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Analyse des disparités spatiales de la transmission du paludisme dans la vallée du Kou et sa gestion par un SIG

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par Abdoul Azize MILLOGO
Université de Ouagadougou - Master 2013
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Les résultats de cette étude montrent que les populations des localités étudiées ont une assez bonne connaissance du paludisme. Elles savent que le moustique est le responsable de la transmission de la maladie. Malgré la présence de l'aménagement hydraulique, le paludisme sévit davantage dans le village témoin de Sourkoudougou que dans les quartiers du périmètre rizicole et les malades sont majoritairement des jeunes de moins de 16 ans. La faible prévalence palustre dans le périmètre est due à plusieurs facteurs dont la protection antipaludique. Plusieurs moyens sont utilisés pour la protection contre les moustiques mais la moustiquaire reste le principal moyen utilisé. La protection est plus généralisée dans le périmètre irrigué car les quartiers rizicoles ont des couvertures excédentaires en moustiquaire. Elle réduit considérablement la transmission du paludisme et contribue au maintien du paradoxe de la Vallée du Kou. En dépit de cette protection généralisée, quelques cas de paludisme sont enregistrés. Pour les soigner, trois principaux recours sont utilisés, ce sont : l'automédication moderne, les soins traditionnels et le CSPS qui est le recours le plus utilisé dans toutes les localités. Le SIG à élaborer permettra aux équipes de recherches de l'IRSS de capitaliser les données de terrain en un seul lieu et de pouvoir mener des analyses spatiales plus aisément. Il permettra également de suivre l'évolution spatio-temporelle de la prévalence palustre. En dépit de cet apport, l'extension du SIG par les volets sur l'entomologie et l'environnement physique reste encore à achever.

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CONCLUSION GENERALE

Le périmètre irrigué de la vallée du Kou a été aménagé dans les années 1970 pour contribuer à la sécurité alimentaire du pays. Les exploitants venaient majoritairement du plateau central. Outre ses retombées économiques, l'aménagement a favorisé la prolifération des moustiques vecteurs du paludisme. La période propice au développement des moustiques est la saison pluvieuse. Cependant avec les modifications introduites par l'aménagement hydraulique, le développement des moustiques ne suit plus le rythme des saisons. Les casiers rizicoles sont devenus les principaux gites larvaires de la zone. Ils permettent une reproduction continue des moustiques tout le long de l'année, modifiant ainsi la distribution temporelle de la densité vectorielle.

La transmission de la maladie est globalement plus élevée dans les villages environnant que dans les quartiers rizicoles situés à l'intérieur du périmètre. Elle est accentuée dans le périmètre pendant la saison pluvieuse en raison de l'inondation prolongée des casiers rizicoles et des conditions climatiques favorables au développement des vecteurs. Le niveau de transmission à l'intérieur du périmètre pourrait s'expliquer par les facteurs suivants : - la protection antipaludique accentuée dans le périmètre en raison de la couverture en moustiquaire et des protections supplémentaires ;

- la nature des matériaux de constructions moins favorables aux moustiques endophiles. Il y a aussi les facteurs évoqués par ROBERT V. et al. (1895) que sont la jeunesse des moustiques qui ne permet pas le développement du parasite et leurs tendances à prendre le repas de sang sur des animaux.

Les jeunes de 0-15 sont les plus touchés dans toutes les localités étudiées. Cependant, dans les quartiers rizicoles, les femmes en âge de procréer (16-30) ans sont particulièrement atteintes. Les jeunes de 0-5 ans sont principalement touchés par la maladie à Sourkoudougou, certainement du fait que ces derniers n'ont pas acquis le même degré d'immunité que leurs homologues résidants dans le périmètre ou parce qu'ils sont sous-protégés contre les moustiques. Par ailleurs, on remarque que la contribution des facteurs géographiques n'est pas perceptible au niveau de la répartition spatiale des cas de paludisme ressentis.

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Cette étude a révélé que les populations de la zone d'étude, soumises à un très fort taux d'accès palustre ont une assez grande connaissance de la maladie mais elles l'associent encore à tous les états fébriles et pensent que ses causes sont multiples.

Toutes les localités étudiées utilisent des moyens de protection contre les moustiques et partant, contre le paludisme. Cette protection est menée principalement dans les 3 localités avec les moustiquaires de lit mais les quartiers rizicoles utilisent des moyens supplémentaires tels que les bombes aérosols, les spirales antis moustiques, les pommades insectifuges, les moustiquaires de fenêtres mais aussi l'élimination de gites larvaire des moustiques. En plus du fait que la population de Sourkoudougou n'utilise pas de protection supplémentaire, sa couverture en moustiquaire de lit est déficitaire. Cette forte protection dans le périmètre est due à la forte nuisance des moustiques dans le périmètre. En outre, les concessions utilisant des protections supplémentaires occupent une rangée de concessions à VK5 et sont situées dans la partie de VK7 en contact avec la savane.

La protection par moustiquaire est efficace contre la transmission de la maladie si on considère les données des CSPS mais ce n'est pas le cas avec les cas de paludisme déclarés par les populations.

Les recours en cas d'accès palustres sont assez variés. On a le CSPS, l'automédication moderne et les plantes médicinales. Les CSPS sont le recours le plus prisé quelle que soit la localité et son utilisation décroit avec la distance. Il en est de même pour les autres recours aux soins dont l'usage dépend fortement de leur accessibilité.

Concernant les hypothèses émises au départ, on constate que :

- la 1ère hypothèse selon laquelle « l'aménagement du périmètre rizicole dans la vallée du Kou a entrainé une transformation dans l'environnement physique et humain de la zone » est confirmée. En effet, les données collectées ont permis de montrer des différences au niveau des matériaux de construction et la composition de la population des différentes localités. Cependant, les transformations physiques n'ont pas pu être vérifiées.

- la 2ème hypothèse qui stipulait que « le taux de prévalence palustre des quartiers rizicoles est inférieur à celui des villages de la savane environnante » est confirmée. Les statistiques sur le paludisme en 2011 fournies par les CSPS donnent des taux de

prévalence de 23,86 et 19,79 respectivement pour VK5 et VK7 alors qu'elle est de 34,58 à Sourkoudougou.

- la 3ème hypothèse qui soutenait que « les résidents des quartiers rizicoles de la vallée du Kou ont des moyens de protection antipaludiques qui contribuent à maintenir le taux de transmission en deçà de celui de villages environnant » est également confirmée. La couverture en moustiquaire est insuffisante dans la savane. En outre, les populations des quartiers rizicoles utilisent d'autres moyens de protection antipaludiques en plus de la moustiquaire.

- la 4ème hypothèse qui stipule qu' « un SIG connecté à une base de données régulièrement mis à jour permettra d'avoir un suivi sur l'évolution de la prévalence du paludisme dans le vallée du Kou» est partiellement confirmée. En effet, l'extension du SIG avec des modules environnementaux et entomologiques et sa mise à jour régulière permettra de suivre l'évolution du paludisme en fonction des changements au sein de la population et dans l'occupation des terres.

Au-delà des résultats obtenus, cette étude a mis en exergue une utilisation possible des outils de la géomatique à savoir l'utilisation d'un SIG pour le suivi, voire la lutte contre le paludisme. Les données sanitaires ne sont généralement pas géoréférencées et les causes connues des maladies se combinent souvent avec d'autres facteurs qu'il convient de maitriser pour mieux combattre la maladie. L'existence d'un SIG mettant en relation des données d'origines diverses serait d'un apport considérable dans la lutte contre le paludisme.

Malgré cet apport, cette étude présente des limites. Certains points tels les caractéristiques socioéconomiques des populations mériteraient d'être approfondis car elles influeraient également sur l'acquisition des moyens de protection contre le paludisme.

Par ailleurs, une autre enquête devait être conduite dans la zone pour étudier les modes d'utilisation des moustiquaires et leur imprégnation. Ses résultats permettraient d'évaluer la contribution de ces facteurs à la protection contre la maladie.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery