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Déterminants de la croissance économique au Burkina Faso

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par Edouard Kaboré
ENAM-BF - Conseiller des affaires économiques 2011
  

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Paragraphe III : la spécification du modèle et définition des variables

Dans la reformulation de la fonction de production néoclassique, le capital humain, à côté du capital physique, est introduit comme un facteur de production. A ce stade, la théorie économique stipule que la croissance économique résulte de l'augmentation en volume des facteurs "variables d'état" (VE) utilisés dans le processus de production (6). Cette équation, appelée équation de fonction de production, peut être estimée pour expliquer le taux de croissance de la production réelle par habitant.

La récente littérature sur les déterminants de la croissance, identifie un certain nombre d'autres variables pouvant influer sur le rythme de la croissance de la production et que l'on peut regrouper en quatre classes. La prise en compte de ces variables permet d'obtenir une équation ad hoc de croissance. Ce sont tout d'abord les"variables de politique économique" (VPE) comprenant la part des dépenses publiques d'éducation et la part des dépenses publiques de consommation dans le PIB.

L'effet des dépenses publiques d'éducation sur la croissance de la production est positif alors que celui des dépenses publiques de consommation est négatif (Barro, 1997).

Il y a ensuite les "variables de stabilité économique" (VSE) constituées de l'inflation et de la stabilité macroéconomique mesurée par la volatilité de l'inflation. La relation entre inflation et croissance peut être positive à court terme et pour des niveaux moyens d'inflation, mais à long terme et pour des niveaux élevés de taux d'inflation, elle est négative (Michel Sarel, 1996). Ainsi, une cible d'inflation très basse peut engendrer une perte en taux de croissance du PIB. Ceci introduit la notion de ratio de sacrifice qui mesure la perte de croissance économique sous-jacente à une cible d'inflation donnée.

Les "variables de l'environnement externe et interne" (VEEI) portent sur l'ouverture commerciale, l'aide par habitant, la variation des termes de l'échange et l'instabilité politique. L'ouverture au commerce international (mesurée par le ratio de la somme des exportations et des importations au PIB) peut accroître le nombre des inputs spécialisés et avoir de ce fait des taux de croissance à long terme. Les périodes d'instabilité politique jouent négativement sur le rythme de la croissance économique. Une détérioration des termes de l'échange influence négativement à court terme la croissance économique.

Enfin, on apprécie les "variables financières et monétaires" (VFM) par le ratio de la masse monétaire au PIB, les crédits octroyés au secteur privé par les banques et le taux de change effectif réel. Le développement financier stimule la croissance à travers l'accroissement du taux d'investissement et à travers l'allocation du capital aux projets les plus productifs. En effet, il est aujourd'hui bien établi que les écarts entre le taux de change courant et sa valeur d'équilibre de moyen et long termes, ont des effets perturbateurs à la fois sur les équilibres internes (transferts de ressources entre secteurs, variations des investissements, etc.) et sur les équilibres externes (ajustements des flux commerciaux et des IDE). Une surévaluation du taux de change entraîne une baisse de la compétitivité de l'économie, ce qui peut affecter négativement le taux de croissance du PIB.

Le modèle finalement se présente comme suite :

Dans l'étude des déterminants d'une croissance soutenue au Burkina Faso, le choix a été fait d'estimer un modèle de croissance ad hoc. Le modèle explique le taux de croissance de l'économie, mesuré par le taux de croissance du PIB réel par habitant, à l'aide des variables suivantes :

(i) le taux d'investissement ; (ii) la population active ; (iii) les dépenses de consommation publiques rapportées au PIB ; (iv) le niveau général des prix ; (v) l'aide publique par habitant ; (vi) l'émission de dioxyde de carbone ; (vii) la superficie des terres agricoles ;(viii) le crédit octroyé par les banques rapporté au PIB et (ix) le taux de change effectif réel.Les variables retenues pour le modèle ad hoc sont consignées dans le tableau ci-dessous.CertainesvariablessontexpriméesenpourcentageduPIB,ainsila comparaisonentreannéesestrendueplusfacile.

Tableau 1:récapitulatif des variables du modèle ad hoc

Définition

 

Effet attendu sur la croissance

Degré d'intégration (I(d))

Autres

représentation

 

TPIB

Le taux de croissance du PIB par habitant (à prix constant, 2000)

Variable dépendante

0

**

TINV

Logarithme du taux d'investissement

Positif. L'investissement accroît la capacité de production de la Nation.

1

VE

LTERAGRI

Logarithme des terres agricoles (km²)

Positif. Un accroissement des terres agricoles et leur mise en culture diminue le taux de croissance des rendements décroissants du travail.

1

VE

LPACTIV

Logarithme de lapopulation âges 15-64 (% of total)

Positif. La participation au processus de production est favorable à la croissance économique.

1

VE

LEMICO2

Logarithme des emissions de CO2

Négatif. Le changement climatique est défavorable à la production agricole et partant à la croissance.

1

VEEI

LAPD

Logarithme de l'aide publique par habitant

Positif. L'aide publique au développement en permettant aux institutions de biens fonctionner favorise la croissance ; L'aide à l'éducation améliore le capital humain d'une économie ; l'APD en finançant les infrastructures économiques est favorable à la croissance.

1

VEE

LCREDIPRIV

Logarithme du crédit au secteur privé en %PIB

Positif. L'accès au crédit est favorable à la production et à l'investissement.

1

VFM

LGCON

Logarithme de la consommation du gouvernement (%du PIB)

Positif. La consommation des ménages est un bon de commande pour le secteur privé.

1

VPE

LPRIX

Logarithme de l'indice des prix à la consommation

L'inflation est défavorable à la croissance économique de long terme. Sa variabilité et son niveau décrédibilisent la politique économique et perturbent les anticipations des agents économiques (consommation, investissement).

1

VSE

LTCER

Logarithme du taux de change effectif réel

Une surévaluation du taux de change entraîne une baisse de la compétitivité de l'économie, ce qui peut affecter négativement le taux de croissance du PIB.

1

VFM

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon