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L'altermondialisme comme alternative a la derive du capitalisme mondial actuel

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par Marcelline LUEMBE OMBA N'SODI
Université chretienne Cardinal Malula - Licence 2015
  

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Section 2 : Les acteurs du Mouvement des altermondialistes

Les mouvements altermondialistes regroupent divers acteurs qui, opposés à ce qu'ils appellent le «  mondialisme  néolibéral », jugé injuste et dangereux, revendiquent la mise en place d'une autre mondialisation. Parmi les plus connus et les plus actifs sur terrain :

2.1. Jose Bové

Depuis son coup d'éclat le 12 août 1999, lorsqu'il entreprend le démontage du MacDonald's de Millau avec quelques dizaines d'éleveurs de brebis du Larzac, José Bové symbolise à travers le monde la lutte contre la mondialisation.

Pour José Bové, «La question centrale est de savoir comment créer le débat sur la démocratie et la transparence entre les Etats, l'appareil institutionnel, le mouvement citoyen, ceci afin de promouvoir des règles plus équitables, pas seulement sur le commerce mais aussi sur l'environnement, le droit du travail et les droits humains.» Selon lui, il suffirait de «réguler» le marché, de «démocratiser» les institutions internationales pour améliorer le sort des paysans et des travailleurs du monde entier.

Bové cherche constamment à limiter les effets du capitalisme mondial mais ne s'attaque jamais à la cause des problèmes. Il dénonce la course aux profits mais entend seulement la ralentir. «Le marché existe, il n'est pas question de le nier, répète-t-il. Mais face au marché, il faut des règles.» La solution s'impose alors d'elle-même : «Il faut véritablement un contre-pouvoir et des règles autonomes auxquelles se plierait obligatoirement le marché.» Logiquement toute sa réflexion s'articule autour des instances internationales et nationales à même de s'opposer efficacement au marché.

2.2. Eddy Fougier

Spécialiste des mouvements de contestation de la mondialisation, Eddy Fougier dépeint dans son ouvrage « Parlons mondialisation : en 30 questions »25(*) dépeint les différentes facettes obscures de la mondialisation : délocalisations des entreprises, crise financière, américanisation culturelle, diffusion des pandémies, sentiment que les États sont dépassés... la mondialisation concerne aujourd'hui de nombreux aspects de notre vie quotidienne. Partant de 30 questions que chacun se pose, cet ouvrage donne des clés pour comprendre ce qu'est la mondialisation, les réalités qu'elle recouvre et les conséquences à venir de ce phénomène qui peut sembler irréversible.

2.4. Simon Kimbangu

Les chrétiens socialement engagés sont une des composantes les plus actives et importantes du mouvement altermondialiste

Au niveau local et plus particulièrement dans les pays sub-sahariens, les églises ont depuis longtemps intégré les différentes réflexions et propositions du mouvement altermondialiste dans leur approche à rendre «  le monde meilleur ». En République Démocratique du Congo, Simon Kimbangu au delà de son message pastoral constitue l'un des pères de l'altermondialisme dans la lutte qu'il a eu à mener pour la population congolaise alors sous le joug du capitalisme représenté par le colon belge. Il va ainsi formulé pour la première fois, au nom du christianisme, une proposition radicale de transformation sociale, donnant ainsi naissance à un courant, que l'on pourrait désigner comme « christianisme de la libération » et qui quelques années plus tard sera développé en Amérique Latine et plus particulièrement au Brésil, avec l'apparition des mouvements tels que le Mouvement des paysans sans terre . Simon Kimbangu sera ainsi considéré comme l'un des inspirateurs et précurseurs de l'altermondialisme.

Dans sa théologie de la libération, Simon Kimbangu considère que le peuple congolais ne peut plus être perçu comme uns simple objet, tel qu'il était par le colonisateur belge, mais comme l' acteur de sa propre histoire, les sujets de leur propre libération. Pour Simon Kimbangu, le rôle des chrétiens socialement engagés c'est de participer à cette « longue marche » des pauvres vers la « terre promise » -- la liberté -- en apportant leur contribution à leur auto-organisation et auto-émancipation sociale.

