sur paille, compost urbain) avait des effets bénéfiques en quatre ans sur :

- la stabilité structurale du sol en augmentant le nombre d'agrégats les plus gros (> 500ìm). Ils signalent que l'effet d'un amendement sur la stabilité du sol n'est pas reflété par son coefficient isohumique K1 ;

- la teneur en eau du sol évaluée à trois potentiels de succion (pF) différents ;

- la porosité hormis pour le compost de lisier de porc sur paille qui n'a eu d'effet que sur la macro-porosité (6mm) ;

- la CEC proportionnellement à son K1.

Les apports ont été de 10-15 fois la dose agronomique soit l'équivalent de 5kgC/m2.

En arboriculture, les résidus de taille peuvent être considérer puisque d'après Bouvier [2012] les résidus broyés peuvent apporter entre 250 et 500 kg humus/an, et de la potasse en quantité non négligeable.

AMENDEMENT CALCIQUE

On distingue deux formes d'amendements calciques selon leur processus de fabrication. Les carbonates non transformé peuvent être apportés directement au sol. Ces mêmes carbonates thermolysés (passés au four) donnent la chaux, plus réactive que les carbonates purs. La chaux se présente sous forme vive (forme oxyde de calcium CaO), très réactive, ou éteinte/aérienne, lorsqu'elle a réagi avec de l'eau (forma hydroxyde de calcium (Ca(OH)2). En agriculture la chaux dolomitique ou magnésienne est utilisée lorsque l'apport en magnésium est recherché.

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Figure 18: Schéma et conceptuel relation : au Pommier rendement: nutrition hyd ro-m inérale

38

pH

 

<5.5

5.5<pH<8.5

>8.5

CEC

 

>20

<20

 
 

Engrais

 

NO3

enfoui

en couverture

 

Volatilisation

0

0

0.5 x Vmax x [concentration]

Vmax x [concentration]

Tableau 6: calcul du coefficient de volatilisation [CORPEN 2006]. Vmax est caractéristique de

l'engrais

39

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(32) PERTES (de fertilisants) : lixiviation, lessivage et volatilisation sont les trois phénomènes qui peuvent expliquer les pertes d'éléments mobiles. Les éléments mobiles sont les nitrates (NO3-), l'oxyde de magnésium (MgO), le bore [Soing 2004, Wortmann 2014].

Les sols sableux ou acides (fixation moins bonne des cations sur le complexe argilo-humique) sont plus propices au lessivage [Vez 1993].

Le phénomène de volatilisation peut être responsable d'une perte de plus de 50% de l'azote apporté [CORPEN 2006]. En cidriculture, les engrais sont apportés en surface, ce qui augmente les risques de volatilisation. Ce phénomène est fonction du sol (pH et CEC), du type d'engrais (minéral ou organique, la forme et la vitesse maximum de minéralisation notée Vmax) (tableau 6). Par exemple l'engrais apporté sous forme d'ammoniac est très volatile. Par exemple Bishop [2011] signale une perte de 10 à 20% pour l'urée, qui peut aller jusque 65%.

Benoit [2012] remarque que mettre en contact de la chaux et du fumier entraine des pertes d'azote.

Couverture du rang et de l'interrang (figure 18)

(23) COMPETITION RACINAIRE : compétition pour les nutriments et l'eau, ou compétition pour le volume racinaire. Elle détermine le volume exploré par l'arbre, et donc la réserve d'eau et de minéraux qui lui est accessible.

(34) ENTRETIEN DU SOL : en verger cidricole l'interrang est systématiquement couvert. Le type de couvert végétal peut varier mais peu d'études ont été menées sur les conséquences. Par contre la couverture du rang a fait l'objet de beaucoup d'études qui vise à caractériser l'effet concurrentiel. Néanmoins certaines extrapolations peuvent être faites.

Dans toute étude la temporalité est à prendre en compte : quand l'azote est-il libéré par minéralisation ? quelle est la période de croissance préférentielle et donc de concurrence (hydrique et azotée) du couvert vivant? [Larrieu 2009]

De manière générale, un rang enherbé concurrence l'arbre (azote et eau) et induit une vigueur moins grande ainsi que de moins bon rendement [Merwin and Stiles 1994, Spring 2001 , Polverigiani et al 2004 , Larrieu 2009 ]. Cette « perte » est d'autant plus grande que l'objectif de rendement est grand [Gontier et al 2011]. Néanmoins cette concurrence est moins dommageable lorsque l'arbre grandit [Baralon 2011]. La concurrence azotée est moindre si le sol est en capacité de fournir de l'azote [Larriau 2009], a une bonne réserve hydrique [Evrard et Gigleux 2004 ] ou lorsque le couvert est une légumineuse. Afin de stabiliser la fourniture d'azote à l'équilibre offre/demande en présence de couvert, Serre [1989] conseille de fertiliser plus dans les premières années d'enherbement afin de constituer le stock d'humus et d'atteindre l'équilibre de minéralisation.

Lors de l'étude de la compétition luzerne/dactyle, Cruz et Lemaire [1986] conclue qu'en situation de disponibilité azotée, la luzerne elle devient concurrente pour l'azote [Cruz et Lemaire 1986] : quelle extrapolation faire sur la concurrence pommier/luzerne ? Le trèfle souterrain ainsi que le trèfle blanc apportent de l'azote lorsqu'ils sont mulchés en situation favorable à la minéralisation [Merwin and Stiles 1994 , Larrieu 2009, Parveaud 2010]. Dans tout couvert, le C/N est un bon indicateur de la capacité à se décomposer et donc à fournir de l'azote [Sanchez et al 2007].

Un mulch (paille ou foin) ou un couvert végétal mulché améliore la teneur en phosphore dans le sol et parfois la teneur foliaire [Serre 1989, Merwin and Stiles 1994, Spring 2001, Garcin et al 2012]. Le même phénomène est observé pour le potassium [Merwin and Stiles 1994, Serre 1989]. Peu d'impact sur le magnésium dans le sol mais par contre une faible amélioration de la teneur foliaire en magnésium peut être observée [Merwin and Stiles 1994].

Enfin le couvert influence l'infiltrométrie et la pénétrométrie. Les résultats obtenus en 9ème feuille sur pommier à couteau sont : couvert > BRF > désherbage mécanique [Baralon 2011]. En sol asphyxiant, l'enherbement améliore la structure du sol et sa porosité [Serre 1989].

Le détail est disponible dans la double page suivante.

40

MORGANE FOURNIER

MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH

Type de
couvert

Eau

Azote extractible

Azote
foliaire

Phosphore

Phosphore
foliaire

Potassium

Potassium
foliaire

Magnésium

Magnésium
foliaire

Oligo-
éléments
foliaire

Rendement

Section
de tronc
(TCSA)

Ravageu

rs

Racines

Foin

 

+++ (1)

+ (1)

+++ (1)

+ (1)

+++ (1)

+++ (1)

= (1)

0 (1)

= sauf Cu

0 (1)

+++ ou 0 (1)

+++ (1)

Favorise

le

campagn

ol

 

Mulch (bois)

 

- (7)

 
 
 
 
 
 
 
 

-- (9)

 
 

Chevelu

en
surface

(4)

Désherbage
chimique

 

++ (1)

+ (1)

+ (1)

0 (14)

0 (1)

++ (1)

0 (14)

+ (1)

= (1)

+ (1)

= sauf Cu

++ (1)

+++ ou 0(1)

+++ (6)

++ 0(1)

 
 

Désherbage
mécanique

+ au prin-
temps mais
- en été (9)

+ (1) +++ (4) ++ (8) 0 (10)

+ (1)

+++ (4)

0 (10)

+ (1)

+(4)

0 (1)

+ (1)

+ (1)

= (1)

+ (1)

= sauf Cu

++ (1)

+ ou 0 (1)

++ (9)

+ (1)

+ (9)

 

+

profond

(13)

Couvert
légumineuse

- (8)

+ (1)
Surtout en fin
d'été, quand
décomposition
rapide (3)
+ (8)
+ (10)

0 (1)

0 (10)

0 (11)

+ (1)

+ (1)

? (11)

+ (1)

+ (1)

= (1)

0 (11)

+ (1)

= sauf Cu

0 (1)

0 (1)

0 (1)

Favorise
le
campagn
ol (1)

 

Couvert peu
concurrentiel
tondu

- (8)
- au prin-
temps mais
+ en été (9)

0 (1)

+ (4)

- (8)

0 (1)

0 (4)

0 (11)

+ (1)

+(4)

++ (14)

+++ (1)

? (11)

0 (1)

++ (14)

+ (1)

= (1)

0 (11)

+ (1)

= sauf Cu

0 (1)

0 (1)

0 (6)

-- (9)

0 (1)

+ (9)

 

- en 1ère
feuille

(13)

 

Bâche
plastique

Problème de
réhumectati
on (4)

+++ (4)

0 (4)

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Favorise
le
campagn
ol (2)

 

Tableau 7: Résumé des effets de différents types de couverts du rang

41

MORGANE FOURNIER

MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH

Légende du tableau 7:

1. Merwin and Stiles 1994 : différences visibles à partir de la 2ème ou 3ème feuille suivant la variable étudiée. Le rendement diffère en année de production, mais en année de faible production, les rendements sont identiques. Des variances de produits désherbants et de largeur de bandes désherbées ont été faites. Les effets sont proportionnels à la surface désherbée. Section de tronc faite en n3. Fertilisation : à n1 140kg/ha d'ammonitrate, à n2 et n3 100kg/ha d'ammonitrate, à n4 et n5 167kg/ha d'ammonitrate.

2. Dapena et al 2006

3. Sanchez et al 2007 : sur pêcher, ils comparent différentes compositions de couvert semées et un couvert spontané. Dans la modalité couvert spontané, des disques sont passés deux fois à la sortie de l'hiver chaque année. L'étude conclue qu'en cas de couvert de vesce, luzerne/fétuque ou trèfle (Strawberry clover), l'azote disponible dans le sol est supérieur à la végétation spontanée, ainsi que la section de tronc, le volume de la canopée et le rendement. Ils soulignent l'importance du rapport C/N du couvert pour sa décomposition et donc la fourniture d'azote.

4. Garcin et al 2012

5. Gontier et al 2011 : un couvert sur le rang a un effet dépressif sur l'arbre d'autant plus fort que l'objectif de rendement est grand

6. Evrard et Gigleux 2004 : Sur verger de prunier, avec comparaison enherbement total et désherbage chimique au pied de l'arbre. Sur 10ans depuis la plantation. La consommation de l'herbe est prise en compte dans la fertilisation (+20uN/ha). Différentes tailles sont pratiquées : la différence de rendement est supérieure en cas de taille extensive. La différence de rendement (-21kg/arbre en moyenne) s'explique par une différence de floraison (24% de la différence) et de remplissage (14% de la différence). L'accrochage semble être identique. Il est noté une plus grande variabilité de couleur de feuillage, ce qui est associé à une moindre disponibilité en eau. Conclusions difficiles sur les minéraux car les tendance ne se vérifient qu'au maximum deux années sur quatre. L'enherbement accélère la maturité des fruits.

7. CA Normandie 2013

8. Larrieu 2009 : L'enherbement du rang est moins problématique lorsque le sol peut garantir une bonne minéralisation. Cependant lé période de forte demande du couvert (avril) correspond à la période de forte demande du pommier ce qui entraine une concurrence préjudiciable sur de jeunes arbres. Le désherbage mécanique, parce qu'il favorise un réchauffement rapide au printemps, facilite la minéralisation.

9. Baralon 2011. Dans cet essai cinq modalités sont testées en parcelles : désherbage mécanique, sandwich (ligne de plantation enherbée sur 25-40 cm autour de l'arbre et bande désherbée mécaniquement de part et d'autre de la ligne de plantation), enherbé, BRF, paillage biodégradé). L'expérimentation se déroule de la 5ème feuille à la 9ème feuille. La modalité sandwich présente des résultats très satisfaisant, comparable au désherbage mécanique. L'effet compétition du couvert sur le rang semble diminuer avec l'âge. L'infiltrométrie et la pénétrométrie ont aussi été caractérisées. Les résultats obtenus en 9ème feuille sont : couvert > BRF > désherbage mécanique.

10. Parveaud 2010 : comparaison du désherbage mécanique (5 à 7 passages de cultivator) avec trèfle blanc (Trifolium repens cv. Huia, enfoui tous les 2-3 ans) sur pêcher de la 5ème feuille à la 9ème feuille. Les apports azotés sont divisés par deux dans la modalité trèfle blanc. Pour la porosité, le couvert de Trèfle blanc est meilleur que lé désherbage mécanique.

11. Spring 2001 : Pas d'apport d'azote. Vigne en 16ème feuille. Contrairement au trèfle souterrain (Trifolium subterraneum non mulché) dont les résultats sont supérieurs en azote dans le sol et en azote foliaire, enherbement diversifié (mulching 4 fois/an entre fin mai et fin août) et graminées (mulching 1-2 fois/an entre mi-juin et fin août) ont les mêmes résultats.

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MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH

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12. Cruz et Lemaire 1986 : étude de la concurrence luzerne/dactyle. Ils en concluent qu'en cas de disponibilité azotée (apport de 60uN/ha au printemps puis 30uN/ha à chaque repousse) la luzerne concurrence le dactyle pour l'azote. L'effet potentiellement bénéfique de la dégradation de la légumineuse est largement caché par l'effet concurrentiel. Cruz et Lemaire mettent aussi en évidence l'importance de la hauteur de coupe sur la capacité concurrentielle de la luzerne.

13. Polverigiani et al 2004 : sur pommier haute densité, testant le couvert sur le rang et l'interrang. Le couvert herbacé inhibe la croissance racinaire surtout lors du pic de croissance racinaire du pommier (fin printemps et début automne), période qui correspond à un taux élevé de croissance racinaire du couvert végétal.

14. Serre 1989 : un sol sous couvert végétal se réchauffe moins vite au printemps qu'un sol nu. En sol asphyxiant, l'enherbement améliore la structure du sol et sa porosité. Serre conseille de fertiliser plus dans les premières années d'enherbement afin de constituer le stock d'humus et d'atteindre l'équilibre de minéralisation.

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