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Les littoraux djiboutiens entre enjeux économiques et risques environnementaux (le golfe de Tadjourah)

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par DJILANI YOUSSOUF ALI DJILANI YOUSSOUF ALI
Université du Havre - M2 Géographie 2015
  

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Chapitre 3 : Tourisme littoral et environnemental dans le golfe de Tadjourah

Dans les paysages côtiers et marins du golfe de Tadjourah en mutation spatiale, un nouveau secteur de l'économie maritime, s'accapare des espaces et se développe lentement. Le tourisme de mer, prosaïquement appelé le tourisme de balnéaire, devint une nouvelle activité économique rentable et concurrentielle. Ce nouveau secteur s'impose comme une évidence et embellit le futur horizon du développement local. Toutefois ce nouveau phénomène encore embryonnaire dans le pays nourrit l'espoir chez les promoteurs soucieux de le développer sur les rivages du golfe dans l'esprit le plus capitaliste qu'écologique a priori.

3.1. Une émergence lente et difficile dans la société djiboutienne

Classifier par les linguistes et les ethnologues comme une famille de langues couchitiques orientales, les Afars et les Issas forment aujourd'hui respectivement deux grands groupes ethniques de la république de Djibouti.

Peuple de Pount « pays de dieux » dans l'Égypte antique, leurs histoires plongent ses racines à la haute Antiquité au temps de la IVeme dynastie du pharaon

Comme d'autres peuples nomades, la tradition séculaire et pastorale, le nomadisme et la transhumance rythment le mode de vie depuis la nuit des temps de ces peuples et guerriers et mythiques de la grande vallée du rift.

Rivaux et belliqueux dans les pays voisins notamment en Éthiopie, les Afars et les Issas vivent harmonieusement à Djibouti grâce à la coexistence pacifique doper par leurs sentiment d'appartenances à une seule nation. Dans cette société nomade longtemps confinée dans les arrière-pays arides, l'activité du tourisme de mer a connu une émergence historiquement lente et difficile.

Pour des raisons diverses, ces peuples nomades tournent tardivement vers la mer et ses ressources. En effet, il aurait fallu attendre à la fin du XXeme siècle plus particulièrement à partir des années 1980 pour que l'on puisse parler de l'émergence

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de phénomène du tourisme de mer sur les rivages de Djibouti qui se résumait à l'époque aux plages Djibouti-ville la capitale d'un nouvel État en gestation.

L'idée et le rêve de l'introduction du tourisme à Djibouti ne datent pas d'aujourd'hui et remonte bien avant l'indépendance du pays en 1977. A cet effet, le gouvernement de l'assemblée territoriale de la TFAI lance une initiative pionnière pour la création en 1969 de l'office du tourisme de Djibouti (ODT). Un document d'archives datant des années 1970 environ relate « c'est en 1968 que l'idée de développer le tourisme à Djibouti prit corps sous la forme d'une délibération de la chambre des députés, réservant le meilleur terrain de bord de mer de Djibouti à la construction d'un hôtel ». Comme les activités portuaires générées par le port de Djibouti, ce nouveau pays mise encore sur le développement de l'économie maritime pour diversifier son économie fragile et entièrement dépendante de l'aide extérieure.

Dans ce contexte que naît le rêve du développement des activités balnéaires d'abord au tour de la capitale ensuite dans d'autres sites du pays. En 1982, M. Aden Robleh Awaleh alors ministre du commerce, du transport et du tourisme déclarait : « Le tourisme est l'un des secteurs de notre économie pour lesquels nous prévoyons une croissance considérable dans les années à venir. Bien entendu, nous devons faire preuve de réalisme et reconnaître nos limites. Djibouti ne sera jamais un but touristique en soi, ne serait-ce parce que nous sommes un petit pays et qu'il y fait extrêmement chaud à certaines époques de l'année. Nous sommes situés sur des routes aériennes très fréquentées comme celles qui vont aux Seychelles ou à l'île Maurice et nous pouvons donc raisonnablement espérer devenir un arrêt-séjour de courte durée pour les touristes qui les empruntent ».

Une volonté politique encouragée et soutenue dès les années 1980 par des promoteurs du tourisme de masse, « un pays jeune, en plein développement ; de vastes possibilités quant à la création d'une industrie touristique moderne et rentable » souligne en 1986 l'un des responsables de la chaîne hôtelière américaine.

Depuis son adhésion à l'organisation mondiale du tourisme (OMT) en 1997, l'absence des infrastructures, le climat rude et l'instabilité régionale n'empêchent pas la République de Djibouti de se tourne peu à peu vers le développement et la valorisation de ce potentiel touristique. L'ancien office tourisme de Djibouti devenu,

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office national du tourisme à Djibouti (ONTD) et demeure la pièce maîtresse de l'essor de cette industrie. « Avant, je crois qu'il faut recentrer un peu. Jusqu'en 1999, le tourisme djiboutien était un peu balbutiant, on naviguait à vue.

En 1999, le texte a été adopté et au début des années 2000, nous disposons d'un plan stratégique pour le développement du tourisme, élaboré en collaboration avec l'Organisation mondiale du tourisme, qui nous a envoyé des experts sur financement du PNUD.

Figure F : Mascotte de la publicité de l'ONTD

Source : Ministère de formation professionnelle et du tourisme, 2013.

Ce plan cadre le futur développement touristique de la République de Djibouti, et nous apporte des réponses concrètes à des faits que nous connaissions, mais que cette étude sérieuse a permis de préciser et de confirmer », nous confie monsieur directeur Mohamed Abdillahi, WAIS général de l'ONTD, dans notre interview.

Schémas n°6, tourisme, un nouveau secteur de gain de pain

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Source : Djilani YOUSSOUF ALI, univ-le havre, 2016

Au de l'initiative du développement du tourisme, souvent émanant des idées des politiciens et des promoteurs étrangers, la fréquentation de mer par les Djiboutiens à de fin touristique est un nouveau phénomène dans le pays.

Il existe plusieurs paramètres socio-économiques et naturels sont à l'origine de cette « ruée » ou de cette convergence massive vers les plages des grandes villes et des villages du littoral durant les périodes estivales.

Quant, à la signification de la terminologie du vocable « tourisme balnéaire », son usage ne guère approprié et usé dans les langues maternelles du pays. En revanche, il est fréquemment employé soit par les agences de circuit touristique soit par ceux qui sont adaptés et travaillent dans le secteur (étudiant, employé de l'hôtel, agent de voyages etc.).

Désormais, le hasard du temps à fait que les progénitures des guerriers nomades et farouches qui sillonnaient autrefois la terre aride de la Corne de l'Afrique nagent en apnée avec un groupe de requin-baleine au large du golfe de Tadjourah. C'est certainement l'un des secrets envoutant d'une Afrique en constante évolution, bref, actuellement, le tourisme balnéaire est à son début de l'essor dans le pays

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notamment sur le rivage du golfe de Tadjourah (Henry de MONFREID, le secret de la mer rouge, 1961).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus