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Attractivité territoriale et stratégies de localisation des entreprises industrielles dans les collectivités territoriales de la région du centre au Cameroun

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par Marius Trésor MENGUE OYONO
Université de Yaoundé 2 - SOA - Master 2 en Economie du Territoire et de la Décentralisation 2015
  

Disponible en mode multipage

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AVERTISSEMENT

« L'université de Yaoundé II-Soa n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Celles-ci doivent être considérées comme étant propres à leur auteur ».

DÉDICACES

À

Ma maman  

Madame MPOULADOMB Norbertine

REMERCIEMENT

La page des remercîments n'est pas la plus aisée à écrire. Néanmoins, c'est avec chaleur que je voudrais remercier toutes celles et tous ceux qui ont contribué de prêt ou de loin à l'aboutissement de ce travail.

Je voudrais d'abord remercier DIEU TOUT PUISSANT pour la santé, la force, la sagesse, le courage, l'esprit de persévérance et d'engagement dont il me fait grâce au quotidien.

Maman, en ce jour où je soutiens mon mémoire de master 2, je tiens à te remercier du fond de mon coeur car sans toi je ne serai pas la personne que je suis. Merci infiniment pour tout l'amour que tu m'as offert.

Je voudrais ensuite exprimer ma profonde gratitude envers mon directeur de mémoire, Docteur Ngwen Ngangue qui à donner de son temps, ma prodigué des conseils et des orientations tout au long de ces mois qui ont constitué mes premiers pas dans la recherche. Qu'il trouve ici l'expression de mon profond remercîment.

Je voudrais également profiter de cette occasion pour exprimer ma profonde gratitude au professeur Essombè Edimo Jean Roger, coordonnateur du Master 2 « économie du territoire et de la décentralisation » pour les enseignements et les conseils qu'l nous a procuré. Ainsi qu'à tous les enseignants dont j'ai reçu les enseignements pendant mon parcours à l'université de Yaoundé II - Soa.

Je souhaite aussi exprimer ma profonde gratitude au Directeur Général des Impôts Monsieur Mopa Modeste Fotoing et au Directeur Général de l'Institut National de la Statistique Monsieur Tedou Joseph, qui m'ont aidé tout au long de ma quête sur les réformes fiscales, les données statistiques et la mise à ma disposition des documents importants, ayant contribués à la réalisation de ce mémoire.

A tous mes camarades du master II « économie du territoire et de la décentralisation » avec qui j'ai passé une formidable année plein de bon moments.

A travers toutes ces années, durant lesquels, j'ai connu des moments de joie, de réussite et de malheur, les membres de ma famille ont toujours été là pour me soutenir et m'aider à traverser ses moments. Je voudrais ici penser à M. Ntouamble Zé Roland, Mme. Olinga Fono épouse Engoutou Juliette, Mme Ntoumba Winnie Anita, Mme. Nyanding Avang Arielle, M. Dimi Gaston Parfait, Mme. Ntchame Engoutou Marcelle Nina, Mme Ampoung Rosiane Dorice, Mme. Bafakam Outouen Mathurelle Noëlle, Mme Mafouokeng Nodem Dahlia, M. Meboma Abat Charly Sosthène, M. Mbvoula Bokaly Thierry, Mme Alamb Mikpok Guy Marcel, Mme Mballa Owono Yhanne et tous les autres membres de la famille que je pourrais citer de manière exhaustive.

RÉSUMÉ

Ce travail constitue une contribution aux recherches sur les déterminants de l'attractivité des entreprises industrielles et à leurs stratégies de localisation dans la région du Centre-Cameroun. En effet, avec la mondialisation et les mouvements de délocalisation-relocalisation des industries, la compétition à laquelle se livre les territoires pour attirer et retenir les entreprises suppose de disposer d'une organisation territoriale efficace, présentant des avantages de localisation pour les entreprises industrielles. Ce qui soulève la problématique de la gouvernance et de l'aménagement des territoires dans un contexte de renforcement de cette attractivité territoriale.Notre analyse s'intègre ainsi dans une dimension régionale et locale liées aux composantes territoriales du secteur industriel d'un pays. En s'inscrivant dans le cadre d'analyse théorique de l'économie industrielle et de l'économie géographique, cette étude propose une analyse de la relation entre la dynamique de l'attractivité territoriale des entreprises industrielles et les choix stratégiques de localisation de ces dernières dans les collectivités territoriales. À partir de nos développements théoriques et empiriques, l'attractivité industrielle d'un territoire est mise en exergue comme un facteur déterminant de la localisation des unités de production dans la région de Centre. Bien plus l'estimation de nos équations des déterminants de la localisation à l'aide d'un modèle sur données de panel révèle des relations positives entre l'évolution du nombre total d'employé du secteur industriel et l'accroissement des unités industrielles de production, ce qui tend à prouver le caractère attractif du Centre-Cameroun. C'est ainsi que les données utilisées dans ce travail ont été extrait de la base des déclarations statistiques et fiscales (DSF) de la période allant de 2008 à 2012, ayant été mise à notre disposition par l'Institut National de la Statistique.

ABTRACT

This work constitutes a contribution to research on the determinants of attractiveness of industrial enterprise and their localization strategies in the center region-Cameroon. In fact with globalization and delocalization movements -relocation of industries, the competition to choice territories yield to retain and attract the supposed enterprises to dispose of an efficient territorial administration, presenting the advantages of localization for industrial enterprises. What therefore trigger are the problem of governance and the organization of territories in a context of reinforcement of territorial attractiveness. Our analysis integrates thus, in a regional and local dimension linked to territorial constituent of the industrial sector of a country. In registering in the framework of analytical theory of industrial economy and geographic economy this study proposes and analysis of the relationship between the dynamic of territorial attractiveness of individual enterprises and the strategic choices of localization of the latter in territorial collectivities. As from our theoretical and empirical developments, industrial attractiveness of a territory is put in exergue like a factor determining the Center Region Moresoes, the estimation of our equation of determinants of localization with the aid of a pattern on the data... reveals positive relations between the evolution of the total number of employees in the individual sector, and the growth of industrial units of production of the Center-Cameroon. It is thus that the data used in this work has been extracted from the base of the period running from 2008 to 2012, having being put at our disposition by the National Institute of statistics.

SOMMAIRE

AVERTISSEMENT i

DÉDICACES ii

REMERCIEMENT iii

RÉSUMÉ v

ABTRACT vi

SOMMAIRE vii

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS viii

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTES DES CARTES ET GRAPHES x

LISTE DES FIGURES xi

INTRDUCTION GENERALE 1

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE 3

CHAPITRE I : ATTRACTIVITE TERRITORIALE 13

SECTION I : CADRE D'INTELLIGIBILITE THEORIQUE DE LA NOTION D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE 14

SECTION II : L'ATTRACTIVIE ET LA CONSTRUCTION DU PROJET TERRITOIRE 30

CHAPITRE II : ANALYSE DES FACTEURS D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DANS LES COLLECTIVITES DE LA REGION DU CENTRE 37

SECTION I : RECENSEMENT ET PRESENTATION DES FACTEURS TERRITORIAUX EXLIQUANT L'ATTRACTIVITE DE LA REGION DU CENTRE-CAMEROUN 38

SECTION II : LES FACTEURS D'ATTRACTIVITE REPOSANT SUR CERTAINES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DE LA REGION DU CENTRE 55

DEUXIEME PARTIE : INFLUENCE DES FACTEURS DE L'ATTRACTIVITE SUR LES STRATEGIES DE LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES DU CENTRE AU CAMEROUN 3

CHAPITRE III : LA LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES 64

SECTION I : LES THEORIES DE LA LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES 64

SECTION II : FACTEURS ET STRATEGIES DE LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES 77

CHAPITRE IV : INFLUENCE DES FACTEURS D'ATTRACTIVITE SUR LA LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES COLLECTIVITES DU CENTRE. 96

SECTION I : PRESENTATION DES DONNEES DU MODELE ET CACULS STATISTIQUES 97

SECTION II : RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES ET ANALYSES 108

CONCLUSION GENERALE 118

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 121

ANNEXES 126

TABLE DES MATIERES 130

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

BTP : Bâtiments et travaux publics

CBD : Central business district

CEMAC : Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale

CI : Consommations intermédiaires

CNUCED : Conférence des Nations Unis pour le développement et le commerce

CONAC : Commission nationale anti-corruption

CTD : Collectivités territoriales décentralisées

DSF : Déclaration statistique et fiscale

EAE : Enquête annuelle dans les entreprises

GICAM : Groupement inter-patronal du Cameroun

IDE : Investissement direct étranger

INS : Institut national de statistique

MCO : Moindre carrée ordinaire

NEG : Nouvelle économie géographique

NEU : Nouvelle économie urbaine

MINEPIAT : Ministère de l'Économie de la planification et de l'aménagement du territoire

OCDE : Organisation de coopération et de développement économique

PIB : Produit intérieur brute

PME : Petites et moyennes entreprises

PMI : Petites et moyennes industries

RGE : Recensement général des entreprises

TIC : Technologies de l'information et de la communication

TPE: Très petites entreprises

WEF: World economic forum

WIR: World investîmes report

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : caractéristiques climatiques de la région du centre 3

Tableau 2 : Répartition de la population résidente par région et par sexe 43

Tableau 3 : Répartition des entreprises par région et par secteur d'activité 44

Tableau 4 : Principaux indicateurs par sous-secteur d'activité dans le centre 45

Tableau 5 : Principaux indicateurs par sous-secteurs d'activité à Yaoundé 45

Tableau 6 : Évolution de la population camerounaise dans le Centre entre 1976 et 2013 46

Tableau 7 : Consommations intermédiaires par branche d'activité dans le centre 46

Tableau 8 : Évolution du réseau routier national par région (en km) 48

Tableau 9 : Evolution des quantités des principales marchandises du trafic ferroviaire (en milliers de tonnes) 48

Tableau 10 : comparaison du nombre de procédures et des délais de règlements des différents commerciaux entre le Cameroun, l'Afrique Sub-saharienne et les pays de l'OCDE 51

Tableau 11 : Comparaison des pratiques fiscales dans quelques pays 53

Tableau 12 : Pourcentage des entreprises ayant déclaré avoir les difficultés d'accès aux crédits par type 54

Tableau 13 : Répartition des entreprises par secteur d'activité et par type dans la ville de Yaoundé. 56

Tableau 14 : Répartition des entreprises par secteurs d'activité et par type dans la région du Centre 57

Tableau 15 : Répartition des entreprises par département et par type dans le Centre 58

Tableau 16 : Les stratégies de localisation des entreprises 91

Tableau 17 : La matrice des gains du duopole dans une stratégie de localisation transnationale 94

Tableau 18 : variables du premier modèle (1) 98

Tableau 19 : variables du second modèle (2) 99

LISTES DES CARTES ET GRAPHES

Carte 1 : situation géographique de la région du Centre-Cameroun 3

Carte 2 : répartition des collectivités territoriales dans la Région de Yaoundé 40

Graphique 1 : Proportion des chefs d'entreprises jugent la fiscalité comme premier obstacle à la compétitivité suivant les nationalités 52

Graphique 2 : Répartition des entreprises par département (%) 59

Graphique 3 : Stock cumulé dans d'IDE dans sept pays de l'Afrique de 1985-2004 60

Graphique 4 : Variable CAPITAL 102

Graphique 5: Variable CHIFFRE_D_AFFAIRE 103

Graphique 6 : Variable CLIENTS 103

Graphique 7 : Variable EFFECTIF_TOTAL 104

Graphique 8 : Variable INVESTISSEMENTS 105

Graphique 9 :Variable MATIERES_PREMIERES_ET_AU 105

Graphique 10 : Variable PRODUITS_FABRIQUES 106

Graphique 11: Variable SERVICE_EXTERIEUR...........................................106

Graphique 12 : Variable TRANSPORTS 107

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Dynamique du territoire 3

Figure 2 : fonctionnement du marché de localisation des activités économiques 80

Figure 3 : Les déterminants de la localisation 80

Figures 4 : Figure : les facteurs de localisation des industriel 88

INTRODUCTION GENERALE

1-CONTEXTE

La mondialisation a mis en évidence une transformation majeure de la production industrielle internationale, qui se matérialise par les mouvements de délocalisation-relocalisation des firmes. Cette situation a engendré le basculement du centre de production des pays de tradition industrielle vers les nouveaux pays industrialisés.

En s'appuyant sur les pratiques comme les décisions des firmes internationales de spécialiser la production ou sur la mise en place des chaines internationales et la libéralisation des échanges, le processus de production qui découle de la mondialisation est désormais structuré en étapes. Les différents éléments de service sont dorénavant segmentés et externalisés, et le plus souvent confiés à des pays en voie de développement ayant construit un environnement attractif, susceptible de générer des économies d'agglomération et des économies de réseau pour les firmes.

Ces mutations ont poussé les différents États et, de manière plus générale, l'économie internationale à repenser les outils d'atteinte du développement. Et, rapidement, il a fallu opérer un choix entre deux axes de développement qu'étaient le développement endogène et le développement exogène. Le développement endogène peut être définit comme un mode de développement dont les causes sont internes à un territoire. Dans ce cas, la création de richesses provient d'activités qui naissent et se développent au sein du territoire. C'est une approche territoriale du développement reposant sur un principe de développement « partant du bas ». En effet ce type de développement est très proche du modèle de développement « auto centré » très en vogue dans les années 1970-1980, et qui était basé sur la multiplication d'activités de petites dimensions orientées vers le marché domestique dans un schéma à la limite de l'autocratie économique.

Ce modèle fut un désastre de par le monde, ce qui a favorisé son abandon au profil de stratégies libérales de compétitivité basées sur l'ouverture vis-à-vis de l'extérieur et de l'attraction des investisseurs étrangers. C'est ainsi l'avènement du mode de développement exogène et des notions telles que l'attractivité et la localisation des activités économiques, ayant conduit un peu partout à la mise en place d'un modèle de développement post fordiste et qui implique le développement du territoire, tant dans les pays développés que les pays dit émergents et surtout de ce qu'on appelle la ressource territoriale générique et idéelle.

L'attractivité d'un territoire étant un phénomène qui ne peut être étudié séparément de la localisation des activités économiques ; l'on peut ainsi dire que, la littérature des sciences économiques de la localisation met en exergue deux principaux courant théoriques ; le premier courant, donne une explication classique de la localisation des firmes basées sur les coûts de transport associées à la distance géographique et les différences de dotations en facteurs entre les régions. Ce courant se résume dans les quatre paradigmes de Ponsard (1988) de la manière suivante : Le premier paradigme fait référence à V. Thûnen (1826) dans lequel il explique les localisations optimales des activités agricoles fondées sur la fertilité des terres, par le fait que la localisation optimale en tous points de l'espace est maximisée. Le second trouve en A. Weber (1909) sa principale figure avec élaboration d'une théorie de la localisation industrielle incluant une minimisation des coûts de transport. Pour cet auteur, la meilleure optimisation est celle qui minimise le coût de production. Cette théorie étant fondée sur trois postulats de base (Merenne-Schoumeker, 1991) : tout d'abord la majorité des matières ont une localisation précise, on ne peut pas les trouver partout (sauf l'eau et l'air considérés comme des matériaux « ubiquistes » que l'on trouve partout) ; ensuite les marchés des produits finis sont localisés en certains points et la concurrence est parfaite ; enfin les bassins de mains d'oeuvres sont localisés et peuvent fournir un nombre illimité de travailleurs à un certain taux de salaire et l'espace est totalement uniforme, culturellement, politiquement et spatialement. Dans ce modèle, trois facteurs influencent des industries : deux facteurs régionaux (les coûts de transports et les coûts de main-d'oeuvre) et un facteur local (les forces d'agglomération). Il faut préciser que pour l'auteur, les coûts de transport sont le facteur le plus important. Le troisième paradigme fait allusion à la concurrence spatiale dont Hotelling (1929) fut l'initiateur. Il étudie ici la relation entre la formation du prix d'un bien homogène, la taille du marché et la localisation des lieux de distribution. Le quatrième est de Christaller (1933) et Lösch (1838 et 1840) sur la théorie des lieux centraux ayant pour but la construction d'un paysage économique. Ainsi, en prenant racine sur les critiques formulées du modèle de Weber (demande constante et invariante), Lösch cherchera pour cela non pas le coût minimum de transport, mais le coût qui maximise le profit. Malheureusement, la théorie traditionnelle de la localisation des activités économiques nous renseigne peu sur les causes de l'agglomération et sa croissance.

Concernant l'attractivité en particulier, le débat est profondément divisé entre les tenants de l'attractivité comme critère incontournable de l'analyse économique moderne ; ce sont notamment les auteurs traditionnels de l'économie territoriale. D'un autre coté ; nous avons la pensée opposée avec comme chef de file Krugmann (1991 et 1998), qui remettent en question les notions d'attractivité et de compétitivité. Ainsi ce sont les développements de ce courant, qui ont donné naissance à la « Nouvelle Économie Géographie » (NEG) ; ayant mis en exergue les phénomènes de localisation, de concentration et de spécialisation spatiale en utilisant des techniques nouvelles de modélisation pouvant lier les théories micro et macroéconomies.

Ainsi pour ce qui est de la localisation des firmes multinationales, la globalisation, caractérisée par la suppression progressive des barrières commerciales et des obstacles à la mobilité des facteurs, a permis de libéraliser les choix de localisation des entreprises, donnant à cette décision un choix stratégique plus important. De plus, en raison de l'importance de la distribution dans nos économies et de la concurrence accrue entre les firmes, de nombreux entrepreneurs ont découvert l'importance du choix de leur localisation pour le fonctionnement de leur firme. Ils recherchent dès lors la ou les localisation(s) optimale(s), c'est-à-dire le ou les meilleur(s) emplacement(s) possible(s)en fonction des critères rationnels, tels que le profit ou l'efficacité économique. Ils sont aussi très sensibles à la qualité des futurs sites et à leur image de marque. D'ailleurs Mayer et Mucchielli (1999) dans leur étude sur la localisation à l'étranger des entreprises multinationales, ont démontré que la décision de localisation d'une entreprise multinationale peut être décrite comme une séquence de choix géographiques dans laquelle l'entreprise choisit d'abord un pays puis une région à l'intérieur de ce pays. Cette séquence de choix étant confirmée par l'analyse du comportement des entreprises japonaises en Europe dont ils ont étudié. Ainsi la structure géographique du choix est prise en compte en séparant les déterminants du choix national et ceux du choix infranational.

Les entreprises multinationales ont tendance à se localiser dans les mêmes pays et dans les mêmes régions que leurs concurrentes. Cette tendance est plus forte à l'échelle régionale qu'à l'échelle nationale. L'analyse des effets d'agglomération serait donc plus pertinente à une échelle géographique « fine », car l'influence des coûts du travail sur la décision de localisation est plus marquée au niveau régional. De plus, la concurrence entre les régions sur le plan des salaires joue plus à l'intérieur du pays qu'entre régions de pays différents. Par ailleurs, les analyses de localisation intéressent de plus en plus les responsables publics qui cherchent à attirer des investisseurs, à susciter le développement national, régional et local ; et à connaître les nouveaux besoins des entreprises en matière de localisation.

Le choix de localisation d'une entreprise tient ainsi compte schématiquement de trois grandes catégories de facteurs. En premier lieu, il y'a ceux qui conditionnent sa production et son écoulement. Les plus importants sont la taille et l'accessibilité des marchés, la formation et les coûts de la main-d'oeuvre, la présence de sous-traitants, de donneurs d'ordre et de fournisseurs de services. En second lieu, il y'a l'offre de biens et services publics fournis par l'État et les collectivités locales ; comme les infrastructures, les formes d'organisation socio-économiques, le système de formation, les biens environnementaux. En dernier lieu, se trouvent les aménités ; c'est-à-dire un ensemble de caractéristiques avantageuses ou préjudiciables n'ouvrant pas droit à contrepartie, tels que le climat, la situation géographique, la richesse du sol et du sous-sol, une faune et une flore diversifiées.

Dans le cadre du Cameroun, le choix du développement exogène a été opéré depuis longtemps, tout comme dans la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne. Il s'agit donc pour ces pays en général, et du Cameroun en particulier, d'aménager le territoire et créer des conditions favorables au développement des activités économiques, afin d'attirer un maximum de capitaux étrangers, ce qui aura pour conséquence de booster l'économie locale, de rééquilibrer la balance de paiement et contribuer à la création d'emplois. Ainsi, attirer et maintenir des entreprises sur son territoire deviennent donc un défi perpétuel et incontournable pour tous les pays ambitionnant d'être émergents et, donc, de se développer.

Le Cameroun, communément appelé « Afrique en miniature », du fait des multiples ressources territoriales présentes sur la vaste étendue du pays, qui a été légalement découpé en Collectivités Territoriales par la Constitution (1996, modifiée en 2008), dans ces articles 55 et 61. Ainsi chaque localité du pays présente des spécificités en termes d'avantages et de richesses territoriales, qui lui sont propres. La forme également du pays, qui est celle d'un État unitaire décentralisé, prévue par l'article premier alinéa 2 de la même Constitution, devrait être envisagée comme l'un des éléments fondamentaux, qui conditionne et encadre les différentes stratégies que le Cameroun a opté pour effectivement attirer l'attention des investisseurs.

Dans le cadre de la décentralisation, plusieurs textes législatifs consacrent son effectivité au Cameroun. C'est d'ailleurs le cas de la Loi 2004/017 du 22 juillet 2004 portant sur l'orientation de la décentralisation et la Loi 2009/011 du 10 juillet 2009 portant régime financier des Collectivités Territoriales Décentralisées. Partant donc de là, plusieurs auteurs ont essayé de montrer la relation qu'il pouvait y'avoir avec le concept de décentralisation territoriale et développement exogène d'un pays. C'est ainsi que dans son fameux théorème sur la décentralisation. C'est ainsi qu'on émet souvent l'idée selon laquelle chaque service public devrait être fourni par la juridiction exerçant un contrôle sur le territoire géographique minimum permettent d'internaliser les avantages et les coûts d'une telle prestation. Aussi, les questions de décentralisation ayant suscitée un engouement dans un grand nombre de pays, font observer à cette égard que les pays en développements se sont tournés vers la décentration afin d'échapper aux écueils d'une gestion inefficace et inefficience de l'instabilité macroéconomique et d'une croissance économique inadéquate. Or, les théories traditionnelles de la Décentralisation ont cependant un contenu peu réaliste, dans la mesure où il est très généralement supposé que les décideurs publics sont bien veillant et maximisent une fonction de bien-être sociale ; la réalité est évidemment tout autre. En bref, la décentralisation n'est en soi ni bonne ni mauvaise, elle dépend de sa mise en oeuvre, des institutions et des incitations qu'elle procure.

Tout simplement, la décentralisation peut être définie comme un processus d'aménagement de l'État unitaire qui consiste à transférer des compétences administratives de l'État vers des entités (ou des collectivités) locales distinctes de lui. C'est ainsi dire que les collectivités territoriales à travers leurs élus contribuent au processus d'aménagement du territoire de leur localité, et partant donc de là, au processus d'aménagement du territoire du pays tout entier.

Ainsi, avec l'intégration des défis de la mondialisation, de la globalisation et de l'intégration régionale et sous régionale ; les collectivités territoriales sont devenues de véritables actrices dans les processus de développement économique et surtout d'attractivité des entreprises dans leur localité et donc sur le territoire du pays. Ceci contribuant au renforcement des actions menées par les autorités centrales.

2-PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE

La littérature économique dans les pays développés et dans les pays en voie de développement associe la localisation des activités industrielles sur un territoire à l'attractivité de ce dernier. Le Cameroun, quant à lui, étant un territoire vaste ayant une superficie d'environ 475 442 km², comporte plusieurs localités dénommées collectivités territoriale. C'est donc dire que le pays est riche en terre, qui constitue l'une des principales ressources dont ont besoin les entreprises industrielles pour l'implantation de leur activité de production. Ce-pendent, malgré cette large superficie, l'on remarque ainsi qu'après avoir fait le choix de se localiser au Cameroun, les entreprises industrielles optent à s'installer dans quelques des multiples localités et collectivités territoriales du pays. D'ailleurs, les chiffres montrent que 59% des entreprises Cameroun, sont concentrées dans les villes de Douala etde Yaoundé (respectivement 35,1% à Douala et 23,9 % à Yaoundé), de plus dans le cadre de la région du centre, environ 89% d'entreprises et établissements sont installés à Yaoundé et, seulement 11% dans le reste du Centre hors Yaoundé (INS/RGE, 2009). Ce dilemme suscite ainsi en nous la question de savoir : quels sont les facteurs expliquant l'attractivité des collectivités territoriales dans la région du Centre-Cameroun ?

De cette question principale découlent deux questionsspécifiques qui sont :

Question 1 : quel est le niveau d'attractivité des collectivités territoriales de la région du centre au Cameroun ?

Question 2 : comment les facteurs d'attractivité des collectivités territoriales influencent-ils sur les stratégies de localisation des entreprises industrielles ?

3-OBJECTIFS DE RECHERCHE

L'objectif principal de notre recherche sera d'apporter un éclairage sur les facteurs d'implantation des entreprises industrielles dans les collectivités territoriales du Centre, après avoir fait le choix de se localiser Cameroun.

Objectif intermédiaire 1 : déterminer les facteurs d'attractivité des collectivités territoriales au Cameroun

Objectif intermédiaire 2 : déterminer les stratégies de localisation des entreprises industrielles à l'intérieur du territoire camerounais.

4-HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

Notre travail reposera sur l'hypothèse générale selon laquelle, les entreprises vont s'installer dans une localité du pays si et seulement si son niveau d'attractivité leur permet d'avoir des marges bénéficiaires maximales.

Hypothèse de recherche 1 : la région du centre dispose d'un niveau d'attractivité qui influence la localisation des entreprises industrielles au Cameroun

Hypothèse de recherche 2 : pour s'implanter dans une localité ou collectivité territoriale de la région du Centre, les entreprises industrielles effectuent des choix stratégiques.

5-REVUE DE LA LITTÉRATURE

Le phénomène d'attractivité territoriale fait l'objet d'une abondante littérature théorique et empirique. En effet, la conduite des recherches sur la problématique de l'attractivité des territoires a poussé les théoriciens à soulever certains questionnements ; tels que pourquoi une entreprise multinationale choisit-elle d'implanter une filiale dans tel pays d'accueil et dans tel région plutôt que dans tel ou telle autre région ? qu'est-ce qui rend une région ou une localité plus attractive qu'une autre dans un même pays ? En effet l'une des difficultés, et non la moindre auquel se trouve confronter une entreprise après avoir fait le choix de s'implanter dans un pays, est celui du choix de sa localisation dans région stratégique du pays. C'est ainsi que Marshall (1890) dans ces analyses énonce quelques approches ouvrant les voies au positionnement de l'entreprise dans l'espace. L'auteur attribut la localisation des activités économiques dans le temps et l'espace à trois principaux éléments : le premier lié aux conditions internes de production de l'entreprise, le second tient à l'organisation même des systèmes territoriaux de production, et le troisième est lié aux aspects externes à l'entreprise.

L'inconvénient ici est qu'il raisonne dans le cadre d'une analyse infra-étatique qui tendrai à expliquer la localisation dans les différentes localités d'un pays.

Pour les auteurs de l'approche néoclassique de la localisation des activités (économie spatiale), l'entrepreneur est considéré comme un être rationnel qui dispose de toute l'information nécessaire, ce qui lui permet donc d'opter pour une localisation optimale, c'est-à-dire celle lui permettant d'avoir un maximum de profit. C'est dans ce sens Weber (1909) considéré comme le père de la localisation industrielle, a affirmé que l'activité industrielle se détermine par une localisation ponctuelle caractérisée par une implantation a un point précis et qui minimise les coûts de transport et de transfert. D'après lui, trois facteurs sont à tenir en compte pour la localisation d'activités industrielles : deux facteurs régionaux (les coûts de transport et la main d'oeuvre) et d'un facteur local (les forces d'agglomérations). Néanmoins, le fait qu'il semble uniquement tenir compte des facteurs régionaux, cela jouet sur la solidité de son modèle car la ressource territoriale n'est que physique, mais également idéelle. Et le fait que cette ressource territoriale peur être construite, contribue à rendre un territoire attractif.

L'économie spatiale présentée plus haut laisse entrevoir une brèche qui évoque la notion d'économie d'agglomération, à travers Weber qui parlait plutôt de « forces d'agglomération » pour désigner les facteurs permettant d'expliquer la localisation des activités industrielles en dehors des coûts de transport et de la main d'oeuvre. Cette notion sera reprise plus tard par Krugman (1991) et constituera ainsi un point principal de Nouvelle Économie Géographique (NEG) construite et développée dans le cadre de la concurrence imparfaite (monopolistique) et des rendements croissants. Les phénomènes d'agglomération caractérisant les économies modernes s'appuient sur un concept de causalité circulaire pour expliquer la localisation industrielle à travers un processus cumulatif, car d'après Essombè Edimo (2015) certaines régions « centres » constituent le choix privilégié des firmes en délaissant d'autres régions dites « périphériques ». Cependant, ce courant ne semble pas dire comment faire pour déterminer le niveau d'attractivité des localités infra-territoriales, qui semblent être aux files des temps un point stratégique pour l'attractivité territoriale des pays.

La NEG mettant l'accent sur les phénomènes de polarisation, qui trouve ses origines dans la thèse de Marshall ; explique l'attractivité des territoires résulte de la combinaison des forces centripètes qui font converger le capital vers le capital déjà présent dans un espace donné et des forces centrifuges qui éloignent au contraire l'installation de nouvelles entreprises des localisations existantes. Les forces centrifuges étant essentiellement dues à une concurrence plus forte sur le marché des biens et sur celui du travail et à des effets d'engorgement. A l'inverse, les rendements d'échelle croissants et les effets externes associés à la multiplication des firmes créent des forces centripètes qui favorisent leur concentration sur le même territoire (Friboulet, 2009). D'après lui, parler d'attractivité revient à raisonner en termes de compétition entre les territoires et non plus en termes de concurrence autrement dit à prendre en compte le fait que les régions ou les États n'ont jamais été sur une même ligne de départ mais bénéficient d'avantages ou de désavantages légués par l'histoire et la géographie. Il conclue donc que l'attractivité est fondée sur cinq variables : la taille du marché du pays d'accueil, le nombre de firmes déjà présente sur le marché, le cout du travail et du capital dans la région d'accueil après prise en compte des mesures fiscales incitatives et enfin la qualité des infrastructures publiques et du capital humain (Mucchielli, 1998). Cependant, il faut relever que l'étude a été menée dans le cadre des pays développé d'Europe uniquement.

Dans le même temps, on observe par ailleurs un glissement significatif des problématiques guidant les politiques d'attractivité. En effet, les débats théoriques tendent à mettre d'avantage l'accent sur la qualité de l'organisation du système productif local (Courlet, Pecqueur et Soulage, 1993) et la dynamique de la régulation locale. En effet, la qualité d'organisation d'un territoire détermine son niveau d'attractivité. Dans les analyses des facteurs de localisation des entreprises, les théoriciens de l'économie industrielle et territoriale prennent en compte la dimension productive de l'ensemble des relations (marchandes et non marchandes) entre les différents acteurs d'un territoire. Depuis, de nombreux travaux ont essayé d'étudier les territoires en combinant logiques de marché (avec leurs aspects économiques) et logiques territoriales et leur aspect extra économiques (social, culturel, politique, ...). Influencés par les travaux de Marshall (1890) sur les `'Districts Industriels'', et ceux de Courlet (2001) sur le système productif localisé

6-MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE

La méthodologie utilisée dans ce travail fera recourir à une approche à plusieurs étapes :

- La recherche documentaire afin d'éclairer notre argumentaire théorique : elles porteront sur l'examen d'articles et d'ouvrages sur l'économie territoriale, l'attractivité territoriale, la localisation des entreprises, l'économie de proximité, l'économie industrielle, l'économie urbaine et l'économie géographique.

- Une analyse statistique des données publiées par l'Institut National de la Statistique (INS) dans le cadre du Recensement Général des Entreprises (RGE) et des Enquêtes Annuelles sur les Entreprises (EAE). En effet, l'analyse de certains de ces résultats nous permettra de capter l'évolution des variables sur les entreprises du secondaire industrielle au Cameroun et de déduire le caractère attractif du pays sur la période d'enquête du RGE.

- Une estimation économétrique de la fonction d'attractivité par le logiciel EVIEWS 9, en intégrant l'extrait de la base de données sur les déclarations statistiques et fiscales des entreprises industrielles de la région du Centre pour la période allant de 2008 à 2012. Cette base de données qui nous a été fournie par l'INS. Ainsi, le modèle économétrique estimé, permettra d'établir la relation entre le nombre d'entreprise du secteur industriel dans la région du centre et les variables explicatives d'ordre économique du point de vue de la production des unités de production secondaire.

7-INTÉRÊT DE L'ÉTUDE

Sur un plan scientifique, le principal intérêt de ce travail est de présenter les facteurs ayant un impact significatif sur les stratégies de localisation des unités productives à l'échelle locale ou infra-territoriale. En apportant ainsi, sur le plan méthodologique, une modeste contribution à la compréhension de l'influence des facteurs d'attractivité locaux sur choix de localisation des entreprises industrielles dans les collectivités territoriales au Cameroun.

Sur un plan socioéconomique également, une telle étude permettrait aux entrepreneurs désireux d'investir au Cameroun, d'avoir une vue suffisamment éclairée de la monographie du pays, ainsi que ces potentialités en termes de ressources territoriales.

8-PLAN DE L'ÉTUDE

Notre travail s'articulera en deux parties comportant chacune deux chapitres. La première partie intitulée Approche théorique et empirique de l'attractivité territoriale, consacrera en son premier chapitre de l'analyse théorique de l'attractivité territoriale, et dans son deuxième chapitre traitera de l'environnement des affaires au Cameroun.

La deuxième partie intitulée Influence de l'attractivité sur les stratégies de localisation des entreprises industrielles dans les collectivités territoriales, dans le troisième chapitre abordera la localisation des entreprises industrielles, et le quatrième chapitre sera consacré à l'analyse de l'influence de l'attractivité sur les stratégies de localisation des entreprises industrielles au Cameroun.

PREMIERE PARTIE :

APPROCHE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE

CHAPITRE I : ATTRACTIVITE TERRITORIALE

Introduction

Dans ce chapitre, nous aborderons la question de l'attractivité territoriale. Car l'actualité économique nous montre comment l'intelligencia et l'ingénierie sont intégrés en matière d'innovation et d'aménagement des espaces territoriaux, principales ressources des entreprises. Ce qui conduit à mettre les territoires proches et même ceux éloignés en compétition. C'est ainsi que plusieurs auteurs ont essayé de donner une définition satisfaisante et complète de l'attractivité.

Selon Hatem (2004a), l'attractivité est la capacité pour un territoire d'offrir aux investisseurs des conditions suffisamment intéressantes pour les inciter à localiser leurs projets, de préférence à un autre territoire.

Pour l'OCDE (2005), c'est la capacité d'attirer de la main d'oeuvre qualifiée et des compétences comme des moyens pour favoriser le développement économique et la régénération urbaine.

Friboulet (2009), quand-à lui défini l'attractivité comme la capacité d'un pays à attirer les activités des entreprises et donc d'abord le capital productif.Cettenotion indique également la capacité d'un territoire à attirer des investissements étrangers. Et enfin, l'attractivité d'un territoire est la capacité d'un pays à attirer et à retenir les entreprises.

On peut donc dire en guise de synthèse que l'attractivité d'un territoire ou attractivité territoriale peut se définir comme sa capacité, sur une longue période donnée à attirer et retenir diverses activités économiques et facteurs de productions mobiles (entreprises, événements professionnels, entrepreneurs, capitaux, etc...). Dans ce sens, c'est le reflet de la performance d'un territoire au cours d'une période donnée. Ainsi, la notion d'attractivité territoriale apparaît de plus en plus souvent dans les prises de position des élus locaux et de leurs services de développement pour expliciter et justifier des choix d'investissements et d'accueil d'activités nouvelles qui visent à accentuer le développement d'une ville ou d'une agglomération. De ce fait, toute politique d'attractivité consiste à attirer les investisseurs à la fois exogènes et endogènes sur un territoire donné, dans l'objectif d'accroître le niveau de l'activité économique.

Ainsi dans ce chapitre, la première section sera consacrée au cadre d'intelligibilité théorique de la notion d'attractivité territoriale, tandis que dans la seconde, nous présenterons l'attractivité comme un processus central de la construction des projets territoriaux.

SECTION I : CADRE THEORIQUE DE LA NOTION D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE

L'objectif de cette première section est de cerner la notion d'attractivité territoriale telle que traitée jusqu'ici par les auteurs qui ont travaillé sur le sujet. Il s'agit donc pour nous de passer en revue les différentes approches qui ont été adoptés dans la compréhension de l'attractivité appliquée aux territoires. Pour cela donc, nous présenterons dans un premier temps les différentes conceptions du territoire et les quelques fondements théoriques de l'attractivité. Puis en second lieu, nous verrons les principaux indicateurs utilisées pour mesurer et saisir l'attractivité d'un territoire.

I.1 les fondements théoriques de l'attractivité territoriale

Afin de mieux appréhender les fondements théoriques du concept d'attractivité territoriale, il convient de passer d'abord en revue la notion de territoire, puis de présenter les cadres d'analyse théoriques de l'attractivité territoriale que sont l'économie industrielle, l'économie spatiale et la nouvelle économique géographique.

I.1.1 Le territoire : un concept polysémique

Il y'a plus de vingt ans, le concept de territoire est apparu dans les productions scientifiques et d'autres auteurs en sciences sociales. Cette multidisciplinarité de ce concept le rend polysémique et ses définitions sont multiples.

Partant de la définition donnée par le dictionnaire degéographie, il en ressort trois interprétations du mot territoire qui ne s'excluent pas mutuellement. Ainsi :

- Le territoire peut désigner un espace administratif ;

- le territoire peut être limité par des frontières et habité par une population ;

- le territoire peut désigner tout espace socialisé, approprié par ses habitants, qu'elle que soit sa taille.

Cette définition met essentiellement le point sur le territoire en tant qu'espace limité par des frontières (administratives, géographiques...) et dans lequel un groupe d'individus cohabite. Or dans la définition portée par notion de développement local, le territoire ne s'entend pas comme un simple échelon spatial. Il ne peut être postulé comme un bout de terre soumis à une administration et ayant des frontières internes et externes.

Bien au contraire, le territoire s'impose aujourd'hui comme un espace vécu, « un espace complexe et actif ». Mais aussi comme un construit sociale permanent en constante appropriation.

Dans ce sens, il peut être apparenté à un système dynamique complexe. Il se construit ainsi grâce aux relations durables de proximité géographique développé entre une pluralité d'acteurs ; ces relations de « voisinage » peuvent mener à des actions concrètes voire à l'élaboration commune de normes, de projets : on rejoint alors la notion de proximité institutionnelle. Par ailleurs, le territoire est nourri par les échanges et les relations, emboîté dans un ensemble d'autres espaces qu'il influence et qui l'influencent réciproquement. Dans ce contexte, les limites du territoire sont plus définies en référence à un périmètre politico-administratif (aspect politique) ou comme un fragment d'un système productif national (aspect économique). Elles définissent d'une part le lieu d'intersection de réseaux et d'interdépendances entre acteurs et d'autre part, le lieu de production, de négociation et de partage d'un devenir commun. En définitives, les territoires sont des constructions sociales et leurs performances dépendent largement de la créativité et de l'innovation dans la mise en valeur des ressources territoriales par la société locale. Ce qui très souvent relève d'une combinaison pertinente de décisions et des actions d'acteurs publics et privés dans le cadre de la gouvernance locale.

Ainsi, Un même territoire peut être caractérisé aux différents moments de son histoire par une succession de ces différents processus d'agglomération, de spécialisation et de spécification, et le passage de l'un à l'autre permet de cerner ce qu'on peut appeler la "trajectoire" de ce territoire. Ces trajectoires sont multiples. Bien qu'il n'y ait pas lieu de poser a priori une supériorité d'une forme sur une autre, le passage d'un mode de développement à un autre a une signification économique particulière. D'une manière générale, la construction territoriale tend à gagner en cohérence statique, puis dynamique, dans le passage d'un processus d'agglomération à un processus de spécialisation, puis de spécification.

Figure 1 : Dynamique du territoire

Source : JB. Zimmermann (1998)

I.1.2 Cadre d'analyse théorique de l'attractivité territoriale

Le phénomène d'attractivité territoriale fait l'objet d'une abondante littérature théorique et empirique. Toutefois, dans le cadre de ce mémoire nous proposons de présenter les trois principaux cadres d'analyse théorique de l'attractivité que sont : l'économie industrielle, l'économie spatiale et la nouvelle économie géographie (NEG).

i. l'économie industrielle

L'économie industrielle regroupe plusieurs approches théoriques qui expliquent les modes d'organisation et de développement des entreprises sur un territoire. Elle apporte un éclairage complémentaire pour comprendre les choix de localisation, dans la mesure où les ressorts de la compétitivité d'une entreprise ne sont pas liés uniquement aux caractéristiques naturelles de son territoire d'implantation mais dépendent également de certaines ressources dites spécifiques (matériels ou immatériels) du territoire.

Ce courant lie analyse industrielle et analyse spatiale pour comprendre les bouleversements et les dynamiques spatiales. Il étudie par ailleurs les relations entre les entreprises et leur environnement et les modes d'organisation qui caractérisentces relations. Les analyses se centrent par conséquent sur les relations interentreprises et l'encastrement socioéconomique territorial. De ce fait, cette approche permet d'éviter un écueil possible de la nouvelle économie géographique, qui serait une absence de l'analyse du territoire dans l'étude du processus d'agglomération des activités économiques.

L'analyse des liaisons interindustrielles et l'étude des systèmes territoriaux de production (clusters, technopôles, district industriel et pôle de compétitivité...) constituent les apports majeurs de l'économie industrielle à l'étude de l'attractivité territoriale.

ii. L'économie spatiale

Jusqu'aux années 1980, l'économie spatiale privilégiait deux explications de la localisation des firmes dans l'espace. Une explication objective fondé sur les coûts (coûts de transport, coûts du travail et/ou du capital « terrain »), les dotations factorielles (disponibilité du travail et du terrain), les atouts naturels du territoire, les facteurs historiques tels qu'une concentration antérieure d'activités productives et les incitations fiscales et financières. Une autre explication subjective liée aux comportements et à la perception de l'espace par les investisseurs.

iii. La nouvelle économie géographique (NEG)

La nouvelle économie géographie a pour objectif l'explication des choix de localisation des activités sur un espace. Ce courant utilise notamment l'approche par les économies externes développées par Marshall (1919) pour expliquer les mécanismes d'agglomérations des activités économiques. Pour les tenants de la NEG, comme Krugman (1991), la localisation des activités économiques dans un espace est étroitement liée et conditionnée par la présence des économies d'agglomération.

En effet, la NEG cherche à rendre compte des phénomènes de concentration des activités économiques. Elle met en avant le rôle des externalités dans la détermination des forces d'agglomération et de dispersion à l'origine de l'équilibre spatiale. Elle se fonde sur l'idée que les choix d'implantation des entreprises résultent de forces antagonistes :

D'une part, les forces d'agglomération, qui encouragent les entreprises à se concentrer géographiquement pour bénéficier d'économies d'échelle et des externalités. Parmi celles-ci, la littérature met en avant : les rendements croissants au niveau de marché qui pousse les entreprises, la concurrence pour les parts de marchés qui pousse les entreprises à se regrouper, et la présence d'externalités de type pécuniaire ou technologique.

Et d'autre part, les forces de dispersion, qui favorisent la dissémination des activités compte tenu des contraintes de disponibilité des ressources naturelles et de fixité de certains facteurs de production.

À titre d'exemple ; le prix de la terre qui croît avec l'augmentation de la densité des agents économiques, l'effet de la concurrence locale entre les firmes conduisant à une hausse du prix des intrants et une baisse de celui du produit, et la présence d'externalités négatives de type pollution ou congestion.

En somme, les travaux de l'école de la nouvelle économie géographique permettent de mieux comprendre le rôle de facteurs hors prix dans l'attractivité et la compétitivité d'une nation. Toutefois, elle se limite à la prise en compte de facteurs essentiellement économiques et n'intègre pas assez les spécificités territoriales et les facteurs d'ordres institutionnels pour l'explication du phénomène d'agglomération des entreprises et d'attractivité territoriale.

L'économie industrielle, l'économie spatiale et la nouvelle économie géographique constituent ainsi les cadres d'analyse théoriques de l'attractivité territoriale. Toutefois, cette dernière peut être appréhendée par un certains nombres d'indicateurs bien établis. C'est ce que tente d'expliquer le paragraphe suivant.

I.2 Caractéristiques et indicateurs d'attractivité territoriale

L'attractivité d'un territoire étant généralement assimilée à la capacité de ce territoire à attirer et à retenir les facteurs mobiles de production et/ou la population. Nous définirons ainsi que cette attractivité comme la capacité d'un territoire à être choisi par un acteur comme zone de localisation (temporaire ou durable) pour tout ou une partie de ses activités. Cette définition fait apparaitre un problème concret, c'est celui des caractéristiques et de la mesure de l'attractivité. Nous analyserons ici, les caractéristiques et les différents indicateurs de mesures de l'attractivité territoriale.

I.2.1 Les caractéristiques de l'attractivité d'un territoire

Les acteurs soumis à l'attraction des territoires, ainsi que les facteurs auxquels ils sont sensibles seront successivement examinés.

I.2.2. Les acteurs soumis à l'attraction des territoires

Deux types d'acteurs sont susceptibles d'être attirés par un territoire : les personnes physiques résidentes et les responsables ou équipes dirigeantes des organisations (entreprises, administrations, institutions de types association ou organisation non gouvernementale, etc...) qui investissent dans le territoire et y créent des emplois.

i. L'attraction d'un territoire sur les personnes physiques

L'attraction d'un territoire sur les personnes physiques (les ménages et les individus) se traduit par une localisation temporelle et résidentielle. La localisation d'un ménage correspond à une installation temporaire ou définitive ; dans ce dernier cas, le ménage, ou les individus, y installent leurs résidences principales.

Pour ce qui est de l'installation temporaire, exceptionnelle ou régulière, elle concerne généralement des franges "typées" de la population : touristes, étudiants, personnes en stages ou toute personne séjournant plusieurs jours sur un territoire et qui y dispose d'un logement. Pour distinguer une installation temporaire d'une installation durable (considérée quelquefois comme définitive), on retient, comme en comptabilité nationale, un critère de durée, habituellement un an. L'activité économique de certaines villes dépend étroitement de ce type de population ; c'est le cas des villes universitaires qui accueillent une importante population étudiante. L'installation temporaire peut avoir un caractère exceptionnel ou régulier ; les séjours, dans un territoire, auront souvent un caractère exceptionnel pour les touristes.

Cependant, l'installation aura un caractère durable si le ménage demeure pendant plus d'un an dans son logement. On peut donc dire que le territoire a donc un caractère uniquement résidentiel, si le ménage n'y possède que son lieu de résidence, le lieu de travail étant situé sur un autre territoire, par exemple une autre commune.

Une personne se trouve en situation de localisation temporaire lorsqu'elle ne dispose pas de logement dans le territoire considéré. Les motifs de ce séjour temporaire sont variés : acheter des biens ou des services, se promener en bénéficiant des aménités du site, travailler ... Une localisation a un caractère régulier ou exceptionnel. Les séjours auront le plus souvent un caractère régulier lorsqu'il y a une grande proximité géographique entre le territoire d'accueil temporaire et le territoire où est situé le logement. Les localisations pour le travail ont un degré élevé de régularité. En revanche, les visites touristiques, comme pour les installations temporaires, ont un caractère irrégulier, voire exceptionnel.

Cette analyse des installations temporaires ou durables, nous amène à évoquer une nouvelle forme d'économie : l'économie résidentielle ou présentielle. Une économie résidentielle représente, généralement, une économie qui dépend de la présence, sur ce territoire, de personnes disposant de revenus qui ont été générés en dehors de ce territoire. Il s'agit principalement des résidents, qui travaillent sur un autre territoire, des personnes retraitées et des touristes. Il faut y adjoindre l'ensemble des personnes qui bénéficient de transferts sociaux. Ces personnes, présentes sur le territoire, mais qui n'y travaillent pas, contribuent, par leur consommation, au développement de l'économie locale et à la création d'emplois, notamment dans le domaine de la distribution et des services. L'économie de nombreux territoires est uniquement une économie résidentielle, car les activités de production, destinées à vendre en dehors de ce territoire des biens ou des services, sont très faibles

ii. Attraction des territoires sur les investisseurs

Deux cas de figures caractérisent l'attraction des territoires sur les investisseurs ; l'attraction s'exerce sur des entreprises déjà implantées, qui agrandissent leurs établissements ou en créent de nouveaux, ou sur des entreprises extérieures au territoire. Les emplois créés ont un caractère basique ou non basique. Les emplois basiques correspondent aux unités qui produisent des biens et des services destinés à l'exportation, c'est-à-dire à la vente de biens et de services hors du territoire. Dans la mesure où ces emplois augmentent le volume de la population résidente, des emplois non basiques seront créés, principalement de services, destinés à satisfaire les besoins de la population locale. On fait ainsi apparaître un multiplicateur d'emplois ; la création d'emplois basiques est alors à l'origine d'une chaîne de création d'emplois non basiques, dont le volume augmente progressivement. Il y a création massive d'emplois non basiques, quand, sur un territoire, il y a eu un afflux de retraités ou de personnes dont les revenus sont versés en dehors de ce territoire. Les emplois à caractère basique et non basique appartiennent au secteur de production de biens et de services, mais aussi aux administrations publiques ou aux diverses institutions, comme les associations, classées en comptabilité nationale dans le secteur des institutions sans but lucratif au service des ménages. Les emplois créés dans l'administration sont susceptibles de fournir des services à l'ensemble des autres zones de la région, ou même au niveau national ; ces emplois basiques auront, comme les emplois industriels de cette nature, un effet d'entraînement sur le processus de création d'emplois sur le territoire.

I.2.3. Les facteurs de l'attractivité d'un territoire

Les facteurs d'attractivité d'un territoire concernent, d'une part, l'ensemble des ménages ou des groupes spécifiques de ménages et, d'autre part, les investisseurs lorsqu'ils veulent implanter, ou développer, leurs activités sur un territoire.

i. Les facteurs de l'attraction sur les ménages

Un territoire, comme une ville par exemple, sera d'autant plus attractif pour les individus qu'il permet à ces derniers de bénéficier de plus fortes capacités (ou capabilités) au sens d'Amartya Sen (2000). Il s'agit, selon cet auteur, de la capacité d'être (liberté de se nourrir, de se vêtir, de se loger, d'être en mesure d'échapper aux maladies évitables etc.) et de la capacité d'agir (liberté de se déplacer, d'accéder à l'éducation, d'accéder au marché du travail, de bénéficier de loisirs ou de participer à la vie sociale et politique etc.) Il ne convient pas d'assimiler les capacités d'être et d'agir avec les consommations ou les investissements effectués par les individus (achat de nourriture, dépenses de logement, dépenses en services de loisirs etc.). Pour Sen, ce qui importe, c'est la capacité, ou la liberté réelle, de l'individu de mener une activité donnée. En fonction des ressources dont il dispose, l'individu choisit entre les diverses combinaisons d'activités (de fonctionnements selon les termes d'A. Sen, 2000, Op.cit.) Qu'il est capable de réaliser. Le territoire, notamment la ville, joue un rôle essentiel dans le processus de conversion des ressources individuelles (ressources financières, intellectuelles, relationnelles, humaines) en libertés réelles d'être et d'agir. Le territoire apporte des ressources complémentaires à l'ensemble des ménages sous forme d'aides, d'espaces urbains à caractère récréatif, comme les parcs ou les zones de loisir, de richesses culturelles accessibles gratuitement ou à un prix réduit, de formations professionnelles ou d'activités culturelles librement accessibles.

De nombreux classements de villes ou de territoires font explicitement référence à cette théorie des capacités d'A. Sen, ou de façon implicite ; pour apprécier les facteurs d'attractivité du territoire. Les indicateurs retenus sont, pour certains, des indicateurs de consommation. Les auteurs de ces analyses supposent, implicitement, qu'une forte consommation d'un produit ou d'un service donné reflètent une offre importante en volume et en variété et que, par conséquent, les résidents disposent de capacités élevées d'être et d'agir. La capacité d'être correspondrait principalement sur un territoire à celle de se loger aisément, de se maintenir en bonne santé et d'échapper aux maladies évitables, de bénéficier de la sécurité et d'un cadre de vie agréable. La capacité d'agir rassemblerait les capacités à se déplacer à travers le territoire, à accéder à l'éducation, au marché du travail et à des loisirs variés.

Avoir la liberté d'être et d'agir implique la liberté de choisir entre plusieurs alternatives différentes. Cela comprend le processus de choix lui-même et les possibilités disponibles, c'est-à-dire les options différentes offertes à l'individu. Un territoire devrait offrir à ses habitants la possibilité de se loger à un prix abordable et de choisir dans une large gamme de logements disponibles afin qu'ils puissent obtenir l'appartement ou la maison individuelle qui convient le mieux à leurs besoins. Se maintenir en bonne santé et échapper aux maladies évitables supposent que le territoire bénéficie d'un environnement non pollué et offre aussi un système sanitaire, constitué d'hôpitaux et de cliniques, efficace. Un taux d'actions malveillantes (par rapport à la population locale) contre les biens et les personnes caractérise le degré de sécurité offert par le territoire et par conséquent le sentiment de sécurité ressenti par ses habitants. La cadre de vie est appréciable de façons très diverses : bénéficier d'un climat agréable, d'un ensemble architectural et de monuments historiques etc.

La principale capacité d'agir, qui conditionne toutes les autres sur un territoire, est sans doute la liberté de se déplacer aisément d'un point à l'autre de ce territoire, ce qui suppose l'existence d'un système de transport performant. À cet égard, des zones rurales, connaissent un certain isolement, limitant fortement la liberté, pour leurs habitants, de profiter des mêmes opportunités que les citadins. La liberté d'accéder à l'éducation est d'autant plus grande que le système scolaire et universitaire est plus développé et offre aux élèves et aux étudiants un large éventail de filières. La liberté d'accéder au marché du travail dépend de nombreux facteurs : le nombre et la qualité des emplois proposés, ainsi que le degré de concurrence entre les demandeurs d'emploi. La qualité des emplois peut être appréhendée par la proportion d'emplois à durée indéterminée occupés par les actifs, par la proportion d'emplois précaires (indicateur inverse de la qualité de l'emploi), ou par la proportion d'emplois qualifiés du territoire. Quant à la liberté de bénéficier de loisirs, elle est liée à la variété de l'offre du territoire dans ce domaine : loisirs sportifs, activités culturelles etc.

Un territoire, véritablement attractif, offrira à ses résidents de plus grandes libertés que les autres, ce qui contribue à retenir la population et à attirer les habitants des autres territoires. L'attractivité d'un territoire varie, toutefois, d'un groupe à l'autre de la population. Des catégories de ménages, qui recherchent des maisons individuelles, par exemple, seront très sensibles à la proportion de maisons individuelles disponibles dans l'habitat total. Avoir la liberté d'acquérir, dans des conditions relativement avantageuses, une maison individuelle deviendra, pour ces ménages, le seul facteur d'attractivité. Par ailleurs, des ménages, qui souhaiteraient s'implanter durablement sur un territoire, seront sensibles à tous les facteurs agissant sur leurs capacités actuelles et futures.

ii. Les facteurs de l'attraction sur les investisseurs

L'attraction sur les investisseurs est la capacité d'un territoire à leur offrir des conditions d'implantation de leurs activités, les incitants à se localiser sur ce territoire. Cette attractivité dépend de trois facteurs principalement : les caractéristiques de la demande des entreprises soucieuses de développer leurs projets, les caractéristiques du territoire lui-même et l'intensité de la concurrence entre les territoires.

L'ensemble des critères économiques et sociaux est pris en compte si les investisseurs envisagent de créer un nouveau circuit de distribution. Au contraire, l'implantation d'un laboratoire par exemple, exige une main-d'oeuvre spécialisée qui n'est pas disponible sur tous les territoires. La présence, au sein d'un territoire, de professionnels aux connaissances spécifiques, ou de cabinets d'experts, est primordiale dans le choix de la localisation du laboratoire. Plus les exigences techniques des entreprises sont «pointues», plus le choix devra s'opérer entre un petit nombre de territoires, souvent éloignés géographiquement les uns des autres.

Les facteurs susceptibles d'attirer les entreprises sont nombreux : coût et qualification de la main-d'oeuvre, infrastructure de transport ou de télécommunication, services aux entreprises disponibles, fournisseurs potentiels, marché suffisamment large, si l'entreprise n'exporte pas sa production en dehors du territoire (en cas notamment, de prestations de services). Aucune entreprise ne se limite à prendre en considération un facteur unique quand il s'agit de déterminer un lieu d'implantation. Si elle recherche des coûts de main-d'oeuvre faibles, elle ne peut pas, cependant, se dispenser d'infrastructures suffisamment efficaces, de certains services aux entreprises et même de certains fournisseurs.

L'attraction d'un territoire sur les entreprises ne dépend pas uniquement de facteurs techniques, liés aux conditions de production et à la demande des marchés locaux. Une entreprise a parfois besoin de main-d'oeuvre qualifiée qu'il lui faudra attirer, en provenance d'autres territoires. Les ménages, souhaitant s'installer définitivement dans un nouveau territoire, seront très sensibles aux ressources offertes par ce dernier et aux libertés d'être et d'agir. Ainsi, un lycée international par exemple pour lui, est un atout essentiel pour un territoire dont les responsables souhaiteraient attirer des investisseurs étrangers

I.2.4. Approches et indicateurs de l'attractivité territoriale

Nous présenterons d'un part, les grandes catégories d'approches telles qu'identifiées par Fabrice Hatem (2004), ensuite les différents indices permettant de percevoir le niveau d'attractivité des pays.

i. La différente approche de l'attractivité territoriale

En partant d'une définition simple du concept d'attractivité territoriale, à savoir : « capacité d'un territoire à une période donnée, à attirer les investissements, facteurs de production et les activités économiques ». Hatem (2004) identifie ainsi cinq catégories d'approches pour appréhender ce concept.

L'approche « macro » par les indicateurs globaux

Cette approche vise à identifier les déterminants globaux expliquant la plus ou moins bonne attractivité « moyenne » du territoire considéré (en général un pays ou une grande région) pour l'ensemble des investissements internationaux, c'est-à-dire sa capacité à attirer une part de ces investissements plus importante que d'autres territoires. Cette approche peut être considérée comme une descendante de la théorie du commerce international, dans une vision où l'hypothèse de fixité du capital productif est levée. Il s'agit désormais d'expliquer, non plus seulement les conditions de spécialisation des territoires dans certaines productions, à dotations données en facteurs fixes, et donc une certaine configuration de leur commerce international, mais, plus en amont, les déterminants de la localisation d'un facteur de production mobile : le capital. C'est ce passage d'une problématique de spécialisation « à facteurs fixes » vers une problématique d'accueil d'un facteur mobile (le capital productif) qui légitime ici l'apparition de la notion d'attractivité territoriale, en complément de celle de compétitivité. Il apparaît bien cependant que les deux notions sont étroitement liées, l'attractivité ne constituant en fait que l'une des étapes (accueil des facteurs de production) de la dynamique de construction de la compétitivité territoriale. Cette approche a donné lieu à plusieurs catégories de travaux distincts : des approches économétriques, des approches par enquêtes d'opinion auprès des investisseurs et enfin, la réalisation des « baromètres » ou indicateurs d'attractivité ou de la compétitivité par différents instituts.

L'approche « méso » par les effets d'agglomération ou clusters

Il s'agit ici de comprendre pourquoi une catégorie spécifique d'activités (secteur, fonction) sera davantage attirée par une zone particulière (de niveau en général régional ou infrarégional). Le fondement théorique de cette approche remonte jusqu'aux travaux d'Alfred Marshall (1890). Originellement, ce courant d'analyse n'est pas focalisé sur la question des investissements étrangers, ni même sur celle de la localisation du capital productif considéré comme un facteur mobile, mais plutôt sur l'analyse des dynamiques locales permettant l'émergence endogène d'un pôle de production et de compétitivité. Ce cadre d'analyse peut cependant être élargi de manière relativement aisée à la prise en compte des comportements de localisation du capital productif.

Cette approche a donné lieu à des développements dans deux domaines distincts. D'une part, les travaux de l'école dite de la « nouvelle économie géographique » cherchent à réintégrer la dimension spatiale dans les modèles d'équilibre économique. Ils formalisent pour cela les comportements de localisation des agents économiques en fonction de deux séries de forces : centripètes et centrifuges. Les premières favorisent les effets d'agglomération autour des centres d'activité existants, et les seconds au contraire, favorisent la dispersion des activités. Exprimée en termes dynamiques, cette approche propose une explication théorique aux phénomènes d'agglomération, puis de déversement d'activités une fois que les forces centripètes l'emportent sur les forces centrifuges. D'autre part, les approches en termes de « clusters » développés, dans la lignée directe d'Alfred Marshall, par de nombreux auteurs dont le plus connu est Michael Porter (1993), privilégient, contrairement aux précédentes, des études de cas de préférence à une approche théorique très formalisée. Elles conduisent de ce fait à des analyses beaucoup plus accessibles aux non-spécialistes et aux décideurs politiques locaux, et qui ont de fait bénéficié d'un retentissement bien au-delà des seules sphères académiques. Ces analyses insistent notamment sur l'importance des synergies potentiellement existantes entre des activités complémentaires réunies en un même lieu : laboratoires de recherche-développement et centres de formation, entreprises ensemblières, sous-traitants et fournisseurs, acteurs publics du développement. Selon cette vision, le renforcement de ces « pôles de compétences locaux » passe donc par une intensification de la coopération entre ces différents acteurs : réseaux d'entreprise, partenariat public-privé. La question de l'attractivité est dans cette approche abordée selon deux angles complémentaires : d'une part, l'accueil d'activités nouvelles exogènes est considéré comme l'un des outils permettant de renforcer le pôle de compétitivité (effet de masse critique, arrivée de « chaînons manquants » dans les filières locales) ; d'autre part, la politique de promotion peut elle-même prendre argument de l'existence de ces « pôles de compétitivité » afin de faire valoir aux entreprises spécialisées dans l'activité concernée l'existence d'une « offre territoriale différenciée » adaptée à leurs besoins.

L'approche « micro » par la comparaison de rentabilité selon les sites

Dans cette approche, il s'agit de déterminer le meilleur site de localisation possible pour un projet particulier. Ni l'approche par les indicateurs globaux ni celle par l'offre territoriale différenciée ne permettent en effet de porter un jugement définitif sur la rentabilité escomptée d'un projet d'investissement individuel sur un site donné. Pour parvenir à évaluer celle-ci, il convient de reconstituer de la manière la plus fine les conditions concrètes de fonctionnement du projet. Aux approches issues de la théorie économique (économie spatiale ou économie internationale) se substituent alors des techniques inspirées de l'analyse financière, avec l'utilisation de business-plans plus ou moins détaillés, couplés éventuellement avec des scénarios permettant de prendre en compte les incertitudes liées aux différents facteurs susceptibles d'influer sur le niveau des coûts et des recettes. Cet exercice présente l'avantage de prendre en compte de manière très précise et réaliste les conditions concrètes d'investissement et d'exploitation d'un projet donné. Par contre, il a l'inconvénient symétrique de ne pas aboutir directement à un diagnostic général sur l'attractivité territoriale, puisque seuls des cas particuliers sont étudiés. Cette limite peut cependant être surmontée en évaluant les conditions de rentabilité d'un panel de projets individuels suffisamment large et représentatif. On utilise pour cela des bases de données détaillant les principaux coûts en fonction des lieux de localisation potentiels afin d'évaluer, à travers un business-plan stylisé, la rentabilité escomptée de chaque projet pour chacun des différents sites en compétition. Les résultats ainsi obtenus peuvent être éventuellement agrégés pour obtenir un classement des différents territoires et/ou sites d'accueil potentiel en fonction de la rentabilité escomptée en moyenne pour l'ensemble des projets considérés.

L'approche en termes d'image

Elle vise à analyser la manière dont un territoire donné, en créant un effet d'image dans l'esprit du décideur, peut accroître son attractivité, un peu comme l'existence d'une « image de marque » peut stimuler la vente d'un produit. Cette approche est très fortement liée à l'approche « méso », dans la mesure où les effets d'image peuvent difficilement prendre forme en l'absence d'une réalité industrielle et technologique de type « cluster » ou « districts industriels ». Mais il faut également souligner que la problématique de la communication territoriale s'est développée au cours des années récentes de manière très autonome par rapport aux études économiques stricto sensu. Dans l'esprit des consultants en communication, au moins aussi écoutés que les économistes par les décideurs politiques, l'existence de pôles de compétence ne constitue qu'une base utile, mais pas totalement indispensable à la mise en place d'un discours marketing visant à créer autour du territoire concerné une image positive et si possible différente, c'est-à-dire insistant sur sa capacité à attirer un type d'activités particulier.

L'approche par le processus de décision

On s'intéresse ici au processus à travers lequel l'investisseur choisit le site sur lequel il localisera son projet. On peut donc considérer qu'il s'agit d'une variante de l'approche « micro » précédemment décrite, dans la mesure où son objet est l'analyse d'une décision spécifique par un agent individuel. Mais elle en diffère fondamentalement dans la mesure où c'est ici la logique de choix de l'investisseur qui est placée au centre de l'analyse, plutôt que les caractéristiques comparées des territoires en compétition.

ii. Les indicateurs ou « baromètres » de l'attractivité territoriale

Les caractéristiques et constructions des indicateurs d'attractivité territoriale ont été recensées par Anne Musson (2010). Ainsi, nous présenterons d'abord les catégories d'indicateurs, et ensuite nous dresserons sous forme de tableau les indicateurs utilisés par certaines institutions internationales.

Les catégories d'indicateurs d'attractivité territoriale

Les indicateurs simples : Afin de décrire l'attractivité d'un territoire, certaines organisations choisissent un indicateur, un seul, celui qu'ils jugent le plus caractéristique du concept. Ainsi, la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) publie l'Indice de Performance des IDE qui classe les pays selon les IDE reçus relativement à leur taille, et nous informe donc sur l'attractivité du pays vis-à-vis des investisseurs étrangers, mais non sur la raison de celle-ci.

Les indices composites : À l'opposé de ce type de mesure de l'attractivité, consistant en un indicateur unique, certaines organisations, les mêmes parfois, construisent des indicateurs qui, en fait, sont la combinaison de nombreux autres, imbriqués de telle façon à ce qu'ils ne fassent plus qu'un. Plusieurs indices sont élaborés par certains organismes et bureaux d'expertises internationaux, c'est le cas le cas de l'Indice de Compétitivité Mondiale, calculé chaque année par l'IMD Lausanne. Celui-ci fait l'objet d'un rapport annuel, le « World Competitiveness Yearbook «, dans lequel sont évaluées les performances de 57 pays en matière d'attractivité à travers quatre thèmes principaux : la performance économique, l'efficacité du gouvernement, l'efficacité des affaires et les infrastructures. L'autre indice de référence est celui du World Economic Forum (WEF), et est connu sous le nom de l'Indice de Compétitivité Global/Mondial (GCI). Cette organisation internationale indépendante définit la compétitivité comme « l'ensemble des institutions, des politiques et des facteurs déterminant le niveau de productivité d'un pays » (World Economic Forum, 2009), cela même définissant son attractivité. AT Kearney, cabinet privé de conseil en stratégie et management, selon le même principe d'agrégation des données, propose un calcul différent pour mesurer l'attractivité. En effet, pour calculer l'Indice de Globalisation, trois grands piliers sont dessinés : intégration économique, connectivité technologique et engagement politique (AT Kearney, 2006).

La Banque Mondiale publie chaque année le médiatique Doing Business, qui s'attache à mesurer, à travers pas moins de 8967 indicateurs, la réglementation des affaires dans 183 pays. Cette série de rapports annuels est censée informer les entrepreneurs sur les réglementations nationales qui facilitent ou compliquent la vie d'une entreprise. Dix thèmes sont ainsi abordés, et à travers ceux-ci et les indicateurs qu'ils contiennent, la Banque Mondiale a pour objectif d'analyser les résultats économiques, de déterminer quelles réformes ont été ou seront efficaces, où et pourquoi, le tout en comparant les pays. Les données utilisées pour construire les indicateurs sont issues d'enquêtes, le questionnaire reposant sur l'étude de cas (World Bank, 2009). Enfin, La CNUCED, à côté de l'Indice de Performance des IDE, construit également son indicateur composite d'attractivité, dans le cadre de la publication annuelle du World Investment Report (WIR). Cependant, l'indicateur, appelé Indice d'IDE potentiels, n'est pas réactualisé tous les ans. Ainsi, 12 variables sont prises en compte pour mesurer l'attractivité potentielle d'un territoire vis-à-vis des investisseurs étrangers : entre autres, le PIB par habitant, l'énergie commerciale utilisée, les dépenses de Recherche et Développement dans le PIB, la proportion d'étudiants de 3e cycle, etc. (UNCTAD, 2002). Plusieurs autres indices de perceptibilité de l'attractivité d'un territoire sont construits par bon nombre d'autres institutions.

Méthodes de construction des indicateurs d'attractivité territoriale

Pour la construction d'un indicateur d'attractivité territoriale, les moyens les plus communément utilisés sont :

D'une part, les enquêtes d'opinions auprès des acteurs utilisant la ressource territoriale (investisseurs, ménages, entreprises, etc...). Ainsi, il peut leur être demandé, de classer les critères de localisation et de donner un classement relatif des différents territoires d'accueil potentiel par rapport à ces critères. C'est le cas notamment du baromètre d'attractivité d'Ernest Young. Ce dernier set publié annuellement, et, porte sur une enquête auprès des dirigeants d'entreprises multinationales. En 2007, l'enquête d'Ernest Young a interrogé 809 décideurs de firmes multinationales, elle recense les annonces d'implantation internationale et d'extensions d'activités.

Et d'autre part, les approches économétriques, qui prennent comme variable à expliquer les IDE et comme variables explicatives les différents facteurs ou critères de localisation. Les variables explicatives sont en général des indicateurs macroéconomiques ou des indicateurs agrégés utilisés comme proxy des variables explicatives issues du modèle théorique. Notons que l'intérêt de ces approches économétriques, est qu'elles permettent de dégager les variables jugées significatives, ce qui permet d'expliquer l'attractivité comparée des différents territoires.

SECTION II : L'ATTRACTIVIE ET LA CONSTRUCTION DU PROJET TERRITOIRE

La mondialisation et la décentralisation ont énormément contribué à ce que, les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) s'intéressent au développement économique, et soient désormais obligées de mettre l'ingénierie et la culture économique au service du développement local. La mondialisation a mise en lumière la volatilité des investissements, obligent par la même occasion les CTD dans un environnement de plus en plus concurrentiel, à recourir aux moyens de positionnement efficace sur le marché du territoire.

II.1 L'attractivité au sens des territoires

II.1.1 L'attractivité d'un territoire

L'attractivité pour un territoire renvoie à un concept multidisciplinaire, qui est à la croisée de l'économie du développement, de l'économie financière, du droit comparé, de la géographie voir de la science politique.

L'attractivité renvoie aux notions d'attraction et de mobilité d'acteurs. Elle est utilisée en science physique comme en géographie, en économie spatiale et territoriale voir en aménagement du territoire. Elle cible plus exactement la mobilité des personnes physiques, morales, des investissements et autres. Dans un contexte de compétitivité ou de concurrence, ravivé aujourd'hui par la notion de globalisation.

P. Weltz (2005) voit dans l'attractivité une notion complexe, qui dans le cadre des territoires doit tenir compte des facteurs aujourd'hui inaltérable, c'est-à-dire : la mondialisation industrielle et ses caractéristiques qui se conjuguent avec la globalisation financière, la métropolisation et la polarisation de l'économie, le mode d'organisation de toutes les entreprises qui sont aujourd'hui organisées sur la base de la flexibilité. En effet, la notion d'attractivité suggère à la fois, une attraction affective (capacité à attirer pour une période donnée les hommes, touristes et à les fixer sur le territoire), et une attraction potentielle (aptitude à être désirable). On peut donc ajouter que l'attractivité territoriale reflète donc la performance de ce territoire durant une période donnée, et les déterminants de l'attractivité sont recherchés pour rendre le territoire compétitif.

Comme le souligne B. Pecqueur (2009), le développement local a promu et renforcé une approche ascendante partant des acteurs locaux. Cette démarche peut être qualifiée de « développement par la base ». On comprend dès lors que le territoire doit compter sur ses propres forces et doit ainsi faire l'objet d'un développement endogène.Il est important de prendre en compte les moyens matériels mais aussi les moyens immatériels qui favorisent l'attractivité territoriale.

De manière synthétique, la notion d'attractivité pour ce qui est d'un territoire renvoie donc à une problématique qui est fondée sur la dynamique des mouvements de composition-recomposition des facteurs exogènes. Néanmoins, elle ne s'appréhender sans une approche relevant « marketing territorial », qui signifie l'effort de valorisation des territoires à des marchés concurrentiels, pour influencer en leur faveur le comportement de leur public par une offre dont la valeur est durablement supérieure à celle des concurrents. D'ailleurs, cette attractivité est pilotée par des agences de développement.

II.1.2 Les composantes de l'attractivité d'un territoire

Les sources d'attractivité du territoire sont multidimensionnelles, on distingue ainsi les composantes dites classiques, des composantes endogènes au territoire.

i. Les composantes dites « classiques » d'un territoire

L'attractivité d'un territoire fait souvent référence à des facteurs géographiques et des facteurs organiques. Les facteurs géographiques d'un territoire font référence à ces ressources naturelles et humaines : situation géographique, morphologie du territoire, proximité des ressources naturelles et matières premières, climat, démographie, proximité des grands réseaux d'échanges et de communication.

Les ressources naturelles du territoire comprennent aussi les ressources exploitables, les infrastructures, la main-d'oeuvre disponible, la technologie, le service public, l'environnement socioéconomique et politique. Nous pouvons aussi constater la présence des composantes organiques qui font référence à l'histoire, la culture et l'organisation d'un territoire. C'est ainsi qu'il parle de « ressources identitaires et symboliques » (le degré de participation des acteurs, le poids de la culture et de la diversité, le climat social, les dynamiques événementielles, etc...).

ii. les composantes endogènes d'un territoire

Contrairement aux facteurs « classiques », il existe aussi des facteurs plus spécifiques et moins pris en compte par les différents acteurs qui ont pour objectif de mesurer l'attractivité. Il s'agit des concentrations géographiques d'acteurs qui représentent un ou plusieurs secteurs d'activités économiques. Ceci crée alors une présence renforcée de savoirs faire et de compétence qui peuvent être un facteur d'attractivité essentiel d'un point de vue économique. C'est ainsi que Pecqueur (2000, Op.cit.) cite dans son ouvrage F. Perroux en ces termes : « ce ne sont pas les firmes qui, par la nature de leur production, sont motrices, et produisent des effets d'entrainement, ce sont toutes les institutions géographiquement concentrées dans l'urbain qui produisent la connaissance, laquelle est au coeur des processus actuel d'innovation ».

iii. le « soft power »

Le « soft power » a une place grandissante au sein des facteurs d'attractivité. C'est un terme américain qui est le contrairement du « hard power ». A l'inverse de mettre des forces militaires et économiques pour attirer des capitaux financiers et humains, le « soft power » est un moyen d'attirer et de maintenir des acteurs (populations, entreprises, etc...) par l'attraction et l'influence.

C'est « influencer le comportement d'autres acteurs par des moyens non coercitifs et intangibles ». Il s'agit d'une attractivité endogène issue d'une démarche défensive.

Les facteurs d'attractivité sont propres à chaque localisation. Ainsi, un territoire dispose d'Avoirs naturels et/ou construits. Ceux-ci doivent évoluer dans le temps et dans l'espace de manière à renforcer la durabilité de l'attractivité du territoire.

II.2. Le marketing territorial comme outil de construction de l'attractivité d'un territoire

Dans un contexte où la concurrence est de plus en plus accrue, l'idée est d'investir dans une politique d'image, de différentiation, de spécialisation et de valoriser ses qualités. C'est ainsi dire que les éléments d'un tel contexte, doivent être soulignés parce qu'ils forment le socle de la mutation des CTD. Ces dernières, qui copient sur la stratégie de marketing es entreprises. C'est ainsi que les stratégies territoriales ont tendances à imiter ce mode de fonctionnement des entreprises.

Il faut préciser que « le marketing territorial cherchera à promouvoir une image active du territoire favorable au développement local, en renforçant son attractivité pour attirer des entreprises extérieures (développement économique exogène) ou renforcer l'activité des entreprises locales (développement économique endogène) ».

II.2.1 Appréhension du concept de « marketing territorial »

A l'origine, la démarche marketing était d'abord réservée aux domaines des activités marchandes. Mais, par la suite, il s'est étendu aux organismes publics.

En économie territoriale, le marketing est une technique récente, car il s'agit d'un outil qui ouvre les perspectives de développements. Ensuite, elle apporte du sang neuf dans la culture du management public. C'est ainsi qu'on distingue le marketing mix du marketing territorial.

i. Le marketing mix

Il faut préciser que le marketing a d'abord été appliqué dans la vente des produits, c'est ainsi que cette démarche s'est vue attribuer le nom de marketing mix.

En guise de définition, disons que dans une entreprise, on appel marketing mix ou plan de marchéage : un ensemble de politiques et d'actions portant sur le produit, le prix, la distribution et la performance. Cette politique est généralement appréhendée sous le nom « politique des 04 P » (en anglais : Product-Prize-Place-Performance).

La politique des 04 P autour du quelle s'articule le plan de marchéage, a pour objet d'adapter les plans de politique de l'entreprise aux besoins du consommateur. Ce qui amène à définir un certains nombres de variables,

- pour le produit : il s'agit de définir les caractéristiques du produit et sa meilleure adaptation possible au besoin des consommateurs ;

- pour le prix : il va être déterminé à partir des coûts de revient. Il dépend de la politique commerciale de l'entreprise ;

- la distribution : elle va concerner le circuit de distribution, mais également les zones de distribution ;

- et enfin, la performance : il s'agira de définir les actions à entreprendre pour faire connaitre le produit et informer les consommateurs des avantages de celui-ci.

ii. Le marketing territorial

C'est une notion polysémique, ce pendent on peut, pour ce qui nous concerne, retenir néanmoins quelques définitions.

La définition part ici de la réponse à la question : pourquoi certains territoires sont plus riches que les autres ? La réponse passe par les règles du marketing territorial. Il en découle donc que le marketing territorial est l'art de positionner un village, une ville ou une région sur le vaste marché mondial. Il concerne d'une part, les facteurs typiquement territoriaux, qui puissent attirer les investisseurs, industrielles, travailleurs compétant, ainsi que les activités économiques telles que le commerce, les industries spécialisées et autres. Et d'autres part, les outils traditionnels de marketing connus (infrastructures de transports, offres de ressources disponibles, taux d'imposition, etc...). C'est ainsi que parlant du marketing territorial comme une technique de gestion de l'attractivité territoriale, c'est donc dire que le marketing territorial consiste à manager l'attractivité de l'image de son territoire.

Le marketing territorial permet en effet, de fournir aux territoires les outils d'analyse dont ils ont besoin pour définir les politiques territoriaux appropriées, qui devront être misent en oeuvre. Il va donc opérer un diagnostic interne du territoire sur le positionnement et la segmentation. Et plus spécifiquement sur 03 des 04 variables du marketing mix classique, qui vont être appliquées au territoire. Ces variables sont donc,

- la variable prix : qui fait référence aux montants des investissements, aux impôts ;

- la variable communication : qui va englober les actions de promotion et

- le marketing territorial : en tant que technique de gestion de l'attractivité territoriale.

II.2.2 le marketing territorial comme outil de construction et d'entretint de l'attractivité territoriale

A la différence d'une entreprise, le développement d'un territoire ne résulte pas de la décision d'un seul acteur mais repose sur la synergie d'actions menées par ces différents acteurs. D'ailleurs, dans le contexte qui est le nôtre, force est de constater que la volatilité des capitaux des entreprises entrainées par un certain nombre de facteurs tangibles (à la fois interne et externe), à inciter de manière urgente et impérative la mise en place du recourt au marketing territorial.

i. Marketing territorial et construction de l'attractivité territoriale

Afin de mettre sur pied une véritable politique d'attractivité dans un territoire, avant d'orienter la stratégie de marketing territoriale, il est nécessaire d'effectuer d'abord une véritable veille stratégique du territoire (consistant à observer et à analyser ce qui se passe dans l'environnement du territoire). En tout état de cause, on peut dire que cette veille stratégique couplée d'une certaine manière à un audit stratégique du territoire, cherche ainsi à fournir aux décideurs des informations de valeur au sujet de leur environnement. Cela nécessite d'observer et de comprendre cet environnement extérieur, afin de définir une politique de marketing qui permet de construire l'attractivité du territoire.

ii. La marque territoriale comme une application du marketing territorial

En effet, la démarche du marketing territorial ambitionne donc de créer une marque pour le territoire, en vue de positionner celui-ci pour en cultiver l'attractivité. Concernant ce concept de marque territorial, l'on distingue généralement 02 approches. D'une part, une approche par la marque produit et d'autre part une approche dit « corporat ». La première considère les territoires comme des marques par nature, dans la mesure où, ces territoires procèdent tous des problématiques de réputation et d'image. Dans cette approche la marque est perçue comme créatrice de valeur. C'est donc vouloir ajouter de la valeur au territoire par l'adjonction d'une marque. La seconde approche, perçoit la marque territoriale comme une marque « umbrelle », c'est-à-dire qui chapelle d'autres marques pour les apporter des cohérences et valoriser une identité.

Ainsi, la marque ne repose pas seulement sur un nom, mais aussi sur les attributs et valeurs. Nous définir la marque comme « un repère mental sur un marché qui s'appuie sur des valeurs tangibles et des valeurs intangibles ». La démarche de marketing territorial repose sur des études de recherches sur l'identité culturelle d'un territoire et son actualité. Ce travail peut ainsi mobiliser de nombreux acteurs tels que des chercheurs, historiens, sociologues, habitants, etc... Ainsi, il ne faut pas créer une marque, mais une histoire de marque. Elle apparait donc comme un élément intangible qui va dépasser le simple aménagement urbain, avec pour particularité, qu'elle n'envahi pas l'espace du territoire et ne provoque pas une irréversibilité des territoires. Une fois construite, elle est à mesure d'évoluer avec le territoire. La marque est donc un concept nouveau et innovateur dans le domaine du management des territoires. Et de ce fait, elle devient un enjeu important pour la concurrence que se livre les territoires du monde entier, et surtout pour marquer la différence.

CHAPITRE II : ANALYSE DES FACTEURS D'ATTRACTIVITE TERRITORIAUX DANS LES COLLECTIVITES DE LA REGION DU CENTRE

Introduction

Le Cameroun, pays d'Afrique Central, se subdivise en 10 régions qui sont : l'Extrême-Nord, le Nord, l'Adamaoua, l'Est, le Sud, le Centre, le Littoral, l'Ouest, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest. Cette « Régionalisation » est effectivement consacrée par ici par la Décentralisation du pays. Elle tire ses fondements de la Constitution (du 18 janvier 1996, modifiée en 2008) et des lois portant sur la Décentralisation de l'État du Cameroun (à l'instar de la loi 2004 / 017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation).

Le Cameroun dispose également de plusieurs atouts qui rendent son territoire attractif pour les aux yeux des investisseurs. D'ailleurs, c'est le cas de préciser qu'avec la mondialisation, et plus particulièrement avec la globalisation des échanges et le décloisonnement des territoires, les entreprises et les firmes, pour se localiser, font de plus en plus recours aux « stratégies de délocalisation-relocalisation », ceci dans l'optique d'être plus performantes (minimiser les coûts de production). Ce qui a pour conséquence directe de mettre les territoires proches et ceux éloignés en compétition pour attirer le plus d'entreprises, et espérer accroitre ainsi la « productivité territoriale ». Tous ceci, à travers un ensemble d'actions et d'initiatives visant une modification positive des valeurs, des avantages et des systèmes territoriaux. Ainsi, dans cette course à l'attrait des entreprises, le Cameroun n'est pas à la traine et fait l'effort de tirer un maximum de profit des différents avantages que l'offre son territoire (ressources latentes et ressources actives).

Concernant donc le cas de la Région du Centre qui fait l'objet de notre étude ici, il faut rappeler qu'elle abrite en son sein la capital politique du pays : Yaoundé, et plusieurs autres villes à l'instar de Mbalmayo, Bafia, Monatele, Obala, Soa, etc... L'on observe en regardant de près cette région, qu'elle exerce une certaine attractivité sur les entreprises des régions voisines et pays étrangers, sans toutefois oublier la forte attraction qu'elle a sur les populations du pays, et sur celle des pays voisins (ménages, chercheurs d'emplois, investisseurs, étudiants etc...). Remarquons que notre travail portera uniquement sur un versant du phénomène : à savoir l'attractivité territoriale de la région du Centre sur les entreprises industrielles.

Dans ce chapitre, nous présenterons dans la première section les facteurs territoriaux issus de la littérature de l'économie spatiale et de l'économie géographique permettant d'expliquer le niveau d'attractivité de la région du Centre-Cameroun, ceci en procèdent à un regroupement des facteurs par nature, puis dans la seconde section, nous mesurerons l'impact réel de ces facteurs dans l'attractivité de la région du centre, afin de ressortir dans nos analyses les facteurs qui contribuent le plus à renforcer l'attractivité de cette région.

SECTION I : RECENSEMENT ET PRESENTATION DES FACTEURS TERRITORIAUX EXLIQUANT L'ATTRACTIVITE DE LA REGION DU CENTRE-CAMEROUN

La région du centre au Cameroun abrite plusieurs villes réparties en 10 départements. C'est cette région qui abrite également la Capital du pays et le siège des institutions, à savoir ; Yaoundé. Elle partage des frontières communes avec les régions de l'Est, du Sud, du Littoral, de l'Ouest et de l'Adamaoua et possède, en son sein plusieurs Collectivités Territoriales Décentralisées. Afin de mieux mener les études statistiques sur les multiples phénomènes sociaux qu'on observe le plus souvent dans cette région, l'institution en charge du calcul des statistiques aux Cameroun à savoir l'Institut Nationale de la statistique (INS) et même d'autres institutions (Ministère de l'Economie de la Planification et de l'Aménagement du Territoire(MINEPAT), Ministère des Petites et Moyennes Industries, etc...), ont jugé nécessaire de découper cette région en 02 régions d'étude. C'est ainsi que dans le Centre, on aura désormais la Région de Yaoundé qui sera distinguée de la Région du Centre hors Yaoundé.

Carte 1: situation géographique de la région du Centre-Cameroun

Source : www.statistics-cameroon.org

Carte 2 : répartition des collectivités territoriales dans la Région de Yaoundé

Source : Communauté Urbaine de Yaoundé (CUY/2007)

Il y'a lieu de préciser que l'attractivité d'un territoire ne peut être appréciée différemment des facteurs qui poussent ou attirent les entreprises à `installer ou à se localiser sur tel ou tel espace territorial. D'ailleurs, Merenne-Schoumaker dans « La localisation des industries » (1991), affirme que la localisation des activités économiques est influencée par les caractéristiques des établissements et par les caractéristiques des territoires. En ce qui concerne le territoire, elle différencie deux niveaux d'analyse territoriale, à savoir : le niveau des grands espaces économiques et des pays, et le niveau des régions, des localités et des terrains.

Étant donné que notre analyse n'est pas faite dans un cadre national, mais plus plutôt local, le recensement des facteurs d'attractivité portera, pour ce qui est des caractéristiques territoriales sur le cadre général, les facteurs de production et l'environnement économique, humain et politique de la région du Centre-Cameroun.

Et pour ce qui est des caractéristiques propres aux entreprises qui contribuent à augmenter leur possibilité d'être attirées par un territoire, nous parlerons des facteurs tels que : l'influence de la branche d'activité de l'entreprise industrielle et du cycle de vie du produit, la taille, la fonction et la nature de l'opération de localisation dont il résulte, et enfin du niveau de présence géographique des entreprises (firmes multinationales, firmes étrangères, firmes nationales à plusieurs sièges et les firmes locales).

I.1. Les facteurs d'attractivité territoriaux de la région du Centre-Cameroun

Au niveau infranational, plus particulièrement au niveau local, les facteurs d'attractivité territoriaux sont ceux sur lesquelles les acteurs locaux peuvent influencer pour pouvoir améliorer dans un sens positif le niveau et le degré d'attractivité d'une localité. C'est donc dire que dans le cadre des Collectivités Territoriales de la région du centre, les élus locaux ont pour mission d'organiser et d'aménager leur localité afin de le rendre attractif et pouvoir espérer améliorer la croissance locale. Ainsi, ces acteurs peuvent jouer sur un certain nombre de facteurs territoriaux.

I.1.1. Les facteurs d'attractivité liés à la situation géographique et au marché

Dans ces facteurs et en ce qui concerne le centre, nous pouvons parler de la situation géographique et du marché. La situation géographique de la région désigne la position par rapport à d'autres lieux ou d'autres phénomènes localisés.

i. La situation géographique de la région du centre en générale

Les facteurs d'attractivité relevant exclusivement des caractéristiques du territoire, plus précisément de la région de centre, reposent sur les stratégies que les acteurs territoriaux ou locaux mettent en oeuvre en vue de la construction de leur territoire et de sa capacité à être désirable et attractif. Pour atteindre cet objectif, ces acteurs manipulent dans leur action une matière qui est de la « ressource territoriale ». Pour parler un peu de cette dernière, on peut dire qu'il s'agit d'une caractéristique d'un territoire spécifique et dans une optique de développement. Ainsi, la ressources territoriale être intentionnellement construite sur des « composantes matérielles » (flore, faune, patrimoine, climat, etc...) et/ou sur des « composantes idéelles » (folklore, authenticité, etc...).

En ce qui concerne donc la situation géographique de légion du centre, l'on peut ici la considérer comme une ressource territoriale du fait des multiples avantages et inconvénients, qui font que cette région soi unique. D'ailleurs les caractéristiques climatiques et le relief de la région du centre le montre.

Tableau 1 : caractéristiques climatique de la région du centre

Source :MINTRANS/Direction de la Météorologie (2013)

A partie du tableau ci-dessus, l'on peut dire que la région qui est située en zone équatoriale dispose d'un climat idéal pour les activités économiques du secteur primaire, car ayant une température moyenne de 23 C et d'un niveau de pluviométrie moyenne de 1,747mm. Il faut dire ici que, la région est pratiquement arrosée toute l'année.

Coté relief, le Centre-Cameroun est une région montagneuse. D'ailleurs la ville de Yaoundé située au Sud de la région, est communément surnommé la « ville aux sept collines ». La ville est implantée sur un réseau de collines dominées par les monts Mbam Minkom (1 295 m), le Mont Nkolodom (1 221 m) dans le secteur nord-ouest de Yaoundé, et le mont Eloumden (1 159 m) au sud-ouest. La région est également traversée par de nombreux cours d'eaux, car en étudiant de très près le cas de Yaoundé : l'on constat qu'elle est traversée par de petits cours d'eau parmi lesquels on peut citer les rivières Mfoundi, Biyeme et Mefou.

ii. Le marché

Le marché fait référence ici à la quantité de consommateur réel et potentielle de la région du centre. Pour appréhender le marché de la région, nous fions au taux de population résidente dans l'ensemble de la région.

Tableau 2 : Répartition de la population résidente par région et par sexe

Région

Population urbaine

Population rurale

Masculin

Féminin

Total

Masculin

Féminin

Total

Adamaoua

173 531

169 959

343 490

265 382

275 417

540 799

Centre

1 121 074

1 105 463

2 226 537

431 288

440 219

871 507

Est

143 162

138 395

281 557

241 983

248 215

490 198

Extrême-Nord

361 277

346 783

708 060

1 173 970

1 229 762

2 403 732

Littoral

1 165 510

1 159 142

2 324 652

95 427

90 184

185 611

Nord

240 836

230 077

470 913

596 091

620 955

1 217 046

Nord-Ouest

314 286

327 272

641 558

514 576

572 819

1 087 395

Ouest

356 975

375 586

732 561

448 503

538 983

987 486

Sud

118 062

108 866

226 928

203 281

204 446

407 727

Sud- Ouest

281 417

277 265

558 682

385 405

371 992

757 397

Cameroun

4 276 130

4 238 808

8 514 938

4 355 906

4 592 992

8 948 898

Source : BUCREP (2010)

Le tableau ci-après donne la répartition de la population urbaine et celle de la population rurale du Cameroun par région selon le sexe. On peut constater que la région du Centre est parmi les premières régions présentant un fort taux numérique des effectifs de population urbaine. C'est donc dire en terme d'analyse que la région présente un fort potentiel en terme de population, qui peut constituer une un vaste marché local constituer de consommateurs potentiels.

I.1.2 Les facteurs liés à la production

Les facteurs de production sont des inputs qu'utilisent les entreprises de production pour l'élaboration d'un produit fini. Dans le cadre de la région du centre, on peut distinguer deux types de facteurs de production, à savoir : les matières premières et les consommations intermédiaires.

i. Matières premières et main-d'oeuvre

Les matières premières de la région du centre sont essentiellement constituées des produits issus du secteur primaire et secondaire telle que l'agriculture, l'élevage, l'exploitation forestière et l'exploitation des terrains miniers. A ceux-là viens s'ajouter le facteur main-d'oeuvre, qui joue un rôle incontournable dans les activités industrielles. D'ailleurs les chiffres le prouvent :

Tableau 3 : Répartition des entreprises par région et par secteur d'activité

Source : INS/RGE (2009)

Tableau 4 : Principaux indicateurs par sous-secteur d'activité dans le centre

Source : INS/RGE (2009)

Tableau 5 : Principaux indicateurs par sous-secteurs d'activité à Yaoundé

Source : INS/RGE (2009)

En ce qui concerne la main d'oeuvre, cette dernière est incontournable pour les activités industrielles car, elle devrait être abondante mais également de qualité. Dans le cadre de la région du centre qui parmi les régions les plus peuplées du Cameroun, les études menées par l'INS en 2009 ont relevé un déplacement massif des populations surtout les jeunes des zones rurales pour les zones urbaines dans la région du centre. Ces jeunes qui sont à la recherche de meilleurs condition de vie et surtout d'emplois.

Tableau 6 :Évolution de la population camerounaise dans le centre entre 1976 et 2013

Années

Région

1976

1987

2005

2009

2010p

2011p

2013p

Centre

1 176 743

1 651 600

3 098 044

3471978

3580006

3803 931

3919828

Source : extrait RGPH (1976, 1987, 2005, p=projection)

Le taux d'emplois dans le secteur industriel dans la ville de Yaoundé est largement supérieur au taux d'emplois u reste de la région du centre. C'est donc dire que les populations et plus particulièrement les jeunes se dépotent massivement des zones rurales (des campagnes et villages) vers les centres urbains, à la recherche d'emplois.

ii. Les consommations intermédiaires

Les consommations intermédiaires (CI) sont des produits finis ou semi-finis élaborés par d'autres industries, en vue de l'utilisation pour des fins de production par d'autres industries. C'est ainsi que dans ces CI, nous pouvons citer : les consommations en eau, en électricité, en d'autres formes de fournitures etc...

Tableau 7 : Consommations intermédiaires par branche d'activité dans le centre

Source : INS/EAE 2012

A côté des matières premières, il faudrait tenir compte des consommations intermédiaires qui sont des facteurs importants dans le fonctionnement et surtout la production des industries. Ainsi, dans le cadre de la région du centre, la présence en produit de consommation intermédiaire constitue l'un des principaux atouts de la région comme le montre le tableau ci-dessus.

I.2. Les facteurs d'attractivité liés aux aménités, à l'aménagement territorial et au climat des affaires

Un des facteurs le plus important pour les entreprises de l'industrie est le transport : proximité aux axes structurants, les avantages logistiques et l'accessibilité (facteur le plus important dans l'enquête réalisée par Aguiléra-Belanger & al. (1999). Dans ces facteurs on peut classer d'une part, les transports, les infrastructures, le taux d'utilisation d'internet, et d'un autre côté, on a la qualité du climat des affaires.

I.2.1 Transports, infrastructures, et internet

i. Les transports

Les coûts de transport varient selon les types d'activités. Pour l'industrie, la localisation des usines est dépendante des coûts du transport, si la part des coûts directs de transport dans le prix de revient des produits dépasse 5% (Merenne-Schoumaker, 1991). C'est pour cela qu'un grand nombre d'entreprises industrielles ont pour objectif de minimiser les coûts liés aux transports.

En plus, si nous revenons dans le modèle élaboré par Weber (1909 ; op.cit.), trois facteurs influencent la localisation des industries : deux facteurs régionaux (les coûts de transport et les coûts de main-d'oeuvre) et un facteur local (les forces d'agglomérations). Les coûts de transport sont le facteur le plus important. Dans le triangle de Weber, deux sommets représentent les points d'offre de deux matières premières et un point la demande de produit fini, la main-d'oeuvre étant disponible partout. Le point du coût minimum de transport est déterminé à l'intérieur ou à l'un des sommets du triangle, les distances étant pondérées par le poids des biens transportés (Ponsard, 1988). Ceci montre que le transport, plus précisément les coûts de transport sont surveillés de très près par les industries.

Les acteurs territoriaux tels que les élus locaux et les administrations publiques mettent donc tous en oeuvre pour doter leur territoire des infrastructures et modes de transport diversifiés. Dans le cas de la région du Centre, les modes de transport utilisés sont les transports terrestres majoritairement (route, chemin de fer). Pour ce qui du transport aérien, ce mode n'est pas trop utilisé par les industries, du fait des difficultés de relance de ce type de transport. Les caractéristiques en termes de transport de la région sont regroupées ainsi qu'il suit :

Tableau 8 :Évolution du réseau routier national par région (en km)

Source : MINTP/Direction des Routes (2013)

Tableau 9 : Evolution des quantités des principales marchandises du trafic ferroviaire (en milliers de tonnes)

Source : CAMRAIL (2013)

Les tableaux ci-dessus signifient qu'en termes d'accroissement du réseau routier, la région du centre est parmi les régions qui ont le plus grand nombre de route bitumé et un réseau dense. Le second tableau quant à lui, montre que les industries dans la région du centre ceux qui utilisent le plus le transport ferroviaire, pour le transport de leurs matières premières et des multiplesproduits de consommation intermédiaire qui leur est indispensable.

ii. Infrastructures et utilisation d'internet

A côté des infrastructures de transport, il y'a également d'autres types d'infrastructures qui peuvent être évoqués. C'est le cas des bâtiments, des entrepôts, magasins et surtout du niveau d'intégration des technologies de la communication et de l'information (TIC) dans les systèmes de production des industries.

L'accès au foncier et surtout à la propriété foncière est un élément déterminant de de l'implantation et du fonctionnement des industries. Celle-ci doivent pouvoir se situer sur de vastes terrains, qui sont proche des grands axes routiers pour le déplacement des produits. Le coût de la location doit aussi être modéré, car faisant partie intégrante des coûts de production de l'industrie.

Pour ce qui concerne les TIC et l'utilisation d'internet par les industries, il faut dire qu'avec l'évolution technologique, les industries ont intégré les techniques de production mécanisé et presque robotisé pour réduire la durée de passage des produits dans les ateliers de montage. Aussi, avec les bienfaits des ventes et/ou achats en lignes par internet les industries s'en arriment à la donne, veulent maintenant s'arrimer à la demande en terme de qualité et d'exigence des clients. C'est pourquoi dans les diverses activités de celles-ci, la Recherche et le développement des produits constituent un point majeur de leurs dirigeants.

I.2.2 Qualité et climat de l'environnement des affaires dans la région de centre

En ce qui concerne ce facteur, il faut dire qu'il est inhérent à l'ensemble du pays. En effet, faire les affaires dans la Région du Centre, c'est d'abord avant tout, faire les affaires au Cameroun. Ceci peut s'avérer difficile pour plusieurs raisons dont les principales sont liées à la corruption, les lenteurs administratives, le difficile accès au crédit ou encore la difficulté d'accéder à la terre.

i. Corruption et environnement juridique

Il existe plusieurs définitions du mot corruption. Pour Transparency International, la corruption est l'abus du pouvoir public ou privé pour satisfaire des intérêts particuliers. Il est question à ce niveau, de corruption passive ou active entre un fonctionnaire et un particulier. La corruption concerne aussi des transactions entre particuliers : « Est corrompu, le comportement des personnes investies de tâches publiques ou privées qui manquent à leurs devoirs dans le but d'en retirer des avantages injustifiés de nature quelconque ». Elle possède plusieurs noms dans le vocable populaire Camerounais : Gombo, bière, taxi, motivation, carburant etc...

La Région du Centre, tout comme le Cameroun tout entier regorge de plusieurs potentialités. Mais traîne cependant une réputation peu reluisante d'un pays où la corruption est rampante. Selon les résultats du Recensement Générale des Entreprises, la corruption occupe le deuxième rang parmi les principaux obstacles à l'entreprenariat au Cameroun.

Un peu plus de 50% des chefs d'entreprises interrogés ont affirmé que la corruption constitue un obstacle au développement de leurs activités. Le haut niveau de corruption dans la région en particulier et au Cameroun en général reste une spécificité du pays. Malgré les pressions internationales et de nombreuses lois pour combattre ce fléau, la pratique reste une constante de la vie de tous les jours.

Selon la Commission Nationale anti-corruption (CONAC), 40% des recettes enregistrées chaque année ne servent pas au développement pour cause de corruption.

Selon le RGE ; les opérateurs économiques ont également indiqué dans une proportion non négligeable (10.7%) que le droit et la justice demeurent des freins important au plein épanouissement du secteur privé. Il ne s'agit que d'une confirmation, puisque lors d'une enquête de la Banque Mondiale (1996) ; les entreprises indiquaient déjà que l'un des plus grands obstacles au développement du secteur privé était sans conteste le mauvais fonctionnement de la justice. Cela se manifeste dans la pratique par les lenteurs dans le règlement des différends, la partialité de certains magistrats et même l'insuffisance d juges formés dans le droit commercial ou industriel.

D'après le rapport Doing Bussiness 2010, le nombre d'étapes nécessaire entre le dépôt d'une plainte et son règlement (nombre de procédures) est de 43 pour le Cameroun contre environ 39 pour le reste de l'Afrique au sud du Sahara. Le délai nécessaire pour voir aboutir cette plainte est de 800 jours (plus de deux ans) au Cameroun, contre 462 jours environ pour les pays de l'OCDE.

Tableau 10 : comparaison du nombre de procédures et des délais de règlements des différents commerciaux entre le Cameroun, l'Afrique Sub-saharienne et les pays de l'OCDE

Indicateurs

Cameroun

Afrique sub-saharienne

OCDE Moyenne

Nombres de procédures

43

39.2

30.6

Délai (jours)

800

643.9

462.4

Coût (% de la créance)

46.6

49.3

19.2

Source : Doing bussiness 201.

L'enquête annuelle du GICAM met régulièrement en exergue l'influence des facteurs juridiques sur les décisions d'investir. En effet, sept chefs d'entreprise sur dix estiment que le cadre juridique a un impact globalement négatif sur la décision d'investir. Parce qu'il est convaincu que toute les réformes nécessaires ne peuvent être concrétisées immédiatement et en même temps, le GICAM suggère que les pouvoir publics établissent des priorités et veillent à l'effectivité de leur concrétisation.

IL faut également dire que parmi les chefs d'entreprises qui exercent au Cameroun, les plus pessimistes sur l'impact de la justice selon les résultats du RGE sont les Américains avec 47.4% de mauvaise opinion, suivi des Français avec 18% d'opinion défavorable, ainsi que les autre européens qui sont à 17,6% à avoir une mauvaise opinion sur l'environnement des affaires au Cameroun.

ii. L'environnement fiscal et financier

Pour 59% des chefs d'entreprises (d'après les résultats du RGE 209), la fiscalité demeure pour eux de loin le premier obstacle à l'entreprenariat au Cameroun. Les chefs d'entreprises de nationalité américaine sont ceux qui se plaignent véritablement des pratiques fiscales au Cameroun, suivis des français et des autres Européens.

Le problème de la fiscalité se pose en termes de relations entre l'administration et les entreprises. Il ne s'agit pas d'un problème de taux élevé d'imposition comme le montre le tableau suivant :

Graphique 1 : Proportion des chefs d'entreprises jugent la fiscalité comme premier obstacle à la compétitivité suivant les nationalités

Source : RGE (2009)

A titre de comparaison, on note que le taux de pression fiscale est estimé à11,7% au Cameroun, bien en dessous du niveau de certains pays de la CEMAC comme le Gabon (23,2%), la Guinée Equatoriale (19,4%), le Congo (16,6%) de des pays européens comme la Suède (environ 50%). Par contre, selon le rapport « Doing Business 2010 » de la Banque Mondiale, il faut environ 654 heures à un chef d'entreprise au Cameroun pour régler ses impôts contre seulement 270 heures en Côte d'Ivoire, 315 heures en moyenne pour les autres pays d'Afrique subsaharienne et 194 heures pour les pays de l'OCDE. On peut noter cependant que ce délai est en nette baisse car il a été réduit de plus moitié entre 2009 et 2010, passant de 1400 heures à 654 heures.

Selon le même rapport, on note qu'une entreprise camerounaise paie en moyenne 44 taxes par an, ce qui est excessif devant les 14 taxes que paie une entreprise dans l'espace OCDE ou 37 dans les autres pays d'Afrique au Sud du Sahara. Le chef d'entreprise subit ainsi la visite de plusieurs structures en charge de la collecte des taxes et peut voir à tout moment son entreprise mise sous scellée pour défaut de paiement de telle ou telle taxe. L'impact sur sa productivité et par conséquent sa compétitivité est de toute évidence négative. C'est ainsi que le tableau suivant essaie de faire une comparaison en termes de nombres de pratiques fiscales sans un certain nombre de pays.

Tableau 11 : Comparaison des pratiques fiscales dans quelques pays

Source : Doing Bussiness (2010)

En ce qui concerne l'environnement financier (plus particulièrement l'accès au crédit), il faut rappeler qu'il est en amont de toute stratégie pour la compétitivité. Car l'exigence d'un personnel qualifié, l'acquisition d'un matériel de production approprié l'extension des activités sur un grand espace géographique nécessitent des moyens financiers importants pas toujours à la portée des entreprises. L'accès aux financements extérieurs en faveur des entreprises reste faible et trop sélectif.

Les investissements productifs à moyen et long terme sont pour l'essentiel financés en dehors du secteur bancaire, surtout par autofinancement. Les banques camerounaises s'engagent très peu dans le financement des activités économiques. Pour pallier à certaines insuffisances des banques et venir au secours des délaissés du système bancaire traditionnel le gouvernement camerounais à libéraliser le secteur de la microfinance qui apparaît aujourd'hui comme un complément au financement bancaire.

Le financement extérieur des entreprises pose un problème majeur pour leur éclosion, leur activité et leur développement. Pour 37,6% des chefs d'entreprises, la difficulté d'accès au crédit est un obstacle à leur développement. Toutefois, cet obstacle est plus ressenti par les TPE et les PME (près de 42%) que par les grandes entreprises (20%) qui sont pour la plupart filiales des firmes multinationales.

Tableau 11 :Pourcentage des entreprises ayant déclaré avoir les difficultés d'accès aux crédits par type

Type d'entreprises

Pourcentage d'entreprise

TPE

34.7

PE

40.7

ME

42.5

GE

20

Totale

37.6

Source : INS/RGE (2009)

Après avoir recenser les facteurs d'attractivité territoriaux de la région du centre, nous allons à présent ressortir les facteurs qui sont liés aux entreprises industrielles de la région eux-mêmes.

SECTION II : LES FACTEURS D'ATTRACTIVITE REPOSANT SUR CERTAINES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DE LA REGION DU CENTRE

Le choix de localisation varie en fonction des caractéristiques propres des entreprises et des établissements. Mais chaque cas diffère des autres et il n'est pas possible de tout envisager. Merenne-Schoumaker (1991) identifie un certain nombre de caractéristiques, reposant sur les entreprises et contribuent à rendre attractif un territoire. Dans le cadre la région du centre, nous relèverons d'une part, la branche d'activité de l'entreprise et leur taille : puis d'autre part, nous ressortiront le taux de présence géographique des différentes entreprises industrielles de la région.

II.1. Branche d'activité et taille des entreprises industrielles comme facteurs d'attractivité inhérente aux entreprises industrielles

Le secteur d'activité ou branche d'activité, ainsi que la taille des unités de production industrielle peuvent être considéré comme des facteurs d'attractivité, qui sont fondés sur les caractéristiques des entreprises industrielles, car le développement d'un secteur ou branche d'activité transforme la région et rend le territoire auquel se secteur appartient attractif pour d'autres entreprises exerçant la même activité. Aussi, la taille des unités de production d'un secteur d'activité peut dans une certaine mesure être un facteur d'attractivité.

II.1.1. La branche d'activité : un élément déterminant dans la région du Centre

La région du Centre-Cameroun étant une zone pratiquement désenclavée, et dans une certaine mesure est une zone rurale. C'est ainsi qu'on y retrouve pratiquement toute les branches et secteurs d'activité dans des proportions extrêmement limitées. C'est ainsi que la montre ces tableaux issus des répartitions des entreprises par secteur d'activité et par type dans le centre et dans la seule ville de Yaoundé.

Tableau 12 : Répartition des entreprises par secteur d'activité et par type dans la ville de Yaoundé.

Source : INS/RGE 2009

Tableau 13 : Répartition des entreprises par secteurs d'activité et par type dans la région du Centre

Source : INS/RGE 2009

Lorsqu'on analyse les données des deux tableaux ci-dessus, on remarque que dans la ville de Yaoundé en particulier et dans la région du Centre en générale, le secteur secondaire est celui que qui dispose de plus d'unités (Yaoundé : 3157 et au Centre : 19982). C'est ce secteur qui vient ici gonfler le nombre de structures productives de la région, on y retrouve majoritairement les structures de production industrielles exerçant dans les sous-secteurs que sont : l'extraction, l'industrie alimentaire, les autres industries manufacturières, électricité et eau et les BTP (construction).

II.1.2. La taille des industries

La taille des industries ou des unités de production peut également être considérée comme un des éléments qui conditionnent le degré d'attractivité d'une zone. Car si l'on prend le cas de la région du centre, où il y'a très peu de grandes unités de production et nombre impressionnant de moyennes et petites unités, on remarque la majorité des petites et même des moyennes unités productives sont attirées par des zones ou se localisent les grandes pour les offrir des services de sous-traitance. C'est ainsi que se construit une relation de réseau entre grandes, moyennes et petites unités contribuant à la construction et développement de l'attractivité de la région du centre.

II.2. Le niveau de présence géographique des unités : un facteur d'agglomération des entreprises du Centre.

Tout d'abord, il faut préciser que, les localisations des firmes sont différentes selon qu'elles soient des firmes multinationales, des firmes étrangères des pays limitrophes, des firmes nationales à plusieurs sièges ou des firmes locales. Ainsi, parler du niveau de présence géographique des unités, c'est mettre en évidence le taux de concentration des unités sur un territoire. D'ailleurs la NEG avec son chef de fil Krugman ont démontré que le regroupement des unités de production ou des entreprises pouvaient être un facteur d'agglomération ou de dispersion entreprises sur un territoire. Dans le cadre de la région du Centre, on peut constater un certain regroupement des unités productivités, qui poussent à conclure à une certaine agglomération.

II.2.1. L`agglomération des entreprises dans le Centre.

En termes d'agglomération, on peut dire que la majorité des unités de la région sont localisées et attirés par le département du Mfoundi (Yaoundé) dans le Centre. Les statistiques le montrent :

Tableau 14 : Répartition des entreprises par département et par type dans le Centre

Source : INS/RGE 2009

Graphique 2 : Répartition des entreprises par département (%)

Source : INS/RGE 2009

Au vue de tous ceci, on peut affirmer qu'il y'a une forte concentration des unités dans le département du Mfoundi, par rapport à d'autres départements qui n'ont très peu d'entreprises. Ceci démontre également du degré d'attraction de ce département vis-à-vis des 09 autres.

II.2.2. Investissement direct étranger en matière industrielle dans le Centre

En matière d'IDE dans les activités industrielles de la région du Centre, rappelons que les différents moyens par lesquels les étrangers investissent dans ce secteur sont soit acquisition d'immobilisations financières dans les structures existant déjà, soit par installation et implantation réelle d'une partie de l'entreprise dans la région.

Au Cameroun, si les créations d'unités de production ont toujours constitué la principale modalité d'implantation comme partout dans les pays en développement, les acquisitions ont augmenté ces dernières décennies en raison des dérégulations des certains secteurs d'activité.Avec les mesures de libéralisation tant interne qu'externe de l'économie, la stabilité et la prévisibilité des politiques macro-économiques, l'amélioration constante du climat des affaires, etc. et surtout un environnement international favorable marqué par la mise en place de facilité commerciales diverses en faveur de l'Afrique : AGOA des Etats-Unis, l'EBA de l'Union Européenne en prélude à une zone de libre-échange, etc., il est attendu un flux important d'investissements directs étrangers au cours des prochaines années. D'ailleurs les statistiques dans certains pays sont les suivantes :

Graphique 3 : Stock cumulé dans d'IDE dans sept pays de l'Afrique de 1985-2004

Source: UNITAD World Investment Report 2005

CONCLUION DE LA PREMIERE PARTIE

En définitif, sur cette première partie qui traitait de l'approche théorique et empirique de l'attractivité territoriale, et dont le chapitre premier nous a permis de retracer les différents courants et théories qui contribuent à construire et à expliquer le concept d'attractivité territoriale. Puis dans le chapitre second nous avons essayé d'appréhender le niveau d'attractivité des collectivités territoriales de la région du Centre Cameroun.

Dans le premier chapitre de cette partie, l'on a d'abord voulu appréhender concrètement ce que c'est le territoire. Ainsi, il a été démontré que le territoire est un concept « polysémique », qui peut désigner un territoire administratif, il peut désigner un espace limité par des frontière et habité par des populations, il peut également désigner tout espace socialisé et approprié par ses habitants, ceci quel que soit sa taille. Cependant, avec la mondialisation et la globalisation, le territoire de de nos jours es perçu comme un « espace complexe et actif ». C'est cela qui ressort dans les différentes théories ayant analysées le concept d'attractivité territorial. D'ailleurs, l'on a pu relever trois grands courants à savoir celui de l'économie industriel, qui Elle apporte un éclairage complémentaire pour comprendre les choix de localisation, dans la mesure où les ressorts de la compétitivité d'une entreprise ne sont pas liés uniquement aux caractéristiques naturelles de son territoire d'implantation mais dépendent également de certaines ressources dites spécifiques (matériels ou immatériels) du territoire. Ce courant se base donc sur analyse spatiale pour comprendre les bouleversements et les dynamiques spatiales. L'économie spatiale quant à elle, privilégiait deux explications de la localisation des firmes dans l'espace. Une explication objective fondé sur les coûts (coûts de transport, coûts du travail et/ou du capital « terrain »), les dotations factorielles (disponibilité du travail et du terrain), les atouts naturels du territoire, les facteurs historiques tels qu'une concentration antérieure d'activités productives et les incitations fiscales et financières. Une autre explication subjective liée aux comportements et à la perception de l'espace par les investisseurs. Et enfin la NEG, qui a pour objectif d'explication les choix de localisation des activités sur un espace en se fondant sur les économies externes développées par Marshall (1919) pour expliquer les mécanismes d'agglomérations des activités économiques.

Le second chapitre quant à lui, qui est intitulé : analyse des facteurs d'attractivité dans la région du Centre Cameroun, détermine les éléments de cette région disposant de 10 département, qui poussent les industries à préférer certains départements et collectivités au profit d'autres. Ainsi, en s'appuyant sur un raisonnement mené par Merenne-Schoumaker (1991), en analysant les facteurs d'attractivité territoriale, celui distingua : les caractéristiques des établissements et par les caractéristiques des territoires comme fondement de cette attractivité. Nous avons donc travaillé dans ce sciage. Ce qui nous permis d'aboutir à la fin de notre analyse que, dans le cadre de la région du Centre le les collectivités territoriales du département du Mfoundi sont celle qui sont les plus attractifs.

DEUXIEME PARTIE :

INFLUENCE DES FACTEURS DE L'ATTRACTIVITE SUR LES STRATEGIES DE LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES DU CENTRE AU CAMEROUN

CHAPITRE III : LA LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES

Introduction

De nombreux travaux se sont intéressés à la localisation des activités industrielles. Il existe donc une multiplicité de travaux théoriques et empiriques, et une multiplicité d'angles d'analyses. Ce chapitre a ainsi pour objectif d'identifier les facteurs explicatifs de la localisation et de la répartition des activités économiques, et plus précisément des activités industrielles.

Dans la première sous partie, nous présenterons les principaux travaux théoriques, en commençant sur les travaux des précurseurs, ce qui nous conduira à voir les modèles d'économie urbain qui trouve les origines dans les travaux de Von Thünen (1826), pour expliquer les localisations des résidents et des firmes en milieu urbain. Et clôturer cette sous partie par un modèle d'économie géographique basé sur les externalités.

Dans la deuxième sous partie nous présenterons les facteurs qui influencent, d'une part la localisation des industries et d'autres part les différentes stratégies de localisation qu'elles adoptent.

SECTION I : LES THEORIES DE LA LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES

La documentation sur la localisation des activités est riche et diverse. Elle a été enrichie au fil des années par des analyses soumises chacune à un contexte particulier. De la localisation des activités agricoles de Von Thünen (1826, Idem) jusqu'aux théories de l'économie urbaine, chacune de ses études a essayé d'appréhender la localisation des firmes en fonction d'un contexte spatiale et temporel précis. Cette section sera donc constituée d'une première partie portant sur un essai d'appréhension de la notion de distance, qui constitue le principal facteur de séparation spatial. Puis, dans un second temps, nous étudierons les théories de l'économie urbaine et de l'économie géographique, concernant les localisations des activités économiques.

I.1 La notion de distance, un élément fondamental dans la localisation

La distance est utilisée dans toute les théories de la localisation où elle constitue d''ailleurs le principal facteur de séparation spatiale, même si elle peut être considérée comme un facteur frictionnel ou de limitation. Car les échanges diminuent ou augmentent avec la distance.

De manière général, l'on conçoit que l'espace géographique est un espace bidirectionnel (deux dimensions), dans ce contexte, la « distance est avant tout un écart spatial ». Elle témoigne de la séparation spatiale entre les unités (entités situées sur un espace). Par ailleurs, il faut préciser que selon le type d'espace considéré, la distance présente plusieurs formes.

i. Typologie des distances

Il existe plusieurs types de distance,

La distance physique ou topographique : il s'agit de la distance cadastrale ou géodésique. Elle sépare généralement deux points i et j. Ici, on utilise généralement le système métrique, même si on sait qu'il existe d'autres systèmes comme les miles, les pieds, etc... On peut aussi utiliser le système décimal, qui est le plus précis. C'est ce qui justifie sa plus large diffusion dans le monde.

La distance temps : elle est encore appelée distance temporelle et signifie avant tout que la mobilité se trouve plus affectée par le temps du trajet que la distance physique. La valeur du temps augmente parallèlement avec l'objectif social. C'est que la distance temps se substitue de plus en plus à la distance physique pour deux raisons, d'une part, le temps colle au plus près les réalités des organisations économiques, d'où le proverbe anglo-saxon « time is money ». D'autre part, elle rétrécie de plus en plus grâce aux progrès technologiques. C'est pourquoi Essombé Edimo (2007) affirma que « c'est la fin de la tyrannie de la distance parce que nous avons aujourd'hui l'économie de la proximité ».

La distance cognitive et culturelle : celle-ci fait référence au fait que la perception que nous pouvons avoir la distance est largement tributaire de la pratique que nous avons de l'espace, et, aussi du degré d'habileté à lire l'espace, la distance, ou localisation (quand on aime une chose, on la voit toujours proche).

Et la distance coût : elle mesure le coût nécessaire pour parcourir une distance séparant deux lieux. C'est celle-ci fait l'objet de multiples utilisations et analyses.

ii. les sens de la distance

Le mot distance a pour racine « sta », ce qui est le lieu. Dans distance, il y'a deux « sta », deux objets-là, A et B, et un entre lieu : la distance set entre lieu. Donc en soi un vide, un non-lieu. D'une certaine façon, elle n'existe pas, sauf comme source d'agacement, comme incommodité. C'est ainsi que l'ont vue bien de penseurs. C'est donc pour les mêmes raisons que l'espace fut étymologiquement entendu comme le « pas », ou une absence à franchir. En principe la distance a une dimension, mais distance et espace sont souvent synonymes, ne serait-ce que par le biais de l'espacement (l'espace entre deux mots d'un texte est un vide et une distance, comme l'intervalle est également synonyme de distance).

Or si l'on considère la distance comme autre chose qu'un vide, c'est l'on a plusieurs raisons. Chacune s'exprimant dans un « projet » (pro-jet : ce que l'on jette devant soi). Quel projet ? Il en est de plusieurs sortes : aller d'un lieu à un autre, donc me faire transporter ; obtenir ou tenir quelque chose qui est là-bas dans un autre lieu ; ou bien prendre mes distances, mettre la distance entre les autres et moi en vue de me protéger (me servir de la distance comme obstacle), etc...

Bref, si l'on se fixe sur la distance comme sur l'espace avec les lieux qu'ils séparent et qu'ils unissent, la distance apparait alors par elle-même, et sous plusieurs aspects. En tant que défi : comment obtenir ce qui est là-bas ? ou comment aller là-bas ? en tant difficulté du temps, de coût, de quelque chose à surmonter, parfois aussi comme une protection. Au point même que, la distance peut se transformer en simple « borne » des deux lieux A et B qu'elle sépare ou unit. La distance a pourtant des effets, car les actions qu'elle déclenche, ont leurs lois. La distance est même directement en cause dans l'une des lois de base de la géographie, qui est la « loi de l'attraction » : en terme simple, plus c'est gros et plus c'est près, plus ça attire. Le « ça » le plus souvent considéré est la ville, comme lieu d'emplois ou de services. L'hypothèse est que la puissance de l'attraction (a) est proportionnelle à la masse de la ville (m) mesurée en nombre d'habitants, d'emplois, de volume commerciale ou tout autre critère similaire, et inversement proportionnelle à la distance (d), mais celui-ci jouant exponentiellement. C'est qui donne :

De nombreuses études faites par des géographes et économistes ont montré que s'était là une bonne approximation des comportements réels avec n = 2. En somme, dans l'équation d'Einstein, la distance étant en effet un principe à l'inverse de temps d'accès (donc de la vitesse c dans son équation e = m.c²). Ce qui est quelque chose de très facile à comprendre et à observer dans les pratiques quotidiennes. Ainsi, peut-on vérifier qu'entre une ville grande et une autre petite, le point de partage pour maints déplacements (d'achats, ou d'habitat-travail) sera plus près de la petite ville que de la grande. Néanmoins, cette loi de la distance joue entre certaines limites, et sa traduction dans l'espace géographique donne des résultats discontinus, selon la formule « l'attraction d'une ville ne serait jamais nulle ». Dans la pratique, elle l'est à partir d'une certaine distance. Il est en effet des distances seuils, que l'on n'accepte pas de dépasser (nombre de kilomètre représentant statistiquement une limite d'extension de l'habitat périurbain). Le fait de choisir en fonction de la distance une destination ou une autre (ville, port, site d'implantation, etc...), se traduit par des discontinuités : ce sont elles, qu'expriment les concepts de « tombées urbaines », d'aires d'attraction, de zone d'emploi ou encore de bassin d'emploi.

I.2 Les théories de la localisation des firmes

Dans cette sous partie, qui présente les différents courants théoriques ayant essayés d`appréhender la localisation des firmes ou des activités économiques selon de contexte spatial et temporel précis, nous présenterons d'abord les analyses de Ponsard qui en 1988 a résumé toutes les oeuvres majeurs antérieures à la sienne portant sur la localisation des firmes. Dans un second temps nous étudierons ainsi les théories de l'économie géographique et urbaine.

i. Les paradigmes de Ponsard

La prise en compte de l'espace dans l'économie a donné lieu à des travaux que Ponsard (1988, Op.cit.) classa en quatre paradigmes. Le premier, renvoie à l'oeuvre de Von Thünen (1826, Op.cit.) considéré comme le « père des théories de la localisation ». Il explique les localisations optimales des activités agricoles. Le deuxième paradigme, est issu de l'oeuvre d'A. Weber (1909, Op.cit.), qui élabore une théorie de la localisation industrielle avec la détermination du coût minimum de transport. Le troisième concerne Hotelling (1929, Op.cit.) qui étudie la relation entre la formation des prix d'un bien homogène, la taille du marché et la localisation de deux vendeurs de ce bien. Enfin, le dernier paradigme est issu des travaux de Christaller (1933, Op.cit.) et Lösch (1940, Op.cit.) sur la théorie des lieux centraux. Ainsi présenté, se paradigme se décompose de la manière suivante :

i.1 Von Thünen et la localisation des activités agricoles

Von Thûnen (1926 cité par Ponsard, 1988) est appelé le « père des théories de la localisation ». Il se donna comme objectif d'expliquer les localisations optimales des activités agricoles. La localisation optimale est telle qu'en tout point de l'espace, la rente foncière est maximisée. Ainsi, le modèle de Von Thünen repose sur plusieurs hypothèses (Ponsard, 1988, Op.cit.).

H1. Le sol est de qualité homogène (la fertilité du sol est constante) ;

H2. La production est à rendement d'échelle et factoriel constant, impliquant donc que la production par unité de surface (x) soit fixe, et que le coût par unité de surface (c) soit fixe également et indépendant de la localisation ;

H3. Le prix du produit (p) est fixé par le marché au leu centrale, indépendamment du lieu de production ;

H4. Le coût de transport est proportionnel à la distance parcourue et à la quantité de produit transportée. Le taux de transport par unité de distance et par unité de produit est (ò). Seul le coût de transport du produit est pris en compte, le cout de transport des produits utilisés pour la fabrication n'est pas pris en compte ;

H5. Le sol est attribué à l'utilisateur qui est capable de payer la plus forte rente.

Pour un produit donné, la fonction de rente offerte est une fonction linéaire et décroissante, elle s'écrit donc :

äs est la distance du lieu s au centre du marché. Dans la suit Ponsard omet l'indice s, la fonction de rente offert s'écrit donc :

Ce modèle peut être prolongé à plusieurs produits, en un lieu donné, le sol est attribué à l'utilisateur qui est capable de payer la plus forte rente. Pour chaque produit cultivé i, la courbe de rente offerte est linéaire et décroissante avec la distance ä :

L'équilibre, pour un prix donné de chaque produit, est obtenu par la confrontation des fonctions de rente et abouti à des localisations en couronnes concentriques appelées cercles de Thünen. Pour trois produits, le graphique suivant permet de visualiser le principe de cet équilibre.

Prolongement : le modèle de Von Thünen est très utilisé, non seulement par les économistes agronomes, mais aussi par les spécialistes de l'économie urbaine. Le moddèle de Thünen sera utilisé pour expliquer la localisation intra-urbaine etanalyser les zones suburbaines de transitionde l'usage urbaine du sol vers son exploitation agricole (Ponsard, 1988, Op.cit.).

i.2. A. Weber et la localisation industrielle

A. Weber (1909, Op.cit.) élabore une théorie de la localisation industrielle. Pour lui, la meilleur localisation ou localisation optimal correspond à celle qui minimise les coûts de production. Sa théorie est fondée sur trois postulat de base (Merenne-Schoumeker, 1991).

Postulat 1 : un grand nombre de matières ont ont une localisation spécifique, on ne peut pas les trouver partout (sauf l'eau et l'air considérés comme des matériaux « ubiquistes » que l'on trouve partout ;

Postulat 2 : les marchés des produit fini sont localisés en certains point et la concurrence est parfaite ;

Postulat 3 : les bassins de main-d'oeuvre sont localisés et peuvent offrir un nombre illimité de travailleurs à un certain taux de salaire. L'espace est totalement uniforme culturellement, politiquement et spatialement.

De plus, dans le modèle de Weber, trois facteurs inflencent la localisation des industries : deux facteurs régionaux (les coûts de transport et les coûts de main-d'oeure) et un facteur local (les forces d'agglomération). Les coûts de transport sont le facteur le plus important.

Dans le triangle de Weber, deux sommets représentent les points d'offre de deux matières premières et un point la demande de produit fini, la main d'oeuvre étant disponoble partout. Le point du coût minimum de transport est déterminé à l'intérieur ou à l'un des sommets du triangle, les distances étant pondérées par le poids des biens transportés (Ponsard, 1988, Op.cit).

Prolongement : au cours du temps ce modèle du point minimun a perdu l'aspect mécanique que lui avait donné Weber. Il a été généralisé :par la prise en considération de diverses fonctions de production, l'examen des relation entre le point de coût minimun et celui de profil maximun, la considération de polygones à plus de trois sommets, l'adjonction de contraintes (notamment pour traiter de la localisation optimale des services publics), etc...

Néanmoins, l'inspiration wébérienne demeure présente dans toutes les formulations de la théorie de la localisation optimale des unités de production et dans les modèles de la recherche opérationnelle auxquels elle sert de fondement (Ponsard, 1988, Op.cit.).

i.3. Hotelling

Hotelling( 1929 cité par Ponsard, 1988, Op.cit.) cherche la relation entre la formation des prix d'un bien homogène, la dimension du marché et la localisation de deux vendeurs de ce bien.

Le marché est présenté par un segment de droit. Les acheteurs y sont distribués uniformement. Sous certaines conditions, dont la principale l'inélasticité parfaite de la demande, Hotelling démontre que les localisations optimales des duopoleurs se situent toutes deux au centre du marché. Ce résultat est appelé « loi de Hotelling » (Ponsard,1988, Op.cit et Fujita & Thise, 1997).

Prolongement : ce résultat donnera lieu à de vaste commentaires et à de nombreux travaux dont l'objet sera d'étudier les conséquences de la prise en compte d'hypothèses différeentes de celle de Hotelling et dont le résultat sera de vérifier ou d'invalider la loi de concentration au centre.

Limites : l'hypothèse d'élasticité même limitée de la demande et l'introduction de plus de deux vendeurs remettent en question cette loi. Néanmoins, elle reste au coeur de nombreux débats dans le domaine de la concurrence spatiale. De plus, Hoteling a établi que la concentration des localisations pouvait être, sous certaines conditions, une situation d'équilibre. Mais, un problème d'optimalité de telles localisation se pose, piusque les acheteurs les plus éloignés du centre sont pénalisés par rapport aux autres, toutes choses égales par ailleurs (Ponsard, 1988, Op.cit.).

i.4. La théorie des lieux centrux de Christaller et de Lösch

La théorie de lieux centraux, produite dan les travaux de Christaller (1933, Op.cit.) et de Lösch (194, Op.cit), a pour objet la construction d'un paysage économique.

Löch va construire sa théorie à partir des critiques formulés sur le modèle de Weber (1909, Op.cit). En effet, Weber considère une demande constante et ne prend pas en compte ses variations. Lösch va chercher non pas le point de moindre coût mais le point de profit maximun. Dans son analyse, il intègre l'interdépendance des firmes. Son objectif n'est pas d'expliquer la localisation d'une activité économique, mais de montrer comment se met en place un système de localisation des activités économiques (Merenne-Schoumaker, 1991).

Lösch a montré que même si le monde était une boule lisse, les localisations des activités économiques ne seaient pas dispersées uniformément. Les avantages économiques de la spécialisation et de la production de masse conduisent à des concentration locales, mais qui sont limitées par la recherche des économistes sur les frais de transport, lesquelles poussent à une certaine dispersion.

Par une procédure complexe, Lösch construit d'abord des rseaux de surfaces de marché « hexagonales » pour chaque bien. Leur combinaison en système de réseau le conduit ensuite à élaborer une théorie des régions économiques. Enfin, ces sytèmes régionaux sont eux-mêmes reliés en réseau de sytèmes (ou réseaux de régions). Ainsi, il construit une hiérarchie des lieux centraux, c'est-à-dire des agglomérations dont les tailles , les espacements et les zones d'influences sont codéterminés (Ponsard, 1988, op.cit.).

Prolongement : cette architecture pose des problèmes mathématiques délicats et soulève de nombreuses questions d'ordre économique. Des discutions sur la forme optimale des surfaces de marché, l'effet de l'entrée de nouveaux concurrents, les distorions du modèle initial dues à la non-uniformité de l'environnement, les conditions de la concurrence spatiale, la forme de courbes de demande dans l'espace, la politique des prix des firmes, etc... La littérature suscitée par la théorie des lieux centraux est non seulement immense, mais encore diversifiée (Ponsard, 1988, op.cit.).

Outre ces quatre paradigmes Ponsard distingue quatre champs de recherche : les modèles d'interaction spatiale, la théorie de l'équilibre général spatial de l'économie, la théorie de l'économie spatiale publique et l'analyse des espaces économiques flous.

Tout d'abord, pour ce qui est des modèles d'interaction spatiale, elles se sont développés depuis les années 50, ce sont des modèles anciens, développé par des travaux démographes et économistes dans la deuxième moitié du XIXème siècle et début du XXème siècle. Ces modèles s'inspirent de la loi de gravitation universelle de Newton (1680). Les auteurs ont cherché à appliquer la loi de Newton dans laquelle deux corps s'attirent l'un à l'autre avec une force qui est proportionnelle au produit de leur masse et inversement proportinnelle au carré de la distance qui les sépare à la démographie et à l'économie.

Ensuite, la théorie de l'équilibre général spatial de l'économie dont l'objetif est d'analyser les conditions d'existance d'un équilibre de toute les activités économiques considérées dans leur interdépendance, et d'étudier les propriétés d'unicité, de stabilité et d'optimalité d'un tel équilibre.

La théorie de l'économie spatiale publique, ici la non-neutralité économique de l'espace entraine que les préceptes de l'économie classique ne sont plus valides. Par exemple : la considération de l'espace remet en cause le contenu habituel du concept du bien collectif pûr, puisque la disponibilité d'un tel bien pour les usagers peut dépendre de leur proximité par rapport aux points d'offre et être donc inégale selon leur résidence.

Enfin, l'analyse des espaces économiques flous et des comportements spatiaux imprécis, un espace économique précis (à l'inverse des espaces flous) signifie que cet espace a ou n'a pas certainses caractéristiques constitutives et les agents économiques qui y vivent préfèrent ou ne préfèrent pas une action possible à une autre. Cepndant le monde réel est souvant imprécis, les espaces économiques (comme les régions économiques, les aires d'influence, des surfaces de marché, etc...) possèdent plus ou moins des caractéristiques données. Ils ne sont pas souvent délimités par des frontières nettes, ils se recouvrent partiellement et il est difficile de les diviser. De la même manière le comportement des individus n'est pas toujours clair. Le modèle de Von Thûnen va ainsi être à l'origine de nombreux modèles, les plus connus étant les modèles d'économie urbaine.

ii. Les modèles d'économie urbaine et d'économie géographique

ii.1. Les modèles d'économies urbaine

L' économie urbaine a réellement débuté avec les travaux des auteurs tels qu'Alonso (1964) etPonsard (1988). Ces modèles trouvent leurs origines dans les travaux de Von Thünen sur l'occupation du sol. Il constituent la base de la Nouvelle Economie Urbaine (NEU), ces modèles sont également connus comme modèles standards de l'économie urbaine.

Alonso fut le seul à tenter à l'époque une approche générale d'affectation du sol, via une transposition du système de Von Thünen à la localisation et à celle des firmes urbaines. Toutefois, le modèle d'Alonso n'aboutit qu'à une jjuxtaposition de modèles partiels, le plus connu d'entre eux est celui de l'équilibre spatial du consommateur ou modèle de localisation résidentielle (Ponsard,1899, op.cit ; Huriot, 1994).

Alonso introduit explicitement dans son modèle, la distance au centre (CBD ou Central Business District) de l'agglomération, dans la définiton des choix de localisation. De plus , il fait l'hypothèse que tous les emplois sont au centre. Plus la localisation est proche du centre, plus le prix du foncier est élevé, mais les déplacements seront minimisés (Aguilera-Belanger & Al, 1999).

Dans le modèle d'Alonso, les entreprises cherchent à maximiser leur profit et les ménages leur satisfaction sous contrainte budgétaire. Plus on s'éloigne du centre-ville, et plus les coût de transport sont élevés et le prix du terrain faible. Ménages et entreprises recherchent le meilleur compromis entre ces deux dépenses.

Les modifications dans les infrastructures de transport peuvent avoir un impact sur le coût de transport, une meilleure accessibilité peut se traduire par une diminution du coût de transport.

Comme nous l'avons indiqué, le modèle théorique d'Alonso a été appliqué et validé en particulier sur les localisations de l'habitat résidentiel. Mais pour les localisations des activités, il se confronte à un certain nombre de difficulté, liées à la détermination du prix. Aguiléra-Belanger (2001) souligne ainsi que le prix de la localisation n'est qu'un élément d'un coût global de localisation. Une limite du modèle d'Alonso vient de l'hypthèse de la localisation des emplois au centre. De manière plus récente, l'économie géographique a tenté de relâcher certaines hypothèses du modèle standard de l'économie urbaine, jugées trop fortes et restrictives.

ii.2. Les modèles d'économie géographique

L'économie géographique a pour objectif d'apporter une réponse à la quetion suivante : qui (ou quoi) se localise où ? « qui » (ou « quoi ») fait référence aux agents économiques (ou équipements) tels que les entreprises ou ménages (ou les infrastructures publiques). « Où » fait référence à des zones géographiques variées allant de la ville au marché regroupant plusieurs pays, en passant par les Collectivités Territoriales Décentralisés (CTD) et les Régions. L'objectif est d'expliquer pourquoi certaines activités économiques choisissent de se localiser dans des endroits particuliers, et également l'impact que ces multiples décisions ont sur l'organiation territoriale de l'économie (Fujita &Thisse, 1997).

Plusieurs modèles ont été développés pour répondre à différentes questions (« pourquoi existe-t-il des forces poussant à l'aggloméretion ou à la dispersion des activités économiques ? pourquoi observe-t-on des regroupements constitués d'agents différents ? ») (Fujita & Thisse, 1997, op.cit.) et aux limites des modèles d'économies standard urbaine (notamment les hypothèses de rendement d'échelle non croissant, les externalités et la concurrence spatiale). Il faut cependant remarquer, que les approfondissement de ceux-ci ont donnés naissance à plusieurs autres approches donc les plus important sont, la théorie d'agglomération et celle d'externalité.

Le modèle des économies d'aggllomération : Toutes les configuretions spatiales d'activités économiques peuvent être vues comme le résultat d'un processus impliquant deux types de forces opposées, les forces d'agglomération (ou forces entripètes) et les forces de dispersion dans le système productif. La concentration géographique des activités qui apparaissent dans le système productif. La concentration géographique des activités économiques en certains lieux donne naissance à un effet boule de neige cité dans Fujita & Thisse (1997, op.cit.).

De plus en plus de producteurs veulent se localiser au même endroit en raison des facteurs multiples qui permettent une spécialisation de plus poussée du processus de production. De même, l'installation de nouvelles entreprises incite de nouveaux travaileurs à émigrer, car ils espèrent trouver un emploi leur convenant mieux avec un salaire plus élevé. Plus généralement, ces externalités dites marshallienne ((Marshall, 1890 ) cité dans Fujita & Thisse, 1997,op.cit) trouve leur origine dans la production de masse (elles sont donc similaires aux économies d'échelle), la formation de la main-d'oeuvre hautement qualifiée provenant de l'accumulation du capital humain et de la communication directe, une plus grande disponibilité d'inputs spécialisés et l'existance d'infrastructures modernes.

Hoover (1936) en se fondant sur les travaux de Weber a proposé une classification des économies d'agglomération devenue standard en théorie de la localisation (Fujita & Thisse, 2003). Ainsi, il distingue les économies d'echelle existant ( à l'intérieur de l'entreprise, et dépendent du volume de production de celle-ci), les économies de localisation (qui sont associées aux entreprises appartenant au même secteur et implantées au même endroit. Elles dépendent de la taille de l'output de l'industrie en ce lieu), les économies d'urbanisation (qui sont associées à la proximité de tous les producteurs installéss en un même lieu. Elles dépendent du niveau général d'activité en ce lieu.

Le modèle de shopping : ce modèle est le lieu de localisation dans lequel ce sont les consommateurs qui supportent les coûts de transport en se déplaçant vers l'entreprise productrice du bien u'ils veulent acquerir. Depuis Hotteling (1929, op.cit.) l'on admet que la concurrence par la clientel est une force centripède (tant vers le centre) qui pousse les venduers à se concentrer. Celui-ci à d'ailleur été à l'origine de nombreuses controverses sur l'inefficacité de la libre circulation des facteurs et ls biens, et donc de la concurrence parceque ce principe induit l'idée selon laquelle les consommateurs sont confrontés à des producteurs identiques du point de vue de leur localisation. Rappelons alors que d'après le principe de la différenciation minimale, deux entreprises qui cherchent à maximiser leur clientelle choisirons de se localiser au centre du marché, et minimiser ainsi leur différenciation spatiale et ce quelque soit la forme de coût de transport lorsque les prix sont fixés.

Les modèles de livraison : contrairement au modèle dit de shopping, ici ce sont les entreprises qui assurent les coûts de transport qui du fait deviennent une variable de leur processus de production. Les modèles de livraison trouvent donc leur origine des analyses de la discrimination spatiale des prix dans un contexte oligopolistique.

Les modèles avec externalités :le concept d'externalité à longtemps été utilisé pour décrire des situations très différentes. Les externalités peuvent être classées en deux catégories : les « externalités technologiques » et les «  externalités pécuniaires ». Les premières (technologiques) traitent des effets d'interaction qui se produisent en dehors des marchés et affectent directememnt les utilités des consommateurs ou les fonctions de production des entreprises. Les secondes (pécuniaires) renvoient aux bénéfices des interactions économiques qui se concrétisent au travers des mécanismes habituels de marché (c'est-à-dire, au travers de prix). Par conséquent , chaque type d'externalité est susceptible de conduire à l'agglomération des activités économiques. Une agglomération économique est créée aussi bien au travers d'externalités technologiques que pécuniaires, par ailleurs souvent imbriquées.

Il faut remarquer que dans le modèle avec externalité, seul les externalités technologiques sont prises en compte. Dans ce cadre, les externalité visent à décrire les équilibres spatiaux résultant des interactions hors marché entre les entreprises et/ou les ménages. Les externalités peuvent prendrent les deux formes suivantes : les externalités de communication et les externalités spatiales. Les externalités de communication décrivent explicitement les relations de communication entre les agents, alors que les externalités spatiales utilisent le concept d'accessibilité pour appréhender de manière indirecte les effets générés par la distance et qui ne sont pas captés par les prix.

Le modèle proposé par Fujita, Imai, et Ogawa (Fujita & Thisse, 1997, op.cit) permet d'illustrer le mécanisme basique de l'agglomératio impliquant à la fois des producteurs et des consommateurs. La force d'agglomération réside dans l'existance de communications entre entreprises autorisant l'échange d'information. Une caractéristique importante de celle-ci est qu'elle s'apparente à un bien public : l'utilisation d'une partie de l'information par une entreprise ne réduit pas le contenu de cette information pour le autres. Dès lors, l'échange d'information à travers un processus de communication entre producteurs génère des externalités positives pour chaque entreprise. Si chacune des entreprises disposent d'informations différentes, le bénéfice de la communication augmente généralement avec le nombre de participants. De plus, puisque les communications mettent en jeu des coûts croissant avec la distance, les bénéfices retirés seront d'autant plus élevés que les entreprises sont proches. Toutes choses égales par ailleurs, les producteurs tendent à se regrouper pour faciliter la transmission de l'information, mais le regroupement des entreprises dans une même région entraîne des externalités négatives, c'est le cas avec la longueur du trajet moyen d'un salarié vers son entreprise qui augmente, ce qui conduit à son tour à une hausse des salaires et des rentes foncières. De telles augmentations tendent à décourager l'implantation d'autres producteurs dans la région considérée. En conséquence, la distribution d'équilibre des ménages et des entreprises est le résultat de ces deux forces opposées.

Nous allons voir dans dans la deuxième sous-partie, d'une part les facteur issuent de la théorie, qui contribuent à la localisation des activités industrielles, puis nous distingueront les les stratégies qu'adoptent ces industries pour le choix de leur lieu de localisation.

SECTION II : FACTEURS ET STRATEGIES DE LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES

Un facteur de localisation peut-être défini commet une variable qui agit habituellemnt sur les décisions et les stratégies d'implantation d'un type d'activité urbaine. Ces décisions sont éssentiellement celles des utilisateurs d'espaces, les plus déterminantes, mais aussi celle d'autres intervenants (promoteurs, financiers, pouvoirs publics etc...).

II.1 Facteurs de localisation des activités industrielles

De manière générale, un facteur de localisatin est un élément pris en compte lors du choix de l'implantation. Il peut intervenir divers moments du processus de décision : sélection des alternatives, comparaison des alternatives ou choix final et comprendre les aspects quantitatifs (ex : coût du bâtiment) et des aspects qualitatifs (ex : qualité de l'environnement immédiat).

Le choix d'implantation des activités économiques est le résultat d'un compromis et d'option parmi un nombre plus ou moins grand de facteurs dont le poids et la diversité varient d'une situation à l'autre. Car, « on choisit ce qui convient le mieux à partir de ce que l'on veut et en fonction de ce qui est disponible » (Merenne-Schoumaker, 2003).

II.1.1. Les déterminants économiques des choix de localisation des entreprises industrielles

Pour Fontagne et Mayer, (2005), une firme localise ses unités de production là où elle espère qu'elles seront les plus profitables. Les profits escomptés lors de la localisation des activités productives sont expliqués par trois ensembles de déterminants économiques.

Un premier ensemble de déterminants concerne les variables influençant les coûts de production. Le coût du travail est bien entendu central ici, mais beaucoup d'autres éléments entrent dans la formation des coûts de production ; de plus les politiques publiques (fiscalité, subventions...), régionales en particulier, peuvent intervenir sur ces coûts. Les autres déterminants interviennent de façon plus complexe.

Le deuxième est la taille de la demande à laquelle la filiale peut accéder selon sa localisation. Notons que le niveau et la structure des coûts de transaction sont ici totalement centraux. Dans une économie parfaitement intégrée, les coûts de transaction sont nuls et la localisation d'une entreprise n'a pas d'effet sur la demande qui lui est adressée : la distance, les frontières, et plus généralement l'espace dans lequel opère la firme, n'ont aucun impact sur ses échanges marchands. À l'opposé, si les coûts de transaction sont très élevés, la firme doit choisir entre des « îlots » de demande quasi autarciques ; dès lors, seule la demande locale intervient dans le choix de localisation. Naturellement, la réalité se situe entre ces deux extrêmes, et le choix entre plusieurs localisations prend en compte le potentiel de marché offert par chacune.

Cette notion a été analysée par les géographes (C. Harris, 1954), redécouverte et formalisée par les spécialistes d'économie géographique (G. Hanson, 2005 ; M. Fujita et al., 1999). Dans le modèle D'Harris, le potentiel de marché tient compte de la distance géographique: pour une localisation donnée, il est égal à la somme des revenus des différentes régions pondérés par l'inverse de leur distance à cette localisation. Cette définition est toutefois insuffisante sur deux points : elle ne tient pas compte des autres barrières aux échanges (droits de douane, différences de langues, déficit d'information sur les marchés étrangers, etc.) ; elle ne tient pas compte non plus du fait que l'impact de la distance varie selon les industries. Pour mesurer le potentiel de marché, les travaux empiriques retiennent donc des estimations plus élaborées des barrières aux échanges et utilisent des données de branches.

Ce raisonnement nous amène au troisième grand déterminant de la localisation : l'intensité de la concurrence. Ici encore, les coûts de transaction sont importants. En leur absence, chaque firme fait face partout à la même concurrence, le nombre et la localisation des concurrents n'interviennent pas dans ses choix de localisation. À l'inverse, en présence de coûts de transaction, la distance protège de la concurrence et chaque firme cherche à éviter les régions dans lesquelles sont déjà présents de nombreux concurrents. Cette tendance à éviter la proximité des concurrents a été identifiée depuis longtemps par les théories de la localisation (M. Fujita et J.F. Thisse, 2002). Cependant, les firmes peuvent aussi rechercher les localisations où sont présentes d'autres firmes. L'un des résultats les plus robustes des travaux sur les choix de localisation est en effet que les firmes s'agglomèrent dans certaines localisations, bien au-delà de ce que laisseraient attendre la taille du marché et les coûts de production.

On peut encore faire une distinction de ces déterminants en fonction du type de localisation. C'est ainsi qu'on peut faire une différence entrela « localisation ultra-urbaine » et la « localisation surplu-urbaine ».

Dans la « loclisation inter-urbaine », les facteurs influent sur les décisions de localisation des entreprises en général, lorsqu'il s'agit du choix d'une ville, touchent l'attrait de cette ville pour les affaire en cause. Ces facteurs sont nécessairement différents (ou tout au moins pondérés différemment) pour l'implantation d'une usine ou pour l'établissement d'un siège social ou d'un bureau divisionnaire.

Concernant la « localisation intra-urbain », il faut d'abord distinguer les facteurs du coté de l'offre de ceux du côté de la demande. Les facteurs du côté de la demande sont les plus importants et les plus étudiés,car c'est l'utilisateur d'espace qui dicte son choix de localisation en fonction de ses exigences et de ses contraintes. Les facteurs du côté de l'offre ont trait à l'espace lui-même et aux conditions de localisation(les caractéristiques de l'infrastructure et ses contraintes, aux voisinages avec ses aménités ainsi qu'aux usages avoisinantes etc...). Il faut préciser que ces facteurs du côté de l'ofrre ont un impacte non négligeable, car ils conditionnent l'adaptation de la localisation.

Si les principaux facteurs de localisation sont de nature externess, notemment ceux liés à l'espace (accéssibilité, bassin d'employés potentiel, etc...), il y'a aussi des facteurs interne à certaines entreprises ou à certaines industries (types d'industrie, forme et organisation, dispersion géographique, lieu de résidence des dirigeants, exigences en stationnement etc...). Ces dernières ayant peut d'impacte dans la localisation intr-urbain. Ce pendant, les facteurs externes sont aussi les plus étudiés parce-que les planificateurs et les autres acteurs urbains sont surtout intéressés aux variables qui peuvent être influencés par leur intervention, Ceci dans le but d'orienter en leur faveur (sur leur territoire ) les stratégies et même les décisions de localisation des entreprises. C'est ainsi qu'on se focalisera particulièrement sur le cas des entreprises industrielles.

II.1.2. Les facteurs organisationnels et territoriaux oriantant les choix de localisation des industries

D'après Merenne-Schoumaker (1991, op.cit.), la localisation des activités économiques est influencée par les caractéristiques des établissement (entreprises, firmes) et par lescaractéristiques des territoires.

Figure 2 : fonctionnement du marché de localisation des activités économiques

Source : http : localisation des firmes/Les FMN_comprendre leurs stratégies de localisation internationale_.htm

Figure 3 : Les déterminants de la localisation

i. Les facteurs caractérisant les entreprises

Le choix de localisation varie en fonction des caractéristiques propres des entreprises et des établissements. Mais chaque cas diffère des autres et il n'est pas possible de tout envisager. Merenne-Schoumaker (1991) identifie 5 caractéristiques ; (1) l'influence de la branche d'activité et de l'établissement et du cycle de vie du produit, l'influence d'autres traits de l'établissement : (2) la taille, (3) la fonction et (4) la nature de l'opération de localisation dont il résulte ; (5) le niveau de présence géographique des entreprises (firmes multinationales, firmes étrangères des pas limitrophes, firmes nationales à plusieurs sièges et les firmes locales).

i.1. La branche d'activité de l'entreprise et le cycle de vie du produit

Il faut dire ici que la localisation des différents types d'activités répond à des critères spécifiques. Il est difficile d'établir des généralités (de faire des synthèses) sur la localisation des secteurs, à l'exception de quelques secteurs particuliers comme la sidérurgie. Les industries des biens de consommations se comportent plutôt comme les entreprises du secteur des services et commerces. Les facteurs de localisation sont influencés par les besoins des entreprises liés au cycle de vie du produit. Car les grandes agglomérations des pays développés regroupent des caractéristiques favorables au lancement de nouveaux produits. Alors que les espaces périphériques et plus particulièrement le Tiers Monde, sont plus adaptés à la fabrication de produits à maturité.

i.2. La taille de l'entreprise

La taille de l'établissement a un impact sur les exigences en main-d'oeuvre et en surface. En effet, plus la taille augmente et plus la quantité de sites d'implantation qui peut convenir diminue. Car, d'une part, les vastes terrains bien situés sont relativement rares et, d'autre part, le nombre de travailleurs disponibles et les moyens de communication doivent être suffisent dans la zone d'influence du site. Si le site est bien desservi et les modes de transport sont rapides et peu couteux, la zone d'influence augmente.

i.3. La fonction de l'entreprise

Il existe des différences entre la localisation des activités du tertiaire industriel et des activités de production. Les activités du tertiaire industriel cherchent à se localiser à proximité des grands centres urbains et s'opposent souvent à l'exurbanisation. Les fonctions du tertiaire ont plus besoin d'un environnement urbain de qualité. A l'opposé, les activités de production, notamment celles qui exigent peu de personnel qualifié, se déplacent plus facilement et choisissent plus fréquemment les petites villes ou les espaces ruraux. La disponibilité, la réputation et le faible coût de la main d'oeuvre sont plus attirants.

i.4. La nature de l'opération de localisation

La nature de l'opération de localisation, c'est-à-dire le type de situation qui conduit à la décision d'une nouvelle implantation. Trois situations peuvent être envisagées : la création d'un établissement, l'extension d'une entreprise existante et le transfert d'une unité fonctionnant déjà. Il existe des situations intermédiaires, par exemple, le transfert peut concerner l'ensemble de l'entreprise, seulement la production ou une activité bien déterminée. Dans le cas d'une extension, les entreprises peuvent chercher à minimiser la distance entre l'ancien et le nouvel établissement, pour permettre l'arrivage des matières premières, l'écoulement des produits et les contacts entre les divisions. Dans le cas d'un transfert, différents facteurs peuvent expliquer la limitation de la distance comme, la localisation de la clientèle, le lieu de résidence de la main-d'oeuvre ou le cadre de vie.

i.5. Le niveau de présence géographique des entreprises

Merenne-Schoumaker (1991, op.cit) distingue quatre niveaux de présence géographique, auxquels correspondent des comportements nettement différents. Les localisations des firmes sont différentes selon qu'elles soient des firmes multinationales, des firmes étrangères des pays limitrophes, des firmes nationales à plusieurs sièges ou des firmes locales.

Pour les firmes multinationales, la création d'une nouvelle unité se réalise à partir d'une technique déjà plus ou moins éprouvée et d'une certaine expérience. La nouvelle implantation fait partie d'un réseau complexe au sein de la firme. La société traite avant tout avec les autorités nationales et est peu sensibles aux traditions régionales.

Les firmes étrangères des pays limitrophes, possèdent fréquemment un nombre restreint d'établissements. Comme elles rencontrent souvent des difficultés dans leur propre pays pour s'étendre, elles cherchent à se localiser non loin des frontières afin de limiter les déplacements entre leur nouvel établissement et la maison-mère. Cette nouvelle localisation doit leur permettre de résoudre des problèmes : main-d'oeuvre, terrain, financement, réglementation, etc.

Les sociétés nationales disposent de plusieurs établissements répartis sur le territoire. Le nombre, la localisation et la nature de leurs activités influencent la décision. Généralement, la nouvelle unité s'inscrit dans un programme d'ensemble où le facteur marché joue un rôle essentiel. Toutefois, certains transferts ou extensions peuvent avoir pour premier mobile la résolution d'un problème spécifique, notamment celui du recrutement de la main-d'oeuvre.

Enfin, les sociétés régionales ou locales sont souvent des entreprises familiales disposant d'un seul établissement. La création d'une nouvelle unité (ou le transfert de la seule existante) constitue alors une véritable aventure. Ces firmes connaissent bien leur milieu et elles sont très sensibles aux aspects locaux. Elles entrent presque toujours en contact avec les autorités locales ou régionales qui peuvent ainsi avoir une influence importante

ii. Les facteurs caractérisant les territoires

Merenne-Schoumaker dans « La localisation des industries » (1991, op.cit) différencie deux niveaux d'analyse territoriale : d'une part, le niveau des grands espaces économiques et des pays, et, d'autre part, le niveau des régions, des localités et des terrains. Pour cette analyse c'est le niveau des régions, des localités et des terrains qui nous intéresse. En effet notre analyse est réalisée sur le découpage le plus fin du territoire qu'est la Collectivité territoriale Décentralisée (CTD).

Au niveau des régions, des localités et des CTD, nous pouvons identifier trois grands groupes de facteurs : le cadre général, les facteurs de production et l'environnement économique, humain et politique.

ii.1. Le cadre général

La situation géographique : c'est une notion relative, car elle désigne la position par rapport à d'autres lieux ou d'autres phénomènes localisés (marché, voies de communication, etc.). Ce facteur a un impact plus important au niveau régional ou local qu'au niveau national ou international. Car à cette échelle les éléments de polarisation des activités, des trafics, des populations et des différences qualitatives dans les répartitions ont plus d'importances (par exemple le rôle des ports maritimes ou des villes sont loin d'être identiques). De plus, toutes les situations ne sont pas équivalentes, notamment en ce qui concerne les infrastructures et superstructures disponibles (certain dirigeants d'entreprises peuvent refuser de s'installer à certains endroits malgré les avantages financier que leur offraient des responsables publics) (Merenne-Schoumaker, 1991, op.cip).

Le marché : Ce facteur joue un rôle moins important à l'échelle régionale et locale (Merenne-Scoumaker, 1991). Toutefois, certaines activités restent très liées à l'air de circulation de leurs produits : lors de coût de transport élevés (industries des besoins), quand le produit perd rapidement de sa valeur (presse quotidienne).

ii.2. Les facteurs de production

Les transports et l'accessibilité : un des facteurs le plus important pour les entreprises de l'industrie est le transport : proximité aux axes structurants, les avantages logistiques et l'accessibilité (facteur le plus important dans l'enquête réalisée par Aguiléra-Belanger & al. (1999) cf. Annexe 1). Les coûts de transport varient selon les types d'activités. Pour l'industrie, la localisation des usines est dépendante des coûts du transport, si la part des coûts directs de transport dans le prix de revient des produits dépasse 5% (Merenne-Schoumaker, 1991). C'est pour cela qu'un grand nombre d'entreprises industrielles ont pour objectif de minimiser les coûts liés aux transports. Les entreprises sont de plus en plus exigeantes aux niveaux des infrastructures et de l'organisation des déplacements de leurs marchandises et du personnel. Les firmes désirent être bien desservies, pour cela, elles doivent choisir entre plusieurs modes de transport (Merenne-Scoumaker, 1991). Mais les industries privilégient de plus en plus, la route et l'autoroute comme mode de transport, car les infrastructures autoroutières sont très accessibles. A l'opposé, l'utilisation du rail et des voies d'eau intérieure ont baissé.

Les nouvelles zones d'activités ont une localisation proche des autoroutes, ports et aéroports. Mais cette proximité n'implique pas nécessairement leur utilisation (ces zones offrent des avantages en matières de terrains comme des vastes surfaces à des prix intéressants, l'écart avec la population et peu de problèmes de voisinages). Les décisions de localisation, sont aussi influencées par les services de télécommunications. Car, si le pourcentage de couverture du réseaux n'est pas bonne, les industries s'implantent moins que dans les zones où les réseaux sont abondent et de qualité.

Grâce à l'accessibilité, les entreprises disposent rapidement de tous les facteurs de production et des biens intermédiaires dont elles ont besoin, en diminuant les coûts et le temps de transport. Elle permet aussi de recueillir un maximum d'informations stratégiques avec un avantage temporel sur leurs concurrents.

Les matières premières, l'eau et l'énergie : la localisation des matières premières et des disponibilités en énergie s'est restreint ces dernières années en raison de mutation technique et technologique (Mutation au sein des fabrications, par exemple la diminution des quantités de matières premières et le développement du recyclage ; Augmentation du nombre de matière intervenant au sein même des fabrications (chaque matière n'intervenant parfois qu'en quantité restreinte et se trouvant fréquemment à un endroit différent des autres)).

Les modifications intervenues dans le domaine des transports entraînent une diminution de l'importance relative des coûts et l'augmentation des possibilités. Mais cela peut évoluer avec l'augmentation du prix du pétrole. Avec la croissance des besoins et la raréfaction des réserves, le rôle de l'eau a pris plus d'importance. C'est pour cela, que les grands consommateurs d'eau s'implantent en bordure (pour le refroidissement, les centrales électriques, la sidérurgie et le montage automobile). Le problème de l'eau est également qualitatif, car elle doit être d'une certaine qualité notamment dans le secteur alimentaire.

Les disponibilités en terrains et bâtiment : les entreprises ont des exigences croissantes en espace, elles portent autant sur les quantités et la qualité. La recherche de terrains équipés au prix peu élevé et situé dans un environnement de qualité. Les bâtiments disponibles sont un facteur de localisation, si le bâtiment est récent ou en bon état il est facilement réutilisable. La multiplication des parcs industriels et le développement de l'immobilier industriel modifient la procédure de choix d'une localisation. C'est ainsi que les zones d'activités ont un impact sur l'organisation des territoires. Ces zones d'activités sont définies comme « un ensemble de terrains acquis et regroupés par un maître d'ouvrage, généralement public, parfois privé, et préalablement équipés pour faciliter l'installation, le fonctionnement et le développement d'établissements à caractère économique ». Elles constituent donc un enjeu majeur pour les entreprises par les espaces, les équipements et les services qu'elles offrent pour leur implantation et leur développement.

Les aspects qualitatif et quantitatif de la main-d'oeuvre : la main-d'oeuvre est le principal facteur de localisation pour la plupart des industries, cela provient de deux faits : d'une part la diminution des contraintes classiques de production pour un grand nombre d'entreprises et l'accroissement du poste main-d'oeuvre et d'autre part une intervention de plus en plus marquée des pouvoirs publics. D'après Merenne-Schoumaker(1991, op.cit), la main-d'oeuvre a quatre aspects : la disponibilité, la qualification, la réputation et le coût. La disponibilité joue un rôle au niveau des grandes entreprises (difficultés de recrutement restreintes). La disponibilité de la main-d'oeuvre à également un aspect qualitatif en termes d'âge et de sexe (par exemple certaines entreprises cherchent à recruter du personnel jeune). Du point de vue de la qualification, les entreprises ont des exigences au niveau de la formation requise, certaines entreprises rejettent les zones rurales ou au contraire elles recherchent des zones où la qualification de la population est moins poussée. La réputation de la main-d'oeuvre comprend des éléments qualitatifs comme la régularité (absentéisme), la rapidité (de formation dans le travail), l'efficacité, la stabilité etc. Mais il est difficile d'apprécier ces caractères correctement, l'appréciation de la main-d'oeuvre sur ces points s'appuie parfois sur des images stéréotypées ou des affirmations anciennes et peuvent devenir totalement fausses. Le coût de la main-d'oeuvre est un critère important de la localisation mais à pondérer par la productivité.

ii.3. L'environnement économique, humaine et politique

L' environnement économique : Le choix d'une localisation peut être influencé par la recherche de la proximité d'autres entreprises. La recherche de proximité peut s'expliquer par les relations directes existant entre le nouvel établissement et ceux implantés dans les environs. La prise en considération du climat économique de la région, la recherche d'un voisinage particulier (exemple : recherche des firmes de la même nationalité, même activité, ou contraire des petites firmes qui souhaitent se localiser à côté d'une plus grande). Ce comportement des firmes a pour objectif de minimiser les risques. La proximité des firmes a pour effet de dynamiser le milieu et de créer des effets d'entraînement (incitation à la modernisation, à l'innovation, à la création, etc.). C'est l'intérêt des « pépinières » d'entreprises. Ainsi, les économies externes jouent un rôle important et complexe, elles sont les bénéfices collectifs que perçoivent les entreprises du fait de leur position relative, indépendamment de tout échange marchand. Car, comme nous l'avons vu précédemment, les économies d'agglomération sont composées des externalités de localisation et des externalités d'urbanisation. Les économies de localisation résultent de l'agglomération d'activités similaires ou voisines et les économies d'urbanisation sont liées à la diversité sectorielle sur le territoire.

Bref, Pour les entreprises liées à la production, la recherche des économies d'agglomération par les entreprises entraîne le développement de villes « généralistes » ou technologiques. Les villes « généralistes » sont définies par Aguilera-Belanger & al. (1999, op.cit) comme des villes ayant des activités industrielles diversifiées et parfois des compétences spécifiques sur certaines filières. Les villes technologiques se développant sur la base d'un secteur industriel, spécialisé sur une technologie innovante. La recherche d'économies d'agglomération est donc intéressante pour les entreprises et ces économies d'agglomération peuvent également attirer de nouvelles entreprises. Mais à partir d'un certain seuil d'agglomération, ces économies peuvent se transformer en déséconomies.

Les préoccupations et contraintes de l'environnement : la prise de conscience des problèmes de sauvegarde de l'environnement, les politiques d'aménagement du territoire et de la protection de la nature restreignent les possibilités de choix pour de nombreuses industries. Car, les mesures concernant la protection de l'environnement deviennent un obstacle pour les entreprises les plus polluantes. Mais les réglementations, les concernant varient selon les pays, les villes et les régions. Les entreprises les plus polluantes se déplacent des zones les plus réglementés vers les plus tolérantes.

Le cadre de vie : le cadre de vie est un facteur de plus en plus évoqué dans les travaux récents, mais il est rarement défini. Merenne-Schoumaker le défini de la façon suivante : « il regroupe les éléments suivants : des coordonnées du cadre physique (beauté des paysages, durée de l'ensoleillement), les conditions du logement(disponibilité, prix et surtout qualité), l'attrait touristique, la présence d'équipements dans les domaines de l'enseignement (surtout université et école internationale), du commerce, des soins médicaux, de la culture et des loisirs, etc. ; les facilités d'accès à ces équipements ou aux sites touristiques voisins (en particulier, les facilités de communication avec la métropole ou la grande ville voisine) enfin, des facteurs d'ambiance (nombre suffisant de personnes de catégories socioprofessionnelles analogues, habitudes régionales, degré d'ouverture du milieu aux nouveaux arrivants, etc.) ». Ces éléments ne sont pas décisifs mais, à condition économiques égales, ils peuvent emporter la décision. Les régions et/ou communes font des efforts pour améliorer leurs images de marque et pour tenter d'offrir un « plus ». La prise en compte de ce facteur conduit les dirigent à choisir des localisations proches des grandes villes.

L'intervention des pouvoirs publiques : Ici,deux groupes d'interventions ont de l'importance (Merenne-Schoumaker, 1991) : les interventions régionalisées du pouvoir central et les interventions des dirigeants régionaux ou locaux. Tout d'abord, il faut remarquer que la majorité des politiques régionales sont des politiques d'incitation (mesures financières et fiscales, orientation des investissements vers tel ou tel région, décentralisation des pôles en croissance vers les périphéries en retard). Mais leurs impacts sont faibles dans les régions en difficulté malgré les aides, qui ne modifient pas l'image des régions qu'ont les chefs d'entreprises des conditions minimales de fonctionnement. De plus, l'avantage obtenu n'est pas permanent et ne peut pas être comparé avec des avantages permanents comme l'infrastructure ou la qualification élevée de la main-d'oeuvre. Les interventions des dirigeants régionaux et locaux sont plus déterminantes, en raison de l'importance accordée par les dirigeants d'entreprises aux « structures d'accueil » et à une bonne collaboration avec les autorités locales.

Il faut également remarquer que, nous avons pa ressorti tous les eacteurs possible qui peuvent intervenir dans la localisation des activités industrielles. Il existe encore biens d'autres, nous avons relévé ceux qui parraissent important dans l'étude qu'a réalise Merenne-schoumaker (1991), sur les facteurs qui influancent les décisions de localisation des entreprises. C'est ainsi qu'on peut ressortir les differents figures suivantes :

Figures 4 : Figure : les facteurs de localisation des industriel

Source :http : localisation des firmes/Les FMN_comprendre leurs stratégies de localisation internationale_.htm

II.2. Les stratégies de localisation des entreprises industrielles

Le choix d'une zone d'implantation dépend, comme l'on vient de le voir d'un grand nombre de facteurs qui ont été dans leur grande majorité étudiés dans des travaux académiques. C'est ainsi que l'économie industrielle a très tôt tenté d'expliquer la localisation des firmes, le marketing quand-à lui, a cherché l'emplacement idéal des commerces, la sociologie s'est penchée sur la constitution de réseaux, etc... Malgré une multitude de travaux, la prise en compte de la concurrence et de la transnationalisation, en tant que stratégies de localisation des firmes industrielles, reste encore marginale.

II.2.1. Les stratégies de localisation vis-à-vis de la concurrence

Le nombre d'options par rapport à la concurrence apparaît limité, puisque seulement deux stratégies de localisation sont envisageables : la proximité ou l'évitement (S. Liarte, 2006). Ces deux stratégies permettent d'atteindre des objectifs différents pouvant être de nature pacifique ou agressive. Mais, si le nombre de stratégies est réduit, la situation n'en est pas simple pour autant. Les entreprises de distribution possèdent rapidement un grand nombre d'unités dans leur réseau. La situation n'est donc plus binaire (proximité ou éloignement). Des stratégies mixtes apparaissent puisqu'une proportion du réseau peut être implantée à proximité des concurrents alors qu'une autre proportion peut se retrouver isolée. C'est ainsi qu'un réseau de distribution peut, par exemple, conduire une stratégie coopérative sur une zone géographique et une stratégie plus agressive dans une autre. Enfin, les différents réseaux de distribution se trouvent dans une situation d'interdépendance (Baumard, 2000) qui intensifie et accélère les relations concurrentielles. Entrainant donc le fait que, les implantations des uns vont avoir une influence sur celles des autres.

Ainsi, Les stratégies de localisation des entreprises industrielles vis-à-vis de la concurrence sont très peu nombreuses et très simples. Les enseignes peuvent choisir pour chacune de leurs unités entre un emplacement isolé ou proche de la concurrence. L'isolement traduisant une volonté d'évitement alors que la recherche de proximité pouvant être synonyme de coopération ou d'affrontement.

i. L'évitement comme stratégie de localisation

Le premier objectif pour le réseau de distribution désirant implanter une nouvelle unité, une fois le territoire et le marché cible pénétrés, est de demeurer dans la compétition. Il est important de ne pas provoquer ou d'initier une attaque frontale avec les différents adversaires, car si elle intervient trop tôt, elle peut s'avérer fatale. De plus, opter pour une localisation différente de celles de ses concurrents permet de se différentier. En effet, dans le cas particulier de la localisation, où chaque consommateur n'accorde pas la même préférence à un lieu géographique, il s'agit de différenciation spatiale.

L'éloignement géographique est également l'occasion de conquérir en premier un territoire. Cette situation engendre des effets positifs qu'un nouvel entrant doit exploiter s'il veut s'imposer comme un véritable acteur du secteur dans lequel il évolue. Le pionnier peut, en arrivant le premier sur un marché géographique, ériger des barrières à l'entrée à travers la maîtrise d'un leadership technologique. Le pionnier bénéficie également d'avantages liés au comportement des consommateurs puisqu'il capte environ l'ensemble de leur demande. Le changement a un coût pour les individus, ce qui a pour conséquence de les rendre réfractaires à tout changement de point de vente. En présence de coûts de changement, les suiveurs doivent investir des ressources supplémentaires afin d'attirer les clients.

Un autre avantage de l'isolement géographique est de permettre d'occuper le premier les « meilleures » positions et ainsi mettre en place une stratégie de préemption. En concentrant des capacités de production ou de distribution excédentaires sur un segment de population particulier, une entreprise peut de ce fait dissuader la concurrence de pénétrer ce marché.

ii. Les bénéfices de la proximité géographique

Marshall (1920) a très tôt souligné l'importance de certaines économies externes qui engendrent des effets d'agglomération des industries (comme concentration géographique, l'on peut citer : les districts marshalliens, les technopôles et les pôles de compétitivité). Les économies d'agglomération (Weber, 1929) naissent du partage des infrastructures entre les firmes (transport, communication, etc.) et de la création de synergies positives par la coopération entre entreprises. Une multitude de travaux empiriques a montré l'existence de ces phénomènes d'agglomération à travers l'étude de nombreuses régions spécialisées dans un domaine particulier (Italie du Nord, Sillicon Valley, Sillicon Glen, Route 128, etc.). Même si les facteurs générateurs d'économies d'agglomération peuvent différer, ce qui a été vérifié pour la localisation des firmes industrielles, l'a également été pour les commerces.

L'agglomération géographique est réductrice d'incertitude tant pour les firmes que pour les consommateurs (Weber, 1972). Pour les entreprises, le regroupement fournit, pour les entrants les plus récents, des informations sur la faisabilité de leur projet et sur l'existence de la demande par l'observation des firmes établies. Le regroupement géographique permet également de réduire le coût de recherche d'informations pour le consommateur. Du fait du principe de l'effort minimum (Zipf, 1949), les consommateurs vont privilégier les zones où l'offre est concentrée. Les individus peuvent également regrouper leur visite et se déplacer qu'une fois afin de minimiser leur coût de transport par achat.

Dans les industries de commerces, il existe des externalités positives inter magasins (parfois appelées externalités de demande) qui permettent un accroissement du chiffre d'affaires (Fujita et Thisse, 2002). Le regroupement commercial génère une consommation plus importante qui se répercute sur l'ensemble des magasins.

iii. Stratégie de syntèse

Il apparaît clairement que deux stratégies de localisation sont envisageables : la proximité ou l'éloignement. Ainsi, deux forces opposées régissent les relations entre unités des différents réseaux de distribution. Les entreprises doivent arbitrer afin d'aller dans le sens d'une des forces et ce pour chacune des unités composant le réseau.

Tableau 15 : Les stratégies de localisation des entreprises

Source : Sébastien Liarte (2006)

L'existence de ces deux forces opposées conduit les entreprises à hésiter entre le regroupement géographique et l'éloignement. Les entreprises multi-unités n'optent que très rarement pour une stratégie pure. Il s'agit en fait de trouver le bon équilibre entre proximité et éloignement. Une proportion du réseau de distribution est située à proximité des unités adverses alors qu'une autre partie est isolée.

Le choix d'une stratégie par une entreprise dépend essentiellement de sa part de marché, du nombre de ressources dont elle dispose et de sa légitimité. Or, ces trois éléments dépendent en fait de la taille du réseau. Le chiffre d'affaires et le résultat étant quasiment identiques d'une unité à une autre, plus une entreprise possède d'unités par rapport à ses concurrents, plus elle détient de ressources et plus sa part de marché est importante. Il en est de même pour la légitimité puisqu'elle est accordée aux entreprises les plus visibles, et celles ayant un pouvoir de négociation le plus fort avec les différents acteurs du marché.

II.2. Les stratégies de localisation transnationales

Dans cette sous partie, nous voulons montrer que la transnationalisation peut être le résultat de la stratégie mise en place par certaines firmes (stratégies pour contrer les firmes en place, ou simplement pour étendre son champs d'action au-delà des frontières du pays d'origine en empêchant ainsi l'entré des concurrents potentiels sur d'autres espaces nationaux

II.2.1. Multi nationalisme et comportements stratégiques

Les modèles mis en place pour illustrer ces types de stratégies sont développés des travaux de Smith (1987). Ces travaux reposent sur certaines caractéristiques : tout d'abord, une firme est monopole dans un pays, alors qu'il existe un concurrent potentiel localisé dans un autre pays ; ensuite, la modélisation de la production repose sur l'existence de coûts irrécupérables ; enfin, les firmes s'engagent dans comportements stratégiques.

i. Présentation du modèle de base de SMITH (1987)

Hypothèse de son modèle :

H1 : une firme a le choix entre exporter ou produire à l'étranger sur un marché où un concurrent potentiel peut entrer ;

H2 : les coûts irrécupérables sont composés des coûts spécifiques à la firme [nécessaire pour entrer dans le secteur (Recherche et Développement) et des coûts de mis au point du produit], et des coûts spécifiques à l'usinage (acquisition des machines, des bâtiments, etc...).

H3 : la firme va s'implanter dans un pays A et produire avec un coût irrécupérable F (spécifique à la firme). La production est réalisée avec un coût unitaire supposé constant c. Pour vendre par exportation dans un pays B, il faut un coût unitaire supplémentaire s qui représente le transport ou éventuellement les droits de douane (supposés proportionnels aux quantités produites).

H4 : la création d'une nouvelle usine en B, implique un nouveau coût irrécupérable U (spécifique à l'usinage, c'est-à-dire composé des machines et des bâtiments). Une fois l'usine faite, la production se fait en B au même coût unitaire qu'en A c'est-à-dire c.

H4 : la firme i doit choisir entre produire en A et exporter  ; ou produire en B, ce qui revient à

H5 : supposons qu'une firme 2 du pays B, soit concurrent potentiel (qui peut devenir effectif en accèdent à la même technologie que la firme domestique). Pour entrer dans le secteur, il lui faut F+U avant d'espérer produire au coût c, c'est-à-dire

Ainsi, le marché en B est décrit par une fonction de revenue ou recette , où le prix P est fonction des quantités produites q. cette fonction est telle que la firme 1 trouve toujours profitable d'approvisionner B soit étant seule, soit en duopole.

ii. Équilibre du marché en situation stratégique de monopole ou de duopole

En situation de monopole : les fonctions de profit seront déterminées de manière suivante,

Par exportation : (la quantité exportée qE maximise son profit Ð1) ; produisant en (la quantité qp maximise le profit Ð2).

De ce fait la firme sera multinationale si :  . Autrement dit, la firme investira à l'étranger si le coût d'exportation l'emporte sur le coût spécifique à l'usinage (ceteris paribus). Donc, tout dépend de la rentabilité entre les deux modes d'approvisionnement du marché étranger.

En situation de duopole : Maintenant on suppose que la firme 2 entre sur le marché. Les stratégies de la firme 1 peuvent se dessiner à plusieurs étapes.

Si 1 joue en premier (choisi soit d'exporter, soit de produire sur place), 2 décide en fonction du choix de 1 d'entrer ou non sur le marché. Si les deux firmes décident d'entrer sur le marché, il y'aura un « comportement de type Cournot » (choix des quantités à produire, ce qui déterminera leur profit).

Si la firme 1 est en situation de monopole en produisant sur place, elle produit qp et en monopole par exportation, elle produit qE. C'est à partir de ces points que sont tracées les fonctions de réaction de la firme 1. Les deux fonctions sont parallèle car une fois les dépenses en coûts irrécupérables effectuées, l'approvisionnement du marché étranger est réalisé à des coûts variables différents. Le décalage entre R1' et R1 est expliqué par le coût de transport.

L'équilibre du marché quand les deux firmes produisent sur place est en et l'équilibre du marché quand une exporte est

Le choix effectué par 1 n'est pas indépendant de celui de 2, il dépend des gains ultimes pour chaque firme découlant de la combinaison des stratégies des deux joueurs (firmes).

Tableau 16 : La matrice des gains du duopole dans une stratégie de localisation transnationale

Firme 2

Firme 1

N'entre pas

Entre

Exporte

 
 

Produit en B

 
 

Source : Smith (1987)

Il faut remarquer que :

Puisque 1 approvisionne le marché B par son choix, le profit associé est toujours positif. En revanche 2 n'est pas dans cette situation et ses gains dépendent des choix réalisés par 1. Si par exemple la firme 1 trouve que ses gains sont hiérarchisés tels que  alors dans ce cas 1 préfère être exportatrice par rapport à la stratégie adoptée par 2 car les gains associés à cette stratégie sont supérieurs à ceux de la production en B, l'entrée de 2 dans ce cas reste non profitable, Mais, elle peut choisir de produire sur place car ses gains dans ce cas excèdent ceux obtenus en duopole avec un marché approvisionné par exportation Ð1Ep2.

Un pareil investissement à l'étranger est surtout stratégique, car a pour but de prévenir l'entrée dans le marché d'un nouveau concurrent. Le désir étant de rester en situation de monopole. Par la suite, il y'a eu des extensions de ce modèle de base par des auteurs tels que Jacquemin (1989), Acocella (1992), Bughim et Vannini (1995), contribuant donc à construire et à développer la « nouvelle théorie du commerce internationale ».

II.2.2. Internalisation des firmes comme stratégie de localisation dans un contexte multi national

Les firmes multi nationales apparaissent comme des entreprises qui internalisent les transactions à travers les frontières. Beaucoup d'entreprises à ce niveau procèdent à une organisation interne des transactions et fond très peu recourt au marché. L'organisation interne fait référence à une « intégration verticale » qui est stratégie de subdivision des entreprises en filiale, ceci dans l'optique de contrôler les points de production des matières première à travers le monde. Ainsi, les firmes multi nationales passent par l'internalisation pour ne pas être liées aux coûts du marché (coûts liés au fonctionnement du marché)

CHAPITRE IV :INFLUENCE DES FACTEURS D'ATTRACTIVITE SUR LA LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES COLLECTIVITES DU CENTRE.

Introduction 

La région regroupe en son sein dix départements et de plusieurs collectivités territoriales décentralisées. C'est donc dire que la région est dotée de ressources (latentes et actives), qui constituent des atouts majeurs de l'attractivité de la région. Cependant, l'un des constats qu'on peut faire en matière de localisation et d'attractivité des différentes localités de cette région, est le fait que la plupart des unités de production industrielle qui se trouve dans la région sont regroupées dans les collectivités territoriales du département du Mfoundi (chef-lieu : Yaoundé). D'un premier regard, l'on peut dire que département semble être plus attractif aux yeux des opérateurs, investisseurs, industrielles etc... Lorsqu'il s'agit d'investir, de s'implanter, ou se localiser dans la Région du Centre.

Ainsi, l'objectif de se mémoire étant de déterminer les facteurs territoriaux de la région du centre qui attirent et guident les choix de localisation des entreprises industrielles, après qu'elle est fait le choix de s'implanter dans le centre. C'est-dire, de déterminer les variables explicatives qui rendent telle ou telle département attractif aux activités industrielles. Et plus particulièrement, pourquoi le Mfoundi est le plus sollicité.

Pour trouver les variables explicatives pour le modèle de localisation nous avons recherché les facteurs de localisation dans les travaux des théoriciens, mais aussi dans des études empiriques et dans des enquêtes (enquête AGUILERA-BELANGER & al., 1999).Comme nous l'avons signalé auparavant la localisation des activités économiques dépend d'un nombre plus ou moins grand de facteurs. Ces facteurs ont des rôles et des poids différents selon les secteurs. De plus, nous disposons d'un nombre important de variables. Il est nécessaire de convertir les facteurs en indicateurs tangibles et de réaliser une présélection des variables. La présélection des variables a été réalisée à partir de traitements : corrélation entre le secteur et les variables disponibles, nous avons essayé de repérer les variables qui ont un lien avec les secteurs qui nous intéressent.

Dans ce chapitre, nous exposerons dans la première section les données et le modèle qui nous permettra d'effectuer cette étude, et dans la seconde section, après avoir effectué une régression économétrique par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO), nous présenterons les résultats et on analysera ces résultats.

SECTION I : PRESENTATION DES DONNEES DU MODELE ET CACULS STATISTIQUES

I.1. Présentation des données utilisées pour le modèles

Les données utilisées pour le travail empirique de ce mémoire, nous ont été données par l'INS qui l'a extrait de la base de donnée d'une série de déclarations statistiques et fiscales (DSF) que produisent chaque année les entreprises du secteur secondaire, qui résume quasiment le secteur industriel dans la région du centre. Ceci pour la période allant de 2008 à 2013, c'est-à-dire sur une série d'observation de 06 ans.

I.1.1. Présentation et mode de construction d'une DSF

i. Présentation d'une DSF

Une déclaration statique et fiscale est un document financier dont tout entreprise faisant partir du régime du réelle a l'obligation d'élaborer, lorsqu'elle monte ces états de fin d'exercice. C'est un document qui présente fait preuve de la situation financière et certaines appréhensions des entreprises, quant à leur milieu financier, administratif, situation environnementale, et certaines difficultés auxquelles elles font face. Elle résume les rubriques définies dans le plan comptable.

ii. Le mode de construction de la base donnée à partir de la DSF

La base de données issue des DSF telle que construite par L'INS, résume en colonne l'ensemble des variables conduisant à l'analyse financière de ces entreprises. On peut distinguer en colonne, les variables telles que : le chiffre d'affaire, l'effectif total employé, les clients, la consommation des matières premières etc.... En ligne, on a les noms et les codes des entreprises. Il faut également préciser que les données des déclarations sont observées sur une longue période (série chronologique ou sur plusieurs années).

I.1.2 Prestation des variables et du modèle

i. Présentation des variables

Les données utilisées pour construire nos variables ont été extraites de la base de données des déclarations statistiques et fiscales dont dispose l'INS. Il faut dire que nous avons extrait les données relatives au secteur sur lequel nous travaillons. C'est-à-dire le secteur industriel (secondaire),

Il faut également rappeler que nous avons mis en oeuvre deux modèles, à cause du fait que les données que nous avons reçues ne s'étendaient que sur 04 ans. Et les variables explicatives que nous avons définies pour les deux modèles tendent toutes à expliquer les raisons de l'attraction du nombre d'entreprise du secteur dans la région du centre.

Tableau 17 :variables du premier modèle (1)

Numéro

Codes variables

Libellé de la variable

1

NBR_ENTR

Nombre d'entreprises industrielles

2

EFF_TOT

Effectif total des employés du secteur

3

SERV_EXT

Sévices extérieurs

4

CA

Chiffre d'affaire

5

CAPTL

Capital

Source : Traitement de l'auteur

Tableau 18 :variables du second modèle (2)

Numéro

Code variables

Libellé de la variable

1

NBR_ENTR

Nombre d'entreprises industrielles

2

CLIEN

Clients

3

MAT_PREM

Matière première et autres approvisionnements

4

TRANSP

Transport

 

PROD_FABR

Produits fabriqués

Source : Traitement de l'auteur

Dans les deux modèles, la variable expliquée est le nombre d'entreprises du secteur industriel de la région. Car, n observant l'évolution de ce nombre sur toute la période d'étude, on observe qu'il y'a une certaine augmentation. C'est ainsi qu'on voudrait déterminer et étudier les facteurs ou les variables qui poussent celles-ci à se localiser dans le centre, afin d'appréhender les éléments qui rendent cette région du Centre attractive aux yeux des industries.

ii. Présentation du modèle

On peut citer trois grands types de modèles : le modèle des MCO, le modèle à effet fixe et le modèle à effet aléatoire connu aussi sous le nom de modèle à composantes d'erreur, le modèle à coefficients aléatoires, le modèle à structure de covariance.

Le modèle des MCO : c'est le plus simple sur le postulat que les individus qui composent l'échantillon sont rigoureusement homogènes c'est-à-dire ne se démarquent les uns des autres par aucune caractéristique spécifique. Dès lors, il n'y a qu'une composante au vecteur Zi : la constante, commune à tous les individus. Le modèle spécifié est :

Où les coefficients sont estimés sur la base d'un échantillon à l'intérieur duquel les données sont « empilées » sans égard par rapport aux individus non plus que par rapport aux dates.

En terme matriciel et pour l'individu i on a encore : .

Mais avec une matrice Zi à une seule colonne dont tous les éléments sont égaux à 1 de telle sorte que la constante a est la même pour tous les individus. A la condition que le postulat d'homogénéité soit fondé d'une part et que, d'autre part, les propriétés relatives à « eit » soient vérifiées (en particulier l'absence d'autocorrélation) l'estimateur MCO de « b » est sans biais, convergent et de variance minimum.

Le modèle à effets fixes : Imagination que chaque individu présente des caractéristiques propres susceptible d'affecter la relation étudiée. Dans ce contexte d'hétérogénéité des individus, une spécification MCO sur données « empilées » qui postule une même structure XY quel que soit l'individu étudié induit un biais d'omission : l'estimateur MCO des bk est biaisé et non convergent (confère cours Econométrie III).

Deux cas de figure peuvent être envisagés : d'une part, toutes les caractéristiques spécifiques sont observables et quantifiables, d'autre part, certaines caractéristiques ne le sont pas, quoiqu'on sache qu'elles existent.

Le modèle à effets aléatoires (modèle à composantes d'erreur) : Une autre manière d'aborder la question de l'hétérogénéité des individus à l'intérieur d'un échantillon en données de panel consiste à interpréter le terme d'erreur comme étant la somme de deux composantes (d'où la terminologie utilisée de modèle à composantes d'erreur) :

- une première composante « eit » similaire à celle qui apparaissait déjà dans les modèles précités,

- une seconde, plus originale, postule que chaque individu se démarque des autres par la réalisation d'une variable aléatoire dont les caractéristiques (en particulière, moyenne et variance) sont identiques d'un individu à l'autre. Ce type de modèle est ainsi spécifié :

avec .

Attention, contrairement à ce qui se passe dans le cadre du modèle à effet fixe pour lequel les individus se démarquent les uns des autres par un élément constant. La composante qui apparait ici n'est pas une constante mais bien la réalisation d'une variable aléatoire. Bien sûr, comme on sait que la présence d'une corrélation entre le terme d'erreur et variables explicatives engendrent des problèmes de biais dans l'estimation des coefficients du modèle. L'hypothèse sous-jacente à l'usage d'un modèle à composante d'erreur est que : la composante aléatoire spécifique qui n'est pas corrélé avec les variables explicatives du modèle. Cette hypothèse sous-jacente peut être suspecte dans certaines circonstances. Imaginons par exemple qu'il s'agit d'expliquer le salaire d'un individu. Au rang des variables explicatives on retrouvera sans surprise de variables représentatives de l'ancienneté dans l'entreprise mais aussi, et de manière plus intéressante, le nombre d'années d'études ou encore le niveau de diplôme. L'élément spécifique aléatoire est réputé rendre compte des influences exercées par toutes les variables omises ou non observables, au rang desquelles figurent vraisemblablement les qualités de l'individu, dont on peut penser qu'elles ne sont sans doute pas totalement indépendantes du nombre d'années d'études ou du niveau de diplôme. Il est alors difficile de soutenir que cette composante aléatoire est sans corrélation avec les variables explicatives retenues.

Les modèles à coefficients aléatoires : A vrai dire le modèle à composante d'erreur se démarque du modèle MCO en cela que ce qui est nécessairement constant dans le modèle MCO :

Devient aléatoire dans le modèle à composante d'erreur :

On peut généraliser ce traitement réservé jusqu'ici à l'élément constant et à l'ensemble de tous les coefficients du modèle qui devient alors :

L'hypothèse qui est faite dans ce cas est que les valeurs des coefficients peuvent différer aléatoirement d'un individu à l'autre, quoiqu'en espérance ces coefficients soient identiques.

I.2. Description statistique des différentes variables et résultats

I.2.1 Analyses statistiques des variables

A partir du logiciel « EVIEWS 9 » on n'a pu ressortir les évolutions statistiques des différentes variables utilisées dans notre modèle. Ceci pour mettre en évidence l'aspect compétitif de la région du Centre pour ce qui est de son attractivité industrielle. Les résultats sont donc exposés par variables sur les 05 années d'observation (de 2008 à 2012).

Graphique 5 : Variable CAPITAL

Source : Traitement de l'auteur

Lorsqu'on observe l'évolution de la courbe de capital, on remarque entre 2008 et 2009 il y'a eu une certaine diminution du capital des industries dans le secteur secondaire de la région du centre. Ceci ayant surement été dû au déficit en énergie électrique enregistré dans la région en ce moment, Hors à partir de 2010, on remarque un certain rebondissement de l'évolution du capital dans le secteur, car avec les différents investissements publics dans les infrastructures (énergie, eau, transport, etc...), Le secteur qui est dépendant de ces ressources est relancé.

Graphique 5 : VariableCHIFFRE_D_AFFAIRE

Source : Traitement de l'auteur

Le chiffre d'affaire du secteur présente également la même particularité, c'est qu'elle est décroissante avant 2010, mais depuis cette année, le chiffre d'affaire du secteur industrielle de la région du Centre, s'est vue augmenté d'une manière vertigineuse avant de rencontrer une légère baisse en 2012

Graphique 6 : VariableCLIENTS

Source : Traitement de l'auteur

Les clients du secteur industriel de la région du Centre sont de plus en plus croissant. A part la période d 2012 a légèrement été décroissance, ceci s'explique sûrement par le fait que le secteur industriel de la région bondé de plusieurs petites unités de production, qui lorsqu'on cumule leur client donne ce résultat.

Graphique 7 : VariableEFFECTIF_TOTAL

Source : Traitement de l'auteur

L'effectif total des employés du secteur industriel de la région du centre est en hausse depuis 2011. Ceci peut s'expliquer par le fait que les petites et moyennes industries sont de plus en plus nombreuse et emplois également un plus qu'au paravent, ceci pour satisfaire l'énorme demande de la région du centre.

Graphique 8 : VariableINVESTISSEMENTS

Source : Traitement de l'auteur

Graphique 9 :Variable MATIERES_PREMIERES_ET_AU

Source : Traitement de l'auteur

L'investissement et la consommation de matières premières et approvisionnes présent tous les deux des piques de croissance en pratiquement 2009 et 2011. Après 2011 le taux d'investissement commence à décroitre et les matières premières à ne plus être trop consommés. Ceci peut s'expliquer la rareté de plus en plus rare des matières premières dans la région qui pousse les unités à ne plus envisager les investirent dans l'acquisition d'équipement de transformation.

Graphique 10 : VariablePRODUITS_FABRIQUES

Source : Traitement de l'auteur

Ce graphique montre l'évolution du niveau de production du secteur industriel de la région du centre, pour ce qui est des produits manufacturés du ce secteur. Ainsi depuis 2011, l'on observe une certaine diminution de la production du secteur, qui pourrait être due à la rareté des matières premières dans la région.

Graphique 11 :VariableSERVICES_EXTERIEURS

Source : Traitement de l'auteur

Graphique 12 : VariableTRANSPORTS

Source : Traitement de l'auteur

Graphique 13 : VariablesNOMBRE_D_ENTREPRISE

Source : Traitement de l'auteur

Le nombre d'entreprises de secteur industriel de la région est en augmentation depuis 2011, ce qui tend à montrer qui la région semble être attractive, surtout ce secteur.

C'est ainsi que les calculs statistiques décrivant les caractéristiques de l'attractivité du territoire, plus particulièrement dans le secteur industriel est résumé sous forme de tableau. (Annexe 2 à la fin du mémoire).

SECTION II : RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES ET ANALYSES

Pour estimer notre modèle, nous avons construit deux modèles comme nous l'avons précisé plus haut. Dans ces deux modèles nous avons une seule variable expliquée qui est le nombre d'entreprises présent dans le secteur industriel au centre. C'est ainsi que notre modèle est un modèle à effet aléatoire par rapport au secteur industriel. Les deux modèles définis ont la structure suivante suivant :

Y : est la variable expliquée

ÓX : est la somme des variables explicatives du modèle

å : est le terme d'erreur

i : est le secteur considéré, c'est-à-dire le secteur industriel

t : est la série temporel ou la période d'étude (05 ans)

Les modèles sont donc présentés comme suit :

Modèle 1  (1)

Modèle 2 : (2)

Test de spécification de Hausman

Dans un modèle de régression linéaire sur données de panel, le test d'Hausman permet de tester la différent entre le modèle à effet fixes et supposé convergent sous l'hypothèse nulle et l'hypothèse alternative ; et le modèle à effet aléatoire, supposé convergent et efficace sous l'hypothèse nulle mais non convergent sous l'hypothèse alternative.

Les hypothèses du test sont donc les suivantes :

- H0 : Absences d'effet fixes

- H1 : Présence d'effet fixe

La statistique de Fisher calculé suit sous l'hypothèse H0 une loi de Fisher. A cet effet l'hypothèse de présence d'effets fixe ne sera pas rejetée lorsque la statistique calculée est supérieure à la valeur critique lue sur la table de Fisher.

La statistique du test est : , elle suit une loi de fisher.

Le principe du teste consiste à régresser les deux modèles (modèle à effets fixes et modèle à effets aléatoires) et d'étudier le comportement de résidus afin de retenir le modèle le plus approprié.

II.1. Résultats des estimations économétriques

Nous allons présenter et interpréter les principaux résultats obtenus lors de l'estimation du modèle de Berger et Nitsch [2008], qui met en exergue l'influence des certaines variables sur le niveau d'attractivité des régions.

Il est important de rappeler que nous n'avons pas trouvé nécessaire de vérifier la stationnarité des variables sur données de panel. Car ; la composante temporelle n'est que de 5 ans (2008-2012). Les estimations ont été faites par la méthode des Moindres Carrées Ordinaires (MCO) avec écart-types robustes sur la période, Ceci par la méthode de White ; afin de corriger l'hétéroscédasticité des erreurs et rendre les écart-types ainsi minimales. Car, il est conseillé dans le cas où le panel est non cylindré d'utiliser l'option robuste de manière à tenir compte de l'hétéroscédasticité des erreurs, puisque la variance des erreurs du modèle transformé n'est pas constante.

Modèle 1

Le modèle 1 a été estimé sans effets fixes période ; étant donné la longueur des séries (effets temps), mais en corrigeant l'hétéroscédasticité. Il est globalement significatif à 1%. On peut noter qu'excepté le niveau de commerce illicite non compressible et le coefficient du niveau technologique et de compétences que nécessitent les produits, toutes les variables explicatives sont contributives, ou que tous leurs coefficients sont significatifs à 1% au plus.

De l'estimation des modèles à effet aléatoire et fixe, il ressort après réalisation du test de Hausman que le meilleur modèle est le modèle à effet aléatoire.

Le coefficient de la variable EFFECTIF_TOTAL est significatif et positif à 1%. Aussi, l'effectif des employés dans les entreprises du secteur industriel de l'économie Camerounaise, dans la Région du centre contribue à accroitre le nombre d'entreprise de cette Region. Ce qui est normal, ceci d'autant plus que le nombre d'employé est susceptible d'augmenté avec le nombre d'entreprise peu importe la taille de cette dernière.

MODELE 1

Modèle aléatoire

Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE

 

Method: Panel EGLS (Cross-section random effects)

Date: 10/04/16 Time: 15:18

 
 

Sample: 2008 2012

 
 

Periods included: 5

 
 

Cross-sections included: 43

 
 

Total panel (balanced) observations: 215

 

Swamy and Arora estimator of component variances

White cross-section standard errors & covariance (d.f. corrected)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-364.7758

2.22E-11

-1.64E+13

0.0000

EFFECTIF_TOTAL

0.096262

6.77E-15

1.42E+13

0.0000

SERVICES_EXTERIEURS

3.86E-10

2.15E-23

1.79E+13

0.0000

CHIFFRE_D_AFFAIRES

9.79E-10

2.06E-22

4.75E+12

0.0000

CAPITAL

-1.82E-09

2.35E-21

-7.73E+11

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 

S.D.  

Rho  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random

0.000000

0.0000

Idiosyncratic random

6.74E-12

1.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Weighted Statistics

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

1.000000

    Mean dependent var

90.96175

Adjusted R-squared

1.000000

    S.D. dependent var

60.71268

S.E. of regression

6.03E-12

    Sum squared resid

7.64E-21

F-statistic

5.42E+27

    Durbin-Watson stat

0.635654

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Unweighted Statistics

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

1.000000

    Mean dependent var

90.96175

Sum squared resid

7.64E-21

    Durbin-Watson stat

0.635654

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Modèle fixe

Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE

 

Method: Panel Least Squares

 
 

Date: 10/04/16 Time: 15:18

 
 

Sample: 2008 2012

 
 

Periods included: 5

 
 

Cross-sections included: 43

 
 

Total panel (balanced) observations: 215

 

White cross-section standard errors & covariance (d.f. corrected)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-364.7758

2.56E-11

-1.43E+13

0.0000

EFFECTIF_TOTAL

0.096262

7.34E-15

1.31E+13

0.0000

SERVICES_EXTERIEURS

3.86E-10

2.56E-23

1.51E+13

0.0000

CHIFFRE_D_AFFAIRES

9.79E-10

2.29E-22

4.28E+12

0.0000

CAPITAL

-1.82E-09

2.64E-21

-6.89E+11

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section fixed (dummy variables)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

1.000000

    Mean dependent var

90.96175

Adjusted R-squared

1.000000

    S.D. dependent var

60.71268

S.E. of regression

6.74E-12

    Akaike info criterion

-48.41825

Sum squared resid

7.63E-21

    Schwarz criterion

-47.68141

Log likelihood

5251.962

    Hannan-Quinn criter.

-48.12054

F-statistic

3.78E+26

    Durbin-Watson stat

0.636532

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test de Hausman (Absence d'effet fixe)

Correlated Random Effects - Hausman Test

 

Equation: Untitled

 
 

Test cross-section random effects

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Summary

Chi-Sq. Statistic

Chi-Sq. d.f.

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random

0.000000

4

1.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

** WARNING: robust standard errors may not be consistent with

        assumptions of Hausman test variance calculation.

** WARNING: estimated cross-section random effects variance is zero.

 
 
 
 
 

Cross-section random effects test comparisons:

 
 
 
 
 

Variable

Fixed  

Random 

Var(Diff.) 

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

EFFECTIF_TOTAL

0.096262

0.096262

0.000000

1.0000

SERVICES_EXTERIEURS

0.000000

0.000000

0.000000

1.0000

CHIFFRE_D_AFFAIRES

0.000000

0.000000

0.000000

1.0000

CAPITAL

-0.000000

-0.000000

0.000000

1.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random effects test equation:

 

Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE

 

Method: Panel Least Squares

 
 

Date: 10/04/16 Time: 15:18

 
 

Sample: 2008 2012

 
 

Periods included: 5

 
 

Cross-sections included: 43

 
 

Total panel (balanced) observations: 215

 

White cross-section standard errors & covariance (d.f. corrected)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

-364.7758

2.56E-11

-1.43E+13

0.0000

EFFECTIF_TOTAL

0.096262

7.34E-15

1.31E+13

0.0000

SERVICES_EXTERIEURS

3.86E-10

2.56E-23

1.51E+13

0.0000

CHIFFRE_D_AFFAIRES

9.79E-10

2.29E-22

4.28E+12

0.0000

CAPITAL

-1.82E-09

2.64E-21

-6.89E+11

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section fixed (dummy variables)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

1.000000

    Mean dependent var

90.96175

Adjusted R-squared

1.000000

    S.D. dependent var

60.71268

S.E. of regression

6.74E-12

    Akaike info criterion

-48.41825

Sum squared resid

7.63E-21

    Schwarz criterion

-47.68141

Log likelihood

5251.962

    Hannan-Quinn criter.

-48.12054

F-statistic

3.78E+26

    Durbin-Watson stat

0.636532

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


MODELE 2

Le modèle 1 a été estimé sans effets fixes période ; étant donné la longueur des séries (effets temps), mais en corrigeant l'hétéroscédasticité. Il est globalement significatif à 1%. On peut toujoursnoter ici qu'excepter le niveau de commerce illicite non compressible et le coefficient du niveau technologique et de compétences que nécessitent les produits qui ne toutes les variables explicatives sont également contributive, ou que tous leurs coefficients sont significatifs à 1% au plus.

De l'estimation des modèles à effet aléatoire et fixe, il ressort après réalisation du test de Hausman que le meilleur modèle est le modèle à effet aléatoire.

Ici le coefficient des variables CLIENTS et PRODUITS_FABRIQUES sont significatives et positif à 1%. Ainsi, l'effectif des clients dans les entreprises des secteurs industriel de l'économie camerounaise de la région du Centre jumelé à l'augmentation de la production des secteurs, contribuent à accroitre le nombre d'entreprises de cette région. Ce qui est normal, car d'autant le nombre de clients du secteur est susceptible d'augmenter, d'autant les entreprises sont susceptibles d'accroitre leur niveau de production pour satisfaire la demande. Ce qui a pour conséquence d'entrainer l'augmentation du nombre d'entreprises dans la région, peu importe la taille de ces dernières.

Modèle aléatoire

Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE

 

Method: Panel EGLS (Cross-section random effects)

Date: 10/04/16 Time: 15:27

 
 

Sample: 2008 2012

 
 

Periods included: 5

 
 

Cross-sections included: 43

 
 

Total panel (balanced) observations: 215

 

Swamy and Arora estimator of component variances

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

184.7818

2.48E-10

7.44E+11

0.0000

CLIENTS

3.33E-09

3.84E-21

8.67E+11

0.0000

MATIERES_PREMIERES_ET_AU

-5.68E-08

3.24E-20

-1.75E+12

0.0000

TRANSPORTS

4.33E-08

1.36E-20

3.18E+12

0.0000

PRODUITS_FABRIQUES

5.02E-08

3.54E-20

1.42E+12

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 

S.D.  

Rho  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random

0.000000

0.0000

Idiosyncratic random

1.24E-10

1.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Weighted Statistics

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

1.000000

    Mean dependent var

90.96175

Adjusted R-squared

1.000000

    S.D. dependent var

60.71268

S.E. of regression

1.11E-10

    Sum squared resid

2.60E-18

F-statistic

1.60E+25

    Durbin-Watson stat

2.619085

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Unweighted Statistics

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

1.000000

    Mean dependent var

90.96175

Sum squared resid

2.60E-18

    Durbin-Watson stat

2.619085

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Modèle fixe

Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE

 

Method: Panel Least Squares

 
 

Date: 10/04/16 Time: 15:28

 
 

Sample: 2008 2012

 
 

Periods included: 5

 
 

Cross-sections included: 43

 
 

Total panel (balanced) observations: 215

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

184.7818

2.48E-10

7.44E+11

0.0000

CLIENTS

3.33E-09

3.84E-21

8.67E+11

0.0000

MATIERES_PREMIERES_ET_AU

-5.68E-08

3.24E-20

-1.75E+12

0.0000

TRANSPORTS

4.33E-08

1.36E-20

3.18E+12

0.0000

PRODUITS_FABRIQUES

5.02E-08

3.54E-20

1.42E+12

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section fixed (dummy variables)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

1.000000

    Mean dependent var

90.96175

Adjusted R-squared

1.000000

    S.D. dependent var

60.71268

S.E. of regression

1.24E-10

    Akaike info criterion

-42.58843

Sum squared resid

2.60E-18

    Schwarz criterion

-41.85160

Log likelihood

4625.257

    Hannan-Quinn criter.

-42.29072

F-statistic

1.11E+24

    Durbin-Watson stat

2.619108

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test de Hausman (Absence d'effet fixe)

Correlated Random Effects - Hausman Test

 

Equation: Untitled

 
 

Test cross-section random effects

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Test Summary

Chi-Sq. Statistic

Chi-Sq. d.f.

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random

0.000000

4

1.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

* Cross-section test variance is invalid. Hausman statistic set to zero.

** WARNING: estimated cross-section random effects variance is zero.

 
 
 
 
 

Cross-section random effects test comparisons:

 
 
 
 
 

Variable

Fixed  

Random 

Var(Diff.) 

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

CLIENTS

0.000000

0.000000

0.000000

1.0000

MATIERES_PREMIERES_ET_AU

-0.000000

-0.000000

0.000000

1.0000

TRANSPORTS

0.000000

0.000000

0.000000

1.0000

PRODUITS_FABRIQUES

0.000000

0.000000

0.000000

1.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section random effects test equation:

 

Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE

 

Method: Panel Least Squares

 
 

Date: 10/04/16 Time: 15:28

 
 

Sample: 2008 2012

 
 

Periods included: 5

 
 

Cross-sections included: 43

 
 

Total panel (balanced) observations: 215

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

C

184.7818

2.48E-10

7.44E+11

0.0000

CLIENTS

3.33E-09

3.84E-21

8.67E+11

0.0000

MATIERES_PREMIERES_ET_AU

-5.68E-08

3.24E-20

-1.75E+12

0.0000

TRANSPORTS

4.33E-08

1.36E-20

3.18E+12

0.0000

PRODUITS_FABRIQUES

5.02E-08

3.54E-20

1.42E+12

0.0000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Effects Specification

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Cross-section fixed (dummy variables)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

1.000000

    Mean dependent var

90.96175

Adjusted R-squared

1.000000

    S.D. dependent var

60.71268

S.E. of regression

1.24E-10

    Akaike info criterion

-42.58843

Sum squared resid

2.60E-18

    Schwarz criterion

-41.85160

Log likelihood

4625.257

    Hannan-Quinn criter.

-42.29072

F-statistic

1.11E+24

    Durbin-Watson stat

2.619108

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 

II.2. Analyse du résultat des estimations économétriques

Les modèles 1 et 2 sont globalement significatifs. En effet, les statistiques de Fisher calculées des deux modèles sont significatives au seuil de 5%

Modèle 1 : Il ressort de ce modèle qu'au seuilde 5%, trois variables influencent l'attractivité de la région du Centre :

-l'effectif total des employés du secteur,

- les services extérieurs,

- et le chiffre d'affaire des entreprises du secteur.

Par contre, il faut préciser que de ces facteurs, l'effectif total des employés est le facteur le plus influent. Car, d'autant l'effectif des employés s'accroit, d'autant cela tend à montrer qu'il y a augmentation du nombre d'entreprises du secteur dans la région, d'autant que c'est une preuve tangible de l'attractivité territoriale de la région pour les activités industrielles, toute chose étant par ailleurs égale.

Modèle 2 : Il ressort de ce modèle qu'au seuil de 5%, trois variables influencent l'attractivité de la région du centre, mais n'ont pas un poids assez conséquent. Il s'agit de :

- des clients (qui consomment considérablement les produits du secteur),

- du transport (qui permet la facilité du transport des matières et des produis dans la région),

- et les produits fabriqués.

Cela voudrait dire que sur toute la période d'étude, la région du Centre a réalisé des avancées considérables dans le domaine de l'attractivité territoriale, lorsqu'on se base sur des variables issues de la base de données des déclarations statistiques et fiscales des entreprises du secteur industriel.

Conclusion de la seconde partie

Nous pouvons à partir des théories et des stratégies de localisation présentées retenir celles qui sont clés pour la localisation des industries. En ce qui concerne la localisation, nous avons le prix du foncier, la distance au centre, l'accessibilité et les économies d'agglomération.

Le prix du foncier est fonction de la distance au centre, plus on s'éloigne du centre et plus le prix diminue. Dans le modèle de Von Thünen, se localisent au centre, les produits qui peuvent payer la plus forte rente. Dans la théorie d'Alonso, les entreprises cherchent à maximiser leur profit et réalisent un arbitrage entre le coût de transport et le prix du foncier. Plus on s'éloigne du centre et plus le prix du foncier va diminuer, mais les coûts de transport vont augmenter. Cependant, une amélioration de l'accessibilité peut faire diminuer le coût de transport.

Il faut également relever que les économies d'agglomération sont un concept important. Une force centripète majeure de ces économies d'agglomération réside dans les externalités. Les entreprises retirent des profits à se localiser à proximité les unes des autres. Nous pouvons différencier les externalités de localisation et les externalités d'urbanisation. Les externalités de localisation résultent de l'agglomération sur un même territoire d'activités de secteurs similaires ou voisins. Les externalités d'urbanisation résultent de la diversité sectorielle sur le territoire, de la proximité de tous les producteurs. Hors mis ces facteurs, nous pouvons également ajouter.

Dans le cas spécifique de la région du Centre-Cameroun, il faut noter qu'une certaine variation positive des variables liées aux fonctions de production des entreprises industrielles, expriment un niveau d'attractivité de la région et de ses localités. Niveau d'attractivité qui est perçu et mesuré par des variables issues des déclarations statistiques des entreprises de cette région.

CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude, nous avons essayé de montrer qu'au-delà des facteurs d'ordre économiques, financiers, socioculturels, la dynamique de l'attractivité territoriale apparait également comme un facteur déterminant de la localisation des entreprises dans la région du Centre au Cameroun.

Dans le premier chapitre, à partir de l'analyse théorique du concept d'attractivité territoriale, nous avons expliqué comment dans un contexte de globalisation de plus en plus marqué par la volatilité des implantations des entreprises, les territoires se livrent à une concurrence acharnée sur le marché de la localisation des activités économiques. Chacun y développe une panoplie d'instruments et de politiques afin d'attirer et de retenir le maximum d'entreprises. Du fait de la quête d'un meilleur positionnement des territoires sur le marché d l'implantation, certaines responsables territoriales font recours aux pratiques de marketing territoriale (pratiques qui jusqu'ici étaient jadis réservées au monde des entreprises) afin d'influencer en leur faveur les décisions de localisation de entreprises. Toutefois, si le politiques de marketing territoriale et autres instruments de politiques d'attraction permettent aux territoires de capter les flux d'investissements. Cependant, l'élément crucial pour toute stratégie d'attraction des entreprises sur un territoire réside bien plus dans la dynamique de la gouvernance locale.

Dans le second chapitre qui s'intéresse plus particulièrement à ce phénomène d'attractivité territorial, nous nous situons dans un cadre régional et même locale, c'est-à-dire à l'attractivité territoriale de la région du Centre-Cameroun. Ayant donc passé en revue les facteurs d'attractivité tels que défini par Merenne-Schoumaker (facteurs propres aux territoires et ceux propres aux entreprises), nous transposons ainsi l'étude de ceux-ci à la région du centre pour appréhender le niveau d'attractivité territoriale en ce qui concerne l'attraction dans le secteur industriel. Ce chapitre nous a ainsi permis de déceler les principaux facteurs sur lesquels les acteurs et gouvernants des collectivités et département de la région peuvent s'appuyer pour continuer à améliorer le niveau d'attractivité territoriale de la région.

A l'aune des développements théoriques et empiriques effectués sur l'attractivité de la région du centre dans la première partie du mémoire, nous avons dans le troisième chapitre mis le point sur l'analyse de la localisation des entreprises industrielle dans le Centre-Cameroun. Il ressort de nos développements que la région du centre est essentiellement constituée de petites unités de production (majoritaires) ou PMI et de grandes unités (minoritaires), pour ce qui est du secteur secondaire ou industriel. Cependant, en matière de localisation dans la région, il faut insister sur le fait que ces unités de production sont anormalement reparties entre les dix départements que compte le Centre. Car le Mfoundi à lui seul regroupe pratiquement 90% de la totalité des unités de production industrielles de la région étudiée.

Par la suite, nous avons présenté un ensemble de variables susceptible à notre avis d'influencer la localisation des entreprises industrielle dans le Centre. Ainsi, les modèles économétriques regroupant un ensemble de variables extraits de la base de données des déclarations statistiques et fiscale des entreprises du secondaire donc disposent l'INS, ont été spécifiés sur la période allant de 2008 à 2012. Après l'estimation économétrique effectuée sur ces deux fonctions qui nous ont permis de percevoir le niveau d'attractivité territoriale sur les entreprises industrielles dans la région, ceci à partir des données de panel, y compris la mobilisation de certains tests économétriques visant à respecter la méthodologie en matière et d'avoir les résultats valables. De ces deux modèles, certaines variables se démarquent par leur effet explicatif de l'attractivité sur les entreprises industrielles dans la Centre : il s'agit d'abord et surtout de l'effectif total des employés du secteur industriel de cette région, ensuite des clients, du chiffre d'affaire, des services extérieurs et enfin des produits fabriqués.

En réponse à la question posée au début de notre travail de recherche, à savoir : « quels sont les facteurs expliquant l'attractivité des collectivités territoriales dans la région du centre Cameroun ? », nos développements théoriques et nos résultats empiriques établissent le fait que cette attractivité est la résultante non seulement des facteurs territoriaux, mais également des performances des entreprises déjà installées.

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ANNEXES

RÉSULTATS STATISTIQUES SUR LES VARIABLES UTILISÉES DANS LES DEUX MODÈLES

 

PRODUITS

FABRIQUES

CAPITAL

CHIFFRE

D

AFFAIRES

CLIENTS

EFFECTIF

TOTAL

INVESTISSE

MENTS

MATIERES

PREMIERES

ET_AU

NOMBRE

D

ENTREPRISE

SERVICES

EXTERIEURS

TRANSPORTS

 Mean

8.71E+09

2.08E+10

1.43E+11

2.77E+10

3471.123

2.29E+10

1.54E+10

90.96175

5.15E+10

5.78E+09

 Median

6.79E+09

2.08E+10

1.59E+11

2.59E+10

3321.548

2.57E+10

1.33E+10

102.6667

2.02E+10

5.93E+09

 Maximum

1.88E+10

2.62E+10

1.64E+11

3.36E+10

4153.500

4.08E+10

2.57E+10

162.1395

1.78E+11

6.72E+09

 Minimum

2.97E+09

1.76E+10

1.13E+11

2.22E+10

2592.639

2.51E+08

8.94E+09

15.41667

1.61E+10

4.44E+09

 Std. Dev.

5.64E+09

3.04E+09

2.29E+10

4.28E+09

598.3444

1.32E+10

6.02E+09

60.71268

6.34E+10

8.23E+08

 Skewness

0.870411

0.734676

-0.396020

0.198308

-0.106751

-0.513011

0.686679

-0.135496

1.495246

-0.480154

 Kurtosis

2.366650

2.308513

1.186465

1.491310

1.581875

2.459850

2.076086

1.282072

3.243700

1.888624

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Jarque-Bera

30.74137

23.62448

35.08293

21.79966

18.42427

12.04433

24.54341

27.09637

80.64678

19.32624

 Probability

0.000000

0.000007

0.000000

0.000018

0.000100

0.002424

0.000005

0.000001

0.000000

0.000064

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Sum

1.87E+12

4.47E+12

3.06E+13

5.96E+12

746291.5

4.93E+12

3.31E+12

19556.78

1.11E+13

1.24E+12

 Sum Sq. Dev.

6.80E+21

1.98E+21

1.12E+23

3.92E+21

76615437

3.71E+22

7.75E+21

788810.2

8.60E+23

1.45E+20

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Observations

215

215

215

215

215

215

215

215

215

215

TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT i

DÉDICACES ii

REMERCIEMENT iii

RÉSUMÉ v

ABTRACT vi

SOMMAIRE vii

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS viii

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTES DES CARTES ET GRAPHES x

LISTE DES FIGURES xi

INTRDUCTION GENERALE 1

1- CONTEXTE 2

2-PROBLÉMATIQUE DE L'ÉTUDE 6

3-OBJECTIFS DE RECHERCHE 7

4-HYPOTHÈSES DE RECHERCHE 8

5-REVUE DE LA LITTÉRATURE 8

6-MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE 10

7-INTÉRÊT DE L'ÉTUDE 11

8-PLAN DE L'ÉTUDE 11

PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE 3

CHAPITRE I : ATTRACTIVITE TERRITORIALE 13

SECTION I : CADRE THEORIQUE DE LA NOTION D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE 14

I.1 les fondements théoriques de l'attractivité territoriale 14

I.1.1 Le territoire : un concept polysémique 14

I.1.2 Cadre d'analyse théorique de l'attractivité territoriale 16

i. l'économie industrielle 16

ii. L'économie spatiale 17

iii. La nouvelle économie géographique (NEG) 17

I.2 Caractéristiques et indicateurs d'attractivité territoriale 18

I.2.1 Les caractéristiques de l'attractivité d'un territoire 19

I.2.2. Les acteurs soumis à l'attraction des territoires 19

i. L'attraction d'un territoire sur les personnes physiques 19

ii. Attraction des territoires sur les investisseurs 20

I.2.3. Les facteurs de l'attractivité d'un territoire 21

i. Les facteurs de l'attraction sur les ménages 21

ii. Les facteurs de l'attraction sur les investisseurs 23

I.2.4. Approches et indicateurs de l'attractivité territoriale 24

i. La différente approche de l'attractivité territoriale 24

ii. Les indicateurs ou « baromètres » de l'attractivité territoriale 27

SECTION II : L'ATTRACTIVIE ET LA CONSTRUCTION DU PROJET TERRITOIRE 30

II.1 L'attractivité au sens des territoires 30

II.1.1 L'attractivité d'un territoire 30

II.1.2 Les composantes de l'attractivité d'un territoire 31

i. Les composantes dites « classiques » d'un territoire 31

ii. les composantes endogènes d'un territoire 32

iii. le « soft power » 32

II.2. Le marketing territorial comme outil de construction de l'attractivité d'un territoire 33

II.2.1 Appréhension du concept de « marketing territorial » 33

i. Le marketing mix 33

ii. Le marketing territorial 34

II.2.2 le marketing territorial comme outil de construction et d'entretint de l'attractivité territoriale 35

i. Marketing territorial et construction de l'attractivité territoriale 35

ii. La marque territoriale comme une application du marketing territorial 35

CHAPITRE II : ANALYSE DES FACTEURS D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DANS LES COLLECTIVITES DE LA REGION DU CENTRE 37

SECTION I : RECENSEMENT ET PRESENTATION DES FACTEURS TERRITORIAUX EXLIQUANT L'ATTRACTIVITE DE LA REGION DU CENTRE-CAMEROUN 38

I.1. Les facteurs d'attractivité territoriaux de la région du Centre-Cameroun 41

I.1.1. Les facteurs d'attractivité liés à la situation géographique et au marché 41

i. La situation géographique de la région du centre en générale 41

ii. Le marché 43

I.1.2 Les facteurs liés à la production 44

i. Matières premières et main-d'oeuvre 44

ii. Les consommations intermédiaires 46

I.2. Les facteurs d'attractivité liés aux aménités, à l'aménagement territorial et au climat des affaires 47

I.2.1 Transports, infrastructures, et internet 47

i. Les transports 47

ii. Infrastructures et utilisation d'internet 49

I.2.2 Qualité et climat de l'environnement des affaires dans la région de centre 49

i. Corruption et environnement juridique 50

ii. L'environnement fiscal et financier 51

SECTION II : LES FACTEURS D'ATTRACTIVITE REPOSANT SUR CERTAINSES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DE LA REGION DU CENTRE 55

II.1. Branche d'activité et taille des entreprises industrielles comme facteurs d'attractivité inhérente aux entreprises industrielles 55

II.1.1. La branche d'activité : un élément déterminant dans la région du Centre 55

II.1.2. La taille des industries 57

II.2. Le niveau de présence géographique des unités : un facteur d'agglomération des entreprises du Centre. 58

II.2.2. Investissement direct étranger en matière industrielle dans le Centre 59

CONCLUION DE LA PREMIERE PARTIE 61

DEUXIEME PARTIE : 63

INFLUANCE DES FACTEURS DE L'ATTRACTIVITE SUR LES STRATEGIES DE LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES DU CENTRE AU CAMEROUN 63

CHAPITRE III : LA LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES 64

SECTION I : LES THEORIES DE LA LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES 64

I.1 La notion de distance, un élément fondamental dans la localisation 65

i. Typologie des distances 65

ii. les sens de la distance 66

I.2 Les théories de la localisation des firmes 67

i. Les paradigmes de Ponsard 67

ii. Les modèles d'économie urbaine et d'économie géographique 72

SECTION II : FACTEURS ET STRATEGIES DE LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES 77

II.1 Facteurs de localisation des activités industrielles 77

II.1.1. Les déterminants économiques des choix de localisation des entreprises industrielles 77

II.1.2. Les facteurs organisationnels et territoriaux oriantant les choix de localisation des industries 79

i. Les facteurs caractérisant les entreprises 80

ii. Les facteurs caractérisant les territoires 83

II.2. Les stratégies de localisation des entreprises industrielles 89

II.2.1. Les stratégies de localisation vis-à-vis de la concurrence 89

i. L'évitement comme stratégie de localisation 89

ii. Les bénéfices de la proximité géographique 90

iii. Stratégie de syntèse 91

II.2. Les stratégies de localisation transnationales 92

II.2.1. Multi nationalisme et comportements stratégiques 92

i. Présentation du modèle de base de SMITH (1987) 92

ii. Équilibre du marché en situation stratégique de monopole ou de duopole 93

II.2.2. Internalisation des firmes comme stratégie de localisation dans un contexte multi national 95

CHAPITRE IV : INFLUANCE DES FACTEURS D'ATTRACTIVITE SUR LA LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES COLLECTIVITES DU CENTRE. 96

SECTION I : PRESENTATION DES DONNEES DU MODELE ET CACULS STATISTIQUES 97

I.1. Présentation des données utilisées pour le modèles 97

I.1.1. Présentation et mode construction d'une DSF 97

i. Présentation d'une DSF 97

ii. Le mode de construction de la base donnée à partir de la DST 97

I.1.2 Prestation des variables et du modèle 98

i. Présentation des variables 98

ii. Présentation du modèle 99

I.2. Description statistique des différentes variables et résultats 101

I.2.1 Analyses statistiques des variables 101

SECTION II : RESULTATS DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES ET ANALYSES 108

II.1. Résultats des estimations économétriques 109

II.2. Analyse du résultat des estimations économétriques 116

CONCLUSION GENERALE 118

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 121

ANNEXES 126

TABLE DES MATIERES 130






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