Sur le plan politique, parler de la contribution politique de Simon KIMBANGU à l'essor de la République Démocratique du Congo revient à replacer ce grand homme dans le contexte de l'époque coloniale précisément en 1921. Le 06 Avril 1921, l'évangélisation assortie des actes de puissance s'annonce avec pompe. Le peuple congolais miné littéralement par les tortures dues à l'esclavagisme, trouve en lui un seul pilier à qui il faut s'appuyer. Du coup, c'est l'espoir qui naît en ce peuple congolais. Pour extérioriser leur joie, la population se mobilise aux fins de se rendre à N'kamba pour écarter et intérioriser le message de Simon KIMBANGU.

Sur place, les messages d'espoir sont suivis avec attention. Ces enseignements donnés avec effervescence se transforment en véritable éveil de conscience. La phrase selon laquelle « L'homme noir deviendra blanc et l'homme blanc deviendra l'homme noir » constitue une phrase détonateur qui va réellement susciter l'éveil de conscience dans l'homme congolais. Cette déclaration constitue un leitmotiv qui va contribuer à coup sûr à la lutte que les Kimbanguistes vont mener pour affaiblir toutes les velléités coloniales. C'est pour confirmer cette lutte que Patrice Emery LUMUMBA disait : « Si seulement les militants du M.N.C. pouvaient être cohérents comme les Kimbanguistes ? »26(*)

Cette lutte vers la souveraineté va inexorablement s'intensifier car « les Kimbanguistes savent que sous un Congo indépendant, ils ne feront plus l'objet de relégations et qu'il leur sera permis de vivre librement leur foi en Jésus-Christ »27(*). La République du Congo-Brazzaville qui avait pris l'élan de l'émancipation vers l'indépendance à partir de 1958 lorsque le Président DE GAULE de passage à Brazzaville déclarait : « Si vous voulez l'indépendance, je vous la donne », a servi de bases arrières aux Kimbanguistes qui avaient, pour dérouter le colonisateur, commencé à dirigé à partir de Brazzaville un bon nombre de leurs actions de lutte contre le colonialisme Belge.

Jouissant d'un prestige considérable grâce au combat sans relâche initié par Simon KIMBANGU en vue de libérer tout un peuple du joug colonial, d'aucun, avec exagération appelaient les Kimbanguistes, « les tombeurs du colonialisme ».

Dans le livre les mouvements de résistance Kongo à l'évangélisation du 16ème siècle à nos jours, NSUMBUKA NKANSA confirme que « KIMBANGU a certainement donné à l'ensemble des kongo une conscience plus claire de leur unité, des aspirations vigoureuses à la réalisation de cette unité latente, le sens de leur unité et de leur valeur propre »28(*). Georges BALANDIER corrobore cette déclaration en parlant du messianisme en ces termes : « Il exprime les réactions profondes d'un peuple qui a trouvé le sens de l'unité ». « Il est donc à l'origine d'une prise de conséquence, d'un sentiment de cohésion qui est plus qu'une ébauche du sentiment national » 29(*)

Sur le plan éducatif, toujours dans une lutte inexorable, Simon KIMBANGU s'insurge contre les inégalités sociales. Dans ces enseignements évangéliques, il prêche la justice pour tous dans une société où chaque personne est libre. Dans une société pour laquelle il s'est sacrifié toute sa vie, l'homme doit se sentir dans une association naît donc d'un pacte, ou d'un accord, par lequel l'individu perd sa liberté, l'abdique et la retrouve inchangée et égale à celle des autres individus avec en plus tous les bienfaits de la vie sociale, ou du « corps politique ». Car la société est gérée de la volonté générale, par la communion des citoyens et non par l'addition de leurs volontés individuelles. Cette communion ne peut que vouloir le bien du corps social dans son entier qui coïncide avec celui des individus en particulier ».30(*)

S'appuyant sur ces idées prônées par son père, Son Eminence DIANGIENDA KUNTIMA, après avoir constaté l'exclusion des écoles de tous les enfants dont leurs parents professaient la foi Kimbanguiste, se lance dans une vaste aventure, celle de créer les écoles Kimbanguistes. Seul contre tous, il démarra les écoles Kimbanguistes sous les manguiers au mépris de la colonisation qui ne crut jamais au progrès d'un pays de ces écoles. Contre toute attente, ces écoles ont démarré le 04 janvier 1990 sous la détermination de quelques Kimbanguistes intellectuels décidés à rendre bénévolement service à l'Eglise pour la formation des enfants des Kimbanguistes rejetés par les missionnaires.

Dans un discours prononcé dix ans après la création des écoles Kimbanguistes écrit Susan ASCH, « Le Chef Spirituel souligne l'obligation morale de l'E.J.C.S.K. qui devrait créer les écoles au Congo pour prendre en charge les enfants des Kimbanguistes rejetés des écoles Protestantes et Catholiques. Il rend. Il rend hommage aux fidèles et aux enseignants, qui se sont sacrifiés pour réaliser ces écoles, ainsi qu'au Chef de l'Etat qui les a soutenues »31(*). Du 4 janvier 1960 jusqu'à nos jours, point n'est besoin de démontrer la contribution éloquente du Kimbanguisme au développement national du point de vue éducationnel.

Sur plan socio-économique, la contribution socio-économique du Kimbanguisme en République Démocratique du Congo se situe dans le domaine de la construction, de l'éducation, de la formation professionnelle, de la santé, de l'agriculture et de l'élevage.

S'inspirant de la bible, plus précisément dans les livres suivant : Genèse 3 : 16-19 qui déclare que « Après la chute de l'homme et sa femme, Dieu nous a montré comment nous devons travailler pour vivre », Jacques 2 : 14 qui précise que « La foi sans oeuvres est morte ». Dans le domaine de construction, les travaux se sont réalisés sans aucune aide extérieure.

Les temples, les écoles, les universités, les foyers sociaux et les centres d'hébergement sont construites à l'aide des contributions internes.

Dans le domaine de l'agriculture, l'Eglise Kimbanguiste initie partout les travaux champêtres sachant que celui qui ne travaille ne mange pas comme le déclare Saint Paul dans son Epitre aux Théssalonissiens 3 :10-12.

Les cas les plus typiques c'est le Centre Agricole de Bateke à Kinshasa où plusieurs hectares mécanisés sont labourés, le Centre de Lutendele à Kinshasa toujours, le Centre de Kinkewa et de Monguandanda dans le Bas-Congo, le Centre de Munua au Katanga ou le Centre de Mabaya à Mbuji-Mayi dans le Kasaï-Oriental.

Face à cette détermination du Kimbanguisme dans la contribution socio-économique de notre pays, Susan ASCH abonde dans le même sens lorsqu'il précise que « Face à la crise globale que traverse toute la société congolaise, les Kimbanguistes se distinguent nettement des autres secteurs de la population, dans la mesure où ils s'engagent activement pour combattre les fléaux de la crise »32(*)

* 25 Eddy Fougier, Parlons mondialisation : en 30 questions, Ed. La Documentation Française, Paris, 2012

* 26 (1) DIANGIENDA KUNTIMA J. : L'histoire du Kimbanguisme, Ed. Kimbanguistes, Kinshasa 1984, P.179.

* 27 DIANGIENDA KUNTIMAJ. : Op. cit, P.49. 

* 28 (1) P. ARDANT : Institutions politiques et Droit Constitutionnel, Ed. L.G.D.J, Paris 1997, P.30

* 29

* 30

* 31 S.ASCH : L'Eglise du Prophète KIMBANGU, Ed. KARTHALA, Paris 1983, P.205.

* 32

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams