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L'application par le Cameroun des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques

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par Dieudonné MEVONO MVOGO
Université de Limoges, France - Master II Droit International et Comparé de l'Environnement ( DICE) 2016
  

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Paragraphe II : les limites de l'aide internationale

La réalisation des objectifs climatiques énoncés dans le cadre de l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques est conditionnée par l'appui de la Communauté Internationale. Cette assistance est d'ailleurs un

76 En réalité selon l'Human Report 2007 l'indice du Cameroun se situait à 0.51 sur une échelle de 0 à 1 en 2014. Voir Jean-Herman GUAY (dir), Perspective Mondehttp://perspective.usherbrooke.ca/ consulté le 25 août 2016.

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devoir pour les pays développés. En effet, en vertu du principe de la responsabilité commune mais différenciée énoncé dans la Déclaration de Rio, il revient à chaque pays d'intervenir de manière générale dans le domaine de l'environnement en fonction des capacités. Aussi revient-il aux Etats nantis d'assister les Etats les moins riches dans l'entreprise de protection de l'environnement. Cette prescription a tout son sens dans la mesure où la non-assistance d'un Etat défaillant pourrait saper les efforts réalisés ailleurs, l'environnement ne connaissant pas de frontière géographique77. La lutte contre les changements climatiques ne déroge pas à cette logique. Ainsi il revient, comme relevé plus haut, aux Etats développés d'assister les pays en développement à appliquer les instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques. Cette assistance devrait être un appoint. Mais en réalité, les aides internationales constituent la plus grosse part des fonds consacrés à la lutte contre les changements climatiques, rendant importante l'influence des pays riches sur l'orientation stratégique de mise en oeuvre des textes internationaux. Dès lors, l'orientation donnée à l'aide ne remplit pas forcément tous les objectifs découlant de l'application de ces instruments (A), ce d'autant plus que celle-ci n'est pas toujours à la hauteur des besoins relatifs à la mise en oeuvre de ces instruments juridiques (B).

A. Une aide dirigée vers des objectifs cibles et parcellaires

Les Etats qui octroient l'aide, constatant que celle-ci est déterminante pour les bénéficiaires, font d'elles un objet de stratégie. Comme relevé plus haut, l'aide internationale pour l'application des instruments juridiques de lutte contre les changements climatiques émane soit des organismes multinationaux de financement, soit des organismes de protection de l'environnement ou encore des pays développés. Dès lors, chaque partenaire oriente son aide en fonction de ses enjeux : les pays développés financent par exemple les MDP prévus dans les instruments internationaux. Ces pays recherchent à engranger l'équivalent carbone retenu dans le cadre du projet MDP. Ainsi, l'Etat qui finance peut augmenter ses droits d'émission. Une impression se dégage dès lors, on dirait que c'est lorsqu'un pays a un intérêt immédiat d'obtenir les droits d'émission, qu'il s'intéresse au financement de la lutte contre les changements climatiques.

Si l'aide est dirigée vers des objectifs ciblés et parcellaires, elle n'est du reste pas à la hauteur des besoins.

B. une aide pas toujours à la hauteur des besoins

La lutte contre les changements climatiques est particulièrement difficile et compliquée. Cela engendre des coûts considérables dont le financement fait intervenir plusieurs acteurs. Ainsi, l'Etat lui-même finance le programme d'application d'instruments. Cet Etat est assisté par les bailleurs de fonds internationaux et des pays développés. Toutefois, à cause du coût relevé des projets relatifs à la lutte contre les changements climatiques et le concours d`un certain nombre de contingences, l'aide accordée à un Etat en développement

77 C'est ce qui fait dire à MAHMOUD M. dans Caroline MIGAZZI et Françoise PACCAUD, « La régionalisation du droit international de l'environnement», in Stéphane DOUMBE BILE (Coord.), La régionalisation du droit international, que « les problèmes relatifs à [la] protection [de l'environnement] échappent partiellement à l'emprise de l'Etat souverain » Voir Dieudonné MEVONO MVOGO, op. cit. 16.

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comme le Cameroun, n'est pas toujours à la hauteur des besoins. En effet, le Cameroun dispose de peu de moyens financiers. Ces projets allant dans le sens de l'application des instruments juridiques internationaux sont largement supportés par l'aide internationale. Bien que le réseau des bailleurs de fonds internationaux soit vaste, leur appui reste insuffisant. A titre de rappel, le financement du programme d'action climatique du Cameroun vise à réduire de 32% les émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2035 par rapport à 2010. L'enveloppe globale du projet s'élève à près de vingt-cinq mille milliards de F.CFA.

De plus, parmi les contingences qui influent sur le montant de l'aide pour l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques, on peut intégrer d'une part la prolifération des fléaux tels le que terrorisme, la dégradation de l'environnement de manière générale qui requièrent de l'attention et l'action des bailleurs de fonds internationaux. Il convient en plus d'évoquer la crise financière de 2008 dont les effets continuent d'être perceptibles aujourd'hui. Cette crise a amené certains bailleurs de fonds à réduire leurs allocations.

Les difficultés rencontrées par le Cameroun dans l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques relèvent en partie des insuffisances techniques et technologiques, et de l'insuffisance des moyens financiers. Mais cette application fait face à un certain nombre d'obstacles.

CHAPITRE IV : LA PRESENCE D'OBSTACLES STRUCTURELS ET CONJONCTURELS

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L'application des instruments juridiques internationaux se fait dans un cadre bien déterminé. Ce cadre doit être réalisé grâce à une infrastructure bien déterminée. Il s'agit par exemple de la nomenclature institutionnelle et normative. Ainsi, pour l'application dans ces textes, il convient de relever, comme plus haut, que l'arsenal juridique en vue de la réception et de l'incorporation de ces textes sont nécessaires. De plus, les textes pour rendre effectivement applicable les textes internationaux, ce d'autant plus que les textes internationaux sur l'environnement sont très souvent des conventions-cadres. Ce type de textes a pour particularité de ne pas être très précis et détaillé pour être immédiatement applicable. Dès l'hors, les textes d'application sont nécessaires. De plus, la réalisation effective des objectifs prévus dans les instruments internationaux doit être assurée par les institutions incarnées par les individus. La mise sur pied d'un tel arsenal nécessite également de moyens colossaux dont ne dispose pas toujours un pays sous développé comme le Cameroun ; cela entrave l'application de ces instruments.

Par ailleurs, d'autres obstacles d'ordre conjoncturel ne manquent pas d'influencer négativement l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques. Il en est du cas notamment des obstacles sociaux, économiques, et sécuritaires.

En résumé, l'application par le Cameroun des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques connait des obstacles structurelles (Section I) et conjoncturels (Section II)

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984