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à‰valuation de l'impact d'un programme d'investissement agricole sur le plan alimentaire et nutritionnel. Cas du programme national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire au Togo.

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par Aïcha PERE
Institut supérieur de management Adonaï, Lomé -TOGO - Master of business administration, option Management de projets 2014
  

Disponible en mode multipage

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Ministère de l'Enseignement République Togolaise

Supérieur et de la Recherche Travail - Liberté - Patrie

Mémoire pour l'obtention du :

MASTER OF BUSINESS ADMINISTRATION

Option : Management de projets

EVALUATION DE L'IMPACT D'UN PROGRAMME

D'INVESTISSEMENT AGRICOLE SUR LE PLAN

ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNEL :

CAS DU PROGRAMME NATIONAL D'INVESTISSEMENT AGRICOLE ET DE SECURITE ALIMENTAIRE AU TOGO

Réalisé et soutenu par

Aïcha Mauriada Mazama-Esso PERE

DIRECTEUR DE MEMOIRE
Professeur Pascal-Firmin NDIMIRA
Expert international en planification et suivi-

évaluation

ANNEE ACADEMIQUE 2013-2014

MAITRE DE STAGE
Madadozi TEZIKE
Directeur des politiques, de la planification et du
suivi-évaluation (DPPSE) du Ministère de
l'agriculture de l'élevage et de la pêche (MAEH)

Dédicace

Réalisé et soutenu par Aïcha PERE Page 1

Qu'il nous soit permis de dédier affectueusement ce mémoire à notre
mère Hadidjatou GERALDO et notre père Maurice Dahuku PERE, à
toute notre famille, ainsi qu'à notre ami Eric Gordon LATE.
Puissent-ils trouver ici toute notre reconnaissance !

Remerciements

Nous ne saurions rendre ce document sans dire un sincère merci à toutes les personnes qui ont contribué de quelque manière que ce soit à notre formation et à l'aboutissement de ce travail.

Au Professeur Pascal-Firmin NDIMIRA, Conseiller spécial du Président de la République Togolaise en charge de l'agriculture, qui, malgré ses multiples occupations, a bien voulu diriger le présent mémoire ; son amour du travail bien fait et sa rigueur nous ont permis de donner le meilleur de nous-mêmes et d'apprendre le plus possible.

A l'Institut supérieur de management Adonaï (ISMA), nos remerciements vont :

· Au fondateur, aux administrateurs et à tout le corps enseignant,

· A tous nos collègues étudiants de la promotion 2012-2014.

Au Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de l'hydraulique, nous adressons nos hommages :

· Au Colonel Ouro-koura AGADAZI, Ministre de l'agriculture, de l'élevage et de l'hydraulique, pour nous avoir offert un cadre pratique de travail ;

· A Monsieur Koutéra BATAKA, Secrétaire général du MAEH, pour sa disponibilité, et la sollicitude dont il a fait preuve à notre égard dans le déroulement de notre travail ;

· A Monsieur Madadozi TEZIKE, Directeur des politiques, de la planification et du suivi-évaluation du MAEH, qui nous a guidé dans la découverte du suivi-évaluation.

· Au Coordonnateur du Programme de productivité agricole en Afrique de l'ouest, projet Togo (PPAAO-Togo), le Dr ADOU RAHIM ALIMI Assimiou, pour nous avoir offert l'opportunité de vivre la gestion d'un projet de développement ;

· A tout le personnel du MAEH, en particulier à nos collègues volontaires et à nos collègues du Secrétariat technique d'élaboration de la politique agricole, pour avoir été notre famille, et avoir partagé avec nous leurs connaissances et leurs expériences.

Au Dr. Georges ABBEY de l'Ecole supérieure d'agronomie (ESA) de l'Université de Lomé, pour avoir fait germer en nous l'amour du développement rural, nous vous adressons à travers ces lignes toute notre reconnaissance.

A la Jeune Chambre Internationale (JCI) pour nous avoir offert des opportunités qui nous ont donné la capacité et la volonté de créer des changements positifs, un sincère merci.

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

2

Contenu

Dédicace 1

Remerciements 2

Contenu 3

Liste des abréviations 5

Liste des tableaux 8

Liste des figures 8

Liste des graphes 9

Liste des annexes 10

Chapitre I : Introduction 11

1. Présentation de l'étude

 
 

11

1.1. Problématique

11

 
 

1.2. Objectifs de l'étude

13

 
 

1.3. Enoncé des questions soulevées

13

 
 

1.4. Hypothèses de recherche

14

 
 

1.5. Tableau de bord de l'étude

14

 
 

1.6. Intérêt de l'étude

15

 
 

1.7 Méthodologie utilisée

15

 
 

2. Contexte de l'étude

 
 

16

2.1. Présentation du Programme national d'investissement agricole et de sécurité

alimentaire (PNIASA)

16

 
 

2.2. Aperçu agricole, alimentaire et nutritionnel du Togo

17

 
 

3- L'évaluation d'impact dans les projets de développement, cadre théorique

 

20

 

3.1. Evaluation d'impact dans la gestion des projets et programmes

 
 

20

3.2. Méthodologie d'évaluation de l'impact nutritionnel

 
 

21

a- Les bilans alimentaires et nutritionnels

21

 
 

b- Les enquêtes de consommation alimentaire

21

 
 

c- Les mesures anthropométriques

22

 
 

d- Le dosage biochimique

22

 
 

CHAPITRE II : Méthodologie de la recherche

 

23

 

1. Phase préparatoire

 
 

23

1.1. Revue documentaire

23

 
 
 

3

 
 

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

1.2. Groupe cible 24

1.3. Techniques de collecte de données 24

1.4. Echantillonnage 25

1.5. Questionnaire d'enquête 25

2. Phase de terrain 25

2.1. Bilan alimentaire et nutritionnel 25

2.2. Mesures anthropométriques 33

3. Outils d'analyse des données et d'interprétation des résultats 34

3.1. Dépouillement des données 34

3.2. Analyse et interprétation des résultats 36

CHAPITRE III : Présentation et interprétation des résultats 37

1. Présentation des résultats 37

1.1. Bilan alimentaire 37

1.2. Enquête anthropométrique 53

2. Analyse des résultats 60

2.1. Hypothèse 1 : la mise en oeuvre du PNIASA agit positivement sur les

productions agricoles alimentaires et de rente. 60

2.2. Hypothèse 2 : L'évolution des productions agricoles a amélioré la couverture

alimentaire et nutritionnelle des populations togolaises. 60

2.3. Hypothèse 3 : La malnutrition des enfants de moins de cinq (5) ans a été réduite

par les actions du PNIASA. 61

Conclusion et recommandations 63

Références bibliographiques 66

Annexes et glossaire 70

4

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

Liste des abréviations

ACDI Agence canadienne de développement international

AESA Autorité européenne de sécurité alimentaire

ANSAT Agence Nationale de Sécurité Alimentaire au Togo

BIDC Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO

BM Banque mondiale

BNCRA Bureau national des chambres régionales d'agriculture

BOAD Banque ouest africaine pour le développement

CAGIA Centrale d'Approvisionnement et de Gestion des Intrants Agricoles

CDMT Cadre de dépenses à moyen terme

CEDEAO Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest

CFA Communauté financière africaine

CILSS Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le sahel

CIPS Comité interministériel de planification stratégique

CN/CMLA Comité National de la campagne Mondiale pour l'Alimentation

CNP Conseil national du patronat

COD Coordination opérationnelle déléguée

COR Coordination opérationnelle régionale

COSSC Coordination des organisations syndicales et de la société civile

CPCAT Conseil Permanent des Chambres d'Agriculture du Togo

CROP Comité régional d'orientation et de planification

CTOP Coordination togolaise des organisations paysannes

CTP Comité technique de pilotage

DAER Direction de l'aménagement et de l'équipement rural

DAF Direction des Affaires Financières

DE Direction de l'Elevage

DFDTOPA Direction de la Formation, de la Diffusion des Techniques et des Organisations Professionnelles Agricoles

DFID Département pour le développement international

DFV Direction des Filières Végétales

DNCMP Direction Nationale du Contrôle des Marchés Publics

DPA Direction des Pêches et de l'Aquaculture

DPPSE Direction des politiques, de la planification et du suivi-évaluation

DPV Direction de la Protection des Végétaux

DRAEP Direction régionale de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche

DRH Direction des Ressources Humaines

DSID Direction des statistiques, de l'information et de la documentation

DSP Direction des semences et plants

DSRP Document stratégique de réduction de la pauvreté

EDS Enquête démographique et de santé

ESA Ecole supérieure d'agronomie

5

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

FAO Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture

FCFA Francs de la Communauté financière africaine

FIDA Fonds international pour le développement agricole

GAR Gestion axée sur les résultats

ICAT Institut de Conseil et d'Appui Technique

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

INFA Institut National de Formation Agricole

ISMA Institut supérieur de management Adonaï

ITRA Institut Togolais de la Recherche Agronomique

MAEH Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de l'hydraulique

MAEP Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche

MEF Ministère de l'économie et des finances

MERF Ministère de l'Environnement et des Ressources Forestières

MPDAT Ministère de la Planification, du Développement et de l'Aménagement du

Territoire

MTP Ministère des Travaux Publics

NEPAD Nouveau partenariat en Afrique pour le développement

NEPAD Nouveau partenariat en Afrique pour le développement

NSCT Nouvelle Société Cotonnière du Togo

OCDE Organisation de coopération et de développement économique

OMD Objectifs du millénaire pour le développement

ONAF Office National des Abattoirs Frigorifiques

ONU Organisation des nations unies

OP Organisations paysannes

OSC Organisations de la société civile

PADAT Projet d'appui au développement agricole du Togo

PAP Plan d'action prioritaire

PASA Projet d'appui au secteur agricole

PCC Plan de consommation de crédit

PDDAA Programme détaillé de développement de l'agriculture en Afrique

PE Plan d'engagement

PEC Plan d'engagement de crédit

PNIA Programme national d'investissement agricole

PNIASA Programme national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire

PNPER Projet national de promotion de l'entrepreneuriat rural

PNSA Programme national de sécurité alimentaire

PNUD Programme des nations unies pour le développement

PPAAO Programme d'appui au développement agricole du Togo

PPBS Programmation, planification, budgétisation et suivi-évaluation

PPM Plan de passation de marchés

PTBA Plan de travail et budget annuel

PTF Partenaires techniques et financiers

RGPH Recensement général de la population et de l'habitat

6

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

SAKSS Système d'analyse stratégique et de gestion des connaissances

SCAPE Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l'emploi

SG Secrétariat général

SSE Système de suivi-évaluation

SYGRI Système de gestion des résultats et de l'impact

TBI Tableau de bord des indicateurs

UA Union africaine

7

USAID Agence des nations unies pour le développement international

Liste des tableaux

Tableau 1: Tableau de bord de l'étude 14

Tableau 2 : Coût du PNIASA (en milliards de francs CFA) 16

Tableau 4: Structure de la population togolaise 26

Tableau 5: Population du Togo 28

Tableau 6: Besoins individuels en protéines par classe d'âges (en grammes/pers/jour) 30

Tableau 7: Poids moyen d'une carcasse à l'abattage (en kg) 31

Tableau 8: Composition alimentaire des vivriers 31

Tableau 9: Composition alimentaire des produits animaux 32

Tableau 10: Pluviométrie et déficit de production 38

Tableau 11: Estimation monétaire des productions agricoles (en milliards de FCFA) 44

Tableau 12: Besoins moyen en énergie, protéines et lipides de la population togolaise 49

Tableau 13: Comparaison des conditions de vie des ménages entre 2012 et 2015 57

Liste des figures

Figure 1: Schéma logique du PNIASA 17

Figure 2: Cycle de gestion des projets 20

Figure 3: Chaîne des résultats 20

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

8

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

Liste des graphes

Graphique 1: Evolution des disponibilités en produits vivriers, 1994-2015 37

Graphique 2: Evolution des disponibilités en produits céréaliers, 1994-2015 39

Graphique 3: Evolution des disponibilités den tubercules, 1994-2015 39

Graphique 4: Evolution des disponibilités en légumineuses, 1994-2015 40

Graphique 5: Evolution des disponibilités en produits animaux, 2009-2014 41

Graphique 6: Disponibilité de viande par habitant et par jour 41

Graphique 7: Evolution de la production de rente, 2010-2015 42

Graphique 8: Evolution des prix des produits agricoles, 2010-2014 43

Graphique 9: Quantité d'énergie produite par groupe d'aliments 45

Graphique 10: Quantité d'énergie provenant des produits végétaux 45

Graphique 11: Quantité de protéines produite par groupe d'aliments 46

Graphique 12: Quantité de lipides produite par groupe d'aliments 47

Graphique 13: Evolution du solde import-export, 2010-2014 48

Graphique 14: Valeurs des importations et exportations agro-alimentaires 2014 48

Graphique 15: Variation du taux de couverture nutritionnel, 2010 - 2014 50

Graphique 16: Evolution de la part d'énergie provenant des protéines 52

Graphique 17: Evolution de la part d'énergie provenant des lipides 52

Graphique 18:Evolution de la part d'énergie provenant des glucides 53

Graphique 19: Variation du taux de malnutrition chronique 54

Graphique 20: Variation du taux de malnutrition aigue 55

Graphique 21: Variation du taux d'insuffisance pondérale 56

Graphique 22: Comparaison du taux de malnutrition chronique aux données nationales 58

Graphique 23: Comparaison du taux de malnutrition aigüe aux données nationales 59

Graphique 24: Comparaison du taux d'insuffisance pondérale aux données nationales 59

Graphique 25: Evolution du taux de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans 61

Graphique 26: Ecart observé sur le taux de malnutrition aigue 62

Graphique 27: Ecart observé sur le taux d'insuffisance pondérale 62

9

Liste des formules

Formule 1: Moyenne pondérée appliquée au calcul du besoin moyen de la population en

énergie 28

Formule 2: Moyenne pondérée appliquée au calcul du besoin moyen de la population en

protéines 29

Formule 3: Calcul des besoins lipidiques (AESA/UE) 30

Formule 4: Calcul du taux de couverture des besoins énergétiques et protéiques 32

Formule 5: Calcul du taux de couverture des besoins lipidiques 32

Liste des annexes

Annexe 1: Mécanisme de mise en oeuvre du PNIASA 70

Annexe 2: Dispositif institutionnel du PNIASA 71

Annexe 3: Les outils de programmation et de suivi 73

Annexe 4: Concepts de la gestion de projets 75

Annexe 5: Principes de la gestion axée sur les résultats 78

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

10

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

Chapitre I : Introduction

Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés en 2000 par les Nations Unies, pour remédier à la pauvreté persistante en Afrique, ont guidé l'élaboration des plans et programmes de développement des pays.

Un programme clé est alors mis en place au Togo, dans la droite ligne du premier objectif qui est de réduire l'extrême pauvreté et la faim, celui de l'investissement agricole et de la sécurité alimentaire. L'objectif du Programme national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA) initié en 2010, est de contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire et à la croissance économique du Togo.

Une évaluation est nécessaire à différentes étapes pour avoir une appréciation objective de l'amélioration de l'état des valeurs cibles, d'où la présente étude.

Le présent mémoire est subdivisé en trois chapitres. Le présent chapitre présente la problématique ainsi que les objectifs de l'étude et le cadre théorique. Le second présente en détail la méthodologie utilisée ; et le dernier présente les résultats et procède à des analyses. Elle se termine par une conclusion et quelques recommandations.

1. Présentation de l'étude

1.1. Problématique

L'agriculture, en Afrique, est la principale source de revenus et d'emplois pour environ 70% de la population active mondiale, 63% de la population de l'Afrique subsaharienne (Banque Mondiale,2014) et 60% de la population togolaise (RNA 2012). Elle reste ainsi la meilleure opportunité de stimuler un développement durable car offrant également de débouchées d'affaires aux secteurs secondaires et tertiaires. Le développement du secteur agricole, apparaît alors comme un levier pour l'économie des pays et le bien-être des populations.

L'on a observé entre les années 1981 et 2012 (Banque Mondiale) une baisse de la pauvreté dans le monde, ceci, même en Afrique subsaharienne qui passe de 56,8% en

11

1990 à 42,7 en 2012. Cependant, en raison du boom démographique également observé ces dernières années, le nombre de personnes pauvres y reste toujours élevé par rapport aux autres régions du monde. En 2012, nous avons toujours 42,7% de la population de l'Afrique subsaharienne qui vit avec moins de 1,90 dollar par jour, contre 18,8% en Asie du sud, 7,2% en Asie de l'est et Pacifique, 5,6% en Amérique latine et Caraïbes, et 2,1% en Europe et Asie centrale. Et nombreuses sont les personnes qui souffrent d'insécurité alimentaire, particulièrement les enfants et les personnes vulnérables.

Suite à l'adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), les engagements de Maputo pris en 2005, ont mis le Programme détaillé de développement agricole en Afrique (PDDAA) au centre des efforts déployés en vue d'accélérer la croissance et réduire la pauvreté et la faim en Afrique. La Déclaration de Paris, prise la même année, a marqué l'engagement des pays développés à oeuvrer aux cotés des pays en développement selon une approche basée sur les résultats. Pour remédier à la crise alimentaire de 2008, le Togo a signé en 2009, son Compact de Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA) qui engage le pays à consacrer au moins 10% du budget national à l'agriculture afin d'atteindre une croissance agricole d'au moins 6% par an.

Différentes stratégies de développement agricole ont alors été élaborées et mises en oeuvre en vue d'améliorer les conditions de vie des populations rurales, d'accroître les capacités productives de ces groupes, de juguler l'insécurité alimentaire et amorcer enfin le développement. Au Togo, c'est à travers l'élaboration du Programme national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA) que l'agenda de l'ECOWAP/PDDAA s'est mis en oeuvre.

Pour la mise en oeuvre du PNIASA, il a été mis en place un dispositif institutionnel de suivi et d'évaluation qui permet de rendre compte : (i) de l'utilisation des ressources mises à leur disposition, (ii) des résultats obtenus, et (iii) du niveau d'atteinte des objectifs visés. Ceci permet à tous les acteurs d'apprécier le taux de réalisation des activités, les effets, et impacts créés afin d'assurer la pérennité des financements à travers une gestion efficace et efficiente.

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

12

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

Tous les projets ainsi planifiés à travers ce programme dénotent une volonté certaine d'améliorer les conditions de vie des populations. L'investissement dans le secteur agricole est souvent évalué par l'évolution de la production et sa capacité à créer de la richesse. En dénote la liste des indicateurs d'effet et d'impact du programme qui ne comporte aucun indicateur relatif à l'état nutritionnel des populations. Il importe cependant, également de voir l'impact du programme sur la santé et la nutrition des populations, ce qui démontrera réellement de l'évolution du niveau de vie des populations pauvres et permettra d'estimer le niveau d'atteinte de l'objectif relatif à la sécurité alimentaire.

C'est dans cet optique nous avons choisi comme thème : « Evaluation de l'impact d'un programme d'investissement agricole sur les plans alimentaires et nutritionnels : Cas du Programme national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA) au Togo ».

1.2. Objectifs de l'étude

L'objectif général de cette étude est d'évaluer l'impact du PNIASA sur le plan alimentaire et nutritionnel.

Il s'agira spécifiquement de :

- Comparer les productions alimentaires et de rente entre 2010 et 2015 ;

- Comparer la situation alimentaire et nutritionnelle entre 2012 et 2015 ;

- Déterminer l'impact des interventions du PNIASA sur l'état nutritionnel des

populations au Togo ;

1.3. Enoncé des questions soulevées

La problématique de l'étude nous permet de relever la question de recherche suivante : « Est-ce que le PNIASA a permis d'améliorer la situation alimentaire et

nutritionnelle au Togo ? »

De façon spécifique, il s'agira de voir :

- Le PNIASA a-t'il permis une amélioration de la production agricole ?

- Quel lien il existe entre le PNIASA et les bilans alimentaires au Togo ?

- Quel est l'effet du PNIASA sur l'état nutritionnel des enfants de moins de 5ans ?

13

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

1.4. Hypothèses de recherche

Les hypothèses de recherche sont :

- La mise en oeuvre du PNIASA agit positivement sur les productions agricoles alimentaires et de rente.

- L'évolution des productions agricoles a amélioré la couverture alimentaire et nutritionnelle des populations togolaises.

- La malnutrition des enfants de moins de cinq (5) ans a été réduite par les actions du PNIASA.

1.5. Tableau de bord de l'étude

Les composantes de l'étude sont résumées dans le tableau de bord suivant : Tableau 1: Tableau de bord de l'étude

Niveau de l'étude

Problèmes

Objectifs

Hypothèses

Niveau

Est-ce que le PNIASA a permis d'améliorer la situation alimentaire et nutritionnelle au Togo?

Evaluer l'impact du

PNIASA sur le plan

alimentaire et
nutritionnel.

 

général

 

Niveau

Le PNIASA a-t'il permis une amélioration de la production agricole ?

Comparer les

productions

alimentaires et de

rentes entre 2010 et
2015 ;

La mise en oeuvre du PNIASA agit positivement sur les productions agricoles alimentaires et de rente

Quel lien il existe entre le PNIASA et les bilans alimentaires au Togo ?

Comparer la situation

alimentaire et

nutritionnelle entre

2012 et 2015 ;

L'évolution des productions agricoles a amélioré la couverture alimentaire et nutritionnelle des populations togolaises

spécifique

 

Quel est l'effet du PNIASA sur l'état nutritionnel des enfants de moins de 5ans?

Déterminer l'impact

des interventions du

PNIASA sur l'état

nutritionnel des
populations au Togo ;

La malnutrition des enfants de moins de cinq (5) ans a été réduite par les actions du PNIASA.

14

Source : Résultat de nos travaux

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

1.6. Intérêt de l'étude

L'intérêt de notre étude se révèle au niveau de plusieurs acteurs, notamment au Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de l'hydraulique, aux partenaires techniques et financiers et à nous-mêmes.

? Pour le Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de l'hydraulique, cette étude contribuera à la capitalisation des résultats. Elle contribuera à une meilleure planification des actions et programmes futurs. Elle nous permettra de voir les effets de notre activité agricole sur l'état de santé des populations togolaises et quels aliments produire pour améliorer leur état nutritionnel.

? Pour les partenaires techniques et financiers, elle permettra de s'assurer de la pérennisation des investissements et d'une gestion efficiente du secteur.

? Pour nous même, cette étude est une occasion de mettre en pratique les connaissances et outils acquis au cours de notre formation en management de projets sur les bases des connaissances reçues lors de notre cursus d'Agroéconomiste. Sur le plan personnel, elle nous permettra d'acquérir de nouvelles expériences et de renforcer nos compétences.

1.7 Méthodologie utilisée

Pour atteindre les objectifs assignés à cette étude, nous avons utilisé une méthodologie en deux principales étapes. D'abord, nous avons procédé à l'établissement des bilans alimentaire et nutritionnel pour déterminer le pourcentage de la population au-dessous de l'apport énergétique alimentaire minimal, puis nous avons analysé les résultats d'enquêtes anthropométriques réalisés entre 2012 et 2015 sur les enfants de moins de 5 ans pour déterminer l'évolution de la malnutrition infantile.

15

2. Contexte de l'étude

2.1. Présentation du Programme national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA)

La tutelle administrative du PNIASA est assurée par le Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de l'hydraulique (MAEH). Le PNIASA, validé les 29 et 30 juillet 2009, est le cadre unique d'intervention dans le secteur agricole. L'objectif général est de « contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire et à la croissance économique du Togo ».

Le montant global des coûts et des financements nécessaires pour la mise en oeuvre du programme pour une période de 5 ans a été estimé à l'horizon 2015 à 569, 136 milliards de FCFA.

Tableau 2 : Coût du PNIASA (en milliards de francs CFA)

 

Prévu

(2010 -

2015)

%

Mobilisé

Sous-programme 1 : Promotion des filières végétales

372,97

65,53

192,596
soit 33, 84%

Sous-programme 2 : Promotion des filières animales

38,65

6,79

Sous-programme 3 : Promotion des filières halieutiques

17,42

3,06

Sous-programme 4: Recherche et conseil agricoles

53,18

9,34

Sous-programme 5: Renforcement institutionnel et coordination sectorielle

86,91

15,27

Total Général

569,14

 

Source : Données du document de projet PNIASA et Synthèse des projets du MAEH au 26/07/15

Le PNIASA, de portée globale, couvre tous les sous-secteurs : production végétale, animales et halieutiques. Il prend en compte les domaines transversaux comme le renforcement institutionnel, la recherche et la vulgarisation agricole et il intègre dans les sous-programmes les dimensions genre, environnementale et sociale pour assurer la durabilité des réalisations.

Les objectifs du PNIASA sont déclinés sur la figure suivante :

16

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

Figure 1: Schéma logique du PNIASA

Source : Document du PNIASA, 2010

2.2. Aperçu agricole, alimentaire et nutritionnel du Togo

Le Togo est situé entre les 6

e e

et 11

degrés de latitude Nord et les méridiens 0° et

1°40 de longitude Est. Sa superficie de 56 600 km2 offre environ 3,63 millions de terres cultivables dont seulement 45% sont exploités, soit en moyenne 72 % en céréales, 17 % pour les tubercules et 21 % pour les légumineuses (Rapport sur les tendances et perspectives du secteur agricole, 2009). La population est à 60% rurale, contenant 95,8% de ménages agricoles.

Le pays jouit d'un climat intertropical qui varie sensiblement. Au sud, nous avons deux (2) saisons pluvieuses (une grande d'avril à juillet et une petite de septembre à novembre) et deux (2) saisons sèches (une grande de novembre à mars et une petite de juillet à août) ; ce qui permet de faire deux cycles de cultures par an. Au nord, nous avons une saison de pluie (mai à octobre) et une saison sèche

17

(novembre à avril). La pluviométrie moyenne obtenue ces 20 dernières années varie de 800 à 1000 mm par an dans les régions les moins arrosées (Régions Maritime et des Savanes) et de 1200 à 1400 mm par an dans les autres régions.

Sur le plan hydrographique, le pays est drainé par trois principaux systèmes fluviaux (le Mono, l'Oti et le Lac Togo) qui offrent des opportunités d'aménagement pour le développement de cultures irriguées. Selon le Rapport sur les tendances et perspectives du secteur agricole (2011-2013), sur un potentiel de 86 000 hectares pouvant être aménagés, seuls 2 300 hectares l'ont été, dont 1 200 hectares irrigués en maîtrise totale ou partielle sont exploités. Et dans l'ensemble, les ouvrages aménagés et équipés, pour l'essentiel basés dans les Régions Maritime, Plateaux et Savanes se trouvent aujourd'hui dans un état de dégradation avancée.

Les principaux produits de l'alimentation sont successivement les céréales, les racines et tubercules, les légumes et les poissons et crustacés qui occupent le haut du pavé des plus grandes dépenses de consommation en produits alimentaires. Les produits céréaliers comme le mil et le sorgho sont plus consommés par les ménages de faible revenu et le riz, les fruits et les légumes, les viandes, poissons et fruits de mer sont des postes de dépenses plus importants pour les ménages à revenu élevés. Le revenu additionnel des ménages est consacré principalement aux produits tels le maïs (7%), fruits/légumes (6%), huiles/oléagineux (6%), le riz (5%) (Dynamique de la consommation alimentaire et la hausse des prix dans la sous-région ouest africaine : Togo, Décembre 2010).

Selon la DSID, durant les six (6) dernières campagnes agricoles, le Togo a enregistré des excédents céréaliers nets s'élevant à 32 500 tonnes en 2008/2009, à 106 500 tonnes en 2009/2010, à 76 500 tonnes en 2010/2011, 107 500 tonnes en 2011/2012 et à 126 617 tonnes en 2012/2013 et de 150 000 tonnes en 2014/2015. Concernant, les produits carnés et halieutiques, le bilan demeure déficitaire avec des taux de couverture respectifs de moins de 70% et 50% des besoins nationaux (ATOR).

L'amélioration des productions est due beaucoup plus à l'évolution des superficies, qu'à celle des rendements. L'analyse de l'évolution des rendements des principales

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18

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cultures révèle une baisse de rendement des différentes cultures entre 1999 et 2013. Les rendements des cultures telles que l'igname, le manioc ont baissé.

Malgré la disponibilité relative des produits alimentaires, une partie de la population n'y a pas accès. La situation est aussi préoccupante en milieu urbain (48,5%) qu'en milieu rural (50,3%). Les principales causes d'insécurité alimentaire sont, en milieu rural, les faibles récoltes (48,5% des ménages) et les faibles ressources financières (32,1% des ménages) ; en milieu urbain, les faibles ressources financières (53,9%) et le coût élevé des produits (29,3% des ménages).

L'amélioration de la situation alimentaire ne semble alors pas se traduire dans la situation nutritionnelle à cause du faible niveau de vie. Peu d'enquêtes d'envergure nationale portent de toute manière sur la situation nutritionnelle du pays. Au Togo, l'enquête à indicateurs multiples (MICS) menée par l'UNICEF chaque cinq ans, et l'enquête démographique et de santé (EDS) menée par le Ministère en charge de la santé en 1998, puis en 2013, permettent de rassembler les données nécessaires pour le suivi des indicateurs sur la situation des femmes et des enfants. La consommation alimentaire est caractérisée par une faiblesse des apports protéiques d'origine animale et lipidiques en général (Aperçu nutritionnel au Togo, FAO, Janvier 1999) et une forte teneur en glucides (plus de 70%). (Dynamique de la consommation alimentaire et la hausse des prix dans la sous-région ouest africaine : Togo, Décembre 2010)

La malnutrition chronique est davantage localisée en milieu rural et dans la région des Savanes, Kara et Plateaux. Environ 33% des enfants en milieu rural souffre d'un retard de croissance contre 16% en milieu urbain. Les enfants de la tranche d'âge compris entre 0 à 59 mois sont les plus vulnérables à la malnutrition. Cette situation s'accentuée avec le jeune âge et le niveau d'éducation de leurs mères ; l'état de pauvreté, les d'approvisionnement d'eau potable et la croyance des ménages auxquels ils appartiennent. (Rapport d'analyse causale de la malnutrition au Togo, 2014).

Des efforts considérables sont en cours pour l'amélioration de la sécurité alimentaire au Togo et ont été récompensés le 16 juin 2013 par la FAO qui a décerné au Togo, un prix pour être parvenu à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim. En juin 2015 dernier, une fois encore, la FAO a salué les progrès exceptionnels

19

accomplis par le Togo qui lui permettrait avant 2020 de parvenir à un taux de prévalence de sous-alimentation inférieur à 5%.

3- L'évaluation d'impact dans les projets de développement, cadre théorique

3.1. Evaluation d'impact dans la gestion des projets et programmes

La gestion des projets, depuis la Déclaration de Paris, met un accent particulier sur l'approche de Gestion axée sur les résultats (GAR). C'est une approche de gestion fondée sur des résultats mesurables répondant à des objectifs et des cibles définis préalablement. Elle suit le cycle décrit au schéma suivant :

Figure 2: Cycle de gestion des projets

Source : Manuel GAR du PNIASA, 2013

Le suivi et l'évaluation, deux concepts différents mais complémentaires, permettent de mesurer les différents niveaux de résultats obtenus.

Figure 3: Chaîne des résultats

Résultats

Source : Manuel de suivi-évaluation du PNIASA

20

Ressources/Intrants

Activités

Extrants

Effets

Impact

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L'évaluation d'impact se concentre sur les questions de cause à effet. L'évaluation d'impact vise alors à déterminer quels changements peuvent être attribués directement et exclusivement au programme. Dans le cas du programme de sécurité alimentaire, cela reviendra à déterminer les changements dans la situation de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

L'objectif du Millénaire pour le développement n°1 se réfère à la pauvreté et à la faim. Le système des objectifs du Millénaire pour le développement utilise deux indicateurs pour la faim : a) le pourcentage de la population au-dessous de l'apport énergétique alimentaire minimal (qui est mesuré uniquement au niveau national) et b) la malnutrition infantile (qui peut être mesurée à tous les niveaux et ventilée selon le sexe).

L'évaluation de l'impact d'un programme sur le plan alimentaire et nutritionnel revient alors à déterminer les changements dans la situation de sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations qui peuvent être attribués en partie ou totalement au programme. Elle devra donc déterminer le taux de couverture de la population en rapport avec l'apport énergétique alimentaire minimal, et également le taux de malnutrition auprès des enfants.

3.2. Méthodologie d'évaluation de l'impact nutritionnel

Notre revue de littérature nous révèle plusieurs méthodes utilisées pour procéder à des études d'évaluation de l'impact nutritionnel d'un programme ou projet :

a- Les bilans alimentaires et nutritionnels

L'établissement des bilans alimentaires et nutritionnels consiste à estimer les disponibilités en volume des différents groupes d'aliments, les convertir en quantité de nutriments, puis comparer la moyenne pondérée des besoins en différents nutriments par personne et par jour avec les disponibilités individuelles moyennes par jour de ces nutriments.

b- Les enquêtes de consommation alimentaire

Elles consistent à recueillir les perceptions sociologiques des individus sur l'évolution de leur situation alimentaire et nutritionnelle. Les quantités d'aliments consommées

21

sont alors pesées ou estimées pour permettre d'évaluer l'apport nutritionnel par rapport aux besoins.

c- Les mesures anthropométriques

Une enquête anthropométrique consiste à comparer des données recueillies sur le poids, la taille et l'âge des enfants à des normes de référence. Elle permet de recueillir trois types d'indice : (i) l'indice poids-âge ou indice d'insuffisance pondérale qui compare le poids de l'enfant au poids de référence pour son âge, apprécie les déficits ou les excès pondéraux ; (ii) l'indice poids-taille ou indice de malnutrition aiguë comparant le poids de l'enfant au poids de référence, destiné à apprécier le degré de maigreur ou d'obésité ; (iii) l'indice taille-âge ou indice de malnutrition chronique qui compare la taille de l'enfant à la taille de référence pour son âge et permet d'identifier les retards ou les avancés de croissance en taille. Chaque indice est entièrement déterminé par les deux autres [KELLER, FILLMORE, 1983]. C'est pourquoi deux d'entre eux suffisent pour rapporter les résultats de l'enquête.

Une autre option pour les mesures anthropométriques consiste à prendre le périmètre brachial chez les individus et les comparer aux mesures pour un enfant de la population de référence avec les mêmes âge et sexe. Cela permet également de déterminer la malnutrition aigüe.

d- Le dosage biochimique

La présence ou l'insuffisance de certains éléments sanguins permettent également de définir un état de dénutrition ou non chez l'homme. Il s'agit du dosage des protéines constitutives, de l'albumine, et de certains éléments constitutifs du plasma.

Les objectifs fixés à l'étude ainsi que le contexte de l'étude ayant été présenté, nous pourrons ainsi passer au choix de la méthodologie de travail. Toutes les méthodes présentées sont complémentaires et contribuer à une évaluation de l'impact alimentaire et nutritionnel. Les indicateurs devant servir à mesurer la faim, dans le cadre du système des OMD que sont le pourcentage de la population au-dessous de l'apport énergétique alimentaire minimal et la malnutrition infantile nous guideront dans le choix de la méthodologie d'étude.

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22

CHAPITRE II : Méthodologie de la recherche

Parmi les principales méthodes qui sont utilisées pour procéder aux évaluations de l'impact nutritionnel des projets, deux ont été utilisées dans notre étude. Elles ont non seulement l'avantage de répondre aux questions de recherche de l'étude, mais également de renseigner les indicateurs entrant dans le cadre du système des objectifs du Millénaire pour le développement. Ce sont l'établissement des bilans alimentaires et nutritionnels pour déterminer le pourcentage de la population au-dessous de l'apport énergétique alimentaire minimal et l'analyse des résultats d'enquêtes anthropométriques pour déterminer la malnutrition infantile.

La réalisation de cette étude est passée ainsi par quatre étapes :

- Une revue documentaire ayant permis d'éclaircir les concepts d'évaluation d'impact et d'enquête nutritionnelle ;

- La collecte des données nécessaires pour établir les bilans alimentaires au Togo sur la période allant de 2010 à 2014.

- La collecte des données anthropométriques sur les enfants dans quelques zones où les interventions du PNIASA sont assez visibles, notamment dans les zones où des kits de production ont été distribués, des excédents agricoles ont été mesurés, et où l'on dispose de données de référence.

- Le traitement et l'analyse des données obtenues en vue de la présentation des résultats et des recommandations.

1. Phase préparatoire

1.1. Revue documentaire

A partir des supports livresques, les informations contextuelles sur les concepts relatifs à notre sujet ont été collectées. Il s'agit, entre autres, du suivi-évaluation, de la gestion axée sur les résultats, du cycle de projet, de la gestion des projets, de l'évaluation d'impact nutritionnel, etc. Elle nous a permis également par, le biais des différents rapports du MAEH d'obtenir les bilans alimentaires des années antérieures.

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23

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Toutes les données ainsi collectées ont été analysées, exploitées et présentées sous une forme appropriée afin de mieux appréhender les contours de l'étude.

1.2. Groupe cible

Ce travail de recherche a ciblé les ménages des zones d'intervention du PADAT, qui, grâce à l'enquête SYGRI, nous permet d'avoir les données anthropométriques de référence collectées de Juillet à Août 2012. Celles-ci seront comparées avec les données de l'enquête SYGRI du PNPER réalisée de Janvier à Février 2015 et s'étant concentrée sur les mêmes zones d'intervention.

1.3. Techniques de collecte de données

La collecte des données a concerné principalement les mesures anthropométriques. Elle a été faite par le Direction des statistiques, de l'information et de la documentation (DSID) du MAEH sur la base d'un questionnaire standardisé proposé par le FIDA, principal bailleur des deux projets. Les vingt (20) enquêteurs formés, organisés en binôme, ont collecté les informations auprès des ménages tirés du 20 juillet au 20 août 2012 pour l'enquête de référence du PADAT, puis de janvier à février 2015 pour l'enquête de référence du PNPER. Cette collecte s'est déroulée dans les différentes régions sous l'encadrement de 6 contrôleurs et 5 superviseurs relevant de la DSID.

Les périodes de collecte diffèrent entre l'enquête de 2012 et celle de 2015. En 2012, les mois de Juillet et août correspondent à une période de soudure dans le nord du pays tandis qu'elle est une période d'abondance dans le sud. En 2015, les mois de Janvier et de Février sont une période d'abondance, tant dans le nord, que dans le sud du pays. Au vu de ces différences, nous procéderons également à une analyse de certains indicateurs non relatifs à la période de mesure pour voir l'incidence de la différence de période sur les résultats obtenus, étant donné que tous les autres paramètres, en dehors de la période de mesure, sont les mêmes.

Les données collectées ont trait aux trois paramètres généralement utilisés pour une telle opération : (i) l'âge de l'enfant exprimé en mois ; (ii) le poids exprimé en Kg ; et (iii) la taille exprimée en centimètres. Seuls les enfants ayant un âge de 0 à 59 mois inclus doivent faire l'objet de mesures.

24

L'âge est noté sur la base des déclarations de la mère. Le poids et la taille des enfants sont mesurés respectivement avec un pèse personne et une toise. Pour les enfants de moins de 2 ans, la mesure de la taille se fait en mettant l'enfant en position couché.

1.4. Echantillonnage

Un échantillon est un sous-ensemble d'une population qui est sélectionnée au hasard pour représenter tout le groupe. L'enquête s'est concentrée sur les zones d'actions du PADAT et du PNPER. Sur 1185 zones de dénombrement (ZD) appartenant à la zone d'intervention du projet, elle a donc été conduite dans 30 ZD échantillonnées réparties sur l'ensemble des zones d'intervention du projet. Les 900 ménages touchés sont composés, pour l'enquête de 2012, de 846 enfants et celle de 2015, de 872 enfants.

1.5. Questionnaire d'enquête

Pour les besoins de collecte de données, un questionnaire d'enquête standardisé du FIDA a été utilisé. La section trois du questionnaire sur les données anthropométriques renseigne pour chaque enfant le prénom, le sexe, la date de naissance, l'âge, la taille, le poids, la taille, et le périmètre brachial.

2. Phase de terrain

2.1. Bilan alimentaire et nutritionnel

Pour établir le bilan alimentaire et nutritionnel, nous avons déterminé les besoins moyens en différents nutriments (protéine, lipide, énergie) par personne et par jour, puis traduit les disponibilités des produits alimentaires en quantité de nutriments disponible par personne et par jour avant de les comparer.

2.1.1. Détermination des besoins moyens

2.1.1.1 Besoins en énergie

Le manuel du cadre harmonisé pour l'identification et l'analyse des zones à risque et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l'Ouest préconise un besoin moyen en énergie de 2400 kCal par personne et par jour.

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25

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Nous procéderons cependant à l'exercice, dans le cas spécifique du Togo pour trouver le besoin moyen en énergie de la population.

La moyenne pondérée des besoins en énergie par personne et par jour est calculée à partir de la distribution de la population dans les différentes catégories d'âge et de sexe, et des besoins énergétiques moyens pour un individu dans chaque catégorie.

ème

Les données de la population sont issues du 4 Recensement général de la

population et de l'habitat (RGPH 4) de Novembre 2010 et contenues dans le tableau suivant :

Tableau 3: Structure de la population togolaise

Age (ans)

Hommes

Femmes

3

90305

87912

4

75185

73754

5

89510

86630

6

104420

100510

7

105448

102561

8

94159

94144

9

82303

78934

10

97960

91082

11

61048

55938

12

92591

83932

13

72273

66197

14

63592

57750

15

79002

69301

16

57614

51834

17

55920

50327

18

70395

70653

19

47396

48915

20 - 24

249612

290070

25 - 29

212348

280175

30 - 34

197859

223288

35 - 39

165343

184464

= 40

523332

622533

Non déclaré

4494

5325

Sous-Total

2692109

2876229

Total

 

5568338

Source : Résultats définitifs détaillés, RGPH 4, Novembre 2010

Les besoins énergétiques individuels par catégorie d'âge et de sexe qui sont utilisés sont issus de la FAO. Les besoins sont classés par niveau d'activité, mais pour un

26

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souci d'harmonisation, nous utiliserons pour toutes les classes d'âges, le niveau d'activité modérée.

Tableau 5 : Besoins individuels en énergie par classe d'âges (en kCal/pers/jour

 

Hommes

Femmes

Age (ans)

Sédentaire

Modérément actif

Actif

Sédentaire

Modérément actif

2

1000

1000

1000

1000

1000

3

1200

1400

1400

1000

1200

4

1200

1400

1600

1200

1400

5

1200

1400

1600

1200

1400

6

1400

1600

1800

1200

1400

7

1400

1600

1800

1400

1600

8

1400

1600

2000

1400

1600

9

1600

1800

2000

1400

1600

10

1600

1800

2200

1600

1800

11

1800

2000

2200

1600

2000

12

1800

2200

2400

1600

2000

13

2000

2200

2600

1800

2000

14

2000

2400

2800

1800

2000

15

2200

2600

3000

1800

2000

16

2400

2800

3200

1800

2000

17

2400

2800

3200

1800

2000

18

2400

2800

3200

2000

2200

19-20

2600

2800

3000

2000

2200

21-25

2400

2800

3000

1800

2000

26-30

2400

2600

3000

1800

2000

31-35

2400

2600

3000

1800

2000

36-40

2400

2600

2800

1800

2000

41-45

2200

2600

2800

1800

2000

46-50

2200

2400

2800

1800

1800

51-55

2200

2400

2800

1600

1800

56-60

2200

2400

2600

1600

1800

61-65

2000

2400

2600

1600

1800

66-70

2000

2200

2600

1600

1800

71-75

2000

2200

2600

1600

1800

=76

2000

2200

2400

1600

1800

Source: United States Department of Agriculture (USDA), Center for nutrition policy and promotion, Estimated calorie need per day by age, gender end physical activity level

Le besoin moyen de la population togolaise est alors déterminé en calculant la moyenne pondérée des besoins énergétiques avec la répartition de la population par tranches d'âges. La formule de calcul est :

27

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Formule 1: Moyenne pondérée appliquée au calcul du besoin moyen de la population en énergie

Soit i = la tranche d'âge concernée

ái = l'effectif de la population relative à la tranche d'âges i m = le besoin en énergie correspondant à la tranche d'âges i

Ce besoin moyen calculé sera multiplié par l'effectif de la population pour trouver, pour chaque année, le besoin total en énergie de la population.

Tableau 4: Population du Togo

Année

Effectif

1994

3928000

1995

4052000

1996

4179000

1997

4269000

1998

4406000

1999

4506000

2000

4629000

2001

4740000

2002

4854000

2003

4970000

2004

5090000

2005

5212000

2006

5337000

2007

5465000

2008

5596000

2009

5731000

2010

6191155

2011

6366984

2012

6547806

2013

6733764

2014

6925003

28

Source : FAOSTAT (1994-2009), SAKSS (2010-2014)

2.1.1.2. Besoins en protéines

Les besoins en protéines sont calculés en faisant le rapport des besoins calculés en protéine de référence par l'Utilisation protéique nette (UPN). Les protéines exprimées en valeur de référence sont celles directement obtenue des quantités d'aliments. L'utilisation des protéines alimentaires est fonction de la digestibilité, de la teneur en acides aminés de la protéine et d'autres caractéristiques nutritives de la ration. Elle est aussi fonction de l'âge du sexe, de l'état physiologique et de l'héritage génétique de celui qui la consomme. L'UPN est une valeur obtenue expérimentalement en utilisant un régime dans lequel la protéine est le seul facteur limitant et en mesurant le pourcentage de l'azote ingéré retenu pour la croissance, la réplétion ou l'entretien. C'est donc le produit de la valeur biologique par la digestibilité. Elle exprime la valeur biologique de la quantité de protéines consommée. Ainsi, pour un pays qui consomme des protéines de faible valeur biologique, exemple d'une alimentation à dominance végétale, les quantités de protéine consommées doivent être plus élevées que pour une population dont la ration comporte une bonne proportion de protéines d'origine animale de meilleure valeur biologique.

Les besoins en valeur biologique des protéines sont donc ainsi exprimés par classe d'âge et par sexe dans le tableau ci-dessous. Les besoins moyens de la population togolaise seront donc obtenus en calculant la moyenne pondérée avec la répartition par classes d'âges de la population. (FAO/OMS, 1973)

La formule de calcul du besoin moyen en protéines est alors :

Formule 2: Moyenne pondérée appliquée au calcul du besoin moyen de la population en protéines

Soit i = la tranche d'âge concernée

ái = l'effectif de la population relative à la tranche d'âges i

m = le besoin en valeur biologique de protéines correspondant à la tranche d'âges i

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29

Tableau 5: Besoins individuels en protéines par classe d'âges (en grammes/pers/jour)

 

Femmes

Hommes

1 à 3 ans

30

30

4 à 6 ans

55

55

7 à 9 ans

66

66

10 à 12 ans

71

78

13 à 15 ans

75

87

16 à 19 ans

69

92

plus de 19

60

81

Source : Alimentation et nutrition humaines, H. Dupin, 1991

Ce besoin moyen calculé sera multiplié par l'effectif de la population pour trouver, pour chaque année, le besoin total en énergie de la population.

2.1.1.3. Besoins en lipides

Les besoins en lipides sont exprimés en fonction du besoin calorique total, soit 25 % des besoins en calories selon le groupe scientifique sur les produits diététiques, la nutrition et les allergies de l'AESA.

Le total calorique est donc multiplié par 25% pour avoir la quantité de calories d'origine lipidique. Ensuite 1 g de lipides correspondant à 9 kCal, la proportion de calories lipidiques est divisée par 9 pour avoir le total de lipides nécessaire.

Formule 3: Calcul des besoins lipidiques (AESA/UE)

2.1.2. Détermination des disponibilités

Le bilan vivrier au niveau national a été établi pour chaque année, par la DSID, et donne les disponibilités pour chaque produit. Les disponibilités sont établies en retirant de la production brute les quantités de perte et de semence.

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30

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Les pertes comprennent les quantités de produits perdues durant l'année en question, depuis la récolte jusqu'à la distribution. Les semences intéressent les quantités retenues soit au niveau du producteur, soit au niveau d'institutions spécialisées (services des semences sélectionnées) pour couvrir les besoins en semis pour la production.

Concernant la production animale, les statistiques disponibles concernant le nombre de têtes d'animaux par espèces ont été converties en masse de viande produite grâce au poids moyen à l'abattage de chaque espèce.

Tableau 6: Poids moyen d'une carcasse à l'abattage (en kg)

Bovins

104

Ovins/Caprins

10,4

Porcins

20

Volailles

0,9

Source : Direction de l'élevage, 2015

Sur la base des tables de composition alimentaire établies par la FAO pour l'Afrique de l'ouest, les disponibilités en kilogramme ajouté au solde import-export ont été exprimées en énergie, en protéine et en lipide.

La composition énergétique, protéique et lipidique des différents produits est détaillée dans les tableaux suivants :

Tableau 7: Composition alimentaire des vivriers

 

Energie (kCal)

Protéines (g)

Lipides (g)

Céréales

Maïs (100g)

349

9,2

4,1

Sorgho-mil (100g)

344

10,5

3,3

Riz usiné (100g)

349

6,9

0,6

Tubercules

Igname (100g)

128

1,9

0,2

Manioc (100g)

153

1,2

0,3

Légumineuses

Haricot (100g)

335

22,1

1,5

31

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Energie (kCal)

Protéines (g)

Lipides (g)

Arachide (100g)

578

22,4

45,9

Source : FAO ,2012

Tableau 8: Composition alimentaire des produits animaux

 

Energie (kCal)

Protéines (g)

Lipides (g)

Bovins (100g)

77,15

16,5

28

Ovins/Caprins (100g)

93,87

8,6

2,1

Porcins (100g)

112,74

11,2

47

Volailles (100g)

25,08

22,8

0,9

Source : FAO ,2015

2.1.3. Bilan

Le rapport disponibilité-besoin, exprimé en pourcentage, représente le taux de couverture (T) et peut être établi pour l'énergie et les protéines.

Formule 4: Calcul du taux de couverture des besoins énergétiques et protéiques

Pour les lipides, l'attention a été portée à sa proportion relative dans l'apport énergétique totale. Cette proportion se calcule grâce à la formule :

Formule 5: Calcul du taux de couverture des besoins lipidiques

L'on peut également avoir la proportion relative des glucides et des protéines dans l'énergie totale en utilisant la même formule.

Le rapport idéal est que les protéines apportent environ 10% de l'énergie, les lipides 25% et les glucides 65% selon le groupe scientifique sur les produits diététiques, la nutrition et les allergies de l'autorité européenne de sécurité des aliments.

32

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

Les protéines ont une fonction structurale et métabolique. La fonction structurale regroupe tout ce qui concerne la composition des tissus, des fibres musculaires, le renouvellement des cheveux, de la peau, des ongles et des organes. La fonction métabolique concerne l'ensemble des réactions chimiques indispensables au bon fonctionnement du corps et dans lesquelles les protéines interviennent essentiellement en tant qu'enzymes, hormones, transporteurs ou immunoglobulines, dans le cas de la défense immunitaire.

Les lipides composent les membranes cellulaires du corps et jouent un rôle dans le transport et l'absorption de certains nutriments liposolubles comme les vitamines A, D, E, K. Ils participent au développement et au fonctionnement du système nerveux notamment le cerveau et la rétine.

Les glucides fournissent l'énergie nécessaire au fonctionnement et au maintien des cellules des muscles, du cerveau, des globules rouges, des organes etc.

2.2. Mesures anthropométriques

Les mesures anthropométriques ont été prises sur l'échantillon des 900 ménages décrits précédemment pour mesurer les changements.

Certains changements observés pourraient être à des facteurs externes au programme. Il nous est alors indispensable de rapprocher le plus possible les changements observés des actions de notre programme. Pour cela, l'on établit un contrefactuel en comparant les changements de notre groupe cible avec les changements d'une population contrôle comparable. Le groupe contrôle indique ce qui se serait passé dans le groupe cible, si le programme n'avait pas été mis en oeuvre.

Cependant, il est complexe dans les programmes au niveau national d'établir un contrefactuel valide. Il est d'abord difficile de trouver un groupe contrôle réellement identique, puis le groupe contrôle pourrait être exposé à d'autres programmes de développement au cours du temps. Ce qui risque de biaiser la comparaison.

Pour minimiser le biais, il nous aurait fallu dès le début :

33

- Identifier le groupe contrôle et le sélectionner comme bénéficiaire du programme en décalant dans le temps les actions à son endroit,

- Suivre les changements du contexte (chocs climatiques, prix, routes, services ; etc).

Ces précautions n'ayant pas été prises, trois (3) alternatives se présentent à nous, bien que moins valide :

- Procéder aux enquêtes pré et post sans groupe contrôle : dans ce cas, les changements pourraient être évalués mais ne seront pas totalement attribuables au programme.

- Effectuer uniquement une enquête post avec groupe contrôle : l'on peut alors observer les différences entre les deux groupes à la fin du programme, mais le changement ne peut être mesuré. Et l'attribution de la différence au programme est difficile.

- Réaliser une enquête post uniquement sans groupe contrôle : cette méthode nous donne juste une image de la population bénéficiaire à la fin du programme. Mais nous ne pourrons ni mesurer les changements, ni l'impact du programme.

Nous utiliserons la première alternative, vu que nous disposons des données pré et post sans groupe contrôle. Nous comparerons cependant le changement observé aux tendances sur le plan national.

3. Outils d'analyse des données et d'interprétation des résultats

3.1. Dépouillement des données

Au fur et à mesure que les questionnaires sont renseignés, les superviseurs procèdent à leur vérification et contrôle. Une fois ce travail de contrôle terminé, ces questionnaires sont transmis au bureau central (DSID) où ils ont fait l'objet de saisie et de traitement avec le programme Result and impact management system (RIMS).

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34

Figure 4 : Interface du logiciel RIMS

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Source : Capture d'image sur le logiciel RIMS

Il faut rappeler que la saisie a été effectuée par 2 opérateurs de saisie formés à l'utilisation dudit programme. Après la saisie des données, les résultats ont été générés et analysés. Concernant l'analyse, le logiciel calcule, sur la base des données entrées, les indices suivants : la taille par rapport à l'âge, le poids par rapport à la taille et le poids par rapport à l'âge. Ces indices sont exprimés en termes de nombre d'unités d'écart-type par rapport à la médiane des normes internationales de croissance de l'enfant pour chaque groupe d'âge. Les enfants qui se situent à moins de deux écarts-types en dessous de la médiane sont considérés comme mal nourris. Le logiciel ne prend pas en compte les enfants qui se situent à moins de six écarts-types en dessous ou plus de six écarts-types au-dessus de la médiane.

Cette méthode d'évaluation de la malnutrition a également ses limites. En effet le logiciel est paramétré uniquement sur les priorités du FIDA et restreint les libertés d'utilisation. En effet l'effectif de l'échantillon ne peut excéder 900 ménages et doit être réparti en 30 grappes de 30 ménages chacun. Egalement les tableaux de sortie du logiciel sont paramétrés selon les exigences du FIDA et ne permet pas de faire d'autres types d'analyses.

35

3.2. Analyse et interprétation des résultats

En mesurant le changement par la différence entre nos données pré et post projet simplement, nous pourrons avoir le changement induit, mais ce changement ne pourrait pas être totalement attribuable au programme.

Pour une analyse plus pointue, il nous faudra utiliser également la méthode d'analyse par la méthode de la double différence, et ceci en prenant en compte les données anthropométriques au niveau national. Elle sera faite en deux étapes :

- En établissant tout d'abord la différence entre le groupe participant et les données au niveau national, avant le projet, puis après le projet ;

- Puis en faisant la différence entre les deux différences précédentes. Ce résultat nous donnera alors une estimation de l'impact du programme, car tenant compte grâce à la double différence, des améliorations au niveau national.

Ainsi donc, la méthodologie retenue est celle de l'établissement des bilans alimentaire et nutritionnel suivi de la comparaison des taux de malnutrition. Leur réalisation nous a permis d'avoir plusieurs résultats qui seront décrit et analysés dans le chapitre suivant.

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36

CHAPITRE III : Présentation et interprétation des résultats

Suite aux objectifs assignés à cette étude, une méthodologie a été mise en place. Elle nous a permis d'établir plusieurs résultats qui seront présentés et analysés dans le présent chapitre.

1. Présentation des résultats

1.1. Bilan alimentaire

1.1.1. Disponibilités alimentaires

a- Volume global

Les disponibilités en termes de production vivrière et animale au Togo ont été

estimées sur la période allant de la campagne agricole 1994/1995 aux résultats prévisionnels de la campagne 2015/2016. Cela nous permet de voir l'évolution des

quantités.

Graphique 1: Evolution des disponibilités en produits vivriers, 1994-2015

Source : Exploitation des données de la DSID

L'on remarque globalement une nette évolution de la production vivrière. A partir de 2008, l'évolution est plus accentuée, surtout sur la période allant de 2010 à 2015 qui

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37

est celle couverte par le PNIASA. On observe toutefois une faible rechute au cours de la campagne 2013/2014, ce qui pourrait être attribué à la période de sécheresse connue au cours de cette campagne. Les écarts de pluies déclarés sont en moyenne de - 246 mm en moyenne au niveau des stations météorologiques (Source : Bilan campagne 2013-2014, DSID).

Tableau 9: Pluviométrie et déficit de production

 

Pluviomét rie (mm)

Production vivrière (tonnes)

Apport

énergétique (x10000 kCal)

Apport protéique (x10000 g)

Apport lipidique (x10000 g)

 
 
 
 

19152461,9

 

2012-2013

1240

2 979 352

740348069,8

4

8713534,802

 
 
 
 

17897428,9

 

2013-2014

1113

2669023

677453575,7

2

8330762,366

Ecart (%)

10

10

8

7

4

Source : Résultats de nos travaux sur la base des données de la Direction météorologique et de la DSID

Nous remarquons également qu'une baisse de la hauteur de pluie d'environ 10% entre les années 2012 et 2013 a occasionné une réduction de la production vivrière de 10% entre les campagnes agricoles 2012-2013 et 2013-2014. Ce qui équivaut à une réduction de 8% de l'apport énergétique, 7% de l'apport en protéines et 4% de l'apport lipidique. L'agriculture togolaise reste encore fortement sujette aux fluctuations climatiques.

b- Produits céréaliers

L'on remarque que la principale céréale est le maïs dont la progression est plus accélérée.

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38

Graphique 2: Evolution des disponibilités en produits céréaliers, 1994-2015

Source : Exploitation des données de la DSID

Ce graphe représente l'évolution de la production de céréales au Togo entre 1994 et 2015. On observe une nette augmentation de la production entre 2009 et 2013, surtout dans le cas de la production de maïs.

c- Tubercules

Graphique 3: Evolution des disponibilités den tubercules, 1994-2015

Source : Exploitation des données de la DSID

Une augmentation est également à noter dans la production de tubercules. Elle est plus remarquable pour le manioc et l'igname.

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d- Légumineuses

Graphique 4: Evolution des disponibilités en légumineuses, 1994-2015

Source : Exploitation des données de la DSID

Le haricot est la légumineuse la plus produite, suivie de l'arachide. La courbe de la production de haricot montre également une évolution entre 2009 et 2013.

e- Production animale

La production animale, elle, est traduite au Togo par l'élevage en majorité de bovins, ovins, caprins, porcins et volailles. Nous n'avons malheureusement pu avoir que des données chiffrées sur la production animale datant de l'année 2009. L'évolution de la production animale, entre 2009 et 2014, est donc révélée sur le graphique suivant.

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40

Graphique 5: Evolution des disponibilités en produits animaux, 2009-2014

Source : Exploitation des données de la DSID

L'on observe une baisse de la production animale entre 2010 et 2011, puis qui remonte un peu à partir de 2012. Cependant l'on n'arrive pas à retrouver les quantités de 2010 pour les ovins/caprins contrairement aux autres espèces. L'introduction de géniteurs améliorés ovins et caprins dans les élevages par les projets PNIASA, pourra contribuer à relever cette production.

La chute de l'année 2011 pourrait s'expliquer par le fait que les actions du PNIASA ont réellement commencé à ce moment, mettant plus l'accent sur les cultures vivrières végétales, d'où plus d'intérêt des producteurs pour celles-ci.

Graphique 6: Disponibilité de viande par habitant et par jour

Source : Résultat de nos travaux

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41

La disponibilité en viande par tête d'habitant et par jour à environ 60 g diminue jusqu'à 40 g par jour. Les viandes étant riche en protéines d'excellente qualité et en matières grasses essentielles, la quantité conseillée pour un individu est en moyenne de 100 g par jour pour couvrir les besoins journaliers en protéines et en lipides. (Source : Manger Bouger, Programme national nutrition santé France). Les disponibilités ne permettent donc pas de couvrir ces besoins.

1.1.2. Produits de rente

Les actions du PNIASA ont été également orientées vers les produits de rente, en vue d'augmenter les capacités financières des producteurs. Ces produits, même s'ils n'apportent pas grande valeur nutritive à la population, ne faisant pas partie de l'alimentation, sont source de revenus financiers, pouvant permettre de combler les déficits de production par l'importation.

Graphique 7: Evolution de la production de rente, 2010-2015

Source : Exploitation des données de la DSID

Le graphique ci-dessus affiche une évolution nette des produits de rente depuis 2011. Le coton est le principal produit de rente en volume. On peut déduire de cette évolution, une plus forte capacité des populations, surtout rurales, à acquérir des produits alimentaires.

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42

1.1.3. Evolution en termes monétaires

Nous avons voulu voir l'évolution des prix des principaux produits agricoles au Togo sur les dernières années.

Graphique 8: Evolution des prix des produits agricoles, 2010-2014

Source : Exploitation des données de la DSID et de l'INSEED

L'augmentation ou la stabilité des différents prix, en même temps que l'évolution des productions confirme une meilleure capacité des producteurs à améliorer leurs conditions de vie, et par là, leur situation alimentaire.

L'évolution des prix et des volumes de production nous permet de faire l'estimation monétaire des productions agricoles sur les 5 années passées. En effet nous avons multiplié la quantité produite chaque année par le prix du produit correspondant à l'année en question.

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43

Tableau 10: Estimation monétaire des productions agricoles (en milliards de FCFA)

 

2010

2011

2012

2013

2014

Mais

78

91

125

98

107

Sorgho

43

51

50

64

66

Riz decort

19

24

32

35

55

Igname

116

127

156

124

169

Manioc

60

67

67

66

91

Arachide

17

23

22

22

24

Haricot

23

23

41

38

62

Cafe

14

18

20

24

32

Cacao

14

7

7

8

9

Coton

29

51

53

49

70

Bovin

81

65

89

90

90

Ovin

162

96

95

97

99

Porcin

38

19

57

57

58

Volailles

30

25

23

26

28

Total

724

687

837

798

959

Total 5 ans

4006

Source : Résultats de nos travaux sur la base des données de l'INSEED et de la DSID

Nous pouvons estimer la valeur monétaire des productions agricoles sur les cinq dernières années à 4006 milliards de francs CFA. Le montant mobilisé par le PNIASA étant environ de 193 milliards, nous pouvons déduire qu'un investissement de 10 milliards de FCFA a produit environ 208 milliards de FCFA.

1.1.4. Disponibilités en énergie

La conversion en énergie se basera sur les produits obtenus en quantité significative. Ce sont donc le maïs, le sorgho, le riz usiné, l'igname, le manioc, le haricot et l'arachide pour la production vivrière, et pour les animaux, les bovins, ovins/caprins, porcins, volailles. Les quantités de ces différents produits ont donc été multipliées par leurs compositions en énergie (confer tableaux 9 et 10).

Ceci nous permet d'avoir l'énergie, la quantité de protéines et de lipides produites chaque année en fonction des différents groupes de produits vivriers.

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44

Graphique 9: Quantité d'énergie produite par groupe d'aliments

Source : Résultats de nos travaux

Tout comme l'augmentation de la production vivrière, la production d'énergie augmente également. L'on remarque toutefois que la production d'énergie dépend grandement de la production végétale, soit dans l'ordre, des céréales (60%), des tubercules (31%), puis des légumineuses (9%) en 2014.

Compte tenu du manque de données entre 1994 et 2009 sur la production animale, nous observerons également l'évolution de la production d'énergie provenant uniquement des produits végétaux sur une série plus longue. Elle ne comprend pas non plus les soldes import-export dont les données disponibles datent de 2010.

Graphique 10: Quantité d'énergie provenant des produits végétaux

Source : Résultats de nos travaux

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45

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1.1.5. Disponibilités protéiques

Les principaux produits alimentaires ont été convertis en quantités de protéines grâce à la composition protéinique de chacun d'eux.

Graphique 11: Quantité de protéines produite par groupe d'aliments

Source : Résultats de nos travaux

La grande partie de protéines disponible provient également de la production de céréales en premier, puis des légumineuses. La production de légumineuses n'étant pas grande, elle n'arrive pas à concurrencer les céréales en termes de production de protéines, malgré le fait que les légumineuses contiennent plus de protéines que les céréales. Il est également à remarquer que parmi les produits animaux, la volaille est celle qui contribue le plus à l'apport en protéines.

Les protéines de l'alimentation sont pour la plupart d'origine végétale, et celles d'origine animale sont en quantité très faible. Les protéines végétales ont une digestibilité inférieure à celle des protéines animales. Un facteur limitant des protéines végétales est qu'elles ne contiennent jamais tous les acides aminés essentiels en même temps, à l'exception du quinoa et du soja qui ne font que très peu partie de l'alimentation au Togo. L'apport en protéines animales devrait alors également être conséquent pour un meilleur équilibre nutritionnel.

46

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1.1.6. Disponibilités en lipides

Les quantités alimentaires ont été converties en quantités de lipides en fonction des différents groupes de produits.

Graphique 12: Quantité de lipides produite par groupe d'aliments

Source : Résultats de nos travaux

La disponibilité en lipides provient en majorité des céréales, des légumineuses, des bovins et des porcins. Bien que la production de légumineuses soit très faible par rapport à celle des céréales, elle contribue également à une forte production de lipides grâce à la forte teneur lipidique de l'arachide. Il en est de même pour la production bovine et porcine.

Les lipides d'origine animale sont riches en acide gras saturés et les lipides d'origine végétale contiennent plus d'acides gras insaturés. Les deux types d'acide gras sont indispensables au bon fonctionnement de l'organisme, avec les acides gras insaturés dans une proportion plus faible.

1.1.7. Evolution du solde import-export

Le solde import-export est obtenu en soustrayant les exportations et en ajoutant les importations. Lorsqu'il est positif, cela signifie que les importations sont plus importantes et inversement lorsqu'il est négatif. Le graphe suivant montre l'évolution de ce solde pour les principaux aliments.

47

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Graphique 13: Evolution du solde import-export, 2010-2014

Source : Résultats de nos travaux

L'évolution du solde import-export des cinq dernières années nous révèle une forte importation de riz sur chaque année, évoluant jusqu'en 2014, en dépit de la croissance de la production observée sur le graphique 2. En revanche, nous remarquons, une faible exportation de maïs, plus accentuée en 2012. Ceci est notamment dû à la fourniture d'environ 30.000 tonnes de maïs par le biais de l'Agence nationale de sécurité alimentaire (ANSAT) au Programme alimentaire mondial (PAM).

Graphique 14: Valeurs des importations et exportations agro-alimentaires 2014

Source : Résultats de nos travaux

48

Le graphique ci-dessus nous montre que la demande de riz croît sans cesse et apparaît comme une culture dont la production en import-substitution serait source de valeur ajoutée. Il en est de même pour les volailles et le poisson dont la valeur monétaire en termes d'importations est élevée.

1.1.8. Besoins énergétique, protéique et lipidique de la population

Les besoins moyens de la population togolaise, en termes d'énergie, de protéine et de lipide par personne et par jour, ont été calculés sur la base de la répartition par sexe et par âge de la population, et des besoins également répartis par sexe et âge d'un individu, comme décrit plus haut.

Tableau 11: Besoins moyen en énergie, protéines et lipides de la population togolaise

Besoin moyen

Quantité

Energie

2088 kCal

Protéine

69g

Lipide

58g

Source : Résultats de nos travaux

1.1.9. Couverture des besoins de la population en énergie, protéine et lipides

Pour évaluer la couverture de la population en calories, il a fallu identifier la population togolaise sur chaque année.

Ceci, rapporté aux quantités d'énergie, de protéines et de lipides disponibles, nous permet d'avoir les différents taux de couverture dans le graphe ci-dessous.

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49

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Graphique 15: Variation du taux de couverture nutritionnel, 2010 - 2014

Source : Résultats de nos travaux

Ce graphe montre l'évolution du taux de couverture des besoins en énergie, protéines et lipides de 1995 à 2014. Chacune de ces courbes montre une nette évolution sur la période couverte par le PNIASA qui va de 2010 à 2014.

Concernant la couverture des besoins en énergie, elle est au-dessus des 100% et continue de croître. En 2013, on observe un pic qui peut être attribué à l'augmentation de la production surtout de maïs au cours de la campagne agricole 2012-2013.

Cependant la couverture en énergie, tourne autour des 120% en moyenne. Même si l'on arrive apparemment à couvrir les besoins en énergie de la population, notre agriculture étant encore dépendante du climat, un surplus de moins de 25% tel qu'obtenu actuellement ne permet pas de pallier une baisse éventuelle de production pendant une campagne donnée.

Nous remarquons également que la couverture en protéine reste autour des 100%, même si elle est en majeure partie, d'origine végétale. De manière globale, la couverture en lipides n'est pas assurée pour la population.

50

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1.1.10. Bilan nutritionnel

Le rapport de l'énergie recommandé provenant des lipides, protéines et glucides

exprimé en pourcentage de l'énergie totale est : Rapport

protéines-lipides-glucides

= 10 - 25 -

65%. Le rapport tiré du bilan nutritionnel de l'année 2014 se présente comme suit :

Taux de protéines = * 100 = 10,56%

Energie totale

Taux de lipides = * 100 = 11,06%

Energie totale

Taux de glucides = * 100 = 78,36%

Energie totale

Le rapport au Togo, pour 2014 est donc : Rapport

= 10,56 -

protéines-lipides-glucides

11,06 - 78,36%.

Le rapport 10,56 - 11,06 - 78,36 contre un idéal de 10 - 25 - 65 traduit un déficit net en lipides et un excès en glucides dans la ration moyenne des populations. Nous avons en effet 10,56% d'énergie provenant des protéines contre une norme de 10%, ce qui est relativement stable. Concernant les lipides, nous avons un apport moyen de 11,06% contre une norme de 25% requis, d'où le déficit observé et pour les glucides, un apport de 78,36% contre 65% requis d'où l'excès.

L'énergie fournie par l'alimentation provient de chacun des trois nutriments que sont les protéines, les glucides et les lipides. Nous allons procéder à l'observation de la part d'énergie provenant de chacun d'eux.

51

- Courbe d'évolution de la part d'énergie provenant des protéines Graphique 16: Evolution de la part d'énergie provenant des protéines

Source : Résultats de nos travaux

La part d'énergie provenant des protéines est à la norme et en nette progression. L'augmentation de la production de légumineuses (confer Graphique 4) observé à partir de la campagne agricole 2012-2013, étant donné que les légumineuses, ici le haricot et l'arachide, sont très riches en protéines.

- Courbe d'évolution de la part d'énergie provenant des lipides Graphique 17: Evolution de la part d'énergie provenant des lipides

Source : Résultats de nos travaux

La part d'énergie provenant des lipides est en très en dessous de la norme et reste stable sur les cinq années. La production agricole est plus accentuée sur les produits céréaliers, faibles en lipides.

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52

- Courbe d'évolution de la part d'énergie provenant des glucides

Graphique 18:Evolution de la part d'énergie provenant des glucides

Source : Résultats de nos travaux

La production d'énergie provenant des glucides excède la norme et reste également stable au fil des années. La production de céréales, principal élément de l'alimentation au Togo, contribue pour beaucoup au maintien de l'apport en énergie.

1.2. Enquête anthropométrique

1.2.1. Analyse simple

- Variation du taux de malnutrition chronique

La malnutrition chronique est l'indicateur le plus important du bien-être général (ou pauvreté) dans une communauté. Elle indique une privation pendant une période de plusieurs mois ou de plusieurs années. Les enfants chroniquement mal nourris souffrent de déficiences irréversibles dans leur développement mental et physique d'où un rendement scolaire médiocre et un rendement physique réduit pour le reste de leur vie.

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53

Graphique 19: Variation du taux de malnutrition chronique

Source : Exploitation des données SYGRI PADAT et PNPER

Le taux de malnutrition chronique a été mesuré auprès des enfants de moins de 5 ans de la zone de projet en 2012 puis en 2015. Ces graphiques démontrent effectivement une baisse de ce taux. L'on peut donc en déduire qu'il y a, dans ces zones, une amélioration du développement des enfants. Il est à observer que la malnutrition chronique est plus élevée chez les garçons que chez les filles.

La malnutrition chronique dans les zones d'actions du PADAT est classée à un seuil élevé par l'OMS car supérieur à 30%. Le seuil devient critique au-delà de 40%.

- Malnutrition aigue

La malnutrition aiguë (émaciation ou poids/taille) est associée à des chocs temporaires, tels que famine, inondations ou épidémies. Ses mesures en 2012 et 2015 sont retracées dans le graphique suivant :

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54

Graphique 20: Variation du taux de malnutrition aigue

Source: Exploitation des données SYGRI PADAT et PNPER

Ce taux subit également une légère baisse entre 2012 et 2015. L'on peut en déduire une amélioration de la capacité des populations à pallier aux chocs alimentaires. Ce taux est également, pour des enfants du même âge, plus élevé chez les garçons que chez les filles.

Selon la classification de l'OMS, la malnutrition aigüe dans les zones d'action du PADAT est en dessous du seuil critique qui est de 10%.

- Insuffisance pondérale

L'insuffisance pondérale (poids/âge) est utilisée principalement pour suivre l'état nutritionnel de chaque enfant, par exemple dans des activités de promotion de la croissance. Ce taux montre également une baisse entre 2012 et 2015 dans les zones du projet.

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

55

Graphique 21: Variation du taux d'insuffisance pondérale

Source: Exploitation des données SYGRI PADAT et PNPER

L'insuffisance pondérale est à un seuil élevé car supérieur à 20%. Le seuil critique est celui de 30%.

Une remarque générale qui concerne les différents taux de malnutrition est que les garçons sont plus touchés que les filles par la malnutrition. Les ménages ruraux sont dirigés à 81,4% par des hommes (RNA, 2012) et les femmes, bien que contribuant à l'activité agricole, sont aussi en grande partie reléguées à la cuisine. Cela pourrait expliquer le faible taux de malnutrition chez les filles par rapport à celui des garçons. En effet les petites filles sont plus présentes aux côtés de leurs mères, alors que les petits garçons accompagnent très tôt le père aux activités champêtres, les champs étant pour la plupart éloignés du village, donc occasionnant une longue marche.

1.2.2. Effet de la différence de période de collecte

En vue de nous assurer que les baisses observées au niveau du taux de malnutrition ne sont pas dues à la différence de période de réalisation des enquêtes, nous allons procéder à l'observation d'un groupe d'indicateurs relatif aux conditions de vie des ménages, notamment à l'habitat et à la possession de biens d'équipements. En effet les conditions de vie ne sont pas dépendantes de la période de mesure et sont dues à des causes plus durables.

Réalisé et soutenu par Aicha PERE

56

Tableau 12: Comparaison des conditions de vie des ménages entre 2012 et 2015

 

Situation

2012

Situation

2015

Ecart

Pourcentage des ménages qui disposent de ressources d'eau potable

48%

67%

+19%

Pourcentage des ménages qui disposent de toilette hygiénique

1%

1%

0%

Pourcentage des ménages dont le sol du logement est rudimentaire

29%

25%

-4%

Pourcentage des ménages qui disposent de l'électricité

16%

22%

+6%

Pourcentage des ménages qui possèdent une radio

62%

60%

-2%

Pourcentage des ménages qui possèdent une télévision

8%

13%

+5%

Pourcentage des ménages qui possèdent un réfrigérateur

1%

3%

+2%

Pourcentage des ménages qui possèdent un téléphone

53%

68%

+15%

Pourcentage des ménages qui possèdent une bicyclette

49%

46%

-3%

Pourcentage des ménages qui possèdent une moto

25%

29%

+4%

Pourcentage des ménages qui possèdent un véhicule

1%

2%

+1%

Source : Rapport SYGRI PADAT, 2012 et PNPER, 2015

Sur les 11 indicateurs relatifs aux conditions de vie mesurés dans les mêmes conditions, 8 ont révélé une évolution positive. Il s'agit de la possession des ressources en eau potable, en électricité, de télévision, d'un réfrigérateur, d'un téléphone, d'une moto et de véhicule. Le pourcentage de ménages dont le logement est rudimentaire a également baissé.

Par contre, le pourcentage de ménages qui dispose de toilette hygiénique est resté stable. Les indicateurs à évolution négative sont le pourcentage des ménages qui dispose d'une radio et d'une bicyclette. Cependant, l'on peut considérer que ceux des ménages disposant d'une radio ou d'une bicyclette ont évolué respectivement vers la possession d'une télévision ou d'une moto.

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Ces indicateurs nous révèlent que les conditions de vie des ménages ont été sensiblement améliorées dans les ménages bénéficiaires du PADAT, comme nous l'avions démontré dans le cas de la malnutrition.

1.2.3. Analyse par comparaison aux données nationales

Nous avons essayé de voir la progression des taux de malnutrition au niveau national.

Graphique 22: Comparaison du taux de malnutrition chronique aux données nationales

Source: Exploitation des données SYGRI PADAT et PNPER, DSID

Le taux de malnutrition chronique est moins élevé au niveau national que dans la zone de projet. Egalement, pour un écart de deux ans dans chaque cas, la baisse du taux de malnutrition est plus importante au niveau des zones de projet qu'au niveau national, soit 7,10% contre 3%. L'on peut donc déduire un certain impact des actions du projet sur ce taux, en plus des actions ou réalités ayant affectées tout le pays.

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Graphique 23: Comparaison du taux de malnutrition aigüe aux données nationales

Source: Exploitation des données SYGRI PADAT et PNPER, DSID

Le taux de malnutrition aigüe au niveau des zones de projet subit une baisse légère de 1% tandis que la tendance au niveau national est plutôt à la hausse. L'on confirme ainsi un certain impact dans l'amélioration de la capacité des populations à pallier aux chocs alimentaires.

Graphique 24: Comparaison du taux d'insuffisance pondérale aux données nationales

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Source: Exploitation des données SYGRI PADAT et PNPER, DSID

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Le taux d'insuffisance pondérale subit au niveau national une baisse légère de 1%, alors qu'elle est de 3,30% au niveau des zones de projet. Nous avons pour ce taux, une confirmation de l'impact au niveau de la croissance des enfants.

Les données du groupe contrôl, que constitue la population nationale, n'ayant pas pu être prises aux mêmes périodes que celles des zones de projet, nous ne pourrons utiliser la méthode de la double différence pour quantifier l'incidence réelle du projet sur la situation nutritionnelle des enfants.

2. Analyse des résultats

Nous procéderons à l'analyse des principaux résultats obtenus par rapport aux hypothèses de départ.

2.1. Hypothèse 1 : la mise en oeuvre du PNIASA agit positivement sur les productions agricoles alimentaires et de rente.

Le graphique 1 nous révèle effectivement une augmentation des productions vivrières entre les années 2010 et 2015. Cela se traduit en termes monétaires par le fait qu'un montant de 10 milliards de FCFA investi sur le PNIASA a permis d'avoir environ 208 milliards de francs CFA sur les quatre années déjà passées.

L'hypothèse 1 est donc vérifiée.

2.2. Hypothèse 2 : L'évolution des productions agricoles a amélioré la couverture alimentaire et nutritionnelle des populations togolaises.

Les résultats obtenus nous montrent que sur chaque année, nous arrivons à couvrir nos besoins en protéines et en énergie, mais pas en lipides.

protéines-lipides-

En effet la norme de couverture alimentaire concernant la part d'énergie devant provenir de chaque groupe d'aliment est le rapport : Rapport

glucides

= 10 - 25 - 65 %. L'évolution des productions au Togo nous permet de

passer, en 2010, de 10,32 - 11,38 - 78,28 à, pour 2014, un ratio de 10,56 - 11,06 - 78,36%. Cependant, nous ne sommes pas arrivés à équilibrer ce ratio afin de couvrir également la part d'énergie provenant des lipides qui devrait être de 25%.

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Donc, bien que le PNIASA ait contribué à une augmentation des quantités de production, le PNIASA n'a pas pu améliorer la couverture des populations togolaises en terme nutritionnel. Ce qui se traduit dans la population par la malnutrition et l'insuffisance pondérale au sein de la population. Toutefois, les différents de malnutrition au niveau national ne sont ni élevés, ni critique selon les normes de l'OMS. Le taux de malnutrition chronique est de 27% en 2013 contre 30% considéré comme seuil élevé. Le taux de malnutrition aigu est de 7% contre un taux de 10% considéré comme élevé et l'insuffisance pondérale à 16 % contre 20% considéré comme élevé.

L'hypothèse 2 n'est pas vérifiée.

2.3. Hypothèse 3 : La malnutrition des enfants de moins de cinq (5) ans a été réduite par les actions du PNIASA.

La malnutrition des enfants de moins de cinq (5) ans a révélé une baisse qui, en partie, peut être imputée aux actions du PNIASA. Le taux de malnutrition chronique a baissé de 7,1%. Le taux de malnutrition aigüe a baissé également de 1% et le taux d'insuffisance pondérale de 3,30%. La malnutrition des enfants de moins de cinq (5) ans a effectivement été réduite grâce aux actions du PNIASA.

L'hypothèse 3 est vérifiée.

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Source : Exploitation des données de la DSID

Graphique 25: Evolution du taux de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans

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Graphique 26: Ecart observé sur le taux de malnutrition aigue

Source : Exploitation des données de la DSID

Graphique 27: Ecart observé sur le taux d'insuffisance pondérale

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Source : Exploitation des données DSID

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Conclusion et recommandations

Le bien-être de chaque individu est au coeur des préoccupations de tout Etat. C'est ainsi qu'au Togo, il a été mis en place le Programme national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire, en vue d'améliorer les conditions de vue des populations, surtout rurales.

Notre avons voulu voir l'impact de ce programme, sur le plan alimentaire et nutritionnel. Notre travail s'est basé sur le système de suivi-évaluation existant du programme pour voir, après trois années de mise en oeuvre, si la couverture alimentaire des populations a été améliorée et si le taux de malnutrition des enfants de moins de cinq ans a été réduit.

Concernant l'évolution des productions, nous remarquons une augmentation nette entre les années 2010 et 2015. Pour chaque 10 milliards de FCFA investi par le PNIASA, nous estimons la productivité à 208 milliards de FCFA. Cependant la production reste encore sujette au climat. N'en témoigne que la baisse de la hauteur de pluie d'environ 10% entre les années 2012 et 2013 qui a occasionné une réduction de la production vivrière de 10% entre les campagnes agricoles 2012-2013 et 2013-2014.

Concernant la couverture alimentaire, nous obtenons que le PNIASA n'a pas pu améliorer la couverture des populations togolaises en terme nutritionnel. Les besoins moyens de la population ayant été estimés à 2088 kcal pour l'énergie, 69g pour les protéines et 58g pour les lipides. Les disponibilités alimentaires n'arrivent pas à couvrir tous ces besoins et la ration alimentaire est déséquilibrée en raison d'un excès de glucides et d'un déficit de lipides.

La malnutrition des enfants de moins de cinq (5) ans a, quant à elle, révélé une baisse qui, en partie, peut être imputée aux actions du PNIASA. Le taux de malnutrition chronique a baissé de 7,1%. Le taux de malnutrition aigüe a baissé également de 1% et le taux d'insuffisance pondérale de 3,30%.

Afin d'améliorer l'impact du programme sur le plan alimentaire et nutritionnel, nous suggérons (i) qu'une attention particulière soit apportée sur les filières à haute teneur en lipides afin d'accroître la part d'énergie provenant des lipides, (ii) que la recherche

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soit orientée vers la filière maïs afin de réduire le coût de production et ainsi accroître son exportation.

Une ration alimentaire carencée en lipides est source d'un déficit énergétique, un déficit en acides gras essentiels entraînant des troubles neurologiques et de la vision, et un déficit en vitamines liposolubles. Une ration excédentaire en glucides conduit à l'obésité qui, à son tour, est source de plusieurs autres maladies.

Nos recommandations à la suite de cette étude sont donc :

? Pour améliorer la part d'énergie provenant des lipides, nous suggérons que le programme d'investissement puisse introduire des cultures qui sont à la fois sources de lipides, mais également créatrices de richesses.

- En production animale, la viande bovine contient 28% de lipides, et la viande porcine 47% de lipides. La production animale actuelle, ne couvrant pas le besoin national en produits carnés et laitiers, ces filières peuvent se révéler intéressantes pour l'import-substitution.

- En production végétale, L'arachide fournit 45,9% de lipides et a un rendement économique de 271 mille francs /ha. Sa production, tout en fournissant à l'alimentation des lipides, permet aux entrepreneurs agricoles de bons revenus.

? Pour réduire la portion de glucides de notre alimentation, nous suggérons une analyse sur les technologies de production, conservation et commercialisation de maïs, afin de réduire le coût de production de cette céréale et favoriser son exportation.

? Une analyse des filières bovines, porcines et végétales basée sur les chaînes de valeur permettrait d'affiner les actions à mettre en oeuvre pour promouvoir chaque filière.

? L'orientation de la recherche agricole vers ces filières permettrait d'améliorer la productivité ou favoriser la sélection de variétés à forte teneur nutritive.

Nous avons également eu des difficultés pour établir l'impact réel sur la nutrition qui peut être attribué au programme. En ce sens, nous suggérons, qu'il soit mené,

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systématiquement en même temps que l'enquête de référence, une enquête auprès d'un groupe contrôle. Cette enquête devra être reprise également lors de l'enquête de fin de projet.

Nous nous devons de souligner de souligner la principale limite de cette étude. Elle se résume au fait que les données sur la malnutrition se sont basées uniquement sur les enquêtes menées par la DSID. En effet ces enquêtes n'ont pas pris en compte les groupes contrôles pour les enquêtes de référence et d'évaluation des projets et programmes.

Cependant la sécurité alimentaire est relative à quatre éléments essentiels que sont la disponibilité, l'accessibilité, l'utilisation et la stabilité. Notre étude s'étant basée sur les disponibilités, elle pourrait être approfondie en se penchant sur les trois autres aspects.

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Annexes et glossaire

Annexe 1: Mécanisme de mise en oeuvre du PNIASA

La mise en oeuvre du PNIASA se fait à travers des instances transversales au sein du département agricole en cohérence avec le dispositif institutionnel du DSRP pour mettre en cohérence les politiques sectorielles permettant d'assurer l'environnement adéquat pour impacter durablement le secteur.

Le pilotage général du Programme est assuré par le Comité interministériel de pilotage stratégique (CIPS) présidé par le Ministre en charge de l'agriculture et comprend les représentants des ministères partenaires, des représentants des organisations paysannes, de la société civile, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers (PTF). Le CIPS dispose d'un Comité technique de pilotage (CTP) qui assure la revue et l'analyse technique des dossiers à soumettre aux sessions du CIPS en vue d'en dégager des propositions techniques.

Le Secrétariat Général est l'organe d'ancrage du Programme. Les directions techniques centrales, sont responsables pour les différents sous-secteurs, de l'organisation, la coordination des interventions, la planification opérationnelle des interventions sous sectorielles, le suivi évaluation des actions, le suivi et le contrôle de normes et des cohérences avec les politiques etc.

En vue de faciliter l'accès à des analyses de politiques de la plus haute qualité afin de générer la connaissance nécessaire pour améliorer la formulation et la mise en oeuvre de politiques, suivre les progrès réalisés au fur et à mesure, documenter les succès obtenus et tirer des leçons qui peuvent être intégrés dans le processus de revue et d'apprentissage lié à la mise en oeuvre du PDDAA, il est mis en place un noeud national du Systèmes d'Analyse Stratégique et de Gestion des Connaissances (SAKSS).

Le financement est effectué à travers un dispositif de canalisation de la plupart des sources de financement des actions concernant le secteur agricole en vue d'une utilisation rationnelle des ressources, pour garantir l'atteinte des objectifs.

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Des procédures codifiées dans des manuels uniques de gestion administrative et financière, d'exécution et de S&E validés par toutes les parties permettent d'asseoir un dispositif unique et commun à toutes les sources de financement à savoir les PTF et le gouvernement togolais.

Annexe 2: Dispositif institutionnel du PNIASA

Il permet de gérer le secteur et les analyses macroéconomiques. Il assure l'exercice des fonctions politiques et régaliennes (concertations, réglementation, édiction des normes, etc.) et l'amélioration de l'environnement du secteur pour garantir l'intervention des investissements publics et privés. Il repose sur les institutions suivantes :

Au niveau central : le CIPS, le CTP, les COD/UGP, la DPPSE, la DAF, la DSID

Au niveau régional : les DRAEP, les CROP, les COR, les Sections planification et suivi évaluation.

Le Comité interministériel de planification stratégique (CIPS)

Le pilotage général du Programme est assuré par un Comité interministériel de pilotage stratégique (CIPS) présidé par le Ministre en charge de l'agriculture et comprend les représentants des ministères partenaires, la Coordination togolaise de organisations paysannes (CTOP), le Bureau national des chambres régionales d'agriculture (BNCRA), le Conseil national du Patronat (CNP), la Coordination des organisations syndicales et de la société civile (COSSC) et les représentants des bailleurs de fonds du projet en poste à Lomé. Le CIPS a pour mandat de valider les documents relatifs au PNIASA à savoir : les plans d'actions et les rapports annuels d'exécution, les études stratégiques, etc. Le CIPS se réunit une fois par an sur convocation du Ministre en charge de l'agriculture.

Le Comité technique de pilotage (CTP)

Le CIPS dispose d'un Comité technique de pilotage (CTP) qui correspond au Comité sectoriel agriculture du dispositif du DSRP-C. Ce comité, est présidé par le Secrétaire général du MAEH et comprend les directions de la planification, les représentants des OP, des OSC, du secteur privé et des PTF. Le CTP a pour mandat la revue et l'analyse technique des dossiers à soumettre aux sessions du CIPS en vue d'en dégager des

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propositions techniques, élaboré sur cette base, et en accord avec la coordination du Programme, l'ordre du jour des sessions du CIPS.

Le Comité régional d'orientation et de pilotage (CROP)

Au plan régional un comité régional d'orientation et de pilotage (CROP) assure la décentralisation du CTP au niveau région. Le CROP est la base de la consolidation de la demande d'intervention, de la planification opérationnelle, de la collecte et l'organisation des données statistiques régionales, du suivi évaluation des actions. La coordination générale de la mise en oeuvre du PNIASA relève de la compétence du Secrétariat Général. A ce titre, il assure les fonctions d'animation, de coordination générale, de supervision, de dialogue intersectoriel avec les PTF.

Les directions centrales

Les fonctions de gestion opérationnelle et de mise en oeuvre du programme seront assurées par les directions techniques, en fonction de leurs attributions respectives. Quatre directions centrales à savoir la Direction de la planification et de la coopération agricole (DPCA), la Direction des statistiques agricoles, de l'informatique et de la documentation (DSID), la Direction de l'administration des finances (DAF) et la Direction des ressources humaines (DRH) assument des fonctions transversales de planification et suivi évaluation sectorielle, de fourniture d'information statistiques, de gestion fiduciaire et des ressources humaines du ministère.

Les directions techniques

La Direction de l'agriculture (DA), la Direction de l'élevage (DE), la Direction des pêches et de l'aquaculture (DPA) assurent la définition des politiques, le contrôle des normes dans les différents sous-secteurs respectifs. La Direction des aménagements et de l'équipement rural (DAER) s'occupe des aménagements et de l'équipement rural au profit des trois sous-secteurs. La Direction de la protection des végétaux (DPV) et la Direction des semences (DS) contrôlent la qualité et la disponibilité des produits phytosanitaires et des semences. Elles accompagnent la Centrale d'approvisionnement et de gestion des intrants agricole (CAGIA) dans l'approvisionnement et la gestion des intrants agricoles.

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Les institutions spécialisées

L'Institut de conseil et d'appui technique (ICAT) et l'Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) gèrent la vulgarisation, l'appui conseil agricole et la recherche développement. L'Institut national de formation agricole (INFA) assure des formations initiales et le recyclage des techniciens et des professionnels agricoles. L'Office national des abattoirs et frigorifiques national (ONAF) et la Nouvelle société cotonnière du coton du Togo (NSCT) assurent la valorisation des produits animaux et du coton. L'Agence nationale de sécurité alimentaire (ANSAT) assure la disponibilité des produits alimentaires au Togo.

La mise en oeuvre décentralisée des actions se fait au niveau des Directions régionales de l'agriculture de l'élevage et de la pêche (DRAEP).

Annexe 3: Les outils de programmation et de suivi

- Le Cadre de mesure de rendement (CMR) : fournit des éléments pertinents (métadonnées) sur les indicateurs de résultats. Pour chaque indicateur de résultats, le CMR fournit une description des métadonnées des indicateurs en précisant : (i) le titre, (ii) la définition, (iii) l'unité de mesure, (iv) les valeurs de référence et les valeurs cibles, (v) la source des données/ méthode de collecte de données, (vi) la fréquence de collecte, (vii) la partie ou les parties responsables.

- Le Plan de travail et budget annuel (PTBA) : synthétise les activités à accomplir selon les périodes prévues, leurs responsables, les indicateurs, les résultats attendus et les moyens financiers nécessaires. Il est généralement conçu sur une base annuelle. Le PTBA doit être considéré comme un contrat, avec un engagement sur des résultats à atteindre. Les responsables impliqués dans l'exécution disposeront d'un tableau de bord destiné à piloter l'exécution du PTBA durant l'année. Il peut être révisé durant le courant de son année d'exécution.

- Le Plan de passation de marchés (PPM) : répertorie ainsi tous les marchés nécessaires à passer durant l'année à venir, en liaison avec les activités programmées. Les marchés sont regroupés en catégories, pour lesquelles les procédures de gestion sont spécifiques. L'on distingue généralement deux grands types de marchés : (i) les marchés de fournitures et travaux et (ii) les marchés de

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service / consultants. Des variantes dans la catégorisation des marchés peuvent exister selon les sources de financement, les grands principes de gestion demeurant similaires.

- Le Plan d'engagement de crédit (PEC) : indique les prévisions de décaissements telles que prévue dans le PPM. Les prévisions sont réalisées sur une base mensuelle. Le PEC est la déclinaison financière (montant et chronologie) des marchés du PPM.

- Le tableau de bord des indicateurs (TBI) : un ensemble réduit d'indicateurs clés de pilotage, construits de façon périodique (pluriannuel, annuel, semestriel, trimestriel), à l'intention du décideur, afin de guider ses décisions et ses actions en vue d'atteindre les objectifs de performance. Il permet le contrôle de gestion en mettant en évidence les performances réelles et potentielles, ainsi que les dysfonctionnements.

- Le suivi des ressources s'effectue selon quelques indicateurs classiques : (i)le taux de décaissement égal à : total décaissé / budget. Il peut être analysé par rapport au budget annuel ou par rapport au budget total du projet ; (ii) le taux d'engagement : indique le niveau de pré-consommation du budget global. Il est obtenu par la formule : (décaissés + engagés non décaissés) / budget. La différence par rapport à 100% indique la part du budget initial encore disponible ; l'écart par rapport au taux de décaissement fournit des promesses de décaissement pour un avenir plus ou moins proche ; le taux d'engagement est analysé dans sa dimension pluriannuelle dans le cadre des projets.

- Le suivi des processus de passation de marchés : Les principales analyses à inclure dans le suivi concerneront le nombre total de marchés passés, le montant total de financement et les délais de passation des marchés. L'analyse sera effectuée dans ce cas en considérant deux scénarios : situation par catégorie de biens et services ; situation par méthode de passation de marchés.

- Le suivi de l'exécution des activités : L'outil utilisé pour le suivi des activités sera le tableau de suivi du PTBA. Il permet d'apprécier périodiquement la mise en oeuvre des activités du PTBA grâce à la combinaison du suivi physique et du suivi

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financier. L'analyse comparative des résultats de ces deux formes de suivi donne une idée précise de l'efficience de la mise en oeuvre.

- Le suivi des résultats : Les documents de base pour le suivi des résultats sont constitués du : cadre logique du PNIASA, cadre de mesure de rendement, et du tableau de suivi de la mise en oeuvre du cadre de mesure du rendement.

Annexe 4: Concepts de la gestion de projets

Plan : peut être défini comme un ensemble de projets, de mesures, de stratégies, de programmes exprimés explicitement ou implicitement dans un document en vue d'atteindre un objectif ou un ensemble d'objectifs. L'on peut trouver différents types de plan en fonction de l'étendue, la durée, la répétition et l'importance des décisions. Par rapport à l'étendue, on peut avoir le plan régional, local, national, etc. Par rapport à la durée, on a le plan à court terme, à moyen terme et à long terme. Par rapport à la répétition, on a les plans répétitifs ou non répétitifs. Il s'agit de politiques qui guident ou orientent le raisonnement et la prise de décisions au sein d'une organisation. Par rapport à l'importance des décisions, on a les plans stratégiques qui déterminent les objectifs primordiaux d'une organisation et les politiques, procédures ou stratégies qu'il faudra utiliser pour les réaliser ; les plans opérationnels qui traduisent le plan stratégique en termes courants, permettent la mise en oeuvre du plan stratégique et comment atteindre les objectifs primordiaux.

Programme : C'est un plan détaillé. Il s'agit d'un ensemble d'instructions et d'informations nécessaire à l'exécution d'opérations déterminées. C'est un ensemble d'activités organisées, ayant un objectif précis, limitées dans le temps et dans l'espace. Un programme est donc un ensemble de politiques et de procédures, souvent supporté par un budget et élaboré pour mettre en oeuvre des actions bien déterminées. Il peut être global, c'est-à-dire, concerne toute l'organisation, ou restreint et limité à un seul département ou secteur. Il s'agit alors dans ce cas d'un programme sectoriel.

Projet : peut être défini comme un ensemble d'actions situées dans l'espace, nécessitant des moyens humains, techniques et financiers, avec un budget total estimé et devant être réalisé suivant un calendrier et une stratégie d'intervention déterminée. Le projet se situe souvent dans une situation problématique donnée et vise un objectif

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bien défini. Il est mené dans le cadre d'une institution adéquatement organisée qui en est responsable et qui coordonne l'ensemble des activités prévues.

Projet de développement : est une action dynamique et multiforme destinée à lever certaines contraintes, à en réduire l'impact, à exploiter certaines potentialités. Les projets de développement sont des interventions destinées à provoquer des changements sur l'économie, l'environnement naturel, les relations sociales, institutionnelles ou politiques.

Développement : Le développement implique un relèvement sensible du niveau de l'emploi, une répartition plus équitable des revenus et de la richesse afin de promouvoir tant la justice sociale que l'efficacité de la production, une amélioration de la sécurité du revenu, la réalisation des transformations qualitatives et structurelles qui doivent aller de pair avec la croissance économique. Si la santé de la population est garantie, le développement présuppose généralement la croissance puisqu'il est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global », mais il requiert aussi, ce qu'implique le concept d'une idéologie économique (Hounkpati ; 2007).

Durabilité de projet : Selon la Coopération Technique Allemande, un projet est durable si les améliorations qui sont atteintes après la fin du projet existent toujours : les techniques, les activités et les comportements qui sont introduits dans le cadre du projet ont été améliorés, peuvent être poursuivis de façon autonome par les bénéficiaires (GTZ, 1997).

Gestion axée sur les résultats (GAR) : La GAR est une approche de gestion fondée sur des résultats mesurables répondant à des objectifs et des cibles définis préalablement en fonction des services à fournir. Elle est basée sur une approche participative, qui fait appel à la responsabilité des acteurs, la transparence et l'imputabilité des résultats. Elle met au centre de toute action les bénéficiaires.

La GAR revient alors exercer l'aide aux pays en développement en se concentrant sur les résultats attendus et en collectant à temps les données disponibles afin d'améliorer le processus de décision.

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Cycle de la gestion axée sur les résultats : Le processus de gestion axée sur les résultats, suit un cycle qui comprend plusieurs étapes :

La planification : elle peut être stratégique ou opérationnelle. La planification stratégique définit la mission et les priorités du secteur puis identifie les programmes, les projets et les activités à mener. La planification opérationnelle concerne les activités dans le temps et la budgétisation en fonction des ressources disponibles.

La mise en oeuvre : c'est l'exécution des programmes ou projets. Elle implique de mener les activités selon le plan de travail et de budget établi, et de se concentrer sur les résultats attendus.

Le suivi : se fait de manière continue à travers un nombre réduit d'indicateurs clés prédéfinis. Cela permet d'identifier rapidement les retards dans les allocations budgétaires, les dépassements de coûts, les progrès réalisés vers l'atteinte des cibles, afin de pouvoir guider la prise de décision.

L'évaluation : elle peut être interne ou externe et se fait à des moments spécifiques. Les différents types sont : (i) l'évaluation annuelle de progrès fait une analyse en profondeur des écarts entre les intrants, les activités et les produits envisagés par le programme (extrants) ; (ii) l'évaluation de mi-parcours et finale pour la mesure de l'efficacité et de l'efficience de la mise en oeuvre des programmes, incluant l'accès aux services (résultats) ; et (iii) l'évaluation d'impact qui vise à démontrer le lien entre un programme et l'évolution de grands indicateurs.

Résultat : C'est les extrants (produits), réalisations ou impacts (escomptés ou non, positifs ou négatifs) d'une action de développement. Un résultat est un changement d'état descriptible et mesurable qui découle d'une relation de cause à effet. Autrement dit, un résultat est un changement que l'on peut observer, décrire et mesurer et dont on peut identifier la cause.

Extrant : Un extrant est un résultat immédiat sur le plan du développement qui est la conséquence logique des activités du projet.

Effets : Ce sont des résultats à moyen terme sur le plan du développement qui est la conséquence logique de l'obtention d'un ensemble d'extrants.

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Impact : L'impact est un résultat à long terme sur le plan du développement qui est la conséquence logique de l'obtention d'un ensemble d'extrants et d'effets.

La rétroaction : il s'agit de la reddition de compte et la dissémination des résultats du suivi-évaluation en appui au processus de prise de décision. Ceci se fait à travers : (i) les rapports de performance pour l'imputabilité successivement des gestionnaires de projet, d'activité ou de programme envers leurs supérieurs, et des ministres envers le Parlement, les groupes cibles et la société civile ; (ii) les audits internes et externes pour garantir une gestion saine et transparente ; et (iii) l'Amélioration des politiques et programmes sectoriels et des projets.

Annexe 5: Principes de la gestion axée sur les résultats

La mise en oeuvre de la GAR est fondée sur six grands principes :

- La «Simplicité ». La GAR est un outil de gestion simple qui peut aider les parties prenantes à définir et à accomplir des résultats réalistes. La meilleure stratégie est compréhensible et facile à mettre en oeuvre.

- L'Apprentissage par l'action. L'expérience de terrain, souvent basée sur des tentatives ou des erreurs, est un élément indispensable du développement des capacités d'une structure et permet d'améliorer la gestion de projets. En utilisant la GAR, les parties prenantes améliorent leur expertise et capitalisent l'expérience obtenue lors des projets réalisés. Au fur à mesure de la sensibilisation des parties prenantes à la GAR, elles réalisent que leur apport à la gestion du projet peut être plus efficace.

- Une méthodologie adaptable. La GAR peut être utilisée dans de nombreux contextes et dans de nombreux aspects des opérations courantes de la gestion de projet. Dans le cas de projets préexistants, la GAR peut être intégrée durant le processus.

- Le partenariat. Afin que la GAR soit efficace, les résultats escomptés doivent être définis et validés par les parties prenantes du projet, à travers un processus de construction consensuel. Ce processus améliore le sentiment d'appropriation des parties prenantes et renforce leur engagement pour le « monitoring ». Il améliore la qualité, l'efficacité et la durabilité des projets.

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- La redevabilité : partage des responsabilités. La meilleure façon d'augmenter la redevabilité des parties prenantes est de définir et de valider en commun la prise de décision, ainsi que de clairement définir les responsabilités de chacun.

- La transparence. La transparence du processus doit être totale ; les résultats escomptés et les indicateurs correspondants doivent être clairement identifiés afin que les résultats puissent être mesurables.

Annexe 6: Zones d'enquête

 

Ident ZD

REGION

PREFECTURE

CANTON

1

3300804

CENTRALE

BLITTA

YEGUE

2

3400803

CENTRALE

SOTOUBOUA

TITIGBE

3

3201604

CENTRALE

TCHAMBA

KOUSSOUNTOU

4

4603604

KARA

BASSAR

BAGHAN

5

4600805

KARA

BASSAR

MANGA

6

4503607

KARA

BINAH

PAGOUDA

7

4400805

KARA

DANKPEN

NAWARE

8

4101606

KARA

KOZAH

SOMDINA

9

1401609

MARITIME

LACS

ANFOIN

10

1500420

MARITIME

VO

AKOUMAPE

11

1502004

MARITIME

VO

HAHOTOE

12

1502812

MARITIME

VO

SEVAGAN

13

1504001

MARITIME

VO

VO-KOUTIME

14

1600410

MARITIME

YOTO

AHEPE

15

1601609

MARITIME

YOTO

GBOTO

16

1602414

MARITIME

YOTO

KOUVE

17

1604010

MARITIME

YOTO

TOKPLI

18

2102009

PLATEAUX

AKEBOU

KAMINA

19

2154803

PLATEAUX

AMOU

AVEDJE

20

2150803

PLATEAUX

AMOU

TEMEDJA

21

2301219

PLATEAUX

EST-MONO

KAMINA

22

2352005

PLATEAUX

HAHO

DALIA

23

2601609

PLATEAUX

WAWA

KLABE-EFOUKPA

24

5403207

SAVANES

KPENDJAL

NAKI-EST

25

5402819

SAVANES

KPENDJAL

NAMOUNDJOGA

26

5401208

SAVANES

KPENDJAL

POGNON

27

5206008

SAVANES

TANDJOARE

BOGOU

28

5200808

SAVANES

TANDJOARE

TAMPIALIME

29

5104410

SAVANES

TONE

NAKI-OUEST

30

5101610

SAVANES

TONE

TAMI

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Source : Rapport Enquête SYGRI/RIMS de référence dans les zones d'intervention du PADAT






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams