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Projet d'aménagement de la zone économique spéciale de N'Kok : bilan partiel et perspectives

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par Suzana MOUSSONGOU IBRAHIM KUMBA
Université Omar Bongo - Master 2 Geographie 2013
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE OMAR BONGO

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Département de Géographie

Master Aménagement et Gouvernance des Territoires

MEMOIRE PROFESSIONNEL

PROJET D'AMENAGEMENT DE LA ZONE ECONOMIQUE SPECIALE DE N'KOK : BILAN PARTIEL ET PERSPECTIVES

Présenté et soutenu publiquement par :

Mlle Suzana MOUSSONGOU IBRAHIM KUMBA

Dirigé par : Maître de stage :

Pr.Jules DJEKI, Ph.D Géographie Dr. Edouard MVOME-NZE, Docteur en géographie

Maître de conférences (CAMES) Directeur Général de l'Urbanisme et des

Aménagements Fonciers

ANNEE ACCADEMIQUE  2013-2014

PROJET D'AMENAGEMENT DE LA ZONE ECONOMIQUE SPECIALE DE N'KOK : BILAN PARTIEL ET PERSPECTIVES

SOMMAIRE

Introduction générale.. i

Chapitre I : Le cadre institutionnel : la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) 107

Chapitre II : La Zone Économique Spéciale de N'kok 111

Conclusion partielle : 120

Chapitre III : Bilan partiel du projet de la première phase 123

Chapitre : IV- Analyse prospective du projet d'aménagement de la Z.E.S.N 140

Conclusion partielle 154

Conclusion générale 156

Bibliographie 158

Annexes 89

Table des illustrations 90

Table des matières 92

Tables des matières..........................................................................91

DEDICACES

A

- Feu BEHINT Simon Pierre auprès de qui nous avons tout appris de la vie ;

- Tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réussite de notre personnalité malgré tant de défaillance dans notre cursus d'apprentissage ;

- Ma famille ;

Je dédie ce travail.

REMERCIEMENTS

S'il fallait remercier nommément toutes les personnes qui ont contribué d'une façon spéciale à la réalisation de ce travail, la liste serait trop longue.

Néanmoins, nous tenons à manifester une reconnaissance spéciale aux enseignants du Département de Géographie. Nous voulons gratifier tout d'abord les responsables du Master Professionnel Aménagement et Gouvernance des Territoires (AGT) pour cette formation. Ainsi nous souhaitions remercier le Pr Jules DJEKI notre directeur de mémoire et le Dr Edouard MVOME NZE, notre maître de stage, pour avoir dirigé ce mémoire et nous avoir sacrifiés de leur temps. Leur intransigeance dans notre encadrement de même que leur appui permanent ont été décisifs pour finaliser ce travail de fin de cycle.

En préambule de ce travail, qu'il nous soit autorisé d'exprimer notre reconnaissance à ceux qui nous ont apporté un soutien moral, matériel ou financier. Notamment :

- A tous les hommes de Dieu pour tout l'amour et le soutien qu'ils ont apporté à notre élévation spirituelle en nous nourrissant de la parole de Dieu.

-A tous mes parents,   spécialement M et Mme IBRAHIM KUMBA pour la vie et l'amour qu'ils ont su nous donner, à mes frères et soeurs ainsi qu'à ma moitié que je ne saurais oublier Janny DIVAGOU IBRAHIM KUMBA. Tous mes amis (es) de lycée et du Département de Géographie : Carine, Annick, Laëtitia, Rhizzy, Célia, le couple Etoua, Rivoly, Julia, Régine, Chancelle, Bernardine, Dina, Andréa, Guilaine, Gwladys, Marina, Olivina, Willia, Ulrich, Arnaud, Igor, Lamine, Délavand, Lionel, Raicka, Aubin, Oscar, Brice, Eric, Faustin, Poliny, Epiphane, Barthélémie et bien d'autres qui n'ont pas été cité recevez nos amitiés.

Nous n'oublions pas toutes les personnes que nous avons rencontrées lors de nos enquêtes de terrain, notamment les populations du village de N'Kok, les agents d'Olam, les autorités politico administratives, et les agents de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers.

Enfin, à notre bien aimé père céleste que nous ne pourrions pas omettre, sans lui, nous ne serons pas là en ce moment, nous citons Jésus-Christ.

Trouvez ici l'expression profonde de notre sympathie pour la réalisation de ce mémoire.

LISTE DES ABREVATIONS

AFAF : Aménagement Foncier Agricole et Forestier

ANGT : Agence Nationale des Grands Travaux

BAD : Banque Africaine de Développement

BGD : Banque Gabonaise de Développement

BGFI : Banque Gabonaise et France Internationale

BICIG : Banque Internationale de Commerce et del'Industrie du Gabon

BSUC : Brigade Spéciale de l'Urbanisme et du Cadastre

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

DAF : Direction des Aménagements Fonciers

DESE : Direction des Enquêtes Socio-Economiques

DGAT : Direction Générale de l'Aménagement du Territoire

DGE : Direction Générale de l'Environnement

DGUAF : Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagement Fonciers

DU : Direction de l'Urbanisme

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FMI : Fond Monétaire International

INC : Institut National de Cartographie

ONG : Organisation Non Gouvernementale

P.K : Point Kilométrique

PAPSUT : Projet d'Ajustement et de Planification des Secteurs Urbains et des Transports

PIB : Produit Intérieur Brut

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SDAAR : Schéma Directeur d'Aménagement Agricole et Rural

SDAU : Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme

SIG : Système d'Information Géographique

SNI : Société Nationale Immobilière

ZES : Zone Economique Spéciale

ZESN : Zone Economique Spéciale de N'Kok

Introduction générale

I-Justification du sujet

I.1. Contexte historique

À l'instar des pays asiatiques, les pays africains notamment le Gabon, multiplient les créations des zones économiques spéciales (Z.E.S) dans le but de moderniser leurs économies et entamer progressivement une nouvelle ère économique axée sur la transformation locale des ressources et leur développement. La mise en place du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE)1(*) en 2009, notamment dans ses volets « Gabon-vert » et « Gabon industriel », a provoqué une importante orientation de la vision de l'État en matière économique qui entend promouvoir et mettre en valeur les matières premières locales pour une meilleure plus-value.

C'est suite à un accord signé en mars 2010 avec le groupe OLAM2(*) que le Gabon a annoncé son intention de créer une zone économique spéciale à N'Kok, à 27 km de Libreville. Les autorités du pays, soucieuses de l'épuisement de leurs gisements (miniers et pétroliers) qui représentent environ 85% du budget, se sont lancées, à l'instar de la Chine, dans la création d'une Zone Economique Spéciale dans le cadre de sa tentative de diversification de ses revenus économiques. Ainsi, la République gabonaise, actionnaire à 40% du projet, a donné au groupe OLAM le droit d'aménager, de commercialiser et de gérer  un  vaste domaine de 1126 hectares situé à 27km de Libreville et desservi par la route nationale1(RN1), le chemin de fer (Transgabonais), et la voie fluviale ( carte n°1 p.7).

Carte 1:Carte de localisation de la Z.E.S

Le Gabon se lance ainsi dans l'exploration d'autres alternatives aussi intéressantes que lucratives pour attirer les capitaux, les investissements et surtout les entreprises afin de relancer l'activité économique et surtout de transformer sur place ses matières premières en produits finis. Cette ambition a donné lieu au lancement du projet de réalisation de la Zone Economique Spéciale de N'Kok (Z.E.S.N).

Intérêt du sujet

La Zone Economique Spéciale de N'Kok est née d'un partenariat public-privé entre l'État gabonais d'une part et la multinationale singapourienneOlam d'autre part. Elle s'étend sur 1126ha et a pour désir de positionner le Gabon comme un `'hub d'affaires'', un véritable pôle industriel pour l'Afrique Centrale, le continent et le monde. Dès lors, la présente étude revêt un triple intérêt : scientifique, professionnel et socio-économique.

Au plan scientifique, nous voulons mettre à la disposition de la communauté universitaire et des pouvoirs publics, une contribution à la compréhension des questions d'aménagement et de gouvernance à caractère économique, le cas de la Zone Economique Spéciale de N'Kok.

Au plan professionnel, l'intérêt de cette étude est aussi de mettre en pratique l'ensemble des connaissances théoriques acquises tout au long de notre formation universitaire. Il s'agit donc de les mettre à contribution, dans le cadre du déploiement de notre période de stage effectuée à la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements fonciers au projet de la Z.E.S.N.

S'agissant de l'intérêt socio-économique et politique, il convient de souligner que l'aménagement de la Z.E.S.N est un projet d'envergure nationale cadrant avec le projet de société du gouvernement qui tient compte de la polarisation des matières premières, c'est-à-dire de la mise en place des pôles d'activités qui vont diffuser par lequel sera impulsé le développement. Il sera question de mettre en place une analyse de l'aménagement de la zone économique spéciale qui va présenter les avancées, les potentialités, les opportunités et la vision dudit projet.

I.2 Objet et champ d'étude

L'objet peut être perçu comme étant ce sur quoi porte une activité, une étude ou une analyse. Pour cette étude, il s'agit de la Zone Economique spéciale de N'Kok. C'est un espace conçu et aménagé comme étant le site géographique devant abriter un ensemble de réalisations à caractère socio-économique. Cette zone, à vocation économique avant tout, servira de tremplin pour attirer des investissements et capitaux privés extérieurs grâce notamment aux incitations financières (avantages fiscaux, subventions) et financement d'infrastructures (réseau de transport, services publics, etc.) qu'elle offre.

En conséquence, notre étude s'intéresseà une question d'aménagement du territoire de manière générale, car elle permettra, comme dans le cadre de la zone périphérique de Nzeng-Ayong dans les années 19803(*), de désengorger Libreville. Cela permettra d'offrir différentes activités aux ménages d'une part, mais, aussi spécifiquement aux différents aménagements réalisés ou en cours de réalisation dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok d'autre part.

C'est donc une étude qui s'inscrit dans le domaine de l'aménagement du territoire, englobant de façon générale l'aménagement de l'espace péri-urbain et régional. Elle s'ouvre également sur d'autres champs disciplinaires notamment la Sociologie, l'Anthropologie et l'Économie, etc.

I.3 Objectif

La zone économique spéciale de N'Kok (Z.E.S.N) figure parmi les premières initiatives majeures initiées par les autorités gabonaises en vue du développement économique et social du pays depuis 2009. Aussi notre étude a pour objectif de dresser le bilan partiel et les perspectives du projet d'aménagement de ladite zone. Ce bilan partiel devra permettre de rappeler les mécanismes inhérents au partenariat public-privé au Gabon, d'édifier le contexte et les objectifs de la mise en place de ce projet ; de faire l'état des lieux de la situation actuelle dudit projet et bien sûr, d'énoncer les perspectives.

II-Problématique

Le projet de création des zones économiques spéciales est un fait nouveau pour le Gabon. Or, plusieurs États l'ont déjà expérimenté. Les études trouvées dans nos recherches présentent la mise en oeuvre de ces projets et les différentes étapes qui ont marqué leur matérialisation. Ce projet représente une opportunité de développement pour les régions qui ne disposent pas d'infrastructures modernes ou qui connaissent un retard en matière d'équipement. C'est aussi, une grande aubaine sur le plan économique car il permet le développement et la diversification des activités économiques.

Lancé en août 2010, le projet de la zone économique spéciale de N'Kok a constitué un moment fort et historique pour les perspectives de développement économique et social du Gabon. C'est un projet dont la réalisation est prévue en trois phases. La première phase d'une durée de trois ans, répartie en trois étapes sur 456 hectares (ha), comprend : l'aménagement global et la viabilisation du site, la construction des différentes infrastructures notamment la zone industrielle, la zone commerciale, la zone résidentielle. Elle devrait avoir une incidence sur l'emploi. Les deuxième et troisième phases se partagent 670 ha et devraient commencer entre mi-octobre et début décembre 2012. Toutefois, suite au retard constaté dans la livraison de la première phase, les deux autres n'ont pas encore été lancées.

In fine, on peut se poser la question de savoir quel est l'état d'avancement des travaux d'aménagement prévus pour la première phase du projet de la zone économique spéciale de N'Kok? Il sera également question de réfléchir sur la stratégie à mettre en oeuvre pour mener à terme le projet de l'aménagement de la zone économique spéciale de N'Kok.

III-Organisation méthodologie

La méthodologiepeut se définir comme l'ensemble des procédés et techniques propres à un domaine spécifique. À distinguer de la méthode qui constitue la façon de mener un travail. D'autant plus que sur le plan méthodologique, « le chercheur ne doit pas seulement se contenter d'indiquer ou d'exposer les résultats obtenus, mais également il doit rendre compte de la démarche qui est la sienne, et la façon dont il a obtenu les données qu'il a fournies dans son travail »4(*).

Nous allons nous appuyer sur "la méthode empirique" pour mener cette étude. Ce choix est soutenu par le fait que notre étude ne dispose pas suffisamment des données écrites qui pouvaient permettre de rassembler les informations utiles, d'où l'impératif du terrain que suscite la méthode choisie.

Ainsi, notre démarche, en tant que géographe, consiste à fonder notre analyse sur l'exploitation des sources écrites (recensement bibliographique) et orales (rencontre des personnes ressources) et sur la fréquentation du terrain (observations directes). L'ensemble des informations et éléments issus de cette démarche constitue donc les données qualitatives et quantitatives de notre étude.

Schéma 1: Démarche entreprise

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba

III-2 Collectes des données et outils de terrain

A-) La revue littéraire  

Durant cette étape, nous avons procédé à l'élaboration d'une bibliographie à partir de la recherche documentaire et d'interviews. Puis nous allons analyser chaque document, en vue de relever les points essentiels qui vont étayer notre problématique. Les bibliothèques et laboratoires ont été les principaux lieux de recherche de ces documents où nous avons pu consulter des ouvrages aussi bien généraux que spécialisés sur le domaine de l'Aménagement du territoire. C'est le cas des ouvrages deLAJUGIE (J)etAL (1985). Dans cet ouvrage, les auteurs font ressortir que l'aménagement du territoire n'est pas chose facile et que pour y parvenir, il faut la mise en place d'une politique visant à réglementer ou gérer l'espace. WACKERMANN (G)(1996)quant à lui estime que, l'aménagement urbain est destiné à structurer et à organiser l'espace de manière optimale et durable.

Nous avons également fréquenté la médiathèque de l'Institut français, le centre de documentation du Quotidien local l'Union et certains Ministères en charge de la question ainsi que quelques sites internet. Cela nous a permis de pallier le déficit documentaire souvent constaté au sein de l'institution universitaire. De ce fait, nous avons consulté certains documents notamment :TRIBILLON (JF) (1993) dit qu'on ne peut convenablement aménager un site qu'après l'avoir totalement débarrassé des droits fonciers qui l'encombrent, car, ils constituent des entraves à la rationalité de l'aménagement qui doit être pensée comme l'aménagement d'un espace pur et géométriquedans son ouvrage Nouveau manuel d'aménagement foncier. Puis,MERLIN (P) (1993), suggère une suite d'exemples pratiques de l'aménagement dans son ensemble. Par sa propre expérience, il tente d'associer le cadre professionnel à la vision théorique.Ce qui lui permet de formuler des critiques plus concises. Par cette approche, il nous aide à mieux asseoir nos connaissances dans le cadre précis de l'aménagement, de l'épistémologie et rappelle que la géographie n'a d'objet que l'aménagement spatialedans son ouvrage intitulé Géographie de l'aménagement. CAMEL (P) et AL(1990) montrent que l'aménagement ou encore le développement de la ville en Afrique nécessite la mise à contribution de l'ensemble des acteurs qui, d'une manière ou d'une autre, occupent, construisent et aménagent l'espace concerné...dans leur ouvrage «Construire la ville africaine ». MILTON (S) (1971) pour sa part, présente les difficultés qui rendent les projets du développement des villes africaines caduques. L'auteur milite pour la création des doctrines propres aux milieux africains. Pour lui, il faut bâtir une méthodologie qui pourrait déboucher sur une théorisation. Il présente la discordance qui existe à transporter les modèles des pays développés aux pays du tiers monde. Cette approche ouvre une nouvelle vision dans les études de géographie urbaine en Afriquedans l'ouvrage « Les villes du tiers-monde ». Par ailleurs, L'article du Ministère des domaines et de l'aménagement de la conservation foncière de l'habitat et de l'urbanisme et du cadastre5(*) est un texte de loi qui permet de comprendre qu'une volonté politique existe pour impulser un développement harmonieux de nos centres urbains. Ce texte nous a montré qu'il y a bien une réglementation qui devrait orienter le développement des villes du Gabon.

Toute cette littérature qui se repartit en ouvrages généraux, ouvrages spécialisés, articles, mémoires et thèses a été complétée par quelques entretiens semi-directifs6(*) qui nous ont été accordés et dont la liste se trouve en annexe. Pour s'y prendre, quelques outils ont été nécessaires.

B-) La collecte des données

La collecte des données consiste à recueillir les informations qui sont utiles à la clarification du sujet d'étude. Il s'agit de mener une investigation à travers l'administration des questionnaires, des guides d'entretien et des visites de terrain.

C-) Outils de terrain

§ Le Questionnaire:

C'est un des outils de recherche le plus usité dans les sciences humaines et sociales, en particulier la psychologie, la sociologie, la géographie, etc. Ilnous permetdans le cadre de notre étude, de collecter auprès de plusieurs personnes et de l'administration, une série d'informations sur leurs caractéristiques sociales et leurs appréciations dans le cadre du projet d'aménagement de la Zone Économique Spéciale de N' Kok. Les avis des populations locales, des agents d'Olam et de certaines institutions chargées de la gestion du projet ont été sollicités.

Par « plusieurs personnes », il faut entendre l'ensemble des personnes ressources détentrices d'informations inhérentes au projet de l'aménagement de N'Kok.

« L'administration »,quant à elle, renvoie aux services publics chargés de la gestion du projet sous l'autorité du gouvernement tout en associant les opérateurs économiques privés.

§ Le guide d'entretien :

C'est un support que nous avons rédigé à l'avance, nous permettant d'avoir un entretien cohérent avec nos interlocuteurs. Il s'agit d'un questionnaire qui a été conçu comme guide de travail pour les communications verbales que nous avons eu avec les responsables et les populations concernés par notre thématique. Le guide d'entretien nous aide à collecter des données brutes sur le terrain. Nous avons opté pour les données qualitatives et quantitatives dans le cadre de ce travail, étant donné qu'il n'y a pas encore d'écrits disponibles sur le projet de la Zone Economique Spéciale.

§ Les visites de terrain :

La reconnaissance de notre zone d'étude s'est faite d'abord par la définition de la Zone Économique Spéciale et sa situation à N'Kok. Celle-ci nous permet de voir les avancées d'aménagement dans cette zone d'étude, d'analyser et de commenter l'évolution des travaux. Ces sorties sur le terrain ont été, pour nous, l'occasion de rencontrer les personnes ressources. Par ailleurs, nous avons échangé avec les autorités compétentes. Nous nous sommes aussi entretenues avec des personnes détentrices d'informations rattachées à notre thème d'étude notamment :

- M. Jasveer Singh, Directeur technique de la zone économique spéciale de N'Kok avec qui nous nous sommes entretenu sur la mise en oeuvre du projet ;

- Mlle Mvou Jennifer, Directrice marketing d'Olam Libreville, qui nous a entretenu sur les différentes réalisations de la Zone Économique Spéciale;

- Mlle Oye Mengue Pauline, Chargée d'Affaires Marketing, quant à elle nous a édifié sur les difficultés rencontrées au sein de la Zone;

- Mlle Minkwé Paola Andréana, chargée de la cartographie ; nous a parlé de la délimitation de la zone d'étude ;

- M. Ngomo Derry Dérangeant, responsable QHSE de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, qui nous a fourni des réponses sur le nombre approximatif des gens travaillant dans cette zone;

-M. Mimbi Alphonse, 1er chef du village de N'Kok qui nous a édifié sur l'origine du nom N'Kok et sur les différentes sociétés d'exploitation de bois qui se sont succédées;

- M. Mébalé Jean-Daniel, agent de recouvrement au Conseil Départemental du Komo-Mondah et 2ème chef du village de N'Kok quant à lui, il nous a donné la population estimée des villages concernés par le projet;

Toutes ces personnes nous ont été d'un grand apport afin de mieux comprendre notre objet d'étude et mettre en lumière nos préoccupations de base.

§ Les documents cartographiques et photographiques

Les documents cartographiques ont joué un rôle primordial dans cette étude. En effet, ils nous aident à délimiter notre zone d'étude et à voir l'évolution de la transformation de la Zone Économique Spéciale de N'Kok. Il en est de même pour les photographies aériennesqui rendent compte de l'évolution des travaux d'aménagement de la zone.

III-3 Limites et articulation de l'étude

Au cours de ce travail, nous avons eu de nombreuses difficultés qui ont influencé notre analyse. En effet, l'absence d'une documentation spécifique traitant de cette question a constitué un obstacle majeur pour la réalisation de ce travail. Outre l'inaccessibilité des documents mentionnés, le refus catégorique de certaines autorités aptes à répondre à quelques-unes de nos préoccupations n'a pas permis l'aboutissement de tous les entretiens envisagés. De même, les entrevues avec les personnes ressources d'Olam n'ont-elles pas été faciles, il a fallu insister lourdement pour les rencontrer. Sur la dizaine prévue, nous n'avons pu rencontrer que 5, soit 50 %. Aussi, pour nous rendre sur la zone d'étude, le recours à 4 demandes d'autorisations a été nécessaire. Cependant, ce n'est que la dernière qui nous a été accordée. Quelques fois, les personnes enquêtées sur le terrain ont été amenées à nous confondre aux agents des ONG ou comme représentants de l'État venus apporter des améliorations à leur mode de vie. C'est aussi sans compter l'éternelle difficulté financière qui nous conduisait à des périodes de découragement.

Malgré tous ces obstacles et la faiblesse de nos moyens en tant que chercheurdébutant, des insuffisances seront observées tout au long de ce travail.

De l'articulation de notre étude, nous avons une introduction générale qui nous notifie la justification du sujet, c'est-à-dire son intérêt, son objet, son objectif ; le tout accompagné d'une esquisse d'approche méthodologique.

Il s'agit dans un premier temps de voir la présentation du cadre institutionnel du stage et la Zone Economique Spéciale de N'Kok (Z.E.S.N) puis, dans un second temps, faire un bilan et envisager quelques perspectives portant sur le projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Ces parties comportent chacune deux chapitres.

Cette recherche se termine également avec une conclusion générale, qui n'est autre que la synthèse de ce qui, tout au long de l'étude, a été examiné.

Première partie : Présentation du cadre institutionnel du stage et la Zone Économique Spéciale de N'kok (Z.E.S.N)

Dans cette partie nous présenterons, l'organisme d'accueil du stage qui nous a aidés à connaître les rouages et les mécanismes de fonctionnement de ladite Direction Générale et le cadre physique et humain de notre zone d'étude. Il s'agissait entre autre d'intégrer les notions acquises lors de notre formation académique en les appliquant sur le terrain, de voir son organisation. Dans la présentation du cadre physique et humain de la zone d'étude, nous ferons une description du site, ainsi que de tous les éléments présents sur ce dernier.

Chapitre I : La Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F)

Implantée dans le 3ème arrondissement de la commune de Libreville, précisément au quartier Akémidjogoni, la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) est située entre la société Gabonaise de Transport (SO.GA.TRA.) et le Camp de Police.

I : Historique, mission et organisation de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F)

I-1 : Historique de la D.G.U.A.F 

LaDirection Générale de l'Habitat et de l'Urbanisme (D.G.H.U), fût créée en 1976 par le décret n°7/PR-PM-MHUC portant attribution et organisation du Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et du Cadastre. Ce Ministère était divisée en deux directions générales à savoir la Direction Générale de l'Habitat et la Direction Générale de l'Urbanisme et participait aux travaux de la commission nationale de l'Habitat et de l'Urbanisme,donnant son avis sur les questions concernant les projets de lotissement, les permis de construire et les voiries, etc. Cette entité administrative a changé de dénomination par la loi n°3/81, du 8 Juin 19817(*) fixant le cadre de la réglementation d'urbanisme et devenir la Direction Générale de l'Urbanisme. Elle aura pour prérogative l'obligation de faciliter l'obtention du permis de construire qui s'impose à toute personne physique ou morale, privée, publique ou parapublique, projetant d'entreprendre ou d'implanter une construction dans des conditions prévues par la loi. Plus tard, elledevient, la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (en 1985), dénomination qu'elle a gardé jusqu'à nos jours. Elle est créée dans le but « d'assurer l'exécution de la politique du Ministère en matière d'urbanisme et d'aménagement fonciers en République Gabonaise. »8(*)

I-2 : Mission de la D.G.U.A.F

La D.G.U.A.F a pour mission d'élaborer et contrôler l'application de la législation et de la réglementation relative à l'urbanisme et l'aménagement foncier. Elle s'occupe également de l'organisation et de la réalisation des programmes de travaux en matière d'urbanisme et des aménagements fonciers. Cette Direction Générale est composée de trois directions techniques à savoir, la Direction de l'Urbanisme (D.U), Direction des Aménagements Fonciers (D.A.F) et la Direction des Enquêtes Socio-économiques (D.E.S.E). Toutes ces directions sont impliquées dans la délivrance des actes administratifs et s'occupent également des aspects relatifs au foncier en République Gabonaise (schéma n°2 et n° 3, p.20 et 21).

Schéma 2: Localisation géographique du lieu du stage à Libreville

GEANT CKDO

STATION SERVICE

Vers Présidence de la RépubliqueBOULEVARD DU BORD DE MERVers Ste Marie

PRIX IMPORT

ANUTTC

DGUAF

BASE SOGATRA

CAMP DE

POLICE

Vers GABOSEP

Conception : Suzana MOUSSONGOU IBRAHIM KUMBA

Schéma 3:Organigramme de la D.G.U.A.F

Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (DGUAF)

Direction de l'Urbanisme (DU)

Direction des Enquêtes Socio Economiques (DESE)

Direction des Aménagements Fonciers (DAF)

· Le Service des Etudes d'Urbanisme ;

· Le Service des Archives et de la Documentation ;

· Le Service des Equipements Urbains.

· Le Service des Etudes de Lotissements ;

· Le Service de Contrôle des Travaux de Lotissements ;

· Le Service des Travaux d'Aménagement de Terrains.

· Le Service des Enquêtes Socio-économiques ;

· Le Service du Constat des Infractions ;

· Le Service de la Statistique Urbaine.

Conception : Suzana MOUSSONGOU IBRAHIM KUMBA

II : LE STAGE A LA D.G.U.A.F

II-1 : Activités menées au lieu du stage

Le stage que nous avons effectué était prévu pour une durée de (3) trois mois. Toutefois, vu les perturbations engrangées dans notre recherche, nous l'avons prolongé pendant (6) six mois (du 5 Août 2013 au 10 Février 2014). Ce qui nous a permis d'être en contact avec le monde professionnel. En effet, nous avons effectué quelques activités, à savoir :

Ø Un atelier de formation sur le Schéma Directeur d'Aménagements et d'Urbanisme (S.D.A.U) des huit capitales provinciales du Gabon ;

Ø Le travail sur le terrain dans différents sites de Libreville et de N'toum ;

Ø La participation (en tant que simple agent de terrain) dans les litiges fonciers traités par la D.G.U.A.F.

Ce premier stage de fin de cycle a été une aubaine pour nous, en ce sens qu'il nous afamiliarisé avec le monde du travail. Ce premier contact du terrain auquel nous avons été soumisest pour nous une expérience enrichissante. Les différentes connaissances acquises lors de notre formation professionnelle se sont avérées utiles pour nous sur le terrain.

On note aussi notre participation à l'atelier de formation sur le S.D.A.U des huit capitales provinciales du Gabon, où nous avons échangéavec les différents participants venus d'Afrique centrale et de l'ouest, et ceuxdes différents ministères concernés par ledit projet. Ainsi que pour l'apprentissage des méthodes et mécanismes aboutissants à la réalisation du S.D.A.U.

En outre, nous avons participé à l'élaboration du cahier de charges entre le « maître d'oeuvre » etle « maître d'ouvrage », lors de notre visitesur le terrain au nord de Libreville, plus précisément à Avorbam dans le lotissement dit Marseille II à plusieurs reprises. Puis, nous avons aussi effectué le contrôle de travaux des différents lotissements des Zones Aménagées Concertées (Z.A.C) par cette direction au niveau de Bikélé.

Enfin, nous avons assisté aux sessions de règlementdes litiges fonciers opposant les différents acquéreurs. 

II-2 : Difficultés rencontrées pendant le stage et propositions

Au sein de notre lieu de stage, nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés comme dans toute administration. D'abord,  l'intégration qui n'a pas été facile pour nous, vu que nous quittions le monde universitaire pour nous retrouver dans le monde professionnel. Puis, l'heure d'arrivée et de départ du travail qui avait changé, sans nous laisser un temps d'adaptation. Nous avons également observé le manque d'activité au sein de cette direction, ce qui a pour conséquence l'inactivité des agents techniques. Une autre difficulté et non les moindres, c'est celle du manque de matériel technique, d'équipements et de moyens roulants qui paralyse cette direction.

Vu le décret n°1500/PR/MHUEDD du 29 décembre 20119(*) portant création et organisation de l'Agence Nationale de l'Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre (A.N.U.T.T.C) qui a presque tout pris des missions régaliennes que possédait la D.G.U.A.F dans le passé, est l'une des difficultés que rencontre cette direction ; relayée à ne s'occuper désormais que de la conception de tout type de projet. Cela constitue donc, l'une des raisons fondamentales de cette inactivité au sein de cette Direction. Enfin, le manque d'archivage des anciens documents d'urbanisme, et la documentation qui ne sont pas encore sous support numérique est un véritable problème pour cette direction.

Au moment où le Gabon aspire au développement, il serait souhaitable de doter les entités administratives de moyens techniques (matériel de bureau), internet ; de multiplier les outils de travail (le matériel topographique, les GPS, l'uniforme de travail, les moyens roulants etc.) leurs permettant de bien accomplir leurs tâches sur le terrain. On pense par exemple à la sécurité des opérations de constat d'infractions menés par les agents ; l'augmentation d'une ressource humaine importante pour des missions sur le terrain, comme celle de la réalisation du Schéma Directeur d'Aménagement d'Urbanisme (S.D.A.U) des huit capitales provinciales du pays, qui nécessitera une ressource humaine importante. Puis la nécessité d'équiper entièrement cette direction le mieux possible, en lui agréant de s'émouvoir avec efficacité et rigueur sur tous les plans.

Dans le cadre d'un partenariat entre la formation professionnelle (particulièrement le Master Aménagement et Gouvernance des Territoires de l'Université Omar Bongo) et les différentes entités administratives dont la D.G.U.A.F, il est nécessaire qu'une politique d'accueil et d'encadrement des stagiaires soit convenablement définie au sein de la Direction, afin de les accompagner tout au long de leur stage. Il convient également, que la D.G.U.A.F élabore des thématiques abordant les points saillants de ses missions, afin que des réponses exactes soient trouvées. Tout en dotant cette direction d'une bibliothèque qui servira non seulement au personnel, mais aussi au public à la recherche d'information en matière d'urbanisme et du foncier au Gabon.

Chapitre II : La Zone Économique Spéciale de N'kok

La Zone Economique Spéciale est située dans la province de l'Estuaire à 27 Km de Libreville, dans le département du Komo-Mondah, entre Libreville et N'toum. C'est au village N'Kok, nom originaire du dialecte fang qui signifie « un gros arbre », qu'elle se situe. La zone s'étend des villages Essassa, N'Kok et Nkoltang (carte n°2 et 3, p.24-25). Ce chapitre sera consacré à la présentation des éléments physiques et humains de notre zone d'étude. Il sera question de présenter en première partie les éléments physiques, puis de donner les caractéristiques humaines en deuxième partie.

Carte 2 : Localisation de la zone de Bikélé, N'Kok et N'toum

Conception : Paola Andréana Minkwé, Cartographe à Olam Gabon, 2013

Carte 2: Localisation de quelques villages entourant N'Kok.

Source : INC-Conception et réalisation: Suzana MOUSSONGOU IBRAHIM KUMBA-Libreville-2014

La Zone Economique Spéciale de N'Kok est un projet initié par le gouvernement gabonais dans le but de favoriser le développement des matières premières, principalement la transformation des grumes en produit semi-finis et finis exportables et à forte valeur ajoutée. Il sera question dans ce chapitre de connaitre les aspects physiqueset humains de cette Z.E.S.N.

I- Aspects physiques du site

I-1 : Site du projet N'Kok

Il désigne l'emplacement choisi au moment de la fondation d'une ville en fonction des objectifs ayant conduit à sa création. Dans le cas de la Zone Economique Spéciale (Z.E.S), le site de fondation correspond au premier site d'exploitation forestière dans les années 1930 par l'Union des Compagnies Africaines Forestières (U.C.A.F), deuxième usine de déroulage de bois au Gabon.

Traversé par l'équateur, le Gabon et notamment Libreville et ses environs bénéficient des conditions climatiques favorables au point où« les côtes gabonaises se situant dans la zone de basses pressions intertropicales constituent un ensemble de pressions inférieures à 1010 HPa (l'hectopascal qui est l'unité de désignation de la pression qui équivaut à 100 pascals).»10(*). La moyenne annuelle des températures à Libreville et ses environs est de 25,9°C, l'amplitude thermique est faible 2,7°C. La moyenne annuelle des températures minimales est de 23°C contre 29,7°C pour les températures maximales constantes toute l'année11(*).

S'agissant des précipitations, les totaux annuels sont importants sur le littoral gabonais car il décroit du Nord au Sud aux environs de 3000 mm pour Libreville contre 1800 mm pour Mayumba12(*).

Nous avons présenté autant d'aspects climatiques parce que nous pensons qu'ils ont un impact significatif sur le développement de la zone de N'Kok. En effet, il nous a été rapporté lors de notre passage sur le site que, les éléments climatiques (pluie en particulier) perturbent énormément l'exécution des travaux. Les fortes pluies qui s'abattent sur la zone la transforment en un champ de boue. Ce qui la rend impraticable pendant la saison de pluie13(*). Toutefois, ces pluies et ces températures ont été favorables au développement de l'agriculture villageoise avant l'implantation dudit projet. Ce qui pourrait donner des idées aux acquéreurs sur la possibilité de développer l'agriculture dans la zone de projet de N'Kok.

La végétation de cette zone est de type forêt sempervirente et de mangrove, car le projet est situé au coeur même du bassin sédimentaire occidental côtier.

Le réseau hydrographique de cette région est dense, on a affaire à undrain (Evacuation de l'eau en des canalisations artificielles, aériennes ou souterraines, par gravité ou par pompage, en vue d'assèchement où d'équation. Par extension : Ensemble de la circulation des eaux d'un bassin-versant, tous les 300 m). Car il est axé sur l'Estuaire de la Mondah qui reçoit la plupart des cours d'eau, notamment Ikoy-Mondah, Essassa, Nzémé, Mbei et N'Kok pour ne citer que ceux-ci. On est donc en présence d'un réseau très dense, dendritique, très révélateur des couvertures sur lesquelles ils coulent14(*).

Sur l'axe routier qui mène à N'toum, les sols sont généralement latéritiques, argilo-sableux, formés sur des masses limono-gréseuses gris-ocre. Du PK 12 au PK 25, nous avons des lignes de concrétionnement.

Au PK 27, précisément à N'Kok, nous avons la présence d'une cuirasse massiveavec de gros blocs pas très compacts entre deux niveau d'argile sableuse. On note aussi, des sols latéritiques mélangés à des lits de concrétions ferrugineuses rouges-briques.

Rappelons que le Gabon dans son ensemble présente des paysages variés et, de façon générale, la géologie et la géomorphologie sont étroitement liées. La région de l'Estuaire qui englobe notre zone d'étude est formée d'un bassin sédimentaire grossièrement monoclinal qui s'appuie à l'Est sur les contreforts des Monts cristal. Cette unité est essentiellement constituée par la couverture sédimentaire phanérozoïque, à laquelle s'adjoint une infime partie du vieux socle, est un ensemble paléozoïque supérieur à crétacé moyen, avec des faciès continentaux fluviaux, lacustres et lagunaires.

I-2 Localisation géographique de N'Kok

Une Zone Economique Spéciale est une région géographique dans laquelle, les opportunités économiques sont plus porteuses pour les entreprises. C'est-à-dire qu'il est question d'un espace où les taxes sur les investissements financiers et d'exploitation sont allégés aux exploitants dudit espace15(*). Elle est généralement créée dans le but d'attirer les investissements étrangers. Pour le cas du Gabon, elle couvre une superficie de 1126 hectares et le site choisi pour abriter le projet est situé à N'Kok à 27 Km de Libreville (périphérie Est) et à 15 Km de la commune de N'toum.

Cette Z.E.S.N qui, jusqu'en Janvier 2013, faisait partie de Libreville, est désormais une composante du deuxième arrondissement de la commune de N'toum suite à l'ordonnance n°7/2013 du 21 Février 2013 portant suppression du district d'Ikoy-Tsini et extension du périmètre de la commune de N'toum16(*). On peut y avoir accès par la route nationale 1, par la voie ferroviaire qui traverse la zone et par la voie fluviale par Ikoy-Komo. Celle-ci est reliée par la route nationale (RN1) à 12 Km de la Z.E.S.N, par la voie ferroviaire passant dans la zone à 14 Km et à moins de 1 Km de l'Ikoy-Komo par la voie fluviale. Elle est limitée à l'Ouest par Bikélé et à l'Est par Nkoltang au sud par Owendo et au nord par Essassa et N'Kok. Cette zone, par sa morphologie, constitue le bassin versant de l'une des rivières les plus importantes du pays, la Mbé qui draine une surface de 1800 Km2.  

La situation de cette Z.E.S.N présente des particularités, liée non seulement à sa multiplicité d'activités qui se juxtaposent (industrie, commerce, résidence) et la transformation locale des matières premières tels que le bois, le fer, le manganèse. De même, les nombreux points d`accès et de sortie et à sa proximité à l'agglomération de Libreville sont aussi un gros avantage pour ce projet. En dehors de la superficie actuelle, l'espace avoisinant la zone économique spéciale offre une grande zone d'extension au Nord et au Sud ; et ces ouvertures deviennent une préoccupation face à l'aménagement de la Z.E.S.N. Une viabilisation de ces espaces environnants est souhaitable.

II- Aspects humains de la zone d'étude

II- 1 : La population des villages concernés par le projet

Cet espace géographique présente une forte concentration humaine (plus de 2000 habitants)17(*) de différente nationalité depuis quelques années, due à l'activité d'exploitation forestière qui prévalait dans cette zone. Le village N'Kok et ses environs regroupent une pluralité ethnique comme nous pouvons l'observer dans le tableau qui suit (tableau 1, p.29).

Tableau 1 : Aperçu de la population des villages concernés par le projet N'Kok par nationalité

 

Valeur absolue

Pourcentage

Gabonais

36

72%

Étrangers

14

28%

Total

50

100%

Conception :Suzana Moussongou Ibrahim Kumba données d'enquête de terrain mars 2014

Tableau 2 : Aperçu du type de populations concernées par le projet

Nationaux

Ethnies

Effectifs

Non- nationaux

Nationalités

Effectifs

Gabonais

Fang

10

Etrangers

Burkinabé

2

Punu

4

Ghanéen

2

Nzébi

3

Malien

2

Pouvi

3

Malais

2

Sango

3

Béninois

1

Mvoungou

3

Camerounais

1

Tsogo

2

Nigérian

1

Akélé

2

Congolais

1

Guishire

2

Equato-Guinéen

1

N'komi

2

Tchadien

1

Sékiani

2

Français

1

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, données d'enquête de terrain, mars 2014

Sur un effectif de 50 personnes interrogées, nous avons 36 gabonais pour 14 étrangers, cela voudrait dire qu'il y a plus de nationaux dans ces villages que d'expatriés. Dans ces 36 nationaux, nous avons dénombré plusieurs ethnies, les Fang (10), les Punu (4); les Nzébi (3), les Pouvi (3), les Sango (3), les Tsogo (2), les Akélé (2), les Mvougou (3), les Guishire (2), les N'komi (2), les Sékiani (2). Pour les étrangers nous avons dénombré à peu près 11 nationalités (différentes), sur les 14 personnes interrogées nous avons énuméré : Burkinabé (2), Béninois (1), Ghanéens (2), Maliens (2), Camerounais (1),  Nigérian (1), Congolais (1), Equato-guinéen, (1), Tchadiens (1), Français (1), Malais (2) pour ne citer que ceux-ci qui participent à l'activité dans cette région.

À l'origine, les populations autochtones sont des Fangs, qui migrèrent vers l'Estuaire du Komo Mondah en provenance du Woleu-Ntem dans le département du Haut-Komo. Les autres groupes sont les Punu, les Nzébi, les Tsogo, les Sango venus de la Ngounié et de la Nyanga au Sud du Gabon. Les autres ethnies quant à elles, proviennent des autres localités du pays. Ce flux migratoire de l'intérieur du pays vers l'Estuaire est observé dès la moitié du XXème siècle, par la fuite des conflits tribaux observés dans l'ensemble du pays, de même que l'activité forestière qui prédominait dans cette partie de la région.

Après le recensement du Ministère de la Planification en 199318(*), la population de la zone d'étude était estimée à 3716 habitants. Il faut spécifier que le recensement de 200319(*) avait déclaré 4836 habitants dans cette zone d'étude. Nous espérons qu'avec la livraison complète du chantier qu'une augmentation de la population des villages Essassa, N'Kok, Nkoltang est possible. Car ce projet devrait attirer un grand nombre de personnes.

Toutefois, il est à signaler, que chaque village environnant la zone de N'Kok est une unité clanique, car l'extension s'est faite par nomination entre le fondateur du village et ses homologues venus du Sud du pays. Ce qui revient à dire que le clan fondateur du village est celui qui domine le reste. Actuellement, avec les problèmes fonciers que rencontrent les populations librevilloises, une autre forme d'accaparation est très mise en valeur c'est l'achat de parcelles20(*) par les populations non autochtones, venues de tout le pays, mais aussi des non nationaux qui s'y mêlent. Il faut remarquer que ces populations, pour la plupart, sont installées le long de la route nationale (RN1).

II-2 Catégorie socio professionnelle

La catégorie socio-professionnelle (CSP) est un concept, un outil de l'INSEE permettant de classer les individus en fonction de leur revenu, donc selon leur position sociale.

Ainsi dit, La population du village N'Kok et ses environs que nous étudions ici, est un ensemble d'individus appartenant à différentes catégories socioprofessionnelles. En effet, l'habitat linéaire est caractéristique de ces villages. La forme du bâti témoigne en partie de la catégorie de personnes qui y demeure. Ces populations rurales sont demeurées inactives après la fermeture des sociétés d'exploitation forestières qui se sont succédées. Il y a eu U.C.A.F (Union des Compagnies Africaines Forestières vers les années 1938), la C.F.G (Compagnie Forestière Gabonaise), SI.BO.GA (Société Industrielle de Bois du Gabon) pour ne citer que celles-ci21(*). Cette population, dont le nombre varie autour de 4836 habitants, est repartie sur l'ensemble des villages et comprend les cadres supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers. Malgré la distance qui sépare N'Kok de Libreville, et bien qu'étant un village, toutes ces catégories cohabitent, faisant l'originalité de cette région. Certes le standing n'est pas le même, mais la quête d'un lopin de terre a effacé la notion de distance, l'essentiel étant d'avoir une terre sur laquelle on peut bâtir ou avoirun logement à bon prix.

Ainsi dans le tableau suivant, nous avons retenu un échantillon de 50 ménages pour notre enquête (tableau n°3, p.32).

Tableau 3 : Catégorie socio-professionnelle d'une frange de la population du village N'Kok et ses environs

Interlocuteurs

 

Cadre supérieur

 

Cadre moyen

Groupe social (agriculteurs, éleveurs, cultivateurs, chômeurs, les non qualifiés)

Total

Effectifs

 

5

 

12

 

33

50

Pourcentages

 

10%

 

24%

 

66%

100%

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba données d'enquête de terrain mars 2014.

L'échantillonnage que nous avons réalisé auprès de la population du village N'Kok a relevé que cette population péri-urbaine22(*) est encore rurale car, elle demeure en majorité paysanne, ouvrière et inactive. Sur les 50 ménages interrogés dans cette zone 66% de la population est encore rurale et vit de façon indécente puisqu'elle a du mal à se loger et à se nourrir. Les cadres supérieurs et moyens se partagent les 34% restant avec une nette domination des cadres moyens qui représentent 24% contre 10% pour les cadres supérieurs.

Conclusion partielle :

Dans cette première partie de notre travail, il était question de présenter notre lieu de stage et les conditions dans lesquelles nous l'avons passé. Au-delà de quelques difficultés, il faut dire que ce moment a été d'un apport particulier pour la réalisation de la présente étude, en ce sens qu'il nous a permis d'allier théories académiques et pratiques professionnelles. Parlant de la zone d'étude, on peut retenir que le village N'Kok est un espace géographique bien choisi pour abriter le projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Dans la mesure où les voies de communication reliant ce site favorisent la proximité par rapport à l'agglomération de Libreville. Mais aussi, de créer un nouvel espace urbain qui va s'opposer à l'étalement de l'assiette spatiale.Il faut également retenir que cet ancien site forestier a joué un rôle non négligeable dans la création des richesses économiques du Gabon à partir des années 1930, qui comme toute société génératrice d'emplois, avait attiré plusieurs personnes, notamment les Fang autochtones de cette partie de la région de l'Estuaire, et d'autres ethnies en provenance de l'intérieur du pays ainsi que des expatriés. Aussi, la configuration territoriale( c'est un arrangement des principaux éléments géographiques de l'espace(villes, voies de communication, plaines et montagnes) de la ZESN laisse apparaître un tracé général du type de personnes que l'on rencontre dans cette péri-urbaine (c'esttout ce qui est autour de la ville, et en réalité fait partie de la ville par les activités et les modes de vies des habitants ; c'est aussi tout l'espace d'urbanisation nouvelle par lotissement et constructions individuelles même au prix du mitage et, selon les auteurs avec ou sans les plus anciennes banlieues intermédiaires).

Toutefois, on peut s'interroger sur l'état d'avancement du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok.

Deuxièmepartie : Bilan et perspectives du projet d'aménagement de la Zone Économique Spéciale de N'Kok (Z.E.S.N)

La Zone Economique Spéciale de N'Kok est un projet d'envergure nationale et internationale ayant retenu l'attention du gouvernement gabonais dans la perspective du développement de l'industrie, de la valorisation de nos ressources naturelles et la création d'emplois. Ainsi, parait-il nécessaire, dans ce premier chapitre, de dresser un bilan à mi-parcours des différents aménagements à réaliser pour la première phase du projet. Cette première étape permet d'apprécier le niveau de réalisation et les difficultés rencontrées dans cette phase du projet. Dans le second chapitre, il s'agira de proposer un aménagement adéquat qui tiendra compte des phases du projet en intégrant le milieu dans lequel il est implanté, ainsi que le volet environnemental.

Chapitre III : Bilan partiel du projet de la première phase

La volonté d'aménager réside dans la mise en forme de toutes les conditions nécessaires à la conception et à la réalisation des paysages et formes urbaines qu'elles soient de l'ordre des infrastructures (aménagement des sols, des espaces vert, organisation et gestion des paysages créés par l'homme) ou des superstructures (organisation spatiale de tout ce qui est bâti). À cet effet, l'aménagement se définit comme l'ensemble d'actions concertées visant à disposer avec ordre les habitants, les activités, les constructions, les équipements et les moyens de communication sur l'étendue d'un territoire23(*). Ici, il est question dans ce chapitre de dresser un bilan partiel, du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale; de voir le degré d'avancement des travaux qui sont réalisés, ceux encours et ceux qui restent à faire ; aussi par les illustrations nous verrons comment cette zone était avant ce projet.

I. Les différents aménagements prévus dans la phase 1 de la Z.E.S.N.

L'idée de construire une Zone Economique Spéciale au village N'Kok relève de la dynamique du gouvernement dans le but de développer les activités de transformation du bois. Cette zone se subdivise en trois phases d'aménagement à savoir, la première phase qui est déjà réalisée comporte les aménagements industriels, commerciaux et résidentiels. Pour les phases 2 et 3 de la Zone Economique Spéciale de N'Kok qui seront uniquement réservées à l'activité industrielle, nous n'avons pas pu obtenir des plans d'aménagement pour des raisons de confidentialité de la part de l'entreprise Olam (tableau n°4, p.37).

Tableau 4 : Synthèse de toutes les infrastructures qui doivent être réalisées dans la Z.E.S.N.

Les réalisations prévues dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Zone Industrielle

Zone Commerciale

Zone Résidentielle

Parc à bois

Hôtels

Salle de conférence

Scierie

Restaurants

Immeubles

Usine ferro-manganèse

Centres commerciales

Logements, dortoirs, appartements

Industrie de papeterie

Gare ferroviaire

Maisons des hôtes

Usine de contre plaquée

Hélicopode

Guichet unique

Usine de transformation de bois

Terminal de conteneurs

Bureaux

Usine de fabrication des meubles de bureau et de bâtiments

Stations-services

Poste de gendarmerie

Industrie de plastique

SGS

Caserne sapeurs-pompiers

Usine de séchage de bois

BGFI

Centre de formation

Usine de fabrication de blocs de béton pour maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction

Equipement des réseaux et des télécommunications

Centre médical

Usine de fabrication des barres de fer

ECOBANK

Salle de jeux

Usine de recyclage des matériaux non ferreux

BICIG

Eclairage public

Usine de traitement des eaux usées

Poste

Parc de loisirs

Centrale électrique

ASSINCO

Ronds-points

Assemblage des appareils électriques

Maison de l'équipement géant

Espaces de détente

B.T.P

CECA GADIS

Monuments

Adduction d'eau

Prix Imports

Ecoles

 

Pétro Gabon

Espaces verts

 

Alliance

 
 

Quai

 
 

Gabon Meca

 

Source :Olam Gabon 2014

Le tableau ci-dessus présente les différentes réalisations attendues au sein de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Celles-ci concernent plusieurs secteurs d'activités. Il s'agit de la zone industrielle(bois, fer, manganèse, BTP...), de la zone commerciale (Banque, commerce,...) et de la zone résidentielle (logement, bureaux,...). Toutes ces réalisations visent à créer un cadre de vie équilibré, et mettre ensemble toutes les commodités indispensables au fonctionnement de ladite zone.

I-1 : Première phase d'aménagement

Plusieurs pays ont dynamisé leur économie à travers la création des Zones Economiques Spéciales. À l'instar de la Chine, Singapour et la Russie, le Gabon a décidé de lancer le projet de création des Zones Economiques Spéciales dans la plupart des provinces du pays. Celle qui a attiré notre attention est la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Une première Zone économique spéciale d'Afrique centrale et de l'Ouest qui devrait accueillir près de 62 entreprises et le coût global des travaux est évaluée à près de 250 milliards de francs pour la réalisation de cette zone et devrait attirer près de 9000 emplois directs24(*).

Le site était considéré comme une zone rurale marquée par la dépendance à l'activité agricole et l'exploitation forestière (coupe familiale), ceci pour combler les besoins de la population locale. Après présentation du projet aux autorités locales et des entretiens avec les chefs de village et les populations concernées, ce dernier a nécessité le déguerpissement et l'expropriation des populations vivant sur le site et ses alentours. D'autres incidences relatives à ce projet ont été relevé : nous pouvons citer la destruction des champs, de la forêt qui procurait des plantes médicinales, la fermeture des campements, des zones de chasses et de pêches, des temples d'initiation.Cette population a, après indemnisation, quitté cette zone à contre coeur pour la plupart, car ne pouvant lutter avec les décisions du gouvernement25(*). Du point de vue sociologique et anthropologique, les populations qui ont été déguerpi avaient bâti un espace social qu'elles contrôlaient et surtout étaient en étroite collaboration avec les génies de cette forêt qui leur demande de se reconstruire mentalement et socialement.

La zone qui fait l'objet de l'étude occupe une superficie de 1126 hectares et se subdivise en trois phases. Avant la première phase d'aménagement, il y a d'abord eu le terrassement qui visait la mise en place des pistes d'accès au site, des pistes internes, de la base vie,  le déforestage et la mise à niveau du terrain devant accueillir les infrastructures de tous genres. Ce site présentait peu d'espace bâti, mais les plantations étaient nombreuses. C'est ainsi que la société Olam, en partenariat avec l'Etat gabonais se sont arrangés pour établir les démarches afin de dédommager les populations autochtones de cette zone touchées par le projet d'aménagement. Vu qu'une étude en partenariat avec le Ministère de l'Agriculture, le Ministère de l'Urbanisme et du Cadastre a été effectuée afin de recenser et faire une évaluation financière des plantations, et identifier tous les propriétaires afin qu'une indemnisation leur soit allouée pour compenser les pertes subies par l'activité agricole (images 1, 2 et 3, p.39, 40 et 41).  

Image 1 : La Zone Economique Spéciale de N'Kok avant sa phase de chantier

Image 2 : Prise de vue aérienne de la zone économique spéciale de N'Kok après viabilisation

Source : Gabon advance, Zone Economique Spéciale du Gabon, N'Kok, février 2013

De manière générale, la première phase du projet d'aménagement était de mettre en place une zone dont les travaux devraient s'exécuter en trois étapes. La première étape, consacrée à la délimitation du site, aux travaux de terrassement et à la viabilisation de l'espace. À notre passage sur le site, nous avons pu constater que cette étape est terminée. Le site de la première phase du projet se limite à l'espace qui est actuellement mis en valeur. Celui-ci fait l'objet d'une opération de piquetage dont la finalité est le bornage. C'est un bornage à deux volets, c'est-à-dire l'un matérialisé par des poteaux en béton, et l'autre avec des piquets pour la réalisation de levé du terrain naturel. Après cela, les travaux de terrassement ont été effectués. Au regard de l'état accidenté du site, plusieurs opérations de remblais et de déblais ont été indispensables pour l'acquisition des plates-formes et bien d'autres ouvrages. Pour cela, il y a eu recours à des déblais ordinaires et ceux rocheux. Ensuite, il y a eu le remblai qui, en réalité est une technique permettant le déplacement des masses de terre rapportée pour niveler ou élever des parties basses des pentes ou de compenser les vides de terrain. Donc les terrains bas ont été alors compensés et élevés, de même que les zones drainées par les cours d'eaux et ceux qui sont inondables. Ce remblai a apportédes modifications en stabilisant le sol.

Terrassement de la zone Industrielle de N'Kok

Engin de terrassement teterrassement

Talus

Image 3: Exemple de terrassement du projet N'Kok

Engin de terrassement

Tas de terre

Camion chargé de terre

Source : Economie : Le Moteur de la croissance Gabon. Automne 2011.

Pour ce qui est de la viabilisation, elle concerne les travaux d'aménagement et consiste à rendre un site praticable. C'est ce qui s'est fait dans notre zone d'étude.

Dans cette phase, il s'agissait de l'aménagement d'une zone industrielle, commerciale et résidentielle, le tout sur 456 hectares. Mais, avant cette mise en valeur de l'espace en Août 2010, cette zone accueillait une importante emprise des activités villageoises : chasse, pêche, cueillette, plantations, etc.  C'était aussi le site d'anciens villages et des sites culturels (reliques, initiations, etc.) ; une zone d'approvisionnement en eau de source naturel, etc.

En effet, dans la première phase nous avons l'aménagement de la zone industrielle, qui doit accueillir plusieurs investisseurs dans le domaine des mines, du BTP, du bois, etc. D'autres activités sont attendues, notamment ; scierie, usine d'assemblage des appareils électroniques, usine des maisons préfabriquées, usine de contre-plaqué, usine de papeterie...

Ensuite, l'aménagement de la zone commerciale (commerces et services) abritera les entreprises de services tels que les Banques (BGFI, BICIG, EcoBank), la Poste, Assurance (Alliance, Assinco), Sécurité (SGS), Magasins (Prix Import, CECAGADIS, Gabon Méca), Stations-Services (Pétro-Gabon), Maison géant de l'équipement, Hôtels, Restaurants, marchés.

Puis, l'aménagement de la zone résidentielle qui comportera à son sein des écoles, des parcs, un centre médical, des maisons d'habitation (moyen et haut standing), des dortoirs, des immeubles, des appartements (photo n°1).

Photo 1: Exemple de maison témoin sociale à construire dans la ZESN

Cliché :Suzana Moussongou Ibrahim Kumba,28 janvier 2014.

Cette maison témoin montre la qualité de l'habitat qui se fait dans la zone économique, les personnes qui viendront trouveront du confort comme si elles se trouvaient en centre urbain de Libreville. Cette zone pourrait devenir Libreville2 plus tard comme le rappelait le Chef de l'Etat lors du discours d'inauguration de la Zone Economique Spéciale de N'Kok en septembre 2011.

I-2 : Les autres phases d'aménagement

S'agissant des autres phases, c'est-à-dire la deuxième et la troisième phase de ce projet d'aménagement, elles vont couvrir une superficie de 670 hectares et concerneront seulement le domaine industriel. Pour des raisons de confidentialité, nous n'avons pas pu avoir les plans d'aménagement de ces deux phases (carte n°3).

Carte 3: Localisation des trois phases du projet de N'Kok

Cette carte nous présente les différentes phases d'aménagement prévues à la Zone Economique Spéciale de N'kok. Il a été question dans la première phase du projet d'aménager les zones industrielles, commerciales et résidentielles sur une superficie de 456 hectares. De façon globale, tous les projets prévus pour la première phase de la ZESN ont fait l'objet d'une attribution à différents investisseurs. Mais, les réalisations laissent paraître des lenteurs au niveau de la construction des infrastructures prévus. Pour ce qui est de la zone résidentielle, nous pouvons constater que les résidences sont en constructions. Présentement, certaines d'entre elles sont déjà terminées, tandis que d'autres sont en chantier. Quant à la zone commerciale, les travaux de réalisation d'infrastructures y relatives ne sont pas encore lancés. Nous avons juste les pancartes qui indiquent la zone réservée à l'implantation des commerces et des services. La zone industrielle connait des avancées avec la construction des usines des blocs de béton pour les maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction, de fabrication des barres de fer à partir des matériaux recyclés, de séchage de bois, etc. Cependant, d'autres usines restent à construire. Les travaux d'aménagement des 2èmes et 3èmes phase, n'ont pas encore été lancés. Cesphases couvriront une superficie de 670 hectares et seront exclusivement consacrées à l'activité industrielle. Pour des raisons de confidentialité, les responsables du projet (Olam) ne nous ont pas fourni les plans d'aménagement pour ces deux zones.

II : Niveau de réalisation d'infrastructures et difficultés liées au projet.

II-1 : Infrastructures réalisées et en cours de réalisation

Le bilan partiel du projet d'aménagement de la Z.E.S.N nous a amené à recenser les infrastructures déjà réalisées ou en cours de réalisation.

Le projet d'aménagement de N'Kok comprend une route bitumée d'environ 15Km à travers la zone26(*), un hélicopode pour faire atterrir les hélicoptères dans la zone, la voie ferroviaire qui sera déviée par une station dans le site et un quai qui la reliera au port d'Owendo. Ces travaux s'achèveront en 2016 conformément au calendrier présenté par l'organe de gestion Gabon Special Economic Zone SA (photo 2).

Photo 2: Vue d'une voie de communication de la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Cliché : SuzanaMoussongou Ibrahim Kumba. 28 janvier 2014

La photographie ci-dessus représente unedes nombreuses voies de communication réalisée dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Il s'agit de la deuxième entrée de la Zone Economique Spéciale qui mène à la zone résidentielle. Celle-ci vient porter à la hausse le nombre d'infrastructures réalisées et rendre palpable la matérialisation des travaux.

S'agissant des infrastructures d'énergie, comme l'adduction d'eau et l'électrification, les ouvriers de cette zone s'attèlent à la mise en place de ces infrastructures par des travaux de forage réalisés par la société Géofor en construisant des canalisations d'eau. Deux énormes cuves d'une capacité respective de 5millions et d'un million de litres d'eau par jour sont déjà réalisées. De même, une unité de traitement des eaux usées est en phase d'achèvement. Pour certains responsables, avec qui nous nous sommes entretenus, ces réservoirs couvriront largement les besoins en eau des entreprises et des usines qui exerceront dans ce site.

L'électrification est l'un des facteurs important de la vie d'une Zone Economique Spéciale. Car, aujourd'hui,aucun commerce ou aucune industrie ne fonctionne sans électricité. L'implantation de la principale station d'électricité est déjà effective, elle est alimentée depuis la centrale électrique d'Alénakiri par l'entreprise Télémania et redistribue déjà le courant dans toute la zone. Hormis cela, il y a aussi soixante-un (61) poteaux électriques placés et des lampadaires fonctionnels. Il faut retenir que cinq (5) générateurs électriques d'une capacité de 1,6 Mégawatt sont déjà réquisitionnés pour servir de relais27(*) de même qu'un équipement de réseaux et de télécommunications.

Aussi avons-nous un guichet unique qui abritera plusieurs départements administratifs pour l'accomplissement de l'ensemble des formalités et démarches administratives relatives à l'implantation et l'exploitation des investissements dans cette zone. Il y a une caserne de gendarmerie, une caserne de sapeurs-pompiers qui sont déjà pleinement terminés28(*). Aussi, une station-service gérée par Pétro Gabon, de plus  les maisons des hôtes qui reçoivent déjà les investisseurs et les visiteurs venant de Libreville et des pays étrangers, la salle de conférence, usine de fabrication des maisons préfabriquées, usine de transformation de bois, usine de séchage de bois, usine de paquetage, usine de papeterie, usine de scierie, des logements (des maisons témoins, des cités et des dortoirs visibles et encours de finissions) (photo n°3).

Photo 3 :Usine de fabrication des blocs de béton pour les maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction

Cliché : SuzanaMoussongou Ibrahim Kumba, 28 janvier 2014

Cette usine révèle la matérialisation du projet dans la zone de N'kok.

En plus, des monuments installés au niveau des ronds-points marquant les moments forts du pays ; il s'agit de celui des trois présidents que nous avons eu depuis l'indépendance du pays, et d'autre montrant certains rites folkloriques du pays (photo n°4).

Photo 4: le monument historique des trois présidents du Gabon

Cliché : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, 28 janvier 2014

Comme on peut le voir, ces trois présidents sont les figures importantes de la politique gabonaise. Il s'agit notamment du feu président Léon Mba Minko, feu Omar Bongo Ondimba et l'actuel président Ali Bongo Ondimba.

Ce monument n'est pas le seul présent dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok, plusieurs autres y sont implantés à chaque rond-point de la zone et font la beauté de ce site.

Tableau 5: Des infrastructures en cours de réalisation et déjà réalisées dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Des infrastructures en cours de réalisation dans la Z.E.S.N

Gare ferroviaire

Hélicopode

Quai

Usine de contre-plaquée

Source :Olam Gabon, 2014

Ce tableau ci-dessus, présente les différentes infrastructures qui sont en cours de réalisation. Cette liste qui n'est pas exhaustive, est le reflet des informations que nous avons reçu lors de notre passage à la Zone Economique Spéciale de N'Kok en Janvier 2014. D'autres travaux ont certainement été lancés après notre visite sur le site, la difficulté à obtenir une autre autorisation ne nous permet pas d'actualiser ces données (photo n°5).

Photo 5 : L'exemple du Quai en construction

Cliché : SuzanaMoussongou Ibrahim Kumba, 28 janvier 2014

Nous pouvons apercevoir dans cette photographie les travaux de construction du quai. Lors de notre passage, les travaux consistaient pour l'essentiel au remblai de la zone où devrait s'implanter le port. Un mur de soutien y est déjà construit. A l'heure actuelle, les travaux ont certainement évolué (tableau n°5, p.46).

Tableau 2:Des infrastructures déjà réalisées dans la Z.E.S.N

Des infrastructures déjà réalisées dans la Z.E.S.N

Conduite d'eau, forage, électrification

Usine de fabrication des blocs de béton pour les maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction

Canalisation d'eau

Usine de fabrication des barres de fer, à partir des matériaux recyclés

Unité des traitements des eaux usées

Usine de séchage de bois

Centrale électrique

Usine de fabrication des meubles de bureau et de bâtiment

Eclairage public

Usine de recyclage des matériaux non ferreux

Guichet unique

Usine de transformation de bois

Poste de Gendarmerie

Usine de paquetage

Caserne sapeur-pompier

Usine de papeterie

Station-service

Usine de scierie

Maison des hôtes

Routes

Salle de conférence

Parc à bois

Logements et dortoirs

Espaces verts

Equipement et réseaux de télécommunication

Ronds-points

Monuments

Péage

Source :Olam Gabon, 2014

Ce tableau montre les infrastructures réalisées dans la première phase du projet d'aménagement de N'Kok. Nous pouvons apprécier les avancées dudit projet à travers ces réalisations. Ces constructions touchent presque tous les domaines des services qui doivent être implantés. Certaines sont déjà opérationnelles tandis que d'autres attendent d'être inaugurés. Toutefois, de nombreux projets attendent le lancement des travaux.

II-2 : Constructions non entamées

Malgré les différents aménagements cités plus haut, il y a ceux qui ne sont pas encore réalisés, bien que les investisseurs aient déjà donné leur aval par les prises des parcelles en y mettant les pancartes pour spécifier leur implantation dans la zone.

Pour ces constructions nous pourrons les citer dans ce tableau qui suit:

Tableau 3:Constructions non entamées de la première phase de la Z.E.S.N

Constructions non entamées dans la première phase de la Z.E.S.N

Hôtels

BTP

Restaurants

Electronique (Assemblage des appareils électriques)

Centre de formation

Sécurité (SGS)

Ecole

Cecagadis, Prix import), Gabon Méca

Salles de jeux

Centre médical

Banques (BGFI, ECOBANK, BICIG)

Immeubles

La poste

Espaces détentes

Centre culturel

Industrie (plastique)

Assurances (Assinco, Alliance, etc.)

Terminal à conteneurs

Parking camions

 

Source :Olam Gabon, 2014

Les réalisations non entamées dans ce projet d'aménagement de N'Kok sont nombreuses comme l'indique le tableau ci-dessus. Plusieurs domaines sont concernés et les raisons du non démarrage des travaux résident pour la plupart sur la disponibilité des financements de la part des investisseurs.

Photo 6: Espace de détente non aménagé

Cliché : SuzanaMoussongou Ibrahim Kumba, 28 janvier 2014 

Cette espace de détente serait une esplanade où toute personne, de passage dans la zone économique, pourrait venir passer un moment de tranquillité.

II-3 : Les facteurs contraignants de l'aboutissement de la première phase du projet.

Malgré son statut de Zone Economique Spéciale, les travaux de ce projet d'aménagement ne vont pas bon train,car de nombreux facteurs contraignants sont à l'origine du ralentissement des travaux de la première phase dudit projet. Hormis la livraison des bureaux administratifs et sociaux, de même que le bitumage des voies de circulation des deux entrées principales c'est-à-dire l'entrée de la zone résidentielle que l'on peut qualifier de première entrée de la ZESN et la principale au grand portail, c'est-à-dire l'entrée menant à la zone industrielle et au site. Le guichet unique est fini, mais il reste seulement son inauguration. Ensuite les pancartes précisent bien qu'il y a des espaces réservés par certains opérateurs économiques et entreprises mais aucun n'a érigé officiellement son siège. Le groupe Abhijeet qui dispose de la plus grande parcelle (40 hectares) et avait annoncé le lancement des travaux de l'usine ferromanganèse il y a près de deux ans n'a encore rien fait. Cela démontre à suffisance que le projet tâtonne un temps soit peu29(*). On observe par conséquence que les délais de livraison ne sont pas respectés, le projet n'avance pas comme prévu, ce qui retarde le lancement des deux autres phases.

En effet, les difficultés auxquelles sont confrontés Olam international sur le terrain sont de types hétérogènes. Il faut retenir que tout ce qui est aménagement (terrassement, viabilisation...) dans cette zone concerne Olam.

- Sur le plan culturel, on a la réticence des populations locales à quitter cette zone, il a fallu une concertation avec les deux partenaires (Olam et l'État) qui, malgré eux, ont accepté certaines cérémonies culturelles pour que les travaux avancent.

-Sur le plan humain, les travaux de terrassement de cette zone avaient débuté avec 500 ouvriers qui travaillaient 5 jours sur 7. Or, l'effectif des ouvriers attendu était estimé à 1200. Ce qui représente un important déficit en main d'oeuvre et par ailleurs une contrainte à l'avancement des travaux.

-Sur le plan logistique, l'offre s'est avérée insuffisante sur le terrain  au vu de la grandeur des travaux, car les entreprises locales ne disposaient pas d'une quantité de matériel importante pour l'exécution des travaux. Dans ce cas de figure, il faut commander à l'extérieur du pays, sans oublier le retard dans la livraison et la douane. Le lancement de plusieurs chantiers à la fois, n'a pas milité pour l'avancement des travaux d'aménagement de la zone de N'Kok. C'est ainsi que les travaux de la Can 2012 ont participé, un temps soit peu, au ralentissement des travaux de ladite zone, car le matériel utilisé était le même, il a donc fallu privilégier les travaux de la Can au profit de la Z.E.S.N pendant cette période30(*). Deux ans après la Can 2012, la situation a évolué ; mais pas comme souhaité. Car, la première phase qui devait être livrée en 2013, ne l'était pas jusqu'à notre passage sur le terrain en Janvier 2014.

Les problèmes de logistique ne sont pas les seules causes du retard observé dans la réalisation des travaux de la ZESN.

-Sur le plan climatique,la pluviométrie a rendu difficile l'avancement des travaux, et a induit un coût financier lourd ; car, quand il pleut, les activités sont interrompues et comme les engins qui sont sur le chantier sont loués journalièrement c'est donc une perte considérable d'argent pour l'entreprise.

-Sur le plan organisationnel, le non-respect des contrats par certains sous-traitants, qui ont eu des avances sur démarrage des travaux, a fortement perturbé l'avancement de ceux-ci.  

Voici en quelque sorte, les contraintes non négligeables qui ont perturbé l'exécution des travaux de la première phase de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Toutefois, il serait souhaitable que les autorités en charge de ladite zone trouvent des solutions idoines afin d'amener le projet jusqu'à son terme, malgré les difficultés rencontrées depuis le début des travaux. Notre souci est de voir ce projet éclore positivement et dynamiser notre économie afin de la rendre compétitive tant dans la sous-région que hors du continent.

Chapitre : IV- Analyse prospective du projet d'aménagement de la Z.E.S.N

Ce chapitre est subdivisé en deux parties essentielles : l'appréciation du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, et les perspectives de ce projet.

I- Appréciation du projet de la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Nous allons apprécier le projet par rapport aux différents aménagements prévus dans cette zone, mais aussi à travers les institutions qui y seront implantées.

Rappelons d'abord que cet aménagement de N'Kok a déjà des réalisations, mais pour ce qui est des travaux en cours nous pouvons citer: le parc à bois, la station de séchage, le traitement des eaux usées, le quai, les cités.

I-1 Agencement du projet à réaliser sur le site

Dans l'ensemble, le plan des aménagements prévus sur la zone présente un agencement qui respecte les normes de cohabitation entre différents secteurs ; c'est-à-dire que la répartition spatiale a été faite pour qu'aucun secteur ne soit une menace pour un autre. À titre d'exemple, la zone résidentielle ne doit pas être proche de la zone industrielle qui utilise un outillage et des produits qui peuvent menacer la stabilité des riverains. En revanche, elle peut être proche de la zone commerciale.

Les normes d'urbanisme y sont également respectées31(*).Nous avons donc un espace, des réalisations définies, un équilibre spatial respecté et des réseaux et voiries divers.

L'impact socio-économique n'est pas en reste dans la zone de N'kok avec l'implantation du projet. En effet, la première phase des travaux a eu un impact notable sur le dynamisme économique de la région. Le premier impact est la réduction du chômage. Avec la création d'emplois suite à la demande que créés les travaux, le projet va absorber une part importante de la population locale et même venues d'ailleurs.Bien qu'étant à durée déterminée, elle a créé de l'activité un temps soit peu, un flux financier assez important dans les villages, l'augmentation du pouvoir d'achat et le développement des activités connexes telles la restauration, le commerce, etc. Pour cette phase de travaux, nous avons dénombré un total de 800 employés32(*).

I-2 -Impact du projet dans la structuration de l'espace environnant

Il est question de l'impact à court, moyen et long terme du projet sur l'espace étudié et avoisinant.

Pour ce qui est de l'impact à court terme par exemple, les villages33(*) touchés par le projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok ont bénéficié des travaux à hauteur de 986 millions de FCFA dans le domaine de l'action sociale entre les années 2012-2013 de la part d'Olam. En témoigne, l'installation de 1500 lampadaires ou de plusieurs centaines de pompes hydrauliques, et même encore la distribution de 5000 kits scolaires. Au-delà de l'aspect financier, Olam offre, autant qu'elle peut, une aide sur l'activité agricole qui est pratiquée par les populations de cette région34(*). La réalisation de la première phase d'aménagement du projet de N'Kok projette la construction d'une route entre la voie ferroviaire et la voie fluviale, qui partira de la zone économique vers le port d'Owendo. Celle-ci aura sans aucun doute des effets négatifs sur l'environnement, notamment la destruction de la mangrove puisque celle-ci fixe le sol, la protège contre l'érosion, mais elle est aussi un lieu de production pour les espèces aquatiques, mieux encore, la mangrove représente un espace de loisir pour les oiseaux. Ce qui concerne la pollution, il est fort à parier que si des mesures ne sont pas prises, ni respectées à temps, la dégradation de la mangrove affectera de facto la dégradation de l'environnement ; ce qui serait un facteur de risque favorisant l'érosion et les inondations. La population vivant dans cette zone sera déguerpie, sans compter que leurs activités agricoles seront détruites par ce nouveau projet d'aménagement routier.

Dans un autre cadre, la mise en place du projet N'Kok a amené le gouvernement à initier le projet de construction des logements sociaux autour de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Ces logements répondront à la politique du gouvernement qui est de construire 5000 logements par an et vont résorber le problème de logement à Libreville. Ils vont surtout permettre de structurer l'espace d'une autre manière que celle qui est présentement en place et certainement impulser une dynamique collective qui sera adoptée par les riverains.

I-3 Limites du projet

Le projet de la Zone Economique Spéciale de N'Kok n'a pas pris en compte le milieu environnant. Cette non prise en compte environnementale fait ressortir un contraste entre les zones habitées par les populations de ces villages et le paysage qui se dessine au sein de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Mieux encore, en dehors des aménagements qui entrent dans le projet, aucun autre ne concerne le milieu immédiat au projet.

Pis encore, c'est que le partenaire privé Olam n'a pas établi avec les populations riveraines un cahier de charges social comme c'est souvent le cas entre certains opérateurs et les populations. En effet, l'interlocuteur de la société privée était l'État et celui-ci n'a pas mis en avant les besoins de sa population, encore moins l'intérêt supérieur de la nation. C'est ainsi que les populations des environs du projet n'ont pas été intégrées.

Nous pouvons aussi relever l'absence d'une étude préalable du milieu dans la mise en oeuvre de ce projet. En outre, ni l'examen de la taille de population, ni l'identification des catégories socio-professionnelles, encore moins les besoins de celle-ci n'ont été recensés avant la matérialisation du projet. Or, nous savons que tout projet d'aménagement doit tenir compte d'une sérieuse étude de tous les éléments qui sont dans la zone à aménager et ses environs.

De même, le manque de coordination entre les services techniques de l'État que sont la Direction Générale de l'Aménagement du Territoire (D.G.A.T), qui conçoit les grands projets d'aménagement et qui est responsable de leur coordination, constitue une autre limite du projet de N'kok. Mieux encore, après la signature des actes entre l'État et la société Olam, les services techniques de l'État n'ont pas été associés à l'exécution des travaux ; ce qui ne permet pas d'assurer le contrôle indispensable.

La Direction Générale de l'urbanisme et des aménagements fonciers (D.G.U.A.F) est tout aussi absente dans la réalisation de ce projet vu son importance dans la structuration de l'espace. Le territoire étant celui de l'État, peu importe son attribution et son affectation, il est nécessaire que le gestionnaire du foncier ait une parfaite connaissance de l'usage de celui-ci. Cependant, sa mise à l'écart fausse la donne et ne permet pas une meilleure lisibilité de cet espace. Elle intervient sur les questions d'aménagement et d'urbanisme en codifiant et en identifiant les parcelles. Son rôle, est de prévenir l'aménagement comme mode de développement durable, pour des zones rurales entrant dans le processus de rurbanisation35(*)au Gabon. C'est aussi elle qu'incombe la délivrance des permis de lotir et de construire aux investisseurs qui souhaitent s'installer sur un territoire.

La Direction Générale de l'environnement (D.G.E) entame des études et des actions consacrées à la prévention des nuisances, à l'amélioration et à la conservation de l'environnement. C'est à elle que revient les contrôles des études d'impact sur l'environnement et la détermination puis l'application des dispositions en rapport avec la protection de l'environnement. Il est donc important qu'elle soit impliquée dans les débuts de tous travaux d'aménagement dans ce grand projet.

Enfin, l'Agence Nationale des Grands Travaux (A.N.G.T) doit s'occuper du suivi des travaux. Toutes ces administrations devraient travailler en parfaitesymbiose entre elles, et surtout, déléguer des techniciens sur le terrain pour le suivi direct des travaux et sa mise en valeur. Cependant, la réalité du terrain est loin d'être vraie dans ce projet. Une synergie s'impose donc dans ce vaste partenariat.

La lenteur administrative est l'une des faiblesses du projet, ce qui est aussi à l'origine du retard des travaux.Vu que toutes ces administrations citées supra ne sont pas encore réunies dans la même enseigne jusqu'à présent, et pourtant, un cadre a été prévu pour éviter ce genre de désagrément et faciliter les actes administratifs aux investisseurs désireux s'installer dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok. On peut avoir du matériel, des finances mais si on n'est pas en règles avec l'administration rien ne peut se faire. Si les problèmes fonciers s'y mêlent, la difficulté s'accentue. C'est une autre des limites de ce projet.

De plus, aux difficultés mentionnées plus haut, s'ajoute le non-respect des délais qui est lié au manque de matériel des entreprises chargés des travaux d'aménagement. Le fonctionnement de tout projet exige d'avoir tout le matériel nécessaire à l'exécution des travaux. Or, l'absence ou l'insuffisance du matériel fait appel à tout une logistique et donc parfois à des contre temps.

Nous ne pouvons en outre faire fi de la question des finances, car il faudrait faire la répartition de dépenses à tous les niveaux pour chaque tâche.

Somme toute, le problème de la ressource humaine est une préoccupation, car un tel projet nécessite une main d'oeuvre qualifiée et abondante répondant aux besoins des entreprises qui exécutent les travaux dans la Z.E.S.N.

II- Perspectives

II-1- Renforcement du partenariat entre Olam et l'État en matière d'aménagement

Le projet d'aménagement de la zone économique spéciale de N'Kok est une réalisation relative à la préparation de « l'après pétrole », dans le but de transformer sur place la matière première. Sa conception va désormais favoriser la mise en valeur des ressources naturelles du sol gabonais que sont le bois, les mines et même l'activité agricole, afin de dynamiser les revenus économiques du pays.

Au regard de ces objectifs assignés par la vision du gouvernement, il apparait claire que beaucoup reste à faire.

De même, les perspectives du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok revêtent-t-elle un aspect pluridimensionnel: d'une part, la contribution de l'État(les pouvoirs publics), en sa qualité de propriété de l'oeuvre et surtout en tant que politique d'aménagement du territoire national. D'autre part, celle d'Olam chargée de la viabilisation du site et du fonctionnement des infrastructures par le biais des investisseurs.

Du point de vue gouvernemental, si aujourd'hui la Zone Economique Spéciale de N'Kok a vu le jour, il n'en demeure pas moins qu'un réaménagement au sein de cette zone peut être redéfini.

À cet égard, pour que la Zone Economique Spéciale de N'Kok contribue au développement économique du pays et donc joue le rôle qui lui est assigné, celui «d'un hub d'affaire », des commodités à ce propos s'imposent :

-Impliquer les services techniques de l'État dans l'exécution des travaux des différentes phases d'aménagement du projet. C'est-à-dire faire participer toutes les administrations concernées par le projet dans l'élaboration et la mise en place des travaux. Ceci étant, lorsque les travaux sont menés par les entreprises en charge de la construction, ces administrations ont le devoir de commettre les représentants sur le terrain afin d'assurer le suivi des travaux dans la perspective, d'éviter ou de déduire d'éventuelles erreurs qui coûteraient chères aux deux parties l'État et Olam et respecter les clauses de départ.

- Favoriser la mise en place d'une véritable politique de promotion territoriale par les règles d'urbanisme. En effet, l'article 30 de la loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon stipule que « le permis de construire ne peut être accordé que si les constructions projetées sont conformes aux dispositions législatives et réglementaires concernant l'implantation des constructions, leur destination, leur nature, leur aspect extérieur, leur dimension et l'aménagement de leur abord, leur accessibilité; et si le demandeur s'engage à respecter les règles générales de la construction »36(*).

-Olam devrait donner un coup de main à l'État dans la viabilisation de ces espaces non aménagés, afin de mettre à disposition des lotissements qui pourront servir pour un développement harmonieux des superstructures au sein de la région de N'Kok, et pourquoi pas dans l'ensemble du pays.

Aujourd'hui, il apparait prioritaire que le projet d'aménagement de N'Kok soit une réalité et non un rêve. Résolument tourné vers l'émergence, le temps des « éléphants blanc » est révolu, il convient de décoloniser les mentalités pour une meilleure vision de l'avenir du pays. Il est indispensable présentement de penser au développement durable du pays tout en préservant le milieu naturel en limitant des effets dévastateurs surl'environnement. L'État se doit d'être attentif à ce qui se produit sur son sol et donc dans cette zone. C'est pourquoi, les services compétents tels ceux de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers, de la Direction Générale de l'Aménagement du Territoire, de la Direction Générale de l'Environnement et l'Agence Nationale des Grands Travaux doivent être impliquées, non pas seulement au niveau administratif, mais aussi sur l'exécution des travaux dans la Z.E.S.N ; si l'État veut avoir un développement qui ne souffre d'aucune ambiguïté.

La province de l'Estuaire est couverte de forêt à près de 80%37(*) de son espace comme dans l'ensemble du pays. Et plusieurs sociétés forestières se sont implantées depuis des années. L'État a allégé les taxes d'exonération auxdites entreprises, tout en leur demandant le respect scrupuleux du code forestier. C'est dire que le partenariat public-privé entre l'État et les sociétés adjudicataires de la zone économique spéciale de N'Kok est établi sur des contrats de connivences. Puisque l'État doit amener ces entreprises à investir dans la transformation locale du bois en produits finis ou semi-finis qui seraient voués à l'exportation surtout, mais aussi à la transformation des minerais qui sont l'une des ressources naturelles les plus probantes de la zone et du pays.

- Dans ce cas de figure, l'application effective de la loi 15/96 relative à la décentralisation doit être de rigueur. Cette politique conduirait à une bonne gouvernance locale. Cette gouvernance locale doit intégrer ce processus d'aménagement. Les différents acteurs locaux seront avisés sur l'état d'avancement du projet en cours. La coordination des actions liées à la mise en oeuvre du projet d'aménagement de la Z.E.S.N est essentielle. Elle permettrait la mise en place d'une synergie dans l'établissement et l'exécution des travaux d'aménagement au sein de la Z.E.S.N, en concédant une rupture avec la précarité et l'aléatoire du passé qui voudrait que l'État et son partenaire privé interviennent uniquement. Il est indispensable, que toutes les parties intègrent le projet et travaillent en symbiose à savoir : l'État, le secteur privé, les organisations non gouvernementales et surtout les populations de la région qui sont le plus touchées par le projet. La démocratie, la participation, la coordination, la concertation, la transparence et l'équité doivent être réellement impliquées dans le plan de fonctionnement dudit projet.

II-2- La mise en place d'un cahier de charges entre la population, l'État et Olam

Le cahier de charges se définit comme un document juridique à caractère contractuel38(*), prenant en compte les éléments démographiques, la nomenclature, l'état des lieux de la zone d'étude, les contraintes, les potentialités et les solutions à apporter.

L'implantation de projet dans une région donnée doit tenir compte des aspirations de la population locale. En effet, pour le développement harmonieux d'une région, il faut qu'il y ait le principe de subsidiarité39(*) dans la gestion d'une circonscription. Les populations doivent émettre leurs besoins pour le développement de leur contrée en donnant des priorités de développement pour leurs régions à l'État et son partenaire privé (Olam pour le cas de figure et la Z.E.S.N) qui vient investir dans cette région de tenir compte de ces réalités et non de décider comme par le passé et d'imposer des infrastructures qui ne cadrent pas avec les besoins du moment : D'où la nécessité de mettre en place :

- un comité de pilotage, renforcé par un comité technique et coprésidé par la collectivité locale. Il devrait regrouper les acteurs et les décideurs clés pour le développement de N'Kok : la population locale, les organisations non gouvernementales, les investisseurs, l'État et Olam ;

- un comité de suivi du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale N'Kok en complément du comité de pilotage. Se réunissant à une fréquence semestrielle, il permettrait de faire un point normal sur l'état d'avancement du projet ;

Toutefois, il faudrait mettre l'accent sur l'évolution de la réactivité des structures pour la recherche de financements complémentaires ;

En Afrique, le constat relatif à la complexité de coordination de l'action publique et de son inadéquation face aux aspirations des populations s'impose. Il appelle à une redéfinition de son mode d'élaboration et de mise en oeuvre en vue d'une meilleure assimilation de l'ensemble des acteurs (populations, société civile, secteur privé, institutions). Il faut donc une coordination entre les sociétés et les institutions afin de construire des politiques publiques partagées et acceptées par tous. Ceci va apporter une valeur ajoutée en termes de confiance et de cohésion sociale et permettra de convier les hommes et les femmes à se mettre ensemble pour discuter, trouver une entente qui satisfasse tout le monde ;

Les rapports de bon voisinage deviennent alors fondamentaux. L'idée de la concorde, de la conciliation et de la bonne entente devient fondamentale pour organiser et préserver la paix, puis de maintenir à des niveaux élevés la gouvernance au sens strict du terme dans la mesure où les mécanismes de régulation, de dissuasion et de prévention sociale seront canalisés par des règles juridiques internationales et acceptés par tous ;

Pour une gouvernance efficace, les populations ont l'obligation d'être informés des travaux qui se feront hors de la zone économique spéciale dans le but de donner leurs avis sur leur nécessité ;

En Afrique, les modes de régulation des sociétés sont en mutation. Pour que les projets soient largement acceptés par les populations, il convient de les impliquer, de tenir compte de leur diversité, de considérer les différentes configurations territoriales et garantir une coexistence sociale pacifique. Les processus de fonctionnement des sociétés ne peuvent plus s'exercer de façon verticale, unilatérale et depuis un seul échelon décisionnel. L'enjeu réside notamment dans la capacité à intégrer la multiplicité des acteurs qui concourent à la réalisation d'objectifs collectifs comme c'est le cas avec la construction des logements sociaux qui se font en ce moment aux alentours de la Zone Economique Spéciale de N'Kok par le biais de l'État. Dans les modalités de l'exercice de l'action publique l'État doit faire intervenir la population ;

-L'appui au financement serait donc de certifier une synergie entre l'État, la collectivité locale les différentes sources de financements (BGFI, BGD, Banque mondiale, FMI, FAO, BAD et les organismes nationaux et internationaux...) avec pour ambition commune le développement harmonieux et l'aboutissement du projet du territoire ;

- La participation de l'État dans les associations et les coopérations inter-régionales et internationales lui permettrait de bénéficier des expériences des autres pays qui ont réussi dans la mise en place des Zones Economiques Spéciales à l'instar des pays comme, la Chine, l'Inde, Singapour, la Russie, le Sénégal etc. Cette démarche ne permettrait plus à l'État de subir à nouveau le phénomène des éléphants blancs. Aussi,faudrait-il ajouter la volonté politique qui aspirerait à la bonne gouvernance, à lutter contre les détournements des fonds et au suivi régulier des travaux ;

- Avec ce projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, on pourrait identifier d'autres zones d'aménagement où nous pourrions multiplier des zones économiques spéciales dans l'ensemble des provinces du pays, ce qui limiterait l'exode rural, tout en développant le marché de l'emploi et réduire la pauvreté.

II-3- Proposition d'extension à l'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok.

. Un Aménagement Foncier Agricole et Forestier (A.F.A.F) doit voir le jour au sein de la zone économique spéciale. L'A.F.A.F se définit comme une opération d'aménagement foncier (restructuration et redistribution parcellaire) ayant pour objectif l'amélioration des conditions d'exploitation des propriétés agricoles ou forestières, la mise en valeur des espaces naturels ruraux et l'aménagement du territoire communal ou intercommunal40(*). A cet effet, il peut être divisé en sous zone comportant chacune d'elle une activité bien précise.

Le type d'aménagement possible à réaliser serait un espace agricole. Il doit se réaliser au sud de la zone entre la limite des phases 2 et 3 et le port d'Owendo. Cet aménagement doit servir de grenier à ce nouvel espace qui est appelé à accueillir une importante population lors de sa mise en service. Il rentre également dans le cadre de l'aménagement du territoire et vise à équilibrer l'utilisation de l'espace. Cette zone à aménager serait divisée en cinq sous zones selon les besoins pressentis. Chacune des sous zones serait à son tour subdivisée en plusieurs parcelles en fonction de l'activité agricole qui serait prévue. Les principales parcelles à suggérer dans cet aménagement seront réparties selon le mode de besoin qui suit.

Dans la partie Nord-Ouest, il est possible d'avoir des parcelles uniquement réservées à la culture de manioc, à sa transformation puis à sa commercialisation. Donc elles devraient avoir une usine de transformation du produit sur place. La commercialisation nécessiterait un cadre propice (des bureaux, entrepôts) pour les différents produits qui seront mis à la disposition des consommateurs.

Il serait opportun de développer la (culture du manioc), en ce sens qu'il pourrait devenir une ressource substituant de « l'après pétrole ». De plus, le manioc constitue une plante « écologique » bien adaptée aux pays émergents qui disposent de main-d'oeuvre importante. Au Gabon, onpourrait envisager de faire venir la main-d'oeuvre étrangère qualifiée afin de renforcer la main-d'oeuvre locale non qualifiée. À l'heure des crises alimentaires, dans le monde, et des insuffisances alimentaires, Olam et l'État gabonais devraient s'engager sur cette lancée en faisant collaborer la population locale et les ONG afin de consacrer leurs efforts à la recherche d'autres applications de façon à placer le manioc comme complément ou substituant de la farine de blé pour la fabrication du pain, ou en forme de riz. Cette initiative va demander à importer une technologie et une logistique de production qui viendront avec les différents investisseurs et entrepreneurs intéressés par la production de cette culture.

Nous voudrions que ces parcelles soient organisées et gérées par les différents investisseurs en collaboration avec la population locale surtout les jeunes sans qualification et ceux à la recherche d'un emploi qui voudront s'adonner à cette activité, mais aussi former une jeunesse au métier d'agriculteur afin de lutter contre le chômage et l'oisiveté.

Aussi, serait-il souhaitable qu'il y ait des parcelles mixtes comprenant une diversité de cultures pour l'autoconsommation. Les contraintes liées à l'environnement local devront être prises en compte. Les agriculteurs concernés, quel que soit la zone, devront respecter un ensemble de mesures en lien avec la préservation de l'eau, la protection des zones humides et la limitation des phénomènes d'érosion.

Dans la partie centrale, on pourrait faire des grandes pépinières sur plusieurs parcelles. Une sous zone servira de pépinière pour la banane plantain, et une autre pour la banane douce qui sont des activités économiques ayant pour finalité l'alimentation des hommes. Dans les années 1970 les pouvoirs publics dans le 3èmeplan quinquennal faisait de l'agriculture « la priorité des priorités41(*)» cette vision a dû interpeller le gouvernement en statuant sur le Gabon vert, c'est pourquoi pour répondre aux problèmes de déficit alimentaire et de création de richesse au Gabon, il serait utile de cultiver aussi cet aliment qui génère de l'emploi et la richesse qui pourraient concourir comme en Côte d'Ivoire, surtout que ce sol est propice pour l'activité agricole dans cette zone péri-urbaine. Ce projet ``pépinière'' serait une occasion pour investir dans ce secteur.

Dans cette partie au Nord-Est, nous mettrons un Aménagement Foncier Agricole et Forestier qui servira à l'élevage bovin, porcin et un autre type d'élevage mixte pour alimenter la population. La mise en valeur de cette activité (agricole) conduite par Olam via l'État pourrait donner du tonus à ce partenariat qui ne se limiterait plus à la seule production industrielle, mais aussi à la promotion d'un autre type d'activités qui rentrent dans ce processus de développement qui est initié. Donc, il serait nécessaire de faire participer la population locale et la Direction de l'élevage sur ce projet afin que comme dans le complexe agro-industriel pourvoyeur d'oeuf et de poulet de chair que nous avions dans l'agglomération de Libreville, ce projet ait une dimension plus englobante.

De même, pour l'aménagement de la partie Sud-Ouest on pourrait développer la pisciculture, activité qui se pratique aussi bien dans les mangroves, comme c'est le cas de notre projet nous souhaitons l'implanter proche de ces eaux de mangroves qui sont polyhalines. La pisciculture est un secteur porteur pour l'alimentation, mais aussi de revenu. Elle est développée dans de nombreux pays d'Afrique tels que le mali, Seychelles etc. Il n'y a pas de risque dans cette activité. Surtout que nous la mettons proche du cours d'eau, la baie de la Mondah étant le plus important cours d'eau ; son affluent est la Nzémé aux crues très marquées. Son débit, en moyenne est de 3m3/S, peut passer brusquement à 60m3 après une grosse averse ce qui fait tomber soudainement la salinité, et bénéfique à la reproduction des poissons ou des crustacés. Rappelons que ces cours d'eaux faciliteront de l'eau dans les étangs en période de saison sèche lorsque les eaux tariront. Il suffirait juste de suivre les techniques et appliquer les mécanismes proposés par les différents investisseurs tout en faisant collaborer la population locale. Mettre en place un programme afin que les jeunes de la localité s'intéressent à cette activité pourvoyeur d'emplois et de revenus. Etant donné qu'au niveau du pays il y a des personnes formées au PSPA à Libreville. Il faudrait prévoir des usines de transformation, de conservation et des structures de commercialisation pour cette activité. Mais ce projet nécessiterait aussi des gros financements (carte n°4, p.66).

Carte 4: Esquisse d'extension du projet d'aménagement de N'Kok

En dehors de ces Aménagement Foncier Agricole et Forestier cités plus haut, on peut avoirun espace réservé à la partie Sud-Estune culture maraîchère qui pourrait limiter l'importation des légumes tels que le piment, la tomate, le gombo, le concombre, l'oseille, le chou, le persil, le poireau, le maïs, oignon vert, la pastèque, la laitue, l'amarante, l'aubergine, etc. Cela permettrait non seulement à la population de la zone du projet d'aller acheter les produits hors de N'Kok mais aussi celle vivant aux environs de la zone de se nourrir avec ses propres produits. Mais dans une tout autre mesure de produire les produits de son terroir et de les vendre en même temps. Et tout cela participera à l'aménagement de l'espace et contribuera d'une tout autre façon à son rayonnement. Le dosage des pesticides devrait être respecté afin de se conformer aux règles sanitaires. Éviter la pollution du sol, de l'homme, de l'eau, donc un suivi doit être exigé par les techniciens spécialisés dans ce domaine qui seront sur le terrain.

Il serait souhaitable d'implanter une usine de traitement qui pourrait contrôler le taux de pesticides utilisés dans le sol. Donc, une gestion rationnelle de ces produits, afin d'éviter la pollution du sol, de l'eau, de l'air et de l'homme. Sur le plan sanitaire ces sites doivent être éloignés de 100m de l'activité industrielle pour amoindrir le taux de pollution dans le sol, faire des contrôles permanents des produits injectés dans le sol en tenant compte des normes fixées par les services en charge de l'activité agricole.

Sur le plan environnemental, tout au long de notre lecture, on n'a pas eu des documents qui ont traité des problèmes environnementaux dans la zone de N'Kok. De façon globale, il y aura des usines de transformation, mais après cela que ferons-nous de ces déchets par exemple du bois, du copeau, est-ce qu'on ne pourrait pas les recycler ? À quel endroit sera déversé tous ces déchets qui seront transformés? Quel serait le suivi,le traitement ? Quelle serait le sort réservé aux produits qui seront traités ? Pour le cas des déchets de bois tel que le copeau, on pourrait l'utiliser comme fumier pour la culture maraîchère.

En somme, l'État et Olam devraient promouvoir les projets de développement économique, en vue de parvenir à un développement de la région de l'Estuaire mais aussi du pays tout entier.

La Zone Economique Spéciale de N'Kok, pour sa part, devrait aussi améliorer les infrastructures de telle sorte que le développement suive son cours. Elle doit participer à l'amélioration des conditions de vie des populations locales, faciliter le cadre de vie en y créant des conditions plus ou moins aisées d'existence pour les populations qui désirent participer à son rayonnement. Lorsqu'on sait que la province de l'Estuaire a connu plusieurs projets de développement qui ont, pour la plupart, connu des échecs comme c'est le cas du projet de banane plantain dans la ville de N'toum, il est temps pour nous que, la Zone Economique Spéciale de N'Kok ne soit pas un rêve mais une réalité.

Conclusion partielle

Dans cette partie de notre travail, il a été question d'apprécier le projet de la Z.E.S.N du village N'Kok dans la province de l'Estuaire, tant sur le plan spatial qu'économique.

Aussi, a-t-on retenu que le projet d'aménagement de la Z.E.S.N pourrait constituer le moteur du développement de ladite zone et de la région. Ce, à travers les différents aménagements qu'elle regorge, pour cela les acteurs qui devraient travailler en synergie entre eux. Mais aussi d'autres projets méritent d'être pris en compte dans cet espace. Avec la perspective de d'aménagement, il faut prôner le développement de l'activité agricole dans cette zone qui est le Gabon vert entre la zone économique spéciale et le port Owendo, donc une nouvelle phase à venir afin de répondre aux attentes du gouvernement par rapport aux trois piliers du Gabon. L'heure de l'industrie et de l'activité agricole est lancée, il est temps que l'Etat et les autres acteurs du développement s'alignent pour un meilleur rendement des projets engagés. À l'avenir, il serait indispensable de s'interroger sur la place qu'occupe la population locale dans la conception et l'élaboration des projets qui sont prévus dans leur localité.

Conclusion générale

Nous rappelons tout d'abord que nous avons effectué un stage de six (6) mois au sein de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers. Celui-ci nous a permis de mettre en oeuvre et en valeur toutes nos connaissances théoriques, mais il a été aussi indispensable pour nous confronter à la réalité du monde professionnel. Durant ledit stage dans cet établissement public, nous avons pu toucher du doigt et observer les différentes activités dévolues à l'aménagement du territoire et à l'urbanisme en République gabonaise. Elles tournaient autour d'un atelier de formation sur le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (S.D.A.U) des huit (8) capitales provinciales du Gabon, puis le travail sur le terrain dans différents site de Libreville, de N'toum et ensuite la participation en tant que figurant aux litiges fonciers traités par la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers. En effet, les débuts ont été difficiles au regard de l'ampleur des activités (un atelier de formation sur la réalisation d'un S.D.A.U des huit (8) capitales provinciales du Gabon, mise sur pied des mécanismes favorables à ce plan d'aménagement, mise en place d'un cahier de charge entre le maître d'oeuvre et le maître d'ouvrage pendant le contrôle des travaux d'aménagement mais aussi la pratique de traiter des litiges fonciers opposant deux antagonismes).

Grâce à cette expérience enrichissante, Nous nous sommes interrogés sur l'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, projet unique qui colle avec le domaine de l'urbanisme et de l'aménagement foncier. Nous avons pu observer tout au long de cette étude, l'aménagement actuel de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, qui présente de nombreux dysfonctionnements. Ces derniers sont dues pour l'essentiel au ralentissement des travaux d'aménagement liés aux activités humaines présentes sur le site, lesquelles ont ralenti les délais de livraison de la première phase d'aménagement; mais aussi les difficultés d'ordre naturel, matériel et financière, qui ont impacté un temps soit peu sur le bon déroulement et la conduite des travaux.

Nonobstant ces quelques difficultés, au travers des multiples entretiens et des informations pris auprès de certains responsables du site de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, il ressort que les différents ouvrages et infrastructures (en dépit de quelques difficultés) sont à un niveau des réalisations avancées. Ceci est traduit par l'installation dans ladite zone des entreprises étrangèreset nationales désireuses d'investir au Gabon.

Toutefois, il reste que certains ouvrages n'ont pas encore été entamés à l'exemple de BICIG, Eco Bank, la poste, Cecagadis pour ne citer que ceux-ci, freinant du coup l'aboutissement final de la première phase du projet d'aménagement.

Le second temps important fut de déceler les manquements liés à la réalisation de ce projet. Ce qui nous a valu de proposer un ensemble d'entreprises à réaliser, notamment le renforcement du partenariat entre l'État et Olam en matière d'aménagement, la mise en place d'un cahier de charge entre les différents acteurs, et enfinune proposition d'extension à l'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok.

La mise en place de ce projet est née d'une volonté politique du président de la république en 2009, après son élection à la tête du pays, afin de diversifier les partenariats économiques du Gabon. Car pendant longtemps, les relations économiques gabonaises étaient exclusivement vouées ou presque concentrées vers la France. L'objectif est d'encourager la transformation locale, étant donné que 40% des activités de la zone sont réservées à l'industrie.

Il est à noter que l'établissement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok obéit à un ensemble de critère tel que la proximité à des endroits stratégiques. Axes fluviaux, ferroviaires et routiers, pour faciliter l'importation et l'exportation des produits.

En définitive, il apparait donc nécessaire de nous appesantir sur les résultats auxquels nous sommes parvenues. Pour cela, nous avons pu constater que la réalisation du projet N'Kok est une avancée en dépit de certains retards et manquements constatés qui ont faussé le calendrier d'exécution de travaux. L'essentiel ici est d'achever les différentes phases prévues afin que le projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, pensé comme une vitrine des atouts du Gabon, remplisse aisément son objectif d'attirer des investisseurset faire du Gabon un pays à vocation industrielle tout en favorisant la création d'emplois, donc, de stimuler l'économie.

Au regard de ces manquements, il faudrait désormais que ce partenariat soit plus pragmatique et essaie de combler le retard dans l'exécution des différentes phases d'aménagement du projet entamé depuis Août 2010, car c'est une opportunité réelle pour l'État de lutter contre le chômage, par la création d'emplois, afin de booster l'économie gabonaise.

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15- LE BRIS (E), LE ROY (E) Et MATHIEU (P), (1991), L'appropriation de la terre en Afrique noire : manuel d'analyse, de décision et de gestion foncière. Paris, Karthala.

16-TRIBILLON (J-F), (1993), Nouveau manuel d'aménagement foncier, adef, Paris, P.83.

17- MICHAEL (O), (1994), Les zones économiques spéciales de la République populaire de Chine, Economies Nationales, rue Chardon. Lagache, 75016 Paris.

18- BRUNEAU (M), TAILLARD (D), ANTHEAUME(B) ; et AL (1995),Asie du sud-est, Océanie, in Géographie universelle, Paris, Berlin, Reclus, P.479.

19- DIVASSA IBRAHIM KOUMBA (T), (2006), Les paysages urbains de Nzeng-Ayong : Pratiques spatiales et perspectives de développement, Université Omar Bongo, Libreville, pp. 2-4

20- RETENO WENTCHANDI (E), (1993), La banane plantain culture et évolution de la production de 1970-1990 dans la province de l'Estuaire (Gabon), Université Omar Bongo. Pp 3 21- MIHINDOU (M.S), Vendredi 9 Septembre 2011, Industrie du bois, N'Kok s'ouvre au monde,Article de l'Union, Economie, P. 5

22- MIHINDOU (M.S), Vendredi 27 Avril 2012, Où en sont les travaux de la Zone économique spéciale de N'Kok ?Article de l'union, P. 4

23- TN,Déjà 1,7 milliard de dollars américains d'investissements directs étrangers à N'Kok, Nouvelle Vision,Article du New-York Forum Africa, N°01 du 12 Juin 2013. P. 5

24- OSSOMBEY (J), Mercredi 27 Août 2014, Zone économique spéciale de N'Kok : Le projet prend de plus en plus forme,Article de l'union, P.2

25- Gabon : Accords partenariats stratégiques et structurants : La marche vers l'Emergence, communiqué de presse officiel de la présidence de la République Gabonaise, Libreville 2010.

26- Afrique Expansion Magazine, Les zones économiques spéciales : Un modèle de réussite. 24 Septembre 2012 éd groupe Géram.

27- « Loi n°010/2011 portant Réglementation Des Zones Economiques à Régime Privilégié en République Gabonaise ».

28- Article 24, in JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE GABONAISE 24 au 30 janvier 2012 n° 91

29- « Loi n°3 du 08/05/81 fixant le cadre de réglementation d'urbanisme, P.15 ».

30- Doing business in Gabon, (2013), vers une économie de transformation, Apiex, 66p.

31- Hebdo informations, Décret n° 700/PR/MISPID du 17 Juillet 2013, Vu l'ordonnance n°7/2013 du 21 Février 2013 portant suppression du district d'Ikoy- Tsini et extension du périmètre de la commune de N'toum, N°610-13-17 Juillet 2013

32- Livre blanc : Estuaire, (1983), République gabonaise et de l'aménagement du territoire commissariat général à l'aménagement du territoire. Nancy, P 159

33- Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire, (1993), Recensement général de la population et de l'habitat, Libreville.

34- «  Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire, (2003), Recensement général de la population et de l'habitat, Libreville.

35- Ministère des domaines et de l'enregistrement, de la conservation foncière, de l'habitat, de l'urbanisme et du cadastre, 1981, Législation domaniale: La loi n°3 du 8 juin 1981 fixant le cadastre de la réglementation d'urbanisme, République gabonaise, Article 30 alinéa1.

36- REPUBLIQUE GABONAISE, Ministère de l'Habitat, du Logement, de l'Urbanisme, de l'Environnement et du Développement Durable, Révision du Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme de Libreville, Pp (27-39).

37- REPUBLIQUE GABONAISE-secrétariat général du gouvernement (2012), Plan Stratégique Gabon Emergent, Vision 2025 et orientations stratégiques 2011-2016, Libreville, P.149.

38- DUPUIS (G), « DOSSIER DE PRESSE ZONE ECONOMIQUE SPECIALE DU GABON », [www.gabonadvance.com], (article consulté le 08 septembre 2013 à 15h 16)

39- REPUBLIQUE GABONAISE, Ministère de l'Habitat, du Logement, de l'Urbanisme, de l'Environnement et du Développement Durable, Étude diagnostique pour l'élaboration d'une stratégie nationale d'habitat et de développement urbain au Gabon. Gouvernement de la République Gabonaise, [http://www.oecd.org], (Page consulté le 13 novembre 2013 à9h 15)

40- www. Cg16.fr/.../amenagement-foncier-agricole-et-forestier

41- http: //www.fditracker.com/2012/03/singapores olam.international-and.htm.

ANNEXES

Annexe n°1 : Décret portant cession en toute propriété à la société ??Gabon Spécial Economic SA'' d'un terrain rural situé sur la route nationale 1 au lieu-dit village ??N'Kok'', département du Komo-Mondah

Annexe n°2 : Extrait de la loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon

Annexe n°3 : Extrait du journal Hebdo-informations, décret n°700/PR/MISPID du 17 juillet 2013 portant création des arrondissements dans la commune de N'toum et fixant leurs limites et leurs sièges, n°610

Annexe n°4 : Extrait du journal officiel de la République Gabonaise du 24-30 Janvier 2012, n°91

Annexe n°5 :Mihindou (M.S), Vendredi 9 Septembre 2011, Industrie du bois, N'Kok s'ouvre au monde, Article de l'Union, Economie, P.5

Annexe n°6 :Mihindou (M.S), Vendredi 27 Avril 2012, Où en sont les travaux de la Zone économique spéciale de N'Kok ? Article de l'union, P.4

Annexe n°7 : Questionnaire de terrain destiné aux personnels d'Olam et de la Z.E.S.N

Annexe n°8 : Questionnaire de terrain destiné aux ménages des villages concernés par le projet N'Kok

Annexe n°9 : Guide d'entretien destiné aux responsables de la Z.E.S.N et d'Olam

Annexe n°1 : Extrait du décret portant cession en toute propriété à la société ??Gabon Spécial Economic SA''

Source : Ministère de l'économie, du commerce de l'industrie et du tourisme. Décret portant cession en toute propriété à la Société ??Gabon Spécial Economic SA'' d'un terrain rural situé sur la route Nationale1 au lieu-dit village ??N'Kok'', Département du Komo-Mondah, le 07 juillet 2010.

Annexe n°2 : Loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon

Source : Extrait de la loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon.

Annexe n°3 : Décret n°700/PR/MISPID du 17 juillet 2013 portant création des arrondissements dans la commune de N'toum et fixant leurs limites et leurs sièges

Source :Extrait de l'hebdo informations du 17 Juillet 2013.

Annexe n°4 : Article 24, les prérogatives de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers au Gabon

Source :Extrait du journal officiel de la République Gabonaise du 24 au 30 Janvier 2012.

Annexe n°5 :Les infrastructures sorte de terre dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Source : L'union du vendredi 9 Septembre 2011.

Annexe n°6 : Ralentissement des travaux de la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Source : L'union du vendredi 27 Avril 2012.

Annexe n°7 : Questionnaire de terrain destiné aux personnels d'Olam et de la Z.E.S.N

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, février 2014.

Annexe n°8 : Questionnaire de terrain destiné aux ménages des villages concernés par le projet N'Kok

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, février 2014.

Annexe n°9 : Guide d'entretien destiné aux responsables de la Zone Economique Spéciale de N'Kok (Z.E.S.N)

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, avril 2014.

Table des illustrations

Carte 1:Carte de localisation de la Z.E.S 95

Carte 2: Localisation de quelques villages entourant N'Kok. 112

Carte 3: Localisation des trois phases du projet de N'Kok 129

Carte 4: Esquisse d'extension du projet d'aménagement de N'Kok 152

Image 1 : La Zone Economique Spéciale de N'Kok avant sa phase de chantier 126

Image 2: Exemple de terrassement du projet N'Kok 128

Photo 1: Exemple de maison témoin sociale à construire dans la ZESN 129

Photo 2: Vue d'une voie de communication de la Zone Economique Spéciale de N'Kok 131

Photo 3 :Usine de fabrication des blocs de béton pour les maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction 133

Photo 4: le momument historique des trois présidents du Gabon 134

Photo 5 : L'exemple du Quai en construction 135

Photo 6: Espace de détente non aménagé 137

Schéma 1: Démarche entreprise 99

Schéma 2: Localisation géographique du lieu du stage à Libreville 108

Schéma 3: Organigramme de la D.G.U.A.F 109

Tableau 1 : Aperçu de la population des villages concernés par le projet N'Kok par nationalité 116

Tableau 2 : Catégorie socio-professionnelle d'une frange de population du village N'Kok et ses environs 119

Tableau 3 : Synthèse de toutes les infrastructures qui doivent être réalisées dans la Z.E.S.N. 124

Tableau 4: Des infrastructures en cours de réalisations et déjà réalisées dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok 134

Tableau 5: Des infrastructures déjà réalisées dans la Z.E.S.N 135

Tableau 6: Constructions non entamées de la première phase de la Z.E.S.N 137

Table des matières

I-Introduction général 1

I-Justification du sujet 94

I.1. Contexte historique 94

Intérêt du sujet 97

I.2 Objet et champ d'étude 97

I.3 Objectif 98

II-Problématique 98

III-Organisation méthodologie 99

III-2 Collectes des données et outils de terrain 100

III-3 Limite et articulation de l'étude 103

I : Historique, mission et organisation de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) 107

I-1 : Historique de la D.G.U.A.F 107

Chapitre I : Le cadre institutionnel : la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) 107

I-2 : Mission de la D.G.U.A.F 108

II : LE STAGE A LA D.G.U.A.F 109

II-1 : Activités menées au lieu du stage 109

II-2 : Difficultés rencontrées pendant le stage et propositions 110

Chapitre 2 : La Zone Économique Spéciale de N'kok 111

I- Aspects physiques du site 113

I-1 : Site du projet N'Kok 113

I-2 Localisation géographique de N'Kok 115

II- Aspects humains de la zone d'étude 116

II- 1 : La population des villages concernés par le projet 116

II-2 Catégorie socio professionnelle 118

Conclusion partielle : 120

I. Les différents aménagements prévus dans la phase 1 de la Z.E.S.N. 123

Chapitre III : Bilan partiel du projet de la première phase 123

I-1 : Première phase d'aménagement 125

I-2 : Les autres phases d'aménagement 129

II : Niveau de réalisation d'infrastructures et difficultés liées au projet. 131

II-1 : Infrastructures déjà réalisées et en cours de réalisation 131

II-2 : Constructions non entamées 136

II-3 : Les facteurs contraignants de l'aboutissement de la première phase du projet. 138

I- Appréciation du projet de la Zone Economique Spéciale de N'Kok 141

I-1 Agencement du projet à réaliser sur le site 141

Chapitre : IV- Analyse prospective du projet d'aménagement de la Z.E.S.N 140

I-2 -Impact du projet dans la structuration de l'espace environnant 142

I-3 Limites du projet 142

II- Perspectives 145

II-1- Renforcement du partenariat entre Olam et l'État en matière d'aménagement 145

II-2- La mise en place d'un cahier de charge entre la population, l'État et Olam 147

II-3- Proposition d'extension à l'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. 149

Conclusion partielle 154

Conclusion générale 156

Bibliographie 158

ANNEXES 159

SOMMAIRE

Introduction générale.. i

Chapitre I : Le cadre institutionnel : la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) 107

Chapitre II : La Zone Économique Spéciale de N'kok 111

Conclusion partielle : 120

Chapitre III : Bilan partiel du projet de la première phase 123

Chapitre : IV- Analyse prospective du projet d'aménagement de la Z.E.S.N 140

Conclusion partielle 154

Conclusion générale 156

Bibliographie 158

Annexes 89

Table des illustrations 90

Table des matières 92

Tables des matières..........................................................................91

DEDICACES

A

- Feu BEHINT Simon Pierre auprès de qui nous avons tout appris de la vie ;

- Tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réussite de notre personnalité malgré tant de défaillance dans notre cursus d'apprentissage ;

- Ma famille ;

Je dédie ce travail.

REMERCIEMENTS

S'il fallait remercier nommément toutes les personnes qui ont contribué d'une façon spéciale à la réalisation de ce travail, la liste serait trop longue.

Néanmoins, nous tenons à manifester une reconnaissance spéciale aux enseignants du Département de Géographie. Nous voulons gratifier tout d'abord les responsables du Master Professionnel Aménagement et Gouvernance des Territoires (AGT) pour cette formation. Ainsi nous souhaitions remercier le Pr Jules DJEKI notre directeur de mémoire et le Dr Edouard MVOME NZE, notre maître de stage, pour avoir dirigé ce mémoire et nous avoir sacrifiés de leur temps. Leur intransigeance dans notre encadrement de même que leur appui permanent ont été décisifs pour finaliser ce travail de fin de cycle.

En préambule de ce travail, qu'il nous soit autorisé d'exprimer notre reconnaissance à ceux qui nous ont apporté un soutien moral, matériel ou financier. Notamment :

- A tous les hommes de Dieu pour tout l'amour et le soutien qu'ils ont apporté à notre élévation spirituelle en nous nourrissant de la parole de Dieu.

-A tous mes parents,   spécialement M et Mme IBRAHIM KUMBA pour la vie et l'amour qu'ils ont su nous donner, à mes frères et soeurs ainsi qu'à ma moitié que je ne saurais oublier Janny DIVAGOU IBRAHIM KUMBA. Tous mes amis (es) de lycée et du Département de Géographie : Carine, Annick, Laëtitia, Rhizzy, Célia, le couple Etoua, Rivoly, Julia, Régine, Chancelle, Bernardine, Dina, Andréa, Guilaine, Gwladys, Marina, Olivina, Willia, Ulrich, Arnaud, Igor, Lamine, Délavand, Lionel, Raicka, Aubin, Oscar, Brice, Eric, Faustin, Poliny, Epiphane, Barthélémie et bien d'autres qui n'ont pas été cité recevez nos amitiés.

Nous n'oublions pas toutes les personnes que nous avons rencontrées lors de nos enquêtes de terrain, notamment les populations du village de N'Kok, les agents d'Olam, les autorités politico administratives, et les agents de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers.

Enfin, à notre bien aimé père céleste que nous ne pourrions pas omettre, sans lui, nous ne serons pas là en ce moment, nous citons Jésus-Christ.

Trouvez ici l'expression profonde de notre sympathie pour la réalisation de ce mémoire.

LISTE DES ABREVATIONS

AFAF : Aménagement Foncier Agricole et Forestier

ANGT : Agence Nationale des Grands Travaux

BAD : Banque Africaine de Développement

BGD : Banque Gabonaise de Développement

BGFI : Banque Gabonaise et France Internationale

BICIG : Banque Internationale de Commerce et del'Industrie du Gabon

BSUC : Brigade Spéciale de l'Urbanisme et du Cadastre

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

DAF : Direction des Aménagements Fonciers

DESE : Direction des Enquêtes Socio-Economiques

DGAT : Direction Générale de l'Aménagement du Territoire

DGE : Direction Générale de l'Environnement

DGUAF : Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagement Fonciers

DU : Direction de l'Urbanisme

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FMI : Fond Monétaire International

INC : Institut National de Cartographie

ONG : Organisation Non Gouvernementale

P.K : Point Kilométrique

PAPSUT : Projet d'Ajustement et de Planification des Secteurs Urbains et des Transports

PIB : Produit Intérieur Brut

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SDAAR : Schéma Directeur d'Aménagement Agricole et Rural

SDAU : Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme

SIG : Système d'Information Géographique

SNI : Société Nationale Immobilière

ZES : Zone Economique Spéciale

ZESN : Zone Economique Spéciale de N'Kok

Introduction générale

I-Justification du sujet

I.1. Contexte historique

À l'instar des pays asiatiques, les pays africains notamment le Gabon, multiplient les créations des zones économiques spéciales (Z.E.S) dans le but de moderniser leurs économies et entamer progressivement une nouvelle ère économique axée sur la transformation locale des ressources et leur développement. La mise en place du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE)42(*) en 2009, notamment dans ses volets « Gabon-vert » et « Gabon industriel », a provoqué une importante orientation de la vision de l'État en matière économique qui entend promouvoir et mettre en valeur les matières premières locales pour une meilleure plus-value.

C'est suite à un accord signé en mars 2010 avec le groupe OLAM43(*) que le Gabon a annoncé son intention de créer une zone économique spéciale à N'Kok, à 27 km de Libreville. Les autorités du pays, soucieuses de l'épuisement de leurs gisements (miniers et pétroliers) qui représentent environ 85% du budget, se sont lancées, à l'instar de la Chine, dans la création d'une Zone Economique Spéciale dans le cadre de sa tentative de diversification de ses revenus économiques. Ainsi, la République gabonaise, actionnaire à 40% du projet, a donné au groupe OLAM le droit d'aménager, de commercialiser et de gérer  un  vaste domaine de 1126 hectares situé à 27km de Libreville et desservi par la route nationale1(RN1), le chemin de fer (Transgabonais), et la voie fluviale ( carte n°1 p.7).

Carte 5:Carte de localisation de la Z.E.S

Le Gabon se lance ainsi dans l'exploration d'autres alternatives aussi intéressantes que lucratives pour attirer les capitaux, les investissements et surtout les entreprises afin de relancer l'activité économique et surtout de transformer sur place ses matières premières en produits finis. Cette ambition a donné lieu au lancement du projet de réalisation de la Zone Economique Spéciale de N'Kok (Z.E.S.N).

Intérêt du sujet

La Zone Economique Spéciale de N'Kok est née d'un partenariat public-privé entre l'État gabonais d'une part et la multinationale singapourienneOlam d'autre part. Elle s'étend sur 1126ha et a pour désir de positionner le Gabon comme un `'hub d'affaires'', un véritable pôle industriel pour l'Afrique Centrale, le continent et le monde. Dès lors, la présente étude revêt un triple intérêt : scientifique, professionnel et socio-économique.

Au plan scientifique, nous voulons mettre à la disposition de la communauté universitaire et des pouvoirs publics, une contribution à la compréhension des questions d'aménagement et de gouvernance à caractère économique, le cas de la Zone Economique Spéciale de N'Kok.

Au plan professionnel, l'intérêt de cette étude est aussi de mettre en pratique l'ensemble des connaissances théoriques acquises tout au long de notre formation universitaire. Il s'agit donc de les mettre à contribution, dans le cadre du déploiement de notre période de stage effectuée à la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements fonciers au projet de la Z.E.S.N.

S'agissant de l'intérêt socio-économique et politique, il convient de souligner que l'aménagement de la Z.E.S.N est un projet d'envergure nationale cadrant avec le projet de société du gouvernement qui tient compte de la polarisation des matières premières, c'est-à-dire de la mise en place des pôles d'activités qui vont diffuser par lequel sera impulsé le développement. Il sera question de mettre en place une analyse de l'aménagement de la zone économique spéciale qui va présenter les avancées, les potentialités, les opportunités et la vision dudit projet.

I.2 Objet et champ d'étude

L'objet peut être perçu comme étant ce sur quoi porte une activité, une étude ou une analyse. Pour cette étude, il s'agit de la Zone Economique spéciale de N'Kok. C'est un espace conçu et aménagé comme étant le site géographique devant abriter un ensemble de réalisations à caractère socio-économique. Cette zone, à vocation économique avant tout, servira de tremplin pour attirer des investissements et capitaux privés extérieurs grâce notamment aux incitations financières (avantages fiscaux, subventions) et financement d'infrastructures (réseau de transport, services publics, etc.) qu'elle offre.

En conséquence, notre étude s'intéresseà une question d'aménagement du territoire de manière générale, car elle permettra, comme dans le cadre de la zone périphérique de Nzeng-Ayong dans les années 198044(*), de désengorger Libreville. Cela permettra d'offrir différentes activités aux ménages d'une part, mais, aussi spécifiquement aux différents aménagements réalisés ou en cours de réalisation dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok d'autre part.

C'est donc une étude qui s'inscrit dans le domaine de l'aménagement du territoire, englobant de façon générale l'aménagement de l'espace péri-urbain et régional. Elle s'ouvre également sur d'autres champs disciplinaires notamment la Sociologie, l'Anthropologie et l'Économie, etc.

I.3 Objectif

La zone économique spéciale de N'Kok (Z.E.S.N) figure parmi les premières initiatives majeures initiées par les autorités gabonaises en vue du développement économique et social du pays depuis 2009. Aussi notre étude a pour objectif de dresser le bilan partiel et les perspectives du projet d'aménagement de ladite zone. Ce bilan partiel devra permettre de rappeler les mécanismes inhérents au partenariat public-privé au Gabon, d'édifier le contexte et les objectifs de la mise en place de ce projet ; de faire l'état des lieux de la situation actuelle dudit projet et bien sûr, d'énoncer les perspectives.

II-Problématique

Le projet de création des zones économiques spéciales est un fait nouveau pour le Gabon. Or, plusieurs États l'ont déjà expérimenté. Les études trouvées dans nos recherches présentent la mise en oeuvre de ces projets et les différentes étapes qui ont marqué leur matérialisation. Ce projet représente une opportunité de développement pour les régions qui ne disposent pas d'infrastructures modernes ou qui connaissent un retard en matière d'équipement. C'est aussi, une grande aubaine sur le plan économique car il permet le développement et la diversification des activités économiques.

Lancé en août 2010, le projet de la zone économique spéciale de N'Kok a constitué un moment fort et historique pour les perspectives de développement économique et social du Gabon. C'est un projet dont la réalisation est prévue en trois phases. La première phase d'une durée de trois ans, répartie en trois étapes sur 456 hectares (ha), comprend : l'aménagement global et la viabilisation du site, la construction des différentes infrastructures notamment la zone industrielle, la zone commerciale, la zone résidentielle. Elle devrait avoir une incidence sur l'emploi. Les deuxième et troisième phases se partagent 670 ha et devraient commencer entre mi-octobre et début décembre 2012. Toutefois, suite au retard constaté dans la livraison de la première phase, les deux autres n'ont pas encore été lancées.

In fine, on peut se poser la question de savoir quel est l'état d'avancement des travaux d'aménagement prévus pour la première phase du projet de la zone économique spéciale de N'Kok? Il sera également question de réfléchir sur la stratégie à mettre en oeuvre pour mener à terme le projet de l'aménagement de la zone économique spéciale de N'Kok.

III-Organisation méthodologie

La méthodologiepeut se définir comme l'ensemble des procédés et techniques propres à un domaine spécifique. À distinguer de la méthode qui constitue la façon de mener un travail. D'autant plus que sur le plan méthodologique, « le chercheur ne doit pas seulement se contenter d'indiquer ou d'exposer les résultats obtenus, mais également il doit rendre compte de la démarche qui est la sienne, et la façon dont il a obtenu les données qu'il a fournies dans son travail »45(*).

Nous allons nous appuyer sur "la méthode empirique" pour mener cette étude. Ce choix est soutenu par le fait que notre étude ne dispose pas suffisamment des données écrites qui pouvaient permettre de rassembler les informations utiles, d'où l'impératif du terrain que suscite la méthode choisie.

Ainsi, notre démarche, en tant que géographe, consiste à fonder notre analyse sur l'exploitation des sources écrites (recensement bibliographique) et orales (rencontre des personnes ressources) et sur la fréquentation du terrain (observations directes). L'ensemble des informations et éléments issus de cette démarche constitue donc les données qualitatives et quantitatives de notre étude.

Schéma 4: Démarche entreprise

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba

III-2 Collectes des données et outils de terrain

A-) La revue littéraire  

Durant cette étape, nous avons procédé à l'élaboration d'une bibliographie à partir de la recherche documentaire et d'interviews. Puis nous allons analyser chaque document, en vue de relever les points essentiels qui vont étayer notre problématique. Les bibliothèques et laboratoires ont été les principaux lieux de recherche de ces documents où nous avons pu consulter des ouvrages aussi bien généraux que spécialisés sur le domaine de l'Aménagement du territoire. C'est le cas des ouvrages deLAJUGIE (J)etAL (1985). Dans cet ouvrage, les auteurs font ressortir que l'aménagement du territoire n'est pas chose facile et que pour y parvenir, il faut la mise en place d'une politique visant à réglementer ou gérer l'espace. WACKERMANN (G)(1996)quant à lui estime que, l'aménagement urbain est destiné à structurer et à organiser l'espace de manière optimale et durable.

Nous avons également fréquenté la médiathèque de l'Institut français, le centre de documentation du Quotidien local l'Union et certains Ministères en charge de la question ainsi que quelques sites internet. Cela nous a permis de pallier le déficit documentaire souvent constaté au sein de l'institution universitaire. De ce fait, nous avons consulté certains documents notamment :TRIBILLON (JF) (1993) dit qu'on ne peut convenablement aménager un site qu'après l'avoir totalement débarrassé des droits fonciers qui l'encombrent, car, ils constituent des entraves à la rationalité de l'aménagement qui doit être pensée comme l'aménagement d'un espace pur et géométriquedans son ouvrage Nouveau manuel d'aménagement foncier. Puis,MERLIN (P) (1993), suggère une suite d'exemples pratiques de l'aménagement dans son ensemble. Par sa propre expérience, il tente d'associer le cadre professionnel à la vision théorique.Ce qui lui permet de formuler des critiques plus concises. Par cette approche, il nous aide à mieux asseoir nos connaissances dans le cadre précis de l'aménagement, de l'épistémologie et rappelle que la géographie n'a d'objet que l'aménagement spatialedans son ouvrage intitulé Géographie de l'aménagement. CAMEL (P) et AL(1990) montrent que l'aménagement ou encore le développement de la ville en Afrique nécessite la mise à contribution de l'ensemble des acteurs qui, d'une manière ou d'une autre, occupent, construisent et aménagent l'espace concerné...dans leur ouvrage «Construire la ville africaine ». MILTON (S) (1971) pour sa part, présente les difficultés qui rendent les projets du développement des villes africaines caduques. L'auteur milite pour la création des doctrines propres aux milieux africains. Pour lui, il faut bâtir une méthodologie qui pourrait déboucher sur une théorisation. Il présente la discordance qui existe à transporter les modèles des pays développés aux pays du tiers monde. Cette approche ouvre une nouvelle vision dans les études de géographie urbaine en Afriquedans l'ouvrage « Les villes du tiers-monde ». Par ailleurs, L'article du Ministère des domaines et de l'aménagement de la conservation foncière de l'habitat et de l'urbanisme et du cadastre46(*) est un texte de loi qui permet de comprendre qu'une volonté politique existe pour impulser un développement harmonieux de nos centres urbains. Ce texte nous a montré qu'il y a bien une réglementation qui devrait orienter le développement des villes du Gabon.

Toute cette littérature qui se repartit en ouvrages généraux, ouvrages spécialisés, articles, mémoires et thèses a été complétée par quelques entretiens semi-directifs47(*) qui nous ont été accordés et dont la liste se trouve en annexe. Pour s'y prendre, quelques outils ont été nécessaires.

B-) La collecte des données

La collecte des données consiste à recueillir les informations qui sont utiles à la clarification du sujet d'étude. Il s'agit de mener une investigation à travers l'administration des questionnaires, des guides d'entretien et des visites de terrain.

C-) Outils de terrain

§ Le Questionnaire:

C'est un des outils de recherche le plus usité dans les sciences humaines et sociales, en particulier la psychologie, la sociologie, la géographie, etc. Ilnous permetdans le cadre de notre étude, de collecter auprès de plusieurs personnes et de l'administration, une série d'informations sur leurs caractéristiques sociales et leurs appréciations dans le cadre du projet d'aménagement de la Zone Économique Spéciale de N' Kok. Les avis des populations locales, des agents d'Olam et de certaines institutions chargées de la gestion du projet ont été sollicités.

Par « plusieurs personnes », il faut entendre l'ensemble des personnes ressources détentrices d'informations inhérentes au projet de l'aménagement de N'Kok.

« L'administration »,quant à elle, renvoie aux services publics chargés de la gestion du projet sous l'autorité du gouvernement tout en associant les opérateurs économiques privés.

§ Le guide d'entretien :

C'est un support que nous avons rédigé à l'avance, nous permettant d'avoir un entretien cohérent avec nos interlocuteurs. Il s'agit d'un questionnaire qui a été conçu comme guide de travail pour les communications verbales que nous avons eu avec les responsables et les populations concernés par notre thématique. Le guide d'entretien nous aide à collecter des données brutes sur le terrain. Nous avons opté pour les données qualitatives et quantitatives dans le cadre de ce travail, étant donné qu'il n'y a pas encore d'écrits disponibles sur le projet de la Zone Economique Spéciale.

§ Les visites de terrain :

La reconnaissance de notre zone d'étude s'est faite d'abord par la définition de la Zone Économique Spéciale et sa situation à N'Kok. Celle-ci nous permet de voir les avancées d'aménagement dans cette zone d'étude, d'analyser et de commenter l'évolution des travaux. Ces sorties sur le terrain ont été, pour nous, l'occasion de rencontrer les personnes ressources. Par ailleurs, nous avons échangé avec les autorités compétentes. Nous nous sommes aussi entretenues avec des personnes détentrices d'informations rattachées à notre thème d'étude notamment :

- M. Jasveer Singh, Directeur technique de la zone économique spéciale de N'Kok avec qui nous nous sommes entretenu sur la mise en oeuvre du projet ;

- Mlle Mvou Jennifer, Directrice marketing d'Olam Libreville, qui nous a entretenu sur les différentes réalisations de la Zone Économique Spéciale;

- Mlle Oye Mengue Pauline, Chargée d'Affaires Marketing, quant à elle nous a édifié sur les difficultés rencontrées au sein de la Zone;

- Mlle Minkwé Paola Andréana, chargée de la cartographie ; nous a parlé de la délimitation de la zone d'étude ;

- M. Ngomo Derry Dérangeant, responsable QHSE de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, qui nous a fourni des réponses sur le nombre approximatif des gens travaillant dans cette zone;

-M. Mimbi Alphonse, 1er chef du village de N'Kok qui nous a édifié sur l'origine du nom N'Kok et sur les différentes sociétés d'exploitation de bois qui se sont succédées;

- M. Mébalé Jean-Daniel, agent de recouvrement au Conseil Départemental du Komo-Mondah et 2ème chef du village de N'Kok quant à lui, il nous a donné la population estimée des villages concernés par le projet;

Toutes ces personnes nous ont été d'un grand apport afin de mieux comprendre notre objet d'étude et mettre en lumière nos préoccupations de base.

§ Les documents cartographiques et photographiques

Les documents cartographiques ont joué un rôle primordial dans cette étude. En effet, ils nous aident à délimiter notre zone d'étude et à voir l'évolution de la transformation de la Zone Économique Spéciale de N'Kok. Il en est de même pour les photographies aériennesqui rendent compte de l'évolution des travaux d'aménagement de la zone.

III-3 Limites et articulation de l'étude

Au cours de ce travail, nous avons eu de nombreuses difficultés qui ont influencé notre analyse. En effet, l'absence d'une documentation spécifique traitant de cette question a constitué un obstacle majeur pour la réalisation de ce travail. Outre l'inaccessibilité des documents mentionnés, le refus catégorique de certaines autorités aptes à répondre à quelques-unes de nos préoccupations n'a pas permis l'aboutissement de tous les entretiens envisagés. De même, les entrevues avec les personnes ressources d'Olam n'ont-elles pas été faciles, il a fallu insister lourdement pour les rencontrer. Sur la dizaine prévue, nous n'avons pu rencontrer que 5, soit 50 %. Aussi, pour nous rendre sur la zone d'étude, le recours à 4 demandes d'autorisations a été nécessaire. Cependant, ce n'est que la dernière qui nous a été accordée. Quelques fois, les personnes enquêtées sur le terrain ont été amenées à nous confondre aux agents des ONG ou comme représentants de l'État venus apporter des améliorations à leur mode de vie. C'est aussi sans compter l'éternelle difficulté financière qui nous conduisait à des périodes de découragement.

Malgré tous ces obstacles et la faiblesse de nos moyens en tant que chercheurdébutant, des insuffisances seront observées tout au long de ce travail.

De l'articulation de notre étude, nous avons une introduction générale qui nous notifie la justification du sujet, c'est-à-dire son intérêt, son objet, son objectif ; le tout accompagné d'une esquisse d'approche méthodologique.

Il s'agit dans un premier temps de voir la présentation du cadre institutionnel du stage et la Zone Economique Spéciale de N'Kok (Z.E.S.N) puis, dans un second temps, faire un bilan et envisager quelques perspectives portant sur le projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Ces parties comportent chacune deux chapitres.

Cette recherche se termine également avec une conclusion générale, qui n'est autre que la synthèse de ce qui, tout au long de l'étude, a été examiné.

Première partie : Présentation du cadre institutionnel du stage et la Zone Économique Spéciale de N'kok (Z.E.S.N)

Dans cette partie nous présenterons, l'organisme d'accueil du stage qui nous a aidés à connaître les rouages et les mécanismes de fonctionnement de ladite Direction Générale et le cadre physique et humain de notre zone d'étude. Il s'agissait entre autre d'intégrer les notions acquises lors de notre formation académique en les appliquant sur le terrain, de voir son organisation. Dans la présentation du cadre physique et humain de la zone d'étude, nous ferons une description du site, ainsi que de tous les éléments présents sur ce dernier.

Chapitre I : La Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F)

Implantée dans le 3ème arrondissement de la commune de Libreville, précisément au quartier Akémidjogoni, la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) est située entre la société Gabonaise de Transport (SO.GA.TRA.) et le Camp de Police.

I : Historique, mission et organisation de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F)

I-1 : Historique de la D.G.U.A.F 

LaDirection Générale de l'Habitat et de l'Urbanisme (D.G.H.U), fût créée en 1976 par le décret n°7/PR-PM-MHUC portant attribution et organisation du Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et du Cadastre. Ce Ministère était divisée en deux directions générales à savoir la Direction Générale de l'Habitat et la Direction Générale de l'Urbanisme et participait aux travaux de la commission nationale de l'Habitat et de l'Urbanisme,donnant son avis sur les questions concernant les projets de lotissement, les permis de construire et les voiries, etc. Cette entité administrative a changé de dénomination par la loi n°3/81, du 8 Juin 198148(*) fixant le cadre de la réglementation d'urbanisme et devenir la Direction Générale de l'Urbanisme. Elle aura pour prérogative l'obligation de faciliter l'obtention du permis de construire qui s'impose à toute personne physique ou morale, privée, publique ou parapublique, projetant d'entreprendre ou d'implanter une construction dans des conditions prévues par la loi. Plus tard, elledevient, la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (en 1985), dénomination qu'elle a gardé jusqu'à nos jours. Elle est créée dans le but « d'assurer l'exécution de la politique du Ministère en matière d'urbanisme et d'aménagement fonciers en République Gabonaise. »49(*)

I-2 : Mission de la D.G.U.A.F

La D.G.U.A.F a pour mission d'élaborer et contrôler l'application de la législation et de la réglementation relative à l'urbanisme et l'aménagement foncier. Elle s'occupe également de l'organisation et de la réalisation des programmes de travaux en matière d'urbanisme et des aménagements fonciers. Cette Direction Générale est composée de trois directions techniques à savoir, la Direction de l'Urbanisme (D.U), Direction des Aménagements Fonciers (D.A.F) et la Direction des Enquêtes Socio-économiques (D.E.S.E). Toutes ces directions sont impliquées dans la délivrance des actes administratifs et s'occupent également des aspects relatifs au foncier en République Gabonaise (schéma n°2 et n° 3, p.20 et 21).

Schéma 5: Localisation géographique du lieu du stage à Libreville

GEANT CKDO

STATION SERVICE

Vers Présidence de la RépubliqueBOULEVARD DU BORD DE MERVers Ste Marie

PRIX IMPORT

ANUTTC

DGUAF

BASE SOGATRA

CAMP DE

POLICE

Vers GABOSEP

Conception : Suzana MOUSSONGOU IBRAHIM KUMBA

Schéma 6:Organigramme de la D.G.U.A.F

Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (DGUAF)

Direction de l'Urbanisme (DU)

Direction des Enquêtes Socio Economiques (DESE)

Direction des Aménagements Fonciers (DAF)

· Le Service des Etudes d'Urbanisme ;

· Le Service des Archives et de la Documentation ;

· Le Service des Equipements Urbains.

· Le Service des Etudes de Lotissements ;

· Le Service de Contrôle des Travaux de Lotissements ;

· Le Service des Travaux d'Aménagement de Terrains.

· Le Service des Enquêtes Socio-économiques ;

· Le Service du Constat des Infractions ;

· Le Service de la Statistique Urbaine.

Conception : Suzana MOUSSONGOU IBRAHIM KUMBA

II : LE STAGE A LA D.G.U.A.F

II-1 : Activités menées au lieu du stage

Le stage que nous avons effectué était prévu pour une durée de (3) trois mois. Toutefois, vu les perturbations engrangées dans notre recherche, nous l'avons prolongé pendant (6) six mois (du 5 Août 2013 au 10 Février 2014). Ce qui nous a permis d'être en contact avec le monde professionnel. En effet, nous avons effectué quelques activités, à savoir :

Ø Un atelier de formation sur le Schéma Directeur d'Aménagements et d'Urbanisme (S.D.A.U) des huit capitales provinciales du Gabon ;

Ø Le travail sur le terrain dans différents sites de Libreville et de N'toum ;

Ø La participation (en tant que simple agent de terrain) dans les litiges fonciers traités par la D.G.U.A.F.

Ce premier stage de fin de cycle a été une aubaine pour nous, en ce sens qu'il nous afamiliarisé avec le monde du travail. Ce premier contact du terrain auquel nous avons été soumisest pour nous une expérience enrichissante. Les différentes connaissances acquises lors de notre formation professionnelle se sont avérées utiles pour nous sur le terrain.

On note aussi notre participation à l'atelier de formation sur le S.D.A.U des huit capitales provinciales du Gabon, où nous avons échangéavec les différents participants venus d'Afrique centrale et de l'ouest, et ceuxdes différents ministères concernés par ledit projet. Ainsi que pour l'apprentissage des méthodes et mécanismes aboutissants à la réalisation du S.D.A.U.

En outre, nous avons participé à l'élaboration du cahier de charges entre le « maître d'oeuvre » etle « maître d'ouvrage », lors de notre visitesur le terrain au nord de Libreville, plus précisément à Avorbam dans le lotissement dit Marseille II à plusieurs reprises. Puis, nous avons aussi effectué le contrôle de travaux des différents lotissements des Zones Aménagées Concertées (Z.A.C) par cette direction au niveau de Bikélé.

Enfin, nous avons assisté aux sessions de règlementdes litiges fonciers opposant les différents acquéreurs. 

II-2 : Difficultés rencontrées pendant le stage et propositions

Au sein de notre lieu de stage, nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés comme dans toute administration. D'abord,  l'intégration qui n'a pas été facile pour nous, vu que nous quittions le monde universitaire pour nous retrouver dans le monde professionnel. Puis, l'heure d'arrivée et de départ du travail qui avait changé, sans nous laisser un temps d'adaptation. Nous avons également observé le manque d'activité au sein de cette direction, ce qui a pour conséquence l'inactivité des agents techniques. Une autre difficulté et non les moindres, c'est celle du manque de matériel technique, d'équipements et de moyens roulants qui paralyse cette direction.

Vu le décret n°1500/PR/MHUEDD du 29 décembre 201150(*) portant création et organisation de l'Agence Nationale de l'Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre (A.N.U.T.T.C) qui a presque tout pris des missions régaliennes que possédait la D.G.U.A.F dans le passé, est l'une des difficultés que rencontre cette direction ; relayée à ne s'occuper désormais que de la conception de tout type de projet. Cela constitue donc, l'une des raisons fondamentales de cette inactivité au sein de cette Direction. Enfin, le manque d'archivage des anciens documents d'urbanisme, et la documentation qui ne sont pas encore sous support numérique est un véritable problème pour cette direction.

Au moment où le Gabon aspire au développement, il serait souhaitable de doter les entités administratives de moyens techniques (matériel de bureau), internet ; de multiplier les outils de travail (le matériel topographique, les GPS, l'uniforme de travail, les moyens roulants etc.) leurs permettant de bien accomplir leurs tâches sur le terrain. On pense par exemple à la sécurité des opérations de constat d'infractions menés par les agents ; l'augmentation d'une ressource humaine importante pour des missions sur le terrain, comme celle de la réalisation du Schéma Directeur d'Aménagement d'Urbanisme (S.D.A.U) des huit capitales provinciales du pays, qui nécessitera une ressource humaine importante. Puis la nécessité d'équiper entièrement cette direction le mieux possible, en lui agréant de s'émouvoir avec efficacité et rigueur sur tous les plans.

Dans le cadre d'un partenariat entre la formation professionnelle (particulièrement le Master Aménagement et Gouvernance des Territoires de l'Université Omar Bongo) et les différentes entités administratives dont la D.G.U.A.F, il est nécessaire qu'une politique d'accueil et d'encadrement des stagiaires soit convenablement définie au sein de la Direction, afin de les accompagner tout au long de leur stage. Il convient également, que la D.G.U.A.F élabore des thématiques abordant les points saillants de ses missions, afin que des réponses exactes soient trouvées. Tout en dotant cette direction d'une bibliothèque qui servira non seulement au personnel, mais aussi au public à la recherche d'information en matière d'urbanisme et du foncier au Gabon.

Chapitre II : La Zone Économique Spéciale de N'kok

La Zone Economique Spéciale est située dans la province de l'Estuaire à 27 Km de Libreville, dans le département du Komo-Mondah, entre Libreville et N'toum. C'est au village N'Kok, nom originaire du dialecte fang qui signifie « un gros arbre », qu'elle se situe. La zone s'étend des villages Essassa, N'Kok et Nkoltang (carte n°2 et 3, p.24-25). Ce chapitre sera consacré à la présentation des éléments physiques et humains de notre zone d'étude. Il sera question de présenter en première partie les éléments physiques, puis de donner les caractéristiques humaines en deuxième partie.

Carte 2 : Localisation de la zone de Bikélé, N'Kok et N'toum

Conception : Paola Andréana Minkwé, Cartographe à Olam Gabon, 2013

Carte 6: Localisation de quelques villages entourant N'Kok.

Source : INC-Conception et réalisation: Suzana MOUSSONGOU IBRAHIM KUMBA-Libreville-2014

La Zone Economique Spéciale de N'Kok est un projet initié par le gouvernement gabonais dans le but de favoriser le développement des matières premières, principalement la transformation des grumes en produit semi-finis et finis exportables et à forte valeur ajoutée. Il sera question dans ce chapitre de connaitre les aspects physiqueset humains de cette Z.E.S.N.

I- Aspects physiques du site

I-1 : Site du projet N'Kok

Il désigne l'emplacement choisi au moment de la fondation d'une ville en fonction des objectifs ayant conduit à sa création. Dans le cas de la Zone Economique Spéciale (Z.E.S), le site de fondation correspond au premier site d'exploitation forestière dans les années 1930 par l'Union des Compagnies Africaines Forestières (U.C.A.F), deuxième usine de déroulage de bois au Gabon.

Traversé par l'équateur, le Gabon et notamment Libreville et ses environs bénéficient des conditions climatiques favorables au point où« les côtes gabonaises se situant dans la zone de basses pressions intertropicales constituent un ensemble de pressions inférieures à 1010 HPa (l'hectopascal qui est l'unité de désignation de la pression qui équivaut à 100 pascals).»51(*). La moyenne annuelle des températures à Libreville et ses environs est de 25,9°C, l'amplitude thermique est faible 2,7°C. La moyenne annuelle des températures minimales est de 23°C contre 29,7°C pour les températures maximales constantes toute l'année52(*).

S'agissant des précipitations, les totaux annuels sont importants sur le littoral gabonais car il décroit du Nord au Sud aux environs de 3000 mm pour Libreville contre 1800 mm pour Mayumba53(*).

Nous avons présenté autant d'aspects climatiques parce que nous pensons qu'ils ont un impact significatif sur le développement de la zone de N'Kok. En effet, il nous a été rapporté lors de notre passage sur le site que, les éléments climatiques (pluie en particulier) perturbent énormément l'exécution des travaux. Les fortes pluies qui s'abattent sur la zone la transforment en un champ de boue. Ce qui la rend impraticable pendant la saison de pluie54(*). Toutefois, ces pluies et ces températures ont été favorables au développement de l'agriculture villageoise avant l'implantation dudit projet. Ce qui pourrait donner des idées aux acquéreurs sur la possibilité de développer l'agriculture dans la zone de projet de N'Kok.

La végétation de cette zone est de type forêt sempervirente et de mangrove, car le projet est situé au coeur même du bassin sédimentaire occidental côtier.

Le réseau hydrographique de cette région est dense, on a affaire à undrain (Evacuation de l'eau en des canalisations artificielles, aériennes ou souterraines, par gravité ou par pompage, en vue d'assèchement où d'équation. Par extension : Ensemble de la circulation des eaux d'un bassin-versant, tous les 300 m). Car il est axé sur l'Estuaire de la Mondah qui reçoit la plupart des cours d'eau, notamment Ikoy-Mondah, Essassa, Nzémé, Mbei et N'Kok pour ne citer que ceux-ci. On est donc en présence d'un réseau très dense, dendritique, très révélateur des couvertures sur lesquelles ils coulent55(*).

Sur l'axe routier qui mène à N'toum, les sols sont généralement latéritiques, argilo-sableux, formés sur des masses limono-gréseuses gris-ocre. Du PK 12 au PK 25, nous avons des lignes de concrétionnement.

Au PK 27, précisément à N'Kok, nous avons la présence d'une cuirasse massiveavec de gros blocs pas très compacts entre deux niveau d'argile sableuse. On note aussi, des sols latéritiques mélangés à des lits de concrétions ferrugineuses rouges-briques.

Rappelons que le Gabon dans son ensemble présente des paysages variés et, de façon générale, la géologie et la géomorphologie sont étroitement liées. La région de l'Estuaire qui englobe notre zone d'étude est formée d'un bassin sédimentaire grossièrement monoclinal qui s'appuie à l'Est sur les contreforts des Monts cristal. Cette unité est essentiellement constituée par la couverture sédimentaire phanérozoïque, à laquelle s'adjoint une infime partie du vieux socle, est un ensemble paléozoïque supérieur à crétacé moyen, avec des faciès continentaux fluviaux, lacustres et lagunaires.

I-2 Localisation géographique de N'Kok

Une Zone Economique Spéciale est une région géographique dans laquelle, les opportunités économiques sont plus porteuses pour les entreprises. C'est-à-dire qu'il est question d'un espace où les taxes sur les investissements financiers et d'exploitation sont allégés aux exploitants dudit espace56(*). Elle est généralement créée dans le but d'attirer les investissements étrangers. Pour le cas du Gabon, elle couvre une superficie de 1126 hectares et le site choisi pour abriter le projet est situé à N'Kok à 27 Km de Libreville (périphérie Est) et à 15 Km de la commune de N'toum.

Cette Z.E.S.N qui, jusqu'en Janvier 2013, faisait partie de Libreville, est désormais une composante du deuxième arrondissement de la commune de N'toum suite à l'ordonnance n°7/2013 du 21 Février 2013 portant suppression du district d'Ikoy-Tsini et extension du périmètre de la commune de N'toum57(*). On peut y avoir accès par la route nationale 1, par la voie ferroviaire qui traverse la zone et par la voie fluviale par Ikoy-Komo. Celle-ci est reliée par la route nationale (RN1) à 12 Km de la Z.E.S.N, par la voie ferroviaire passant dans la zone à 14 Km et à moins de 1 Km de l'Ikoy-Komo par la voie fluviale. Elle est limitée à l'Ouest par Bikélé et à l'Est par Nkoltang au sud par Owendo et au nord par Essassa et N'Kok. Cette zone, par sa morphologie, constitue le bassin versant de l'une des rivières les plus importantes du pays, la Mbé qui draine une surface de 1800 Km2.  

La situation de cette Z.E.S.N présente des particularités, liée non seulement à sa multiplicité d'activités qui se juxtaposent (industrie, commerce, résidence) et la transformation locale des matières premières tels que le bois, le fer, le manganèse. De même, les nombreux points d`accès et de sortie et à sa proximité à l'agglomération de Libreville sont aussi un gros avantage pour ce projet. En dehors de la superficie actuelle, l'espace avoisinant la zone économique spéciale offre une grande zone d'extension au Nord et au Sud ; et ces ouvertures deviennent une préoccupation face à l'aménagement de la Z.E.S.N. Une viabilisation de ces espaces environnants est souhaitable.

II- Aspects humains de la zone d'étude

II- 1 : La population des villages concernés par le projet

Cet espace géographique présente une forte concentration humaine (plus de 2000 habitants)58(*) de différente nationalité depuis quelques années, due à l'activité d'exploitation forestière qui prévalait dans cette zone. Le village N'Kok et ses environs regroupent une pluralité ethnique comme nous pouvons l'observer dans le tableau qui suit (tableau 1, p.29).

Tableau 4 : Aperçu de la population des villages concernés par le projet N'Kok par nationalité

 

Valeur absolue

Pourcentage

Gabonais

36

72%

Étrangers

14

28%

Total

50

100%

Conception :Suzana Moussongou Ibrahim Kumba données d'enquête de terrain mars 2014

Tableau 2 : Aperçu du type de populations concernées par le projet

Nationaux

Ethnies

Effectifs

Non- nationaux

Nationalités

Effectifs

Gabonais

Fang

10

Etrangers

Burkinabé

2

Punu

4

Ghanéen

2

Nzébi

3

Malien

2

Pouvi

3

Malais

2

Sango

3

Béninois

1

Mvoungou

3

Camerounais

1

Tsogo

2

Nigérian

1

Akélé

2

Congolais

1

Guishire

2

Equato-Guinéen

1

N'komi

2

Tchadien

1

Sékiani

2

Français

1

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, données d'enquête de terrain, mars 2014

Sur un effectif de 50 personnes interrogées, nous avons 36 gabonais pour 14 étrangers, cela voudrait dire qu'il y a plus de nationaux dans ces villages que d'expatriés. Dans ces 36 nationaux, nous avons dénombré plusieurs ethnies, les Fang (10), les Punu (4); les Nzébi (3), les Pouvi (3), les Sango (3), les Tsogo (2), les Akélé (2), les Mvougou (3), les Guishire (2), les N'komi (2), les Sékiani (2). Pour les étrangers nous avons dénombré à peu près 11 nationalités (différentes), sur les 14 personnes interrogées nous avons énuméré : Burkinabé (2), Béninois (1), Ghanéens (2), Maliens (2), Camerounais (1),  Nigérian (1), Congolais (1), Equato-guinéen, (1), Tchadiens (1), Français (1), Malais (2) pour ne citer que ceux-ci qui participent à l'activité dans cette région.

À l'origine, les populations autochtones sont des Fangs, qui migrèrent vers l'Estuaire du Komo Mondah en provenance du Woleu-Ntem dans le département du Haut-Komo. Les autres groupes sont les Punu, les Nzébi, les Tsogo, les Sango venus de la Ngounié et de la Nyanga au Sud du Gabon. Les autres ethnies quant à elles, proviennent des autres localités du pays. Ce flux migratoire de l'intérieur du pays vers l'Estuaire est observé dès la moitié du XXème siècle, par la fuite des conflits tribaux observés dans l'ensemble du pays, de même que l'activité forestière qui prédominait dans cette partie de la région.

Après le recensement du Ministère de la Planification en 199359(*), la population de la zone d'étude était estimée à 3716 habitants. Il faut spécifier que le recensement de 200360(*) avait déclaré 4836 habitants dans cette zone d'étude. Nous espérons qu'avec la livraison complète du chantier qu'une augmentation de la population des villages Essassa, N'Kok, Nkoltang est possible. Car ce projet devrait attirer un grand nombre de personnes.

Toutefois, il est à signaler, que chaque village environnant la zone de N'Kok est une unité clanique, car l'extension s'est faite par nomination entre le fondateur du village et ses homologues venus du Sud du pays. Ce qui revient à dire que le clan fondateur du village est celui qui domine le reste. Actuellement, avec les problèmes fonciers que rencontrent les populations librevilloises, une autre forme d'accaparation est très mise en valeur c'est l'achat de parcelles61(*) par les populations non autochtones, venues de tout le pays, mais aussi des non nationaux qui s'y mêlent. Il faut remarquer que ces populations, pour la plupart, sont installées le long de la route nationale (RN1).

II-2 Catégorie socio professionnelle

La catégorie socio-professionnelle (CSP) est un concept, un outil de l'INSEE permettant de classer les individus en fonction de leur revenu, donc selon leur position sociale.

Ainsi dit, La population du village N'Kok et ses environs que nous étudions ici, est un ensemble d'individus appartenant à différentes catégories socioprofessionnelles. En effet, l'habitat linéaire est caractéristique de ces villages. La forme du bâti témoigne en partie de la catégorie de personnes qui y demeure. Ces populations rurales sont demeurées inactives après la fermeture des sociétés d'exploitation forestières qui se sont succédées. Il y a eu U.C.A.F (Union des Compagnies Africaines Forestières vers les années 1938), la C.F.G (Compagnie Forestière Gabonaise), SI.BO.GA (Société Industrielle de Bois du Gabon) pour ne citer que celles-ci62(*). Cette population, dont le nombre varie autour de 4836 habitants, est repartie sur l'ensemble des villages et comprend les cadres supérieurs, les cadres moyens et les ouvriers. Malgré la distance qui sépare N'Kok de Libreville, et bien qu'étant un village, toutes ces catégories cohabitent, faisant l'originalité de cette région. Certes le standing n'est pas le même, mais la quête d'un lopin de terre a effacé la notion de distance, l'essentiel étant d'avoir une terre sur laquelle on peut bâtir ou avoirun logement à bon prix.

Ainsi dans le tableau suivant, nous avons retenu un échantillon de 50 ménages pour notre enquête (tableau n°3, p.32).

Tableau 3 : Catégorie socio-professionnelle d'une frange de la population du village N'Kok et ses environs

Interlocuteurs

 

Cadre supérieur

 

Cadre moyen

Groupe social (agriculteurs, éleveurs, cultivateurs, chômeurs, les non qualifiés)

Total

Effectifs

 

5

 

12

 

33

50

Pourcentages

 

10%

 

24%

 

66%

100%

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba données d'enquête de terrain mars 2014.

L'échantillonnage que nous avons réalisé auprès de la population du village N'Kok a relevé que cette population péri-urbaine63(*) est encore rurale car, elle demeure en majorité paysanne, ouvrière et inactive. Sur les 50 ménages interrogés dans cette zone 66% de la population est encore rurale et vit de façon indécente puisqu'elle a du mal à se loger et à se nourrir. Les cadres supérieurs et moyens se partagent les 34% restant avec une nette domination des cadres moyens qui représentent 24% contre 10% pour les cadres supérieurs.

Conclusion partielle :

Dans cette première partie de notre travail, il était question de présenter notre lieu de stage et les conditions dans lesquelles nous l'avons passé. Au-delà de quelques difficultés, il faut dire que ce moment a été d'un apport particulier pour la réalisation de la présente étude, en ce sens qu'il nous a permis d'allier théories académiques et pratiques professionnelles. Parlant de la zone d'étude, on peut retenir que le village N'Kok est un espace géographique bien choisi pour abriter le projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Dans la mesure où les voies de communication reliant ce site favorisent la proximité par rapport à l'agglomération de Libreville. Mais aussi, de créer un nouvel espace urbain qui va s'opposer à l'étalement de l'assiette spatiale.Il faut également retenir que cet ancien site forestier a joué un rôle non négligeable dans la création des richesses économiques du Gabon à partir des années 1930, qui comme toute société génératrice d'emplois, avait attiré plusieurs personnes, notamment les Fang autochtones de cette partie de la région de l'Estuaire, et d'autres ethnies en provenance de l'intérieur du pays ainsi que des expatriés. Aussi, la configuration territoriale( c'est un arrangement des principaux éléments géographiques de l'espace(villes, voies de communication, plaines et montagnes) de la ZESN laisse apparaître un tracé général du type de personnes que l'on rencontre dans cette péri-urbaine (c'esttout ce qui est autour de la ville, et en réalité fait partie de la ville par les activités et les modes de vies des habitants ; c'est aussi tout l'espace d'urbanisation nouvelle par lotissement et constructions individuelles même au prix du mitage et, selon les auteurs avec ou sans les plus anciennes banlieues intermédiaires).

Toutefois, on peut s'interroger sur l'état d'avancement du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok.

Deuxièmepartie : Bilan et perspectives du projet d'aménagement de la Zone Économique Spéciale de N'Kok (Z.E.S.N)

La Zone Economique Spéciale de N'Kok est un projet d'envergure nationale et internationale ayant retenu l'attention du gouvernement gabonais dans la perspective du développement de l'industrie, de la valorisation de nos ressources naturelles et la création d'emplois. Ainsi, parait-il nécessaire, dans ce premier chapitre, de dresser un bilan à mi-parcours des différents aménagements à réaliser pour la première phase du projet. Cette première étape permet d'apprécier le niveau de réalisation et les difficultés rencontrées dans cette phase du projet. Dans le second chapitre, il s'agira de proposer un aménagement adéquat qui tiendra compte des phases du projet en intégrant le milieu dans lequel il est implanté, ainsi que le volet environnemental.

Chapitre III : Bilan partiel du projet de la première phase

La volonté d'aménager réside dans la mise en forme de toutes les conditions nécessaires à la conception et à la réalisation des paysages et formes urbaines qu'elles soient de l'ordre des infrastructures (aménagement des sols, des espaces vert, organisation et gestion des paysages créés par l'homme) ou des superstructures (organisation spatiale de tout ce qui est bâti). À cet effet, l'aménagement se définit comme l'ensemble d'actions concertées visant à disposer avec ordre les habitants, les activités, les constructions, les équipements et les moyens de communication sur l'étendue d'un territoire64(*). Ici, il est question dans ce chapitre de dresser un bilan partiel, du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale; de voir le degré d'avancement des travaux qui sont réalisés, ceux encours et ceux qui restent à faire ; aussi par les illustrations nous verrons comment cette zone était avant ce projet.

I. Les différents aménagements prévus dans la phase 1 de la Z.E.S.N.

L'idée de construire une Zone Economique Spéciale au village N'Kok relève de la dynamique du gouvernement dans le but de développer les activités de transformation du bois. Cette zone se subdivise en trois phases d'aménagement à savoir, la première phase qui est déjà réalisée comporte les aménagements industriels, commerciaux et résidentiels. Pour les phases 2 et 3 de la Zone Economique Spéciale de N'Kok qui seront uniquement réservées à l'activité industrielle, nous n'avons pas pu obtenir des plans d'aménagement pour des raisons de confidentialité de la part de l'entreprise Olam (tableau n°4, p.37).

Tableau 4 : Synthèse de toutes les infrastructures qui doivent être réalisées dans la Z.E.S.N.

Les réalisations prévues dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Zone Industrielle

Zone Commerciale

Zone Résidentielle

Parc à bois

Hôtels

Salle de conférence

Scierie

Restaurants

Immeubles

Usine ferro-manganèse

Centres commerciales

Logements, dortoirs, appartements

Industrie de papeterie

Gare ferroviaire

Maisons des hôtes

Usine de contre plaquée

Hélicopode

Guichet unique

Usine de transformation de bois

Terminal de conteneurs

Bureaux

Usine de fabrication des meubles de bureau et de bâtiments

Stations-services

Poste de gendarmerie

Industrie de plastique

SGS

Caserne sapeurs-pompiers

Usine de séchage de bois

BGFI

Centre de formation

Usine de fabrication de blocs de béton pour maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction

Equipement des réseaux et des télécommunications

Centre médical

Usine de fabrication des barres de fer

ECOBANK

Salle de jeux

Usine de recyclage des matériaux non ferreux

BICIG

Eclairage public

Usine de traitement des eaux usées

Poste

Parc de loisirs

Centrale électrique

ASSINCO

Ronds-points

Assemblage des appareils électriques

Maison de l'équipement géant

Espaces de détente

B.T.P

CECA GADIS

Monuments

Adduction d'eau

Prix Imports

Ecoles

 

Pétro Gabon

Espaces verts

 

Alliance

 
 

Quai

 
 

Gabon Meca

 

Source :Olam Gabon 2014

Le tableau ci-dessus présente les différentes réalisations attendues au sein de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Celles-ci concernent plusieurs secteurs d'activités. Il s'agit de la zone industrielle(bois, fer, manganèse, BTP...), de la zone commerciale (Banque, commerce,...) et de la zone résidentielle (logement, bureaux,...). Toutes ces réalisations visent à créer un cadre de vie équilibré, et mettre ensemble toutes les commodités indispensables au fonctionnement de ladite zone.

I-1 : Première phase d'aménagement

Plusieurs pays ont dynamisé leur économie à travers la création des Zones Economiques Spéciales. À l'instar de la Chine, Singapour et la Russie, le Gabon a décidé de lancer le projet de création des Zones Economiques Spéciales dans la plupart des provinces du pays. Celle qui a attiré notre attention est la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Une première Zone économique spéciale d'Afrique centrale et de l'Ouest qui devrait accueillir près de 62 entreprises et le coût global des travaux est évaluée à près de 250 milliards de francs pour la réalisation de cette zone et devrait attirer près de 9000 emplois directs65(*).

Le site était considéré comme une zone rurale marquée par la dépendance à l'activité agricole et l'exploitation forestière (coupe familiale), ceci pour combler les besoins de la population locale. Après présentation du projet aux autorités locales et des entretiens avec les chefs de village et les populations concernées, ce dernier a nécessité le déguerpissement et l'expropriation des populations vivant sur le site et ses alentours. D'autres incidences relatives à ce projet ont été relevé : nous pouvons citer la destruction des champs, de la forêt qui procurait des plantes médicinales, la fermeture des campements, des zones de chasses et de pêches, des temples d'initiation.Cette population a, après indemnisation, quitté cette zone à contre coeur pour la plupart, car ne pouvant lutter avec les décisions du gouvernement66(*). Du point de vue sociologique et anthropologique, les populations qui ont été déguerpi avaient bâti un espace social qu'elles contrôlaient et surtout étaient en étroite collaboration avec les génies de cette forêt qui leur demande de se reconstruire mentalement et socialement.

La zone qui fait l'objet de l'étude occupe une superficie de 1126 hectares et se subdivise en trois phases. Avant la première phase d'aménagement, il y a d'abord eu le terrassement qui visait la mise en place des pistes d'accès au site, des pistes internes, de la base vie,  le déforestage et la mise à niveau du terrain devant accueillir les infrastructures de tous genres. Ce site présentait peu d'espace bâti, mais les plantations étaient nombreuses. C'est ainsi que la société Olam, en partenariat avec l'Etat gabonais se sont arrangés pour établir les démarches afin de dédommager les populations autochtones de cette zone touchées par le projet d'aménagement. Vu qu'une étude en partenariat avec le Ministère de l'Agriculture, le Ministère de l'Urbanisme et du Cadastre a été effectuée afin de recenser et faire une évaluation financière des plantations, et identifier tous les propriétaires afin qu'une indemnisation leur soit allouée pour compenser les pertes subies par l'activité agricole (images 1, 2 et 3, p.39, 40 et 41).  

Image 2 : La Zone Economique Spéciale de N'Kok avant sa phase de chantier

Image 2 : Prise de vue aérienne de la zone économique spéciale de N'Kok après viabilisation

Source : Gabon advance, Zone Economique Spéciale du Gabon, N'Kok, février 2013

De manière générale, la première phase du projet d'aménagement était de mettre en place une zone dont les travaux devraient s'exécuter en trois étapes. La première étape, consacrée à la délimitation du site, aux travaux de terrassement et à la viabilisation de l'espace. À notre passage sur le site, nous avons pu constater que cette étape est terminée. Le site de la première phase du projet se limite à l'espace qui est actuellement mis en valeur. Celui-ci fait l'objet d'une opération de piquetage dont la finalité est le bornage. C'est un bornage à deux volets, c'est-à-dire l'un matérialisé par des poteaux en béton, et l'autre avec des piquets pour la réalisation de levé du terrain naturel. Après cela, les travaux de terrassement ont été effectués. Au regard de l'état accidenté du site, plusieurs opérations de remblais et de déblais ont été indispensables pour l'acquisition des plates-formes et bien d'autres ouvrages. Pour cela, il y a eu recours à des déblais ordinaires et ceux rocheux. Ensuite, il y a eu le remblai qui, en réalité est une technique permettant le déplacement des masses de terre rapportée pour niveler ou élever des parties basses des pentes ou de compenser les vides de terrain. Donc les terrains bas ont été alors compensés et élevés, de même que les zones drainées par les cours d'eaux et ceux qui sont inondables. Ce remblai a apportédes modifications en stabilisant le sol.

Terrassement de la zone Industrielle de N'Kok

Engin de terrassement teterrassement

Talus

Image 3: Exemple de terrassement du projet N'Kok

Engin de terrassement

Tas de terre

Camion chargé de terre

Source : Economie : Le Moteur de la croissance Gabon. Automne 2011.

Pour ce qui est de la viabilisation, elle concerne les travaux d'aménagement et consiste à rendre un site praticable. C'est ce qui s'est fait dans notre zone d'étude.

Dans cette phase, il s'agissait de l'aménagement d'une zone industrielle, commerciale et résidentielle, le tout sur 456 hectares. Mais, avant cette mise en valeur de l'espace en Août 2010, cette zone accueillait une importante emprise des activités villageoises : chasse, pêche, cueillette, plantations, etc.  C'était aussi le site d'anciens villages et des sites culturels (reliques, initiations, etc.) ; une zone d'approvisionnement en eau de source naturel, etc.

En effet, dans la première phase nous avons l'aménagement de la zone industrielle, qui doit accueillir plusieurs investisseurs dans le domaine des mines, du BTP, du bois, etc. D'autres activités sont attendues, notamment ; scierie, usine d'assemblage des appareils électroniques, usine des maisons préfabriquées, usine de contre-plaqué, usine de papeterie...

Ensuite, l'aménagement de la zone commerciale (commerces et services) abritera les entreprises de services tels que les Banques (BGFI, BICIG, EcoBank), la Poste, Assurance (Alliance, Assinco), Sécurité (SGS), Magasins (Prix Import, CECAGADIS, Gabon Méca), Stations-Services (Pétro-Gabon), Maison géant de l'équipement, Hôtels, Restaurants, marchés.

Puis, l'aménagement de la zone résidentielle qui comportera à son sein des écoles, des parcs, un centre médical, des maisons d'habitation (moyen et haut standing), des dortoirs, des immeubles, des appartements (photo n°1).

Photo 7: Exemple de maison témoin sociale à construire dans la ZESN

Cliché :Suzana Moussongou Ibrahim Kumba,28 janvier 2014.

Cette maison témoin montre la qualité de l'habitat qui se fait dans la zone économique, les personnes qui viendront trouveront du confort comme si elles se trouvaient en centre urbain de Libreville. Cette zone pourrait devenir Libreville2 plus tard comme le rappelait le Chef de l'Etat lors du discours d'inauguration de la Zone Economique Spéciale de N'Kok en septembre 2011.

I-2 : Les autres phases d'aménagement

S'agissant des autres phases, c'est-à-dire la deuxième et la troisième phase de ce projet d'aménagement, elles vont couvrir une superficie de 670 hectares et concerneront seulement le domaine industriel. Pour des raisons de confidentialité, nous n'avons pas pu avoir les plans d'aménagement de ces deux phases (carte n°3).

Carte 7: Localisation des trois phases du projet de N'Kok

Cette carte nous présente les différentes phases d'aménagement prévues à la Zone Economique Spéciale de N'kok. Il a été question dans la première phase du projet d'aménager les zones industrielles, commerciales et résidentielles sur une superficie de 456 hectares. De façon globale, tous les projets prévus pour la première phase de la ZESN ont fait l'objet d'une attribution à différents investisseurs. Mais, les réalisations laissent paraître des lenteurs au niveau de la construction des infrastructures prévus. Pour ce qui est de la zone résidentielle, nous pouvons constater que les résidences sont en constructions. Présentement, certaines d'entre elles sont déjà terminées, tandis que d'autres sont en chantier. Quant à la zone commerciale, les travaux de réalisation d'infrastructures y relatives ne sont pas encore lancés. Nous avons juste les pancartes qui indiquent la zone réservée à l'implantation des commerces et des services. La zone industrielle connait des avancées avec la construction des usines des blocs de béton pour les maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction, de fabrication des barres de fer à partir des matériaux recyclés, de séchage de bois, etc. Cependant, d'autres usines restent à construire. Les travaux d'aménagement des 2èmes et 3èmes phase, n'ont pas encore été lancés. Cesphases couvriront une superficie de 670 hectares et seront exclusivement consacrées à l'activité industrielle. Pour des raisons de confidentialité, les responsables du projet (Olam) ne nous ont pas fourni les plans d'aménagement pour ces deux zones.

II : Niveau de réalisation d'infrastructures et difficultés liées au projet.

II-1 : Infrastructures réalisées et en cours de réalisation

Le bilan partiel du projet d'aménagement de la Z.E.S.N nous a amené à recenser les infrastructures déjà réalisées ou en cours de réalisation.

Le projet d'aménagement de N'Kok comprend une route bitumée d'environ 15Km à travers la zone67(*), un hélicopode pour faire atterrir les hélicoptères dans la zone, la voie ferroviaire qui sera déviée par une station dans le site et un quai qui la reliera au port d'Owendo. Ces travaux s'achèveront en 2016 conformément au calendrier présenté par l'organe de gestion Gabon Special Economic Zone SA (photo 2).

Photo 8: Vue d'une voie de communication de la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Cliché : SuzanaMoussongou Ibrahim Kumba. 28 janvier 2014

La photographie ci-dessus représente unedes nombreuses voies de communication réalisée dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Il s'agit de la deuxième entrée de la Zone Economique Spéciale qui mène à la zone résidentielle. Celle-ci vient porter à la hausse le nombre d'infrastructures réalisées et rendre palpable la matérialisation des travaux.

S'agissant des infrastructures d'énergie, comme l'adduction d'eau et l'électrification, les ouvriers de cette zone s'attèlent à la mise en place de ces infrastructures par des travaux de forage réalisés par la société Géofor en construisant des canalisations d'eau. Deux énormes cuves d'une capacité respective de 5millions et d'un million de litres d'eau par jour sont déjà réalisées. De même, une unité de traitement des eaux usées est en phase d'achèvement. Pour certains responsables, avec qui nous nous sommes entretenus, ces réservoirs couvriront largement les besoins en eau des entreprises et des usines qui exerceront dans ce site.

L'électrification est l'un des facteurs important de la vie d'une Zone Economique Spéciale. Car, aujourd'hui,aucun commerce ou aucune industrie ne fonctionne sans électricité. L'implantation de la principale station d'électricité est déjà effective, elle est alimentée depuis la centrale électrique d'Alénakiri par l'entreprise Télémania et redistribue déjà le courant dans toute la zone. Hormis cela, il y a aussi soixante-un (61) poteaux électriques placés et des lampadaires fonctionnels. Il faut retenir que cinq (5) générateurs électriques d'une capacité de 1,6 Mégawatt sont déjà réquisitionnés pour servir de relais68(*) de même qu'un équipement de réseaux et de télécommunications.

Aussi avons-nous un guichet unique qui abritera plusieurs départements administratifs pour l'accomplissement de l'ensemble des formalités et démarches administratives relatives à l'implantation et l'exploitation des investissements dans cette zone. Il y a une caserne de gendarmerie, une caserne de sapeurs-pompiers qui sont déjà pleinement terminés69(*). Aussi, une station-service gérée par Pétro Gabon, de plus  les maisons des hôtes qui reçoivent déjà les investisseurs et les visiteurs venant de Libreville et des pays étrangers, la salle de conférence, usine de fabrication des maisons préfabriquées, usine de transformation de bois, usine de séchage de bois, usine de paquetage, usine de papeterie, usine de scierie, des logements (des maisons témoins, des cités et des dortoirs visibles et encours de finissions) (photo n°3).

Photo 9 :Usine de fabrication des blocs de béton pour les maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction

Cliché : SuzanaMoussongou Ibrahim Kumba, 28 janvier 2014

Cette usine révèle la matérialisation du projet dans la zone de N'kok.

En plus, des monuments installés au niveau des ronds-points marquant les moments forts du pays ; il s'agit de celui des trois présidents que nous avons eu depuis l'indépendance du pays, et d'autre montrant certains rites folkloriques du pays (photo n°4).

Photo 10: le monument historique des trois présidents du Gabon

Cliché : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, 28 janvier 2014

Comme on peut le voir, ces trois présidents sont les figures importantes de la politique gabonaise. Il s'agit notamment du feu président Léon Mba Minko, feu Omar Bongo Ondimba et l'actuel président Ali Bongo Ondimba.

Ce monument n'est pas le seul présent dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok, plusieurs autres y sont implantés à chaque rond-point de la zone et font la beauté de ce site.

Tableau 5: Des infrastructures en cours de réalisation et déjà réalisées dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Des infrastructures en cours de réalisation dans la Z.E.S.N

Gare ferroviaire

Hélicopode

Quai

Usine de contre-plaquée

Source :Olam Gabon, 2014

Ce tableau ci-dessus, présente les différentes infrastructures qui sont en cours de réalisation. Cette liste qui n'est pas exhaustive, est le reflet des informations que nous avons reçu lors de notre passage à la Zone Economique Spéciale de N'Kok en Janvier 2014. D'autres travaux ont certainement été lancés après notre visite sur le site, la difficulté à obtenir une autre autorisation ne nous permet pas d'actualiser ces données (photo n°5).

Photo 11 : L'exemple du Quai en construction

Cliché : SuzanaMoussongou Ibrahim Kumba, 28 janvier 2014

Nous pouvons apercevoir dans cette photographie les travaux de construction du quai. Lors de notre passage, les travaux consistaient pour l'essentiel au remblai de la zone où devrait s'implanter le port. Un mur de soutien y est déjà construit. A l'heure actuelle, les travaux ont certainement évolué (tableau n°5, p.46).

Tableau 5:Des infrastructures déjà réalisées dans la Z.E.S.N

Des infrastructures déjà réalisées dans la Z.E.S.N

Conduite d'eau, forage, électrification

Usine de fabrication des blocs de béton pour les maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction

Canalisation d'eau

Usine de fabrication des barres de fer, à partir des matériaux recyclés

Unité des traitements des eaux usées

Usine de séchage de bois

Centrale électrique

Usine de fabrication des meubles de bureau et de bâtiment

Eclairage public

Usine de recyclage des matériaux non ferreux

Guichet unique

Usine de transformation de bois

Poste de Gendarmerie

Usine de paquetage

Caserne sapeur-pompier

Usine de papeterie

Station-service

Usine de scierie

Maison des hôtes

Routes

Salle de conférence

Parc à bois

Logements et dortoirs

Espaces verts

Equipement et réseaux de télécommunication

Ronds-points

Monuments

Péage

Source :Olam Gabon, 2014

Ce tableau montre les infrastructures réalisées dans la première phase du projet d'aménagement de N'Kok. Nous pouvons apprécier les avancées dudit projet à travers ces réalisations. Ces constructions touchent presque tous les domaines des services qui doivent être implantés. Certaines sont déjà opérationnelles tandis que d'autres attendent d'être inaugurés. Toutefois, de nombreux projets attendent le lancement des travaux.

II-2 : Constructions non entamées

Malgré les différents aménagements cités plus haut, il y a ceux qui ne sont pas encore réalisés, bien que les investisseurs aient déjà donné leur aval par les prises des parcelles en y mettant les pancartes pour spécifier leur implantation dans la zone.

Pour ces constructions nous pourrons les citer dans ce tableau qui suit:

Tableau 6:Constructions non entamées de la première phase de la Z.E.S.N

Constructions non entamées dans la première phase de la Z.E.S.N

Hôtels

BTP

Restaurants

Electronique (Assemblage des appareils électriques)

Centre de formation

Sécurité (SGS)

Ecole

Cecagadis, Prix import), Gabon Méca

Salles de jeux

Centre médical

Banques (BGFI, ECOBANK, BICIG)

Immeubles

La poste

Espaces détentes

Centre culturel

Industrie (plastique)

Assurances (Assinco, Alliance, etc.)

Terminal à conteneurs

Parking camions

 

Source :Olam Gabon, 2014

Les réalisations non entamées dans ce projet d'aménagement de N'Kok sont nombreuses comme l'indique le tableau ci-dessus. Plusieurs domaines sont concernés et les raisons du non démarrage des travaux résident pour la plupart sur la disponibilité des financements de la part des investisseurs.

Photo 12: Espace de détente non aménagé

Cliché : SuzanaMoussongou Ibrahim Kumba, 28 janvier 2014 

Cette espace de détente serait une esplanade où toute personne, de passage dans la zone économique, pourrait venir passer un moment de tranquillité.

II-3 : Les facteurs contraignants de l'aboutissement de la première phase du projet.

Malgré son statut de Zone Economique Spéciale, les travaux de ce projet d'aménagement ne vont pas bon train,car de nombreux facteurs contraignants sont à l'origine du ralentissement des travaux de la première phase dudit projet. Hormis la livraison des bureaux administratifs et sociaux, de même que le bitumage des voies de circulation des deux entrées principales c'est-à-dire l'entrée de la zone résidentielle que l'on peut qualifier de première entrée de la ZESN et la principale au grand portail, c'est-à-dire l'entrée menant à la zone industrielle et au site. Le guichet unique est fini, mais il reste seulement son inauguration. Ensuite les pancartes précisent bien qu'il y a des espaces réservés par certains opérateurs économiques et entreprises mais aucun n'a érigé officiellement son siège. Le groupe Abhijeet qui dispose de la plus grande parcelle (40 hectares) et avait annoncé le lancement des travaux de l'usine ferromanganèse il y a près de deux ans n'a encore rien fait. Cela démontre à suffisance que le projet tâtonne un temps soit peu70(*). On observe par conséquence que les délais de livraison ne sont pas respectés, le projet n'avance pas comme prévu, ce qui retarde le lancement des deux autres phases.

En effet, les difficultés auxquelles sont confrontés Olam international sur le terrain sont de types hétérogènes. Il faut retenir que tout ce qui est aménagement (terrassement, viabilisation...) dans cette zone concerne Olam.

- Sur le plan culturel, on a la réticence des populations locales à quitter cette zone, il a fallu une concertation avec les deux partenaires (Olam et l'État) qui, malgré eux, ont accepté certaines cérémonies culturelles pour que les travaux avancent.

-Sur le plan humain, les travaux de terrassement de cette zone avaient débuté avec 500 ouvriers qui travaillaient 5 jours sur 7. Or, l'effectif des ouvriers attendu était estimé à 1200. Ce qui représente un important déficit en main d'oeuvre et par ailleurs une contrainte à l'avancement des travaux.

-Sur le plan logistique, l'offre s'est avérée insuffisante sur le terrain  au vu de la grandeur des travaux, car les entreprises locales ne disposaient pas d'une quantité de matériel importante pour l'exécution des travaux. Dans ce cas de figure, il faut commander à l'extérieur du pays, sans oublier le retard dans la livraison et la douane. Le lancement de plusieurs chantiers à la fois, n'a pas milité pour l'avancement des travaux d'aménagement de la zone de N'Kok. C'est ainsi que les travaux de la Can 2012 ont participé, un temps soit peu, au ralentissement des travaux de ladite zone, car le matériel utilisé était le même, il a donc fallu privilégier les travaux de la Can au profit de la Z.E.S.N pendant cette période71(*). Deux ans après la Can 2012, la situation a évolué ; mais pas comme souhaité. Car, la première phase qui devait être livrée en 2013, ne l'était pas jusqu'à notre passage sur le terrain en Janvier 2014.

Les problèmes de logistique ne sont pas les seules causes du retard observé dans la réalisation des travaux de la ZESN.

-Sur le plan climatique,la pluviométrie a rendu difficile l'avancement des travaux, et a induit un coût financier lourd ; car, quand il pleut, les activités sont interrompues et comme les engins qui sont sur le chantier sont loués journalièrement c'est donc une perte considérable d'argent pour l'entreprise.

-Sur le plan organisationnel, le non-respect des contrats par certains sous-traitants, qui ont eu des avances sur démarrage des travaux, a fortement perturbé l'avancement de ceux-ci.  

Voici en quelque sorte, les contraintes non négligeables qui ont perturbé l'exécution des travaux de la première phase de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Toutefois, il serait souhaitable que les autorités en charge de ladite zone trouvent des solutions idoines afin d'amener le projet jusqu'à son terme, malgré les difficultés rencontrées depuis le début des travaux. Notre souci est de voir ce projet éclore positivement et dynamiser notre économie afin de la rendre compétitive tant dans la sous-région que hors du continent.

Chapitre : IV- Analyse prospective du projet d'aménagement de la Z.E.S.N

Ce chapitre est subdivisé en deux parties essentielles : l'appréciation du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, et les perspectives de ce projet.

I- Appréciation du projet de la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Nous allons apprécier le projet par rapport aux différents aménagements prévus dans cette zone, mais aussi à travers les institutions qui y seront implantées.

Rappelons d'abord que cet aménagement de N'Kok a déjà des réalisations, mais pour ce qui est des travaux en cours nous pouvons citer: le parc à bois, la station de séchage, le traitement des eaux usées, le quai, les cités.

I-1 Agencement du projet à réaliser sur le site

Dans l'ensemble, le plan des aménagements prévus sur la zone présente un agencement qui respecte les normes de cohabitation entre différents secteurs ; c'est-à-dire que la répartition spatiale a été faite pour qu'aucun secteur ne soit une menace pour un autre. À titre d'exemple, la zone résidentielle ne doit pas être proche de la zone industrielle qui utilise un outillage et des produits qui peuvent menacer la stabilité des riverains. En revanche, elle peut être proche de la zone commerciale.

Les normes d'urbanisme y sont également respectées72(*).Nous avons donc un espace, des réalisations définies, un équilibre spatial respecté et des réseaux et voiries divers.

L'impact socio-économique n'est pas en reste dans la zone de N'kok avec l'implantation du projet. En effet, la première phase des travaux a eu un impact notable sur le dynamisme économique de la région. Le premier impact est la réduction du chômage. Avec la création d'emplois suite à la demande que créés les travaux, le projet va absorber une part importante de la population locale et même venues d'ailleurs.Bien qu'étant à durée déterminée, elle a créé de l'activité un temps soit peu, un flux financier assez important dans les villages, l'augmentation du pouvoir d'achat et le développement des activités connexes telles la restauration, le commerce, etc. Pour cette phase de travaux, nous avons dénombré un total de 800 employés73(*).

I-2 -Impact du projet dans la structuration de l'espace environnant

Il est question de l'impact à court, moyen et long terme du projet sur l'espace étudié et avoisinant.

Pour ce qui est de l'impact à court terme par exemple, les villages74(*) touchés par le projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok ont bénéficié des travaux à hauteur de 986 millions de FCFA dans le domaine de l'action sociale entre les années 2012-2013 de la part d'Olam. En témoigne, l'installation de 1500 lampadaires ou de plusieurs centaines de pompes hydrauliques, et même encore la distribution de 5000 kits scolaires. Au-delà de l'aspect financier, Olam offre, autant qu'elle peut, une aide sur l'activité agricole qui est pratiquée par les populations de cette région75(*). La réalisation de la première phase d'aménagement du projet de N'Kok projette la construction d'une route entre la voie ferroviaire et la voie fluviale, qui partira de la zone économique vers le port d'Owendo. Celle-ci aura sans aucun doute des effets négatifs sur l'environnement, notamment la destruction de la mangrove puisque celle-ci fixe le sol, la protège contre l'érosion, mais elle est aussi un lieu de production pour les espèces aquatiques, mieux encore, la mangrove représente un espace de loisir pour les oiseaux. Ce qui concerne la pollution, il est fort à parier que si des mesures ne sont pas prises, ni respectées à temps, la dégradation de la mangrove affectera de facto la dégradation de l'environnement ; ce qui serait un facteur de risque favorisant l'érosion et les inondations. La population vivant dans cette zone sera déguerpie, sans compter que leurs activités agricoles seront détruites par ce nouveau projet d'aménagement routier.

Dans un autre cadre, la mise en place du projet N'Kok a amené le gouvernement à initier le projet de construction des logements sociaux autour de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Ces logements répondront à la politique du gouvernement qui est de construire 5000 logements par an et vont résorber le problème de logement à Libreville. Ils vont surtout permettre de structurer l'espace d'une autre manière que celle qui est présentement en place et certainement impulser une dynamique collective qui sera adoptée par les riverains.

I-3 Limites du projet

Le projet de la Zone Economique Spéciale de N'Kok n'a pas pris en compte le milieu environnant. Cette non prise en compte environnementale fait ressortir un contraste entre les zones habitées par les populations de ces villages et le paysage qui se dessine au sein de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. Mieux encore, en dehors des aménagements qui entrent dans le projet, aucun autre ne concerne le milieu immédiat au projet.

Pis encore, c'est que le partenaire privé Olam n'a pas établi avec les populations riveraines un cahier de charges social comme c'est souvent le cas entre certains opérateurs et les populations. En effet, l'interlocuteur de la société privée était l'État et celui-ci n'a pas mis en avant les besoins de sa population, encore moins l'intérêt supérieur de la nation. C'est ainsi que les populations des environs du projet n'ont pas été intégrées.

Nous pouvons aussi relever l'absence d'une étude préalable du milieu dans la mise en oeuvre de ce projet. En outre, ni l'examen de la taille de population, ni l'identification des catégories socio-professionnelles, encore moins les besoins de celle-ci n'ont été recensés avant la matérialisation du projet. Or, nous savons que tout projet d'aménagement doit tenir compte d'une sérieuse étude de tous les éléments qui sont dans la zone à aménager et ses environs.

De même, le manque de coordination entre les services techniques de l'État que sont la Direction Générale de l'Aménagement du Territoire (D.G.A.T), qui conçoit les grands projets d'aménagement et qui est responsable de leur coordination, constitue une autre limite du projet de N'kok. Mieux encore, après la signature des actes entre l'État et la société Olam, les services techniques de l'État n'ont pas été associés à l'exécution des travaux ; ce qui ne permet pas d'assurer le contrôle indispensable.

La Direction Générale de l'urbanisme et des aménagements fonciers (D.G.U.A.F) est tout aussi absente dans la réalisation de ce projet vu son importance dans la structuration de l'espace. Le territoire étant celui de l'État, peu importe son attribution et son affectation, il est nécessaire que le gestionnaire du foncier ait une parfaite connaissance de l'usage de celui-ci. Cependant, sa mise à l'écart fausse la donne et ne permet pas une meilleure lisibilité de cet espace. Elle intervient sur les questions d'aménagement et d'urbanisme en codifiant et en identifiant les parcelles. Son rôle, est de prévenir l'aménagement comme mode de développement durable, pour des zones rurales entrant dans le processus de rurbanisation76(*)au Gabon. C'est aussi elle qu'incombe la délivrance des permis de lotir et de construire aux investisseurs qui souhaitent s'installer sur un territoire.

La Direction Générale de l'environnement (D.G.E) entame des études et des actions consacrées à la prévention des nuisances, à l'amélioration et à la conservation de l'environnement. C'est à elle que revient les contrôles des études d'impact sur l'environnement et la détermination puis l'application des dispositions en rapport avec la protection de l'environnement. Il est donc important qu'elle soit impliquée dans les débuts de tous travaux d'aménagement dans ce grand projet.

Enfin, l'Agence Nationale des Grands Travaux (A.N.G.T) doit s'occuper du suivi des travaux. Toutes ces administrations devraient travailler en parfaitesymbiose entre elles, et surtout, déléguer des techniciens sur le terrain pour le suivi direct des travaux et sa mise en valeur. Cependant, la réalité du terrain est loin d'être vraie dans ce projet. Une synergie s'impose donc dans ce vaste partenariat.

La lenteur administrative est l'une des faiblesses du projet, ce qui est aussi à l'origine du retard des travaux.Vu que toutes ces administrations citées supra ne sont pas encore réunies dans la même enseigne jusqu'à présent, et pourtant, un cadre a été prévu pour éviter ce genre de désagrément et faciliter les actes administratifs aux investisseurs désireux s'installer dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok. On peut avoir du matériel, des finances mais si on n'est pas en règles avec l'administration rien ne peut se faire. Si les problèmes fonciers s'y mêlent, la difficulté s'accentue. C'est une autre des limites de ce projet.

De plus, aux difficultés mentionnées plus haut, s'ajoute le non-respect des délais qui est lié au manque de matériel des entreprises chargés des travaux d'aménagement. Le fonctionnement de tout projet exige d'avoir tout le matériel nécessaire à l'exécution des travaux. Or, l'absence ou l'insuffisance du matériel fait appel à tout une logistique et donc parfois à des contre temps.

Nous ne pouvons en outre faire fi de la question des finances, car il faudrait faire la répartition de dépenses à tous les niveaux pour chaque tâche.

Somme toute, le problème de la ressource humaine est une préoccupation, car un tel projet nécessite une main d'oeuvre qualifiée et abondante répondant aux besoins des entreprises qui exécutent les travaux dans la Z.E.S.N.

II- Perspectives

II-1- Renforcement du partenariat entre Olam et l'État en matière d'aménagement

Le projet d'aménagement de la zone économique spéciale de N'Kok est une réalisation relative à la préparation de « l'après pétrole », dans le but de transformer sur place la matière première. Sa conception va désormais favoriser la mise en valeur des ressources naturelles du sol gabonais que sont le bois, les mines et même l'activité agricole, afin de dynamiser les revenus économiques du pays.

Au regard de ces objectifs assignés par la vision du gouvernement, il apparait claire que beaucoup reste à faire.

De même, les perspectives du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok revêtent-t-elle un aspect pluridimensionnel: d'une part, la contribution de l'État(les pouvoirs publics), en sa qualité de propriété de l'oeuvre et surtout en tant que politique d'aménagement du territoire national. D'autre part, celle d'Olam chargée de la viabilisation du site et du fonctionnement des infrastructures par le biais des investisseurs.

Du point de vue gouvernemental, si aujourd'hui la Zone Economique Spéciale de N'Kok a vu le jour, il n'en demeure pas moins qu'un réaménagement au sein de cette zone peut être redéfini.

À cet égard, pour que la Zone Economique Spéciale de N'Kok contribue au développement économique du pays et donc joue le rôle qui lui est assigné, celui «d'un hub d'affaire », des commodités à ce propos s'imposent :

-Impliquer les services techniques de l'État dans l'exécution des travaux des différentes phases d'aménagement du projet. C'est-à-dire faire participer toutes les administrations concernées par le projet dans l'élaboration et la mise en place des travaux. Ceci étant, lorsque les travaux sont menés par les entreprises en charge de la construction, ces administrations ont le devoir de commettre les représentants sur le terrain afin d'assurer le suivi des travaux dans la perspective, d'éviter ou de déduire d'éventuelles erreurs qui coûteraient chères aux deux parties l'État et Olam et respecter les clauses de départ.

- Favoriser la mise en place d'une véritable politique de promotion territoriale par les règles d'urbanisme. En effet, l'article 30 de la loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon stipule que « le permis de construire ne peut être accordé que si les constructions projetées sont conformes aux dispositions législatives et réglementaires concernant l'implantation des constructions, leur destination, leur nature, leur aspect extérieur, leur dimension et l'aménagement de leur abord, leur accessibilité; et si le demandeur s'engage à respecter les règles générales de la construction »77(*).

-Olam devrait donner un coup de main à l'État dans la viabilisation de ces espaces non aménagés, afin de mettre à disposition des lotissements qui pourront servir pour un développement harmonieux des superstructures au sein de la région de N'Kok, et pourquoi pas dans l'ensemble du pays.

Aujourd'hui, il apparait prioritaire que le projet d'aménagement de N'Kok soit une réalité et non un rêve. Résolument tourné vers l'émergence, le temps des « éléphants blanc » est révolu, il convient de décoloniser les mentalités pour une meilleure vision de l'avenir du pays. Il est indispensable présentement de penser au développement durable du pays tout en préservant le milieu naturel en limitant des effets dévastateurs surl'environnement. L'État se doit d'être attentif à ce qui se produit sur son sol et donc dans cette zone. C'est pourquoi, les services compétents tels ceux de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers, de la Direction Générale de l'Aménagement du Territoire, de la Direction Générale de l'Environnement et l'Agence Nationale des Grands Travaux doivent être impliquées, non pas seulement au niveau administratif, mais aussi sur l'exécution des travaux dans la Z.E.S.N ; si l'État veut avoir un développement qui ne souffre d'aucune ambiguïté.

La province de l'Estuaire est couverte de forêt à près de 80%78(*) de son espace comme dans l'ensemble du pays. Et plusieurs sociétés forestières se sont implantées depuis des années. L'État a allégé les taxes d'exonération auxdites entreprises, tout en leur demandant le respect scrupuleux du code forestier. C'est dire que le partenariat public-privé entre l'État et les sociétés adjudicataires de la zone économique spéciale de N'Kok est établi sur des contrats de connivences. Puisque l'État doit amener ces entreprises à investir dans la transformation locale du bois en produits finis ou semi-finis qui seraient voués à l'exportation surtout, mais aussi à la transformation des minerais qui sont l'une des ressources naturelles les plus probantes de la zone et du pays.

- Dans ce cas de figure, l'application effective de la loi 15/96 relative à la décentralisation doit être de rigueur. Cette politique conduirait à une bonne gouvernance locale. Cette gouvernance locale doit intégrer ce processus d'aménagement. Les différents acteurs locaux seront avisés sur l'état d'avancement du projet en cours. La coordination des actions liées à la mise en oeuvre du projet d'aménagement de la Z.E.S.N est essentielle. Elle permettrait la mise en place d'une synergie dans l'établissement et l'exécution des travaux d'aménagement au sein de la Z.E.S.N, en concédant une rupture avec la précarité et l'aléatoire du passé qui voudrait que l'État et son partenaire privé interviennent uniquement. Il est indispensable, que toutes les parties intègrent le projet et travaillent en symbiose à savoir : l'État, le secteur privé, les organisations non gouvernementales et surtout les populations de la région qui sont le plus touchées par le projet. La démocratie, la participation, la coordination, la concertation, la transparence et l'équité doivent être réellement impliquées dans le plan de fonctionnement dudit projet.

II-2- La mise en place d'un cahier de charges entre la population, l'État et Olam

Le cahier de charges se définit comme un document juridique à caractère contractuel79(*), prenant en compte les éléments démographiques, la nomenclature, l'état des lieux de la zone d'étude, les contraintes, les potentialités et les solutions à apporter.

L'implantation de projet dans une région donnée doit tenir compte des aspirations de la population locale. En effet, pour le développement harmonieux d'une région, il faut qu'il y ait le principe de subsidiarité80(*) dans la gestion d'une circonscription. Les populations doivent émettre leurs besoins pour le développement de leur contrée en donnant des priorités de développement pour leurs régions à l'État et son partenaire privé (Olam pour le cas de figure et la Z.E.S.N) qui vient investir dans cette région de tenir compte de ces réalités et non de décider comme par le passé et d'imposer des infrastructures qui ne cadrent pas avec les besoins du moment : D'où la nécessité de mettre en place :

- un comité de pilotage, renforcé par un comité technique et coprésidé par la collectivité locale. Il devrait regrouper les acteurs et les décideurs clés pour le développement de N'Kok : la population locale, les organisations non gouvernementales, les investisseurs, l'État et Olam ;

- un comité de suivi du projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale N'Kok en complément du comité de pilotage. Se réunissant à une fréquence semestrielle, il permettrait de faire un point normal sur l'état d'avancement du projet ;

Toutefois, il faudrait mettre l'accent sur l'évolution de la réactivité des structures pour la recherche de financements complémentaires ;

En Afrique, le constat relatif à la complexité de coordination de l'action publique et de son inadéquation face aux aspirations des populations s'impose. Il appelle à une redéfinition de son mode d'élaboration et de mise en oeuvre en vue d'une meilleure assimilation de l'ensemble des acteurs (populations, société civile, secteur privé, institutions). Il faut donc une coordination entre les sociétés et les institutions afin de construire des politiques publiques partagées et acceptées par tous. Ceci va apporter une valeur ajoutée en termes de confiance et de cohésion sociale et permettra de convier les hommes et les femmes à se mettre ensemble pour discuter, trouver une entente qui satisfasse tout le monde ;

Les rapports de bon voisinage deviennent alors fondamentaux. L'idée de la concorde, de la conciliation et de la bonne entente devient fondamentale pour organiser et préserver la paix, puis de maintenir à des niveaux élevés la gouvernance au sens strict du terme dans la mesure où les mécanismes de régulation, de dissuasion et de prévention sociale seront canalisés par des règles juridiques internationales et acceptés par tous ;

Pour une gouvernance efficace, les populations ont l'obligation d'être informés des travaux qui se feront hors de la zone économique spéciale dans le but de donner leurs avis sur leur nécessité ;

En Afrique, les modes de régulation des sociétés sont en mutation. Pour que les projets soient largement acceptés par les populations, il convient de les impliquer, de tenir compte de leur diversité, de considérer les différentes configurations territoriales et garantir une coexistence sociale pacifique. Les processus de fonctionnement des sociétés ne peuvent plus s'exercer de façon verticale, unilatérale et depuis un seul échelon décisionnel. L'enjeu réside notamment dans la capacité à intégrer la multiplicité des acteurs qui concourent à la réalisation d'objectifs collectifs comme c'est le cas avec la construction des logements sociaux qui se font en ce moment aux alentours de la Zone Economique Spéciale de N'Kok par le biais de l'État. Dans les modalités de l'exercice de l'action publique l'État doit faire intervenir la population ;

-L'appui au financement serait donc de certifier une synergie entre l'État, la collectivité locale les différentes sources de financements (BGFI, BGD, Banque mondiale, FMI, FAO, BAD et les organismes nationaux et internationaux...) avec pour ambition commune le développement harmonieux et l'aboutissement du projet du territoire ;

- La participation de l'État dans les associations et les coopérations inter-régionales et internationales lui permettrait de bénéficier des expériences des autres pays qui ont réussi dans la mise en place des Zones Economiques Spéciales à l'instar des pays comme, la Chine, l'Inde, Singapour, la Russie, le Sénégal etc. Cette démarche ne permettrait plus à l'État de subir à nouveau le phénomène des éléphants blancs. Aussi,faudrait-il ajouter la volonté politique qui aspirerait à la bonne gouvernance, à lutter contre les détournements des fonds et au suivi régulier des travaux ;

- Avec ce projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, on pourrait identifier d'autres zones d'aménagement où nous pourrions multiplier des zones économiques spéciales dans l'ensemble des provinces du pays, ce qui limiterait l'exode rural, tout en développant le marché de l'emploi et réduire la pauvreté.

II-3- Proposition d'extension à l'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok.

. Un Aménagement Foncier Agricole et Forestier (A.F.A.F) doit voir le jour au sein de la zone économique spéciale. L'A.F.A.F se définit comme une opération d'aménagement foncier (restructuration et redistribution parcellaire) ayant pour objectif l'amélioration des conditions d'exploitation des propriétés agricoles ou forestières, la mise en valeur des espaces naturels ruraux et l'aménagement du territoire communal ou intercommunal81(*). A cet effet, il peut être divisé en sous zone comportant chacune d'elle une activité bien précise.

Le type d'aménagement possible à réaliser serait un espace agricole. Il doit se réaliser au sud de la zone entre la limite des phases 2 et 3 et le port d'Owendo. Cet aménagement doit servir de grenier à ce nouvel espace qui est appelé à accueillir une importante population lors de sa mise en service. Il rentre également dans le cadre de l'aménagement du territoire et vise à équilibrer l'utilisation de l'espace. Cette zone à aménager serait divisée en cinq sous zones selon les besoins pressentis. Chacune des sous zones serait à son tour subdivisée en plusieurs parcelles en fonction de l'activité agricole qui serait prévue. Les principales parcelles à suggérer dans cet aménagement seront réparties selon le mode de besoin qui suit.

Dans la partie Nord-Ouest, il est possible d'avoir des parcelles uniquement réservées à la culture de manioc, à sa transformation puis à sa commercialisation. Donc elles devraient avoir une usine de transformation du produit sur place. La commercialisation nécessiterait un cadre propice (des bureaux, entrepôts) pour les différents produits qui seront mis à la disposition des consommateurs.

Il serait opportun de développer la (culture du manioc), en ce sens qu'il pourrait devenir une ressource substituant de « l'après pétrole ». De plus, le manioc constitue une plante « écologique » bien adaptée aux pays émergents qui disposent de main-d'oeuvre importante. Au Gabon, onpourrait envisager de faire venir la main-d'oeuvre étrangère qualifiée afin de renforcer la main-d'oeuvre locale non qualifiée. À l'heure des crises alimentaires, dans le monde, et des insuffisances alimentaires, Olam et l'État gabonais devraient s'engager sur cette lancée en faisant collaborer la population locale et les ONG afin de consacrer leurs efforts à la recherche d'autres applications de façon à placer le manioc comme complément ou substituant de la farine de blé pour la fabrication du pain, ou en forme de riz. Cette initiative va demander à importer une technologie et une logistique de production qui viendront avec les différents investisseurs et entrepreneurs intéressés par la production de cette culture.

Nous voudrions que ces parcelles soient organisées et gérées par les différents investisseurs en collaboration avec la population locale surtout les jeunes sans qualification et ceux à la recherche d'un emploi qui voudront s'adonner à cette activité, mais aussi former une jeunesse au métier d'agriculteur afin de lutter contre le chômage et l'oisiveté.

Aussi, serait-il souhaitable qu'il y ait des parcelles mixtes comprenant une diversité de cultures pour l'autoconsommation. Les contraintes liées à l'environnement local devront être prises en compte. Les agriculteurs concernés, quel que soit la zone, devront respecter un ensemble de mesures en lien avec la préservation de l'eau, la protection des zones humides et la limitation des phénomènes d'érosion.

Dans la partie centrale, on pourrait faire des grandes pépinières sur plusieurs parcelles. Une sous zone servira de pépinière pour la banane plantain, et une autre pour la banane douce qui sont des activités économiques ayant pour finalité l'alimentation des hommes. Dans les années 1970 les pouvoirs publics dans le 3èmeplan quinquennal faisait de l'agriculture « la priorité des priorités82(*)» cette vision a dû interpeller le gouvernement en statuant sur le Gabon vert, c'est pourquoi pour répondre aux problèmes de déficit alimentaire et de création de richesse au Gabon, il serait utile de cultiver aussi cet aliment qui génère de l'emploi et la richesse qui pourraient concourir comme en Côte d'Ivoire, surtout que ce sol est propice pour l'activité agricole dans cette zone péri-urbaine. Ce projet ``pépinière'' serait une occasion pour investir dans ce secteur.

Dans cette partie au Nord-Est, nous mettrons un Aménagement Foncier Agricole et Forestier qui servira à l'élevage bovin, porcin et un autre type d'élevage mixte pour alimenter la population. La mise en valeur de cette activité (agricole) conduite par Olam via l'État pourrait donner du tonus à ce partenariat qui ne se limiterait plus à la seule production industrielle, mais aussi à la promotion d'un autre type d'activités qui rentrent dans ce processus de développement qui est initié. Donc, il serait nécessaire de faire participer la population locale et la Direction de l'élevage sur ce projet afin que comme dans le complexe agro-industriel pourvoyeur d'oeuf et de poulet de chair que nous avions dans l'agglomération de Libreville, ce projet ait une dimension plus englobante.

De même, pour l'aménagement de la partie Sud-Ouest on pourrait développer la pisciculture, activité qui se pratique aussi bien dans les mangroves, comme c'est le cas de notre projet nous souhaitons l'implanter proche de ces eaux de mangroves qui sont polyhalines. La pisciculture est un secteur porteur pour l'alimentation, mais aussi de revenu. Elle est développée dans de nombreux pays d'Afrique tels que le mali, Seychelles etc. Il n'y a pas de risque dans cette activité. Surtout que nous la mettons proche du cours d'eau, la baie de la Mondah étant le plus important cours d'eau ; son affluent est la Nzémé aux crues très marquées. Son débit, en moyenne est de 3m3/S, peut passer brusquement à 60m3 après une grosse averse ce qui fait tomber soudainement la salinité, et bénéfique à la reproduction des poissons ou des crustacés. Rappelons que ces cours d'eaux faciliteront de l'eau dans les étangs en période de saison sèche lorsque les eaux tariront. Il suffirait juste de suivre les techniques et appliquer les mécanismes proposés par les différents investisseurs tout en faisant collaborer la population locale. Mettre en place un programme afin que les jeunes de la localité s'intéressent à cette activité pourvoyeur d'emplois et de revenus. Etant donné qu'au niveau du pays il y a des personnes formées au PSPA à Libreville. Il faudrait prévoir des usines de transformation, de conservation et des structures de commercialisation pour cette activité. Mais ce projet nécessiterait aussi des gros financements (carte n°4, p.66).

Carte 8: Esquisse d'extension du projet d'aménagement de N'Kok

En dehors de ces Aménagement Foncier Agricole et Forestier cités plus haut, on peut avoirun espace réservé à la partie Sud-Estune culture maraîchère qui pourrait limiter l'importation des légumes tels que le piment, la tomate, le gombo, le concombre, l'oseille, le chou, le persil, le poireau, le maïs, oignon vert, la pastèque, la laitue, l'amarante, l'aubergine, etc. Cela permettrait non seulement à la population de la zone du projet d'aller acheter les produits hors de N'Kok mais aussi celle vivant aux environs de la zone de se nourrir avec ses propres produits. Mais dans une tout autre mesure de produire les produits de son terroir et de les vendre en même temps. Et tout cela participera à l'aménagement de l'espace et contribuera d'une tout autre façon à son rayonnement. Le dosage des pesticides devrait être respecté afin de se conformer aux règles sanitaires. Éviter la pollution du sol, de l'homme, de l'eau, donc un suivi doit être exigé par les techniciens spécialisés dans ce domaine qui seront sur le terrain.

Il serait souhaitable d'implanter une usine de traitement qui pourrait contrôler le taux de pesticides utilisés dans le sol. Donc, une gestion rationnelle de ces produits, afin d'éviter la pollution du sol, de l'eau, de l'air et de l'homme. Sur le plan sanitaire ces sites doivent être éloignés de 100m de l'activité industrielle pour amoindrir le taux de pollution dans le sol, faire des contrôles permanents des produits injectés dans le sol en tenant compte des normes fixées par les services en charge de l'activité agricole.

Sur le plan environnemental, tout au long de notre lecture, on n'a pas eu des documents qui ont traité des problèmes environnementaux dans la zone de N'Kok. De façon globale, il y aura des usines de transformation, mais après cela que ferons-nous de ces déchets par exemple du bois, du copeau, est-ce qu'on ne pourrait pas les recycler ? À quel endroit sera déversé tous ces déchets qui seront transformés? Quel serait le suivi,le traitement ? Quelle serait le sort réservé aux produits qui seront traités ? Pour le cas des déchets de bois tel que le copeau, on pourrait l'utiliser comme fumier pour la culture maraîchère.

En somme, l'État et Olam devraient promouvoir les projets de développement économique, en vue de parvenir à un développement de la région de l'Estuaire mais aussi du pays tout entier.

La Zone Economique Spéciale de N'Kok, pour sa part, devrait aussi améliorer les infrastructures de telle sorte que le développement suive son cours. Elle doit participer à l'amélioration des conditions de vie des populations locales, faciliter le cadre de vie en y créant des conditions plus ou moins aisées d'existence pour les populations qui désirent participer à son rayonnement. Lorsqu'on sait que la province de l'Estuaire a connu plusieurs projets de développement qui ont, pour la plupart, connu des échecs comme c'est le cas du projet de banane plantain dans la ville de N'toum, il est temps pour nous que, la Zone Economique Spéciale de N'Kok ne soit pas un rêve mais une réalité.

Conclusion partielle

Dans cette partie de notre travail, il a été question d'apprécier le projet de la Z.E.S.N du village N'Kok dans la province de l'Estuaire, tant sur le plan spatial qu'économique.

Aussi, a-t-on retenu que le projet d'aménagement de la Z.E.S.N pourrait constituer le moteur du développement de ladite zone et de la région. Ce, à travers les différents aménagements qu'elle regorge, pour cela les acteurs qui devraient travailler en synergie entre eux. Mais aussi d'autres projets méritent d'être pris en compte dans cet espace. Avec la perspective de d'aménagement, il faut prôner le développement de l'activité agricole dans cette zone qui est le Gabon vert entre la zone économique spéciale et le port Owendo, donc une nouvelle phase à venir afin de répondre aux attentes du gouvernement par rapport aux trois piliers du Gabon. L'heure de l'industrie et de l'activité agricole est lancée, il est temps que l'Etat et les autres acteurs du développement s'alignent pour un meilleur rendement des projets engagés. À l'avenir, il serait indispensable de s'interroger sur la place qu'occupe la population locale dans la conception et l'élaboration des projets qui sont prévus dans leur localité.

Conclusion générale

Nous rappelons tout d'abord que nous avons effectué un stage de six (6) mois au sein de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers. Celui-ci nous a permis de mettre en oeuvre et en valeur toutes nos connaissances théoriques, mais il a été aussi indispensable pour nous confronter à la réalité du monde professionnel. Durant ledit stage dans cet établissement public, nous avons pu toucher du doigt et observer les différentes activités dévolues à l'aménagement du territoire et à l'urbanisme en République gabonaise. Elles tournaient autour d'un atelier de formation sur le Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (S.D.A.U) des huit (8) capitales provinciales du Gabon, puis le travail sur le terrain dans différents site de Libreville, de N'toum et ensuite la participation en tant que figurant aux litiges fonciers traités par la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers. En effet, les débuts ont été difficiles au regard de l'ampleur des activités (un atelier de formation sur la réalisation d'un S.D.A.U des huit (8) capitales provinciales du Gabon, mise sur pied des mécanismes favorables à ce plan d'aménagement, mise en place d'un cahier de charge entre le maître d'oeuvre et le maître d'ouvrage pendant le contrôle des travaux d'aménagement mais aussi la pratique de traiter des litiges fonciers opposant deux antagonismes).

Grâce à cette expérience enrichissante, Nous nous sommes interrogés sur l'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, projet unique qui colle avec le domaine de l'urbanisme et de l'aménagement foncier. Nous avons pu observer tout au long de cette étude, l'aménagement actuel de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, qui présente de nombreux dysfonctionnements. Ces derniers sont dues pour l'essentiel au ralentissement des travaux d'aménagement liés aux activités humaines présentes sur le site, lesquelles ont ralenti les délais de livraison de la première phase d'aménagement; mais aussi les difficultés d'ordre naturel, matériel et financière, qui ont impacté un temps soit peu sur le bon déroulement et la conduite des travaux.

Nonobstant ces quelques difficultés, au travers des multiples entretiens et des informations pris auprès de certains responsables du site de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, il ressort que les différents ouvrages et infrastructures (en dépit de quelques difficultés) sont à un niveau des réalisations avancées. Ceci est traduit par l'installation dans ladite zone des entreprises étrangèreset nationales désireuses d'investir au Gabon.

Toutefois, il reste que certains ouvrages n'ont pas encore été entamés à l'exemple de BICIG, Eco Bank, la poste, Cecagadis pour ne citer que ceux-ci, freinant du coup l'aboutissement final de la première phase du projet d'aménagement.

Le second temps important fut de déceler les manquements liés à la réalisation de ce projet. Ce qui nous a valu de proposer un ensemble d'entreprises à réaliser, notamment le renforcement du partenariat entre l'État et Olam en matière d'aménagement, la mise en place d'un cahier de charge entre les différents acteurs, et enfinune proposition d'extension à l'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok.

La mise en place de ce projet est née d'une volonté politique du président de la république en 2009, après son élection à la tête du pays, afin de diversifier les partenariats économiques du Gabon. Car pendant longtemps, les relations économiques gabonaises étaient exclusivement vouées ou presque concentrées vers la France. L'objectif est d'encourager la transformation locale, étant donné que 40% des activités de la zone sont réservées à l'industrie.

Il est à noter que l'établissement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok obéit à un ensemble de critère tel que la proximité à des endroits stratégiques. Axes fluviaux, ferroviaires et routiers, pour faciliter l'importation et l'exportation des produits.

En définitive, il apparait donc nécessaire de nous appesantir sur les résultats auxquels nous sommes parvenues. Pour cela, nous avons pu constater que la réalisation du projet N'Kok est une avancée en dépit de certains retards et manquements constatés qui ont faussé le calendrier d'exécution de travaux. L'essentiel ici est d'achever les différentes phases prévues afin que le projet d'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok, pensé comme une vitrine des atouts du Gabon, remplisse aisément son objectif d'attirer des investisseurset faire du Gabon un pays à vocation industrielle tout en favorisant la création d'emplois, donc, de stimuler l'économie.

Au regard de ces manquements, il faudrait désormais que ce partenariat soit plus pragmatique et essaie de combler le retard dans l'exécution des différentes phases d'aménagement du projet entamé depuis Août 2010, car c'est une opportunité réelle pour l'État de lutter contre le chômage, par la création d'emplois, afin de booster l'économie gabonaise.

Bibliographie

1- ALDEN WILY (L), (2012), Les droits fonciers au Gabon. Faire face au passé et au présent. Publication de FERN, P.169.

2-ATLAS DE L'AFRIQUE, (2004), Atlas du Gabon, aux éditions du Jaguar, Paris Pp-12

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6- MALOBA MAKANGA (JD), (2011), Les précipitations au Gabon : climatologie analytique en Afrique, Harmattan, Paris. Pp-61.

7- MERLIN (P), (1993), Géographie de l'aménagement, Paris P.U.F, P.334

8- MERLIN (P) et CHOAY (F), (2010), Dictionnaire de l'Urbanisme et de l'Aménagement. ED PUF, Pp 450.

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10- CAMEL (P) & Al, (1990), construire la ville africaine, Karthala A.C.T., Paris, P.197.

11- SAINT-VIL (J), (1977), Les climats du Gabon, Annales de l'U.O.B, série Lettres et sciences, n°1, publication de la F.L.S.H ; P p.102-125.

12- WACKERMANN (G), (1996), Nouveaux espaces et systèmes urbains, Paris, SEDES, coll. Mobilité spatiale, P. 473.

13- DIANGITUKWA (F), (2011), Gouvernance, Action publique et démocratie participative. Op. Cit, Pp. 84

14- LASSERRE (G), (1958). Libreville : la ville et sa région. Paris, Armand Colin, Paris, P.348.

15- LE BRIS (E), LE ROY (E) Et MATHIEU (P), (1991), L'appropriation de la terre en Afrique noire : manuel d'analyse, de décision et de gestion foncière. Paris, Karthala.

16-TRIBILLON (J-F), (1993), Nouveau manuel d'aménagement foncier, adef, Paris, P.83.

17- MICHAEL (O), (1994), Les zones économiques spéciales de la République populaire de Chine, Economies Nationales, rue Chardon. Lagache, 75016 Paris.

18- BRUNEAU (M), TAILLARD (D), ANTHEAUME(B) ; et AL (1995),Asie du sud-est, Océanie, in Géographie universelle, Paris, Berlin, Reclus, P.479.

19- DIVASSA IBRAHIM KOUMBA (T), (2006), Les paysages urbains de Nzeng-Ayong : Pratiques spatiales et perspectives de développement, Université Omar Bongo, Libreville, pp. 2-4

20- RETENO WENTCHANDI (E), (1993), La banane plantain culture et évolution de la production de 1970-1990 dans la province de l'Estuaire (Gabon), Université Omar Bongo. Pp 3 21- MIHINDOU (M.S), Vendredi 9 Septembre 2011, Industrie du bois, N'Kok s'ouvre au monde,Article de l'Union, Economie, P. 5

22- MIHINDOU (M.S), Vendredi 27 Avril 2012, Où en sont les travaux de la Zone économique spéciale de N'Kok ?Article de l'union, P. 4

23- TN,Déjà 1,7 milliard de dollars américains d'investissements directs étrangers à N'Kok, Nouvelle Vision,Article du New-York Forum Africa, N°01 du 12 Juin 2013. P. 5

24- OSSOMBEY (J), Mercredi 27 Août 2014, Zone économique spéciale de N'Kok : Le projet prend de plus en plus forme,Article de l'union, P.2

25- Gabon : Accords partenariats stratégiques et structurants : La marche vers l'Emergence, communiqué de presse officiel de la présidence de la République Gabonaise, Libreville 2010.

26- Afrique Expansion Magazine, Les zones économiques spéciales : Un modèle de réussite. 24 Septembre 2012 éd groupe Géram.

27- « Loi n°010/2011 portant Réglementation Des Zones Economiques à Régime Privilégié en République Gabonaise ».

28- Article 24, in JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE GABONAISE 24 au 30 janvier 2012 n° 91

29- « Loi n°3 du 08/05/81 fixant le cadre de réglementation d'urbanisme, P.15 ».

30- Doing business in Gabon, (2013), vers une économie de transformation, Apiex, 66p.

31- Hebdo informations, Décret n° 700/PR/MISPID du 17 Juillet 2013, Vu l'ordonnance n°7/2013 du 21 Février 2013 portant suppression du district d'Ikoy- Tsini et extension du périmètre de la commune de N'toum, N°610-13-17 Juillet 2013

32- Livre blanc : Estuaire, (1983), République gabonaise et de l'aménagement du territoire commissariat général à l'aménagement du territoire. Nancy, P 159

33- Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire, (1993), Recensement général de la population et de l'habitat, Libreville.

34- «  Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire, (2003), Recensement général de la population et de l'habitat, Libreville.

35- Ministère des domaines et de l'enregistrement, de la conservation foncière, de l'habitat, de l'urbanisme et du cadastre, 1981, Législation domaniale: La loi n°3 du 8 juin 1981 fixant le cadastre de la réglementation d'urbanisme, République gabonaise, Article 30 alinéa1.

36- REPUBLIQUE GABONAISE, Ministère de l'Habitat, du Logement, de l'Urbanisme, de l'Environnement et du Développement Durable, Révision du Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme de Libreville, Pp (27-39).

37- REPUBLIQUE GABONAISE-secrétariat général du gouvernement (2012), Plan Stratégique Gabon Emergent, Vision 2025 et orientations stratégiques 2011-2016, Libreville, P.149.

38- DUPUIS (G), « DOSSIER DE PRESSE ZONE ECONOMIQUE SPECIALE DU GABON », [www.gabonadvance.com], (article consulté le 08 septembre 2013 à 15h 16)

39- REPUBLIQUE GABONAISE, Ministère de l'Habitat, du Logement, de l'Urbanisme, de l'Environnement et du Développement Durable, Étude diagnostique pour l'élaboration d'une stratégie nationale d'habitat et de développement urbain au Gabon. Gouvernement de la République Gabonaise, [http://www.oecd.org], (Page consulté le 13 novembre 2013 à9h 15)

40- www. Cg16.fr/.../amenagement-foncier-agricole-et-forestier

41- http: //www.fditracker.com/2012/03/singapores olam.international-and.htm.

ANNEXES

Annexe n°1 : Décret portant cession en toute propriété à la société ??Gabon Spécial Economic SA'' d'un terrain rural situé sur la route nationale 1 au lieu-dit village ??N'Kok'', département du Komo-Mondah

Annexe n°2 : Extrait de la loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon

Annexe n°3 : Extrait du journal Hebdo-informations, décret n°700/PR/MISPID du 17 juillet 2013 portant création des arrondissements dans la commune de N'toum et fixant leurs limites et leurs sièges, n°610

Annexe n°4 : Extrait du journal officiel de la République Gabonaise du 24-30 Janvier 2012, n°91

Annexe n°5 :Mihindou (M.S), Vendredi 9 Septembre 2011, Industrie du bois, N'Kok s'ouvre au monde, Article de l'Union, Economie, P.5

Annexe n°6 :Mihindou (M.S), Vendredi 27 Avril 2012, Où en sont les travaux de la Zone économique spéciale de N'Kok ? Article de l'union, P.4

Annexe n°7 : Questionnaire de terrain destiné aux personnels d'Olam et de la Z.E.S.N

Annexe n°8 : Questionnaire de terrain destiné aux ménages des villages concernés par le projet N'Kok

Annexe n°9 : Guide d'entretien destiné aux responsables de la Z.E.S.N et d'Olam

Annexe n°1 : Extrait du décret portant cession en toute propriété à la société ??Gabon Spécial Economic SA''

Source : Ministère de l'économie, du commerce de l'industrie et du tourisme. Décret portant cession en toute propriété à la Société ??Gabon Spécial Economic SA'' d'un terrain rural situé sur la route Nationale1 au lieu-dit village ??N'Kok'', Département du Komo-Mondah, le 07 juillet 2010.

Annexe n°2 : Loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon

Source : Extrait de la loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon.

Annexe n°3 : Décret n°700/PR/MISPID du 17 juillet 2013 portant création des arrondissements dans la commune de N'toum et fixant leurs limites et leurs sièges

Source :Extrait de l'hebdo informations du 17 Juillet 2013.

Annexe n°4 : Article 24, les prérogatives de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers au Gabon

Source :Extrait du journal officiel de la République Gabonaise du 24 au 30 Janvier 2012.

Annexe n°5 :Les infrastructures sorte de terre dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Source : L'union du vendredi 9 Septembre 2011.

Annexe n°6 : Ralentissement des travaux de la Zone Economique Spéciale de N'Kok

Source : L'union du vendredi 27 Avril 2012.

Annexe n°7 : Questionnaire de terrain destiné aux personnels d'Olam et de la Z.E.S.N

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, février 2014.

Annexe n°8 : Questionnaire de terrain destiné aux ménages des villages concernés par le projet N'Kok

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, février 2014.

Annexe n°9 : Guide d'entretien destiné aux responsables de la Zone Economique Spéciale de N'Kok (Z.E.S.N)

Conception : Suzana Moussongou Ibrahim Kumba, avril 2014.

Table des illustrations

Carte 1:Carte de localisation de la Z.E.S 95

Carte 2: Localisation de quelques villages entourant N'Kok. 112

Carte 3: Localisation des trois phases du projet de N'Kok 129

Carte 4: Esquisse d'extension du projet d'aménagement de N'Kok 152

Image 1 : La Zone Economique Spéciale de N'Kok avant sa phase de chantier 126

Image 2: Exemple de terrassement du projet N'Kok 128

Photo 1: Exemple de maison témoin sociale à construire dans la ZESN 129

Photo 2: Vue d'une voie de communication de la Zone Economique Spéciale de N'Kok 131

Photo 3 :Usine de fabrication des blocs de béton pour les maisons préfabriquées et d'autres matériaux de construction 133

Photo 4: le momument historique des trois présidents du Gabon 134

Photo 5 : L'exemple du Quai en construction 135

Photo 6: Espace de détente non aménagé 137

Schéma 1: Démarche entreprise 99

Schéma 2: Localisation géographique du lieu du stage à Libreville 108

Schéma 3: Organigramme de la D.G.U.A.F 109

Tableau 1 : Aperçu de la population des villages concernés par le projet N'Kok par nationalité 116

Tableau 2 : Catégorie socio-professionnelle d'une frange de population du village N'Kok et ses environs 119

Tableau 3 : Synthèse de toutes les infrastructures qui doivent être réalisées dans la Z.E.S.N. 124

Tableau 4: Des infrastructures en cours de réalisations et déjà réalisées dans la Zone Economique Spéciale de N'Kok 134

Tableau 5: Des infrastructures déjà réalisées dans la Z.E.S.N 135

Tableau 6: Constructions non entamées de la première phase de la Z.E.S.N 137

Table des matières

I-Introduction général 1

I-Justification du sujet 94

I.1. Contexte historique 94

Intérêt du sujet 97

I.2 Objet et champ d'étude 97

I.3 Objectif 98

II-Problématique 98

III-Organisation méthodologie 99

III-2 Collectes des données et outils de terrain 100

III-3 Limite et articulation de l'étude 103

I : Historique, mission et organisation de la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) 107

I-1 : Historique de la D.G.U.A.F 107

Chapitre I : Le cadre institutionnel : la Direction Générale de l'Urbanisme et des Aménagements Fonciers (D.G.U.A.F) 107

I-2 : Mission de la D.G.U.A.F 108

II : LE STAGE A LA D.G.U.A.F 109

II-1 : Activités menées au lieu du stage 109

II-2 : Difficultés rencontrées pendant le stage et propositions 110

Chapitre 2 : La Zone Économique Spéciale de N'kok 111

I- Aspects physiques du site 113

I-1 : Site du projet N'Kok 113

I-2 Localisation géographique de N'Kok 115

II- Aspects humains de la zone d'étude 116

II- 1 : La population des villages concernés par le projet 116

II-2 Catégorie socio professionnelle 118

Conclusion partielle : 120

I. Les différents aménagements prévus dans la phase 1 de la Z.E.S.N. 123

Chapitre III : Bilan partiel du projet de la première phase 123

I-1 : Première phase d'aménagement 125

I-2 : Les autres phases d'aménagement 129

II : Niveau de réalisation d'infrastructures et difficultés liées au projet. 131

II-1 : Infrastructures déjà réalisées et en cours de réalisation 131

II-2 : Constructions non entamées 136

II-3 : Les facteurs contraignants de l'aboutissement de la première phase du projet. 138

I- Appréciation du projet de la Zone Economique Spéciale de N'Kok 141

I-1 Agencement du projet à réaliser sur le site 141

Chapitre : IV- Analyse prospective du projet d'aménagement de la Z.E.S.N 140

I-2 -Impact du projet dans la structuration de l'espace environnant 142

I-3 Limites du projet 142

II- Perspectives 145

II-1- Renforcement du partenariat entre Olam et l'État en matière d'aménagement 145

II-2- La mise en place d'un cahier de charge entre la population, l'État et Olam 147

II-3- Proposition d'extension à l'aménagement de la Zone Economique Spéciale de N'Kok. 149

Conclusion partielle 154

Conclusion générale 156

Bibliographie 158

ANNEXES 159

* 1République gabonaise, (2012), Plan Stratégique Gabon Émergent, Libreville, Secrétariat général du gouvernement, 149p.

* 2Ayant son siège social à Singapour et fondé en 1989, le Groupe OLAM est le leader mondial des chaines d'approvisionnement d'aliments, de produits agricoles et fait également dans l'agro-industrie.La Société OLAM GABON est présente au Gabon depuis1998. Elle est spécialisée dans l'activité forestière et dans l'importation de riz et de lait en poudre.

* 3Tatiana DIVASSA IBRAHIM KOUMBA, (2006), Les paysages urbains de Nzeng-Ayong : Pratiques spatiales et perspectives de développement, Université Omar Bongo, Mémoire de maîtrise Libreville, Pp. 2-4

* 4GRAWITZ (M), (1979), Méthodes des sciences sociales, 6ème édition, Dalloz, paris, p. 593

* 5Loi n°3 du 08/05/81fixant le cadre de réglementation d'urbanisme, p.15

* 6Cours Master II professionnel,Diagnostic participatif des territoires, DR ALLOGHO-NKOGHE (F), 2013, inédit.

* 7Voir annexe n°4 : Extrait de la loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon

* 8Article 24, in journal officiel de la république gabonaise 24 au 30 janvier 2012 n° 91.

* 9Annexe n°5 : Extrait de l'hebdo informations, décret n°700/PR/MISPID du 17 juillet 2013 portant création des arrondissements dans la commune de N'toum et fixant leurs limites et leurs sièges, N° 610.

* 10MALOBA MAKANGA (JD), (2011), Les précipitations au Gabon : climatologie analytique en Afrique, Harmattan, Paris. pp-61

* 11SAINT-VIL (J), (1977), Les climats du Gabon, Annales de l'U.O.B, série Lettres et sciences, n°1, publication de la F.L.S.H ; p.102-125

* 12 ATLAS DE L'AFRIQUE, (2004), Atlas duGabon, aux éditions du Jaguar, Paris pp-12

* 13Mlle Oye Mengue Pauline, Chargée d'Affaires Marketing à Olam.

* 14Hebdo informations, Décret n° 700/PR/MISPID du 17 Juillet 2013, Vu l'ordonnance n°7/2013 du 21 Février 2013 portant suppression du district d'Ikoy- Tsini et extension du périmètre de la commune de N'toum, N°610-13-17 Juillet 2013.

* 15 www.gaboninvest.org site consulté le 20 mai 2014 à 21h 45mn.

* 16Hebdo informations, Décret n° 700/PR/MISPID du 17 Juillet 2013, Vu l'ordonnance n°7/2013 du 21 Février 2013 portant suppression du district d'Ikoy- Tsini et extension du périmètre de la commune de N'toum, N°610-13-17 Juillet 2013.

* 17M. MIMBI Alphonse et M. MEBALE Jean Daniel chefs de village de la zone d'étude.

* 18Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire, (1993), Recensement général de la population et de l'habitat, Libreville.

* 19 Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire, (2003), Recensement général de la population et de l'habitat, Libreville.

* 20 DURAND (D F) & MERLIN (P), (1989). Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, Paris, PUF, P.902.

* 21M. MIMBI (A) 1er chef de village de N'Kok P.K27. Entretien du 22 février 2014 à N'Kok à 9h10mn.

* 22BRUNET (R), THERY (H), (1998). Les Mots de la Géographie, dictionnaire critique, La Documentation Française, Paris Pp 379.

* 23MERLIN (P),(1988), Géographie de l'aménagement, Presse universitaire de France, coll. « Espace et Liberté », Paris, P. 334.

* 24Article de l'Union, Minhindou (M.S), Vendredi 9 Septembre 2011, Industrie du bois, N'Kok s'ouvre au monde, Economie, P. 5

* 25LIZ(AW),2012, Les droits fonciers au Gabon, faire face au passé et au présent, publié par Fern, Pp128-144

* 26Doing busniss in Gabon, (2013),vers une économie de transformation, Apiex, P. 66.

* 27Article de l'union, Maxime Serge Mihindou, Vendredi 27 Avril 2012, « Où en sont les travaux de la Zone économique spéciale de N'Kok ? », P. 4

* 28 République Gabonaise, Ministère de l'habitat, du logement, de l'urbanisme, de l'environnement et du développement durable. Révision du Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme de Libreville, Pp 27-39.

* 29Article de l'union, Maxime Serge Mihindou, Vendredi 27 Avril 2012, « Où en sont les travaux de la Zone économique spéciale de N'Kok ? », P. 4

* 30 Idem

* 31On pense par exemple à l'aménagement spécial des voies de communication interne mise des espaces verts le long des voies, l'harmonisation du bâti, l'occupation spatiale planifiée et donc à un aménagement du territoire conçu aux normes modernes.

* 32M. NGOMO DERRY DERANGEANT, responsable QHSE de la Z.E.S.N

* 33On pense aux villages N'Kok, Essassa, N'Koltang et bien d'autres, pour ne citer que ces illustrations.

* 34 Le New-York Forum Africa 2013, Déjà 1,7 milliard de dollars américains d'investissements directs étrangers à N'Kok, Nouvelle Vision, N°01 du 12 Juin 2013. P.5

* 35 MERLIN (P) ET CHOAY (F),(2010),Dictionnaire de l'Urbanisme et de l'Aménagement. ED PUF, Pp.450

* 36 Ministère des domaines et de l'enregistrement, de la conservation foncière, de l'habitat, de l'urbanisme et du cadastre, 1981, Législation domaniale : La loi n°3 du 8 juin 1981 fixant le cadastre de la réglementation d'urbanisme, République gabonaise, Article 30 alinéa1.

* 37Livre blanc : Estuaire, (1983), République gabonaise et de l'aménagement du territoire commissariat général à l'aménagement du territoire. Nancy, P.159

* 38Cours de Master II Professionnel, intitulé Méthodologie de la recherche en aménagement du territoire, Mme MOUSSAVOU Ida-Rachel, Dr en géographie et DGA à l'ANUTTC.

* 39 DIANGITUKWUA (F), (2011), Gouvernance, Action publique et démocratie participative. Op. Cit, Pp. 84

* 40www. Cg16.fr/.../amenagement-foncier-agricole-et-forestier

* 41RETENO WENTCHANDI (E),(1993), La banane plantain culture et évolution de la production de 1970-1990 dans la province de l'Estuaire (Gabon), Université Omar Bongo. Pp.3

* 42République gabonaise, (2012), Plan Stratégique Gabon Émergent, Libreville, Secrétariat général du gouvernement, 149p.

* 43Ayant son siège social à Singapour et fondé en 1989, le Groupe OLAM est le leader mondial des chaines d'approvisionnement d'aliments, de produits agricoles et fait également dans l'agro-industrie.La Société OLAM GABON est présente au Gabon depuis1998. Elle est spécialisée dans l'activité forestière et dans l'importation de riz et de lait en poudre.

* 44Tatiana DIVASSA IBRAHIM KOUMBA, (2006), Les paysages urbains de Nzeng-Ayong : Pratiques spatiales et perspectives de développement, Université Omar Bongo, Mémoire de maîtrise Libreville, Pp. 2-4

* 45GRAWITZ (M), (1979), Méthodes des sciences sociales, 6ème édition, Dalloz, paris, p. 593

* 46Loi n°3 du 08/05/81fixant le cadre de réglementation d'urbanisme, p.15

* 47Cours Master II professionnel,Diagnostic participatif des territoires, DR ALLOGHO-NKOGHE (F), 2013, inédit.

* 48Voir annexe n°4 : Extrait de la loi n°3/81 relative à l'urbanisme au Gabon

* 49Article 24, in journal officiel de la république gabonaise 24 au 30 janvier 2012 n° 91.

* 50Annexe n°5 : Extrait de l'hebdo informations, décret n°700/PR/MISPID du 17 juillet 2013 portant création des arrondissements dans la commune de N'toum et fixant leurs limites et leurs sièges, N° 610.

* 51MALOBA MAKANGA (JD), (2011), Les précipitations au Gabon : climatologie analytique en Afrique, Harmattan, Paris. pp-61

* 52SAINT-VIL (J), (1977), Les climats du Gabon, Annales de l'U.O.B, série Lettres et sciences, n°1, publication de la F.L.S.H ; p.102-125

* 53 ATLAS DE L'AFRIQUE, (2004), Atlas duGabon, aux éditions du Jaguar, Paris pp-12

* 54Mlle Oye Mengue Pauline, Chargée d'Affaires Marketing à Olam.

* 55Hebdo informations, Décret n° 700/PR/MISPID du 17 Juillet 2013, Vu l'ordonnance n°7/2013 du 21 Février 2013 portant suppression du district d'Ikoy- Tsini et extension du périmètre de la commune de N'toum, N°610-13-17 Juillet 2013.

* 56 www.gaboninvest.org site consulté le 20 mai 2014 à 21h 45mn.

* 57Hebdo informations, Décret n° 700/PR/MISPID du 17 Juillet 2013, Vu l'ordonnance n°7/2013 du 21 Février 2013 portant suppression du district d'Ikoy- Tsini et extension du périmètre de la commune de N'toum, N°610-13-17 Juillet 2013.

* 58M. MIMBI Alphonse et M. MEBALE Jean Daniel chefs de village de la zone d'étude.

* 59Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire, (1993), Recensement général de la population et de l'habitat, Libreville.

* 60 Ministère de la planification et de l'aménagement du territoire, (2003), Recensement général de la population et de l'habitat, Libreville.

* 61 DURAND (D F) & MERLIN (P), (1989). Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, Paris, PUF, P.902.

* 62M. MIMBI (A) 1er chef de village de N'Kok P.K27. Entretien du 22 février 2014 à N'Kok à 9h10mn.

* 63BRUNET (R), THERY (H), (1998). Les Mots de la Géographie, dictionnaire critique, La Documentation Française, Paris Pp 379.

* 64MERLIN (P),(1988), Géographie de l'aménagement, Presse universitaire de France, coll. « Espace et Liberté », Paris, P. 334.

* 65Article de l'Union, Minhindou (M.S), Vendredi 9 Septembre 2011, Industrie du bois, N'Kok s'ouvre au monde, Economie, P. 5

* 66LIZ(AW),2012, Les droits fonciers au Gabon, faire face au passé et au présent, publié par Fern, Pp128-144

* 67Doing busniss in Gabon, (2013),vers une économie de transformation, Apiex, P. 66.

* 68Article de l'union, Maxime Serge Mihindou, Vendredi 27 Avril 2012, « Où en sont les travaux de la Zone économique spéciale de N'Kok ? », P. 4

* 69 République Gabonaise, Ministère de l'habitat, du logement, de l'urbanisme, de l'environnement et du développement durable. Révision du Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme de Libreville, Pp 27-39.

* 70Article de l'union, Maxime Serge Mihindou, Vendredi 27 Avril 2012, « Où en sont les travaux de la Zone économique spéciale de N'Kok ? », P. 4

* 71 Idem

* 72On pense par exemple à l'aménagement spécial des voies de communication interne mise des espaces verts le long des voies, l'harmonisation du bâti, l'occupation spatiale planifiée et donc à un aménagement du territoire conçu aux normes modernes.

* 73M. NGOMO DERRY DERANGEANT, responsable QHSE de la Z.E.S.N

* 74On pense aux villages N'Kok, Essassa, N'Koltang et bien d'autres, pour ne citer que ces illustrations.

* 75 Le New-York Forum Africa 2013, Déjà 1,7 milliard de dollars américains d'investissements directs étrangers à N'Kok, Nouvelle Vision, N°01 du 12 Juin 2013. P.5

* 76 MERLIN (P) ET CHOAY (F),(2010),Dictionnaire de l'Urbanisme et de l'Aménagement. ED PUF, Pp.450

* 77 Ministère des domaines et de l'enregistrement, de la conservation foncière, de l'habitat, de l'urbanisme et du cadastre, 1981, Législation domaniale : La loi n°3 du 8 juin 1981 fixant le cadastre de la réglementation d'urbanisme, République gabonaise, Article 30 alinéa1.

* 78Livre blanc : Estuaire, (1983), République gabonaise et de l'aménagement du territoire commissariat général à l'aménagement du territoire. Nancy, P.159

* 79Cours de Master II Professionnel, intitulé Méthodologie de la recherche en aménagement du territoire, Mme MOUSSAVOU Ida-Rachel, Dr en géographie et DGA à l'ANUTTC.

* 80 DIANGITUKWUA (F), (2011), Gouvernance, Action publique et démocratie participative. Op. Cit, Pp. 84

* 81www. Cg16.fr/.../amenagement-foncier-agricole-et-forestier

* 82RETENO WENTCHANDI (E),(1993), La banane plantain culture et évolution de la production de 1970-1990 dans la province de l'Estuaire (Gabon), Université Omar Bongo. Pp.3






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