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L'application par le Cameroun des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques

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par Dieudonné MEVONO MVOGO
Université de Limoges, France - Master II Droit International et Comparé de l'Environnement ( DICE) 2016
  

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Paragraphe I : L'insuffisance Des Moyens Techniques

Les moyens techniques sont importants dans le processus d'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques, dans la phase opérationnelle. Cependant, les pays comme le Cameroun font face à une carence de tels moyens. Conviendra-t-il de ce fait d'étudier les limites portant sur l'observation du climat (A), en sus l'on abordera les insuffisances dans l'atténuation et l'adaptation (B).

A. Les moyens limités d'observation de l'évolution du climat

Pour une bonne application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques, le Cameroun doit maîtriser les données météorologiques, lesquelles permettent le suivi de l'évolution du climat. Pour la maîtrise de ces données, le Cameroun s'est doté d'un service météorologique. Ce service est logé au Ministère des Transports, certainement à cause de l'importance qu'il joue dans la navigation aérienne. Pour compléter l'action du service météo, l'Observatoire National des Changements Climatiques (ci-après : «ONACC ») a été créé en 2009 par décret présidentiel. Cet organisme autonome recueille et stocke les données du climat. Si l'observation du climat s'enrichit de nouveaux outils, il convient néanmoins de rappeler par exemple que ces moyens demeurent insuffisants. Ainsi, l'on pourrait rappeler par exemple que la couverture du territoire camerounais par les stations météo est un leurre. En plus, lorsqu'elles existent, le matériel utilisé n'est toujours pas de pointe. En effet, selon les responsables du Service météo de la région du Littoral, la crise économique qui a sévi au Cameroun dans les années 1980 et 1990 n'a pas épargné le service météo. En réalité, d'après leurs dires, la Région du Littoral compte seulement quatre (04) stations météo, à raison d'une station par département. En plus de cette insuffisance quantitative, il convient de rappeler, selon leurs termes, que ces stations sont devenues obsolètes. Certaines stations, comme celle d'Edéa ont été mises en arrêt à cause des pannes entre de 2012 à 2014. Néanmoins, des efforts sont faits pour remédier à cette situation. Ainsi, de nombreuses stations ont été réhabilitées. De plus, les stations manuelles sont soit remplacées, soit appuyées par les stations automatiques. Actuellement, on dénombre vingt (20) stations automatiques dans tout le Cameroun. Cependant ces efforts demeurent insuffisants.

Pour ce qui est de l'aspect des ressources humaines, il y a un véritable problème. En effet, à cause de la crise économique, les recrutements avaient été suspendus dans bien des secteurs, y compris dans le secteur de la météorologie. Selon les responsables du service météorologique du Littoral, depuis 1985 des recrutements n'ont pas eu lieu, ce jusque dans les années 2010 où le recrutement des ingénieurs et agents de météorologique a été effectué. Avant cette période, même les agents retraités n'auraient pas été remplacés. Cette insuffisance

d'effectif pourrait être corrigée par la présence de stations automatiques dont le nombre demeure jusqu'ici insignifiant. De plus, il y a un souci de qualification des personnels météo. Cet handicap est de nature à mettre à mal la volonté du Cameroun à appliquer les instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques. Car pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de GES, le Cameroun doit pouvoir observer ses données météorologiques. Les moyens d'observation étant limités, ce qui compromet les actions d'atténuation des émissions ou encore les actions d'adaptation. Par ailleurs, lorsque bien même les données météorologiques sont relevées, leur conservation pose d'énormes problèmes. En fait, selon les responsables du service météo du Littoral, il y a un véritable problème d'archivage. Les données météo continuent d'être conservées en support physique, ce qui rend difficile leur exploitation. Il serait judicieux que l'on procède à leur numérisation.

Si les moyens d'observation sont insuffisants, il en va de même des moyens d'atténuation des émissions de GES et d'adaptation aux effets des changements climatiques.

B. Les moyens limités d'atténuation des émissions de GES et d'adaptation aux effets des

changements climatiques

Le Cameroun est un pays pauvre. Ce qui veut dire en réalité qu'il ne dispose pas d'infrastructures pour faire face de manière adéquate aux conséquences des changements climatiques. En effet, au rang des engagements pris par les Etats dans les instruments internationaux de lutte contre les changements climatiques, figurent en bonne place l'atténuation des émissions de GES et l'adaptation aux effets des changements climatiques. L'atténuation vise la réduction des émissions des GES, tandis que l'adaptabilité porte sur la capacité de résilience de l'homme et son écosystème aux effets des changements climatiques. Pour y parvenir, le Cameroun, dans l'application des instruments juridiques internationaux, devrait mettre en place un dispositif infrastructurel adéquat comportant des normes, des institutions, des plans d'actions, des programmes, des projets, etc. A l'observation, le Cameroun ne dispose pas suffisamment de ces infrastructures. Ainsi, si l'on prend l'exemple des inondations qui font partie des conséquences des changements climatiques, il convient de relever que les villes camerounaises ne disposent pas toujours des infrastructures adéquates (drains par exemple, lesquelles sont pratiquement inexistants). Quant à la zone menacée par la désertification, le Cameroun y a engagé un projet de verdissement, couvrant la partie septentrionale. Ce projet vise la construction d'une ceinture d'arbres dans l'optique de stopper l'avancée du désert. Malgré l'envergure de ce projet, les moyens pour sa réalisation restent insuffisants.

Le processus d'application des instruments juridiques internationaux bute à l'insuffisance des moyens techniques, mais également des moyens technologiques.

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