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L'initiative 3N

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par Severain Koffi
Institut Africain de Technologie - BTS en Transport Logistique 2016
  

Disponible en mode multipage

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Dédicaces

Je dédie ce travail à mes parents.

i

Remerciements

Mes remerciements

A mon encadreur, Monsieur ISSAKA ALI OUSMANE.

A toute l'administration de l'Université Marocaine (HECF).

Mes sincères remerciements vont à mes professeurs pour la formation qu'ils m'ont donnée.

Une pensée toute particulière à mes parents, amis et connaissances pour leurs prières et encouragements.

A tous ceux, de près ou de loin, qui ont contribué au développement et à l'amélioration du présent travail, qu'ils trouvent ici ma reconnaissance.

ii

Liste des sigles et abréviations

3N : "les Nigériens Nourrissent les Nigériens"

ENBC : Enquête Démographique, de Santé, de Nutrition

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et

l'Alimentation

Ha : hectare

Hbt : Habitant

HC3N : Haut-Commissariat à l'initiative 3N

I3N : Initiative les Nigériens Nourrissent les Nigériens

I3N/SA/DAD : Initiative 3N pour la Sécurité Alimentaire et le Développement

Agricole Durable

ICRISAT : Institut International de Recherche sur les Cultures des Régions

Semi-arides Tropicales

INS : Institut National de la Statistique

Kg : Kilogramme

Km : Kilomètre

MEN : Ministère de l'Education Nationale

MESS/RS : Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la

Recherche Scientifique

m3 : mètre-cube

mm : millimètre

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PDC : Plans de Développement Communaux

PIB : Produit Intérieur Brut

PIE : Programme d'Investissement de l'Etat

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PUSA : Programme d'Urgence pour la Sécurité Alimentaire

SAN/DA/D : Stratégie de Sécurité Alimentaire Nutritionnelle et de

Développement Agricole Durables

SAP : Système d'Alerte Précoce

TBS : Total Brut de Scolarité

iii

TABLE DES MATIERES

Dédicaces i

Remerciements ii

Liste des sigles et abréviations iii

TABLE DES MATIERES iv

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : GENERALITES 2

I. CONTEXTE GENERAL 2

1.1. Données générales 2

1.2. Bases de la production agricole 3

II. PROBLEMATIQUE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE 4

2.1. Vulnérabilité à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle 5

2.2. Causes de la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle 6

2.2.1 Déficit céréalier au moins une année sur deux 6

2.2.2 Production fourragère pas toujours suffisante 6

2.2.3 Régime alimentaire déséquilibre, notamment pour les enfants 7

2.2.4 Difficultés d'accès aux aliments pour certains groupes sociaux 8

CHAPITRE II : L'INITIATIVE 3N 9

I. JUSTIFICATION ET APPROCHE CONCEPTUELLE DE L'INITIATIVE 3N 9

II. VISION, OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS 3

2.1. Vision 15

2.2. Objectifs 15

2.3. Résultats attendus 16

III. DEFIS, ATOUTS, CONTRAINTES, OPPORTUNITES 17

3.1. Défis majeurs à relever 17

3.2. Atouts pour relever les défis 15

3.3. Contraintes réelles pour les transformations souhaitées 17

3.4. Opportunités pour investir plus et mieux 18

V. LES PRINCIPES DIRECTEURS D'INTERVENTION DE L'I3N 19

CHAPITRE III : LE HAUT COMMISSARIAT A L'INITIATIVE 3N 21

I. DISPOSITIF INSTITUTIONNEL ET HISTORIQUE 21

II. ORGANISATION DU HAUT COMMISSARIAT A L'INITIATIVE 3N 21

CONCLUSION GENERALE 3

ANNEXE 29

BIBLIOGRAPHIE 31

v

INTRODUCTION GENERALE

D'importantes ressources ont été investies au Niger dans le secteur agricole de l'indépendance à nos jours. Nonobstant ces remarquables efforts, les déficits des productions vivrières persistent, soumettant les populations à l'insécurité alimentaire d'année en année.

Les autorités de la 7ème République, convaincues que cette situation ne pouvait éternellement perdurer, ont décidé d'utiliser les grands moyens pour juguler cette situation. Ainsi, elles ont conçu et décidé de mettre en oeuvre l'initiative 3N « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens ». La motivation de cette Initiative découle du Programme de Renaissance du Niger du Président de la République. C'est en effet dans son discours d'investiture prononcé le 7 Avril 2011 que le Président de la République annonçait la vision qu'il donne de l'initiative 3N, à savoir: « Le Peuple nigérien a un immense défi à relever, un défi qui a un rapport avec sa dignité et son honneur: le défi de l'éradication de la faim. Il est choquant que, de manière récurrente, nous soyons réduits à mendier notre pain quotidien auprès des autres peuples. Comme en témoignent les dernières élections, notre peuple a conquis sa liberté politique: il lui reste, maintenant, à réaliser l'alliance de la liberté et du pain ».

Afin de traduire cette Initiative de façon cohérente, réalisable, bénéfique et mesurable, le Gouvernement du Niger a décidé de se doter d'une « Stratégie de Sécurité Alimentaire/Nutritionnelle et de Développement Agricole Durables (SAN/DA/D) ». Cette stratégie tire son essence du Programme de Renaissance du Niger du Président de la République.

1

CHAPITRE I : GENERALITES

I. CONTEXTE GENERAL

1.1. Données générales

Pays enclavé, le Niger a une économie caractérisée par une prédominance du secteur primaire (45,2% du PIB en 2010) et une étroitesse du secteur secondaire (11,4% du PIB en 2010). C'est un des pays les plus pauvres selon le classement du PNUD pour l'indice de développement humain. Le pays connaît un des plus forts taux de croissance démographiques au monde (3,3%).

Entre 1988 et 2010, la population du Niger a pratiquement doublé, passant de 7 256 626 à 15 203 822 habitants (INS, 2010). En 2012, celle-ci serait de 16 274 738 habitants dont près de 50,05% de femmes (soit 8 145 088) et 49,2 % de jeunes de moins de 15 ans. La population est inégalement répartie sur le territoire national. Près de 79,6% de la population, soit 12.099.000 personnes vivent en milieu rural contre 20,4% en milieu urbain avec une forte concentration dans la capitale, Niamey, qui abrite presque 40% de la population urbaine du pays (INS, 2010).

Le niveau d'éducation est globalement faible pour les adultes. En effet, 71 % des adultes nigériens (dont 82,9 % de femmes) sont analphabètes (ENBC III 2007/2008). Au niveau des jeunes, le taux brut de scolarisation (TBS) est de 76,1% dont 67,3% pour les filles et 84,9% pour les garçons au primaire. Au niveau du premier cycle du secondaire, le taux moyen est de 19,8% dont 23,4% pour les garçons et 16,1% pour les filles e (MEN et MESS/RS, 2010).

La couverture sanitaire reste faible, même si elle s'est nettement améliorée au cours de la décennie précédente en passant de 47,6 % en 2001 à 50 % en 2010. L'utilisation des services de santé reste très faible avec environ 53,52 % pour le curatif, moins de 50 % pour la consultation prénatale. Les ratios entre personnel de santé et habitants sont passés de 2011 à 2012 d'un médecin pour 41 200 habitants à un pour 18 706 (norme OMS est de 1 médecin pour 10 000 habitants); d'un infirmier pour 5 660 habitants à un pour 4 465 (norme OMS 1 infirmier pour 5 000 habitants); et d'une sage-femme pour 5 400 femmes en âge de procréer à une pour 3 604, (normes OMS 1 Sage-femme pour 5 000 femmes en âge de procréer).

2

En matière d'accès durable à l'eau potable, le taux national de couverture des besoins serait de 66,93% (INS/MHE, 2011) alors qu'il est estimé en milieu urbain à 73,75% en 2010 (INS/MHE, 2010).

1.2. Bases de la production agricole

Avec une superficie de 1 267 000 Km², le Niger est un pays les plus vastes d'Afrique. Seulement 1% du territoire (extrême sud-ouest) reçoit plus 600 mm de pluie par an, tandis que 89% du territoire, localisé dans la partie nord, reçoit moins de 350 mm de pluie par an.

Le relief nigérien est peu contrasté. Les sols sont sablonneux ou argilo-sablonneux, pauvres en éléments nutritifs et en matière organique. Les sols cultivables sont à 80% dunaires et 15 à 20% sont des sols hydromorphes moyennement argileux. Le réseau hydrographique qui est issu des deux importants bassins, à savoir le bassin du fleuve Niger et celui du Lac Tchad, draine annuellement 24 à 30 milliards de m3 d'eau dont seulement 1% est exploité.

La plus grande partie des écoulements provient du fleuve Niger (90%) et de ses affluents de la rive droite (Gorouol, Dargol, Sirba, Goroubi, Diamangou, Tapoa et la Mékrou) ; les affluents de la rive gauche étant à écoulement intermittent (Dallol Bosso, Dallol Fogha et Dallol Maouri). Pour le bassin du Lac Tchad, les ressources en eaux sont le Lac Tchad et la Komadougou Yobé. Au sein de ces deux bassins, il existe d'importantes mares et retenues (1 084 mares sont dénombrées dont 22,7% ont un régime permanent). Les écoulements souterrains renouvelables représentent un volume annuel de quelques 2,5 milliards de m3dont moins de 20% exploité actuellement. A ce potentiel, il convient d'ajouter l'énorme réserve d'environ 2 000 milliards de m3 d'eau souterraine non renouvelable, dont une partie infime est exploitée par les sociétés minières et l'agriculture oasienne.

Du sud au nord du pays, la végétation est composée des forêts sèches claires, des savanes arborées à arbustives, des steppes arbustives à herbeuses. En fonction des conditions locales, plusieurs types de formations forestières s'identifient : les formations forestières des plateaux, les formations forestières des plaines sableuses, les forêts de bas-fonds inondables, les peuplements à Hyphaene thebaica, (palmiers Doum), les peuplements à Borassus aethiopum (Rônier), les forêts issues des plantes envahissantes et les écosystèmes aquatiques et semi-aquatiques.

3

A partir des grands ensembles bioclimatiques et suite aux interventions humaines, se sont formés des agroécosystèmes dans les paysages agraires : Parcs à Acacia albida, Doumeraies, Parcs à Parinarimacrophylla, Parcs à Butyrospermum parkii (karité) et à Prosopis africana.

Certains écosystèmes forestiers, en raison de leurs particularités écologiques, sont dotés de statuts particuliers. Il s'agit des aires protégées (parcs, réserves, sanctuaires) sur 8,41 millions d'hectares, soit 6,6% du territoire national, des forêts classées sur 600 000 ha, des sites Ramsar sur 4 317 869 ha, des marchés ruraux de bois sur environ 900 000 ha, des concessions cynégétiques sur 435 000 ha et des enclaves pastorales sur 25 000 ha d'aires communautaires enregistrées (FAO, 2012).

D'un point de vue agro-écologique (fig.1), le Niger se compose au moins de neuf systèmes agraires distincts (pastoral au nord, de transition au centre avec culture ou dunes, plaines de l'Est, plateaux de l'Ouest, systèmes des vallées, des oasis, des aménagements hydro agricoles et des zones périurbaines), caractérisés par des spécificités propres en termes de contraintes et de potentialités.

Figure Zonage agro écologique du Niger

II. PROBLEMATIQUE DE LA SECURITE ALIMENTAIRE

4

Les droits à une alimentation saine et suffisante et à l'eau potable font partie des droits fondamentaux de la personne humaine consacrés par la Constitution du Niger. Le droit à l'alimentation comporte trois obligations qui lient l'Etat :1) une obligation de respecter l'accès à l'alimentation déjà acquis ; 2) une obligation de protéger le droit à l'alimentation d'autrui en réglementant les activités des entités non étatiques - entreprises privées, individus et 3) une obligation de donner effet en agissant pour garantir un meilleur accès à l'alimentation.

Cependant, malgré les efforts faits depuis un demi-siècle, pour une large frange de la population, le droit à l'alimentation n'est pas toujours observé soit du fait qu'elle est située dans des zones de forte vulnérabilité à l'insécurité alimentaire et/ou qu'elle appartienne aux groupes sociaux les plus vulnérables soit que les politiques et stratégies mises en place pour assurer sa concrétisation n'ont pas été suffisantes.

2.1. Vulnérabilité à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle

Même pendant les années excédentaires, environ une personne sur cinq n'arrive pas à manger correctement. Il s'agit essentiellement des personnes qui ne produisent pas assez pour elles-mêmes et qui sont presque exclues du marché du fait de la faiblesse de leurs revenus. Parmi elles, on dénombre des ruraux et des urbains, des pasteurs ou des agriculteurs. Ce sont aussi les familles nombreuses avec peu de, ressources et de revenus, les femmes et les enfants, les petits producteurs, les travailleurs à faibles revenus fixes et les chômeurs, les jeunes, les personnes vivant avec un handicap, les personnes âgées ou les malades chroniques.

Pratiquement, aucun département n'est épargné par l'insécurité alimentaire. Certains la vivent de manière récurrente et d'autres, selon la physionomie de la campagne. Une analyse historique de la note de vulnérabilité du Système d'Alertes Précoces (SAP) permet de regrouper les départements en deux catégories selon leur niveau de vulnérabilité:

1. Des départements à vulnérabilité récurrente (16 départements sont concernés) : Ouallam, Tillabéri, Téra et Fillingué (région de Tillabéri), Tchintabaraden, Abalak, Keita, Bouza, Illéla (Région de Tahoua), Dakoro (région de Maradi), Tanout (Région de Zinder), N'Guigmi, Maïné Soroa, Diffa (Région de Diffa), Tchirozérine, Arlit (Région d'Agadez).

5

2. Des départements conjoncturellement vulnérables (18) départements sont concernés) : Tahoua, Birni Konni et Madaoua (Région de Tahoua), Guidan Roumdji, Madarounfa, Aguié, Mayahi, Tessaoua (Région de Maradi), Say et Kollo (Région de Tillabéri), Dosso, Loga, Doutchi et Gaya (Région de Dosso), Matameye, Mirriah, Magaria, Gouré (Région de Zinder), causes de la vulnérabilité a l'insécurité alimentaire et nutritionnelle.

2.2. Causes de la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle

La vulnérabilité des nigériens à l'insécurité alimentaire trouve ses origines dans les déficits céréaliers et fourragers enregistrés régulièrement depuis quelques décennies, les comportements alimentaires inappropriés et dans la pauvreté structurelle de certains groupes sociaux.

2.2.1 Déficit céréalier au moins une année sur deux

Le Niger, qui était autosuffisant en denrées alimentaires et même exportateur de céréales jusqu'à la fin des années soixante, est devenu fortement déficitaire. Le pays est passé d'une situation excédentaire en céréales dans les années 60 (+21-49 kg/habitant) à une situation structurellement déficitaire au cours de la décennie 90 (-19 kg/habitant entre 93 et 962 à -40 kg entre 86-903). Pour la décennie 90, au moins une année sur deux, le Niger a été déficitaire. La situation ne s'est guère améliorée au cours de la première décennie du nouveau millénaire. En dix ans, le Niger a enregistré3 années où la production nationale disponible ne couvre pas les besoins des populations : -30 kg/hbt en 2000-2001, -40 kg/hbt en 2004-2005 et -28 kg/hbt en 2009-2010. L'année 2009-2010 a été particulièrement dramatique pour près d'une personne sur deux (47,7%) qui était dans une situation d'incapacité à s'assurer une alimentation suffisante et de qualité tous les jours. En fait, en 50 années d'Indépendance, le Niger a enregistré une année déficitaire sur deux. Tous les déficits céréaliers ne se traduisent pas, heureusement, par des crises alimentaires graves, comme celles enregistrées en 2005 et en 2010. Toutefois, il est important de faire remarquer que même dans les années de production équilibrée ou excédentaire, une frange importante de la population se trouve dans une situation d'insécurité alimentaire plus ou moins sévère. Environ 6 ménages sur 10 ne peuvent couvrir leurs besoins alimentaires que pour 3 mois. L'insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique annuelle touche 11 à 25% de nigériens.

2.2.2 Production fourragère pas toujours suffisante

6

L'insuffisance de la production fourragère affecte toutes les régions du pays tout en entraînant des mouvements de transhumances vers les zones de pâturages. L'analyse de la dynamique pastorale révèle également que l'absence de pluies conduit au tarissement rapide des points d'eau limitant l'accès à l'eau du cheptel. Les causes fondamentales de l'insécurité alimentaire du cheptel sont : une insuffisance qualitative et quantitative des aliments pour bétail, une insécurité foncière, un coût de production et d'acquisition des intrants élevé, une insuffisance du système d'abreuvement et une difficulté d'accès aux sous-produits agro-industriels et aux sous-produits agricoles. Pour les ménages vivant des sous-produits de l'élevage, la vulnérabilité est encore plus grande, les années où le déficit céréalier est doublé d'un déficit fourrager. Le cheptel et les populations des zones pastorales ont été particulièrement affectés par les grandes crises alimentaires des années 1969-73, 1984 et celles plus récentes de 2005, 2010 et 2012. En 2011, la production fourragère a enregistré un déficit de plus de 10 millions tonnes de matières sèches soit 50 % des besoins du cheptel national séjournant dans le pays.

2.2.3 Régime alimentaire déséquilibre, notamment pour les enfants

Les répercussions des déficits alimentaires sont aggravées par un régime alimentaire déséquilibré. Le régime alimentaire des nigériens est essentiellement à base de céréales (mil, sorgho, maïs, fonio, blé) qui participent pour 60% à la couverture des besoins énergétiques. Les 40% restants sont couverts par les légumineuses à graines (niébé), les plantes-racines et tubercules (manioc, patate douce, pomme de terre), les huiles végétales, les sous-produits animaux (lait, viande) avec une tendance à la baisse de leur consommation (140 litres/habitant/an en 1960; 40 litres en 1990, et 30 litres en 2007) et dans une moindre mesure les poissons, les fruits et les légumes. C'est un régime déséquilibré, selon l'étude sur les dynamiques de consommation. Celle-ci a révélé une surconsommation de glucides (jusqu'à 68% alors que la norme est de 50 à 55%), une sous-consommation de lipides (19% Versus 30 à 35% pour la norme) et une consommation assez équilibrée pour les protides (13% versus 11 à 15%).

La situation nutritionnelle des individus est également influencée par des facteurs non alimentaires notamment : l'insuffisance de l'accès aux structures sanitaires, à l'eau potable, la méconnaissance des mères en matière de nutrition et la fréquence de maladies infectieuses (elles-mêmes renforcées par la malnutrition). Ainsi, les déficits céréaliers périodiques, le régime alimentaire déséquilibré des ménages et la forte malnutrition des enfants font que le Niger est dans une situation d'insécurité alimentaire permanente qui empêche les ménages de satisfaire leurs autres besoins sociaux et l'Etat d'investir plus dans l'amélioration du cadre de vie des nigériens.

7

La situation est souvent particulièrement dramatique pour les enfants de moins de 5 ans. La malnutrition sévit de manière endémique, notamment chez les enfants de moins de 5 ans. Environ 4 enfants sur 10 sont dans une situation de sous nutrition chronique et 1 sur 10, dans une situation de sous-nutrition aigue.

La malnutrition des enfants s'explique autant par les comportements des adultes (méconnaissance des besoins de croissance de l'enfant) et l'accessibilité difficile des ménages vulnérables aux aliments de base que par un régime alimentaire inapproprié des populations nigériennes.

2.2.4 Difficultés d'accès aux aliments pour certains groupes sociaux

Les difficultés d'accès aux aliments sont de plus en plus accentuées soit du point de vue physique qu'économique :

· Sur le plan de l'accessibilité physique aux aliments, le transfert des productions des zones excédentaires vers les zones déficitaires est limité par l'insuffisance des infrastructures et moyens de transport et commercialisation.

· L'accessibilité aux aliments se pose de plus en plus en termes de pouvoir d'achat au niveau des ménages à faible revenu tant en milieu rural qu'urbain. Les analyses effectuées sur la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire font ressortir qu'une proportion importante de la population n'arrive plus à disposer d'une alimentation suffisante et équilibrée. Les difficultés d'accès aux aliments trouvent leur origine aussi bien dans l'insuffisance des disponibilités que dans la pauvreté et les déséquilibres observés sur les marchés (fortes variations des prix et de l'approvisionnement des marchés).

· Les fluctuations des prix des denrées alimentaires sont liées à la saisonnalité ainsi qu'à la situation de l'offre et de la demande locale sous régionale et internationale, la hausse sans précédent des prix des denrées alimentaires de 2008 a fortement affecté les ménages vulnérables au Niger. Globalement, les prix des denrées alimentaires ont baissé après cette crise mais sont restés au-delà de leur niveau d'avant crise. Par ailleurs, en 2005 contrairement à 2010, des entraves au fonctionnement des marchés ont été observées dans la sous-région.

8

CHAPITRE II : L'INITIATIVE 3N

I. JUSTIFICATION ET APPROCHE CONCEPTUELLE DE L'INITIATIVE 3N

Les différents programmes et politiques agricoles mis en oeuvre jusqu'à présent n'ont pas permis d'atteindre les objectifs de sécurité alimentaire que l'Etat du Niger s'était fixé au lendemain de l'indépendance du pays en 1960. La question de la sécurité alimentaire ayant été le plus souvent abordée sous un angle plus technocratique que politique. Le Niger continue ainsi à connaître de façon cyclique des crises alimentaires aigues. De même, au plan de l'alimentation du cheptel, les difficultés sont persistantes ; on enregistre un déficit fourrager plus ou moins critique une année sur deux.

Le défi à relever est ainsi immense cependant le secteur agricole possède les ressources nécessaires à même d'y faire face. Il s'agit principalement des 7 millions de terres actuellement utilisés en culture pluviale dont les rendements peuvent être améliorés par l'utilisation d'un paquet technologique approprié. En effet, il a été calculé que la famine de 2005 a été causée par un déficit céréalier de 11%, alors que si seulement le quart des agriculteurs nigériens avait reçu en 2004, une micro-dose d'engrais ce déficit aurait pu être évité (ICRISAT, cité par C.P. Reij et al.). La même source indique que le coût de d'achat et de distribution des engrais nécessaires sur l'ensemble du territoire seraient de $20 millions alors que l'aide apportée par les donateurs pour faire face à la famine a couté $80 millions auxquels il faut ajouter environ $70 millions payé par les consommateurs du fait de l'augmentation des prix des denrées alimentaires.

9

Le Niger possède aussi des terres irrigables estimées à 270 000 ha et un important cheptel animal qui peuvent être valorisés. A ces atouts agricoles s'ajoutent le fort engagement politique exprimé par le Président de la République pour faire de la question de la sécurité alimentaire des nigériens la priorité des priorités. En effet, le Président de la République dans son discours d'investiture a pris l'engagement de changer radicalement la situation de notre pays d'éternel assisté au plan alimentaire. Ainsi conformément à cet engagement, le Gouvernement à travers la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre a fait de l'initiative « 3N » un des axes majeurs de sa politique au cours du quinquennat du Président de la République. C'est pourquoi il compte injecter pour les cinq ans à venir plus de US$ 900 milliards pour réaliser l'Initiative 3N « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens » L'initiative « 3N » est donc la traduction concrète de la volonté politique du Président de la République de voir le Niger atteindre au cours de son mandat la sécurité alimentaire de toute la population nigérienne. C'est une initiative audacieuse, ce qui force les responsables à tous les niveaux à travailler en vue de l'objectif et à mettre en place toutes les mesures requises pour l'atteindre.

L'initiative « 3N » s'inspire des leçons tirées de la mise en oeuvre des politiques agricoles successives dans notre pays ainsi que des expériences réussies de certains pays aux conditions agro-économiques similaires à celles du Niger. Elle intègre également les bonnes pratiques nationales, régionales et internationales.

II. VISION, OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS

2.1. Vision

« Le Peuple nigérien a un immense défi à relever, un défi qui a un rapport avec sa dignité et son honneur: le défi de l'éradication de la faim. Il est choquant que, de manière récurrente, nous soyons réduits à mendier notre pain quotidien auprès des autres peuples. Comme en témoignent les dernières élections, notre peuple a conquis sa liberté politique : il lui reste, maintenant, à réaliser l'alliance de la liberté et du pain » Discours d'investiture du Président de la République ; 7 Avril 2011.

2.2. Objectifs

L'objectif global de l'initiative 3N est de mettre les populations Nigériennes à l'abri de la famine et de leur garantir les conditions d'une pleine participation à la production nationale et à l'amélioration de leurs revenus. Les objectifs spécifiques visant à atteindre cet objectif global sont :

- Résorber le déficit alimentaire national et améliorer la qualité de l'alimentation par l'augmentation de la productivité et la diversification des cultures ;

- Augmenter la capacité de résilience des ménages pauvres par l'augmentation de leurs revenus ;

- Réduire la malnutrition des groupes les plus vulnérables (enfants de moins de cinq ans et femmes enceinte ou allaitantes) par la diversification et l'éducation nutritionnelle ;

- - Accroître les capacités nationales et locales d'anticipation, de prévention et de gestion des crises alimentaires.

10

En gros, l'objectif global de l'i3N est de « contribuer à mettre durablement les populations Nigériennes à l'abri de la faim et de la malnutrition et leur garantir les conditions d'une pleine participation à la production nationale et à l'amélioration de leurs revenus ».

L'objectif spécifique est de « Renforcer les capacités nationales de productions alimentaires, d`approvisionnement et de résilience face aux crises alimentaires et aux catastrophes naturelles».

2.3. Résultats attendus

L'impact attendu est « toutes les couches sociales de la population nigérienne ont accès à une alimentation saine et équilibrée ».

Globalement l'Initiative 3N devrait atteindre les cinq (5) effets généraux escomptés suivants :

1. Les productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques sont accrues et diversifiées

2. Les marchés ruraux et urbains sont régulièrement approvisionnés en produits alimentaires et agro-alimentaire

3. La résilience des groupes vulnérables face aux changements climatiques, crises et catastrophes est améliorée

4. L'état nutritionnel des nigériens est amélioré

5. L'animation, la coordination de l'Initiative et l'impulsion des réformes sont assurées.

Pour la mise en oeuvre de l'Initiative 3N, ces effets généraux devraient être atteints à partir des douze (12) effets spécifiques suivants :

1. Les productions sous irrigation sont accrues

2. La productivité des cultures pluviales est augmentée

3. Les productions d'origine animale sont accrues

4. Les productions forestières sont accrues

5. La production de denrées alimentaires issues de la transformation artisanale et agroindustrielle des produits locaux est accrue

6. La production de denrées alimentaires issues de la transformation artisanale et agroindustrielle est disponible sur les marchés intérieurs et extérieurs

7. Les mécanismes d'anticipation et de coordination des urgences sont efficaces

8. Les réponses apportées dans les situations de crises et de catastrophes sont adaptées

11

9. La vulnérabilité à la malnutrition est réduite

10. Les acteurs ont accès aux financements et les réformes appropriées sont mises en place

11. Les acteurs et les parties prenantes sont mobilisés et responsabilisés dans la mise en oeuvre de l'Initiative

12. La gouvernance, la coordination et le suivi évaluation de l'Initiative sont bien assurés.

III. DEFIS, ATOUTS, CONTRAINTES, OPPORTUNITES

L'initiative 3N s'inscrit dans une perspective d'exploitation au mieux des atouts et avantages comparatifs des secteurs agricole et agroalimentaire du Niger tout en s'insérant dans l'économie régionale voire globale et en préservant le capital productif pour les générations futures.

3.1. Défis majeurs à relever

Les défis à relever sont nombreux et divers. Les plus pressants pour assurer une croissance agricole soutenue et une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable, à partir des productions nationales, sont : la pression démographique et l'urbanisation, la croissance du cheptel nigérien, la garantie d'un revenu décent aux producteurs dans un contexte de pauvreté des ménages, l'intégration régionale et la globalisation, l'adaptation au changement climatique et autres facteurs de risques.

Premier défi : Nourrir une population de plus en plus nombreuse et s'adapter à la demande urbaine

Le Niger comptait en 2010, 15 203 822 dont 50,1% de femmes. Près de 8 nigériens sur 10 vivent en milieu rural. La population nigérienne serait d'environ 18,3 millions d'habitants en 2015 et 21,7 millions en 2020 avec une population urbaine qui représenterait respectivement de 29,1% et 32,2%. Les dynamiques démographiques constatées devraient se poursuivre au-delà de 2020.En 2040, il est attendu qu'il y ait presque autant d'urbains que de ruraux. Si, les systèmes de productions ruraux actuels se maintiennent, la première conséquence du croît démographique est sans doute une pression de plus en plus forte sur les ressources naturelles et un morcellement des terres avec le risque que la surface par actif agricole ne suffise plus à couvrir les besoins alimentaires et/ou monétaires des ménages ruraux. Déjà, entre 1980 et 2006, la surface cultivée par personne a été réduite de 20% et serait passée de 0,55 ha à 0,44 ha.

12

La forte croissance démographique associée à une urbanisation accélérée devrait se traduire par une demande alimentaire non seulement élevée mais également diversifiée. Répondre efficacement à celle-ci est un défi majeur pour le secteur agricole et l'économie nationale. En effet, avec l'urbanisation, les dépenses des ménages pour des céréales autres que le mil et le sorgho, les fruits et légumes et les produits d'origine animale sont accrues. Les ménages urbains dépensent plus pour le riz, le maïs et le blé plutôt que le mil et le sorgho qui sont les céréales courantes. Ces dépenses représentent respectivement 32,1% et 26,4% des dépenses totales. Par contre, en milieu rural, ces dépenses sont respectivement de 13% et 50,1%.

Ainsi, on assisterait à l'émergence d'un système de consommation alimentaire extravertie. Et, si la tendance est maintenue, l'agriculture nigérienne manquerait d'un puissant levier pour se transformer, car la frange la plus solvable ne s'approvisionnerait pas sur le marché local mais bien sur les marchés ouest africains et internationaux. Par contre, si pour les céréales, les tendances ne sont pas favorables aux produits locaux, il n'en est probablement pas pour la viande, les fruits et légumes ; même si ici aussi on assiste à une concurrence de plus en plus forte de la part de pays voisins et même, de pays lointains.

Second défi : Assurer une alimentation régulière et de qualité à un cheptel en forte croissance

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Pour les ménages vivant des sous-produits de l'élevage, la vulnérabilité est encore plus grande, les années où le déficit céréalier est doublé d'un déficit fourrager. C'est ainsi que le cheptel et les populations des zones pastorales ont été particulièrement affectées par les grandes crises alimentaires des années 1969-73, 1984 et celles plus récentes de 2005 et 2010. Entre 2000 et 2010, le bilan fourrager établi par les services d'Elevage fait ressortir 5 années déficitaires. Cela démontre qu'au moins une année sur deux, le cheptel du Niger, malgré l'immensité de l'espace pastoral, est confronté à un problème alimentaire que les éleveurs essaient de résoudre en exploitant les aires protégées, empiétant sur les espaces encore en culture, traversant les frontières et/ou en procédant à un déstockage forcé. Paradoxalement, malgré la crise fourragère qui survient fréquemment, le bétail nigérien n'a cessé de croître. A partir de 2007, cette croissance a été particulièrement remarquable avec un rythme annuel de 4,6% à 6%, du moins jusqu'en 2009. L'effectif du cheptel nigérien n'a pratiquement pas changé entre 2009 et 2010. Mais sur la décennie, le taux d'accroissement moyen a été de 2,9%. Assurer l'alimentation à un cheptel qui croît pratiquement à un tel rythme, dans un contexte de forte variabilité climatique et de dégradation des ressources naturelles est assurément un défi majeur pour le Niger.

Troisième défi : Assurer un revenu aux producteurs tout en tenant compte de la solvabilité des consommateurs

L'accroissement de la population, notamment dans sa composante urbaine devrait être un facteur stimulant pour que les agriculteurs investissent davantage afin de satisfaire la demande. Toutefois, investir plus dans les activités agricoles suppose aussi que la demande soit solvable et que les prix aux producteurs soient intéressants. Cela ne semble pas tout à fait le cas. Il se révèle en effet que la majorité des nigériens ont déjà recours au marché pour couvrir leurs besoins alimentaires et nutritionnels et que de nombreux agriculteurs ou éleveurs mettent en marché une partie plus ou moins importante de leur production. Pour les ménages nigériens qui ont une très faible accessibilité aux aliments : environ 14% dépendent à 42% du marché pour leur approvisionnement alimentaire, à 39% de l'aide alimentaire, à 2% de leur autoconsommation et à 17% d'autres alternatives. Alors que les ménages ayant une accessibilité moyenne aux aliments recourent au marché à raison de 61% pour leur alimentation.

Trouver un juste équilibre entre les prix à la consommation et la nécessité d'assurer un revenu décent et stable aux producteurs est sans aucun doute un défi majeur pour l'agriculture nigérienne. La hausse des prix à la consommation au niveau national du fait de la flambée sur le marché international et surtout celle survenant les années de déficit agricole et/ou pendant les périodes normales de soudures entraîne de facto l'exclusion de la frange la plus pauvre de la population. En grande partie, les pauvres du Niger sont les familles qui vivent dans des petites exploitations agricoles ou pastorales, des artisans et d'une manière plus globale des ruraux. En 2008, environ 6 ruraux sur 10 ont été considérés comme pauvres. Malheureusement, en cas de choc de production, ce sont ces familles dont l'essentiel de l'avoir provient des activités agricoles qui sont les plus touchées parce qu'elles n'ont pas suffisamment de revenus monétaires pour aller au marché. Tout accroissement démesuré des prix à la consommation sera un facteur d'aggravation de la pauvreté et de d'exclusion sociale pour une portion non négligeable des nigériens.

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Toutefois, notons également, que es bas prix à la consommation sont automatiquement répercutés sur les prix au producteur avec pour conséquence évidente, une incapacité des exploitants à renouveler leurs outils de production et surtout à investir dans la modernisation de l'exploitation. Contrairement à la perception courante, une grande partie des producteurs commercialisent une proportion de leurs productions. Dans plusieurs régions du pays, il ressort en effet que 66% des ménages agricoles vendent une partie de leurs productions (céréales, notamment) après la récolte1(*).

Malheureusement, force est de constater que depuis près de 20 ans, les prix au producteur n'ont que peu évolué pour des produits de base comme le mil.

Quatrième défi : S'adapter aux changements climatiques et réduire ses répercussions

Le climat du Niger se caractérise par une grande variabilité intra et inter annuelle de la pluviométrie qui se traduit par des épisodes de sécheresse pendant la saison des pluies et des années sèches récurrentes devenues de plus en plus fréquentes. Cette situation est liée en grande partie aux changements climatiques dont les manifestations à travers les effets néfastes des phénomènes climatiques extrêmes constituent un grand handicap pour le développement du pays. En effet, la fragilité des écosystèmes du pays le rend très vulnérable aux phénomènes de changements climatiques et le contexte socio-économique difficile affaiblit ses capacités d'adaptation. Face à une telle situation, des mesures d'adaptation s'imposent afin d'assurer un développement durable.

Cinquième défi : Réaliser le changement de mentalités des populations

Dans le contexte actuel du Niger, la pauvreté et l'insécurité alimentaire ne sauraient être expliquées par les aléas climatiques et la rudesse de la nature seulement. Certains comportements et pratiques sociaux en milieux urbain et rural ont contribué à aggraver cette situation. C'est notamment la corruption, le manque de conscience professionnelle, l'attentisme, l'émergence d'une culture d'assistanat et certaines habitudes alimentaires. Pour une évolution des mentalités et un changement profond des comportements, la sensibilisation et la communication pour la promotion du travail productif et de l'utilisation adéquate des ressources alimentaires et nutritionnelles sont développées.

3.2. Atouts pour relever les défis

Le Niger dispose de nombreux atouts écologiques, agronomiques, socioéconomiques et culturels.

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Des zones agro écologiques à potentiel de production réel

Bien que situé en plein coeur de la zone sahélo saharienne, le Niger possède des atouts certains qui peuvent lui permettre d'être mieux résiliant aux chocs climatiques et autres catastrophes et aussi de bâtir une économie agricole dynamique à même d'entraîner le reste de l'économie. En effet, la diversité des zones bioclimatiques et des zones agro écologiques est un atout important à exploiter, à travers une stratégie adéquate d'aménagement du territoire tenant compte des potentialités spécifiques.

Une vaste zone d'élevage

L'élevage est considéré comme la seconde « mamelle » de l'économie nigérienne. En fait, le Niger est un immense espace pastoral où se pratiquent des systèmes d'élevage propices aux réalités bioclimatiques. Cette diversité de systèmes à laquelle s'ajoute celle des espèces et races élevées est sans doute un atout important tant au plan de l'alimentation que celui de la création de revenus pour les ménages. Le bétail constitue la forme dominante d'épargne des ménages ruraux et urbains, participe au renforcement des capacités d'ajustement face aux crises et aux évènements sociaux particuliers. Avec un cheptel estimé à près de 35 millions de têtes toutes espèces confondues en 2008, pour une valeur de plus de 2.000 milliards de F CFA, le Niger est considéré dans son ensemble comme un pays à vocation d'élevage. Au-delà de son importance macroéconomique, l'élevage occupe 87% de la population active et se pratique sur 62 millions d'hectares de zones de pâturage. Il participe à hauteur de 15% au budget des ménages et de 25% à la satisfaction des besoins alimentaires des populations nigériennes ; ce qui le place comme première activité contribuant à la lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire. Enfin, il améliore nettement la balance commerciale agricole du Niger.

Des avantages pour des filières alimentaires

Le Niger est le deuxième producteur de mil et de niébé de l'Afrique de l'Ouest, après le Nigeria. Leur culture se pratique, en pure ou en association, dans toutes les régions du pays. Ces deux cultures sont la céréale et la légumineuse alimentaire les mieux adaptés aux conditions climatiques et édaphiques particulièrement difficiles du pays. Le mil est l'aliment de base du nigérien. Le niébé est une source complémentaire d'alimentation, un fourrage de complément prisé par les animaux et une des sources importantes de revenus pour les agriculteurs et divers autres acteurs impliqués dans sa commercialisation.

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Des zones propices pour des systèmes de production intensifs

Bien que la pluviométrie soit relativement faible et le réseau hydrographique peu dense, le Niger abrite d'importantes zones où il est possible d'avoir une meilleure gestion de l'eau, voire sa maîtrise aux fins d'irrigation totale ou partielle.

3.3. Contraintes réelles pour les transformations souhaitées

Le secteur agricole est considéré comme la base de l'économie et un des piliers majeurs de la Renaissance du Niger et de son évolution vers le statut de pays émergent. Pour que le secteur agricole puisse jouer le rôle qui lui est assigné, des transformations profondes doivent être assurées au niveau de ses composantes productives que sont les exploitations agropastorales et les unités artisanales et agroindustrielles. Ces transformations impliquent une modernisation des outils de production, une plus forte adhésion et acceptation de l'innovation technologique, une amélioration du savoir-faire et une intégration des systèmes de production dans une double démarche de filière et de qualité.

L'utilisation d'un paquet technologique approprié peut permettre à l'agriculture d'être plus résiliente face aux chocs. La famine de 2005 consécutive au déficit céréalier de la campagne 2004, aurait pu être évitée si seulement le quart des agriculteurs nigériens avait reçu, une micro-dose d'engrais et des sommes importantes auraient pu également être économisées. En effet, le coût de d'achat et de distribution des engrais nécessaires sur l'ensemble du territoire auraient été de $20 millions alors que l'aide apportée par les donateurs pour faire face à la famine a coûté la somme de $80 millions auxquels il faut ajouter environ $70 millions payés par les consommateurs du fait de l'augmentation des prix des denrées alimentaires. C'est dire que l'utilisation d'intrants et, d'une manière plus globale, l'intensification des systèmes de production sont économiquement rentables pour une économie agricole aussi fragile que celle du Niger. C'est pour cela que l'Initiative 3N se propose de contribuer à la sécurisation, la modernisation et la professionnalisation des systèmes de production agro-sylvo-pastorale et halieutique, artisanale et agroalimentaire en apportant des solutions appropriées aux contraintes et insuffisances multiples qui limitent leurs performances dont, entre autres :

1. un système d'approvisionnement et de distribution d'intrants ne permettant pas aux producteurs de disposer régulièrement en quantité et en qualité, ainsi qu'à un prix abordable les semences, engrais, produits phytosanitaires et intrants zootechniques, vétérinaires et halieutiques dont ils ont besoin pendant la campagne ;

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2. une insuffisance des technologies appropriées répondant aux besoins des producteurs ;

3. une faiblesse du système de gestion intégrée basée sur des relations contractuelles entre les différents maillons des filières vivrières, qui laisse les producteurs à la merci des commerçants, usuriers et autres spéculateurs;

4. des conditions climatiques ne permettant pas l'utilisation optimale des itinéraires techniques, de même qu'un faible tissu agroindustriel, une offre faible et très atomisée, et plus globalement l'absence de débouchés sûrs ne stimulant pas des investissements pour et par les producteurs ;

5. des ressources financières peu accessibles, insuffisantes et ne répondant pas toujours aux besoins d'investissement des producteurs et des promoteurs des unités artisanales et d'industries agroalimentaires ;

6. l'insuffisance des mesures de soutien, de protection et d'accompagnement aux producteurs et aux unités agroalimentaires naissantes ;

7. une compétition effrénée entre systèmes de production agricole et pastoralisme pénalisant autant les agriculteurs que les éleveurs. Ces contraintes et insuffisances diverses, par leur nature et leur profondeur, ne sont pas insurmontables. Au fil du temps, les agriculteurs, les éleveurs, les agropasteurs, les pêcheurs et les artisans de leurs propres initiatives, les pouvoirs publics et les ONG avec l'appui des partenaires techniques et financiers ont accumulé des expériences concluantes en matière de résolution des problèmes auxquels le secteur agricole fait face.

3.4. Opportunités pour investir plus et mieux

Le financement du programme d'investissement de l'I3N nécessitera la mobilisation d'importantes ressources financières.

1. A partir de 2012, il est attendu que le Niger tire davantage de bénéfices de l'exploitation minière (Uranium, or), de l'industrie pétrolière et de l'exportation des produits agropastoraux. A cela, il faut ajouter les retombées des réformes fiscales et celles du système de gestion financière engagées par l'Etat. D`ores et déjà, il est prévu une allocation de 273 milliards au secteur rural dans le cadre du programme d'investissement de l'Etat (PIE) 2012-14. De 2011 à 2012, le budget du secteur agricole sera presque quintuplé et passera de 21,8 milliards FCFA à 100,3 milliards FCFA en 2012.

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2. La construction du barrage de Kandadji dont les bénéfices escomptés incluent l'augmentation de la productivité agricole et pastorale grâce à l'approvisionnement régulier en eau; la récupération de sols productifs dans la zone de marnage; l'augmentation des rendements de pêche dans le réservoir; un meilleur approvisionnement en intrants et un accès amélioré des produits agricoles, d'élevage et de pêche aux marchés grâce à la présence de la route sur la crête du barrage.

3. Le processus de décentralisation se consolidera au cours de la période à venir avec un renforcement des compétences des collectivités territoriales en matière de développement local. La plupart des communes disposent d'un plan de développement communal (PDC) duquel, il peut être retenu des priorités d'investissement en rapport avec l'i3N. Les Partenaires Techniques et Financiers à travers la Coopération décentralisée et l'Etat à travers son administration et ses programmes/projets appuient les collectivités territoriales dans la réalisation de ces investissements. Cet appui vient compléter les initiatives que les communes prennent sur leurs propres ressources.

V. LES PRINCIPES DIRECTEURS D'INTERVENTION DE L'I3N

Reposant sur une approche participative et inclusive, la mise en oeuvre de l'initiative se fera selon les principes d'intervention suivants : la concentration des actions, le ciblage des appuis, la prise en compte du genre, la durabilité de la base productive, la mobilisation et la responsabilisation des acteurs.

· la concentration : les actions et appuis sont concentrés aux niveaux des communes, des villages agricoles et des exploitations familiales, et;

· le ciblage : les actions et appuis sont ciblés sur l'amélioration significative des niveaux de productivité des systèmes de productions (agricoles, animales, apicoles, piscicoles, sylvicoles) et plus particulièrement en ce qui concerne les principales productions céréalières, alimentaires de substitution, filières à haute valeur ajoutée par l`irrigation, en veillant sur d'une part, les potentialités et opportunités locales permettant d'optimiser les investissements et d'autre part, la prise en compte des groupes spécifiques comme les ménages vulnérables, les femmes, les jeunes, les personnes en situation d'handicap ;

· 19

la prise en compte du genre : Il s'agit de veiller sur une implication effective des représentants/tes des femmes, des jeunes, des personnes en situation d'handicap et des autres groupes vulnérables dans les différentes instances de gouvernance et de concertation mais également leur accès aux ressources mobilisées et affectées à la mise en oeuvre des interventions de l'Initiative.

· la durabilité de la base productive: il s`agit d'asseoir les conditions nécessaires au maintien de la qualité de la base productive à travers la promotion des pratiques durables d'utilisation des ressources naturelles et l'adaptation aux changements climatiques ;

· la mobilisation et la responsabilisation : il s'agit de créer les conditions favorables à l'implication effective et la participation responsable des acteurs à toutes les étapes du processus de conception et de mise en oeuvre des interventions de l'Initiative, et plus particulièrement des organisations des producteurs, de la femme et la jeunesse afin de s'assurer leur appropriation par les bénéficiaires.

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CHAPITRE III : LE HAUT COMMISSARIAT A L'INITIATIVE 3N

Dans ce chapitre, il est question de l'historique du Haut-Commissariat à l'Initiative 3N et de sa structure organisationnelle. Il s'agit donc de passer en revue succinctement le dispositif institutionnel de cette institution, et l'évolution de son organisation.

I. DISPOSITIF INSTITUTIONNEL ET HISTORIQUE

La stratégie de mise en oeuvre de l'initiative 3N « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » a été adoptée par décret 2012-139/PRN du 18 Avril 2012 et dotée maintenant d'un Plan d'Investissement 2012-2015 qui a été soumis à la table ronde des Bailleurs de fonds en novembre 2012.L'année 2012- 2013 consacrera ainsi la mise en oeuvre effective de l'initiative 3N. Cette mise en oeuvre se fera sur la base des acquis du Programme d'Urgence pour la Sécurité Alimentaire (PUSA) qui est en fait une réplique de l'initiative 3N. Les bons résultats obtenus de ce programme d'urgence viennent confirmer la justesse et la pertinence de cette stratégie et prouvent si les objectifs fixés dans le cadre de celle-ci sont tout à fait à la portée des nigériens.

II. ORGANISATION DU HAUT COMMISSARIAT A L'INITIATIVE 3N

Le Haut-Commissariat à la mise en oeuvre de l'initiative 3N du Président de la République « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » est organisé ainsi qu'il suit

· Le Cabinet du Haut-Commissaire ;

· Le Secrétaire Général ;

· Le département Mobilisation sociale et renforcement des capacités ;

· Le département financier et comptable ;

· Le Département des Affaires Administratives et Juridiques ;

· Le Département Suivi-Evaluation et Capitalisation ;

· Le département Programmation Etudes et Prospectives ;

· Les Coordinations régionales.

Le Cabinet du Haut-Commissaire comprend

· Deux (02) ou trois (03) conseillers techniques

· Un (1) chef de cabinet

· Un (1) secrétaire particulier.

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Les conseillers techniques sont nommés par décret du Président de la République, sur proposition du Haut-Commissaire. Il est mis fin à leurs fonctions dans les mêmes formes. Ils ont rang et avantages des conseillers principaux du Président de la République.

Le Chef de Cabinet et le Secrétaire Particulier sont nommés par arrêté du Haut-Commissaire à la mise en oeuvre de l'initiative 3N du Président de la République. Il est mis fin à leurs fonctions dans les mêmes formes. Ils ont rang et avantages de chef de cabinet ministériel.

Le Secrétariat Général comprend

· Un secrétariat

· Un bureau d'ordre.

Le Secrétariat Général est dirigé par un secrétaire général nommé par décret du Président de la République sur proposition du Haut-Commissaire. Il est mis fin à ses fonctions dans les mêmes formes. Le Secrétaire Général a rang et avantage de conseiller principal du Président de la République. Sous l'autorité du Haut-Commissaire, le Secrétaire Général coordonne les activités des départements du Haut-Commissariat à la mise en oeuvre de l'initiative 3N du Président de la République.

Les Départements

Ils sont dirigés par des Directeurs de Départements nommés par arrêté du Président de la République sur proposition du Haut-Commissaire. Il est mis fin à leurs fonctions dans les mêmes formes. Ils ont rang et avantages de conseiller technique du Président de la République. Leur organisation ainsi que les attributions de leurs responsables sont déterminés par arrêté du Haut-Commissaire.

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CONCLUSION GENERALE

En somme, l'Initiative 3N exprime la conviction collective qu'avec ses atouts actuels et les opportunités de développement qui s'offrent à lui, le Niger est à même de relever les défis actuels et futurs de sa sécurité alimentaire et nutritionnelle, d'amorcer une véritable modernisation de ses systèmes de production et de faire jouer au secteur agricole, son rôle de moteur de la croissance économique. Elle s'attaque aux causes profondes de l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, tout en proposant des réponses appropriées aux situations d'urgence et de précarité économique auxquelles une frange importante plus ou moins importante de la population pourrait être confrontée. L'initiative 3N est un ensemble cohérent de mesures normatives et d'actions d'investissements à réaliser à court, moyen et long termes. L'initiative 3N devrait permettre au Niger de faire un saut qualitatif tant du point de vue des investissements pour le secteur du développement rural que des secteurs connexes de l'agroalimentaire et du commerce de produits agrosylvo-pastoraux locaux. Ces investissements permettraient de mettre en adéquation l'offre en produits agricoles et agroalimentaires et la demande sans cesse croissante et de plus en plus exigeante quant à la qualité des produits. Cependant, vu la réalité nigérienne, cette initiative n'a pas atteint en totalité son objectif car, tous les programmes cités ci-dessus n'ont pas encore vu le jour ainsi que l'insécurité alimentaire qui existe toujours.

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ANNEXE

· Annexe 1 : Fiche Synoptique 1

· Annexe 2 : Décret portant création du Haut Commissariat à la mise en oeuvre de l'initiative 3N du Président de la République : Les Nigériens Nourrissent les Nigériens. (HC3N)

· Annexe 3 : Décret portant organisation et fonctionnement du Haut Commissariat à l'Initiative 3N.

xxiv

Annexe 1 : Fiche Synoptique 1

Intitulé du Sous-programme (Effets spécifiques)

Gouvernance, Coordination et suivi-évaluation de l'Initiative

Justification

La mise en oeuvre de la stratégie I3N/SA/DAD devrait permettre au Niger de faire un saut qualitatif tant du point de vue des investissements pour le secteur du développement rural que des secteurs connexes de l'agroalimentaire et du commerce de produits agro-sylvo-pastoraux locaux. Cependant, l'environnement de mise en oeuvre des interventions se caractérise encore par la fragmentation du cadre institutionnel, la faible coordination des interventions, la multiplicité des approches, la faible implication des acteurs/bénéficiaires dans les phases de conception, de prise de décision, de mise en oeuvre et de suivi évaluation. La complémentarité et les synergies tant souhaitées pour gagner en efficacité et efficience tardent à se généraliser.

Ce programme permettra de développer les capacités institutionnelles et organisationnelles du HC3N pour assurer son rôle d'animation, de coordination, de plaidoyer, de suivi évaluation de la stratégie.

Objectifs et Résultats attendus (Produits)

Objectif :

Résultats :

- La gestion et la coordination de la stratégie sont assurées

- Un système de suivi-évaluation efficace est mis en place

Indicateurs

Volume de ressources humaines, financières et logistiques consacrées

Nombres de rencontres et réunion des instances

Nombre de rencontres de plaidoyer réalisé

Un dispositif de suivi évaluation est opérationnel

Nombre de systèmes sectoriels de suivi évaluation mis en cohérence

Nombre de rapports d'exécution, de suivi et d'évaluation

Sources de vérification

- Rapports HC3N

- Rapports d'évaluation externe

Zones agro écologiques :

- National

Groupes Cibles :

- HC 3 N,

- Ministères techniques,

Acteur principal Responsable

- HC3N

Autres Acteurs :

-Ministères transversaux et techniques,

- Prestataires de services

Année de démarrage :

2012

Période de mise en oeuvre :

2012-2015

Coûts estimatifs :

16.065 milliards de FCFA

Plan de financement par source Etat :

Autres partenaires

xxv

BIBLIOGRAPHIE

1. CILSS, 2007. Profil Sécurité Alimentaire du Niger. CILSS, Octobre 2007

2. NIGER/CIP/SDR/MH/E, Cadre stratégique d'Investissement du Niger en matière de gestion durable des terres (CSIN-GDT). Appui : PNUD/BM/TerrAfrica/NEPAD. 29 p.

3. NIGER/MDA/MRA, 2007.Recensement général de l'agriculture et du cheptel 2005-2007. Production animale. Répartitions régionales. Analyse-Perspectives. Juin 2007. 68 p.47

4. NIGER/MEN/A/PLN, 2012. Projet d'alphabétisation en appui à la mise en oeuvre de l'initiative 3N « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » du Programme de Son Excellence le Président de la République. DGAENF/MEN/A/PLN, janvier 2012. 11 p.

5. www.initiative3n.ne

6. www.lesahel.org/index.php/component/k2/item/838-les-cinq-axes-strategiques-de-linitiative-3n

7. http:// www.presidence.ne/categories-des-articles/initiative-3n

xxxii

8. http://www.embassyofniger.org/docs/otherofficialdocs/Conceptnote3N_rev5.pdf

* 1Sidikou AH, Seydou M et Garba S (2010) - La pauvreté chronique en milieu rural nigérien.






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