Memoire Online - Médias sociaux (Facebook et Whatsapp) et liens sociaux a Cotonou : reconfiguration ou rupture ?

MEDIAS SOCIAUX (FACEBOOK ET WHATSAPP) ET LIENS SOCIAUX A COTONOU : RECONFIGURATION OU RUPTURE ?

Date de soutenance : 19 Janvier 2016 Note obtenue : 16 / 20 Mention : Très bien

SOMMAIRE

DEDICACE

REMERCIEMENTS

Le présent travail a pu être réalisé grâce à la contribution et le concours de plusieurs personnes à qui nous témoignons notre sincère reconnaissance. Ainsi, nous tenons à remercier :

· Dr Cyprien Aholou notre directeur de mémoire, pour sa présence, sa disponibilité, son écoute permanente et ses réponses pertinentes à nos diverses préoccupations ;

· Dr Abdoulaye Benon Monra notre co-directeur de mémoire qui n'a ménagé aucun effort pour nous donner les savoirs nécessaires à la mise en oeuvre du présent travail.

· Prof. Dr Dodji H. Amouzouvi pour ses conseils et orientations. Trouvez ici l'expression de notre profonde reconnaissance.

· Tous les illustres enseignants et moniteurs du Département de Sociologie-Anthropologie de l'Université d'Abomey-Calavi

· Toute l'équipe du Laboratoire d'Analyse et de Recherche Religions, Espaces et Développement LARRED qui n'ont pas manqué d'apporter leur assistance tout au long du travail ;

· M. Emmanuel &Mme Esinam Yeboah pour le soutien financier, spirituel mais également moral ;

· M. Simpson Jesurun A. Nartey & Pius Akator Pour leur contribution à distance

Que chacun de ceux qui ont contribué de prêt ou de loin à la réalisation de ce travail, surtout nos informateurs, reçoive notre témoignage de profonde gratitude.

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES GRAPHIQUES

LISTE DES FIGURES ET ENCADRES

RESUME

La présente recherche aborde les effets de l'usage social des médias Facebook et WhatsApp sur les liens sociaux à Cotonou. L'objectif principal est d'analyser les typologies relationnelles qui naissent grâce aux médias sociaux Facebook et Whatsapp. La recherche a été conduite dans vingt-et-un (21) quartiers de la ville de Cotonou à travers des entretiens semi-structurés sur la base de guide d'entretien et de questionnaire en fonction des catégories d'acteurs.

Le modèle d'analyse des données recueillies a été l'individualisme méthodologique. Premièrement, il ressort de cette analyse que l'influence des médias sociaux sur les relations sociales dépend de leur utilisateur. Facebook et WhatsApp présentent des paradoxes tels que facteurs d'isolement et de rapprochement selon l'usage de l'utilisateur. Deuxièmement, à l'heure des médias sociaux, les liens sociaux physiques sont fragilisés. En effet, ils rapprochent ceux qui sont distants et éloignent ceux qui sont géographiquement proches. De même, des liens sociaux virtuels naissent à partir des médias sociaux. Ils permettent à leurs utilisateurs de développer une cohésion sociale et engendrent une nouvelle typologie relationnelle.

MOTS CLES : lien social, médias sociaux, réseaux sociaux, Facebook, Whatsapp, Cotonou.

ABSTRACT

This research addresses the effects of the social use of Facebook and WhatsApp on social bonds in Cotonou. The main objective is to analyze the relationship types that arise through social media Facebook and Whatsapp. The research was conducted in twenty-one (21) districts of Cotonou through semi-structured interviews based on an interview guide and questionnaire according to the categories of actors.

The analysis model of the data collected has been methodological individualism. First, it is clear from this analysis that the influence of social media on social relations depends on the user. Facebook and WhatsApp have paradoxes factors such as isolation and reconciliation according to usage by the user. Secondly, in the era of social media, physical social bonds are weakened. Indeed, they resemble those distant and move away those that are geographically close. Similarly, virtual social relationships are born from social media. They allow users to develop social cohesion and create a new relational typology.

KEYS WORDS: social ties, social media, social network, Facebook, Whatsapp, Cotonou.

INTRODUCTION

Il est six heures trente-cinq minutes. Ella vient de se réveiller. Toujours dans le lit, elle jette la main pour saisir son Samsung Galaxy S4 ; téléphone portable qu'elle a pu obtenir finalement en lieu et place d'un Iphone 5. Elle saisit son mot de passe pour déverrouiller le téléphone en vue de pouvoir lire ses conversations manquées sur Whatsapp. Elle consulte les notifications et publications sur Facebook certainement. Pendant un temps, elle vérifie les discussions manquées sur IMO et sur Viber et enfin consulte s'il y a eu un tweet sur son compte Tweeter. Tout cela avant de se lever de sa couche. Elle n'a pas entendu sa mère qui l'appelait pour ranger la cuisine ; elle est préoccupée. Quelques heures plus tard, elle ne participe pas à la causerie dans la voiture entre ses parents, sa soeur et son jeune frère car son amie, depuis le Maroc, lui fait part du déroulement de sa journée d'hier sur Skype.

Cette anecdote dénote la place de la technologie dans le quotidien des hommes. Cette technologie qui amène les individus à adopter de nouveaux comportements et à reconsidérer leur conception du monde : le changement social. Aucun domaine de la société (la politique, l'économique, le social, la culture, etc.) n'est épargné.

En effet, des facteurs du changement social sont les éléments qui favorisent cet état de fait. Les sociologues sont unanimes sur la question de la pluralité de ces facteurs. L'économie, les conflits, les idéologies, la démographie, les valeurs religieuses, la stratification sociale et la technologie sont les plus cités (Montousse et Renouard, 1997). Dans ses analyses sur les transformations sociales et culturelles dans la littérature, Goody (1986) a construit un cadre théorique fondamental pour étudier comment une technologie comme l'internet avec toutes ses caractéristiques touchent les rapports entre individu et groupe ainsi que la production culturelle, les rapports de pouvoir et d'autres aspects encore. Ce rapport apparait comme le désir de vivre ensemble, la volonté de relier les individus dispersés, l'ambition d'une cohésion plus profonde de la société dans son ensemble (Paugam, 2009). L'internet a changé non seulement la façon dont les individus organisent leurs vacances et font leurs recherches scolaires, mais aussi leur mode d'interaction. Grâce aux médias sociaux, les gens peuvent échanger photos et vidéos, partager des informations, s'exprimer sur des blogs, participer à des discussions en ligne ; ils permettent aux individus d'interagir avec un grand nombre de personnes. Facebook pour les réseaux sociaux, LinkedIn et Viadeo pour les réseaux professionnels, Twitter pour les micro-blogs, You Tube pour le partage de vidéos, ou bien encore Whatsapp pour la messagerie instantanée sont aujourd'hui plébiscités par des utilisateurs du monde entier, et rencontrent une audience inédite auprès des jeunes générations. L'engouement que ces médias à vocation socialisante, suscite depuis quelques années au Bénin avec ses nombreux utilisateurs a attiré notre attention à comprendre ce phénomène. La présente étude aborde donc le dit phénomène mais spécialement Facebook et Whatsapp pour leur popularité chez les jeunes à Cotonou.

Après une exposition de l'univers théorique et de l'approche méthodologique, le reste du présent mémoire est structuré en trois parties. Premièrement, il s'agira, d'identifier les déterminants propres à l'utilisateur qui expliquent l'impact des médias sociaux sur ses liens sociaux. Deuxièmement, nous montrerons les manifestations des médias sociaux sur les liens sociaux physiques. Et troisièmement, il sera question de décrire la complémentarité entres les liens sociaux virtuels et physiques grâce aux médias sociaux.

PARTIE 1: UNIVERS THEORIQUE ET APPROCHE METHODODLOGIQUE

Chapitre 1: UNIVERS THEORIQUE

Qu'elle soit pour la recherche de régularité statistique des pratiques ayant une fréquence ou pour la recherche de relations logiques entre deux phénomènes sociaux, la sociologie nécessite une démarche appropriée. L'approche ou la perspective théorique et la méthodologie constituent la charnière de la recherche. La présente étude ne fait pas exception à la règle. Il s'agira donc dans cette première partie de présenter le cadre théorique à travers la problématique, l'état de la question du lien social et des médias sociaux, la clarification des concepts utilisés dans ce document d'une part et la démarche méthodologique adoptés d'autre part.

1.1.1. Problématique

Une innovation est une initiative prise par des acteurs sociaux dans le but d'apporter des réponses inédites à un certain nombre de problèmes économiques et sociaux. Elle cherche à mettre en oeuvre des technologies appropriées au contexte social, privilégie la cohésion sociale et la solidarité. Les innovations remettent donc en cause les clivages traditionnels entre les différentes sphères. Beaucoup d'innovations sont de nature sociale au sens où elles modifient le comportement individuel et de groupe, les valeurs et les normes. Ces changements sont extrêmement difficiles à anticiper. Lier changement technologique et le changement social, en particulier l'impact du premier sur le second est encore plus complexe. La technologie de la communication est un facteur décisif du changement social selon Montousse et Renouard (1997) car elle obligerait les membres d'une société à adopter de nouveaux comportements et à reconsidérer leur conception du monde.

Au cours de la seconde moitié du XX^e, le développement des technologies de l'information et de la communication a entrainé l'apparition de réseaux de communication nationaux et internationaux. Grâce à ces réseaux, la communication et les relations entre les individus et les groupes sociaux sont modifiées. La distance géographique entre les peuples laisse place à une proximité numérique. Cette proximité numérique qui naît entre les individus n'a-t-elle pas un impact sur la proximité physique ? L'un des facteurs qui facilite cet état de fait serait la création des médias sociaux sur l'Internet. Les plus en vogue au Bénin et notamment dans les grandes villes comme Cotonou, sont Facebook^1(*) et Whatsapp.

La virtualité de l'amitié entre de réels individus que prônent ces sites de réseautage, inquiète Scruton (2010) qui voit en ces plates-formes des sites apparemment innocents et inoffensifs qui s'introduisent dans les relations humaines. Ils s'offrent comme étant des outils avec lesquels les individus peuvent entrer en contact avec facilité, les uns avec les autres à travers l'écran. Désormais, il n'y a plus besoin de vous déplacer et faire le trajet jusqu'à la maison de votre ami, ni de réunions hebdomadaires, ou le cercle d'amis au restaurant ou au bar du centre-ville. Tous ces moyens exigeant de l'effort peuvent se passer juste avec une touche du clavier de votre ordinateur ou de votre portable et vous êtes là où vous vouliez être. La rapidité des communications modernes impulsée par les média sociaux ne se contente pas uniquement d'accélérer le processus par lequel les liens sociaux sont formés et rompus ; elle change inévitablement la manière dont ces relations sont menées et comprises. L'action et l'affection qui sont les manifestations d'une amitié laissent place à une figuration^2(*) contrôlée derrière un écran. La protection et la reconnaissance sont aujourd'hui fragilisées (Paugam 2009) avec l'avènement de ces médias. Conçu pour permettre aux utilisateurs de rester en contact et de communiquer à moindre coût, on constate, selon Rosen (2007), que ces médias ont un impact culturel : sur le langage (les amis "s'ajoutent " désormais), en politique (où il est de rigueur aux présidentiables de cataloguer leurs vertus sur MySpace), et dans les collèges et campus (où ne pas être sur Facebook est un handicap social). Le jargon, les abréviations et les fautes permises, l'"internet speak" sont quelques-uns des inconvénients sur la capacité de ces utilisateurs de bien s'exprimer en situation idoine Lopatin (2012). Tisseron (2011), quant à lui, explique que ces médias témoignent d'un changement dans notre rapport à l'intimité ; ce qui l'a amené à adopter le concept d'extimité.

La ville se caractérise par l'approvisionnement régulier de nourriture, elle s'offre également comme l'espace, le lieu des innovations où les individus interagissent pour produire (Weber, 1981). L'innovation sociale comme phénomène social est la résultante de la tension dialectique entre le besoin social ressentit par des acteurs sociaux dans un contexte donné et leurs aspirations sociales à réaliser par des pratiques sociales novatrices pour « corriger » la carence et améliorer leurs conditions de vie économiques, sociales, culturelles et/ou politiques (gouvernance de la cité). En d'autres termes, l'innovation sociale a pour finalité sociale de sortir une collectivité située et datée, par des façons de penser, d'agir et de sentir inédites et innovantes, de l'univers social ou le contexte social des besoins pour accéder à l'univers ou le contexte social des aspirations sociales (Yao, 2010). Lefebvre (1972) disait que le « droit à la ville est aussi le droit à l'innovation » Ici, il s'agit de l'innovation technologique, c'est-à-dire une intervention initiée par des acteurs sociaux pour répondre à une aspiration, subvenir à un besoin, apporter une solution ou profiter d'une opportunité d'action afin de modifier des relations sociales, de transformer un cadre d'action ou de proposer de nouvelles orientations culturelles » (Saucier et al., 2006). Mieux l'urbanité comme caractéristique fondamentale de la vie en ville, fait que ces innovations se diffusent plus vite en ville et entre les villes que dans les espaces ruraux. Ces médias sociaux (Facebook et Whatsapp) en tant que innovations et produits urbains connaissent une certaine diffusion et sont adoptées en dehors de leur cadre spatial initial. Ils ont donc su démontré leur efficacité et reçoivent un jugement extérieur positif ». Ils constituent de nouvelles institutions sociales plus présentes dans les milieux urbains que ruraux. Ils sont donc des pratiques sociales, des « appropriations » du milieu urbain.

La ville de Cotonou, avec 10% de la population béninoise est le premier lieu d'appropriation des médias sociaux. Elle se présente donc comme l'espace où les médias sociaux exercent une pression tellement forte que depuis qu'ils ont pénétré le quotidien de leurs utilisateurs, ils obligent les individus à une construction identitaire qui passe par la quête d'une valorisation personnelle perpétuellement soumise au regard d'autrui (Paugam, 2009 : 50). Depuis 2006 jusqu'à ce jour, une révolution des appartenances, une diversification des relations sociales et un confus entrecroisement des liens sociaux s'observent sous la main coercitive des médias sociaux tels que Facebook et Whatsapp. Le problème issu de ctte réflèxion est formulé sous la forme de la question suivante :

Quelle est l'influence des médias sociaux sur les relations interpersonnelles des usagers de Facebook et WhatsApp à Cotonou ?

En d'autre terme, quels sont les facteurs anthropiques qui engendrent cette influence ; quelles sont les manifestations de ces médias sur les liens sociaux physiques et quelles sont les typologies relationnelles qui naissent grâce aux médias sociaux ?

Telle est la question qui se dégage pour constituer le fil conducteur de la présente recherche. En guise de réponses provisoires à ces interrogations, des hypothèses sont formulées

1.1.2. Hypothèses de recherche

H1/ L'impact des médias sociaux sur les liens sociaux dépendent de l'appropriation de l'usager.

H2/ Les médias sociaux favorisent la fragilisation des liens sociaux physiques.

1.1.3. Objectifs de recherche

Dans le cadre de cette recherche, l'objectif général est d'analyser les typologies relationnelles qui naissent grâce aux médias sociaux Facebook et Whatsapp à Cotonou.

1. identifier les usages et les impacts des médias sociaux sur les liens sociaux.

2. inventorier les manifestations des médias Facebook et WhatsApp sur les liens sociaux physiques.

1.1.4. Etat de la question

L'Internet permet à beaucoup d'internautes de rester en contact avec leurs parents/amis vivant à l'étranger selon Lohento (2000 :296). L'utilisation la plus importante de l'Internet est la correspondance (96,60%). Ceci montre clairement la pertinence du phénomène de la correspondance chez les internautes béninois en général. Mais les jeunes ont une plus grande connaissance de l'internet et c'est souvent eux qui initient leurs parents aux nouvelles technologies (Berge et Garcia, 2009 cité par Bergeron et Theberge 2013). Ceci montre que les médias permettent donc aux utilisateurs de chercher, d'avoir et de maintenir des correspondants qui ne sont pas forcément sur le même territoire qu'eux. Sur ces médias et plus particulièrement sur Facebook selon Jacobs (2009 :85-88), existe une place publique virtuelle où on peut rencontrer des anciens amis, son ancien professeur de mathématiques, sa tante, qui est à Johannesburg et on peut échanger avec des individus qu'on a jamais vu comme si on était `réellement' en contact. Testut (2011), écrit même que désormais, on est ?ami? avec son employeur, son supérieur hiérarchique, son oncle, sa fille, on est même ami avec des gens qu'on ne s'est même pas s'ils sont toujours en vie ou pas. Elle écrit qu'on est sur le réseau social Facebook parce qu'il y a un entraînement. On est parfois pris par la pression sociale. On peut aussi être contraint d'y être pour ne pas rater quelque chose, des événements par exemple... De même, désormais le contenu du mot ?ami? est élargi et comprend ses inconnus, ses adversaires, et aussi ses parents ;

Balague nous apprend que ces médias sociaux permettent de résoudre les conflits et aussi de consolider des liens fragilisés dans la vie réelle. Néanmoins c'est à travers les médias sociaux que s'est amplifié la Révolution du Jasmin de 2012? N'est-ce-pas sur ces plateformes de communications qu'on retrouve des images, des vidéos et des publications à caractère pornographique et/ou révoltant ? Rosen (2007:15-31) écrit-il en mettant en exergue leur impact culturel: dans le langage (où s'amitier (to friend) est maintenant un verbe), la politique (où il est de rigueur pour les candidats à la présidentielle américaine à cataloguer leurs vertus sur MySpace), et le campus (où c'est un handicap social de ne pas avoir un compte Facebook). Les indications de L'oracle de Delphes ont été connais-toi toi-même. Aujourd'hui, dans le monde des réseaux sociaux en ligne, les conseils de l'oracle seront montre-toi toi-même. Mais ce caractère d'amplificateur de narcissisme n'est pas le seul point fort des médias sociaux car pour Scruton (2010 :48-60), on ne se contentera pas de voir le processus par lequel les relations sont formées mais la manière dont ces réseaux changent inévitablement la façon dont ces relations sont menées et comprises. Mais notre position sera de cerner comment ces utilisateurs perçoivent eux-mêmes les amitiés qu'ils lient. Pour Boyd (2011), les médias sociaux favorisent `l'apprentissage informel'. Certaines normes sociales y sont apprises, comment interagir avec les autres, le récit, l'histoire personnelle et collective, et dans les médias. Ils opèrent un profond bouleversement sociologique en redéfinissant les frontières du public et du privé. Facebook invite ses utilisateurs à préempter l'espace public comme une extension de l'égo. En cela, ils témoignent d'un changement dans notre rapport à notre intimité que Serge Tisseron (2011) a analysé en forgeant le concept d'«extimité».

Dans une approche déterministe, Dewing (2013) explique les facteurs qui ont contribué à la croissance rapide de l'utilisation des médias sociaux. Il distingue : les facteurs technologiques, les facteurs sociaux et les facteurs économiques. Pour cet auteur, les médias sociaux, présentent des caractéristiques qui influent sur l'interaction des utilisateurs en ligne, entrainant par le fait même la création de nouveaux moyens de collaboration et de discussion. Ces caractéristiques sont : la pérennité des données (une grande partie du contenu affiché sur les sites des médias sociaux risque d'y rester indéfiniment), la reproductibilité (le contenu peut-être copié et communiqué), la facilité de recherche (le contenu se trouve aisément grâce aux moteurs de recherche) et enfin l'accessibilité (on peut utiliser les médias sociaux n'importe quand et à n'importe quel endroit où se trouve une connexion internet). Ce sont donc ces caractéristiques qui déterminent la dynamique des interactions sociales virtuelles. Même si les premiers constats théoriques que nous avons brièvement présentés expliquent qu'il existe un danger dans l'utilisation des médias sociaux la perspective inverse est également représentée. Certaines croient que les individus utilisent Facebook pour garder le contact avec ceux qu'ils connaissent dans la vie de tous les jours. Comme beaucoup d'internautes utilisent cette plateforme, y être soi-même permet de rester en contact avec ces personnes Elder-Jubelin, (2010).

Bergeron M. et. Theberge M (2013), ont construit une typologie de quatre types d'utilisateurs de Facebook, soit «l'ouvert», le «social», l'«utilitaire» et l'«institutionnel». Cette typologie est le fruit du croisement de deux principaux concepts qui sont le type d'utilisation des médias sociaux d'une part et le rapport à l'intimité d'autre part. Ils obtiennent : L'ouvert : a un profil qui est public, c'est-à-dire qu'il est accessible à tous, et non pas réservé à sa liste de contacts. Ainsi, tout le monde peut avoir accès à ses publications ainsi qu'aux informations personnelles qu'il rend disponibles sur le site. Le social est caractérisé par une utilisation relationnelle de ce média social comme l'ouvert, mais il présente plutôt une séparation entre les sphères privée et publique. Ses relations sociales se font dans deux cercles distincts : il y a les relations hors ligne et les relations en ligne. Le type institutionnel provient du croisement entre une utilisation «pratique» de Facebook et un chevauchement des sphères privée et publique. Les amis en ligne de ce type d'utilisateur sont les mêmes que ses amis hors ligne. L'utilitaire connait tous ses contacts de Facebook dans la vie physique, mais n'interagit avec eux que par internet, souvent en raison de contraintes géographiques. Etudier les impacts des réseaux sociaux sur les liens sociaux implique donc d'analyser non seulement la multiplicité et l'intensité des relations sociales, mais aussi leurs fragilités, leurs «re» configurations^3(*) et leurs éventuelles ruptures ; telles sont les suggestions de Paugam (2009).

Dans la littérature du numérique, on distingue deux courants de pensée : ceux qui concluent que les médias sociaux isolent les individus aux monde extérieur et ceux qui sont convaincus qu'ils renforcent plutôt une certaine sociabilité. Face à ces deux approches des réseaux sociaux, complètement opposées, difficile, de prendre parti : « cette double nature peut à juste titre être regardée comme un facteur de confusion. Comment savoir quelle dimension va prévaloir : celle désocialisant, du média de masse, ou celle qui entretient le lien social, celle du moyen de communication interpersonnelle ?» (Casilli, 2010). Rapportant les conclusions de Axel Honneth (2002) dans la lute pour la reconnaissance^4(*), au fait actuel, les medias sociaux provoquent l'atteinte à l'intégrité physique, l'exclusion juridique et la dépréciation sociale. Elle serait un frein à la vie sociale. En facilitant le contact avec des inconnus, Internet ne favoriserait pas les relations avec les plus proches. «En consacrant le meilleur de leur temps à chatter ou à échanger des mails, les utilisateurs coupent progressivement leurs contacts sociaux les plus significatifs. » (Merckle, 2011). Selon Kraut (2002 cité par Casilli 2010), la démocratisation et l'accessibilité des communications seraient la cause de l'utilisation massive des médias en ligne, source d'un certain isolement. Que ça soit les liens de filiation, de participation élective, de participation organique ou de citoyenneté (Paugam, 2009), ils sont tous exposés à la fragilisation. .

Selon l'IFOP, une hiérarchie est faite entre outils de communication. Elle distinguerait les outils « socialisants » (traditionnels) des outils qui « ne le sont pas » (numériques). Tisseron (2011) et de Dewing (2010), dénoncent cette catégorisation de manière radicale : « les communications numériques devraient être mises sur le même plan que les appels téléphoniques ou lettres - des techniques qui, depuis longtemps, articulent et complètent la communication en face à face. » Les outils numériques doivent être appréciés au même titre que les outils plus traditionnels : « On s'en sert pour prendre un rendez-vous, annoncer une nouvelle, envoyer un mot gentil pour témoigner d'un sentiment. » (Pay et al., 2013, Alassiri et al., 2014, Balagué et Fayon, 2010). L'existence d'un réseau réel prédisposerait ainsi les utilisateurs à passer beaucoup de temps sur Internet. Constatons-le : il ne s'agit pas d'une activité isolante mais plutôt d'un besoin socialisant : « La grande masse des usagers se sert d'Internet dans le cadre de contextes sociaux pré-existants. C'est pour développer, accroître les relations humaines qu'ils considèrent comme valorisantes -leurs amitiés, leurs amours - qu'ils se connectent à des services de réseautage.» Dans cet état d'esprit, rendons à César ce qui est à César : Internet favorise le lien social car « c'est un besoin de cohésion qui anime les internautes, une envie de resserrement de leurs rapports sociaux » (Cardon , 2011).

1.1.5. Justification du choix de sujet

La cohésion sociale est un idéal pour lequel il faut lutter, plus qu'un objectif susceptible d'être pleinement atteint. Elle doit être en permanence entretenue, améliorée et adaptée. Chaque génération doit à son tour trouver un équilibre gérable des forces. Celui-ci change constamment et doit s'adapter à l'évolution de l'environnement social et économique, de la technologie et des systèmes politiques nationaux et internationaux. La génération présente est celle du "web 2.0". Nous vivons dans une société où les pratiques d'internet ont considérablement évolué ; les écrans sont devenus omniprésents et l'informatique connectée s'est banalisée, notamment avec l'essor des technologies mobiles. Les usages, tant en termes de communication que de loisirs ont explosé, en particulier pour ce qui concerne la consultation et le partage de contenus audiovisuels (Donnat, 2009 ; Bigot & Croutte, 2011). L'intérêt que les médias sociaux suscitent de nos jours dans les rapports humains, les interactions, les liens et les relations qui naissent grâce à ces réseaux nous ont également poussés à jeter un regard sociologique sur ce phénomène que nous côtoyons chaque jour. Facebook et Whatsapp pourraient bien être un objet d'étude intéressant en termes de lien social. C'est ainsi que nous avons jugé utile d'appréhender les différentes mutations que ces deux outils ont apportées dans nos sociétés que cela soit au sein de la famille, dans l'éducation, dans les relations sociales dans la ville qui s'est la plus appropriée de ces médias sociaux : Cotonou.

1.1.6. Clarification conceptuelle

Dans cette partie, nous passerons en revue quelques concepts qui permettront une meilleure compréhension de l'étude. Médias sociaux, Réseaux sociaux, Liens sociaux et Reconfiguration seront les concepts clés à élucider dans les lignes prochaines.

1.1.6.1. Média social

Deux écoles de pensées s'affrontent autour de comment nommer les outils de communication tels que : Facebook, LinkedIn, Viadeo, Friendster, MySpace, Tweeter, Tumblr, Whatsapp, Google+ ou Viber. Pour la première, ce sont des réseaux sociaux et pour le second courant ce sont des médias sociaux. Il est donc important de clarifier et de montrer la fine de démarcation entre ces deux concepts que sont Médias sociaux et Réseaux sociaux.

Un média est en ensemble de moyens de diffusion d'information. L'évolution des usages et la transformation du rapport entre les utilisateurs des médias et les marques ont été abordé par plusieurs chercheurs. Cela fait plusieurs années que l'on oppose médias sociaux et médias traditionnels. Il ne faut cependant pas perdre de vue que les médias sociaux sont composés d'une infinité de services et qu'ils ne s'appréhendent donc pas comme une entité cohérente Autant il existe un nombre restreint de médias traditionnels (TV, radio, presse), autant il existe de fortes disparités entre les différents types de médias sociaux. Le média en général est l'ensemble des moyens de communications de masse, la source légitime d'informations selon le lexique des Sciences Sociales (Grawitz, 2004). L'une des définitions les plus citées s'agissant de médias sociaux est celle fournie par Kaplan et Haenlein (2010) : il désigne globalement tous les outils et services qui permettent à des individus de s'exprimer en ligne dans le but de rencontrer des pairs et/ou de partager ou créer des contenus avec eux. Dans leur classification, les auteurs distinguent six types de médias sociaux: projets collaboratifs , blogs et microblogs, communautés de contenus , sites de réseaux sociaux, applications mobiles de communication et jeux et mondes virtuels (Kaplan &Haenlein, 2010). Les travaux de Kietzmann et al. (2011) complètent la typologie de Kaplan &Haenlein en y associant sept fonctionnalités structurantes : identité, conversations, partage, présence, relations, réputation et groupes. Le terme médias sociaux désigne pour Dewing (2010) le large éventail de services Internet et mobiles qui permettent aux utilisateurs de participer à des échanges en ligne, de diffuser du contenu qu'ils ont eux-mêmes crée et de joindre à des communautés électroniques. Un média social est donc une plate-forme dont les contenus et les fonctionnalités évoluent en permanence grâce à l'activité des usagers. Pour Stenger et Coutant (2011), le terme « médias sociaux » génère beaucoup de confusion parce qu'il ne permet pas d'appréhender dans toute leur complexité les différentes plates-formes regroupées sous cette étiquette Au regard de tout ce qui précède, nous retiendrons donc que le média social est l'ensemble un moyen de communications rapide par Internet qui permettent aux utilisateurs d'échanger en ligne, de diffuser des informations et de joindre à des communautés électroniques en vue de développer leurs réseaux sociaux. Ils incluent donc les sites de réseautage social (Social Network sites).

La typologie élaborée par Cavazza(2011) pour illustrer les différents médias sociaux est la suivante :

Types	Descriptions	Exemples
Forum	Un espace de discussion public où les messages sont affichés par ordre chronologique. La consultation est libre, mais l'inscription est obligatoire pour pouvoir répondre	Doctissimo, Forum-auto, Cyberbricoleur, Comment ça marche
Blog	Un outil de publication simplifié où les articles sont affichés par ordre chronologique et triés dans des catégories. Les lecteurs peuvent déposer des commentaires qui sont modérés à postériori	Blogger, WordPress, Typepad
Wiki	Une base de connaissance en ligne où les internautes rédigent et corrigent eux-mêmes le contenu. Les wikis sont constitués d'un ensemble de pages sans système de navigation cohérent.	Wikipedia, Wookipedia, Brickipedia
Microblog	Service de publication, de partage et de discussion reposant sur des messages très courts. La consultation des messages et profils ne requiert pas d'inscription et peut se faire sur le web, les terminaux mobiles ou au travers d'applications. Chaque membre possède un profil public où sont listés les derniers messages. Les membres peuvent s'abonner aux profils des autres pour recevoir leurs messages dans un flux unique	Twitter, Google Buzz
Réseau social	Site à l'accès restreint où chaque utilisateur possède un profil. Les membres sont liés de façon bilatérale ou au travers de groupes. Certains réseaux proposent également des fonctionnalités plus sophistiquées (messagerie, publication et partage de contenus...) ainsi que la possibilité d'héberger des applications tierces	Facebook, Google+, LinkerIn, Orkut, Friendster, Tagged, MySpace Skyblog
Service de partage	Service en ligne où les internautes peuvent publier des photos, vidéos, liens... Chaque élément publié est rattaché à un membre et peut être commenté et noté. La communauté ou les annonceurs peuvent créer des chaines et des groupes pour fédérer des micro-communautés	YouTube, Dailymotion, FlickR, MySpace Skyblog Delicious, Deezer, Slideshare
Agrégateur	Service en ligne permettant de regrouper l'ensemble des publications d'un utilisateur des médias sociaux (social stream). De très nombreuses formes de contributions sont acceptées (RSS, photos, vidéos, liens, email...). Les utilisateurs peuvent s'abonner aux flux des autres membres	Digg, Reddit, Fuzz, TapeMoi, Posterous, FriendFeed, Tumblr
Jeux sociaux	Jeux en ligne reposant sur une plateforme sociale exploitant les profils des membres pour proposer différentes interactions sociales entre les joueurs (tableau publics des meilleurs scores, système d'invitation et de défis, objectifs ne pouvant être réalisés en solo...)	Farmville, Mafia Wars, Texas HoldEm Poker
FAQ collaborative	Service en ligne d'entraide où les questions et les réponses sont publiées par les utilisateurs. Les réponses sont commentées et notées, le membre qui a publié la question sélectionne la réponse la plus satisfaisante afin de clôturer les échanges et récompenser l'auteur avec un système de points	Quora, StackOverflow
Géolocalisation	Applications permettant de publier, partager et discuter sur des terminaux mobiles. Les articles ou photos publiés sont rattachés à un lieu afin de leur donner un contexte géographique. Chaque membre dispose d'un profil où sont listées ses dernières publications ainsi que les lieux qu'il a visités. Chaque lieu dispose également d'une page où sont listés les membres qui s'y sont signalés (check-in)	Foursquare, Facebook-Places, Gowalla
Applications mobiles de discussion	Applications permettant de publier, partager et discuter sur des terminaux mobiles c'est-à-dire des téléphones pouvant les supporter	SnapChat, WhatsApp, Kik Messenger, Viber, Imo, Tango, Twoo,

1.1.6.2. Réseau social

Un réseau est un ensemble des personnes, d'organismes, d'instituts, etc. qui concourent au même but et qui sont en relation pour agir ensemble (Larousse, 2010). C'est l'ensemble des personnes qui sont en liaison, qui agissent ensemble. Le réseau nécessite donc par essence, une interaction, une relation, une liaison. Lorsque s'ajoute l'épithète `social' il devient la structure définie par des relations entre des individus. A l'ère du numérique, Facebook et WhatsApp sont appelé réseaux sociaux ; ce qui est une synecdoque comme pour (Pay et al., 2013) qui les définissent comme étant des outils du web qui permettent aux individus de construire un profil pour interagir avec d'autres utilisateurs qu'ils possèdent dans leur liste de contacts car ils servent à créer ou entretenir un réseau social et Balague et Fayon, (2010) pour qui le réseau social permet d'être en contact avec ses amis et ses relations, de retrouver des personnes perdues de vue, de faire de nouvelles connaissances en fonction d'affinités ou d'intérêts communs, de savoir ce que font vos contacts (via les newsfeed).. Le concept de réseau social ne date certainement pas du temps de Facebook, ni même avec l'internet. Le terme a été utilisé pour la première fois par l'anthropologue John A. Barnes en 1954 : il s'agissait de prendre pour objet d'études non pas les attributs des individus (âge, profession, etc.), mais les relations qu'ils tissent entre eux et leurs régularités, afin de rendre compte de leur formation, de leurs transformations et de leurs effets sur les comportements. Même si aujourd'hui on tend à interchanger les termes réseaux sociaux et médias sociaux, il y a une différence subtile entre les deux. Le "réseau social" fait allusion aux liens sociaux et aux interconnexions entre les individus comme potentiel de rejoindre des individus. Autrement dit, les réseaux sociaux tiennent la relation entre les individus comme fondamental à sa raison d'être (comme Facebook ou MySpace) (Lessard, 2012). Le concept n'est donc pas nouveau, il s'appuie sur une histoire déjà longue, marquée notamment par le développement d'une méthodologie quantitative, l'analyse des réseaux sociaux (social network analysis), qui a su se constituer un domaine propre au sein des sciences sociales (Mercklé, 2004). Pour Lazega (1994), Un réseau social est généralement défini comme un ensemble de relations d'un type spécifique (par ex. de collaboration, de soutien, de conseil, de contrôle ou d'influence) entre un ensemble d'acteurs. L'analyse des réseaux est une méthode de description et de modélisation de la structure relationnelle de cet ensemble.

Il est retenu que le réseau social est le capital social, l'ensemble des contacts, relations directes et indirectes avec lesquels un individu interagit. L'ensemble des ressources humaines qu'un individu peut mobiliser pour à son profit ou au profit d'un proche.

1.1.6.3. Site de réseautage social

La terminologie « sites de réseautage social » est également utilisé par les chercheurs anglo-saxons (social networking sites). Pour Gross et Acquisti (2005), ce sont des sites qui offrent à chaque utilisateur un profil -une représentation d'eux-mêmes et parfois de leurs propres réseaux sociaux- pour permettre aux autres de les identifier avec l'intention de contacter où d'être contacter, de faire de rencontrer de nouveaux amis, de trouver d'emploi, de partager des informations, de recevoir et d'envoyer des messages, etc. Selon Boyd et Ellison (2007), les sites de réseautage social ont trois fonctionnalités, ils permettent à leurs utilisateurs, de définir un profil public ou semi-public au sein d'un système, de gérer une liste de contacts avec lesquels ils partagent un lien et enfin, de voir et naviguer sur leur liste de liens et sur ceux établis par les autres au sein du système.

A partir de ces trois terminologies, on retient que les médias sociaux sont des plateformes connecté à l'Internet, l'ensemble des moyens en ligne à travers lequel des individus échangent et partagent des informations pour tisser des relations et des liens orientés, réciproques, forts ou faibles en vue de constituer une communauté virtuelle et interactive ; ils regroupent les réseaux sociaux, les sites de réseautage social, les microblogs, les messageries instantanées, les communautés de contenus, les jeux et mondes virtuels, les applications mobiles de communication et les projets collaboratifs. On développe son réseau social sur les médias sociaux.

Plusieurs travaux en revanche montrent que les médias sociaux prolongent, intensifient et transforment des sociabilités qui préexistaient, et favorisent une augmentation et un élargissement des liens faibles (Endrizzi, 2012).

On en déduira que Facebook est un site de réseautage social sur lequel des individus ou des organisations échangent et partagent des informations pour tisser des relations et des liens orientés, réciproques, forts ou faibles en vue de constituer une communauté virtuelle et interactive. Facebook n'est pas un réseau social, c'est une plateforme sociale très sophistiquée au sein de laquelle il est possible de faire un très grand nombre de choses (discussion, publication, partage, jeu, réseautage...). Whatsapp est une application mobile de communication, un service de messagerie web fonctionnant uniquement sur les Smartphones qui permet aux individus de communiquer instantanément, de créer des groupes thématiques pour publier et partager pour générer des conversations. Les smartphones sont des téléphones mobiles incluant un ordinateur de poche, un assistant numérique personnel ou un système d'exploitation lui conférant une « intelligence électronique ». Certains sont dotés de la technologie Androïd pour ceux affiliés à un compte Google, d'autres Windows Phone pour la marque Nokia ou RIM (Research In Motion) pour les BlackBurry et enfin Apple pour les Iphone.

1.1.6.4. Lien social

On entend par lien social, le désir de vivre ensemble, la volonté de relier les individus dispersés, l'ambition d'une cohésion plus profonde de la société dans son ensemble (Paugam, 2009). Sous l'angle de Simmel (1989), c'est la relation entre les individus au travers de la sociabilité c'est-à-dire leur intégration à la société grâce à la multitude de relations et d'échanges qu'ils entretiennent avec un réseau de parents, d'amis, de relations de travail, etc. (Grawitz, 2004) L'expression est utilisée par Durkheim comme synonyme de solidarité sociale. Il distingue à cet effet la solidarité mécanique, propre aux sociétés primitives ou traditionnelles où le lien social repose uniquement sur la ressemblance, les similitudes, la conscience commune, l'identité de situation entre les individus qui composaient la société, la quête de la stabilité sociale par la reproduction identique, ce qui crée un rattachement des individus entre eux et au groupe social. La division du travail fruit des sociétés modernes ou complexes va introduire progressivement une nouvelle forme de lien social entre les membres de la même société ; c'est la solidarité organique. Elle crée en effet entre les individus une complémentarité « obligée » qui résulte de la spécialisation et de la différenciation des fonctions. Ils sont donc obligés d'être au contact les uns avec les autres et rien ne peut leur permettre de vivre sans être intégrés dans un groupe ou au tout, c'est-à-dire à l'ensemble. Autrement dit, la solidarité est donc synonyme de lien social chez Durkheim, devient alors l'ensemble des interdépendances individuelles (Bailly, 2001). Dans une approche plus anthropologique, le lien social est un corpus de conventions sociales et de codes (convenances), des « échanges ritualisés » qui permettent aux individus socialisés, dans et par une communauté, de vivre ensemble (Farrugia 1997 cité par Akindès, 2003). Selon la même source, « le lien social est constitué d'une agrégation de valeurs distinctes, intégrées ou dissociées, centripètes et centrifuges. Ces valeurs associées ou dissociées qui composent le lien social sont de cinq sortes : affectives, éthiques, religieuses, politiques et économiques».

1.1.6.5. Reconfiguration

La reconfiguration ou la redéfinition dont il s'agit ici, c'est l'action de définir à nouveau. La reconfiguration des liens sociaux, c'est le fait de donner une nouvelle perception, une définition nouvelle, une nouvelle configuration dans l'analyse et dans la compréhension des liens qui unissent les individus dans et à la société suite aux mutations -selon Elias (1981).

Chapitre 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET CADRE PRATIQUE

1.2.1. Justification du champ d'investigation

L'homme est avant tout un « être de liaison ». Nous sommes toujours « ceux qui séparent le relié ou qui relient le séparé » (Simmel, 1988). Dès lors, parler de société revient à parler de lien social, et parler de lien social, c'est avant tout partir du constat que « les individus sont liés par des influences et des déterminations éprouvées réciproquement » (Simmel, 1988 cité par Paugam, 2009). Ces liaisons sont définies dans les dimensions temporelles et géographiques. Partant du principe de Realm (1964), qui stipule que « c'est l'interaction, non le lieu, qui est l'essence de la ville et de la vie en ville » (Realm, 1964 cité par Aholou, 2012), notre étude sur l'état des liaisons, des interactions, des liens sociaux à l'ère du web2.0, se déroule dans la ville de Cotonou.

Cotonou est la capitale économique et la plus grande ville du Bénin. Sa population est officiellement estimée à plus d'un million en 2013, cependant son agglomération avec la commune d'Abomey-Calavi dépassait déjà le million au recensement de 2002 et devrait avoisiner 2,2 millions d'habitants de nos jours. Les fronts d'urbanisation se multiplient, notamment à l'ouest de la ville. En 2014, 57,3 % des habitants de Cotonou de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 58,6 % savent le parler et le comprendre. La population cotonoise est relativement jeune. En effet, 34% de la population ont entre 0 et 14 ans, parmi eux 42% ont entre 0 et 5 ans. En moyenne 63% ont entre 15 et 59 ans. Les 18 ans et plus représentent 59% de l'effectif total. Autrement dit environ 6 personnes sur 10 ont 18 ans et plus à Cotonou. On y compte, 20 collèges d'enseignement public, 158 établissements secondaires et techniques privés, 36 établissements supérieurs (PDC, 2008). Elle s'impose comme lieu d'innovations, foyer du numérique, c'est la ville qui comporte plus de consommateurs du web. L'internet mobile a été introduit auprès du grand public au début des années 2000. Les centres de navigation (cybercafés) sont présents dans tous les quartiers. Sur le plan administratif, la ville de Cotonou est divisée en 13 arrondissements qui s'étendent sur une superficie de 79 Km². Cette ville présente un statut administratif particulier et est érigée en un département (Département du Littoral).

1.2.2. Délimitation thématique

Dans le cadre de cette étude, l'objectif général est d'analyser les typologies relationnelles qui naissent grâce aux médias sociaux Facebook et Whatsapp à Cotonou, de comprendre si ces médias sociaux engendrent une rupture ou une reconfiguration des liens sociaux à Cotonou. Il sera question d'identifier les facteurs déterminants propres à l'utilisateur qui expliquent l'impact des médias sociaux sur ses liens sociaux. Ensuite, il s'agira pour nous dans un second temps de montrer les manifestations des médias sociaux sur les liens sociaux physiques. Et enfin, nous aurons pour tâche de décrire la complémentarité entres les liens sociaux virtuels et physiques grâce aux médias sociaux.

1.2.3. Nature de l'étude

L'approche méthodologique repose sur la mise en rapport de la perception des médias sociaux justifiant leurs appropriations et les manifestations, les impacts de leurs usages sur les liens sociaux. Fondée sur des hypothèses préalablement établies, c'est-à-dire s'inscrivant dans une approche hypothético-déductive, la méthode d'enquête utilisée est de type qualitatif. Et compte tenu des objectifs élaborés, cette approche qualitative adoptée s'est tout de même basée sur des outils à la fois qualitatifs et quantitatifs. L'étude est analytique et synchronique car elle examine dans la ville de Cotonou et chez les jeunes, les types relations qui naissent, s'entretiennent et se développent grâce aux plateformes sociales du web.

1.2.4. Groupes cibles et échantillonnage

La présente étude a ciblé comme groupes, trois catégories d'acteurs qui sont :

§ Les étudiants et élèves dont l'âge biologique est compris entre 20 et 30 ans ayant au moins un compte Facebook et utilisateurs de WhatsApp. Les Smartphones sont notre premier écran, ils sont maintenant le premier outil de communication (Cazzava, 2014). Donc le principal critère de choix d'informateur est qu'il possède un Smartphone sans quoi il ne peut utiliser WhatsApp. Posséder un ordinateur est aussi pris en compte dans la sélection de même que la fréquentation de cybercafé. Ceux-ci constituent les acteurs directement concernés par cette étude parce qu'ils sont les principaux utilisateurs de ces médias. Ils ont donné les informations sur les usages sociaux, les fonctions et les influences des médias sociaux sur les liens sociaux.

§ Les travailleurs : ils sont les personnes de part leur autonomie utilisent plus ces medias. Leur perception sur les usages, les fonctions, les avantages et inconvénients de ces médias tant sur le plan social que professionnel ont été recueillies.

§ Les parents, De leur statut d'aînés et dans leur rôle d'éducateur, n'ayant pas utilisés ces plateformes dans leur jeunesse, leur point de vue sur la question nous semble objectif et crucial pour sérier les discours et les perceptions intergénérationnelles. Rappelons que ce n'est pas forcement les parents ni aînés des informateurs.

Enfin quelques gérants de cybercafé : aident les utilisateurs qui se servent d'ordinateurs à mettre à jour leur profil Facebook. Ils nous ont donnés des informations relatives aux usages et aux fonctions de ce média.

La technique d'échantillonnage utilisée est non probabiliste. Grâce à la technique de boule de neige, 88 informateurs ont été interviewés. La répétition des informations a déterminé le seuil de saturation. Nous avons également utilisé les médias sociaux pour collecter de données auprès de certains informateurs. Trois entretiens ont été menés sur WhatsApp avec des utilisateurs qu'on nous recommandés et deux à travers Facebook Messenger (le service de messagerie instantanée de Facebook.

1.2.5. Techniques et outils de collecte de données

Trois étapes essentielles ont meublé la phase de collecte des données. Il s'agit de la synthèse bibliographique, la collecte des données qualitatives et des données quantitatives. Toutes ces étapes ont été renforcées par des observations. Cette étude s'est étalé sur une période de douze mois La recherche a préalablement débuté par une recherche exploratoire suivie d'une observation. Les techniques utilisées sont :

La revue documentaire a été réalisée à partir des fiches de lecture élaborées grâces aux informations recueillies sur l'état actuel de la question. Ceci a permis de connaître les auteurs qui ont abordé ce sujet et quels en sont actuellement les apports et/ou critiques faits afin de mieux s'assurer de la qualité et de la validité des informations collectées et trouver l'approche convenable pour atteindre les objectifs de la recherche.

L'entretien s'est fait au moyen d'un guide d'entretien semi-structuré qui a servi à recueillir les informations sur les perceptions et les représentations sociales des médias sociaux. Les questions relatives aux usages et appropriations de Facebook et WhatsApp sont également posées pour obtenir des réponses précises et concises afin de faciliter l'analyse. Les étudiants, élèves et travailleurs sont écoutés sur la question des médias sociaux et leurs manifestations sur les relations humaines. Les parents et autres personnes ressources ont également été entendus lors d'interviews dans le but de rassembler les informations utiles et plus qualitatives à la recherche. Cet outil a permis d'avoir des informations plus individuelles à favoriser les répondants à dire tout ce qu'ils connaissent et peuvent dire sur ces innovations.

L'observation directe : elle a été distanciée et a permis de constater ce que font les utilisateurs de ces médias sociaux une fois connectés. Nous n'avons pas avouée l'observation afin de paraitre ordinaire et simplement curieux sans affecter les pratiques et les discours des utilisateurs. L'outil utilisé ici est la grille d'observation et a permis de mettre en exergue les attitudes et comportements des uns et des autres.

Cette panoplie d'outils et de techniques utilisés est essentiellement pour comprendre et expliquer la réalité sociale de divers points de vue d'observation c'est-à-dire étique, émique, quantitatif, qualitatif, recueil des discours et signifiants, observation des actions et discours, recueil des faits, données statistiques et économiques. C'est une perspective croisée

1.2.6. Recherche documentaire

La recherche documentaire nous a permis d'avoir les informations nécessaires sur notre sujet de recherche et de faire le point des travaux antérieurs. La collecte des informations s'est effectuée dans un certain nombre de centres de documentation.

N °)	Centre de documentation	Nature des documents	Informations obtenues
4.1. 1	Centre de documentation du LARRED	Mémoires	Informations thématiques et méthodologiques
4.2. 2	Bibliothèque centrale de l'UAC	. Consultation de site Web . Dictionnaires . Ouvrages	. Orientation .Constitution de la clarification conceptuelle
	4.3. Bibliothèque privée du Dr. Aholou Cyprien	. Ouvrages	Informations théoriques et orientation Constitution de la clarification conceptuelle
4.4. 3	Centre d'information et de documentation du PNUD	. Rapports, articles . Consultation de site Web	Informations théoriques et orientation
4.5. 4	Centre de documentation du Ministère de la Communication et des technologies de l'information et de la communication	Rapport, Revues sur les médias sociales, politiques	Informations théoriques et orientation
5	Internet (cybercafés)	Rapport, articles ouvrages généraux et spécifiques	Informations relatives aux médias sociaux, aux réseaux sociaux dans le monde et au Bénin ; constitution de la problématique ; orientation

1.2.7. Techniques de traitement et d'analyse des données

La fonction fondamentale de la sociologie est de rendre intelligible les phénomènes qui paraissent énigmatiques ou évidents de prime à bord. Le phénomène des médias sociaux est rendu intelligible dans ce rapport à travers l'individualisme méthodologique de Boudon. Selon le principe de l'individualisme méthodologique, expliquer un phénomène collectif, c'est analyser ce phénomène comme la résultante d'un ensemble d'actions, de croyances ou d'attitudes individuelles (postulat de l'individualisme) (Boudon et al,. 2005). Il s'agit donc d'analyser la relation entre les liens physiques et virtuels à l'ère du web social 2.0 de même que les effets, les impacts des médias sociaux sur les relations humaines (postulat de la compréhension). L'utilisation de ce paradigme est sans doute justifiée par le fait que qu'il peut exister des décalages entre d'une part les objectifs visés par les individus et d'autre part les effets collectifs résultant de l'agrégation des comportements individuels : Boudon parle d' « effet d'agrégation » ou « effet émergent » pour désigner ces effets collectifs non recherchés par les individus. Ils approprient une innovation ou entreprend une action parce qu'elle a du sens pour eux, en d'autres termes la cause principale des actions, croyances, etc. d'un acteur réside dans le sens qu'il leur donne, plus précisément dans les raisons qu'il a de les adopter (postulat de la rationalité). Dans cette logique, les utilisateurs des médias Facebook et Whatsapp de Cotonou disposent des raisons, des motivations quelles soient personnelles ou collectives qui déterminent leurs usages sociaux. Il sera donc question d'identifier ces raisons et motivations déterminantes.

En ce qui concerne le dépouillement et le traitement ont été fait avec le logiciel Microsoft Excel. Toutes les dispositions d'ordre éthique sont prises pour la scientificité de la recherche.

1.2.8. Limites et difficultés

L'une des limites de la présente recherche est qu'est n'a considéré que les utilisateurs ayant un niveau d'instruction minimum de secondaire. Donc une analyse comparative n'a pas été faite à ce niveau. Ceci constitue donc un champ d'exploration éventuelle. Ensuite la documentation existante trop journalistique a largement fait usage du concept `'réseaux sociaux'' au détriment de `'médias sociaux'' ainsi que l'usage populaire de ce concept ce qui constitue une métonymie à laquelle nous avons été confronté lors de la collecte des données. Mais nous avons pu tirer notre épingle du jeu en nous concentrant sur l'objectivité de la recherche. Enfin, la formulation du sujet de recherche et l'adoption d'un modèle d'analyse n'ont pas également été une mince affaire.

Partie 2 : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES

Chapitre 3 : Découverte et usages des médias sociaux à Cotonou

L'internet a changé non seulement la façon dont les individus communiquent, s'informent et font leurs recherches scientifiques, mais aussi leur mode d'interaction sociale. Grâce aux médias sociaux, les gens peuvent échanger photos et vidéos, partager des informations, s'exprimer et participer à des discussions en ligne. Ces médias permettent aussi bien aux particuliers qu'aux organisations d'interagir avec un grand nombre de personnes. Ces usages ne sont pas sans effets sur les liens sociaux surtout dans le rang des jeunes. Il s'agit donc dans le présent chapitre de présenter et analyser les points de vue de certains utilisateurs de Facebook et WhatsApp de la ville de Cotonou.

3.1. Représentations sociales

La représentation sociale d'un individu, c'est-à-dire l'ensemble des idées, de jugements, d'opinions ou encore d'attitudes, sur une composante de sa société détermine ses actions vis-à-vis de celle-ci. Ceci étant, la définition que donnent les utilisateurs des médias sociaux varient d'un individu à un autre. Pour certains ce sont des moyens de communication, et pour d'autres ce sont des groupements, des groupes et associations d'individus qui communique à distance entre eux. Néanmoins, des concepts comme communication, publication, partage, discussion, échange, et internet sont unanimes dans les réponses. Les utilisateurs de ces médias connaissent donc bien l'utilité de ces outils. L'utilisation de Facebook et de WhatsApp est donc rationnelle en finalité, ils connaissent leurs objectifs et ces plateformes constituent les moyens dont ils se servent pour les atteindre.

D'après M. Landry, informaticien, gérant de cyber, « En tant que réseau sociaux, Facebook et Whatsapp sont des moyens de communication, de partage, d'échange, mais par communication il ne s'agit pas des appels téléphoniques, mais plutôt des messages textuels, pour la plupart. Ils sont des moyens de communication rapide surtout concernant WhatsApp, c'est vrai que nous avons Messenger mais sur WhatsApp si je vous envois un message automatiquement vous le recevez ; (...), donc où qu'on soit, c'est avec nous. Des moyens de communications entre amis, parents et collègues. »

A Cotonou, les médias sociaux connus et utilisés sont entre autre : Facebook, WhatsApp, Viber, Tango, Tweeter, Instagram, Imo, Badoo, BBM et Skype. Mais parmi ce lot les plus utilisés sont Facebook, Whatsapp et Viber. (Plus de 68% de nos informateurs utilisent ces trois plateformes) Pour eux, cela leur permet de communiquer, de s'informer, de rester en contact avec un proche qui est géographiquement distant d'eux. Mais depuis quand est-ce-que les Cotonois connaissent et utilisent ces medias sociaux ?

Lancé depuis le 4 Février 2004, ce n'est qu'en Septembre 2006 que Facebook est rendu accessible à toute et tous dans le monde entier. Il suffit d'avoir une adresse électronique et être âgé de 13 ans au moins pour s'y s'inscrire. Mais à Cotonou c'est à partir de 2007 que ce média est devenu populaire.

Quant à WhatsApp, il a été créé en Février 2009. Sa particularité est qu'il n'y a pas d'invitations, seulement ceux qui disposent de votre numéro téléphonique pourront communiquer avec vous et si vous ne désirez pas, vous pouvez les bloquer. Selon les enquêtés, il est tellement pratique, accessible et rapide qu'ils l'utilisent plus que Facebook. Il va falloir attendre 2011 pour que cette application mobile soit connue à Cotonou. Les premières utilisations commencent en 2012.

A travers de ces deux graphiques (1 & 2), le constat qui est fait est que WhatsApp et Facebook connaissent d'année en année plus d'utilisateurs. Plus les médias ont d'utilisateurs, plus ils deviennent influentes et attirent de nouvelles personnes.

L'acquisition du compte d'utilisateur se fait en majeur parti (près de 70%) grâce à des ami, copains, frères, cousins etc. ceci montre vraiment que les comptes Facebook sont créés soit à cause des pressions des amis, l'action est donc réciproque ; c'est une interaction de personne à personne. Ils disent l'avoir créé « grâce à des amis », « parce que des camarades de classes m'ont forcée à l'ouvrir», «puisse que tous mes cousins et mon petit ami en ont un», «grâce à ma correspondante qui m'a obligé à l'avoir pour... », « Parce que des amis m'ont demandé de le faire afin qu'on puisse se partager des informations ».

Dans la perspective wébérienne, la découverte et l'utilisation des médias sociaux est une action sociale car les individus ouvrent leur compte en tenant compte du comportement et de l'opinion des autres, et cela signifie qu'on est en contact, qu'on est "proche " malgré la distance et enfin ils tiennent compte de la façon dont leur action est perçue par les autres à travers les publications, les images de profil, les "statuts" et les commentaires des autres.

3.2. Usages sociaux

Les choix qu'opère un individu sont sous une double contrainte matérielle et symbolique. Disposant dans la majorité des cas (81%) d'un seul compte Facebook et WhatsApp, les Smartphones c'est-à-dire des téléphones mobiles intelligents qui disposent de fonctionnalité d'un assistant personnel sont les terminaux les plus utilisés par les utilisateurs.

3.2.1 Facebook

Seulement 38% des informateurs utilisent l'ordinateur également pour se connecter à leur compte Facebook sinon le portable constitue le moyen le plus fréquent et plus pratique (98% des utilisateurs s'y connecte avec leur portable). Même si les premiers constats théoriques que nous avons brièvement présentés expliquent qu'il existe un danger dans l'utilisation des médias sociaux et que les utilisateurs ne seraient pas conscients de ce danger, la perspective inverse est également représentée. Certaines utilisent Facebook pour garder le contact avec des individus qu'ils connaissent dans la vie de tous les jours. Comme beaucoup d'internautes utilisent cette plateforme, y être soi-même permet de rester en contact avec ces personnes De plus, publier de statuts, lire des messages, écrire à des amis, discuter instantanément, commenter les publications, faire des demandes d'amis et accepter des requêtes d'amis; telles sont les actions concrètes observées chez les utilisateurs de Facebook. Dans la ville de Cotonou, 8 utilisateurs de Facebook sur 10 ont au moins 200 amis sur cette plateforme. Cela est dû à plusieurs facteurs tant internes qu'externes à l'individu. L`ancienneté couplée avec la fréquence de visite constituent l'un des facteurs qui font croitre le nombre d'amis sur Facebook. Lorsqu'on met en relation le nombre d'amis qu'ils possèdent et leur ancienneté sur le réseau, on réalise que c'est au moins ceux qui ont une ancienneté de 4 ans sur le réseau qui ont plus de 200 amis. Toutefois, l'animation de son "mur" c'est-à-dire les publications, les images de profil et de couverture, les statuts, les types d'images, de messages et de commentaires favorisent la croissance de demande d'amis. Car ceux qui animent régulièrement leurs murs et/ou leurs pages sont plus à l'actualité et reçoivent plus de notifications de demande d'amis. La liste de contact de Facebook remplacerait-il peu à peu le carnet d'adresse traditionnel ?

Un ami, c'est une personne avec qui l'on est uni par une affection réciproque, pour laquelle on a de l'amitié, de l'affection. « Facebook vous permet de rester en contact avec les personnes qui comptent dans votre vie » tel est son slogan. Lors de notre enquête, on a demandé à nos informateurs, quels sont parmi ces amis, quelle est la proportion qu'ils connaissent concrètement, ceux avec qui on est personnellement liés avec un lien d'amitié?

En ce qui concerne la fréquence sur Facebook, les points de vue diffèrent d'un utilisateur à un autre. La mise en relation des informations montre que les utilisateurs qui ont plus d'amis consulte et animent leur compte plusieurs fois par jour ou au moins une fois par jour, d'autres ont une fréquence de plusieurs fois par semaine. Donc on réalise que ce n'est pas uniquement l'ancienneté qui garantit le nombre d'amis mais la fréquence sur son mur et les actions ou activités menées à chaque visite qui favorise un grand nombre d'amis. Il existe donc une relation entre la fréquence sur le réseau, l'ancienneté sur le réseau et le nombre d'ami qu'on a.

S'inscrire sur un site de réseautage social peut répondre au besoin d'appartenance d'un individu à une communauté qui partage ses intérêts, voire son langage, avec laquelle il a des affinités. Cela répond aussi au besoin d'être reconnu par les membres de sa communauté.

Parmi les utilisateurs Facebook abordés lors de notre étude, près de 99% ne connaissent la totalité de leurs amis. Une seule utilisatrice a moins de 100 amis et connait la totalité de ces contacts.

"Tous, 100% Ils sont effectivement mes camarades de classe, mes amis et les devanciers de l'église, certaines connaissances du quartier, mon père, mes cousins (...) donc je les connais tous. Je n'accepte pas les requêtes d'amis de ceux que je ne connaisse pas. Je crois mes amis sont au nombre de 84. Je reçois à chaque fois des notifications qui me disent que telle personne veut m'ajouter comme amie, si je connais telle personne, que j'ai tel nombre d'amis en commun avec telle personne, mais moi je n'accepte pas ces demande d'amis parce que ça ne sert à rien d'avoir tous ces gens comme amis et puis tu ne les connais pas et ils vont publier des choses bizarre et t'identifie sur ça. Non, j'accepte uniquement ceux que je connais réellement. " Extrait de sa réponse suite la question « combien d'entre vos contacts sur Facebook, connaissez-vous personnellement? » Ursula, élève.

Mais peut-on être ami sans se connaitre ? Le graphique 3 présente le degré d'amitié ou la proportion des amis connus par les utilisateurs de Cotonou. Une analyse minutieuse permet de constater que 92% des enquêtés ne connaissent personnellement que le quart de leurs amis. En d'autre terme, les utilisateurs de Facebook ne connaissent réellement que 33,33% de leurs "amis". Au sens social du terme, un ami est quelqu'un avec qui on est lié par une affection réciproque. Donc comment appellerait-on dès lors une personne qu'on ne connait pas et/ou qu'on n'a jamais vue physiquement mais avec laquelle on est lié par/sur "Facebook"? Malgré que les concepteurs du site web aient mis en place des stratégies pour qu'il n'y ait pas des "amis inconnus" parmi ses "amis", les utilisateurs de Cotonou ont plus de 66% d'"amis inconnus".

L'une des utilités de Facebook est qu'il sert à rester en contact avec les personnes qui comptent dans votre vie et qui sont distants de soi. La ville met en présence des personnes qui sont toujours plus ou moins étrangères, les unes des autres, le citadin ne se départit que très rarement d'une distance à autrui qui est coeur des relations sociales en milieu urbain. Du coup, nous sommes tentés de dire que la proximité physique n'est pas le garant d'une proximité sociale, car « l'espace n'est pas le seul obstacle à la communication et la distance sociale n'est pas toujours mesurable de façon adéquate en terme purement physiques » (Park, 1926 cité par Aholou,2012) Facebook et WhatsApp sont donc des moyens pour assurer la proximité sociale. Les discours des utilisateurs expliquent mieux cette théorie ; « ces médias sociaux m'aident beaucoup dans le cadre du rapprochement familial ; mes parents au Togo, mes beaux parents en Cote d'Ivoire » , « je suis au courant de tout ce qui se passe chez moi », « nous avons privilégie Facebook et WhatsApp pour communiquer dans le cadre du travail entre nous ici au Bénin et notre patronne au Ghana. », « je mobilise des participants qui sont éparpillés au Bénin pour le compte de mes conférences », etc. La proximité engendrée par ces plateformes est donc à la fois familiale, professionnelle, commerciale, générationnelle et amicale.

Les enquêtés révèlent que le média social Facebook facilite l'agrandissement du cercle d'amis. Et c'est sur ce point, qu'on a faisant parti de ses amis: ses cousins, ses tantes, ses oncles, ses neveux et/ou nièces, ses frères et soeurs voire ses propres géniteurs.

Ainsi, sur Facebook, la relation d'amitié s'élargit jusqu'à comprendre les parents. Nous entendons ici par parents, toutes personnes avec qui on est lié par une relation de filiation, de fraternité, avunculaire appartenant à sa collectivité ou à la collectivité de son conjoint. Ceci étant, 100% des enquêtés déclarent avoir des parents comme "amis" sur Facebook. Plus de 63% affirment avoir un supérieur ou personnalité comme "ami". Comprendre ici par supérieur; un enseignant, un employeur, un prêtre, un tuteur, un pasteur, un maitre, un supérieur hiérarchique et par personnalité, nous incluons hommes politiques, artistes et sportifs célèbres.

3.2.2 Whatsapp

Selon Claver, un de nos enquêtés, « WhatsApp, contrairement à Facebook est une application de messagerie instantanée pour les Smartphones, permettant aux utilisateurs de communiquer avec leurs contacts possédant aussi l'application. C'est un moyen plus ou moins sécurisé de discussion via la connexion internet avec des personnes dont on a le numéro de téléphone. »

Cette définition est plus complète et assez révélateur des fonctionnalités et des utilités de WhatsApp. Elle est structurelle (application sur Smartphones, moyens sécurisé de discussion via internet) et fonctionnelle (messagerie, communiquer, discussion). Dans les informations données par les utilisateurs, on retrouve surtout des concepts tels que : moyen de communication, moyen de discussion, échanger avec une masse, pour être plus proche de ..., messagerie rapide, plateforme de discussion, etc. Ceci montre prouve déjà le fait que c'est grâce au portable qu'on utilise WhatsApp. Le type de portable également est spécifique : un portable intelligent c'est-à-dire un Smartphone doté d'une mémoire conséquente. Android, I phone, BlackBerry, et Windows Phone sont les genres de systèmes qui peuvent servir de support à cette application. Il est à noter qu'il existe également des versions pour tablettes.

De l'opposé de Facebook, on a sur WhatsApp, le nombre de contact dans votre répertoire téléphonique qui l'utilisent également. Le tableau suivant montre le nombre de contacts WhatsApp dont dispose les informateurs.

Sur WhatsApp, on entretient des relations par des messages textuels, audio ou vidéo. C'est soit un dialogue ou une conversation de groupe. Pour ce qui est de la fréquence de consultation et d'utilisation, 1 utilisateur sur 2 est connecté est en permanence sur WhatsApp. Les discours soutiennent cet état de chose sont « pour rester en conversation avec eux », « pour communiquer instantanément et à moindre coût », « dialoguer avec ceux qui sont loin de moi et c'est moins coûteux ». De ces réponses, on déduit que la rapidité, la spontanéité et le coût sont les facteurs qui expliquent cette permanence.

Contrairement à Facebook, la fréquence de consultation, de discussion, et d'animation dans les groupes ne justifient pas le nombre de contacts sur WhatsApp. Le capital social est donc déterminant dans le nombre de contact qu'un utilisateur a dans son répertoire WhatsApp. Les facilités sociales, le réseau de relations que mobilise un individu à son profit, l'ensemble des relations directes c'est-à-dire ses propres contacts et indirectes (les relations de ses contacts) sont les facteurs qui expliquent la fréquence de consultation et de discussion, le nombre de contact-WhatsApp (de même que Facebook)

Pour Abel, communicateur-conférencier à Cotonou, « WhatsApp, c'est un peu comme un ami fidèle. C'est presque tous les jours que je suis avec WhatsApp dans le cadre du travail, dans le cadre de mes activités ecclésiastiques, dans le cadre du rapprochement familiale.

Je suis beaucoup plus attaché à WhatsApp qu'à Facebook parce que Facebook nécessite un ordinateur pour la messagerie instantanée ou Facebook Messenger pour les portables. Mais la tendance est faite de telle sorte que tout le monde est beaucoup plus sur WhatsApp. (...)Mais Whatsapp avec moi, c'est tout ce qu'il y a comme informations, comme communications, comme nouveautés en termes de connaissances et d'actualité. De profession je suis un conférencier, je travaille avec les hommes de Dieu et nous sommes dans la littérature chrétienne et du coup, j'ai des gens qui sont à Parakou, à Accra, à Libreville, à Ouagadougou, etc. avec qui je communique sur WhatsApp de la moindre information que ce soi, les détails sur ce qu'il faut faire, pour le rassemblement ou alors l'annulation ou la convocation pour une conférence et tout cela on le fait majoritairement sur WhatsApp. Ceux avec qui je collabore, ça va beaucoup plus vite sur WhatsApp.

Pour ce qui est de la famille, je me souviens au début, ma famille réside au Gabon, j'ai une partie qui est au Congo et en France, ceux qui n'était pas sur WhatsApp, c'étais un peu difficile, il fallait appeler et vous savez ici au Bénin ça laisse un peu à désirer, le coût est un peu élevé de joindre par téléphone quelqu'un qui est à l'extérieur. Mais sur WhatsApp, la chose est beaucoup plus rapide et facile qu'on n'a même pas l'impression qu'ils sont à l'extérieur et si loin de nous.

WhatsApp est donc un outil de discussion sous différentes formes : les conversations de groupes, les dialogues et les appels téléphoniques. C'est un moyen de conversation en ligne. Il est utilisé pour discuter à distance à la fois dans le cadre de la vie privée tout comme dans celui de la vie professionnelle et associative permettant aux utilisateurs de correspondre. Pour ce qui concerne la distance spatiale,

Pour ce qui concerne la distance, 13% des informateurs, on plus des trois quart de leurs contacts éloignés géographiquement d'eux. Ils sont des étrangers (Congolais, Centrafricain, Gabonaise) qui ont leurs parents, amis et collaborateurs hors du Bénin. Ils passent par le biais de WhatsApp pour avoir ou confirmer les informations et l'actualité dans leur pays d'origine.

Les utilisateurs qui ont plus de la moitié de leurs contacts-WhatsApp très éloignés géographiquement d'eux sont des jeunes qui ont beaucoup de relations à l'extérieur, ceux qui ont vécu hors du Bénin. Ils sont en majorité (9 sur 14) de nationalité étrangère.

De l'analyse du graphique 5, on remarque qu'une proportion de 76% des utilisateurs de WhatsApp abordés a au moins 25% de leurs contacts très distants d'eux.

La distance géographique est donc un facteur qui explique l'utilisation de ce média social.

Le temps consacré à l'utilisation des médias sociaux par jour est respectivement de plus d'une heure et plus de heures de temps pour Facebook et WhatsApp. La fréquence de consultation et d'animation rime avec du temps qu'on y passe alors les utilisateurs consacrent plus de temps sur leurs téléphones. Les utilisateurs étudiants et élèves dépensent jusqu'à 1000fcfa et plus par semaine pour rester connecter et communiquer sur ces médias. Les travailleurs quant à eux n'hésitent pas à dépenser plus de 6000fcfa par mois pour Facebook et Whatsapp, surtout ceux qui les utilisent comme outils professionnels.

Chapitre 4: Typologie relationnelle à l'ère des médias sociaux

4.1. L'Etat des liens sociaux au regard des médias sociaux

Le lien social représente l'ensemble des relations personnelles, sociales et économiques qui relient les individus dans leur vie quotidienne et en font des membres d'une société.

Selon les trois quarts des interviewés (74 %), le lien social s'est renforcé par rapport à 2005 et ceci grâce aux médias sociaux (graphiques 6 et 7).. Les facteurs qui expliquent cette cohésion et ce renforcement du tissu social sont d'abord les technologies de l'information et de la communication (65% dont 35% pour les médias sociaux en particulier et 30% pour le reste de l'internet en général). La vie associative, le cadre professionnel et les activités sportives respectivement 20%,11% et 4% viennent compléter la chaîne.

Mais si l'évolution du lien social peut apparaître comme un témoin du développement technologique, d'autres évolutions sociétales doivent être considérées. Le virtuel permet la création d'un réseau plus vaste mais aussi plus « relâché » il est fréquent que les contacts Facebook soient qualifiés de personnes peu proches : pour 6 personnes concernées sur 10, la proportion de personnes proches parmi l'ensemble des contacts ne dépasse pas la moitié et 46 % n'ont même jamais rencontré l'intégralité de leurs contacts. Facebook apparaît donc comme le lieu de rencontres plus distantes, dans tous les sens du terme.

Sur Facebook, une seule utilisatrice enquêtée connait tous ses amis, elle a en effet 67 amis sur sa liste et elle n'utilise ce média que depuis 2013. Contrairement sur WhatsApp, plus du quart des utilisateurs abordés connait physiquement et ont déjà rencontré physiquement dans la vie réelle la totalité de ceux avec qui ils communiquent et avec qui ils sont proche.

Le lien social réel est porteur d'une dimension affective, tandis que le lien virtuel, sur les médias sociaux, apparaît plus ludique et donc plus léger.

Certains sujets de conversation sont certes désormais aussi fréquents sur Facebook qu'en face à face (échanger des bons plans, débattre de l'actualité parler du bon vieux temps) mais dès qu'il s'agit de sujets porteurs d'une dimension affective, le face-à-face prévaut largement.

Au final, ces deux modes de contact se complètent plus qu'ils ne se concurrencent. La relation virtuelle ne remplace pas la relation de face à face.

Les utilisateurs (87 % des enquêtés) admettent que la qualité de la relation n'est pas la même que dans le réel. La seule chose que Facebook et WhatsApp permettent davantage que les rencontres en face à face : conserver des liens avec d'anciens amis, camarades, garder le contact avec des personnes qu'on n'a pas le temps de voir (88 % des répondants sont d'accord avec cette affirmation). Finalement, Facebook apparaît plutôt comme un outil d'entretien du contact et WhatsApp, une plateforme de discussion et de communication instantané et à moindre coût. Ils permettent donc de renforcer les liens sociaux existants.

Types de liens

Avantages des médias Facebook et WhatsApp

inconvénients des médias Facebook et WhatsApp

Lien de filiation (entre parents et enfants)

Rapprochement et proximité

Relation ludique

Cohésion et consolidation du lien

Reconnaissance affective

Intimité

Isolement

Défaut de communication réelle

Fragilisation du lien

Méfiance et crise de confiance

Liens de participation élective (entre conjoints, amis, proches choisis ...)

Elargissement du réseau d'ami

Rapprochement et proximité

Relation ludique

Consolidation du lien

Fragilisation du lien et isolement

Méfiance et crise de confiance

Exclusion sociale

Dépréciation sociale

Lien de participation organique (entre acteurs de la vie professionnelle)

Partage de connaissances

Actualisation du savoir

Consolidation du lien

Nouvelle dynamique du groupe

Insécurité sociale

Fragilisation du lien

Méfiance et crise de confiance

Humiliation sociale

Lien de citoyenneté (entre membres d'une même communauté politique)

Mobilisation rapide

Partage d'informations

Egalité sociale

Rapprochement social avec les distants géographiquement

Déficit de protection

Déni de reconnaissance

Exclusion sociale

Dépréciation sociale

Dégradation statutaire

4.1.1. Avantages

4.1.1.1. Liens de filiation

Chaque individu possède un réseau social plus ou moins élargi constitué de sa famille, amis, collègues, etc. Les médias sociaux sont des outils permettant d'entretenir ce réseau et/ou de l'élargir. Ils offrent à un nombre croissant d'utilisateur de rester en contact avec des amis, des parents, et les milieux de leur choix. Cette utilisation constitue une fonction manifeste c'est-à-dire non seulement visible mais aussi souhaitée. Elle constitue également une action pour l'optimisation de ses satisfactions sous contrainte économique et géographique. Les outils de discussion peuvent se présenter sous différentes formes : les forums, les systèmes de messagerie instantanée. Les médias sociaux Facebook et WhatsApp sont des outils de conversation en ligne qui sont utilisés pour discuter à distance entre enfants et parents. Ils constituent donc de véritables moyens de communication de la présente ère. Surtout à Cotonou, ils s'offrent comme les premiers supports de cohésion et d'intégration sociale des jeunes (élèves, étudiants et travailleurs). Grace aux médias sociaux, les familles s'interconnectent. Les utilisateurs qui ont des parents très loin d'eux passent par ces canaux pour se "rapprocher ". Ces médias sociaux favorisent des relations plus ludiques.

4.1.1.2. Lien de participation élective

S'inscrire sur un réseau social répond au besoin d'appartenance d'un individu à une communauté qui partage ses intérêts, voire son langage, avec laquelle il a des affinités. Cela répond aussi au besoin d'être reconnu par les membres de sa communauté. Les individus qui consacrent du temps aux médias sociaux recherchent souvent un accomplissement de besoins non assouvis dans leur vie réelle. On s'efforce à avoir un portable pouvant supporter ces applications, pour ses paires, ne pas être sur Facebook et sur WhatsApp est un handicap social.

L'utilisation des réseaux sociaux permet aux individus de répondre aux besoins d'appartenance (faire partie d'un groupe, d'un club) et de reconnaissance (par ses amis, par le fait d'avoir le plus d'amis possible). Des réseaux aux fonctionnalités étendues comme Facebook répondent aussi à un besoin de créativité. Les utilisateurs essaient d'être créatifs dans leurs messages, ou dans la présentation de leur propre profil, que ce soit sur la photo ou dans les informations qu'ils diffusent. Le contenu de leur mur révèle leurs gouts et leurs passions. Pour la photo par exemple, certains se prennent eux-mêmes (selfies) pour se montrer.

L'assouvissement de ce besoin de reconnaissance explique probablement de nombreux comportements sur Facebook ou WhatsApp. Sur Facebook, c'est la course au nombre d'amis, symbole de la réputation d'un individu, de sa popularité et de l'importance de la communauté qui l'apprécie. Sur WhatsApp, c'est le nombre de groupe dans lesquels l'on est, la qualité et la promptitude dans les réponses.

4.1.1.3. Lien de participation organique

Chaque internaute a la possibilité de créer son profil limité à un réseau d'amis (personnes proches ou inconnues) qu'il a accepté. Il permet de partager : statut, photos, liens et vidéos. Il est aussi utilisé par les entreprises, les artistes, les sportifs pour leur promotion grâce aux pages fans accessibles à tous. Apprendre à se servir de ces outils, c'est se familiariser avec Internet et l'ordinateur, apprendre à faire avec les autres et pour certains, oser s'exprimer. Les collaborateurs actualisent donc leurs savoirs à travers les groupes professionnels qu'ils créent sur WhatsApp. Cela contribue à la consolidation du lien de participation élective.

Ces médias totalement gratuits et accessibles à tous aident dans la recherche d'emploi. En effet grâce aux multiples groupes sur WhatsApp, le relai des informations fait que les annonces de recrutement sont facilement partagées ; ce qui est bénéfique pour les utilisateurs.

Etant donné la cherté des appels téléphoniques et des SMS internationaux, les médias sociaux sont utilisés pour communiquer, partager des connaissances et des informations.. Lors de notre enquête, plusieurs utilisateurs nous ont confiés qu'il serait très difficile pour eux de joindre des correspondants à l'extérieur du pays si ces moyens de communications n'existaient pas. Selon l'opérateur téléphonique, l'envoie d'une page de SMS à l'extérieur peut varier de 50fcfa à 100fcfa et l'appel de 2fcfa à10fcfa la seconde. Alors que la consommation de 100fcfa dans la conversation textuelle sur WhatsApp ou sur Facebook avec un correspondant à l'extérieur peut couvrir toute une journée.

Les utilisateurs se servent également des médias sociaux pour la vente et l'achat de marchandises. Il existe des forums dédis exclusivement à la cosmétique, aux appareils électroniques, à l'immobilier. De même, de nouvelles occupations professionnels sont issues de ces médias comme l'indique l'encadré suivant ;

Le community manager est un métier de plus en plus populaire ... Surtout auprès des jeunes diplômés en communication. Né grâce à la démocratisation des médias sociaux, et au déploiement du web2.0 ce professionnel est chargé d'animer les différentes présences sociales d'une entreprise ou d'une marque sur ces plateformes : Facebook, Pinterest, ce nouveau métier à beau être en évolution constante, il est néanmoins en train de se structurer. Ils sont chargés de concevoir les stratégies digitales ou de les mettre en avant.

Grace à ces médias sociaux, la numérisation des métiers a aussi eu pour effet de complètement changer les missions assignées à certains métiers. La communication, le marketing ou même la relation avec les clients ont évolué et donné naissance à des postes qui n'existaient pas avant. Et ce n'est pas le cas que dans les startups ou les sociétés qui ont une forte activité sur le web. Toutes les entreprises sont désormais impactées. Les clients qu'ils soient grand public ou eux-mêmes professionnels, s'informent et achètent en ligne. Il est donc logique de le suivre là o ils sont.

Si le métier de community manager a atteint sa pleine légitimité, d'autres nouveaux noms de poste commercent à percer. Growth hacker, RP digitales, data miner, digital strategist, accompagnateur du changement... autant de métiers ou de fonctions qui n'existaient pas il y a encore quelques années.

4.1.1.4. Lien de citoyenneté

Sur le plan politique, de plus en plus de politiques utilisent ses canaux digitaux pour rester en contact avec leurs militants, diffuser leurs activités et partager leur point de vue sur l'actualité politique. Des pages Facebook et des groupes WhatsApp sont créer et animés afin d'avoir plus de popularité. Il y a également des groupes et des pages qui sont entièrement dédiés à l'actualité politique mais qui ne sont partisans d'un politique ou d'un parti politique en particulier. Ils s'en servent pour des mobilisations et des partages d'informations. Ces médias sociaux offrent donc aux gouvernants, les partis politiques et les politiques de dialoguer autrement avec les citoyens, de se rapprocher de leurs militants et partisans pour tisser. Tout ceux qui sont dans le groupe ont la parole et peuvent exprimer leur opinion librement. Les médias sociaux permettent ainsi de renforcer le lien de citoyenneté.

4.1.2. Inconvénients

L'utilisation des médias sociaux ne comporte pas que d'avantages, il y a également des inconvénients. Ces manifestations sont latentes et résultent de la capacité plus ou moins limitée de certains jeunes à s'autoréguler et leur tendance à être influencer par les pairs (Sossou, 2013). Comme les avantages, les impacts de l'utilisation de WhatsApp et Facebook sur les liens sont d'ordre diverses.

4.1.2.1. Lien de filiation et de participation élective

Le capital social d'un individu désigne dans l'analyse des réseaux sociaux, l'ensemble des ressources auxquelles un acteur peut accéder grâce à l'ensemble de ses relations directes (ses propres contacts) et indirecte (les relations de ses contacts). Partant de ce point, les contacts initialisés et entretenus sur les média sociaux en particulier et via Internet en général tendraient à se substituer aux liens forts de proximité (familles, amis) et contribueraient notamment à affaiblir l'engagement physique. Ils engendrent la prolifération de liens faibles virtuels, mais organiseraient aussi le délitement de liens forts réels, réduisant ainsi les opportunités de contacts plus traditionnels.

Nous assistons donc à la création et l'accroissement des liens faibles, c'est-à-dire que sur ces médias sociaux, les utilisateurs créent et entretiennent des réseaux de relations directes et indirectes beaucoup plus superficiels, vaste et diffus

Les messages intempestifs, les notifications sont des éléments que déplorent les utilisateurs de WhatsApp. Les communications inutiles, les messages ennuyants et trop longs, les notifications fâcheuses et intermittentes sont les observations sur cette application sociale.

Lorsque le flux de ces messages devient très important, l'utilisation de ces médias s'accompagne dans certains cas d'une grande solitude physique. Même en plein conversation avec un interlocuteur présent devant soi, tout l'attention est portée vers le téléphone

4.1.2.2. Liens de participation organique et de citoyenneté

L'un des risques auxquels sont exposés les utilisateurs des médias sociaux est lié à des problèmes relevant de la vie privée. Par manque de vigilance, certains utilisateurs ne se posent pas questions sur les implications des messages, des photos et vidéos qu'ils diffusent. Il y a donc possibilité de se compromettre vis à vis de ses collaborateurs ou de son employeur. De même, le partage de certaines informations (messages, audio, images ou vidéo) pourraient agacer d'autres contacts ou "amis" ; engendrer des conflits et occasionner un "étiquetage" social. Ce qui est mis en ligne, reste en ligne et pourrait même avoir des répercussions possibles à court ou long terme, notamment lorsque viendra le temps de trouver un emploi. Le narcissisme, les dévoilements de soi en ligne permettent que se créent des liens faibles avec un large répertoire de personnes que l'on connait à peine. Les jeunes n'ont pas toujours conscience des impacts de leur utilisation des réseaux sociaux. Les médias sociaux occasionnent également une fracture générationnelle.

4.1.2.3. Isolement

Les médias sociaux coupent les individus de leur environnement social proche. Ils génèrent ainsi une instabilité relationnelle et un sentiment d'isolement. « Ecris moi sur WhatsApp, on se coince sur WhatsApp, toi tu ne réponds plus quand je t'écris sur WhatsApp, etc. » sont des discours que nous avons recensé lors de notre observation. La causerie physique est désormais brève. Malgré la proximité géographique et spatiale, la conversation sur WhatsApp s'impose. Ce qu'utilisateur de ces médias sociaux cherche en réalité, c'est la validation par les autres, leurs points de vue (à travers les commentaires et les "j'aime") sur son action. Ainsi, il attire l'attention des autres sur lui, lorsque la sanction n'est pas positive, il se repli sur lui-même.

En consacrant le meilleur de leur temps à converser et animer ou à publier et commenter, les utilisateurs coupent ainsi progressivement et ceci de façon incontrôlée leurs contacts les plus significatifs. Lorsque WhatsApp et Facebook deviennent le facteur prédominant de communication, l'activité sociale se trouve ainsi déplacée vers les interlocuteurs virtuels ou les correspondants en ligne. Celui qui s'adonnent de manière intensive à des activités en ligne communiquaient moins avec les autres membres de sa famille, son cercle d'amis rétrécissait et une sensation de solitude. L'isolement est alors double : le repli sur soi suite à une exclusion ou une sanction négative des contacts d'une part et le défaut de communication et d'entretien de relations avec les plus proches géographiquement.

4.1.2.4. Dépendance

Les médias sociaux ont un autre impact néfaste sur le moral des utilisateurs, ils coupent ces derniers du monde réel. Celui qui passe plus de temps sur ces médias entretenant son réseau virtuel, en passe moins avec son réseau physique. Facebook et WhatsApp, parce qu'ils sont des ressources inestimable de socialisation, -le souligne clairement son slogan : Facebook vous permet de rester en contact avec les personnes qui comptent dans votre vie - ils entrainent de la dépendance dans le rang des élèves et étudiants (certains ont leurs comptes ouvert en permanence, consultent plusieurs fois leurs pages, publient, aiment et commentent plusieurs fois par jour sur Facebook et discutent, animent répondent automatiquement et à chaque instant sur WhatsApp. Des utilisateurs y passent tellement de temps qu'ils n'en ont plus assez pour étudier, faire des recherches ce qui entrainerait de mauvais résultats académiques.

4.2. Typologie relationnelle des utilisateurs des médias sociaux

Une société est caractérisée par sa culture, c'est-à-dire par un ensemble cohérent de valeurs, de normes et de symboles. La société n'étant pas statique, ces valeurs et normes sont dynamiques et évoluent en fonction du temps. Les interactions entre les acteurs membres de cette société connaissent de plus en plus de modification et de changement. Les médias sociaux influent largement sur les liens sociaux. On obtient donc une typologie nouvelle de ces liens.

La construction de cette typologie est due au croisement de deux facteurs, le type d'utilisation des médias sociaux Facebook et WhatsApp d'une part et le rapport à la proximité et à l'intimité d'autre part. Ce croisement nous a permis de construire quatre types de relations Relation ouverte, Relation physique distincte, Relation virtuelle institutionnelle et enfin Relation virtuelle utilitaire :

La première dimension utilisée dans la typologie est le type d'utilisation de Facebook et de WhatsApp. Ici, le type d'utilisation renvoie à la motivation à se connecter et aux pratiques qui y ont lieu. D'un côté, certains utilisent ces médias pour établir, consolider ou prolonger leurs relations sociales. Pour ces jeunes, WhatsApp et Facebook constituent une finalité en soi, plutôt qu'un simple moyen d'entrer en contact. Nous dirons donc qu'ils ont une utilisation « relationnelle et par affinité » de ce média. À l'opposé, d'autres n'utilisent pas ces médias sociaux pour établir ou élargir leurs réseaux sociaux, mais plutôt pour partager de l'information, connaitre l'actualité, se distraire et se faire compter parmi les "branchés". Facebook et WhatsApp ne sont que des moyens pour rejoindre certaines personnes, comme le serait le mail, le SMS, ou le téléphone par exemple. Nous dirons donc qu'ils ont une utilisation « pratique et conjoncturelle ».

La deuxième dimension de notre typologie est en lien avec le rapport à l'intimité et à la proximité. Nous allons ici le concept de « bivalence» entre la sphère privée et la sphère publique. En effet, il est possible pour certaines personnes que tous les sujets soient bons à être abordés avec n'importe qui, sans qu'il n'y ait vraiment de malaise. Nous dirons qu'il s'agit d'une « bivalence ou d'un croisement » entre la sphère privée et la sphère publique. En opposition, certaines personnes acceptent de discuter de certains sujets avec n'importe qui, mais réservent d'autres sujets qu'ils considèrent plus intimes à des gens en particulier. Nous dirons donc que ces personnes font une « distinction » entre la sphère privée et la sphère publique.

Le croisement des dimensions « type d'utilisation » et « rapport à l'intimité et à la proximité » donne la typologie suivante :

4.2.1. La relation physique ouverte

Le premier type de relation, « physique ouverte » est le produit du croisement entre un type d'utilisation relationnelle ou par affinité de Facebook et WhatsApp et un chevauchement des sphères privée et publique. Dans ce type de relation, l'utilisateur a un profil qui est public, c'est-à-dire qu'il est accessible à tous, et non pas réservé à sa liste de contacts. Ainsi, tout le monde peut avoir accès à ses publications ainsi qu'aux informations personnelles qu'il rend disponibles sur le site. Sa liste d'amis sur Facebook comporte un très grand nombre de gens, souvent au-delà de 400 personnes. Elle ne comporte pas que des amis de cet utilisateur, mais tous ceux qu'il connait de près ou de loin dans sa vie hors ligne. Il tente d'augmenter le nombre de ses interactions et la quantité de gens dans sa liste de contacts, c'est pourquoi il partage un grand nombre d'informations personnelles, comme son nom réel, son lieu de résidence, son adresse de courriel et l'école qu'il fréquente, en plus d'avoir une photo de profil sur laquelle il figure. L'animation et la publication sur son mur Facebook sont fréquentes. Sur WhatsApp, il accepte et communique avec tous ceux qui lui écrivent, intervient plus dans les groupes. De cette façon, il est facilement reconnaissable par tous les gens qu'il a déjà rencontrés dans la vie de tous les jours. Les médias sociaux sont est un élément essentiel de la vie sociale et dans l'entretien de ce type de relation. Pour que le lien social demeure aussi fort et ouvert, l'individu est même incapable de s'en passer, même pour quelques jours seulement. C'est donc en ce sens qu'on peut dire qu'il a une utilisation relationnelle de ces plateformes.

Du côté du rapport à l'intimité, la relation physique ouverte est caractérisé par un chevauchement des sphères privées et publiques. L'utilisateur se fait une fierté de discuter de n'importe quel sujet avec n'importe qui. Il partage de moment de complicité fort avec quelqu'un, il est prêt à critiquer son employeur ou son enseignant. C'est dans ce sens qu'on peut dire qu'il y a un chevauchement des sphères privées et publiques puisque pour cet utilisateur, les deux sphères se confondent totalement. La qualité de la relation avec ses contacts que ça soit sur Facebook ou sur WhatsApp est la même que dans la vie réelle.

Parce que la relation physique est ouverte sue les médias sociaux, ce type d'utilisateur, présente donc un fort risque de publicisation de sa vie privée, de narcissisme et d'autres dangers liés à l'utilisation de Facebook et/ou WhatsApp puisqu'il rend son profil ouvert à n'importe qui, tout en donnant un très grand nombre d'informations personnelles.

4.2.2. Relation physique distincte

Le deuxième type de notre typologie de relations est appelé la « relation physique distincte ». Celle-ci se caractérise par une utilisation relationnelle de ces médias sociaux comme dans la relation physique ouverte, mais elle présente plutôt une séparation entre les sphères privée et publique. Ses relations sociales se font dans deux cercles distincts : il y a les relations hors ligne, et les relations en ligne. Les relations en ligne se font avec des personnes que l'utilisateur ne connait pas hors connexion. Sur Facebook, il « rencontre » généralement ces inconnus grâce à des intérêts communs comme des amis en communs ou encore des forums auxquels il participe. Facebook aide par la suite à garder le contact avec ces nouveaux amis. Sur WhatsApp, il communique également avec eux mais ne parle pas des mêmes sujets qu'en face à face ou qu'avec ses connaissances réelles. La liste de contact de cet utilisateur est plus restreinte, avec environ 200 personnes. Son profil est certes ouvert à tous, et comprend beaucoup d'informations personnelles, ce qui permet de rencontrer des gens ayant les mêmes intérêts sur Facebook mais la qualité de ses relations avec les autres utilisateurs est différente de celles dans la vie réelle physique.

Le rapport à l'intimité dans ce type de relation est caractérisé par une séparation de la sphère privée et la sphère publique. Les jeunes ont des sujets qui sont bons à être discutés avec n'importe qui, mais réservent les sujets les plus intimes à des gens en particulier. Ils peuvent parler des sujets les plus intimes avec des gens qu'ils connaissent hors ligne, alors que lorsqu'il discute avec des inconnus en ligne, il a plutôt tendance à échanger des banalités, à mentir ou à enjoliver la réalité les concernant.

4.2.3. Relation virtuelle institutionnelle

La relation virtuelle institutionnelle provient du croisement entre une utilisation « pratique ou conjoncturelle » de Facebook et un chevauchement des sphères privée et publique. Ici, les amis en ligne de l'utilisateur sont les mêmes que ses amis hors ligne. L'individu utilise peu ces plateformes (une fois par semaine ou sporadiquement pour Facebook et plusieurs fois dans la journée pour WhatsApp) et lorsqu'il le fait, c'est dans un but pratique. Il se connecte soit pour commenter une ou deux statuts, filtre dans les requêtes d'amis, ne passe pas beaucoup de temps sur Facebook ; il va consulter les conversations manquées dans ces peu de groupe WhatsApp, répond aux messages intéressants et pertinents. Les jeunes de type institutionnel n'utilisent donc que très peu Facebook, soit environ une fois par semaine. Leur nombre de contacts est généralement inférieur à 200 amis, et personne d'autre n'a accès à leur profil. On comprend donc que le réseau social n'est qu'un moyen de communication parmi d'autres et non pas une fin en soi. Facebook et WhatsApp ne sont donc pas, pour eux, une plateforme relationnelle, mais simplement un moyen pratique d'entrer en communication.

Dans cette catégorie, on a ceux qui utilisent ces médias comme des moyens de communication et d'information. Il passe par ces canaux, juste pour communiquer avec ceux qu'ils connaissent dans la vie courante sans pour autant aller en profondeur dans les discussions. Ce qu'ils publient ne sont ni intimes ni compromettants. Ils s'en servent de manière circonstancielle et considèrent que ces médias permettent de garder le contact avec des personnes qu'ont connait dans la réalité. Pour eux, Facebook et WhatsApp servent à maintenir et entretenir avec des liens sociaux avec des gens individus qu'on apprécie mais que l'on n'a pas le temps ou la possibilité de voir ni de converser physiquement.

4.2.4. Relation virtuelle utilitaire

Le quatrième et dernier type de relations sociales identifiées sur Facebook et WhatsApp est le type « virtuelle utilitaire ». Ce type est caractérisé par une utilisation pratique de Facebook, tout en faisant une distinction entre la sphère privée et la sphère publique. L'utilitaire connait tous ses contacts de Facebook dans la vie physique, mais n'interagit avec eux que par internet, souvent en raison de contraintes géographiques. C'est par exemple le cas des jeunes étudiants étrangers ou de ceux ayant vécu un déménagement, qui connaissent des gens hors de la ville ou du pays. Facebook et WhatsApp deviennent pour eux le moyen le plus simple et abordable pour garder le contact avec l'extérieur.

Cet utilisateur ne partage pas beaucoup d'informations sur sa page Facebook puisqu'il ne tente pas d'élargir son cercle d'amis. Sur WhatsApp, il est constamment afin de d'avoir les nouvelles de ses amis, parents et camarades. Cela fait en sorte que les risques liés à son utilisation sont limités. Pour ce qui est des interactions avec chacune des deux sphères, les jeunes qui entretiennent de relations utilitaires gardent les sujets les plus intimes pour leurs contacts en face-à-face, alors que les interactions en ligne avec les gens de l'extérieur de la ville sont généralement beaucoup plus superficielles sans pour autant être vides.

On classe également dans cette catégorie, ceux qui entretiennent des relations de vendeurs-acheteurs ou de fournisseurs-clients. Leur intérêt personnel est recherché ; comment faire pour utiliser ces médias pour atteindre leur cible. Dans les groupes et forums, leur intervention n'est fréquente que lorsque le sujet les concernent directement ou utile pour eux. C'est une relation sociale purement virtuelle et les sujets abordés sont très différents de ceux qui pourraient être abordés physiquement.

Il convient donc au regard de cette typologie de conclure que le type d'utilisation à travers l'appropriation de ces médias sociaux justifie leur impacts ; sur les liens sociaux.

CONCLUSION

La Présente recherche intitulée « Médias sociaux (Facebook et Whatsapp) et liens sociaux à Cotonou : reconfiguration ou rupture ? » s'est attelée d'analyser les effets de l'usage social des médias sociaux sur les relations humaines. Ce qui a servi de fil conducteur est l'interrogation : quelle est l'influence des médias sociaux sur les relations interpersonnelles des usagers de Facebook et Whatsapp à Cotonou? En guise de réponses anticipées, il a été formulé les hypothèses selon laquelle (1) l'impact des médias sociaux sur les liens sociaux dépend de l'appropriation de l'utilisateur ; (2) les médias sociaux favorisent la fragilisation des liens sociaux physiques et (3) des liens sociaux virtuels naissent à partir des médias sociaux pour compléter et renforcer les liens sociaux physiques existants. Grâce à des techniques de recherches qualitatives et quantitatives, ces hypothèses ont été confirmées par une analyse des informations collectées auprès de 88 utilisateurs de ces médias sociaux de statut différent dans la ville de Cotonou.

Premièrement, la prolifération de liens virtuels faibles vis-à-vis de l'érosion des liens sociaux forts, la substitution des relations physiques au profit d'engagement virtuel conduisent au délitement de liens sociaux forts, la dépendance et le narcissisme qui occasionnent un isolement géographique. Le double isolement, l'exclusion sociale, l'étiquetage social et le risque d'exposition de son intimité sont des effets néfastes enregistrés. Le revers, c'est-à-dire le résultat latent de l'utilisation de ses médias sociaux est qu'à l'heure du numérique, les liens sociaux physiques s'érodent. Les médias sociaux rapprochent donc ceux qui sont loin mais éloignent ceux qui sont géographiquement proches.

Deuxièmement ces médias sociaux influent largement sur les liens sociaux et on obtient donc une typologie nouvelle de ces liens. Après analyse, quatre types de relations sont observées, il s'agit de Relation ouverte, Relation physique distincte, Relation virtuelle institutionnelle et enfin Relation virtuelle utilitaire Par ailleurs, peu d'utilisateurs développent des relations se rapprochant des types à plus grand risque, soient les types Relation ouverte et virtuelle utilitaire . La relation virtuelle ne remplace pas la relation de face à face, au final, ces deux modes de contact se complètent plus qu'ils ne se concurrencent ; c'est une reconfiguration des liens sociaux existants.

Troisièmement, L'impact des médias sociaux sur les liens sociaux dépendent de l'appropriation de l'utilisateur. Ce qui constitue « avantage » pour un utilisateur donné, est un « risque » pour un autre.

À la lumière des possibilités offertes par les médias sociaux, il paraît important de garder en tête quelques suggestions simples pour en tirer parti :

§ Déterminer une stratégie pour sa présence sur le réseau social considéré (« Pour quoi faire ? », « Quel est le bénéfice escompté ? ») et s'assurer que l'image véhiculée est en phase avec cette stratégie.

§ Veiller aux informations communiquées, en particulier celles relatives à la vie privée ou qui véhiculent l'image de l'organisation.

§ Participer à des groupes de discussion selon ses intérêts et ses objectifs.

Les manifestations de l'utilisation des médias sociaux dépendent de l'usage social qu'en fait l'individu. Il s'ensuit que les ensembles spécifiques de « réalités » et de « connaissance » appartiennent à des contextes sociaux spécifiques. Renouer ou renforcer le lien social revient alors à renforcer chaque type de liens sociaux de façon à ce que chacun d'entre eux se complète et s'entrecroise réellement avec les autres et permette ainsi l'intégration solidaire de tous les membres de la société.

Facebook et WhatsApp ne sont rien d'autre que des places puliques virtuelles, des espaces de socialisation (c'est-à-dire où les utilisateurs créent des communautés en ligne, font société dans un espace déterminé, fonctionnant sur le modèle du réseau), comme l'ont été d'autres institutions à d'autres époques. Mais quelle forme de socialisation ?

Références bibliographiques

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Annexes

Outils de collecte d'informations

Contexte : Dans le but de mener une recherche sociologique sur les manifestations de l'utilisation des Médias Sociaux Facebook et WhatsApp sur les relations sociales chez les jeunes à Cotonou, nous vous prions de nous accorder quelques minutes de votre précieux temps à bien vouloir répondre aux questions suivantes.

Sujet de recherche : MEDIAS SOCIAUX (FACEBOOK, WHATSAPP) ET LIENS SOCIAUX A COTONOU: RECONFIGURATION OU RUPTURE?

N°)	Questions	Réponses
	3.1. Quel moyens utilisez-vous le plus souvent pour vous connectez au Facebook ?	· Ordinateur · Portable · Les deux
	3.2. Comment avez-vous eu votre (vos) compte(s) Facebook ?	............................................................ ............................................................
	3.3. Combien d'amis avez-vous sur Facebook ?	· Moins de 100 · 101 à 200 · 201 à 400 · 401 à 1000 · Plus de 1000
	3.4. Combien d'entre eux connaissez-vous personnellement ?	· 100% · Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	3.5. Combien d'amis avez-vous sur Facebook et qui sont très distants de vous géographiquement ?	· Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	3.6. Avez-vous de parenté comme ami sur Facebook ? si oui, lesquels ?	· Oui Lesquels ?.................................... ............................................. · Non Pourquoi ? ....................................
	3.7. Avez-vous un enseignant, un employeur, un dirigeant politique comme ami ? si oui, lesquels ?	· Oui Lesquels ?.................................... ................................................ · Non Pourquoi ? ....................................
	3.8. En quoi Facebook vous-êtes-t-il utile ?	............................................................ ............................................................ ............................................................
	3.9. Lorsque vous allez sur Facebook, que faites-vous exactement ?	............................................................ ............................................................ ............................................................
	3.10. Pourquoi cet usage ?	............................................................ ............................................................ ............................................................
	3.11. Combien d'amis avez-vous sur WhatsApp ?	· Moins de 40 · 41 à 70 · 71 à 100 · 101 à 200 · Plus de 200
	3.12. Combien d'amis avez-vous sur WhatsApp et qui sont très distants de vous géographiquement ?	· 100% · Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	3.13. Avez-vous de parenté comme ami sur WhatsApp ? si oui, lesquels ?	· Oui Lesquels ?.................................... ................................................ · Non Pourquoi ? ....................................
	3.14. Avez-vous un enseignant, un employeur, un dirigeant politique comme ami sur Whatsapp ? si oui, lesquels ?	· Oui Lesquels ?.................................... ...................................................... · Non Pourquoi ? ....................................
	3.15. En quoi WhatsApp vous-êtes-t-il utile ?	............................................................ ............................................................
	3.16. Combien dépensez-vous dans l'utilisation de Facebook par semaine (en francs CFA)	· Moins de 500 · Compris entre 501 et 1000 · Compris entre 1001 et 1500 · Plus de 1500
	3.17. Combien dépensez-vous dans l'utilisation de WhatsApp par semaine (en francs CFA)	· Moins de 500 · Compris entre 501 et 1000 · Compris entre 1001 et 1500 · Plus de 1500
	3.18. Combien de temps passez-vous en moyenne par jour sur Facebook ?	· Moins de 30mn · Environs 1 heure · Plus d'1 heure
	3.19. Combien de temps passez-vous en moyenne par jour sur WhatsApp ?	· Moins d'1 heure · Environs 2 heures · Plus de 2 heures

Nous allons parler du lien social, c'est-à-dire l'ensemble des relations personnelles, sociales et économiques qui relient les individus dans leur vie quotidienne et en font des membres d'une société.

N°)	Questions	Réponses
	4.1. Compte tenu de cette définition, selon vous, qu'est-ce qui contribue aujourd'hui le plus au lien social? Veuillez les classer en ordre de 1à 6	· Les activités sportives · Le cadre professionnelle · La vie associative · Les réseaux sociaux · L'internet · Autres
	4.2. Par rapport à il y a une dizaine d'années, diriez-vous que la qualité du lien social s'est plutôt	· Renforcée · Affaiblie · N'a pas changé
	4.3. Et parmi les contacts que vous avez sur Facebook, quelle proportion approximative avez-vous déjà rencontrée physiquement au moins une fois ?	· 100% · Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	4.4. Et parmi les contacts avec lesquels vous êtes en groupe sur WhatsApp, quelle proportion approximative avez-vous déjà rencontrée physiquement au moins trois fois ?	· 100% · Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	4.5. Quels sont les sujets de discussion les plus entretenus dans vos groupes de WhatsApp ?	......................................................... .........................................................
	4.6. Quels sont les types de groupes de conversations dans lesquels vous êtes	· échanger des bons plans · débattre de l'actualité (économique, politique, sociale) · parler du bon vieux temps · parler du sport · parler des opportunités financières (achat, vente, troc, ...) · parler de votre vie professionnelle · vie associative · parler de votre vie sentimentale · autres, .......................................
	4.7. Voici une liste d'événements et de situations qui peuvent arriver dans la vie réelle. Pour chacun d'eux, veuillez indiquer si cela vous est déjà arrivé ou non sur Facebook et/ou WhatsApp. (entourez votre choix)
	4.1. · Renouer avec des personnes que vous aviez perdues de vue ................ v × · Soutenir quelqu'un dans un moment difficile .............................. v × · Partager un fou rire avec quelqu'un .............................................. v × · Partager un moment de complicité fort avec quelqu'un ..................... v × · Draguer ou être dragué(e) ..................................................... v × · Communiquer avec vos collègues et/ou votre apprenant .................. v × · Apprendre à mieux connaître quelqu'un que vous connaissiez peu ou pas et en faire un véritable ami .......................................... v × · Constater que l'un de vos contacts enjolive la réalité le concernant..... v × · Mentir ou enjoliver la réalité vous concernant ............................... v × · Critiquer votre employeur ou vos collègues ................................. v × · Tomber amoureux (se) ............................................................ v × · Rendre visible par erreur un message privé .................................. v × · Quitter votre conjoint/Avoir été quitté(e) par votre conjoint ............ v ×
	Voici maintenant certaines phrases qui peuvent s'appliquer à la communication sur Facebook. Pour chacune d'elles, veuillez indiquer si vous êtes d'accord ou non
	4.8. Un réseau social comme Facebook permet de garder le contact avec des personnes que vous appréciez mais que vous n'avez pas le temps ou la possibilité de voir		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord
	4.9. La qualité de la relation avec vos contacts sur Facebook est la même que dans la vie réelle		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord
	4.10. La qualité de la relation avec vos contacts sur WhatsApp est la même que dans la vie réelle		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord
	4.11. On parle des mêmes sujets sur Facebook qu'en face à face avec ses contacts		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord
	4.12. On parle des mêmes sujets sur WhatsApp qu'en face à face avec ses contacts		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord
	4.13. (Sur un réseau social comme Facebook ou WhatsApp, du fait de la virtualité et de l'existence de groupes privés, vous parlez plus facilement de certains sujets sensibles ou intimes avec vos contacts que vous ne le feriez de vive voix		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord
	4.14. Lorsqu'on a beaucoup de contacts sur Facebook ou sur Whatsapp, on a aussi une vie sociale plus remplie		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord
	4.15. La relation avec vos contacts sur Facebook et sur WhatsApp remplace celle que vous avez avec eux en face à face		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord
	4.16. La relation avec vos contacts sur Facebook et sur WhatsApp complète celle que vous avez avec eux en face à face		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord

Racontez nous une expérience que vous avez eue des réseaux sociaux (un des évènements qui vous ont marqués positivement ou négativement.

.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Nous vous remercions pour votre disponibilité et vous rassurons que ces informations seront utilisées à des fins purement scientifiques et demeureront strictement confidentielles.


	2.23. Depuis quand connaissez-vous Facebook ?	.....................................................................
	2.24. Depuis quand utilisez vous Facebook ?	.....................................................................
	2.25. Depuis quand connaissez-vous WhatsApp ?	.....................................................................
	2.26. Depuis quand utilisez vous WhatsApp ?	........................................................................
	2.27. Quelle est votre fréquence sur Facebook ?	· Votre compte est ouvert en permanence · Plusieurs fois par jour · Une fois par jour · Plusieurs fois par semaine · Une fois par semaine · Autres (préciser) .............................................
	2.28. Quelle est votre fréquence de connexion sur Whatsapp ?	· Votre compte est ouvert en permanence · Une fois par jour · Plusieurs fois par semaine · Une fois par semaine · Autres (préciser) ..........................................
	2.29. Quelles sont les avantages de Facebook ?	..................................................................... ............................................................... .....................................................................
	2.30. Quelles sont les avantages de WhatsApp?	..................................................................... ..................................................................... .....................................................................
	2.31. Que déplorez-vous de l'utilisation de Facebook par les jeunes ?	..................................................................... .................................................................. ...............................................................
	2.32. Que déplorez vous c'est-à-dire qu'est-ce que vous n'appréciez pas au niveau de Whatsapp ?	.................................................................. ..................................................................... .....................................................................
	2.33. Quels sont les impacts de l'utilisation de ces réseaux sociaux sur l'éducation des jeunes ?	..................................................................... ..................................................................... .....................................................................

N°)	Questions	Réponses
	3.20. Quels sont les moyens les plus utilisés par les jeunes pour se connecter au Facebook ?	· Ordinateur · Portable · Les deux
	3.21. Comment avez-vous eu votre (vos) compte(s) Facebook ?	...................................................... ......................................................
	3.22. Combien d'amis avez-vous sur Facebook ?	· Moins de 100 · 101 à 200 · 201 à 400 · 401 à 1000 · Plus de 1000
	3.23. Combien d'entre eux connaissez-vous personnellement ?	· 100% · Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	3.24. Combien d'amis avez-vous sur Facebook et qui sont très distants de vous géographiquement ?	· Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	3.25. Avez-vous un apprenant, un employé comme ami ? si oui, lesquels ?	· Oui Lesquels ? ........................... · Non Pourquoi ? .................................
	3.26. En quoi Facebook est-il utile ?	...................................................... ......................................................... ......................................................
	3.27. Lorsque les jeunes vont sur Facebook, que font-ils exactement ?	......................................................... ......................................................... .........................................................
	3.28. Selon vous, pourquoi cet usage ?	...................................................... .........................................................
	3.29. Combien d'amis avez-vous sur WhatsApp ?	· Moins de 40 · 41 à 70 · 71 à 100 · 101 à 200 · Plus de 200
	3.30. Combien d'amis avez-vous sur WhatsApp et qui sont très distants de vous géographiquement ?	· 100% · Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	3.31. Avez-vous de parenté comme ami sur WhatsApp ? si oui, lesquels ?	· Oui Lesquels ?................................. · Non Pourquoi ..................
	3.32. Avez-vous un apprenant, un employé comme ami sur Whatsapp ? si oui, lesquels ?	· Oui Lesquels ? .............................. · Non Pourquoi ? ...........................
	3.33. En quoi WhatsApp est-il utile ?	................................................... ................................................... ...............................................................
	3.34. Combien dépensez-vous dans l'utilisation de Facebook par semaine (en francs CFA)	· Moins de 500 · Compris entre 501 et 1000 · Compris entre 1001 et 1500 · Plus de 1500
	3.35. Combien dépensez-vous dans l'utilisation de WhatsApp par semaine (en francs CFA)	· Moins de 500 · Compris entre 501 et 1000 · Compris entre 1001 et 1500 · Plus de 1500
	3.36. Combien de temps passez-vous en moyenne par jour sur Facebook ?	· Moins de 30mn · Environs 1 heure · Plus d'1 heure
	3.37. Combien de temps passez-vous en moyenne par jour sur WhatsApp ?	· Moins d'1 heure · Environs 2 heures · Plus de 2 heures

N°)	Questions	Réponses
	4.17. Compte tenu de cette définition, selon vous, qu'est-ce qui contribue aujourd'hui le plus au lien social? Veuillez les classer en ordre de 1à 6	· Les activités sportives · Le cadre professionnelle · La vie associative · Les réseaux sociaux · L'internet · Autres
	4.18. Quels constats faites-vous de l'utilisation des réseaux sociaux Facebook et WhatsApp par les jeunes	..................................................................... ..................................................................... .....................................................................
	4.19. Par rapport à il y a une dizaine d'années, diriez-vous que la qualité du lien social s'est plutôt	· Renforcée · Affaiblie · N'a pas changé
	4.20. Et parmi les contacts que vous avez sur Facebook, quelle proportion approximative avez-vous déjà rencontrée physiquement au moins une fois ?	· 100% · Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	4.21. Et parmi les contacts avec lesquels vous êtes en groupe sur WhatsApp, quelle proportion approximative avez-vous déjà rencontrée physiquement au moins trois fois ?	· 100% · Plus de 75% · Plus de 50% · Environs 25% · Je ne sais pas trop
	4.22. Quels sont les sujets de discussion les plus entretenus dans vos groupes de WhatsApp ?	............................................................... ............................................................... ............................................................... ...............................................................
	4.23. Quels sont les types de groupes de conversations dans lesquels vous êtes	· échanger des bons plans · débattre de l'actualité (économique, politique, sociale) · parler du bon vieux temps · parler du sport · parler des opportunités financières (achat, vente, troc, ...) · parler de votre vie professionnelle · vie associative · parler de votre vie sentimentale · autres, ..........................................................
	4.24. Voici une liste d'événements et de situations qui peuvent arriver dans la vie réelle. Pour chacun d'eux, veuillez indiquer si cela vous est déjà arrivé ou non sur Facebook et/ou WhatsApp. (entourez votre choix)
	4.1. · Renouer avec des personnes que vous aviez perdues de vue ...................... v × · Soutenir quelqu'un dans un moment difficile .................................... v × · Partager un fou rire avec quelqu'un .................................................... v × · Partager un moment de complicité fort avec quelqu'un ........................... v × · Draguer ou être dragué(e) ........................................................... v × · Communiquer avec vos collègues et/ou votre apprenant ........................ v × · Apprendre à mieux connaître quelqu'un que vous connaissiez peu ou pas et en faire un véritable ami ............................................. v × · Constater que l'un de vos contacts enjolive la réalité le concernant ............ v × · Mentir ou enjoliver la réalité vous concernant ..................................... v × · Critiquer vos apprenants ou vos collègues ....................................... v × · Tomber amoureux (se) .................................................................. v × · Rendre visible par erreur un message privé ........................................ v × · Quitter votre conjoint/Avoir été quitté(e) par votre conjoint .................. v ×
	Voici maintenant certaines phrases qui peuvent s'appliquer à la communication sur Facebook. Pour chacune d'elles, veuillez indiquer si vous êtes d'accord ou non (entourez votre choix)
	4.25. Un réseau social comme Facebook permet de garder le contact avec des personnes que vous appréciez mais que vous n'avez pas le temps ou la possibilité de voir		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais............ · Je ne suis pas d'accord
	4.26. La qualité de la relation avec vos contacts sur Facebook est la même que dans la vie réelle		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais............ · Je ne suis pas d'accord
	4.27. La qualité de la relation avec vos contacts sur WhatsApp est la même que dans la vie réelle		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais............... · Je ne suis pas d'accord
	4.28. On parle des mêmes sujets sur Facebook qu'en face à face avec ses contacts		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais.................. · Je ne suis pas d'accord
	4.29. On parle des mêmes sujets sur WhatsApp qu'en face à face avec ses contacts		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais.................. · Je ne suis pas d'accord
	4.30. (Sur un réseau social comme Facebook ou WhatsApp, du fait de la virtualité et de l'existence de groupes privés, vous parlez plus facilement de certains sujets sensibles ou intimes avec vos contacts que vous ne le feriez de vive voix		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais.................. · Je ne suis pas d'accord
	4.31. Lorsqu'on a beaucoup de contacts sur Facebook ou sur Whatsapp, on a aussi une vie sociale plus remplie		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais.................. · Je ne suis pas d'accord
	4.32. La relation avec vos contacts sur Facebook et sur WhatsApp remplace celle que vous avez avec eux en face à face		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord
	4.33. La relation avec vos contacts sur Facebook et sur WhatsApp complète celle que vous avez avec eux en face à face		· Totalement d'accord · Je suis d'accord, mais..................... · Je ne suis pas d'accord

Racontez nous une expérience que vous avez eue des réseaux sociaux (une des évènements qui vous ont marqué positivement ou négativement.

Nous vous remercions pour votre disponibilité et vous rassurons que ces informations seront utilisées à des fins purement scientifiques et demeureront strictement confidentielles.

Arrondissements	Quartiers où s'est déroulée l'enquête	Nombre d'enquêtés	Nationalité d'enquêtés
	1er. Agblangandan, abattoir	7	Béninoise
	2e. Kpondéhou, Sourou-Léré	8	Béninoise
	3e. Sègbèya	5	Béninoise
	4e. --	--	--
	5e. Zongo, Hwlacondji	7	Béninoise, Nigerienne
	6e. Aidjedo, Gbèjromédé	7	Béninoise, Gabonaise
	7e. --	--	--
	8e. Agontikon, Vedoko	9	Béninoise, Gabonaise, Ivoirienne
	9e. Fifadji, kouhounoun	6	Béninoise, congolaise
	10e. zogbo	7	Béninoise, Centrafricain
	11e. Gbégamey, Vodjè	11	Béninoise
	12e. Cadjehoun, fidjrosse, Aibatin,	13	Béninoise, Congolaise, Nigérian, Togolaise, Ivoirienne
	13e. Agla, Gbèdégbé	8	Béninoise
TOTAL	21	88	7

* ¹Lancé en 2004, Facebook est le site de réseautage social le plus connu. Initialement limité aux étudiants, Facebook prolongea ses membres vers les lycéens et est maintenant ouvert à tout le monde. Pourtant, il est le plus populaire parmi les étudiants, dont beaucoup l'utilisent comme leur principale méthode de communication avec l'autre. Des millions d'étudiants visitent leurs pages Facebook plusieurs fois par jour et y passent des heures dans le monde entier. (Source : www.socialbackers.com).

* ² Figuration d'autant plus qu'aucun rôle vitale n'est joué par cet "ami" qui vient d'"être ajouter" et qui n'a aucune fonction sociale.

* ³Avec le concept de configuration, N. Elias place le problème des interdépendances humaines au centre de la réflexion sociologique. Ce qu'il faut entendre par configuration, c'est la figure globale toujours changeante que forment les acteurs ; elle inclut non seulement leur intellect, mais toute leur personne, les actions et les relations réciproques. Cette configuration forme un ensemble de tensions. L'interdépendance des individus, condition nécessaire à l'existence d'une configuration spécifique, est une interdépendance en tant qu'alliés mais aussi en tant qu'adversaires. Le préfixe « re » est pour signaler une interdépendance de nouveau c'est-à-dire une redéfinition des relations ; un nouveau arrangement de l'existant.