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Analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en république démocratique du Congo de 2000 à  2013.

( Télécharger le fichier original )
par Martin Arnold Balabeba
Université Pédagogique Nationale/UPN  - Licence en économie monétaire  2014
  

Disponible en mode multipage

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ÉPIGRAPHE

« Il n'y a pas de manière plus subtile, plus sûre et plus discrète de renverser l'ordre existant de la société que de vicier sa monnaie.»

John Maynard KEYNES

DÉDICACE

A nos très chers parents Martin BALABEBA et Fidele NGALULA pour nous avoir appelé à l'existence, ouvert les yeux à la science et aussi pour tous les sacrifices consentis pour notre formation ;

A mes frères et soeurs.

BALABEBA Martin Arnold

REMERCIEMENTS

Nous remercions de prime abord, Dieu complètement bon et généreux, pour le don de la vie dont nous sommes bénéficiaires et pour nous avoir acheminé durant tout notre cursus estudiantin ; qu'il reçoive gloire, louange et honneur.

Nous avons un agréable devoir d'être reconnaissant envers le comité de gestion de l'Université Pédagogique Nationale, le corps professoral et scientifique de notre chère faculté des sciences économiques et de gestion, pour la lutte engagée, afin d'assurer notre bonne formation.

Nous exprimons notre profonde gratitude au Professeur Claude SUMATA, au Chef de travaux Anicet LUSENGE et à l'assistant Lucien ZRAN, respectivement Directeur, Rapporteur et encadreur de ce travail qui, malgré leurs multiples occupations, ont accepté de sacrifier leur temps pour diriger ce mémoire.

Nos remerciements vont à monsieur Augustin KATANGI pour toutes les éventuelles corrections apportées à cette oeuvre monographique.

Notre profonde gratitude s'en va également à nos frères et soeurs du sang, oncles, tantes, cousins, cousines, neveux et nièces pour nous avoir assisté financièrement, moralement, spirituellement et favorisé une atmosphère scientifique propice nous permettant d'arriver au terme de nos études.

Nous remercions enfin, nos amis et camarades : Felly Batena, Fréddy Mbuyi, Blaise Nkashama, Fiston Muamba, Mike Tshitenga, Dina Mbiyavanga, Charles Mulowayi, Michel Mbuyi, Martin Useni, Marcel Mualaba, Cathérine Sheka, Géofrey Mandiango, Didier Kaluma, Serge Kasereka et Josée Kayamba pour leurs encouragements et attachement indéfectible à notre personne.

Que tous ceux qui, de loin ou de prêt, ont contribué à la réalisation de cette oeuvre et dont les noms ne sont pas cités, trouvent ici notre profonde gratitude.

BALABEBA Martin Arnold

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES

ADF

BCC

BCE

BTR

CAB

CAF

CDF

CNE

CPM

CPMR

DS

DTS

EXPORT

FED

FMI

H

IMPORT

INS

INSEE

IPC

IRES

M2

MIB

NAIRU

PEG

PIB

PIR

RDC

SMI

TCMM

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TINFL

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UNIKIN

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Dyckey-Fuller augmented

Banque Centrale du Congo

Banque Centrale Européenne Billets de trésorerie

Billets de trésorerie

Comité d'Adjudication des Billets de trésorerie

Coût Assurance Frêt

Francs Congolais

Crédit net à l'État

Comité de Politique Monétaire

Comité de Politique Monétaire Restreint

Differency Stationary

Droit de Tirage Spécial

Exportations

Federal Reserve System

Fonds Monétaire International

Base Monétaire

Importations

Institut National des Statistiques

Institut National de la Statistique et des Études Economiques

Indice des Prix à la Consommation

Institut des Recherches Scientifiques

Masse monétaire

Marché interbancaire

Non accelerating Inflation rate of Unemployment

Programme Économique du Gouvernement

Produit Intérieur Brut

Programme Intérimaire Renforcé

République Démocratique du Congo

Situation Monétaire Intégrée

Taux de Croissance de la Masse Monétaire

Test de la racine unitaire

Taux d'inflation

Trend Stationary

Taxe Valeur Ajouté

Université Libre de Kinshasa

Université de Kinshasa

Université Pédagogique Nationale

Dollar Américain

Vecteur Autorégressif

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N°1 : Évolution annuelle de l'inflation et sa volatilité en pourcentage en RDC de 2000 à 2013.....................................................................57

Tableau N°2 : Évolution du multiplicateur du multiplicateur monétaire.........59

Tableau N°3 : Calcul de l'écart-type du multiplicateur monétaire................60

Tableau N°4 : Évolution du crédit net à l'État, de la masse monétaire et du taux d'inflation de 2000 à 2013................................................................61

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique N°1 : Processus séquentiel des taux d'intérêt...........................28

Graphique N°2 : Évolution du taux d'inflation annuelle en RDC de 2000 à 2013....................................................................................... 58

Graphique N°3 : la volatilité de l'inflation............................................59

Graphique N°4 : Évolution du multiplicateur monétaire...........................60

Graphique N°5 : Taux de croissance de la masse monétaire........................87

Graphique N°6 : Taux d'inflation......................................................88

RÉSUME

La préoccupation majeure que présente l'analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en RDC, réside dans le fait que la politique monétaire est l'instrument de la politique économique qui puisse mieux obtenir et maintenir la stabilité du niveau général des prix. Elle a la facilité étant donné les liens étroits entre ses variables et le niveau général des prix, de maîtriser les variables du taux d'inflation.

Toutefois, les profondes mutations qu'ont connues les systèmes financiers et face au processus croissant de la globalisation financière, l'action des Banques centrales s'heurte à de multiples goulots d'étranglement.

De même, l'absence d'une coordination entre la politique monétaire et l'autre facette de la politique financière, de la politique budgétaire, peut paraître inefficace et son action limitée. Elle peut, par ailleurs, être limitée par l'insuffisance de la flexibilité des structures économiques et aussi par les anticipations des agents économiques.

Ainsi, pour sortir de cette situation, une réglementation conséquente de l'économie à travers la mise en oeuvre des politiques macroéconomiques efficaces après un bon diagnostic est nécessaire.

C'est dans cette perspective que la Banque Centrale du Congo s'est fixé un objectif actuellement de consolider quelques succès réalisés pendant la période de notre étude afin de conquérir une plus grande crédibilité vis-à-vis du public, et de restaurer la monnaie nationale dans ses fonctions traditionnelles.

Mots clés : politique monétaire, inflation et efficacité.

SUMMARY

The major concern that this analysis of the effectiveness of monetary policy in the fight against inflation in the DRC, is the fact that monetary policy is an instrument of economic policy that can best achieve and maintain stability the general level of prices. It has the facility given the close links between its variables and the general level of prices, to control the variable of inflation.

However, the profound changes experienced by financial systems and address the growing process of financial globalization; the action of the central banks is facing many bottlenecks.

Similarly, the lack of coordination between monetary policy and the other facets of financial policy, fiscal policy, may seem inefficient and limited action. It can, moreover, be limited by the lack of flexibility in economic structures and also by the expectations of economic agents.

Thus, to overcome this situation, a consequent regulation of the economy through the implementation of effective macroeconomic policies after a proper diagnosis is necessary.

It is in this perspective that the Central Bank of Congo has set a goal now to consolidate some successes achieved during the period of our study in order to win greater public vis-à-vis credibility and restore currency national in its traditional functions.

Key words: monetary policy, inflation and efficiency.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'objectif principal de la politique monétaire est d'obtenir et de maintenir le niveau général des prix, c'est-à-dire la maîtrise de l'inflation et la préservation du pouvoir d'achat interne et externe de la monnaie. La stabilité du niveau général des prix est le résultat d'un consensus quasi récent entre les différents courants de pensée en sciences économiques.

En effet, en République Démocratique du Congo, la politique monétaire a pour objectifs, notamment : la stabilité du niveau général des prix et de la valeur interne et externe de la monnaie nationale. Cependant, les résultats de cette politique sont globalement peu satisfaisants ; en termes des chiffres, le pays a connu un niveau élevé et une volatilité de l'inflation entre 1990 et 2009.Cette situation n'a pas pu favoriser un développement harmonieux de l'économie.

Ainsi, en vue d'établir et maintenir une stabilité du niveau général des prix en cas d'inflation élevée, la rigueur budgétaire et monétaire s'avère inefficace. La Banque Centrale du Congo en tant qu'autorité monétaire doit clairement indiquer que l'inflation sera bien maitrisée et réduite en établissant un ou plusieurs points d'encrage. Dans ce cas, elle bénéficiera d'une bonne réputation et parviendra à atteindre ses objectifs.

Dans ce contexte, la nouvelle synthèse néoclassique a proposé le ciblage direct de l'inflation pour asseoir la crédibilité de la politique monétaire dans le but d'agir sur les anticipations inflationnistes à long terme et ainsi permettre la maîtrise et la réduction du niveau général des prix et la volatilité de l'inflation.

0.1. Problématique

La pertinence de l'analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en République Démocratique du Congo, réside dans le fait que l'inflation est devenue une règle qu'une exception. Dans ce contexte, la hausse des prix devient en ce sens une seconde nature de l'économie congolaise où le taux d'inflation moyen de 2000 à 2013 est de 59,35%.1(*)

Depuis les années 1980, l'économie de la République Démocratique du Congo était une proie de monter de prix des biens et services et à la dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères en l'occurrence le dollar Américain. La décennie 1990, était celle pendant laquelle le phénomène s'est encore amplifié allant jusqu'à 9786,9% de taux d'inflation en 1994.2(*)

Des données empiriques, il ressort que l'économie congolaise oscille, voilà presque quelques années, dans les alternatives caractérisées par une désarticulation des structures internes et externes se traduisant par :

· l'hyperinflation ;

· le chômage ;

· la dépréciation de la monnaie ;

· le marasme économique, etc.

Ainsi, pour sortir de cette situation, une réglementation conséquente de l'économie à travers la mise en oeuvre de la politique macroéconomique efficace après un bon diagnostic est nécessaire. Dans ce contexte, le gouvernement congolais avec l'appui des institutions de Breton Woods s'est donné depuis 2001, une mission d'arrêter le processus de cette destruction du tissu économique par le rétablissement des équilibres macroéconomiques. Pour y arriver, dans le cadre de programme intérimaire renforcé (PIR) et le programme économique du gouvernement (PEG), la politique envisagée visait spécifiquement la maîtrise de l'inflation, la libéralisation macroéconomique et la relance économique. Toujours dans cette perspective, plusieurs mesures ont été prises dans le domaine de la monnaie, des finances publiques, de change et de l'économie.

Par ailleurs, la recherche du bien-être par le truchement de la politique monétaire pose problème eu égard d'une part aux objectifs assignés officiellement à la politique monétaire consistant à assurer le financement du développement économique du pays et à promouvoir la stabilité des prix intérieurs ainsi que le maintien de l'équilibre des paiements extérieurs3(*), et d'autre part à la détérioration de la situation socioéconomique de la République Démocratique du Congo au cours de ces dernières années.

Dans cette optique, la politique monétaire a pour rôle de procurer à l'économie la quantité de monnaie nécessaire à l'expansion des activités économiques sans engendrer le dérapage inflationniste ou déflationniste.

Cette présente monographie cherche à analyser l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en République Démocratique du Congo durant la période de notre étude.

Dans ces conditions, quelques questions fondamentales se posent, celles de savoir :

· Quelles sont les causes de l'inflation en République Démocratique du Congo ?

· La politique monétaire appliquée par les autorités monétaires en République Démocratique du Congo, est-elle crédible et efficace pour lutter contre l'inflation ?

· Quels sont les moyens dont disposent les autorités monétaires congolaises pour atteindre les objectifs assignés à la politique monétaire ?

A ces questions, nous tentons de formuler des hypothèses.

0.2. Hypothèses

Selon Sylvain SHOMBA KINYAMBA, l'hypothèse est une série des réponses qui permettent de prédire une vérité scientifique vraisemblablement au regard des questions soulevées par la problématique et dont la recherche vérifie le bien-fondé et le mal-fondé.4(*)

Selon nous, l'hypothèse est une proposition des réponses initiales à partir de laquelle on construit un raisonnement et un jugement.

Les causes de l'inflation en République Démocratique du Congo seraient l'accroissement de l'offre de monnaie à long terme par rapport aux besoins réels de l'économie et un excès des dépenses publiques par rapport au niveau réel des recettes publiques. Face à l'insuffisance des ressources à l'incompressibilité de la plupart des dépenses essentielles, l'État a eu des difficultés à financer son déficit ; d'où le recourt de plus en plus fréquent au financement monétaire s'est avéré durant plusieurs années comme solution de rechange, ce qui se traduit par des tensions sur le marché des biens et services, d'ou l'inflation.

De manière générale, les résultats de la politique monétaire seraient globalement peu satisfaisants. Au cours de l'histoire économique, la République Démocratique du Congo avait connu un niveau élevé et une forte volatilité de l'inflation. Depuis un certain temps, les autorités monétaires congolaises ont pris des mesures préventives, des politiques restrictives crédibles, efficaces ayant pour objectif de maîtriser l'inflation.

Enfin, c'est à travers les instruments de la politique monétaire que l'autorité monétaire arriverait à atteindre ses objectifs (ces derniers sont d'ordre opérationnel, intermédiaire et final).

0.3. Choix et intérêt du sujet

0.3.1. Choix du sujet

Les problèmes de la politique monétaire s'inscrivent dans l'ensemble d'interventions des pouvoirs publics dans l'orientation de l'économie afin de réaliser le bien-être de la population. Dans cette perspective, la politique monétaire a pour rôle de fournir à l'économie réelle la quantité de monnaie nécessaire à l'expansion des activités économiques. Ceci est le mobile qui a suscité en nous le choix de porter un regard sur l'analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en République Démocratique du Congo.

0.3.2. Intérêt du sujet

La politique monétaire est une composante de la politique économique d'ensemble qui contribue à la réalisation des objectifs du carré magique de NICOLAS KALDOR. Cela étant, bien qu'un élément de l'ensemble, son objectif principal est l'obtention à court terme et le maintien à long terme de la stabilité du niveau général des prix.

0.3.2.1. Du point de vue social

Sur le plan social, cette étude constitue un signal fort, lancé pour mettre à la portée des autorités monétaires des axes de recommandation pour organiser et assainir le secteur monétaire en République Démocratique du Congo.

0.3.2.2. Du point de vue personnel

Ce sujet est d'une importance capitale qui vient couronner notre cycle de licence en sciences économiques et de gestion, option économie monétaire, tout en nous offrant l'opportunité de mettre en pratique les théories scientifiques acquises et nous permettre également d'approfondir nos connaissances en matière de la politique monétaire et inflation.

0.3.2.3.Du point de vue scientifique

Nous pensons que l'élaboration de ce travail est également d'une grande importance par le fait qu'il va inclure dans un modèle socio-économique élaboré.

Notre étude apporte de plus amples informations aux futurs chercheurs qui nous lirons et constitue un apport non négligeable pour ceux qui se posent des questions relatives à la politique monétaire et inflation.

0.3.2.4. Du point de vue pratique

Cette étude permet d'analyser l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en République Démocratique du Congo et savoir les voies par lesquelles l'autorité monétaire passe pour atteindre ses objectifs.

0.4. Méthodes et techniques de recherche

0.4.1. Méthodes

Selon GRAWITZ, la méthode est un ensemble d'opérations intellectuelles par lequel une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie.5(*)

Elle est définie encore comme étant une voie particulière en vue d'éclairer l'itinéraire de la réflexion permettant de saisir et de démontrer le soubassement du phénomène sous examen.6(*) Pour de raison d'accès à la documentation et aux données relatives à la réalisation de notre monographie, nous avons recouru successivement aux méthodes suivantes :

0.4.1.1. La méthode inductive : elle part de l'observation des faits et des événements qui ont effectivement eu lieu et débouché sur les généralités.

0.4.1.2. La méthode comparative : elle nous a permis de mettre en comparaison les différentes années de la période considérée de notre étude, sous revue de la nature de la politique monétaire appliquée.

0.4.1.3. La méthode déductive : elle part des généralités pour expliquer les situations économiques concrètes de la République Démocratique du Congo.

0.4.1.4. La méthode économétrique : elle nous a permis de mieux comprendre les relations causales entre les variables économiques et nous fournir des éléments de réflexion favorables à une meilleure compréhension et interprétation des phénomènes économiques.

0.4.2. Techniques

Dans le cadre de notre étude, nous avons fait recours à la technique documentaire ; elle nous a permis d'accéder aux données par la lecture des ouvrages, des notes de cours, des revues, des mémoires, des rapports, des articles etc. ayant trait à la présente investigation. Et enfin, le recours à l'internet a été l'un des outils utilisés pour la réalisation de cette monographie.

0.5. Objectifs de l'étude

0.5.1. Objectif général

L'objectif général de notre étude est de savoir l'impact de la politique monétaire sur l'économie congolaise en vue de lutter contre l'inflation d'une part et d'autre part permettre une stabilité économique et aux autorités monétaires de pouvoir être en mesure de résoudre les problèmes de dérapage macroéconomique.

0.5.2. Objectif spécifique

L'objectif spécifique de notre étude est de faire une analyse des principaux agrégats monétaires à l'aide de la politique monétaire et suivre les différentes évolutions de cette politique mise en place durant la période de notre étude qui favorise la croissance économique en République Démocratique du Congo.

0.6. Délimitation du travail

0.6.1. Dans le temps

Notre étude s'étale sur une période allant de 2000 à 2013 sur base des données disponibles.

0.6.2. Dans l'espace

Dans le cadre de notre travail, la République Démocratique du Congo est notre champ d'investigation étant donné que les politiques anti-inflationnistes sont mises en oeuvre d'une part par la banque centrale du congo qui est autorité monétaire et d'autre part le gouvernement qui a la gestion des dépenses et des recettes publiques.

0.7. Canevas du travail

Hormis l'introduction générale et la conclusion générale, ce présent travail comporte quatre chapitres et chacun des chapitres est subdivise en section.

Le premier chapitre porte sur la revue de la littérature sur le ciblage monétaire et ciblage inflation.

Le deuxième chapitre s'intitule : généralités sur la politique monétaire ; le troisième chapitre quant à lui, parle de la nature de l'inflation en République Démocratique du Congo ; le quatrième chapitre s'article autour de l'analyse de l'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo dans la lutte contre l'inflation de 2000 à 2013.

CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTÉRATURE

La revue de littérature est définie comme un dépouillement bibliographique signalétique dans le domaine d'une étude. Ainsi, il s'agit pour cette étude de présenter de manière générale et laconique ce qui a été déjà publié sur la monnaie et l'inflation.

SECTION 1 : CIBLAGE MONÉTAIRE

Friedman7(*), grâce à ses propres analyses de la demande de la monnaie (stabilité) et grâce à ses critiques de la politique budgétaire, établi les limites de la politique économique. La politique budgétaire est simplement inflationniste et inefficace pour promouvoir le plein-emploi dans la courte comme dans la longue période. La politique monétaire est efficace pour promouvoir un accroissement du revenu monétaire dans la courte comme dans la longue période, toutefois si l'on décompose le revenu monétaire en ses deux éléments, le revenu réel et les prix on s'aperçoit que dans la courte période la politique monétaire peut entrainer un accroissement du revenu réel, tandis qu'en longue période, elle n'exerce d'action que sur le taux d'inflation.

S. Levens8(*) estime que Keynes est parvenu à réconcilier le secteur réel avec le secteur monétaire. Il démontre que l'offre de monnaie, telle qu'elle résulte des décisions des autorités monétaires, est confrontée à la préférence pour la liquidité et détermine le taux de l'argent, celui-ci confronté à l'efficacité marginale du capital détermine le montant des investissements, et ceux-ci par le jeu du multiplicateur déterminent le volume de l'activité et du revenu national.

Par ailleurs, Sidrauski9(*) (1967) a proposé un travail original dans le contexte du modèle des générations dans lequel la monnaie est « Super neutre ». La super neutralité, a lieu quand les variables réelles, incluant le taux de croissance de la production, sont indépendantes du taux de croissance de l'offre de monnaie dans le long terme. Le résultat principal dans le système de Sidrauski est que la hausse du taux d'inflation n'affecte pas l'équilibre stable du stock de capital. En tant que tel, ni la production, ni la croissance économique ne sont affectées.

Les Nouveaux classiques10(*) (Thomas Sargent, Robert Barro, Edward Prescott, Neil Wallace, Patrick Minford...) ont construit des modèles avec des prix et salaires parfaitement flexibles. Selon eux, ces modèles montrent que si la politique économique est anticipée par les agents, elle n'a pas d'effet sur le produit global. Ils trouvent qu'un effet réel ne peut venir que d'une politique économique non anticipée. Ils expliquent que si les agents ont anticipé une politique monétaire plus expansionniste que celle effectivement mise en oeuvre, la demande globale augmentera moins que ne le pensent les autorités monétaires, les offreurs ayant anticipé une hausse des prix, l'offre globale se déplace, ce qui peut conduire à un niveau des prix plus élevé avec un niveau de produit global inférieur au niveau initial. Ils concluent en disant que les politiques discrétionnaires sont inefficaces, voire néfastes car elles créent une incertitude, source d'erreur d'anticipation ce qui engendre des fluctuations indésirables de l'activité économique. Ils recommandent donc d'adopter une règle de politique économique pour améliorer sa crédibilité.

Tobin11(*) a approfondi le modèle de Mundell en suivant Solow (1956) et Swan(1956) dans leur raisonnement qui stipule que la monnaie est une réserve de valeur dans l'économie. Selon lui, les individus substituent la consommation courante à la consommation future en détenant soit de la monnaie liquide ou en acquérant des actifs. Dans cette situation, les individus maintiennent leurs précautions d'équilibre malgré le fait que le capital offre un taux de rendement plus élevé.

Dans ce mécanisme de portefeuille, si le taux d'inflation augmente, le taux de rendement de l'avoir monétaire baisse. Selon Tobin, les agents économiques vont plus tard substituer leurs avoirs monétaires à faible taux de rendement au capital. Ce mécanisme de portefeuille résulte d'un état stable plus élevé du stock de capital. Ainsi selon Tobin, un taux d'inflation élevé permet de croitre le niveau de la production. Cependant, l'effet sur la croissance de la production est momentané et a lieu durant une transition d'un état stationnaire à un nouvel état. C'est pourquoi, selon Tobin l'impact de l'inflation peut être considéré comme ayant un « effet de chien paresseux » (« lazy dog effect ») là où il induit une forte accumulation du capital et une croissance élevée, seulement jusqu'à ce que le rendement du capital baisse.

En somme, l'effet Tobin suggère que l'inflation pousse les individus à substituer leur avoir monétaire à des actifs lucratifs d'intérêt, qui conduisent à une plus grande intensité de capital et relance la croissance économique. Par ailleurs, Tobin(1972) a aussi soutenu qu'à cause des rigidités à la baisse des prix (incluant les salaires), l'ajustement des prix relatifs durant la croissance économique pourrait être mieux réalisé par le mouvement de hausse des prix particuliers.

Jean Paul Pollin12(*) a fait une analyse sur la refondation de la théorie de la politique monétaire qui conduit aussi à analyser autrement l'intégration de la monnaie dans les théories de l'équilibre. Pour lui, puisqu'il n'est point besoin de maitriser la quantité de monnaie en circulation pour contrôler le niveau général des prix (donc la valeur de l'unité de compte), il n'y a aucune raison de continuer à expliquer la formation des grandeurs nominales par la juxtaposition d'une offre et d'une demande de monnaie. L'évolution des prix est déterminée par les conditions que fixe la banque centrale pour l'échange inter temporel d'unités de compte. L'équation de ce comportement de banque centrale suffit pour modéliser l'équilibre monétaire. On ne voit donc pas l'intérêt qu'il y a de discuter sur l'utilité de la monnaie ou sur les contraintes qu'elle fait peser sur les échanges. La contrainte qui mérite d'être modélisée est celle qui tient à la liquidité limitée.

Quant à David Romer13(*), il pense que l'analyse monétaire aujourd'hui se centre sur des questions comme le rôle du canal du crédit, le contrôle de l'inflation prévue (débat sur l'inflation targeting) objectif intermédiaire d'inflation future prévue, la surveillance du prix des actifs, la réduction des risques macroéconomiques, la transparence de la politique mise en oeuvre, la réduction des asymétries d'information, la gestion du cycle économique. Il ajoute que la croissance à long terme des pays n'est pas exogène, elle peut être de manière robuste reliée à un certain nombre de variables explicatives tels que le taux d'investissement, l'investissement en capital humain, le taux d'épargne. Il conclut que la croissance est endogène, et répond aux politiques économiques.

Ceci donne bien un rôle aux politiques monétaires non seulement sur l'inflation de long terme mais aussi sur la croissance de long terme. Si les facteurs tels que l'absence d'anticipation d'inflation, la bonne santé des banques, la faible variabilité de l'économie et le maintien du taux d'intérêt réels bas permet de stimuler l'investissement, il en résultera, comme à partir du milieu des années 90, des gains de productivité qui permettent d'élever la croissance soutenable, c'est-à-dire une tendance plus forte sans reprise de tensions inflationnistes.

SECTION 2 : CIBLAGE INFLATION

Les Nouveaux keynésiens14(*) (Joseph Stigliz, Lawrence Summers, Gregory Mankiw, Olivier Blanchard, David Romer, George Akerlof...), ont accepté l'hypothèse d'anticipations rationnelles mais en rejetant la parfaite flexibilité des prix et des salaires. Ils vont identifier les facteurs de rigidité des prix et des salaires tels que le contrat de travail de longue durée, le coût d'ajustement de prix pour les entreprises. Ils vont montrer, à la différence des nouveaux classiques, que même une politique économique anticipée aura un effet réel sur le produit global. Ils reconnaissent toutefois qu'une politique non anticipée sera plus efficace. Cette efficacité joue à la fois en cas de politique de relance, mais aussi en cas de lutte contre l'inflation.

C'est ainsi que les nouveaux keynésiens montrent, comme les nouveaux classiques, qu'une politique de lutte contre l'inflation à un coût minimal en termes d'activité économique quand cette politique est anticipée et crédible. La différence de ces deux écoles réside dans le dosage de la politique monétaire mise en oeuvre, les nouveaux classiques optent pour la douche froide afin de casser les anticipations inflationnistes alors que les nouveaux keynésiens défendent une approche graduelle pour réduire l'inflation sans déprimer l'activité économique. En fait selon ce modèle, les taux d'intérêt nominaux vont augmenter à un rythme inférieur à celui de l'inflation parce qu'en réponse, les individus détiendront une proportion moindre de monnaie et une part plus importante d'autres actifs dans leur portefeuille. Ceci va conduire à une baisse des taux d'intérêt. En d'autres mots, une croissance du taux exogène de la monnaie augmente le taux d'intérêt nominal et la vitesse de la monnaie, mais diminue le taux d'intérêt réel.

Les Néo-keynésiens 15(*)ont initialement émergé à partir des idées des keynésiens. L'un des développements majeurs des néo-keynésiens a été le concept de la « Production potentielle », qu'à des moments fait référence à la production naturelle. Elle est le niveau de la production lorsque l'économie est à son niveau de production maximale, étant donné les contraintes naturelles et institutionnelles. Ce niveau de production correspond aussi au taux naturel de chômage ou NAIRU (non-accelerating inflation rate of unemployement).

Le NAIRU est le taux de chômage auquel le taux d'inflation n'est ni croissant, ni décroissant. Selon cette théorie, l'inflation dépend du niveau actuel de la production et du niveau naturel de chômage.

Dieter Gerdesmeier16(*), pense qu'au moment des négociations salariales ou de la fixation des prix, les entreprises et les employés tiennent compte généralement du niveau que l'inflation pourrait atteindre plus tard. L'inflation anticipée constitue un facteur important lors des conventions collectives, dans la mesure où les hausses des prix futures réduiront la quantité de biens et services qu'un salaire nominal donné permet d'acquérir. Il conclut en disant que la politique monétaire se doit d'être crédible dans son objectif de maintien de la stabilité des prix afin de stabiliser les anticipations d'inflation à long terme à des niveaux bas, compatibles avec la stabilité des prix.

Selon Friedman17(*), l'inflation est le produit de la hausse de l'offre et de la vélocité de la monnaie au taux le plus élevé de la croissance dans l'économie.

Friedman a aussi remis en cause le concept de la courbe de Philips. Son argumentation était basée sur les prémisses d'une économie où tous les coûts doublent. Ici, les individus doivent payer deux fois plus les biens et les services, mais à court terme, ils n'y prêtent pas attention, parce que leurs salaires ont aussi doublé. Les individus anticipent de manière graduelle le taux futur de l'inflation et incorporent ses effets dans leur comportement. Et de ce fait, l'emploi et la production ne sont pas affectés à long terme : c'est le concept de la neutralité de la monnaie. On parle de neutralité de la monnaie si les valeurs d'équilibre des variables réelles incluant le niveau du PIB sont indépendantes du niveau de l'offre de la monnaie. Finalement, les monétaristes soutiennent que dans le long terme, les prix sont principalement affectés par le taux de croissance de la monnaie tandis que ce dernier n'a aucun effet sur la croissance de l'activité.

Selon Friedman18(*), la cause immédiate de l'inflation est très facile à établir ; la difficulté réelle porte sur les raisons de fonds. La cause immédiate de l'inflation est toujours et partout la même : l'accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de la production.

Conclusion partielle

Dans ce premier chapitre, nous avons passé en revue la littérature de manière générale et brève sur ce qui a été déjà publié sur le ciblage monétaire et inflation par les différents auteurs et courants de pensées économiques.

CHAPITRE DEUXIÈME : GÉNÉRALITÉS SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE

Dans le souci de bien comprendre les différents concepts clés utilisés dans ce travail, il est utile de les présenter brièvement ; c'est ainsi que nous abordons successivement les généralités sur la monnaie et la politique monétaire.

SECTION 1 : GÉNÉRALITÉS CONCEPTUELLES

1.1. Définitions de la monnaie19(*)

Lorsqu'on parcourt la littérature sur la monnaie, on peut retenir trois manières différentes de la définir : la monnaie est définie soit par ses fonctions, soit par ses pratiques, soit par ses états.

1.1.1. Définition de la monnaie par ses fonctions

Selon cette approche, est considérée comme monnaie, tout objet susceptible d'exercer ses fonctions monétaires (unité de compte ou mesure de valeur ou encore étalon de valeur ; intermédiaire d'échange ou moyen de paiement et réserve des valeurs).

1.1.2. Définition de la monnaie par ses pratiques

Définir la monnaie par ses pratiques, c'est considérer ce qu'elle permet de faire ou mieux les actes qu'elle permet d'accomplir.

Jérôme BLANC est celui qui a su formaliser avec force cette approche. Pour cet auteur c'est l'emploi de l'objet dans les pratiques monétaires qui détermine sa qualité monétaire. Et il définit les pratiques monétaires comme des actes quotidiens qui impliqueraient la dimension monétaire.

1.1.3. Définition de la monnaie par ses états

Ce que l'on peut considérer comme une véritable rupture avec l'approche fonctionnelle, a été réalisée dans un ouvrage collectif dirigé par Bruno THERET (2007) intitulé : « La monnaie dévoilée », où économistes, historiens, anthropologues, politologues et sociologues, travaillant à la compréhension du fait monétaire, ont mis en place une définition de la monnaie par « ses états » c'est-à-dire par des formes qu'elle prend.

Pour ces auteurs, la monnaie s'appréhende sous trois formes de présence au monde que l'on qualifiera d'états de la monnaie à savoir : l'état incorporé de la monnaie, son état objectivé et son état institutionnalisé.

1.1.3.1.État incorporé de la monnaie : il exprime le rapport économique, physique, spirituel que les agents économiques entretiennent avec l'objet monétaire.

C'est dans son état incorporé que s'expriment et s'observent les pratiques monétaires, c'est-à-dire le vécu populaire de l'institution monétaire ou l'approbation personnelle des instruments monétaires. C'est également ici que peut se dessiner la culture monétaire d'une société.

1.1.3.2.État objectivé de la monnaie : ici la monnaie fait référence à sa forme matérielle. C'est un système composé par les instruments monétaires qui servent de moyen de paiement. L'histoire monétaire retrace une objectivation de monnaie dans des supports qui, avec le développement technologique, tendent de plus en plus à se diversifier et à se dématérialiser.

1.1.3.3.État institutionnalisé de la monnaie : la monnaie fait référence au principe de la souveraineté nationale. C'est un système composé de règles constitutives d'une organisation qui concerne à la fois la définition de l'unité de compte et celle des instruments de paiements, les conditions de leur création, de leur mise en circulation et de leur utilisation dans les transactions marchandes.

Dans cette perspective, la monnaie tient son pouvoir d'un tiers divin, royal ou étatique qui est l'instance souveraine émettrice de la monnaie qui, dans la société moderne, est représenté par l'État moderne ou l'État civil selon l'expression de KANT. Elle tient son pouvoir des personnes de la monnaie qui, implicitement, fixent aussi des règles monétaires. La nature du rapport entre ces tiers et les sujets utilisateurs de l'argent déterminent la valeur qu'on lui accorde.

De ce fait, il existe incontestablement un lien entre le mode d'organisation politique d'une société et celui d'organisation monétaire.

1.1.4. Tentative de la définition de la monnaie

Après ce parcours théorique sur les définitions de la monnaie, on peut tenter d'en avancer une qui tienne compte des mérites et limites des tentatives précédentes.

La monnaie peut-être définie comme tout objet matériel ou immatériel, utilisé par les agents économiques en compte et paiement des biens et services, obéissant à un certain nombre des règles qui régissent les conditions de sa création et de son utilisation20(*).

1.2. Les formes de la monnaie

Actuellement, les moyens de paiement sont les composantes de la masse monétaire renseignées dans la Situation Monétaire Intégrée (SMI). Il s'agit de la monnaie fiduciaire (billets de banque et pièces de monnaie) et de la monnaie scripturale (dépôts bancaires à vue et à terme).

Les trois millénaires d'histoire de la monnaie montrent qu'aucun objet n'est monnaie en soi et que les diverses formes monétaires ne renvoient pas seulement à une évolution des techniques mais aussi aux différents régimes monétaires entendus comme les règles d'émission et de gestion de la monnaie. Les supports de la monnaie sont les formes dans lesquelles se présente la monnaie à travers l'histoire. Chronologiquement, la monnaie a pris les formes suivantes :

1.2.1. La monnaie- marchandise : Elle est cet objet qui a été utilisé pour effectuer non seulement des achats courants mais aussi le paiement des impôts ou encore de la dot. Ce bien exerce la fonction principale de monnaie et secondaire de marchandise. Par contre, la marchandise monnaie n'est pas une monnaie. C'est ce bien qui joue la fonction principale de marchandise et accessoire de monnaie. La monnaie marchandise peut être consommable, tels que les fèves de Cacao ou non consommable tel le cauri (petit coquillage).

1.2.2. La monnaie métallique : La monnaie métallique offre plus davantage que les autres monnaies marchandises :

· Elle est inaltérable ;

· Elle est malléable permettant la transformation aisée de la monnaie en objets d'usage ;

· Elle est parfaitement divisible de zéro à l'infini ;

· Son rapport élevé entre la valeur et le volume contribue à faciliter le transport ;

· Elle est susceptible d'une constante qualité.

1.2.3. La monnaie fiduciaire ou la monnaie papier : Il s'agit du billet de banque. Le billet représentatif est apparu pour la première fois en Chine. Il avait d'abord la forme de papier d'offrande brûlé pendant les funérailles pour assurer au défunt sa prospérité dans l'au-delà. Il s'agit encore là d'un papier pur et simple. Cette « monnaie des morts » a été transformée en monnaie des vivants avec l'émission des premiers billets de banque durant la dynastie des SONG (960-1127).

1.2.4. La monnaie scripturale : elle consiste en un simple jeu d'écritures à travers le débit ou le crédit des comptes dans les registres des banques. D'après ANSIAUX, elle est une monnaie qui passe de compte en compte tandis que la monnaie fiduciaire passe de main en main. La monnaie scripturale a comme support le dépôt à vue. Cette forme monétaire est donc caractérisée par la circulation par écritures d'actifs dans les livres d'organismes spécialisés dans la collecte des dépôts et/ la distribution des crédits. La monnaie scripturale, comme la monnaie fiduciaire, est un moyen de paiement. La différence tient au fait que la monnaie fiduciaire est à la fois moyen et instrument de paiement. Elle n'a pas besoin d'instrument pour circuler.

N.B. On parle parfois de la monnaie électronique, comme s'il s'agissait d'une nouvelle forme de monnaie. Ce terme doit être évité dans la mesure où les moyens de communication électronique ne sont que des moyens de faire circuler la monnaie scripturale dont la nature n'a pas été modifiée.21(*)

1.3. Les fonctions de la monnaie

Il s'agit ici de présenter la monnaie dans ce qu'elle fait. La monnaie remplit traditionnellement trois fonctions, lesquelles historiquement ne sont pas apparues simultanément :

1.3.1. La fonction d'unité de compte ou de mesure : la monnaie permet d'exprimer en une unité commune les prix des biens et des services, la valeur des transactions ou des contrats.

1.3.2. La fonction d'intermédiaire des échanges, de moyen de

paiement ou de facilitation des transactions : La monnaie permet la réalisation ou la couverture des échanges par l'acquisition des biens et des services, le règlement des dettes et créances...A ce titre, la monnaie n'est non seulement un voile mais aussi un lubrifiant en ce qu'elle permet d'huiler la machine économique.

1.3.3. La fonction d'actif ou de réserve de valeur : la monnaie est une forme de détention des valeurs et des richesses, permettant d'établir un pont entre le présent et le futur.

En situation de hausse importante du niveau général des prix, la première fonction que n'exerce plus progressivement la monnaie est celle de réserve de valeur ou d'instrument d'épargne. La perte de cette fonction est suivie par celle d'unité de mesure ou de compte. Seule reste la fonction d'intermédiaire des échanges qu'elle peut partager d'ailleurs avec d'autres actifs tels que les devises étrangères.

1.4. Les différents motifs de demande de monnaie

Keynes distingue trois motifs de demande de monnaie en se référent aux variables déterminant de chaque demande de monnaie.

1.4.1. Le motif de transaction

La constitution d'une encaisse de transaction est liée aux échanges courants aussi bien personnels que commerciaux. Le besoin de cette encaisse s'explique par le fait qu'il existe un décalage entre les dépenses et la perception du revenu. En effet, la perception du revenu est discontinue tandis que les dépenses sont plus ou moins régulièrement faites.

Pour le consommateur, le niveau de cette encaisse dépendra de l'importance de son revenu et de la périodicité de la perception du revenu, des habitudes de dépenses et du niveau général des prix (il est fait appel ici à la notion d'encaisse réelle).

1.4.2. Le motif de précaution

C'est la constitution d'une encaisse monétaire en vue de faire face aux risques et à l'imprévu. Cette encaisse est fonction du revenu, du caractère du sujet économique, de la conjoncture. Elle est également liée à l'existence des actifs (bons du Trésor, bons de caisse) qui peuvent être facilement réalisables ou qui rendent aisée l'obtention d'un crédit (par exemple une traite escomptable).

Son niveau est fonction également des facteurs sociologiques (groupes sociaux : par exemple, le bourgeois épargne plus que l'ouvrier) et institutionnels (l'existence d'un système de sécurité sociale ou d'assurances mutuelles fait moins épargner).

1.3.3. Le motif de spéculation

Cette encaisse est destinée par l'agent économique, d'après Keynes, à réaliser un profit sur des titres à revenu fixe (obligations) selon les variations du taux d'intérêt. Donc cette encaisse de spéculation est fonction du taux d'intérêt.

1.5. Définition de la politique monétaire

La politique monétaire a plusieurs définitions qui ne sont pas exclusives, mais complémentaire. Pour Philippe JAFFRE, politique monétaire est l'une des composantes de la politique économique générale. Les autres sont la politique budgétaire et fiscale, la politique de revenu, les politiques structurelles22(*).

Selon Jacques et Collète NËME, la politique monétaire se définie comme l'action exercée par les autorités monétaires (Banques Centrales) ou pouvoirs publics sur la masse monétaire et les actifs financiers en vue d'orienter l'économie à court ou moyen terme ; elle est donc assujettie aux objectifs généraux de la politique économique. D'une manière générale, les objectifs finals de la politique économique sont : le plein emploi, la croissance économique, la stabilité des prix, la satisfaction des besoins publics et la réduction des inégalités, la contrainte extérieure ou l'ouverture de l'économie sur l'extérieur, les conflits d'objectifs : le dilemme inflation-chômage, qui lui assignent des priorités et des contraintes.23(*)

SECTION 2. FONDEMENTS THÉORIQUES SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE

Dans toutes les économies modernes, l'action de la politique monétaire s'inscrit dans le cadre de la politique économique d'ensemble sous ses divers aspects (politique budgétaire, politique des revenus) en vue de réaliser ce qu'on appelé carré magique : croissance maximum, plein-emploi, équilibre de la balance des paiements et stabilité du niveau général des prix.

La politique monétaire se démarque des autres politiques par sa définition, ses objectifs propres ou spécifiques et ses instruments.

2.1. Les objectifs de la politique monétaire

Les analystes de la monnaie distinguent trois catégories des objectifs de la politique monétaire, à savoir : les objectifs finals, intermédiaires ou propres ou encore spécifiques et opérationnels.

2.1.1. Les objectifs finals

Chez Keynes, les objectifs finals de la politique monétaire forment ce qu'on appelle le triangle keynésien comprenant l'équilibre global obtenu grâce à la réalisation du plein emploi, la stabilité des prix et l'équilibre de la balance des paiements.

Tenant compte de la réalité des économies occidentales d'après 1945, les Néo-keynésiens (O. ECKSTEIN, W. HELLER, A.M. OKUN, J. TOBIN...) ont intégré ces objectifs dans une perspective de croissance équilibrée en plein emploi transformant ainsi le triangle keynésien en carré, dit magique comprenant : plein emploi, stabilité des prix, équilibre de la balance des paiements et croissance économique.

Les politiques d'inspiration keynésienne, mises en oeuvre avant les années 1980, recommandaient à tous les instruments de la politique économique à viser les quatre objectifs du carré magique de Nicolas Kaldor.

C'est dans ce contexte que la macroéconomie doit rendre compte des objectifs fondamentaux reconnus assignés aux gouvernements des nations par l'économie. Il s'agit de 24(*):

· Plein emploi : c'est l'utilisation pleine des ressources économiques à savoir : le facteur capital ou ressources matérielles, le facteur travail et le facteur naturel (terre). La recherche de plein emploi est un objectif fondamental des gouvernements. Indépendamment des considérations de justice sociale, la pleine utilisation des capacités des productions installées est l'objectif même de la science économique. Dès 1945 , dans la charte des Nations Unies, les États membres se sont engagés à agir, ensemble et individuellement, en vue de réaliser le plein emploi dans leurs économies respectivement et l'on retrouve depuis lors l'énoncé de cet objectif dans pratiquement toutes les déclarations gouvernementales ou présidentielles des démocraties occidentales.

· La croissance économique : elle concerne essentiellement l'avenir. C'est la hausse glissée de l'activité économique et, elle est l'objectif fondamental car elle touche au bien être futur de la nation. Raison pour laquelle, elle ne peut être laissée à l'initiative privée dominée par la recherche de l'intérêt personnel. Étant donné qu'elle est conditionnée par les investissements et que les privés n'investissent que là où il ya le profit, l'État doit prendre l'initiative d'investir beaucoup, surtout dans les infrastructures de base pour inciter les privés à investir. Cela est une évidence aujourd'hui dans les pays en développement, dans laquelle l'accès à la croissance économique est impossible tant que les autorités ne canalisent pas les investissements et les activités nouvelles vers les secteurs les plus susceptibles d'assurer l'industrialisation et les infrastructures indispensables. La croissance économique est la plus souvent exprimée en termes du taux de croissance réelle du produit national brut par tête d'habitant, et par an, que les pouvoirs publics souhaitent voir se réaliser.

· La stabilité des prix : cet objectif signifie qu'il faut éviter à la fois l'inflation et la déflation qui sont deux des gangrènes qui nuisent l'économie. L'inflation considérée comme une hausse généralisée des prix des biens et services, perturbe toutes les prévisions des agents économiques, entraine la dégradation de pouvoir d'achat et la faillite des activités économiques. La déflation définie comme une baisse continue des biens et services produits, met les entreprises en difficulté de produire à des prix bas et non rémunérateurs. Ce qui entraine la dégradation des activités économiques qui met au chômage les personnes et les appareils productifs.

· L'équilibre de la balance de paiement : c'est l'égalité entre les recettes et les dépenses dans les échanges avec le reste du monde, qui veut que les recettes d'exportation soient supérieures ou égales aux dépenses d'importation. Le déficit de la balance de paiement signifie que le pays vit au dessus de ses moyens. Il vend moins à l'extérieur et achète plus. La conséquence est telle que, soit il s'endette, soit il puise dans ses réserves intérieures et il s'appauvrit. L'excédent de la balance de paiement signifie que le pays exporte plus et importe moins et cela, a pour conséquence, les réserves de change et le profit augmentent, ce qui entraine la création de la masse monétaire nationale et l'appréciation de la monnaie nationale sur le plan international. La réalisation de ces objectifs à la fois, peut de fois connaitre un problème car certains sont complémentaires, par exemple pour avoir la croissance économique, il faut atteindre le plein emploi. D'autres par contre, sont opposés, par exemple en voulant atteindre la stabilité des prix en combattant l'inflation, on freine le plein emploi car la lutte contre l'inflation crée le chômage. Mais la meilleure politique pour lutter contre l'inflation, c'est de stimuler la demande solvable c'est-à-dire, donner les moyens à la population d'accroitre leur consommation.

2.1.2. Les objectifs intermédiaires

Bien qu'elle participe à la réalisation des objectifs de la politique économique générale, la politique monétaire a ses propres points d'application ou ses cibles, désignés objectifs intermédiaires ou spécifiques : obtenir un bon niveau de croissance des agrégats monétaires et de crédits, maintenir un bon niveau de taux d'intérêt et assurer un bon niveau de taux de change25(*).

2.1.2.1. Objectif des agrégats monétaires et des crédits

En visant le contrôle de la liquidité, la politique monétaire cherche à assurer un bon niveau de la masse monétaire qui soit compatible avec le besoin de l'économie, c'est-à-dire, pas une quantité de la monnaie ni excessive ni insuffisante. L'objectif intermédiaire est ici quantitatif. Considérant que la quantité de la monnaie joue en elle-même (et indépendamment du coût du crédit) une action sur l'économie, l'autorité monétaire se donne un objectif intermédiaire de contrôler un ou plusieurs agrégats monétaires.

Il convient de signaler que le contenu de la quantité elle-même, de la masse monétaire, est défini par les autorités monétaires en fonction de la structure financière de chaque économie. Ainsi, le contrôle de la liquidité peut s'avérer inefficace faute de la maîtrise des agrégats monétaires.

En effet, d'une part, les banques offrent aujourd'hui un continuum de formules de placements, allant des plus liquidités à ceux qui les sont moins, allant des modes de rémunération variables à des capacités de mobilisation diversifiées de l'épargne ; d'autre part, le contenu des agrégats monétaires se trouve perturbé par la multiplicité d'innovations financières qui ont élargi la gamme des instruments pouvant servir d'encaisses de transaction et modifiant la vitesse de circulation de la monnaie.

2.1.2.2. Objectif de taux d'intérêt

Un deuxième objectif intermédiaire, qualifié généralement du schéma keynésien, est le taux d'intérêt, c'est-à-dire, maintenir un bon niveau du taux d'intérêt. C'est aussi la grande question pour les autorités monétaires.

Le choix est délicat pour trois raisons :

· Il est extrêmement difficile de déterminer le bon niveau du taux d'intérêt pour l'économie.

· Les taux d'intérêt sont également instruments d'action de la liquidité monétaire et, à ce titre, ils sont utilisés pour des usages internes et externes.

· Dans aucun pays, un niveau de taux d'intérêt ne s'impose à tous les agents.

En dépit de cette délicatesse, et bien que rejetée dans les années 1980 par certains gouvernements d'inspiration monétariste, la régulation indirecte par les taux d'intérêt de la quantité de la monnaie demeure un objectif de la politique monétaire. Un bon niveau du taux d'intérêt nominal est très important tant sur le plan interne qu'externe.

2.1.2.3. Objectif de taux de change

Le taux de change est perçu par l'opinion comme le symbole de la puissance extérieure d'un pays. Obtenir un bon niveau de taux de change devient un objectif de la politique en ce sens que maintenir un taux faible revient à entretenir des tensions inflationnistes, inversement, soutenir un taux trop élevé imposé aux agents économiques des pressions déflationnistes.

Sur le plan externe, un taux de change faible enrichi les importations et rend les exportations meilleur marché, et inversement, un taux de change élevé diminue les exportations et augmente les importations, avec toutes les conséquences qui en découlent.

Ces trois objectifs intermédiaires sont parfois regroupés en deux. L'objectif de la politique monétaire est la stabilité du niveau général des prix. Cet objectif ne pouvant être atteint directement, il nécessite l'adoption d'objectifs intermédiaires. Ces derniers sont au nombre de deux : la stabilité interne et la stabilité externe de la monnaie.

La variété des objectifs intermédiaires et la volatilité de certains d'entre eux posent le problème de quel agrégat ou taux contrôlé et de comment les contrôler, au point de rendre la politique elle-même inefficace. Pour palier à cette difficulté, les autorités monétaires contrôlent les variables cibles, facilement maitrisables par elles, et qu'elles se fixent comme objectifs opératoires ou opérationnels.

2.1.3. Objectifs opérationnels

La variabilité des objectifs intermédiaires de la politique monétaire et la volatilité de certains d'entre eux ne permettant pas un contrôle facile de la variable cible par les autorités monétaires, ces dernières se fixent d'autres objectifs qui sont facilement saisissables, contrôlables ou directement influençables, dits objectifs opératoires ou opérationnels. Il s'agit de la base monétaire et du taux d'intérêt interbancaire.

Toutefois, il sied de souligner que ces deux objectifs ne sont pas simultanément réalisables. La base monétaire comme objectif opérationnel peut conduire à une forte volatilité des taux d'intérêt et inversement la poursuite d'un objectif opératoire de taux d'intérêt peut se solder par des variations des agrégats monétaires.

2.1.3.1. Objectif de la base monétaire

Par la politique de la base monétaire, l'autorité monétaire contrôle l'offre de sa propre monnaie pour influencer l'ensemble de la création monétaire. Le contrôle de la base, pour être pleinement efficace, doit être susceptible d'agir sur M1, quantité de la monnaie mise à la disposition des agents pour effectuer des paiements, et sur M3, volume des liquidités servant à assurer l'ensemble du financement monétaire.

2.1.3.2. Objectif des taux d'intérêt interbancaires

En misant les taux d'intérêt interbancaires, les autorités monétaires savent qu'elles peuvent plus ou moins avoir une main mise sur les taux du marché monétaire et ceux de son interface, le marché financier.

2.2. Instruments de la politique monétaire26(*)

Les instruments de la politique économique sont des moyens par lesquels elle atteint ses objectifs. Il peut s'agir d'instruments portant sur les quantités (encadrement de crédit, contrôle de la masse monétaire) ou affectant les prix (mouvement des taux d'intérêt et de change). Il peut aussi s'agir d'action sur la liquidité ou sur la distribution du crédit.

2.2.1. Action sur la liquidité bancaire

Par définition la liquidité est l'ensemble des moyens de paiement permettant d'acquérir des biens et services, que ces moyens soient immédiatement utilisables ou qu'ils soient constitués sous forme de placements rapidement et facilement transformables en monnaie.

La liquidité bancaire est une partie de la monnaie banque centrale dont dispose une banque. C'est la monnaie de la banque centrale détenue par les banques (billets en caisse, solde de leur compte courant à la banque centrale). Les banques constituent leurs liquidités par :

· La mobilisation des dépôts du public (hormis les dépôts qui proviennent d'autres banques) ;

· La vente des titres de créances qu'elles détiennent en portefeuille,

· L'emprunt (refinancement) auprès de l'institut de l'émission.

L'action sur la liquidité part des besoins en monnaie centrale que les banques se créent lors de leurs opérations de crédit. Étant donné le lien étroit entre la création de la monnaie bancaire et la monnaie centrale, par les opérations de crédits aux agents non financiers, les banques perdent les liquidités, mais elles peuvent recourir aux trois modalités susmentionnées, avec certitude, au refinancement auprès de l'institut d'émission pour combler cette perte.

L'action sur la liquidité concerne toutes les interventions de l'autorité monétaire pour réguler la liquidité des banques.

Elle fait recours au rôle de l'institut d'émission dans l'équilibrage de la liquidité bancaire. Elle consiste, pour les pouvoirs publics à agir sur les possibilités et le coût d'accès à la monnaie centrale. En d'autres termes, agir sur les quantités de la monnaie banque centrale que les banques peuvent se procurer et aussi le taux d'intérêt.

2.2.2. Action sur la quantité de monnaie centrale

Deux instruments étaient généralement utilisés par les autorités monétaires à cet effet : les limites aux possibilités de refinancement et les réserves obligatoires.

A. Limites aux possibilités de refinancement

Privilégiées dans les années 1970, actuellement les limités aux possibilités de refinancement sont quasiment abandonnées dans les pays industrialisés. L'objectif visé était de compresser la liquidité bancaire pour freiner la distribution du crédit et la création monétaire. Cet instrument consistait pour les banques centrales à restreindre les possibilités de refinancement des banques en limitant certains effets, en établissant des plafonds, en les imposant leur accord préalable pour la mobilisation d'effets représentatifs de crédits à moyen terme, en les obligeant à conserver un certain pourcentage de leurs exigibilités sous forme d'effet à moyen terme ou de bons du trésor.

Cette technique très contraignante a été abandonnée, et à la place, les autorités monétaires recourent au système de réserves obligatoires, qui est généralement le complément des actions sur les prix : la politique de taux de réescompte et de l'open market Policy.

B. Politique des réserves obligatoires

Cette politique consiste en des réglementations par lesquelles les banques centrales obligent les banques commerciales à respecter un coefficient de réserves minimal. Dans leur système de gestion, les banques détiennent une fraction de dépôts qu'elles ont reçu du public mais non prêtés sous forme des réserves. La fraction des dépôts qu'une banque conserve au titre des réserves est appelés ratio de réserves. Ce ratio est déterminé par la combinaison de régulations gouvernementales et de la politique bancaire.

Ainsi, au-delà des réserves que les banques constituent librement, toutes les grandes banques centrales dont la Réserve Fédérale Américaine(FED) et la Banque Centrale Européenne(BCE) ont instauré un minimum sur le montant de réserves que les banques doivent détenir, désigné réserves obligatoires. Le ratio ou coefficient de réserves obligatoires devient un instrument de la politique monétaire en ce sens qu'une fois fixé, par voix d'autorité, affecte les réserves des banques et donc la demande de la monnaie centrale. Les augmentations du coefficient de réserves obligatoires peuvent contraindre les banques à entreprendre des opérations drastiques pour augmenter les réserves, comme annuler certains prêts qu'elles avaient accordés ou fermer les lignes de crédit.

Il sied de signaler que comme instrument de la politique monétaire, les banques centrales comme FED, l'utilise de moins en moins et les autres font son usage en complément soit de la politique de réescompte soit de l'open market.

2.2.3. Action sur le taux d'intérêt

En intervenant par le taux d'intérêt, les autorités monétaires agissent sur le prix de la monnaie. Les banques centrales disposent des deux instruments quant à ce : le concours à un taux fixe (discompt rate policy ou politique de réescompte) et les interventions sur le marché des capitaux (open market Policy).

A. Politique de réescompte

Le taux de réescompte est abordé comme instrument de la politique monétaire. Lorsqu'une banque commerciale se retrouve à cours des liquidités, elle peut s'adresser à l'institut d'émission en lui demandant de réescompter une partie de titres représentatifs de ses créances sur l'économie qu'elle dispose dans son portefeuille.

Quand la banque centrale prête aux banques, on dit qu'elle le fait à travers la fenêtre. En répercutant la hausse ou inversement la baisse du taux de réescompte sur le coût du crédit, les banques changent les conditions dans lesquelles s'opère le financement de l'économie.

Le principe de la politique monétaire par le taux directeur consiste pour l'institut d'émission à utiliser la maîtrise qu'elle exerce sur la liquidité des banques afin d'agir sur leur taux, en leur donnant plus ou moins de latitude pour assurer leur trésorerie, en rendant plus ou moins coûteuse cette trésorerie.

Cette action se ressent en premier lieu sur le marché interbancaire avec in fine, étant donnée la place centrale des banques au sein du système financier, une large diffusion de ses effets sur l'ensemble des conditions de financements de l'économie et des placements financiers.

Ainsi, comme instrument de la politique monétaire de la banque centrale, le taux directeur influe, par le truchement des taux créditeur et débiteur, sur les activités des banques et par ricochet, influe sur la marge d'intérêt bancaire. Dans la mesure où les banques fixent leurs taux de base en fonction des taux inte rbancaires, le processus de diffusion peut être présenté comme suit :

Graphique N°1 : Processus séquentiel des taux d'intérêt

Taux de base

Taux directeur

Taux interbancaire

Taux débiteur

Demande de crédit

Taux créditeur

Collecte de dépôt

Source : Mukundi Nyembo E., cours des questions spéciales en théories et politique monétaire, L2 Économie monétaire, Faseg, UPN, Kinshasa, inédit.

Quand bien même que la politique de réescompte soit le principal instrument de la politique monétaire dans les économies d'endettement comme celle de la République Démocratique du Congo, elle se place de plus en plus au second plan dans les pays où prédomine la finance du marché à l'instar des États Unis d'Amérique.

En France par exemple, à partir de 1971 et la mise en application du rapport de MARJORLIN-SADRIN-WORMSER, les autorités monétaires ont voulu marginaliser la procédure du réescompte au profit des opérations à taux variables.

Toutefois, la banque centrale peut, par ailleurs, agir directement sur le marché monétaire et sur le marché financier, en achetant ou en vendant des titres négociables afin d'influencer sur les cours de ces titres et donc leur taux d'intérêt. Cette politique est désignée chez les Anglo-saxons« open market policy ».

B. Open market policy

Les interventions de la banque centrale sur le marché dépendent d'un pays à un autre, de la grandeur d'un marché à un autre.

Dans le pays où le marché est étroit, les interventions des autorités monétaires concernent le marché interbancaire ou au besoin le marché monétaire. Dans ce cas, les interventions visent les modifications des taux d'intérêt des banques. Telle était la situation de la France avant l'Euro.

En principe, cette première modalité d'intervention de l'institut d'émission sur le marché monétaire stricto sensu parait loin d'être qualifiée d'open market au sens américain. Une autre modalité d'intervention est celle qui s'effectue sur le marché monétaire au sens large. Les titres qui servent de support ou produits dans ce cas, ce sont les effets de commerce, mais principalement et surtout les bons du trésor.

Alors que dans le premier cas, l'intervention sur le marché monétaire pour réguler la liquidité bancaire, il ya hésitation de parler d'open market policy, dans ce second cas, les interventions visent l'achat ou la vente des titres sur le marché financier.

Les opérations d'open market consistent donc en la vente et l'achat des obligations d'État par la banque centrale sur le marché financier. Ces opérations ne sont faisables que dans les économies où le marché des capitaux est profond.

Le principe de la politique monétaire avec l'instrument d'open market est qu'en vendant sa propre monnaie sur marché en contrepartie des obligations de l'État, la banque centrale vise à accroitre la liquidité de l'économie au travers de la base monétaire, et donc de l'offre de la monnaie, par cette nouvelle injection.

En revanche, en achetant la monnaie centrale en contrepartie des obligations d'État ou d'autres titres similaires, l'institut d'émission vise à ponctionner la liquidité de l'économie.

En effet, réduisant la liquidité au sein de l'économie, la banque centrale freine l'ascendance de la base monétaire, par ricochet de l'offre de monnaie, et des spéculations autour de la monnaie nationale.

Par pratique de l'open market, la banque centrale invite les banques à lui faire des propositions, soit en taux d'intérêt qu'elles sont disposées à payer pour obtenir un montant donné de monnaie centrale, soit en quantité de monnaie centrale souhaitée au taux d'intérêt fixé par la banque centrale. La tendance se manifeste à combiner les deux modalités d'intervention des banques centrales sur le marché monétaire. C'est la technique d'adjudication.

Ces interventions de la banque centrale influent sur le marché via deux mécanismes :

· L'effet de liquidité : l'achat ferme de titre par la banque centrale élargit la liquidité bancaire et corollairement baisse le taux d'intérêt, alors que la vente la réduit et, conséquemment, hausse le taux d'intérêt ;

· L'effet signal : dépend de la perception qu'ont les acteurs du marché sur la crédibilité de la politique monétaire.

En pratique, les effets de signal et de liquidité s'exercent simultanément : ainsi, une baisse du taux au jour le jour, pilotée par la banque centrale induit mécaniquement un effet de liquidité de même qu'elle peut signaler aux acteurs du marché la confiance des autorités quant à l'évolution future du taux de change et de l'inflation.

Contrairement au système des réserves obligations qui affecte la demande de la monnaie centrale par les banques au travers de la constitution ou l'utilisation de leurs réserves, l'open market policy comme politique de réescompte affecte et la base monétaire et le taux d'intérêt interbancaire, deux objectifs opératoires de la politique monétaire.

Par ailleurs, l'open market policy se démarque de la politique de réescompte dans la prise d'initiative. Elle provient des privés (banques) pour la politique de réescompte, alors qu'elle l'est de la banque centrale pour l'open market Policy.

La technique d'open market, d'abord privilégiée aux États Unis et au Japon, s'est étendue en Europe et a été adoptée par la BCE. Dans sa définition initiale, cette technique désignait les opérations d'achats et ventes fermes (définitives) par la banque centrale de titres publics.

Aujourd'hui, elle concerne toutes les opérations qu'effectue la banque centrale sur les marchés, que ces opérations soient définitives (achats ou ventes fermes) ou temporaires (pensions). Elles peuvent porter sur des titres publics ou privés.

Pour clore ce point, il sied de noter que les instruments de la politique monétaire affectent les activités des banques, spécifiquement l'intermédiation financière, parce qu'elles sont liées à la monnaie centrale. En effet, la difficulté de trésorerie des banques peuvent avoir une triple origine :

· La reconstitution de leurs réserves à la suite des billets et des crédits qu'elles accordent ;

· L'existence des transferts à l'étranger ;

· L'obligation de conformer les réserves obligatoires.

N'étant pas à mesure de résoudre ce problème de la trésorerie par les ressources propres ou celles collectées, les banques recourent au marché généralement interbancaire. Les systèmes bancaires étant structuralement plus emprunteurs que préteurs, sur le marché interbancaire l'équilibre est quasiment rompu, la demande de la monnaie centrale excédant l'offre. Les banques finissent par se refinancer auprès du préteur en dernier ressors, l'institut d'émission qui, in fine, a la main mise sur toutes les activités financières.

Dans centaines économiques, et à une centaine époque, les actions sur les liquidités bancaires n'ont pas permis aux banques centrales de contrôler efficacement l'expansion de l'offre de monnaie. A cet effet, elles ont fait recours à des interventionnismes directs ou l'action sur la distribution du crédit.

2.2.4. Action sur la distribution du crédit

L'open market policy et la politique de réescompte influencent le volume du crédit principalement par l'intermédiaire de son prix, cependant ne passent pas directement sur le pouvoir distributeur de crédit des banques créatrices de la monnaie.

L'action de l'autorité monétaire sur l'activité des banques peut s'avérer insuffisamment dissuasif. Entant puissance publique, elle utilise des mesures contraignantes et directes sur les opérations de distribution de crédits bancaires.

L'action sur la distribution du crédit part de l'hypothèse qu'en contrôlant la principale source de la création de la monnaie, l'institut d'émission peut facilement avoir, en amont, la main mise sur le flux de la masse monétaire. Cette action joue sur le rapport multiplicateur qui existe entre la monnaie banque centrale et la monnaie scripturale. Plusieurs modalités sont principalement appliquées par les autorités monétaires pour contrôler directement la distribution du crédit par les banques créatrices de monnaie, notamment :

· Le plafonnement de réescompte ;

· L'encadrement du crédit ;

· La réglementation du crédit à la consommation...

2.2.4.1. Plafonds de réescompte

Dans l'hypothèse où tous les titres privés détenus par les banques voire les intermédiaires financiers dans leur ensemble soient réescomptables, les institutions financières auront la faculté et même le désir d'octroyer indéfiniment le crédit sachant qu'en recourant aux guichets de réescompte et/ou des avances en compte courant, elles pourront se procurer de la monnaie centrale lorsque les retraits seront effectués sur les dépôts crées par la distribution de crédit.

Par divers instruments, les autorités monétaires élargissent ou, inversement, restreignent les possibilités pour les banques de recourir au refinancement de l'institution d'émission. La technique la plus répandue consiste à limiter les concours que la banque centrale apporte aux banques par le réescompte, soit par les prix (la variation du taux de réescompte), soit par la quantité(le plafond de réescompte).

Par plafonnement de titres réescomptables, l'institut d'émission limite le réescompte quantitativement (seuls les effets commerciaux répondant à certaines conditions de qualité et de durée sont acceptables au réescompte de la banque centrale) et qualitativement (la banque centrale impose aux banques des plafonds, contingents, quotas de réescompte ou d'avances).

2.2.4.2. Encadrement de crédit

La technique d'encadrement de crédit consiste à limiter, par voie réglementaire, la progression de la source essentielle de la création de la monnaie, le crédit à l'économie.

Il est généralement utilisé, par les autorités monétaires pour limiter l'évolution du crédit bancaire et corollairement de la masse monétaire dans une situation de fortes tensions inflationnistes et qu'il devient quasiment impossible de porter les taux d'intérêt à un niveau réellement dissuasif.

Cette technique contraignante, dont disposer la puissance publique pour régler la distribution du crédit bancaire, part d'un principe simple : l'accroissement de l'encours des crédits accordés par les banques est limité par la voie réglementaire. Cela signifie que le volume des crédits effectués par les banques ou son accroissement ne peut pas dépasser une certaine norme fixée, préalablement par les autorités monétaires.

Quant au fonctionnement de la technique d'encadrement de crédit, l'autorité monétaire répartit entre toutes les institutions la progression de l'encours des crédits bancaires qu'elles doivent accorder. L'idée fondamentale serait de partir du taux du volume de la masse monétaire souhaitée, d'en déduire la croissance du crédit à l'économie et de repartir cette croissance entre les banques en tenant compte de l'existence de crédits à l'économie « non encadrés ». Une fois que la norme ou clé de répartition est fixée par voie d'autorité monétaire, chaque banque est tenue de la respecter sous peine des pénalités en cas de dépassement. C'est là même l'originalité de ce système.

En France par exemple, toute banque qui dépasse la norme est mise ipso facto dans l'obligation de constituer une provision sur son compte à la banque centrale, appelée « réserve supplémentaire non rémunérée », d'un montant proportionnel à l'ampleur du dépassement. Autrement dit, elle doit constituer des « dépôts obligatoires » à la hauteur de la proportion du dépassement des encours de crédit, ce qui ressemble aux réserves obligatoires sur les crédits.

Outre cette première modalité qui consiste en un plafond de l'encours total du crédit ou pour chaque banque, l'encadrement de crédit est généralement assorti d'un élément de sélectivité qui permet à un certain nombre de secteurs considérés comme prioritaires de bénéficier d'un régime plus favorable, voire d'échapper totalement à la rigueur de l'encadrement.

Ainsi, la note de différentiation entre ces deux modalités de la technique d'encadrement de crédit est que : si le plafonnement vise à limiter le volume de crédit à l'économie, principale source de la variation de la masse monétaire, la sélectivité ou la politique sélective quant à elle, consiste à orienter le crédit vers les secteurs jugés prioritaires par les pouvoirs publics. Bien que cette technique paraisse très efficace, elle ne manque pas pourtant d'inconvénients, notamment :

· Elle enfreint la concurrence entre les banques ;

· Elle limite la capacité managériale des banques ;

· La sélectivité s'oppose à l'efficace de l'encadrement. En effet, elle ne s'applique pas à toutes les catégories de crédits, le financement de certaines dépenses non souhaitables parviendra à s'opérer par la substitution de crédits « libres » à des crédits «encadrés » (ou encore, les firmes, utilisant systématiquement les possibilités d'emprunts bancaires qui sont admises par la réglementation, réservant leurs ressources internes pour les financements strictement encadrés).

Entant une mesure extrême, l'autorité monétaire ne peut faire recourt à l'encadrement de crédit qu'au cas où tous les autres moyens sont épuisés (action sur la liquidité) pour arrêter la surchauffe, mais non comme instrument permanent de la politique monétaire.

2.2.4.3. Réglementation du crédit à la consommation

Cet instrument est utilisé plus dans les pays industrialisés, la réglementation des ventes à tempérament vise à stabiliser la conjoncture, dans ce sens qu'il permet d'influencer souplement, à la marge, la consommation de biens durables par les ménages, élément stratégique de la demande agrégée.

La réglementation concerne l'acompte minimum, c'est-à-dire la fraction du prix payé au comptant, ainsi que le délai maximum de remboursement. Les variations de ces éléments ont des répercutions sur l'octroi de crédit qu'elles restreignent ou assouplissent. Il est possible en outre de moduler les mesures selon la nature des biens considérés.

En conclusion, l'autorité monétaire dispose de toute une gamme d'outils pour obtenir et maintenir la stabilité tant interne qu'externe de la monnaie.

Les uns laissent jouer le jeu du marché, le système de réserves obligatoires, l'open market policy et la politique de réescompte ; et les autres sont des interventionnismes directs, le plafonnement de réescompte, l'encadrement de crédit, la réglementation du crédit à la consommation, etc.

Tous ces instruments sont appliqués selon les circonstances spatio-temporelles, mais non simultanément, pour atteindre les objectifs ultimes de la politique monétaire, la croissance économique, le plein emploi, la stabilité des prix et l'équilibre extérieur.

Ces objectifs n'étant pas faciles à atteindre, les autorités se fixent des objectifs intermédiaires ou spécifiques ou encore propres à la politique monétaire, à savoir : les agrégats monétaires et de crédit, le taux d'intérêt et le taux de change. Suite à la variabilité et la volatilité de ces derniers, les autorités monétaires se fixent des cibles dites objectifs opératoires ou opérationnels : le taux d'intérêt interbancaire et la base monétaire.

Autour de l'usage des instruments et du choix des objectifs de la politique monétaire se développe un débat : d'une part, lesquels sont efficaces et sans effets néfastes et, d'autre part, lesquels sont réservés uniquement à la politique monétaire.

2.3. Nature de la politique monétaire

La politique monétaire présente différentes natures. Elle peut être expansive, restrictive, prudente et accommodante.

2.3.1. Politique monétaire expansive

La politique monétaire expansive est une action exercée par l'autorité monétaire, laquelle consiste à accroitre le taux d'expansion de la masse monétaire, en vue d'orienter l'économie à court terme ou à moyen terme. Comme nous l'avons signalé ci-haut, la politique monétaire agit à travers ses instruments pour atteindre ses objectifs, lesquels sont d'ordre opérationnel, intermédiaire et final.

Ainsi, dès lors que l'autorité monétaire désire mettre en oeuvre une politique expansive, il s'agit de jouer avec certains instruments de la manière suivante :

a) Action sur le taux de réescompte ou taux directeur

C'est le taux de refinancement des Banques de second rang auprès de la Banque Centrale. En effet, pour accroitre le taux d'expansion de la masse monétaire, l'autorité monétaire procède par la baisse de son taux directeur. Celle-ci aura pour effet de stimuler le refinancement des Banques commerciales auprès de l'institution d'émission.

Aussi, la baisse du taux directeur aura encore des répercutions sur les coûts du crédit des Banques commerciales, lesquels seront revue à la baisse, accélérant ainsi la création monétaire impulsée par les crédits à l'économie.

b) Action sur l'open market

L'autorité monétaire peut également appliquer une politique monétaire expansive à travers la politique d'open market. Celle-ci consiste à l'achat des titres sur le marché auquel les Banques s'approvisionnent en liquidités. Par cette technique la Banque Centrale fournie de la monnaie au système bancaire, qui, à son tour d'éclanche le processus de création monétaire par l'octroi des crédits à l'économie.

c) Action sur le coefficient des réserves obligatoires

Pour appliquer une politique monétaire expansive par cette technique, la banque centrale procède par la diminution du coefficient des réserves obligatoires ; celle-ci va provoquer une augmentation des liquidités dans le système bancaire, augmentant ainsi le pouvoir de création monétaire, lequel aura des répercutions sur l'économie.

d) Intervention sur le marché de change

Sur le marché de change, l'institution d'émission pratique la politique monétaire expansive en achetant la devise. Ainsi, par cette pratique, la Banque Centrale injecte la monnaie dans le circuit bancaire et, à travers celui-ci dans l'économie.

Ainsi, par la politique monétaire expansive, l'autorité monétaire ajuste les instruments à sa disposition dans le sens à influencer l'augmentation de l'offre de monnaie.

2.3.2. Politique monétaire restrictive

Une politique monétaire restrictive est une action exercée par l'autorité monétaire, laquelle consiste à réduire le taux d'expansion de la masse monétaire en vue de l'orientation l'économie à court terme ou moyen terme. Cependant, pour la mise en oeuvre de la politique monétaire restrictive, l'autorité monétaire ajuste les instruments à sa disposition dans le sens contraire à celui de la politique monétaire expansive.

2.3.3. Politique monétaire prudente

Elle consiste à une limitation du taux d'expansion de la masse monétaire en fonction de l'évolution de l'activité économique réelle et cela, dans le but d'éviter toutes perturbations probables et susceptibles à créer une instabilité du cadre macroéconomique.

En effet, dès que l'autorité monétaire constate un léger dépassement de la limite établie, elle procède tout de suite à un ajustement des instruments de la politique monétaire, dans le sens à réduire l'expansion monétaire. Dans le cas contraire, les instruments sont ajustés de manière à accroître l'expansion monétaire. Tout ceci en vue de maintenir la stabilité macroéconomique. La politique monétaire prudente peut être restrictive comme expansive.

Toutefois, l'autorité monétaire peut décider de la mise en oeuvre d'une politique monétaire prudente restrictive pendant une période donnée, en vue d'influencer le cadre macroéconomique et de ramener une certaine stabilité. Pour ce faire, l'autorité monétaire se fixe un objectif consistant à limiter le taux d'expansion monétaire de manière à se prévenir des dérapages pouvant crée une stabilité économique.

Dans le cas de la mise en oeuvre d'une politique monétaire prudente expansive, l'action de l'autorité monétaire consistera à augmenter progressivement l'objectif de la limitation d'expansion monétaire.

2.3.4. Politique monétaire accommodante

La politique monétaire est accommodante lorsque l'autorité monétaire l'oriente et l'adapte au financement des déficits budgétaires de l'État et cela, au détriment d'un encadrement adéquat de financement à l'économie.

En effet, les opérations financières de l'État peuvent se solder par un déficit ou un excédant budgétaire. Dans le cas où la première situation est la plus fréquente que la seconde, l'État dispose de deux moyens de financement :

1) Par l'émission des billets ou le recours aux avances de la Banque Centrale (la planche à billet) ;

2) L'État peut également emprunter les sommes qui lui manquent auprès des agents économiques à capacité de financement.

Toutefois, dans le contexte, il s'agit d'une part, d'une fréquence des déficits et d'autre part, d'un recours fréquent aux avances de la Banque Centrale comme mode de financement choisit par le pouvoir centrale pour couvrir ses déficits budgétaires.

2.4. Canaux de transmission de la politique monétaire

L'identification des canaux de transmission de la politique monétaire nous informe sur le moyen par lequel une impulsion monétaire affecte le secteur réel ; en d'autres termes, les canaux de transmission constituent les voies par lesquelles l'autorité monétaire pose des actions pour passer de l'économie monétaire vers l'économie réelle.

Il existe plusieurs canaux de transmission, mais en ce qui concerne notre étude, nous avons retenu les suivants : effet du coût du capital, effet de crédit, effet de la richesse.

2.4.1. Effet du coût du capital27(*)

Dans sa théorie de préférence pour la liquidité, John Maynard Keynes démontre le rôle du taux d'intérêt dans l'équilibrage du marché monétaire, c'est-à-dire, l'équilibre de l'offre et de la demande de monnaie, et en outre dans la transmission des effets de la monnaie vers le secteur réel. Le taux d'intérêt s'ajuste, afin d'équilibrer la quantité offerte et demandée de la monnaie. Si le taux d'intérêt est au-dessus de son niveau d'équilibre, la quantité de monnaie que les agents économiques désirent détenir est plus petite que la quantité de monnaie émise par la banque centrale. Cet excès d'offre de monnaie engendre une baisse du taux d'intérêt. En revanche, lorsque le taux d'intérêt est au-dessous de son niveau d'équilibre, la demande de monnaie excède l'offre, ce qui provoque une hausse du taux d'intérêt.

Pour la politique monétaire, l'augmentation ou la diminution de l'offre de monnaie par la banque centrale baisse ou hausse le niveau du taux d'intérêt. Il sied de noter que la baisse du taux d'intérêt incite les agents économiques à détenir les encaisses supplémentaires alors que sa hausse les conduit à se débarrasser de la monnaie centrale au profit d'autres actifs de leurs patrimoines, spécifiquement les titres.

Un taux d'intérêt faible réduit le coût de l'emprunt ainsi que le rendement de l'épargne, alors qu'un taux élevé surcharge l'emprunt et accroit le rendement de l'épargne. Dans le premier cas, il s'en suit l'augmentation de l'investissement résidentiel avec une influence positive sur la demande globale, l'emploi et le revenu national. Dans le second cas, les investissements étant asphyxiés par le coût de l'emprunt, réduisent leurs investissements et par voie de conséquence la demande globale, l'emploi et le revenu national suivent le même rythme.

2.4.2. Effet de crédit28(*)

Cet effet joue sur le taux créditeur des banques et la substitution monnaie-titres. En effet, en cas de restriction monétaire par la banque centrale, manquant de liquidité, les banques émettent, à des taux créditeurs attrayant, les certificats de dépôts, les obligations ou d'autres titres semblables. La hausse des taux créditeurs entraine celle du coût d'opportunité (le manque à gagner) de détenir la monnaie (centrale ou scripturale) non rémunérée, ce qui incite les agents à s'en débarrasser la substituant par d'autres titres.

Obtenant leur moyen d'action à un coût élevé, les banques augmentent le loyer du crédit. Pour les agents non financiers, le coût du financement devenant plus cher, la demande des biens de consommation durables et l'investissement diminuent, ce qui entraine la contraction de l'activité économique, de l'emploi et, par ailleurs, freine la hausse du niveau général des prix.

2.4.3. Effet de la richesse29(*)

Collé aux monétaristes, ce mécanisme repose sur « l'effet d'encaisse réelle ». Pour ces derniers, toute nouvelle offre de monnaie par le système bancaire s'ajoute à la capacité d'achat des agents et, par conséquent, augmente leur dépense d'investissements en premier lieu, puis de la consommation.

Pour les monétaristes, le taux d'intérêt ne joue pas, c'est plutôt l'effet d'avoir les encaisses supplémentaires aux encaisses réelles désirées qui incite les agents économiques à se débarrasser du surplus de la monnaie en accélérant l'achat des titres (investissement) et des biens de consommation durables. Cette accélération entraine le changement du revenu et, par ricochet, de l'autre variable pro-cyclique, l'emploi.

Par ailleurs, pour les mêmes monétaristes, la hausse des prix découle de l'accélération de la demande sur les marchés des biens et services, ramène rapidement le taux d'intérêt réel à son niveau initial. Ce qui anéantit l'effet attendu de la monnaie sur le revenu. Et donc, l'effet favorable de la politique monétaire sur le revenu et l'emploi n'est qu'apparent et momentané.

En revanche, la variation du revenu global et de l'emploi dépend d'autres variables dont les facteurs de production et l'état de la technique. De ce fait, la croissance de la demande agrégée associée à celle de la monnaie supérieure au taux de croissance potentiel de l'économie ne peut qu'être un facteur d'inflation, étant donné l'existence du taux de chômage naturel qui émane du comportement des agents sur le marché du travail.

2.5. Conditions d'efficacité de la politique monétaire

Toutefois, l'enchaînement schématisé ne sera effectif que si ce deux conditions principales sont réalisées :

· La hausse de l'offre de monnaie doit provoquer une baisse du taux d'intérêt : pour cela, l'économie doit se situer en dehors de la trappe à liquidité où la demande de monnaie absorbe tout le supplément de monnaie offerte.

· L'investissement doit être sensible (élastique) aux variations du taux d'intérêt : or, cette réactivité de l'investissement dépend également des calculs de l'efficacité marginale du capital.

Ainsi, pour Keynes, les autorités monétaires devront soutenir par une politique active d'expansion monétaire, la consommation et l'investissement (ou la demande globale) afin d'obtenir un revenu additionnel plus important.

Cependant, pour qu'une pareille politique ne débouche sur une instabilité monétaire (hausse des prix, perte des devises...), il importe que l'économie concernée dispose d'un potentiel productif oisif et des réserves de travail inutilisées.

Qui plus est, le multiplicateur ne joue pleinement que si l'économie n'est pas trop ouverte sur l'extérieur et si celle-ci est bien articulée pour éviter toute obstruction à la propagation des flux de revenu.

Dans la synthèse Keynésienne, l'action de la politique monétaire est limitée dans deux circonstances :

· La situation du plein emploi où se vérifie le modèle quantitatif traditionnel ;

· Le cas de la trappe à liquidité où tout accroissement de la masse monétaire est thésaurisé avec refus de placement.

En conséquence, Keynes va attribuer un rôle très précis à la politique monétaire. Sur le court terme, elle est un outil de régulation conjoncturelle, lors des phases passagères de ralentissement ou de surchauffe ponctuel de l'économie. Elle permet dans le premier cas, d'inverser la tendance par une politique expansive qui facilitera l'investissement, et dans le second, de stabiliser la demande par une politique restrictive.

Par contre si la crise économique est profonde, la politique monétaire sera inefficace, car elle se butera à la fois sur la trappe à la liquidité et sur l'inélasticité de l'investissement au taux d'intérêt. Dans ce cas, Keynes marque une préférence nette pour une action directe sur la demande via les dépenses publiques (c'est-à-dire pour la politique budgétaire).

2.6. Limites de la politique monétaire

La politique monétaire par essence, est l'instrument de la politique économique qui puisse mieux obtenir et maintenir la stabilité du niveau général des prix. Elle a la facilité étant donné les liens étroits entre ses variables et le niveau général des prix, de maîtriser les variables du taux d'inflation.

Toutefois, les profondes mutations qu'ont connues les systèmes financiers et face au processus croissant de la globalisation financière, l'action des banques centrales s'heurte à de multiples goulots d'étranglement. Ainsi, à l'absence d'une coordination entre elle et l'autre facette de la politique financière, de la politique budgétaire, de la politique monétaire peut paraître inefficace et son action limitée. Elle peut, par ailleurs, être limitée par l'insuffisance de la flexibilité des structures économiques et aussi par les anticipations des agents économiques.

Ainsi, outre les limites traditionnelles, liées à l'approche Keynésienne, à savoir, l'inélasticité de la demande globale et la trappe à liquidité, la réussite de toute politique monétaire, quelle que soit la stratégie adoptée, relève de la crédibilité de son concepteur, la banque centrale. Si cette dernière ne bénéficie pas de la confiance de l'opinion, des opérateurs économiques privés, toute action qu'elle entreprendrait pourrait être butée à la résistance due aux anticipations.

2.6.1. Trappe à liquidité de Keynes

Dans le schéma Keynésien, le mécanisme de transmission de la sphère monétaire vers le réel s'applique par le canal du taux d'intérêt ou l'effet du coût du capital. En guise de rappel, la variation de l'offre de monnaie, entraine en sens inverse, celle du taux d'intérêt. A son tour, les modifications du niveau du taux d'intérêt entrainent négativement celle de la demande globale, via les investissements.

Ce mécanisme peut s'arrêter à partir du moment où l'offre de monnaie varie, alors que le taux d'intérêt reste insensible. Pour Keynes, lorsque les autorités augmentent continuellement l'offre de monnaie pour stimuler l'économie, le taux d'intérêt baisse jusqu'à un seuil en deçà duquel il reste inchangé. A ce niveau de taux d'intérêt les encaisses de spéculation ne peuvent augmenter. C'est la « trappe à liquidité ». La trappe à liquidité énonce que si le taux d'intérêt est trop bas, la politique monétaire est inefficace.

2.6.2. Inélasticité de la demande globale

Un deuxième facteur susceptible de rompre le processus de diffusion des effets de la monnaie au secteur réel est l'inélasticité de la demande globale. Dans le modèle Keynésien, l'hypothèse fondamentale est que la variation du taux d'intérêt entraine inversement celle des investissements, par effet multiplicateur, celle de la demande globale.

Cependant, si les investissements, avec eux la demande globale restent insensibles à la variation du taux d'intérêt, le processus de diffusion est rompu, et par conséquent, la politique monétaire devient inefficace.

En outre, certains économistes critiquent ce mécanisme parce que, pour eux, le taux d'intérêt qui résulte de la variation de la monnaie, dans le modèle Keynésien, est de court terme ou du marché monétaire, alors que celui qui est sensé stimulé la demande des titres à moyen et long termes ou du marché financier.

Aussi, l'injection excessive de la monnaie peut avoir des effets, à court terme sur le revenu national et l'emploi, mais à moyen et long termes, elle ne se solde que par des tensions inflationnistes.

2.7. Consensus sur l'efficacité de la politique monétaire

2.7.1. L'hypothèse permissive de l'efficacité de la politique monétaire

De tout ce qui a été développée ci-haut en ce qui concerne la politique monétaire, les hypothèses suivantes ont été retenues :

· Pour les keynésiens : l'hypothèse permissive c'est la rigidité des prix autrement dit c'est la lenteur dans l'ajustement des prix.

· Pour les monétaristes : l'hypothèse permissive c'est la situation d'illusion monétaire des agents économiques autrement dit c'est la situation où les agents économiques croient par erreur à court terme que les encaisses réelles ont augmenté à la suite de l'augmentation de leurs encaisses monétaires en supposant que les prix sont restés stables ou varient faiblement.

· Pour les néoclassiques : l'hypothèse permissive c'est la situation où les agents économiques sont pris par surprise, autrement dit situation d'effet de surprise. Concrètement, cette situation s'observe lorsque les agents économiques croient par erreur à très court terme que leurs encaisses réelles ont augmenté à la suite des l'augmentation de leurs encaisses monétaires en supposant que les prix sont restés stables ou varient très faiblement.

· Selon l'approche éclectique : approche qui résume l'essentiel des idées des trois courants évoqués ci-haut :

a) Tous ces trois courants reconnaissent que l'amélioration de l'évolution de l'activité économique n'est possible que dans un contexte de stabilité du niveau général des prix.

b) Ils pensent que la politique monétaire est efficace si elle permet de maintenir sous contrôle la variation du niveau général des prix tout en impulsant ou en contribuant à l'augmentation du niveau de l'activité économique.

2.7.2. Le consensus proprement dit sur l'efficacité de la politique monétaire

La recherche de la stabilité des prix étant partagée et reconnue par plusieurs courants de pensée, il importe de savoir comment, dans le contexte des anticipations adaptatives ou rationnelles, et des asymétries d'information, conduire la politique monétaire. En d'autres termes, quelles stratégies, quels dispositifs et quelles caractéristiques doit revêtir la politique monétaire pour répondre à ces défis en obtenant et en maintenant la stabilité des prix avec à moyen et long terme comme résultat la croissance durable et de qualitative de l'activité30(*).

Le consensus porte donc sur l'ancrage des anticipations rationnelles, des rigidités des prix ou mieux de la stabilité du niveau général des prix dans le cadre d'une politique monétaire crédible.

SECTION 3 : LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE

3.1. Définitions

La politique budgétaire est définie de plusieurs façons ; en ce qui concerne notre étude, nous retenons celle de A. JAQUEMIN et H. TULKENS, celle de Peter LIPSEY et RICHARD STEINER31(*).

A.JAQUEMIN et H. TULKENS définissent la politique budgétaire comme étant un ensemble des décisions de la politique économique, dont la mise en oeuvre implique une intervention financière et monétaire de l'État, cette intervention étant indirecte à travers la loi budgétaire.

Pour P. LIPSEY et R. STEINER, la politique budgétaire est l'utilisation des recettes et des dépenses publiques par les autorités centrales dans le but d'agir sur le flux circulaire de revenu. Ils complètent leur définition en disant : qu'il s'agit d'un processus de taxation et d'un programme des dépenses gouvernementales qui visent non seulement à atténuer l'aptitude des fluctuations économiques, mais aussi à stimuler la croissance, plein emploi de l'économie tout en maintenant les prix aussi stable que possible.

L'instrument sous jacent de la politique budgétaire est le budget de l'État, définit comme étant : « l'acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses annuelles de l'État »32(*).

La politique budgétaire d'un gouvernement donné est synthétisée, par le montant de ses recettes et dépenses, ainsi que la variation des soldes budgétaires. Cependant, la politique budgétaire se sert des dépenses publiques et des recettes publiques pour influencer sur le niveau de l'activité économique.

3.2. Les ressources publiques

L'État a besoin des ressources pour réaliser les programmes d'intérêt commun. Les principales sources auxquelles l'État recourt pour mobiliser les fonds sont d'une part les ressources ordinaires et extraordinaires.

3.2.1. Les ressources ordinaires

Le budget de l'État est alimenté à 80% voir même 90% par les ressources ordinaires. Celles-ci proviennent principalement de :

a) La fiscalité 

C'est la somme des impôts en application dans un pays. L'impôt quant à lui, est un prélèvement monétaire obligatoire et définitif sur le revenu, pour permettre à l'État de déployer ses diverses activités.

b) La parafiscalité 

Elle concerne les impôts sur les revenus des usages et/ou des ressortissants des organismes publics, en faveur de ceux-ci.

Elle frappe une catégorie des personnes (contribuables) bien précise et elle ne concerne que les bénéficiaires de ces services. A titre illustratif la taxe payée à l'utilisation d'un tronçon routier ; il n'ya que les utilisateurs de ce tronçon qui sont assujettis à cet impôt.

c) Le portefeuille

L'État prend des parts des capitaux de nombreuses entreprises, et cette participation lui procure des recettes de portefeuille.

d) Les ressources domaniales

L'État possède des biens et droits mobiliers du domaine tant public que privé, bénéficie ainsi des ressources qui proviennent de ses biens. L'État bénéficie également des recettes qui proviennent des entreprises industrielles et commerciales.

e) Recettes administratives et judiciaires

Ces recettes proviennent du paiement par les citoyens des prestations des services faites par l'appareil administratif et/ou judiciaire de l'État. Par exemple le paiement d'une certaine somme d'argent pour l'obtention d'une attestation de naissance.

3.2.2. Les ressources extraordinaires

Les ressources extraordinaires proviennent des trois principales sources à savoir :

· les dons et les aides ;

· les emprunts ;

· les avances considérées à l'État par la Banque Centrale.

3.3. Les dépenses publiques

C'est à travers les dépenses que l'État réalise son programme des grands travaux pour l'intérêt de tous. Il convient de distinguer deux catégories de dépenses : les dépenses courantes et les dépenses d'investissement.

3.3.1. Les dépenses courantes

Ce sont des dépenses de fonctionnement des administrations publiques. Elles comprennent :

· Les dépenses de consommation constituées de traitement ainsi que les achats des biens et services.

· Les dépenses de redistribution de revenu : qui comprennent les transferts, les subventions et le paiement d'intérêt.

3.3.2. Les dépenses d'investissement

Ces dépenses comprennent : les achats des terrains, des immeubles et des biens d'équipements. Ce sont des dépenses qui sont engagées dans la production.

3.4. Le solde budgétaire

En règle générale, l'État prévoit de réaliser l'essentiel de ses dépenses par les impôts, qui sont les principales ressources du budget. Quand les dépenses dépassent les ressources, il existe un déficit budgétaire. Et, lorsque les recettes dépassent les dépenses, il existe un excédent budgétaire.

Ainsi, nous désignons les dépenses publiques en biens et services par la lettre G et les recettes publiques par la lettre R.

Si R-G < 0 il ya déficit budgétaire ;

Si R-G > 0 il ya excédent budgétaire.

3.4.1. Financement du déficit budgétaire

Dans le cas où l'État enregistre un déficit budgétaire, il a pour son financement, deux moyens à sa disposition 33(*):

· L'État a la possibilité d'emprunter les sommes qui lui manquent, comme tout agent économique à besoin de financement, auprès des agents à capacité de financement.

Dans ce contexte l'État peut financer son déficit par les emprunts auprès du public, en lui vendant des obligations ou auprès des Banques Commerciales. Il peut encore emprunter à l'étranger et même bénéficier des aides financières.

· L'État a également la possibilité de financer son déficit par le recours aux avances de la Banque Centrale. Cette dernière imprime les billets (recours à la planche à billets) qu'elle met à la disposition du trésor public.

Nous précision que ce mode de financement constitue la cause principale de l'apparition de l'inflation ou de l'hyperinflation, du fait de la création monétaire qu'elle occasionne.

Par conséquent, le déficit budgétaire servira d'instrument de relance économique en période de stagnation.

Pour Keynes, c'est surtout en période de dépression économique qu'un déficit peut être toléré, afin d'éviter la persistance de la crise. Aussi, ajoute-t-il que, le déficit n'entraînera ni un endettement excessif de l'État, ni une inflation généralisée.

De plus, il estime que le déficit permet de relancer la reprise de l'activité économique par le jeu du multiplicateur d'investissement.

Toutefois, lorsque l'État décide de financer le déficit par la politique de grands travaux, il verse des sommes d'argents aux entrepreneurs. Ces derniers vont utiliser ces sommes pour acheter les matières premières, payer les salaires, verser les intérêts aux Banques et accroître leur profit. L'augmentation des revenus de différentes catégories sociales qui en résulte, entraîne une reprise de l'activité économique et à long terme, des rentrées fiscales compenseront le supplément des dépenses publiques initialement consenties par l'État.

Conclusion partielle

Dans ce deuxième chapitre consacré aux généralités sur la politique monétaire, nous avons examiné quelques concepts liés à notre sujet d'investigation. Nous avons successivement analysé de manière générale la politique monétaire, ses objectifs, ses instruments, sa nature, les conditions de son efficacité, ses limites, ses canaux de transmission etc. Enfin, nous avons frôlé superficiellement la politique budgétaire.

CHAPITRE TROISIÈME : INFLATION : CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES ET ANALYSE EN RDC

SECTION 1 : GÉNÉRALITÉS SUR L'INFLATION

1.1. Définition

L'inflation est un phénomène de hausse auto entretenue, durable, importante des prix ayant pour cause soit le déséquilibre monétaire, soit le déséquilibre réel, soit encore les défauts structurels avec comme conséquence la baisse du pouvoir d'achat des agents économiques34(*).

Pour qu'il y ait inflation, il est indispensable que trois conditions soient remplies35(*) :

· qu'il y ait hausse des prix ;

· que cette hausse des prix soit généralisée c'est-à-dire qu'elle affecte tous les biens et services ;

· Que cette hausse des prix soit continue c'est-à-dire qu'elle soit prolongée dans le temps et qu'elle paraisse devoir se prolonger indéfiniment.

Pour mieux appréhender le phénomène inflatoire, il est indiqué d'en suivre le processus en distinguant son point de départ c'est-à-dire la manifestation des tensions inflationnistes à la base de son déroulement.

1) Le point de départ

Il est constitué de tensions inflationnistes qui sont toutes les forces tendant à pousser la demande au delà de l'offre et représentent les premières manifestations de l'inflation dans certains secteurs. On doit tenir compte de leurs origines sectorielles et structurelles.

2) Le déroulement du phénomène inflatoire

Trois stades peuvent être distingués :

a) L'inflation latente ou rampante : elle se caractérise par une élévation lente du niveau moyen des prix, 2 ou 3 % l'an. Il s'agit d'une situation ou les tensions inflationnistes sont équilibrées par des forces déflationnistes importantes.

b) L'inflation réprimée ou freinée : c'est une situation où les signes extérieurs de l'inflation sont peu nombreux parce que les contrôles étatiques permettent de contenir le processus cumulatif. Ces contrôles étatiques sont assurés grâce à l'exercice de la politique monétaire et d'un contrôle des salaires et des prix. Dans les pays en développement, ces contrôles ne résistent pas sous l'effet de l'inefficacité des institutions monétaires et des interventions étatiques.

c) L'inflation déclarée : C'est le stade où les diverses causes d'inflation jouent librement et cumulativement leur rôle, pénurie de production, excès de dépenses de consommation, rétention de stocks et anticipations de la hausse des prix, hausses induites des salaires, inefficacité des contrôles monétaires et généralisations des comportements inflationnistes. Ce stade peut comporter plusieurs degrés allant de l'inflation accélérée à inflation galopante ou hyperinflation, caractérisée par une situation auto-entretenue de hausse des prix.

1.2. LES FORMES D'INFLATION36(*)

On distingue généralement deux formes d'inflation à savoir : l'inflation par la demande, appelée inflation classique et l'inflation par les coûts.

1.2.1. L'Inflation par la demande

Celle-ci trouve sa source dans l'excès de demande ou de dépenses par rapport aux possibilités immédiates de la production.

Les causes de l'inflation par la demande sont classées en trois catégories :

· causes monétaires ;

· causes psychologiques ;

· causes économiques.

1.2.1.1. Causes monétaires

Les dépenses excessives des acheteurs ont souvent une cause commune : la création excessive de monnaie. Cette création excessive de monnaie trouve sa source dans :

1) L'excès de dépenses publiques

Cette situation apparait lorsque l'État ne parvient pas à équilibrer ses dépenses par des recettes correspondantes et se voit obliger de combler son déficit budgétaire en faisant appel a des avances de la Banque Centrale.

Les signes monétaires ainsi injectés dans l'économie ne correspondent pas à aucune création d'utilités nouvelles (richesses) de la part des bénéficiaires des versements de l'État (entreprises, fonctionnaires, etc.) et alimentent des dépenses sans contrepartie du coté de la production. Si le plein-emploi est réalisé, l'impuissance des producteurs à répondre aux dépenses supplémentaires débouchera sur la hausse des prix.

2) L'excédent de la balance commerciale

Un excédent de la balance commerciale sur l'étranger (excédent des exportations sur les importations) aboutit à une création monétaire dans l'économie bénéficiaire de cet excédent.

Si cet excédent commercial est à la fois permanent et important, il peut créer un déséquilibre entre les disponibilités monétaires et la masse de biens offerts sur le marché.

3) L'excès de crédit

Les banques commerciales créent de la monnaie en octroyant du crédit. L'excès du crédit à court terme peut entrainer l'inflation et les risques sont encore plus graves en cas de gonflement du crédit à moyen terme mobilisable auprès de l'Institut d'émission. Dans ce cas, il y a une création immédiate de monnaie par l'escompte par la Banque Centrale des effets de crédit à cinq ans alors que les remboursements ne s'effectuent que quelques années après. On se trouve dans une situation où les signes monétaires (les dépenses) excédent les possibilités présentes de production.

1.2.1.2. Causes psychologiques

Elles sont liées au comportement des agents économiques, de leur situation de consommateurs, de travailleurs ou d'épargnants. Lorsque les agents économiques sont convaincus que la dépréciation monétaire va être continue, ils chercheront à se prémunir contre cette dégradation. Ils vont précipiter leurs achats et créer ainsi une tension entre la demande et l'offre qui se traduira par la hausse des prix. Ce qui va de proche en proche provoque une série de déséquilibres qui rendront inefficaces les divers remèdes que les autorités monétaires s'efforceront d'appliquer. Le mouvement sera d'autant plus amplifié que les citoyens ne croient pas dans l'efficacité de l'action de leurs gouvernements en doutant de leur savoir faire.

Dans une telle situation, avant que ne se modifient les encaisses des agents économiques dans le sens de l'accroissement suite au recours au crédit, c'est l'accélération de la vitesse de circulation de la monnaie qui soutien le mouvement des échanges.

Il y a lieu de conclure que l'inflation par la demande est la résultante d'une insuffisance physique des quantités des biens et services offerts par rapport a la demande, insuffisance relayée par la perte de confiance du public dans la valeur de la monnaie qui accentue encore le déséquilibre initial.

1.2.1.3. Causes économiques

Le déclenchement des tensions inflationnistes ne peut s'expliquer uniquement que par les facteurs monétaires et psychologiques. Ce sont, en définitive, les déficiences de la production, sa mauvaise orientation, son incapacité à répondre à un accroissement de la demande qui en sont la cause fondamentale ; la sensibilité inflationniste est d'autant plus vive que les forces productives (industries, agricultures) travaillent à un niveau rapproché de leur capacité de production maximale en hommes, en machines et en énergie.

1.2.2. L'inflation par les coûts

L'inflation par les couts désigne une forme d'inflation qui ne serait pas provoquée par une insuffisance de production et d'offre de biens et services mais résulte de l'augmentation du prix des différents facteurs de production.

Par coût, il faut entendre non seulement les frais engagés par les entreprises pour produire, mais également les profits des entrepreneurs qui constituent un élément du prix au même titre que les autres rémunérations des facteurs de production.

La cause de l'inflation des couts réside dans la hausse d'un élément du prix de revient de tous les biens produits dans un pays. Comme éléments, on peut citer : l'élévation des impôts, la hausse générale des salaires, la progression des prix de l'énergie, l'élévation du coût du crédit, voire même l'augmentation des profits en l'absence de concurrence, etc.

Il peut s'agir d'une inflation importée découlant d'une hausse des prix mondiaux (prix du pétrole se traduisant par l'augmentation des prix moyens frontières) ou des conséquences d'une dévaluation en régime des changes fixes ou d'une dépréciation en régime des changes flottants. Cette situation peut provoquer une modification des prix du carburant à la pompe.

Il peut s'agir aussi d'une hausse des revenus des facteurs de production plus rapide que les gains de productivité en cas par exemple de hausse excessive des salaires. Dans l'inflation par les coûts, la causalité peut aller des prix (taux de change, prix du carburant, tarifs urbains) à la monnaie via les augmentations des dépenses tant de rémunération que de fonctionnement aboutissant au financement monétaire.

Il importe de noter que les deux types d'inflation (de la demande et par les coûts) ont en commun une expression monétaire.

En d'autres termes, les coûts sont exprimés en monnaie, l'expansion de la demande globale en monnaie et les déficiences structurelles apparaissent sous forme de déséquilibre monétaire. Toutes ces explications n'emportent inflation qu'à condition d'un minimum d'expansion monétaire. Lorsque l'expansion monétaire est nulle, l'expression des coûts, de la demande ou des déficiences structurelles sous forme d'inflation est difficile voire impossible.

C'est pourquoi, MILTON FRIEDMAN estime que l'inflation est partout et toujours un phénomène monétaire. Mais nous, nous nuançons cette position extrême en relevant que l'inflation est partout et toujours un phénomène de la politique monétaire.

1.3. CONSÉQUENCES DE L'INFLATION

En cas de hausse du niveau général des prix, la valeur de la monnaie diminue et la quantité des biens et services qu'elle permet d'acquérir baisse aussi.

Par ailleurs, la hausse du niveau général des prix s'accompagne d'une modification de la répartition des revenus et des patrimoines : la valeur réelle des actifs immobiliers (terre et construction), de certains actifs réels tels que les équipements, les meubles anciens, les actions se conservent. Par contre, les actifs financiers ou les actifs monétaires, lorsqu'ils ne sont pas indexés, voient leur valeur réelle se réduire.

En outre, les prix ont une influence négative sur les salaires et les retraites en valeur réelle, ainsi que sur les intérêts et loyers. Par contre, les débiteurs voient leurs dettes allégées en valeur réelle. Ainsi les entreprises paient des salaires et des intérêts qui augmentent moins vite que les prix et remboursent des prêts dont la charge réelle s'allège avec l'inflation. Cette dernière perturbe les relations sociales. Elle apparaît comme un phénomène d'exploitation déguisée des catégories touchant les revenus fixes : rentiers, retraités, salariés.

Enfin, l'inflation provoque le détournement des activités productives vers des opérations spéculatives. Ainsi, l'inflation, surtout lorsqu'elle est accélérée, apparaît comme une cause de blocage de la croissance de l'activité économique.

En cas de baisse du niveau général des prix, la valeur de la monnaie augmente et la quantité des biens et services qu'elle permet de procurer va aussi augmenter dans le même sens. Toutefois, la baisse des prix s'accompagne d'une réduction des recettes d'exploitation des entreprises, lesquelles seront amenées à diminuer leurs effectifs37(*). De ce fait, la baisse du niveau général des prix s'accompagne toujours de l'augmentation du chômage ou de la baisse de l'emploi.

En définitive, l'inflation et la déflation sont préjudiciables à l'activité économique ; d'où l'importance de la stabilité du niveau général des prix.

1.4. Lutte contre l'inflation

Avec les mutations structurelles dues aux innovations technologiques qui affectent le fonctionnement de l'économie moderne, aussi bien dans le domaine de la production que dans celui de la monnaie et des finances, l'inflation est devenue un phénomène fort complexe.

En conséquence, la lutte à engager pour la juguler exige une meilleure connaissance des interactions entre les variables économiques (Production, Prix, Monnaie) faute de quoi il serait hasardeux de prétendre s'assurer une maîtrise de l'impact attendu des mesures anti-inflationnistes mises en action. Si l'inflation a pour origine la hausse des coûts et non l'emballement de la demande, il serait dangereux de s'employer à comprimer cette dernière.

En effet, la lutte contre l'inflation des coûts exige que l'on s'attaque directement aux prix considérés globalement par leur contrôle et aux coûts dans leurs composantes en améliorant la productivité. En pratique, l'inflation des coûts ne se présente jamais à l'état pur mais toujours mêlée à l'inflation classique par la demande. Et, la lutte à mener devra tenir compte des facteurs communs aux deux sortes d'inflation, c'est-à- dire les salaires qui figurent a la fois dans les coûts et comme éléments de la demande.

Toutefois, les nécessités de fonctionnement des économies modernes ouvertes exigent un élargissement des procédés de lutte anti-inflationnistes qui, en plus des méthodes classiques, intègrent divers contrôles et interventions administratifs tout en tenant compte de la concurrence internationale38(*).

SECTION 2 : MESURE DE L'INFLATION EN RDC

Une économie renferme des millions de prix spécifiques. Ces prix sont continuellement soumis à des variations qui témoignent essentiellement des changements de l'offre et de la demande de certains biens et services et donc de la « rareté relative » de chaque bien et service39(*). Bien entendu, il n'est ni possible ni souhaitable de prendre en considération l'ensemble de ces prix.

Cependant, il ne serait pas davantage judicieux de considérer uniquement certains d'entre eux dans la mesure où ils ne seraient peut-être pas représentatifs du niveau général des prix. La plupart des pays adoptent une approche simple et pertinente pour mesurer l'inflation en recourant à «l'indice des prix à la consommation » (IPC).

À cet effet, les achats des consommateurs font l'objet d'une analyse permettant de déterminer les biens et services achetés régulièrement. Ces biens et services peuvent alors être considérés comme représentatifs du consommateur moyen dans un pays. Il ne s'agit pas uniquement des biens achetés quotidiennement par les consommateurs, tels que le pain et les fruits, mais également des achats de biens durables (voitures, ordinateurs, machines à laver, etc.) et des transactions fréquentes (telles que les loyers). Les éléments de cette « liste de courses » sont rassemblés et pondérés en fonction de leur importance dans les budgets des consommateurs pour établir ce qu'on appelle un panier représentatif. Chaque mois, des nombreux enquêteurs relèvent les prix de ces articles dans différents magasins.

Le coût de ce panier est ensuite comparé dans le temps, ce qui permet d'établir des séries de l'indice des prix. Il est alors possible de calculer le taux annuel d'inflation en exprimant les variations du coût du panier représentatif d'aujourd'hui en un pourcentage du coût d'un panier identique l'année précédente.

Cependant, l'évolution du niveau des prix identifié par un tel panier reflète uniquement la situation d'un consommateur moyen ou représentatif. Si les habitudes d'achat d'une personne diffèrent sensiblement des habitudes du consommateur moyen, et donc du panier représentatif sur lequel repose l'indice, cette personne est susceptible de connaître une variation du coût de la vie différente de celle présentée par l'indice. L'inflation consiste donc à la variation positive de l'indice de prix à la consommation(IPC).

Cet indicateur permet de déceler l'existence de l'inflation. Ainsi, dans le cas de la France, l'IPC est établi par l'INSEE qui prend en compte environ 266 postes ou articles.

En RDC, l'IPC est calculé par 4 organismes que voici :

- Institut de recherche scientifique (IRES)

- Institut national de statistique (INS)

- Banque Centrale du Congo

- IPC2-IPC1

Ambassade des États Unis.

IPC1

Mathématiquement, l'inflation= ( ) x100

Où IPC: indice des prix à la consommation de l'année passée ;

IPC: indice des prix à la consommation de l'année suivante.

2.1. Évaluation de la stabilité du niveau général des prix

Sur ce point, il est question d'évaluer la stabilité du niveau général des prix à travers son comportement de 2000 à 2013. Ainsi, le tableau ci-dessous permet de voir comment a évolué ce dernier.

Tableau No1 : Évolution annuelle de l'inflation et sa volatilité en pourcentage en RDC de 2000 à 2013

Années

Taux d'inflation

Volatilité de l'inflation

2000

511,20

-

2001

135,10

-376,1

2002

15,78

-119,32

2003

4,40

-11,38

2004

9,22

4,82

2005

21,3

12,08

2006

18,2

-3,1

2007

9,9

-8,3

2008

27,6

17,7

2009

53,43

25,83

2010

9,84

-43,59

2011

10,35

0,51

2012

2,72

-7,63

2013

1,07

-1,65

Source : calculs faits par l'auteur sur base des données tirées des rapports annuels de la BCC de 2000 à 2013.

Il ressort du tableau ci-dessus que, sur la période allant de 2000 à 2013, le taux d'inflation moyen annuelle s'est situé à 59,35 %. Par ailleurs, le niveau d'inflation le plus bas a été réalisé en 2013 soit 1,07 % et le niveau le plus élevé a été réalisé en 2000 soit 511,20%.

Notons que l'année 2009 correspond à l'année de la crise financière internationale dont les effets ont été ressentis en RDC à travers le ralentissement de l'activité économique, l'augmentation des prix des biens importés et le taux d'inflation réalisé était de 53,43%.

Graphique N°2 : Évolution du taux d'inflation annuel en RDC de 2000 à 2013

Source : Auteur à partir du tableau N°1.

Le graphique ci-dessus, montre comment le taux d'inflation en 2000 était tellement élevé soit 511,2% et comment il a commencé a baissé progressivement en 2001, 2002 ainsi de suite et s'est accrue en 2009 suite à la crise financière internationale puis enfin s'est encore rabaissé de 2010 à 2013.

Graphique N°3 : La volatilité de l'inflation

 

Source : Auteur à partir des données du tableau N°1.

Il ressort de ce graphique que, l'inflation a été volatile durant la période sous étude soit de 2000 à 2013. Bref, elle a évolué sous forme de yo-yo. Cette volatilité rend la stabilité du niveau général des prix précaire et fragile.

2.2. Facteurs explicatifs de la stabilité du niveau général des prix

Ici, il sera question d'évaluer la stabilité du multiplicateur monétaire à travers le comportement de l'écart-type afin de mesurer l'ampleur de la dispersion dans l'évolution du multiplicateur.

2.2.1. Stabilité du multiplicateur monétaire

Tableau N°2 : Évolution du multiplicateur monétaire

Années

Masse monétaire (en millions de CDF) M2

Base monétaire (en millions de CDF) H

Multiplicateur monétaire M2/H

2000

23558

19373

1,216022299

2001

77444

42170

1,836471425

2002

98832

57892

1,707178885

2003

130118

72110

1,804437665

2004

222226

117077

1,898118332

2005

277111

138893

1,995140144

2006

436922

211982

2,061127832

2007

658834

288273

2,285451638

2008

1041377

383440

2,715879929

2009

1543536

479722

3,217563506

2010

2008609

621425

3,232262944

2011

2443385

809749

3,017459731

2012

2956675

857574

3,447719964

2013

3493630

995850

3,508188984

Source : Élaboré par nous-mêmes à partir des données tirées des rapports annuels de la BCC de 2000 à 2013.

Source : élaboré par nous même sur base des données collectées du rapport annuel de la BCC, 2012

Les données du tableau n°2, nous indiquent que le multiplicateur monétaire qui était de 1,22 millions de CDF en 2000, s'est fixé à 3,50 millions de CDF en 2013 et la moyenne du multiplicateur monétaire de la période allant de 2000 à 2013 est de 2,42 millions de CDF.

Graphique N°4 : Évolution du multiplicateur monétaire

Source : Auteur à partir des données du tableau N°2.

Il ressort du graphique ci-dessus que le multiplicateur monétaire a évolué de manière croissante pendant la période de notre étude, soit de 2000 à 2013.

Tableau N°3 : Calcul de l'écart-type du multiplicateur monétaire

 

X

 (X- )

 (X- ) 2

1,22

-1,2

1,44

1,83

-0,59

0,35

1,7

-0,72

0,52

1,8

-0,62

0,38

1,9

-0,52

0,27

1,99

-0,43

0,18

2,06

-0,36

0,13

2,28

-0,14

0,02

2,71

0,29

0,08

3,22

0,8

0,64

3,23

0,81

0,66

3,02

0,6

0,36

3,45

1,03

1,06

3,5

1,08

1,17

Total

33,91

 

7,26

Source : calcul effectué par nous-mêmes sur base des données tirées des rapports annuels de la BCC.

= = =2,42

14

7,26

N

?(X - x)2

= = = 0,52

=0,72

Le calcul de l'écart-type sur base des données en rapport avec l'évolution du multiplicateur monétaire sur la période de notre étude indique un écart-type de 0,72, un niveau proche de zéros autrement dit, la faible dispersion enregistrée nous permet d'attester la stabilité du multiplicateur monétaire pour la période analysée.

Tableau N°4 : Évolution du crédit net à l'État, de la masse monétaire et du taux d'inflation de 2000 à 2013

Années

Crédit à l'État en millions de CDF

Masse monétaire en millions de CDF

Variation de M2 en %

Taux d'inflation en %

2000

13729

23558

501,7

511,2

2001

12496

77144

227,5

135,9

2002

-10391

98832

28,1

15,78

2003

-1566

130118

31,7

4,4

2004

-23013

222226

70,8

9,22

2005

103278

277111

24,7

21,3

2006

163131

436922

57,7

18,2

2007

198728

658834

50,8

9,9

2008

248899

1041377

58,5

27,6

2009

172837

1543530

48,2

53,43

2010

-390053

2008609

30,1

9,84

2011

-161337

2443385

21,7

10,35

2012

-592965

2956675

21

2,72

2013

-495645

3493630

18,3

1,07

Source : Élaboré par nous-mêmes à partir des données tirées des rapports annuels de la BCC.

Il ressort du tableau ci-dessus que le crédit net à l'état s'est situé en moyenne pour la période sous étude à - 54419,43 millions de CDF. La masse monétaire quant à elle s'est située en moyenne à 1100853,64 millions de CDF, soit une variation moyenne de 82,9% de 2000 à 2013 et un taux d'inflation moyen de 59,35% durant la période.

Conclusion partielle

Ce troisième chapitre porte sur l'inflation : considérations théoriques et analyse en RDC ; il est subdivisé en deux sections, la première parle des généralités sur l'inflation, dans cette première section nous avons successivement parlé des formes d'inflation, les conséquences, les mesures de lutte contre l'inflation etc. alors que la deuxième quant à elle, est consacrée à la mesure de l'inflation en République Démocratique du Congo.

CHAPITRE QUATRIÈME : ANALYSE DE L'EFFICACITÉ DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO DANS LA LUTTE CONTRE L'INFLATION.

Le présent chapitre comporte deux sections ; la première porte sur la présentation générale de la politique monétaire en RDC pendant la période sous étude et la deuxième section, parle de l'analyse empirique ; cette dernière présente et traite les données de notre recherche afin de voir la causalité entre les variables considérées (l'inflation et la masse monétaire).

SECTION 1 : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE EN RDC, DE 2000 à 2013

1.1. Présentation de la BCC

La Banque Centrale du Congo est une institution de droit public dotée de la personnalité juridique et dont l'objet est de veiller au développement de l'économie nationale et au maintien de la stabilité monétaire et du niveau général des prix.

Située au numéro 563 sur boulevard Tshatshi à Kinshasa-Gombe, la BCC est entourée par le Ministère des Affaires Étrangères, le Ministère de la Fonction Publique, le Palais de la Nation et la Nonciature Apostolique.

1.1.1. Historique

La réalité « Banque Centrale » au Congo Démocratique remonte au 30 Juillet 1951, date à laquelle, par le décret royal, fut crée la Banque Centrale du Congo Belge et Rwanda-Burundi (BCCBRU en sigle), constituée sous forme d'Association de Droit Public.

Cette nouvelle banque qui avait son siège administratif à Bruxelles et son siège social à Kinshasa, avait un capital de 150000 francs congolais repartis en 150000 parts sociales. Ces dernières étaient détenues par le Congo-Belge, le Ruanda-Urundi, la Banque Nationale de la Belgique et les Privés, respectivement en raison de 75000, 15000,30000, et 30000 parts.

Conscient de ce fait, Batetele Boleki Linka écrit : « l'histoire de notre Banque Centrale peut être divisée en quatre périodes : la période pré coloniale, la période de l'État indépendant du Congo, la période coloniale et celle après indépendance ».

Nous n'évoquerons pas ces quatre périodes. En ce qui nous concerne, nous tâcherons de parler de la réalité « Banque Centrale » en deux phases ci-après : avant indépendance et après indépendance, puisque l'accession de la République Démocratique du Congo à l'indépendance constitue un moment important pour la Banque Centrale du Congo et de son avenir.

A. Avant indépendance

Avant que le Congo ne soit érigé en État indépendant en 1885, l'activité bancaire au vrai sens du terme n'existait pas sur toute l'étendue du territoire national. Le moyen d'échange le plus répandu de l'époque était le troc, à coté duquel on notait la présence de certains métaux, coquillage et tissus utilisés comme monnaie.

La création du Franc congolais, décrétée par le Roi Léopold II de Belgique, interviendra le 27 Juillet 1887. Ce régime monétaire moderne coexistera avec le régime monétaire traditionnel jusqu'à la cession du Congo à la Belgique. Bien que colonie, le Congo jouira d'une autonomie financière. Les échanges commerciaux se développeront assez vite et donneront lieu à la création de la Banque du Congo Belge, le 11 Janvier 1909.

Cette Banque, qui existe jusqu'aujourd'hui sous le nom de la Banque Commerciale du Congo, s'est vue octroyer le 07 Juillet 1911 pour une période de quinze ans renouvelable, le privilège d'Émission dans la colonie. Ce privilège lui sera renouvelé en 1927 avec l'extension au Ruanda-Urundi, qui devient colonie Belge après la défaite de l'Allemagne à la deuxième guerre mondiale. C'est ainsi qu'en 1951, il sera crée la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi.

B. Après indépendance

Le contentieux belgo-congolais consécutif à la décolonisation intervenue le 30 Juin 1960 entrainera la liquidation, par une convention signée le 15 Novembre 1960, de la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi.

Mais quelques jours auparavant, soit le 03 Octobre 1960, un conseil monétaire, sur proposition du Fonds Monétaire International, déjà était mis en place pour préparer la structure de la future Banque Nationale du Congo.

Celle-ci sera créée le 23 Février 1961, mais elle n'ouvrira les guichets que le 22 Juin 1964.

Les différentes mutations qu'à connues la République Démocratique du Congo depuis son indépendance, ont d'une manière ou d'une autre influencé aussi bien l'administration de l'Institut d'Émission que ses relations avec les institutions financières du monde, plus particulièrement le Fonds Monétaire International.

1.2. Les instruments de la politique monétaire de la BCC

La Banque centrale du congo utilise des instruments d'encadrement direct et indirect du crédit.

1.2.1. Les instruments directs

De 1990 à Mai 1993, l'encadrement direct du crédit portait sur l'utilisation des cours plafonds et des cours planchers. A partir du 1er Juin 1993, la politique de crédit a subit des modifications. Ces changements visaient une distribution libéralisée des crédits à l'économie par les banques. D'où la suppression des plafonds et des planchers. Cependant, après cette suppression, l'encadrement direct a porté sur la capacité de refinancement et du plafond de refinancement.40(*)

1.2.1.1. Le plafonnement des crédits

Il consiste en la détermination par la banque centrale du congo l'expansion des crédits à accorder par les banques commerciales. Celui-ci est déterminé au prorata de leurs dépôts et fonds propres.

1.2.1.2. Les cours planchers des crédits ou sélectivité des crédits

Les cours planchers des crédits sont définis comme les volumes minimaux des crédits réservés aux secteurs prioritaires.

1.2.1.3. La capacité de refinancement

Elle consiste en un plafonnement indirect via la limitation quantitative des dépôts des banques.

1.2.1.4. Le plafond de refinancement

Le plafond de refinancement est obtenu à partir de la moyenne de la capacité de refinancement de trois mois précédant de chaque banque.

En effet, la logique d'ensemble de la capacité de refinancement était que les banques de second rang ne pouvaient octroyer les crédits qu'au prorata de leurs dépôts.

En réalité, la logique de fonctionnement du système bancaire repose sur le principe selon lequel « les crédits font des dépôts ». Cependant, cet instrument allait à l'encontre de la libéralisation de l'économie et empêchait l'éclosion des petites banques, dans ce sens que la capacité d'octroyer du crédit était limitée par l'importance des dépôts. D'où sa suppression intervenue le 13 Décembre 2005.

Les plafonds de refinancement ont également disparu avec la suppression de la capacité de financement.

Depuis lors, la banque centrale du congo ne se sert que des instruments d'encadrement indirect.

1.2.2. Instruments indirects de la politique monétaire de la BCC

Pour atteindre ses objectifs, la BCC recourt aux instruments ci-après :

a) le taux d'intérêt sur le refinancement ;

b) le coefficient de la réserve obligatoire ;

c) les adjudications de billets de trésorerie.

4.2.1. Taux d'intérêt41(*)

Le taux d'intérêt est le loyer de l'argent prêté par la Banque Centrale aux banques commerciales. La BCC met à la disposition de ces dernières deux guichets de refinancement, à savoir : le guichet des prêts à court terme et celui des facilités permanentes. C'est le marché en banque. Il est régi par l'instruction n°4 de la BCC, relative aux opérations du marché monétaire.

· Opérations des prêts à court terme 

Elles consistent en la mise à disposition des liquidités aux banques à une maturité maximale de 7 jours. Le renouvellement de ces prêts est laissé à l'appréciation de la Banque Centrale. Le taux d'intérêt appliqué sur ces prêts est le taux directeur de la Banque Centrale du Congo. Les intérêts s'y rapportant sont précomptés.

· Opérations des facilités permanentes

Ce sont des prêts au jour le jour à travers lesquels la Banque Centrale cède des liquidités aux banques à une maturité de 24 heures. Elles ont également pour finalité de favoriser un meilleur dénouement des opérations de compensation interbancaire. Le taux d'intérêt appliqué sur les facilités permanentes est égal au taux directeur majoré d'une marge en points de pourcentage. A fin 2012, cette marge s'est établie à 1,25 point. Pour rappel, elle s'établissait à 5 points en 2006. Les intérêts y relatifs sont perçus à terme échu. Il convient de relever que le marché de facilités permanentes est plus actif que celui des prêts à court terme.

4.2.2. Coefficient de la réserve obligatoire42(*)

La réserve obligatoire est régie par l'instruction n°10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves en les livres de la Banque Centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de la réserve obligatoire sont déterminés par l'autorité monétaire.

En général, l'assiette et le coefficient de la réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument de politique monétaire ne sont opérés qu'en cas de chocs structurels sur la liquidité. La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur la capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agréées à détenir, sous forme de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle. La réserve obligatoire, introduite avec une vocation prudentielle, n'est désormais utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.

Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.

Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entraîner une modification de la gestion des éléments du bilan au profit des valeurs non soumises à constitution de réserves.

4.2.3. Adjudications des billets de trésorerie (BTR)43(*)

La Banque Centrale du Congo réalise des enchères des billets de trésorerie dans le cadre de la régulation à très court terme de la liquidité bancaire.

Le billet de trésorerie est un titre de créance négociable émis par l'Institut d'Émission. Les opérations sur ce titre sont régies par l'instruction n°20 de la BCC. Les BTR sont dématérialisés. Les opérations se déroulent à une fréquence hebdomadaire et les titres ad hoc sont émis pour deux maturités : 7 et 28 jours.

Les adjudications des BTR ont été mises en place au début du mois d'avril 2008 en vue de conférer une plus grande souplesse à la politique monétaire et de donner davantage l'initiative à la Banque Centrale. Elles ont permis de renforcer la régulation de la liquidité.

Cependant, un cadre d'intervention a été progressivement mis en place depuis 2004. Il s'agit de l'adjudication d'achat de la BCC sur le marché de change. Par ce cadre, la BCC ne peut intervenir sur le marché que pour des fins de régulation, soit pour financer le déficit constaté sur le marché, soit pour en éponger l'excédent.

A ce jour, toutes les interventions de la BCC par voie d'adjudication n'ont concerné que les ventes.

N.B. Il sied de signaler que depuis l'année 2014, le BTR à changer d'appellation ; il est actuellement appelé Bon banque centrale du congo.

1.3. Définition des objectifs de la politique monétaire en RDC

Le Législateur congolais a confié à la politique monétaire l'objectif principal de la stabilité du niveau général des prix. Pour l'atteindre, la Banque Centrale s'est fixée des cibles intermédiaires, d'une part, et a mis en place un cadre analytique approprié afin de faciliter la réalisation de ces objectifs, d'autre part.

Les objectifs de la politique monétaire poursuivis par la Banque Centrale peuvent être déclinés en trois niveaux, à savoir : final, intermédiaire et opérationnel.

1.3.1. Objectif final

Comme souligné ci-dessus, le maintien de la stabilité des prix est l'objectif principal de la politique monétaire de la BCC. Le choix de cet objectif par le Législateur tient compte des réalités économiques spécifiques du pays et des leçons tirées de la douloureuse expérience d'hyperinflation de la décennie 1990.

Au regard notamment des coûts économiques et sociaux d'une variation importante du niveau général des prix, un consensus national s'est dégagé sur l'importance d'assurer à l'économie nationale une stabilité durable des prix intérieurs.

C'est dans ce cadre que la réforme de la loi a été initiée en 2002 afin de conférer à la politique monétaire l'objectif prioritaire de la stabilité du niveau général des prix.

En effet, l'histoire a démontré la pertinence de préserver la stabilité du niveau général des prix, et partant, de la stabilité macroéconomique pour favoriser l'émergence des conditions de développement des activités économiques et financières.

1.3.2. Objectif intermédiaire

Une cible intermédiaire est un indicateur économique lié à l'objectif ultime de la politique monétaire. Elle est un chaînon du mécanisme de transmission entre les instruments et l'objectif final. Pour être choisie comme cible intermédiaire, une variable doit être liée de façon étroite et stable tant à l'instrument de politique économique qu'à l'objectif final.

Pour la Banque Centrale du Congo, le stock monétaire (M1) est l'objectif intermédiaire. Il comprend la circulation fiduciaire et les dépôts à vue en monnaie nationale dans les banques commerciales. Le choix du stock monétaire comme objectif intermédiaire est également justifié par :

· Le lien assez étroit entre les fluctuations de la monnaie au sens strict et celles de l'indice des prix à la consommation à long terme ;

· Le contexte de la RDC qui est une économie d'endettement avec un financement bancaire dominant ;

· La faible substitution entre la monnaie et les titres ;

· la facilité d'obtenir les informations financières sur cet agrégat ;

· le contexte de dollarisation qui affecte une fraction importante de la masse monétaire.

Le stock monétaire est composé des billets en circulation en dehors du système bancaire et des dépôts à vue en francs congolais.

Par ailleurs, la BCC surveille également la masse monétaire globale qui comprend, en sus du stock monétaire, les dépôts à terme en francs congolais ; lesquels sont marginaux et les dépôts en devises des résidents à vue et à terme.

1.3.3. Objectif opératoire

Pour agir sur l'objectif intermédiaire et, par delà, l'ensemble des moyens de paiement, l'action de la BCC se porte sur la base monétaire au sens strict, laquelle a été choisie comme objectif opératoire de la politique monétaire. Celle-ci se compose de tous les billets en circulation en dehors de la banque centrale et de l'ensemble des dépôts en monnaie nationale en les livres de l'Institut d'Émission.

En effet, la RDC étant une économie d'endettement et le multiplicateur monétaire s'étant avéré relativement stable ces dernières années, la régulation de la base monétaire par la Banque Centrale, via ses instruments, est demeurée un moyen efficace de contrôler les fluctuations de l'offre de monnaie globale.

Pour mieux réaliser la régulation monétaire, la BCC opère sur la base :

· D'une programmation monétaire, laquelle fixe, sur un horizon annuel (et décliné en évolutions infra-annuelles), des cibles quantitatives des variations de la base monétaire ainsi que du stock monétaire ;

· Des prévisions de la liquidité dont les écarts constatés par rapport à la programmation monétaire permettent à la BCC d'orienter l'utilisation de ses instruments.

En outre, il convient de noter qu'en vue de surveiller le comportement de l'objectif opératoire, la Banque Centrale a fourni des efforts pour rendre disponible le bilan monétaire au moins deux fois par semaine.

1.4. Les stratégies de la banque centrale du congo

Dans la conduite de la politique monétaire, la banque centrale du congo utilise trois stratégies alternatives à savoir :

· La stratégie de la règle : elle consiste pour la BCC à faire des annonces préalables et publiques des objectifs à atteindre et de mesures à prendre avec engagement ferme de les respecter ;

· La stratégie basée sur la discrétion : ici, la BCC ne procède pas à des annonces préalables, ni prise d'engagement ferme et traite des problèmes cas par cas de façon discrétionnaire ;

· La combinaison de deux premières stratégies.

Cependant, depuis Juin 2001, la BCC a procédé à l'annonce préalable de toutes les mesures qu'elle arrête dans le cadre de la politique monétaire et des objectifs qu'elle attend atteindre. Ainsi, la BCC utilise la stratégie basée sur la règle.

1.5. Cadre institutionnel de la politique monétaire de la BCC

Des réformes majeures ont été menées en 2002 et 2005 pour, d'une part, améliorer le cadre institutionnel de la politique monétaire et d'autre part, permettre à la Banque Centrale de réaliser sa mission principale avec efficacité. Ces réformes ont concerné le cadre juridique organisant l'activité de la BCC.

Ces actions ont constitué des avancées majeures en ce qu'elles ont permis à la Banque Centrale de se focaliser sur un objectif précis et d'éclaircir ses relations avec le Gouvernement tout en lui conférant une plus grande indépendance dans la conduite de la politique monétaire. Cette indépendance permet à l'Institut d'Émission de poursuivre l'objectif de stabilité des prix sans interférence de la politique budgétaire. Par ailleurs, le régime de change flottant a été adopté pour accroitre la marge de manoeuvre de la politique monétaire et permettre à la BCC de mieux se concentrer sur son objectif principal.

1.5.1. Mission de la Banque Centrale du Congo

Le Législateur congolais a chargé la Banque Centrale du congo de définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau général des prix. Sans préjudice de cet objectif, la Banque soutient la politique économique générale du Gouvernement avec comme toile de fond la recherche de la prospérité nationale.

1.5.2. Indépendance de la BCC

En matière de liberté d'action, la situation de la Banque Centrale était quelque peu confuse jusqu'en 2002. La BCC était certes autonome mais le Gouvernement détenait de larges pouvoirs sur l'orientation de sa politique, confirmant ainsi que l'État pouvait encore exercer une certaine influence sur ses activités. Cette situation était attestée notamment par la présence de certains membres du Gouvernement au Conseil d'Administration de l'Institut d'Émission. La réforme initiée en 2002 a constitué une avancée significative. Trois principales évolutions peuvent être retenues :

· Suppression de l'obligation de la présence dans les instances dirigeantes de la Banque d'un représentant du Gouvernement ayant droit de veto ;

· Interdiction à la Banque Centrale de garantir les dettes et engagements de l'État, de ses subdivisions administratives ainsi que des organismes et entreprises publics. Aussi, a-t-il été enclenché le processus de recapitalisation de la BCC en vue de renforcer son assise financière.

N.B. L'indépendance de la BCC, lui a été conférée par le décret N°005/002 du 07 Mai 2002. Cette indépendance concerne tant le choix des instruments que la définition des objectifs de la politique monétaire (lesquels sont d'ordre final, intermédiaire et opérationnel).

1.5.3. Organes de décision en matière de politique monétaire

Les orientations en matière de politique monétaire relèvent de la compétence du Conseil de la Banque et les décisions dans le cadre de la gestion courante sont prises au niveau du Comité de Politique Monétaire.

1.5.3.1. Le Conseil de la Banque

Conformément à la loi, le Conseil de la Banque est l'organe suprême qui a les pouvoirs les plus étendus pour concevoir, orienter la politique de la Banque et en contrôler la gestion. A cet effet, il prend tout acte intéressant notamment la définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire. Il est donc l'organe qui donne l'orientation stratégique en matière de définition de la politique monétaire. Le Conseil prend les actes qu'il juge nécessaires à la bonne exécution des missions confiées à la Banque Centrale. Le Conseil est composé de sept membres : un Gouverneur, un Vice-gouverneur et cinq experts appelés Administrateurs. Le Conseil est présidé par le Gouverneur ou, en cas d'empêchement de ce dernier, par le Vice-gouverneur.

Les décisions du Conseil sont prises à la majorité absolue des membres présents. En cas d'égalité des voix, celle du Président de la séance est prépondérante.

1.5.3.2. Comité de Politique Monétaire44(*)

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) est l'instance de surveillance et de décisions en matière de conduite de la politique monétaire. Il a pour missions de :


·
Veiller à l'accomplissement de l'objectif de stabilité des prix assigné à la politique monétaire ;


·
Suivre l'exécution de la politique monétaire et en évaluer les résultats par rapport à la programmation monétaire ;


· Anticiper les problèmes et les chocs (internes et externes) qui pourraient affecter la conduite de la politique monétaire en vue d'un ajustement éventuel ;


· Examiner et proposer les projets de réforme du cadre de la politique monétaire.

Le Comité est constitué du Gouverneur de la BCC, du Directeur Général en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires, de tous les responsables et responsables adjoints des directions de la Banque Centrale du Congo relevant de la direction générale de la politique monétaire et des opérations bancaires ainsi que des conseillers de la haute direction de la Banque.

Le Directeur Général de l'administration et services techniques et celui de l'Hôtel des monnaies, le responsable de la direction de la comptabilité et celui de la direction de la surveillance des intermédiaires financiers ainsi qu'un représentant de la Présidence de la République sont généralement invités.

Le Gouverneur en assure la présidence et le Directeur Général en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires en est le Vice-président. Le Secrétariat du Comité est assuré par la Direction des analyses économiques. Le Secrétariat Technique est coordonné par le Directeur des analyses économiques, assisté du Directeur des statistiques.

Le CPM se réunit une à deux fois par mois. Les réunions se tiennent au cours de la deuxième semaine et de la quatrième semaine du mois. Des réunions extraordinaires peuvent être convoquées par le Président ou le Vice-président du Comité en dehors du calendrier ordinaire lorsque les circonstances l'exigent.

En vue de préserver l'indépendance de la Banque Centrale du Congo dans la conduite de la politique monétaire, seuls les représentants de la Banque, membres (effectifs) du Comité, jouissent du droit de vote au cours des réunions du CPM. Les décisions sont prises sur une base consensuelle. A défaut, celles-ci sont prises à la majorité simple des voix, en raison d'une personne une voix. Lorsqu'il y a égalité des voix, celle du Président de la séance sera prise en compte pour adopter la décision. Par ailleurs, le CPM peut, pour le bon accomplissement de sa mission, requérir tout renseignement, pièce ou document auprès des services de l'institut d'émission. Dans le même cadre, il peut également faire appel à toute expertise interne ou externe à la Banque Centrale.

1.6. L'efficacité et les limites de la politique monétaire en RDC

De 2000 à 2013

A ce point, il est question de présenter successivement les points positifs et les limites de la politique monétaire en République Démocratique du Congo.

1.6.1. Efficacité de la politique monétaire de la RDC

Ici, sur trois instruments actuels de la politique monétaire congolaise, deux touchent à la liquidité globale (espèces et monnaies scripturales) ; la mise en oeuvre des stratégies basées sur les règles, à travers l'annonce préalable des objectifs à atteindre et les mesures à prendre et enfin, l'indépendance statutaire de la BCC.

1.6.2. Les limites de la politique monétaire de la RDC

En dépit des avancées notables réalisées depuis 2002 en matière de stabilité des prix, plusieurs facteurs continuent de réduire la portée et l'efficacité de la politique monétaire.

Il y a entre autres la dollarisation de l'économie bien que les processus de la dédollarisation sont en cours, le faible développement du système bancaire et des marchés des capitaux, l'exposition de l'économie au risque de volatilité des prix à l'importation, le faible développement du marché intérieur.

1.7. Présentation générale du programme intérimaire renforcé (PIR)

Le programme intérimaire renforcé a été conclu au cours du mois de Mai 2001 et s'est étalé jusqu'au 31 Mars 2002. Ce programme ayant bénéficié de l'appui technique du Fonds Monétaire International a comporté des indicateurs quantitatifs permettant le suivi de son application par la communauté financière internationale.

Toutefois, la réalisation des indicateurs ne donnait pas lieu à des tirages sur le FMI, en raison du fait que le PIR était un programme destiné à tester la capacité des autorités à prendre en charge la gestion économique du pays.

1.7.1. Objectifs du PIR et les mesures des reformes budgétaires et monétaires

Les objectifs de ce programme étaient de casser l'hyperinflation, d'ouvrir l'économie à l'extérieur et établir un environnement favorable à la croissance économique.

Dans ce contexte, les mesures mises en oeuvre étaient monétaires et budgétaires, complétées par une série de reformes structurelles et sectorielles.

En effet, tenant compte de la responsabilité de la politique budgétaire dans l'exacerbation de l'hyperinflation en RDC, laquelle a été causée par une expansion monétaire ayant pour contrepartie les avances directes de la BCC au trésor, une importance particulière sera accordée aux mesures monétaires et budgétaires.

1.7.1.1. Les mesures budgétaires

Le gouvernement a mis en place et a appliqué de façon rigoureuse un plan de trésorerie sur la base caisse, c'est-à-dire que les dépenses étaient ordonnancées en référence aux ressources effectivement mobilisées.

S'agissant des recettes, les mesures ont porté sur :

· La concentration de toutes les recettes fiscales et non fiscales à la banque centrale et à ses représentants en province ;

· L'abolition du système de compensation des créances et des dettes entre l'État et les sociétés pétrolières ;

· La fixation des objectifs mensuels de performance des recettes aux régies financières et l'application du taux de change du marché à la valeur CAF (Coût Assurance Fret) des marchandises.

A propos des dépenses, toutes les phases d'exécution de la dépense (engagement, liquidation, ordonnancement et paiement) ont été réhabilitées et effectuées sur base d'un plan de trésorerie.

1.7.1.2. Les mesures monétaires

La politique appliquée a porté sur la limitation du taux d'accroissement monétaire à 30%, l'interdiction pour la BCC d'octroyer des avances à l'État et aux entreprises publiques. Aussi, en vue de l'unification des taux de change (officiel et parallèle), il a été adopté une dévaluation de 84,1% de la monnaie nationale par rapport au dollar Américain ainsi que la réglementation portant adoption du régime de change flottant.

1.7.2. Critères de performance du PIR

Le PIR a comporté des indicateurs quantitatifs, qui ont permis le suivi de son application par services du FMI. Ces indicateurs, essentiellement monétaires, étaient chaque quadrimestre transformés en critères de performance du programme, lesquels se présentent comme suit :

· Plancher les avoirs extérieurs net de la BCC ;

· Plafond du crédit à l'État ;

· Plafond de la BCC aux entreprises publiques ;

· Plafond du crédit de la BCC aux privés non financiers ;

· Plafond les nouveaux emprunts extérieurs non concessionnels contractés aux garanties par le gouvernement ou la BCC à l'échéance supérieure à 1an, hors FMI ;

· Le non accumulation d'arriéré au titre de salaire ;

· La constitution des dépôts mensuels par la BCC d'un montant de 100000 DTS dans le cadre de l'apurement des arriérés vis-à-vis du FMI.

En effet, le critère « crédit à l'État », qui a été prioritaire et déterminant dans l'appréciation du programme, a été respecté. Sur dix mois du PIR, il était prévu que le crédit à l'État passe de 17172 millions de CDF à fin Mai 2001 à 10260 millions de CDF à fin Mars 2002, soit une diminution de 6912 millions de CDF, représentant la contribution de l'État à la destruction de la masse monétaire. Au terme du PIR, le crédit à l'État est passé de 17172 millions de CDF à la fin Mai 2001 à 4260,9. Ainsi, la réalisation de ce critère est allée au delà des objectifs fixés.

Outre ce critère, tous les autres ont été réalisés d'une manière satisfaisante. C'est ainsi que le PIR a été exécuté avec succès et a permis de conclure que le programme économique du gouvernement a bénéficié des retombés importants à savoir :

· La levée des sanctions infligées par le FMI à la RDC pour cause d'accumulation des arriérés ;

· L'octroi par la Banque Mondiale d'un crédit de relance économique de 350 millions de dollar ;

· L'octroi par la Banque Mondiale d'un appui budgétaire de 42 millions de dollar ;

· L'octroi de l'Union Européenne d'une aide financière de 5 millions de dollar et la signature de l'accord de restructuration de la dette extérieure dans le cadre du Club de Paris.

Cependant, par son accomplissement avec succès, le PIR a reflété la volonté des autorités congolaises de mettre l'ordre dans la gestion économique d'une manière générale et particulièrement dans la gestion de finance publique et de la monnaie.

1.8. Présentation générale du programme économique du gouvernement (PEG)

Le programme économique du gouvernement (PEG en sigle) est un programme triennal qui couvre la période allant du 1er Avril 2002 au 31 Juillet 2005. Grâce aux résultats satisfaisants du PIR, les institutions de Bretton Woods se sont impliquées à la fois techniquement et financièrement dans la mise en oeuvre du PEG.

1.8.1. Objectifs du programme économique du gouvernement et mesures de reformes budgétaires et monétaires

Les principaux objectifs du PEG sont la consolidation de la stabilité macroéconomique et la relance de la croissance économique en vue de réduire la pauvreté.

a) La stabilisation (2001-2002) ;

b) La reconstruction (2002-2004) ;

c) Le développement à partir de 2005.

Dans ce contexte, les principales mesures d'ordre budgétaire mise en oeuvre dans le cadre du PEG sont les suivantes :

· La centralisation des recettes dans un seul compte général du trésor à la BCC ;

· La suppression des dépenses extrabudgétaires ;

· L'interdiction à la BCC d'exécuter des dépenses non autorisées par le ministère des finances ;

· L'exécution des dépenses sur base caisse ;

· La poursuite de la reforme des procédures de contrôle et d'exécution budgétaire ;

· La mise en place d'un plan de trésorerie mensuel rigoureux, intégrant les opérations de la BCC.

Sur le plan monétaire, les principales mesures sont :

· La poursuite de la politique monétaire restrictive ;

· L'exécution stricte du plan de trésorerie de la BCC ;

· L'accélération de la restructuration du système bancaire.

En effet, contrairement au PIR, le PEG n'a pas été concluant en termes des critères de performances définies.

1.9. Résultats des réformes de la politique monétaire

Les différentes réformes ci-haut ont substantiellement amélioré la conduite de la politique monétaire et la qualité des résultats obtenus. Comparé aux années 90, le comportement de la liquidité et des prix a été maîtrisé.

L'objectif que s'est fixé la Banque Centrale du Congo est actuellement de consolider la qualité des résultats afin de conquérir une plus grande crédibilité vis-à-vis du public, d'une part, et de restaurer la monnaie nationale dans ses fonctions traditionnelles, d'autre part, à l'effet de promouvoir le développement de l'activité financière.

1.9.1. Résultats obtenus en matière de maîtrise de l'inflation

Au cours des années 1990, les fluctuations des prix à la consommation étaient extrêmement volatiles, le taux d'inflation moyen avoisinant les quatre chiffres. Grace à l'exécution rigoureuse des politiques budgétaire et monétaire dans la droite ligne des programmes économiques du Gouvernement (programme intérimaire renforcé, programmes économiques du Gouvernement I et II), l'hyperinflation a été cassée et le pays s'est engagé sur la voie des taux inférieurs à 20,0 %, voire même à un chiffre.

Ainsi, en 2002, le taux d'inflation s'est établi à 15,2 % venant de 135,0 % une année plus tôt, avant d'atteindre 4,4 % en 2003, soit le niveau le plus faible réalisé depuis 1975. L'amélioration des résultats de la politique monétaire tient, non seulement à une manipulation prudente des instruments, mais également au renforcement de la coordination des politiques conjoncturelles. C'est l'occasion de souligner la contribution technique appréciable apportée par les services du FMI dans la conception et la mise en oeuvre de nombreuses réformes économiques et financières.

Entre 2008 et 2009, des tensions inflationnistes importantes ont affecté l'économie congolaise. Une accélération de l'inflation qui a atteint 27,6% en 2008 et 53,4 % en 2009 couplée à une forte dépréciation monétaire (29,1 %) ont été notée.

Pour rappel, ces tensions sont nées des effets :

· Du choc pétrolier et de l'envolée des prix internationaux des produits alimentaires au cours de la première année ;

· De la crise financière et économique internationale ainsi que des tensions sécuritaires dans l'Est du territoire national sur les recettes publiques et les dépenses publiques dans l'année suivante.

N'eut-été l'action vigoureuse de la politique monétaire (hausse du taux directeur jusqu'à 70,0 % en 2009, augmentation significative des ponctions de liquidités par les BTR, ventes massives des devises et hausse du coefficient de réserve obligatoire jusqu'à 7,0 %), la dégradation du cadre macroéconomique aurait été plus importante. L'intervention de la politique atténué ces évolutions. L'appui ultérieur de la politique budgétaire a été une contribution essentielle à la restauration de la stabilité monétaire.

Après les turbulences enregistrées en 2008 et 2009, un ralentissement remarquable a été observé dans le comportement des prix à la consommation et du taux de change. Les bienfaits de la stabilité perceptibles depuis 2010 a fait naître un consensus intérieur sur la nécessité de passer à la phase de pérennisation de la stabilité des prix et du taux de change en évitant même les épisodes passagers de volatilité des prix.

La période allant de fin 2009 à décembre 2012 a été caractérisée par une accalmie aussi bien sur le marché des biens et services que sur celui de change. Le taux moyen d'inflation entre 2010 et 2012 s'est situé autour de 9,0%. Cette moyenne aurait été beaucoup plus faible n'eut-été l'impact négatif de la hausse des cours internationaux des produits alimentaires et pétroliers au cours du premier quadrimestre 2011 (la RDC est très dépendante des importations).

La répercussion sur les prix intérieurs a été le relèvement du taux d'inflation annuel à 15,4 % en cette année. Grâce à une meilleure coordination des politiques macroéconomiques, les effets de second tour ont été évités.

SECTION 2 : ANALYSE EMPIRIQUE

Après avoir abordé les théories générales ainsi que certains aspects pratiques de la politique monétaire sur l'inflation en RDC ; il nous parait utile de vérifier empiriquement nos hypothèses de base. En effet, il sera question d'étudier la relation de cause à effet qui existe entre la masse monétaire et l'inflation.

2.1. Présentation des données

La taille de l'échantillon étant petite en termes d'années, nous avons utilisé les données mensuelles de janvier 2000 à décembre 2013 qui ont été extraites des rapports annuels de la BCC et des condensés statistiques.

2.2. Traitement des données

Pour analyser l'efficacité de la politique monétaire en terme de stabilité des prix, nous allons vérifier le sens de la relation entre le taux de la masse monétaire et le taux d'inflation, la politique monétaire étant saisi par la variation de la masse monétaire et la stabilité des prix par le niveau de l'inflation, nous allons faire une analyse de causalité entre le taux de la masse monétaire et le taux d'inflation mais avant cela nous allons présenter la démarche à suivre.

2.2.1. Présentation de la démarche économétrique

2.2.1.1. Analyse de la stationnarité

L'étude de la stationnarité est importante pour les séries chronologiques du fait qu'il peut exister une corrélation entre les variables par le seul fait que celles-ci sont liées par une variable commune qui est le temps (trend). Ainsi, pour se prémunir contre les régressions fallacieuses (spurious régression), on élimine l'influence de la tendance45(*).

Une série stationnaire est celle qui n'a ni trend, ni saisonnalité, c'est-à-dire :

· Sa moyenne est constante et indépendante du temps ;

· Sa variance est finie et indépendante du temps ;

· Sa covariance est indépendante des différents décalages dans le temps.

Pour étudier la stationnarité, nous allons recourir à trois types de test, à savoir :

Ø L'analyse graphique ;

Ø Le test de la racine unitaire à travers les statistiques de Dickey-Fuller46(*). Le test de la racine unitaire a l'avantage de déterminer la nature de la non stationnarité et permet ainsi de choisir la méthode appropriée pour stationnariser. En cas de non stationnarité de type déterministe ou Trend Stationary (TS), on stationnarise en utilisant l'écart à la tendance et pour le type aléatoire ou Differency Stationary (DS), on utilise le filtre aux différences ;

Ø L'analyse du correlogramme (la représentation graphique du coefficient d'autocorrelation).

a) L'analyse graphique.

Toute analyse économétrique des séries chronologiques commence par l'analyse graphique qui permet de voir l'évolution des données et de se prononcer sur la stationnarité de celles-ci. En effet, le graphique peut faire ressortir une tendance croissante ou décroissante, ou une variabilité autour d'une moyenne. Dans le cas contraire, on est en présence d'une série stationnaire.

b) Test de la racine unitaire par la statistique de Dickey-Fuller Augmentée (ADF).

Ici, il est question de comparer la statistique T de Dickey-Fuller à la valeur critique de Mackinnon au seuil fixé. Les logiciels économétriques fournissent automatiquement ces valeurs au seuil de 1%, 5% et 10%. Si la statistique ADF est inférieure à la valeur critique de Mackinnon, on conclut à la stationnarité de la série ; dans le cas contraire, il y a non stationnarité. Le test ADF permet de déterminer le type de non stationnarité à travers l'analyse de trois équations du test :

· L'équation avec constante et trend ;

· L'équation avec constante et sans trend ;

· L'équation sans constante ni trend.

Le type TS est celui où le trend est significatif dans la troisième équation et la stationnarisation se fait par l'écart à la tendance.

Le type DS est celui où le coefficient de la variable décalée est significatif dans la troisième équation. Lorsque dans la deuxième équation, le coefficient de la variable décalée et la constante sont significatifs, on est en présence d'un non stationnarité de type DS avec dérive.

Dans les deux derniers cas, la stationnarisation se fait par le filtre aux différences.

Lorsque dans la première équation, les coefficients de la variable décalée ainsi que le trend sont significatifs, on a les deux types de non stationnarité dans la même série.

Une série non stationnaire de type DS est également qualifiée de série intégrée. L'ordre d'intégration est donné par le nombre des différences qui permettent de stationnariser la série. Lorsque deux ou plusieurs séries sont intégrées de même ordre, il peut arriver que leur combinaison linéaire soit stationnaire. On dit alors que ces séries sont cointégrées et on peut estimer un modèle à correction d'erreur qui permet de déterminer la relation à long terme entre elles si les autres conditions requises sont réunies.

2.2.1.2. Analyse de la causalité entre deux séries chronologiques.

D' après Granger, la variable Xt cause Yt, lorsque la prédictibilité Yt est améliorée en incorporant l'information relative à Xt47(*).

Pour cela il part d'un modèle VAR (p) pour lequel les variables Xt et Yt sont stationnaires.

Le bloc des variables est considéré comme exogène par rapport au bloc des variables si le fait d'ajouter n'améliore pas significativement la détermination de la variable . On effectue un test de restrictions sur les coefficients des variables :

- ne cause pas si l'hypothèse suivante est acceptée :

 ;

- ne cause pas si l'hypothèse suivante est acceptée :

.

Si nous sommes amenés à accepter les deux hypothèses que cause et cause , on parle de boucle rétroactive ou « feedback effect ».

Ce test peut être mené à l'aide d'un test de Fisher classique. Il est en outre incorporé dans les principaux logiciels d'économétrie.

Ceci consiste à effectuer un test de restriction sur le coefficient de la variable Yt de la représentation VAR d'ordre (p), la détermination du retard p étant effectuée sur base des critères d'Akaike (Akaïke Info Criterion (AIC)) et de Schwarz (Schwarz Criterion (SC)). Ainsi Yt ne cause pas Xt si l'hypothèse nulle suivante est acceptée :

b11 =b21 = ............=bp1=0

Xt ne cause pas Yt si l'hypothèse nulle suivante est acceptée

a12 =a22 =.............=ap1=0

Dans le cas où les deux hypothèses nulles sont rejetées, on parle de boucle rétroactive ou feed back effect.

Pour mener ce test, on peut procéder au test de Fisher classique de nullité des coefficients équation par équation.

Cependant les logiciels d'économétrie fournissent automatiquement la statistique de Fisher et sa probabilité critique pour les deux équations dans une analyse de causalité entre deux variables.

La modélisation VAR utilisée par le test de Granger est d'une portée beaucoup plus générale. En effet, dans la modélisation VAR, on ne spécifie pas des relations économiques en tant que telles, mais on analyse la relation statistique entre les variables48(*).

Pour une formulation générale de la modélisation VAR, on recourt aux mêmes modèles utilisés par Granger où les valeurs passées de chaque variable apparaissent dans chaque équation du VAR, on teste les mêmes hypothèses nulles en utilisant les mêmes procédés.

L'une des principales applications de la modélisation VAR est la fourniture des prévisions, particulièrement à court terme, dans une approche athéorique. Le système VAR repose sur la proposition générale selon laquelle les variables économiques ont tendance à varier les unes avec les autres au cours du temps et à être corrélées49(*).

Quant à la décomposition de la variance de l'erreur de prévision, elle a pour objectif de calculer, pour chacune des innovations, sa contribution à la variance totale de l'erreur. Ainsi, si le choc ou perturbation sur v1t n'affecte pas la variance de Yt quel que soit l'horizon de prévision, on conclut que Yt peut être considéré comme exogène car évoluant indépendamment de v1t et partant de Xt.

Dans le cas contraire, si la perturbation sur v1t affecte fortement la variance de l'erreur Xt et Yt alors Yt est considéré comme endogène50(*).

Notons cependant que la fonction de réponse aux impulsions, ainsi que les valeurs obtenues pour la décomposition de la variance de l'erreur de prévision sont très sensibles à l'ordre dans lequel les innovations de départ ont été orthogonalysées51(*).

En effet, on peut objecter à la procédure de la modélisation VAR que les innovations ne sont pas indépendantes l'une de l'autre.

Une solution largement utilisé pour résoudre ce problème est de transformer les innovations en un nouvel ensemble d'une variance égale à 1. Pour cela, on utilise la factorisation de CHOLESKI de la matrice définie positive de covariance d'échantillonnage empirique des résidus.

2.2.1.3. Estimation du modèle linéaire.

a) méthode d'estimation et hypothèses de base.

Nous allons recourir à la méthode des moindres carrés qui minimise la somme des carrés des résidus et permet d'obtenir des estimateurs efficaces.

La méthode des moindres carrés repose sur un certain nombre d'hypothèses dont les plus importantes concernent le terme stochastique que l'on saisit par le résidu 52(*):

· L'hypothèse de centralité qui signifie que la valeur moyenne de la perturbation est égale à zéro () ;

· L'hypothèse d'absence d'autocorrélation qui signifie que les valeurs consécutives du terme d'erreur sont sans corrélation entre elles

(pour tout t?t' ;

· L'hypothèse d'homoscédasticité qui signifie que la variance du terme d'erreur doit être la même pour toutes les observations à travers le temps pour tout t=t' ;

· L'hypothèse de normalité de résidu qui signifie que le terme aléatoire suit une loi normale d'espérance nulle et de variance.

· Une autre hypothèse importante concerne les variables explicatives dans le cas du modèle multiple ; il s'agit de l'absence de multicolinéarité qui postule l'absence d'une relation forte entre les variables explicatives.

· L'hypothèse de stabilité des paramètres estimés dans le temps peut être vérifiée par le test CUSUM (Cumulative Sum) basé sur la régression récursive qui consiste à estimer successivement en augmentant progressivement le nombre d'observations en partant des k + 1 premières jusqu'à T. Un examen graphique de l'évolution des coefficients du modèle, assortis de leurs intervalles de confiance à #177; 2 écarts-types, permet de déterminer des changements structurels. les tests du « CUSUM » (Cumulative SUM) sont fondés sur la dynamique de l'erreur de prévision à travers l'évolution au cours de temps de l'erreur de prévision normalisée, et permettent de détecter les instabilités structurelles des modèles de régression au cours du temps.

b) Test de signification statistique des coefficients53(*).

Le test de signification des coefficients utilise la statistique t-student :

On teste H: ai=0 contre H: ai?0 en calculant les ratios

Le coefficient ai est significatif lorsque la valeur calculée de ti est supérieure à la valeur tabulaire ; il ne l'est pas dans le cas contraire.

L'efficacité de l'ajustement est testée à l'aide du coefficient de détermination qui, pour les séries chronologiques, doit être supérieur à 50% pour que le modèle soit acceptable.

c) Test de signification d'ensemble des coefficients54(*)

Ce test s'effectue grâce à la statistique de Fisher avec comme nombres de degrés de liberté :

- Au numérateur, le nombre de paramètres liés aux variables ;

- Au dénominateur, la taille de l'échantillon moins le nombre de paramètres.

Si le F calculé est supérieur au F tabulaire, on conclut que, pris globalement les coefficients estimés sont significatifs et que la forme linéaire choisie est acceptable.

2.2.1.4. Analyse de la causalité entre la masse monétaire et le taux d'inflation

Avant de passer à l'analyse proprement dite, nous allons commencer par le test de stationnarité des séries étant donné que la causalité doit porter sur les séries stationnaires.

2.3. Analyse de stationnarité des séries

2.3.1. Taux de croissance de la masse monétaire (TCMM)

a) Analyse graphique

Graphique N°5 : Taux de croissance de la masse monétaire

Le graphique présente quelques variabilités autour d'une moyenne constante, signe de la stationnarité de la série.

b) Test de la racine unitaire (TDF)

Null Hypothesis: TCMM2 has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 2 (Automatic - based on SIC, maxlag=13)

 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-5.462985

 0.0000

Test critical values:

1% level

 

-4.014986

 
 

5% level

 

-3.437458

 
 

10% level

 

-3.142936

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TCMM2)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/22/15 Time: 15:32

 
 

Sample (adjusted): 2000M05 2013M12

 

Included observations: 164 after adjustments

 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

TCMM2(-1)

-0.731370

0.133877

-5.462985

0.0000

D(TCMM2(-1))

-0.273562

0.107562

-2.543292

0.0119

D(TCMM2(-2))

-0.309021

0.075424

-4.097110

0.0001

C

22.46106

21.84768

1.028075

0.3055

@TREND("2000M02")

-0.062570

0.222187

-0.281611

0.7786

R-squared

0.556142

    Mean dependent var

-0.041039

Adjusted R-squared

0.544976

    S.D. dependent var

199.5652

S.E. of regression

134.6176

    Akaike info criterion

12.67277

Sum squared resid

2881384.

    Schwarz criterion

12.76728

Log likelihood

-1034.167

    Hannan-Quinn criter.

12.71113

F-statistic

49.80567

    Durbin-Watson stat

1.998971

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 

Source : Auteur à partir du logiciel eviews

Le test sur le modèle avec tendance et constante indique que la statistique ADF est significative (la probabilité critique=0%) et le trend dans l'équation du test est non significatif (probabilité critique=77,87%). la série est donc stationnaire en niveau.

2.3.2. Le taux d'inflation (TINFL)

a) Analyse graphique

Graphique N°6 : Taux d'inflation

Le graphique présente cette variabilité autour de n constante signe de la stationnarité de la série.

c) Test de la racine unitaire (Test ADF)

Null Hypothesis: TINFL has a unit root

 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 

Lag Length: 5 (Automatic - based on SIC, maxlag=13)

 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.066660

 0.1180

Test critical values:

1% level

 

-4.016064

 
 

5% level

 

-3.437977

 
 

10% level

 

-3.143241

 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TINFL)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/22/15 Time: 15:33

 
 

Sample (adjusted): 2000M08 2013M12

 

Included observations: 161 after adjustments

 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 

TINFL(-1)

-0.234049

0.076321

-3.066660

0.0026

D(TINFL(-1))

-0.452098

0.098292

-4.599534

0.0000

D(TINFL(-2))

-0.648177

0.101151

-6.407990

0.0000

D(TINFL(-3))

-0.272864

0.103400

-2.638920

0.0092

D(TINFL(-4))

-0.136312

0.086283

-1.579823

0.1162

D(TINFL(-5))

0.153236

0.071555

2.141518

0.0338

C

0.560033

0.844359

0.663264

0.5082

@TREND("2000M02")

-0.002929

0.007703

-0.380191

0.7043

 
 
 
 
 

R-squared

0.503465

    Mean dependent var

-0.086211

Adjusted R-squared

0.480748

    S.D. dependent var

5.478952

S.E. of regression

3.948087

    Akaike info criterion

5.632752

Sum squared resid

2384.871

    Schwarz criterion

5.785865

Log likelihood

-445.4365

    Hannan-Quinn criter.

5.694922

F-statistic

22.16220

    Durbin-Watson stat

1.984417

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 

Le test sur le modèle avec tendance et constante indique que la statistique ADF est non significatif (probabilité critique=11,8%) mais le trend dans l'équation du test est également non significatif par conséquent nous passons au modèle sans tendance pour la décision du test.

Null Hypothesis: TINFL has a unit root

 

Exogenous: Constant

 
 

Lag Length: 5 (Automatic - based on SIC, maxlag=13)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

t-Statistic

  Prob.*

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-3.308541

 0.0161

Test critical values:

1% level

 

-3.471192

 
 

5% level

 

-2.879380

 
 

10% level

 

-2.576361

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

 

Dependent Variable: D(TINFL)

 
 

Method: Least Squares

 
 

Date: 08/22/15 Time: 15:33

 
 

Sample (adjusted): 2000M08 2013M12

 

Included observations: 161 after adjustments

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TINFL(-1)

-0.219915

0.066469

-3.308541

0.0012

D(TINFL(-1))

-0.465542

0.091456

-5.090330

0.0000

D(TINFL(-2))

-0.659862

0.096101

-6.866352

0.0000

D(TINFL(-3))

-0.281612

0.100526

-2.801386

0.0057

D(TINFL(-4))

-0.141870

0.084799

-1.673023

0.0964

D(TINFL(-5))

0.150282

0.070934

2.118621

0.0357

C

0.269484

0.358046

0.752652

0.4528

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

R-squared

0.502996

    Mean dependent var

-0.086211

Adjusted R-squared

0.483632

    S.D. dependent var

5.478952

S.E. of regression

3.937106

    Akaike info criterion

5.621274

Sum squared resid

2387.124

    Schwarz criterion

5.755248

Log likelihood

-445.5125

    Hannan-Quinn criter.

5.675673

F-statistic

25.97610

    Durbin-Watson stat

1.984769

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Le test sur le modèle avec constante sans tendance nous indique que la statistique ADF est significatif (probabilité critique=1,61%) la série est donc stationnaire à nouveau.

2.4. Estimation du modèle VAR

Les critères d'information AICSC indique que le décalage optimal est=5 d'où l'estimation ci-après :

a) Résultat

 Vector Autoregression Estimates

 Date: 08/22/15 Time: 15:36

 Sample (adjusted): 2000M07 2013M12

 Included observations: 162 after adjustments

 Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

 
 
 
 
 
 
 

TINFL

TCMM2

 
 
 
 
 
 

TINFL(-1)

 0.303772

-1.416354

 

 (0.07693)

 (2.59970)

 

[ 3.94846]

[-0.54481]

TINFL(-2)

-0.183981

-0.136557

 

 (0.07737)

 (2.61427)

 

[-2.37809]

[-0.05223]

TINFL(-3)

 0.302360

-1.980102

 

 (0.07369)

 (2.49004)

 

[ 4.10319]

[-0.79521]

TINFL(-4)

 0.188807

 1.037597

 

 (0.07621)

 (2.57511)

 

[ 2.47757]

[ 0.40293]

TINFL(-5)

 0.210180

 2.101736

 

 (0.07159)

 (2.41927)

 

[ 2.93569]

[ 0.86875]

TCMM2(-1)

 0.001970

-0.004440

 

 (0.00240)

 (0.08126)

 

[ 0.81929]

[-0.05465]

TCMM2(-2)

 0.001333

-0.035356

 

 (0.00241)

 (0.08131)

 

[ 0.55385]

[-0.43482]

TCMM2(-3)

 0.000586

 0.315651

 

 (0.00228)

 (0.07706)

 

[ 0.25695]

[ 4.09601]

TCMM2(-4)

-0.001485

 0.002002

 

 (0.00240)

 (0.08103)

 

[-0.61935]

[ 0.02471]

TCMM2(-5)

-0.000271

 0.021550

 

 (0.00240)

 (0.08107)

 

[-0.11303]

[ 0.26581]

C

 0.136290

 17.08338

 

 (0.38486)

 (13.0049)

 

[ 0.35413]

[ 1.31361]

 
 
 
 
 
 

 R-squared

 0.530587

 0.109147

 Adj. R-squared

 0.499501

 0.050150

 Sum sq. resids

 2491.685

 2845130.

 S.E. equation

 4.062170

 137.2659

 F-statistic

 17.06787

 1.850053

 Log likelihood

-451.2506

-1021.523

 Akaike AIC

 5.706798

 12.74720

 Schwarz SC

 5.916449

 12.95685

 Mean dependent

 2.412531

 23.62995

 S.D. dependent

 5.741909

 140.8430

 
 
 
 
 
 

 Determinant resid covariance (dof adj.)

 310547.7

 Determinant resid covariance

 269806.4

 Log likelihood

-1472.678

 Akaike information criterion

 18.45282

 Schwarz criterion

 18.87212

 
 
 
 
 
 

Source : Auteur à partir du logiciel Eviews

Il ressort de l'estimation du modèle VAR que le taux d'inflation est significativement influencé par son propre passé et non par celui de la masse monétaire, signe d'une absence d'influence significative sur la variation de la masse monétaire sur le taux d'inflation.

b) Analyse de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision

 
 
 
 
 
 
 
 

 Variance Decomposition of TINFL:

 
 
 

 Period

S.E.

TINFL

TCMM2

 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 4.062170

 100.0000

 0.000000

 2

 4.256757

 99.59689

 0.403114

 3

 4.281355

 99.22205

 0.777948

 4

 4.371166

 99.20171

 0.798292

 5

 4.606592

 99.26251

 0.737492

 6

 4.774681

 99.26054

 0.739460

 7

 4.814981

 99.07678

 0.923216

 8

 4.839829

 99.06864

 0.931356

 9

 4.917705

 99.09400

 0.905997

 10

 4.996277

 99.09731

 0.902688

 
 
 
 
 
 
 
 

 Variance Decomposition of TCMM2:

 
 
 

 Period

S.E.

TINFL

TCMM2

 
 
 
 
 
 
 
 

 1

 137.2659

 0.118099

 99.88190

 2

 137.3886

 0.294539

 99.70546

 3

 137.5101

 0.325938

 99.67406

 4

 144.1816

 0.468402

 99.53160

 5

 144.1875

 0.474572

 99.52543

 6

 144.4056

 0.774244

 99.22576

 7

 145.1296

 0.824425

 99.17558

 8

 145.1976

 0.917202

 99.08280

 9

 145.2212

 0.949372

 99.05063

 10

 145.2771

 0.952729

 99.04727

 
 
 
 
 
 
 
 

 Cholesky Ordering: TINFL TCMM2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Auteur à partir du logiciel Eviews

Il ressort de cette analyse que la variance de prévision du taux d'inflation est due à 99% à ses propres innovations et à 1% seulement à l'innovation du taux de croissance de la masse monétaire, il en est de même du taux de la variation de la masse monétaire.

c) Test de causalité au sens de Granger

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 08/22/15 Time: 15:37

Sample: 2000M02 2013M12

Lags: 5

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Prob. 

 
 
 
 
 
 
 
 

 TCMM2 does not Granger Cause TINFL

 162

 0.23862

0.9449

 TINFL does not Granger Cause TCMM2

 0.37621

0.8644

 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Auteur à partir du logiciel Eviews

Il ressort du test que, les deux variables TCMM et TINFL ne s'influencent pas mutuellement comme en témoigne les probabilités critiques (largement supérieur à 5%) de la statistique F associée aux hypothèses nulles.

Il ya donc l'absence de causalité entre ces deux variables sur la période d'analyse. On ne peut conclure à l'efficacité de la politique monétaire en ce qui concerne la stabilité des prix : la relative stabilité des prix observée découle donc principalement de la gestion plus moins orthodoxe de finance publique et de l'équilibre sur le marché des biens et services.

En l'absence de causalité entre ces deux séries, il est inutile de passer à l'analyse d'impact.

2.5. Interprétation économique du résultat des estimations

Il ressort de l'estimation du modèle VAR que le taux d'inflation en RDC pendant la période de notre étude est significativement influencé par son propre passé et non par celui de la masse monétaire, signe d'une absence d'influence significative sur la variation de la masse monétaire et sur le taux d'inflation.

Il ya donc l'absence de causalité entre ces deux variables sur la période d'analyse. L'efficacité de la politique monétaire en ce qui concerne la stabilité des prix : la relative stabilité des prix observée découle donc principalement de la gestion plus moins orthodoxe de finance publique et de l'équilibre sur le marché des biens et services

De ce qui précède, on peut retenir que l'économie congolaise a enregistré durant la période sous analyse un niveau d'inflation moyen faible, mais volatile. Il convient donc de privilégier d'autres outils de politique économique, dont la politique budgétaire pour orienter l'économie dans un sens déterminer.

Conclusion partielle

Pour clore ce quatrième chapitre portant sur l'analyse de l'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo dans la lutte contre l'inflation, il sied de signaler qu'il était question de vérifier si la politique monétaire menée par la Banque Centrale du Congo au cours de la période sous étude était efficace et crédible pour lutter contre l'inflation.

En effet, après avoir présenté la politique monétaire de la BCC dans la première section ; dans la deuxième section nous avons fait une analyse empirique des données de nos recherches pour vérifier les relations des causalités entre les variables considérées (masse monétaire et taux d'inflation).

CONCLUSION GÉNÉRALE

Au terme de ce travail, il sied de mentionner que notre questionnement de recherche porte sur l'analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en République Démocratique du Congo, de 2000 à 2013 sur base des données disponibles.

En effet, la politique monétaire par essence, est l'instrument de la politique économique qui puisse mieux obtenir et maintenir la stabilité du niveau général des prix.

En outre, elle a la facilité étant donné les liens étroits entre ses variables et le niveau général des prix, de maîtriser l'inflation.

En revanche, les profondes mutations qu'ont connues les systèmes financiers et face au processus croissant de la globalisation financière, l'action des Banques Centrales s'heurte à de multiples goulots d'étranglement.

Par ailleurs, l'absence d'une coordination entre la politique monétaire et l'autre facette de la politique financière, de la politique budgétaire, peut paraître inefficace et son action limitée.

De même, elle peut être limitée par l'insuffisance de la flexibilité des structures économiques et les anticipations des agents économiques.

Dans ce contexte, les autorités monétaires et gouvernementales congolaises, doivent davantage chercher à maîtriser l'inflation et la stabilité économique.

Il convient de rappeler qu'au cours des années 1990, les fluctuations des prix à la consommation étaient extrêmement volatiles, le taux d'inflation moyen avoisinant les quatre chiffres.

Grace à l'exécution rigoureuse des politiques budgétaires et monétaires dans la droite ligne des programmes économiques du Gouvernement (programme intérimaire renforcé, programmes économiques du Gouvernement I et II), l'hyperinflation a été cassée et le pays s'est engagé sur la voie des taux inférieurs à 20,0 %, voire même à un chiffre.

Ainsi, en 2002, le taux d'inflation s'était établi à 15,2 % venant de 135,0 % une année plus tôt, avant d'atteindre 4,4 % en 2003, soit le niveau le plus faible réalisé depuis 1975.

C'est l'occasion de souligner la contribution technique appréciable apportée par les institutions de Bretoon Woods, dans la conception et la mise en oeuvre de nombreuses réformes économiques et financières en RDC.

Cette situation à conduit à une nette amélioration des résultats de la politique monétaire, tient, non seulement à une manipulation prudente des instruments, mais également au renforcement de la coordination des politiques conjoncturelles.

Entre 2008 et 2009, des tensions inflationnistes importantes ont affecté l'économie congolaise. Une accélération de l'inflation qui a atteint 27,6 % en 2008 et 53,4 % en 2009 couplée à une forte dépréciation monétaire (29,1 %) ont été notée.

Pour rappel, ces tensions sont nées des effets :

· du choc pétrolier et de l'envolée des prix internationaux des produits alimentaires au cours de la première année ;

· de la crise financière et économique internationale ainsi que des tensions sécuritaires dans l'Est du territoire national sur les recettes publiques et les dépenses publiques dans l'année suivante.

N'eut-été l'action rigoureuse de la politique monétaire (hausse du taux directeur jusqu'à 70,0 % en 2009, augmentation significative des ponctions de liquidités par les BTR, ventes massives des devises et hausse du coefficient obligatoire jusqu'à 7,0 %), la dégradation du cadre macroéconomique aurait été plus importante. L'intervention de la politique atténué ces évolutions. L'appui ultérieur de la politique budgétaire a été une contribution essentielle à la restauration de la stabilité monétaire.

Après les turbulences enregistrées en 2008 et 2009, un ralentissement remarquable a été observé dans le comportement des prix à la consommation et du taux de change. Les bienfaits de la stabilité perceptibles depuis 2010 a fait naître un consensus intérieur sur la nécessité de passer à la phase de pérennisation de la stabilité des prix et du taux de change en évitant même les épisodes passagers de volatilité des prix.

La période allant de fin 2009 à décembre 2012 a été caractérisée par une accalmie aussi bien sur le marché des biens et services que sur celui de change. Le taux moyen d'inflation entre 2010 et 2012 s'est situé autour de 9,0 %. Cette moyenne aurait été beaucoup plus faible n'eut-été l'impact négatif de la hausse des cours internationaux des produits alimentaires et pétroliers au cours du premier quadrimestre 2011 (la RDC est très dépendante des importations).

La répercussion sur les prix intérieurs a été le relèvement du taux d'inflation annuel à 15,4 % en cette année. Grâce à une meilleure coordination des politiques macroéconomiques, les effets de second tour ont été évités.

Ainsi, en vue d'atteindre l'objectif poursuivi, nous nous sommes fixés trois hypothèses à savoir :

· Les causes de l'inflation en République Démocratique du Congo seraient l'accroissement de l'offre de monnaie à long terme par rapport aux besoins réels de l'économie d'une part et d'un excès des dépenses publiques par rapport au niveau réel des recettes publiques d'autre part.

· De manière générale, les résultats de la politique monétaire seraient globalement peu satisfaisants. Au cours de l'histoire économique, la République Démocratique du Congo avait connu un niveau élevé et une forte volatilité de l'inflation. Depuis un certain temps, les autorités monétaires congolaises ont pris des mesures préventives, des politiques restrictives crédibles, efficaces ayant pour objectif de maîtriser l'inflation ;

· Enfin, c'est à travers les instruments de la politique monétaire que l'autorité monétaire arriverait à atteindre ses objectifs (lesquels objectifs sont d'ordre opérationnel, intermédiaire et final).

Après vérification de nos hypothèses, il découle qu'aux regards des résultats obtenus, que les trois hypothèses retenues ont été vérifiée.

De ce qui précède, on peut retenir que l'économie congolaise a enregistré durant la période sous analyse un niveau d'inflation en moyenne faible mais volatile. Cette volatilité s'accompagne de l'instabilité des prix relatifs, la dollarisation de l'économie et des phénomènes de perte de subsistance.

Ainsi, le niveau faible de l'inflation a déterminé la relation entre la monnaie et d'autres agrégats macroéconomiques. Bref, la politique monétaire congolaise est efficace, durant la période sous étude quoique cette efficacité soit précaire et fragile.

RECOMMANDATIONS

Pour maintenir l'assainissement de l'environnement économique d'une part, et en vue de la responsabilité de la politique monétaire dans l'exacerbation de l'hyper inflation, en ce qui concerne les perspectives d'avenir de la politique monétaire en République Démocratique du Congo, nous retiendrons les suivantes :

Ø La cristallisation de l'objectif intermédiaire de la politique monétaire de la BCC comme point de départ en vue de la mise en oeuvre d'une politique d'annonce crédible pouvant canaliser les anticipations des agents économiques. Il est exclu que le taux de change constitue l'objectif intermédiaire, du fait qu'en régime de change flottant, il est déterminé par l'offre et la demande de la monnaie sur le marché de change.

Ø Diversifier les instruments de paiement en vue de réduire progressivement le recours à la monnaie fiduciaire en référence aux progrès à réaliser dans le domaine de la convertibilité des avoirs livres et de la liquidité du système bancaire dans l'ensemble ;

Ø Examiner les possibilités de mise en place à moyen terme des mécanismes d'open market, par la souscription par voie d'adjudication des billets de trésorerie et de refinancement par voie d'appel d'offre ;

Ø Garantir totalement l'indépendance de la banque centrale du congo, en mettant cette dernière à l'abri de toute pression politique ;

Ø Garantir le non assujettissement de la politique monétaire à la politique budgétaire ;

Ø Renforcer les mesures de la dédollarisation de l'économie congolaise ;

Ø Imposer des normes budgétaires pour réduire l'impact des contre coups, par le suivi et le respect du plan d'engagement des dépenses ;

Ø S'investir dans la recherche de la cohérence et de la coordination des politiques monétaires et budgétaires ;

Ø Mettre en place un marché financier pour permettre aux PME, PMI de lever des capitaux...

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. BEGG D., at Alii, Macroéconomie, 2e éd. Dunod , Paris, 2002.

2. BOURBONNAIS R., Économétrie, manuel et exercices corrigés, 4ème éd . Dunod, Paris 2002.

3. Colette NËME, La pensée économique contemporaine depuis Keynes, édition économica, Paris, 2001.

4. DE MOURGUES M., Macroéconomie monétaire, éd. Économica, Paris, 2000.

5. DE MOURGUES M., Monnaie : système financier et théorie monétaire, éd. Economica, Paris, 1988.

6. FRIEDMAN M., Inflation et système monétaire, éd. Revue et augmentée, USA, 1968.

7 .GERDESMEIER D., Pourquoi la stabilité des prix est-elle importante pour vous ?, éd.francfort-sur-le-main, Allemagne, 2007.

8. GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, éd. Dolloz, Paris, 2000.

9. Jacques et Colette NËME, Politiques économiques comparées, collection thémis, Paris, P.U.F, 1977.

10. JOHNSTON J. et DINARDO J., Méthodes économétriques, 4ém éd. Economica, New York 1999.

11.KEMPT H., Macroéconomie, éd. Dolloz, Paris, 1995.

12. KEYNES, J.M., Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie traduction française de Jean de LARGENTAYE en 1939, livre I à II, Ed. Payot, Paris, 1971.

13.MABI MULUMBA E., La monnaie dans l'économie, éd. Ced, Kinshasa, 2001.

14. MANKIW G.N., Macroéconomie, 4e édition, Paris, 2009.

15. MISHKIN F., La monnaie, banque et marchés financiers, 7e édition, Paris, 2004.

16. MUTOMBO MWANA NYEMBO D., Politique monétaire de la Banque Centrale du Congo-Cadre de référence, BCC, Kinshasa, 2013.

17. SHOMBA KINYAMBA S., Méthodologie et épistémologie de la recherche scientifique, éd. Médiaspaul, Kinshasa, 2014.

18. SUMATA C., Économie parallèle de la RDC : taux de change et dynamique de l'hyperinflation au Congo, éd. Harmattan, Paris, 2001.

II. ARTICLES

1. KABUYA KALALA et TSHIUNZA MBIYE, Stabilisation économique et contrainte de la politique monétaire : cas du Zaïre, in théorie et politique monétaire en Afrique, centre Africain d'étude monétaire, Dakar, Sénégal, 1980.

2. MICHAEL B., « l'inflation freine-t-elle la croissance?», in finances et développement, septembre 1995.

3. NGONGA NZINGA at Alii, Introduction à l'analyse monétaire, Kinshasa.

III. DOCUMENTS OFFICIELS

1. Banque Centrale du Congo, Rapports annuels de 2000 à 2013.

2. Banque Centrale du Congo, Rapport annuel de 1993.

3. Bulletins statistique mensuels d'informations statistiques de 2000 à 2013.

III. MÉMOIRES

1. ASUKA MBOKO A., Influence de la politique monétaire sur la croissance économique « cas de la RDC de 2012 à 2013 », mémoire de licence, Faseg, UPN, Kinshasa, 2012-2013.

2.KALONGO KAPINGA, Analyse de la nature de la politique monétaire en RDC, mémoire de licence, Faseg, UNIKIN, Kinshasa, 2005-2006.

3.KIBABELA POLO, Incidence de la politique monétaire sur le niveau général des prix en RDC de 1998-2009, mémoire de licence, Faseg, ULK, Kinshasa, 2010-2011.

4.LUBAMBA NGIMBI, Examen de l'incidence monétaire sur le niveau général des prix et l'activité en RDC de 2005 à 2012, mémoire de licence, Faseg, UNIKIN, Kinshasa, 2012-2013.

IV. NOTES DE COURS

1.MABI MULUMBA E., Cours des théories monétaires, L1 économie, Faseg, UNIKIN, Kinshasa, 2011-2012. Inédit

2.MAMBA KABASU C., Cours des politiques économiques, L2 économie, Faseg, UPN, Kinshasa, 2014-2015.Inédit

3.MUKUNDI NYEMBO E., Cours des questions spéciales en théories et politique monétaire, L2 économie monétaire, Faseg, UPN, Kinshasa, 2014-2015. Inédit

4.NGONGA NZINGA V., Introduction à l'économie monétaire et financière, cours, BCC, Kinshasa, 2011. Inédit

5.NGONGA NZINGA V., Séminaire I, notes de cours, Faseg, UNIKIN, Kinshasa, 2010-2011.Inédit

6.NKOO MABANTULA MB., Cours d'économie internationale, L1 économie monétaire, Faseg, UPN, Kinshasa, 2013-2014. Inédit

7.SUMATA C., Cours de macroéconomie, L1 économie, Faseg, UPN, Kinshasa ,2013-2014. Inédit

8.TSHIUNZA MBIYE et NGONGA NZINGA V., Cours des questions spéciales en théories et politique monétaire, Faseg, UNIKIN, 2011.

V. WEBOGRAPHIE

1. www.linkedin.com

2. www.toutéconomie.org

TABLE DES MATIÈRES

ÉPIGRAPHE i

DÉDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES iv

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DES GRAPHIQUES vii

RÉSUME viii

SUMMARY ix

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

0.1. Problématique 1

0.2. Hypothèses 3

0.3. Choix et intérêt du sujet 4

0.3.1. Choix du sujet 4

0.3.2. Intérêt du sujet 4

0.3.2.1. Du point de vue social 4

0.3.2.2. Du point de vue personnel 5

0.3.2.3. Du point de vue scientifique 5

0.3.2.4. Du point de vue pratique 5

0.4. Méthodes et techniques de recherche 5

0.4.1. Méthodes 5

0.4.2. Techniques 6

0.5. Objectifs de l'étude 6

0.5.1. Objectif général 6

0.5.2. Objectif spécifique 6

0.6. Délimitation du travail 7

0.6.1. Dans le temps 7

0.6.2. Dans l'espace 7

0.7. Canevas du travail 7

CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTÉRATURE 8

SECTION 1 : CIBLAGE MONÉTAIRE 8

SECTION 2 : CIBLAGE INFLATION 11

Conclusion partielle 13

CHAPITRE DEUXIÈME : GÉNÉRALITÉS SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE 14

SECTION 1 : GÉNÉRALITÉS CONCEPTUELLES 14

1.1. Définitions de la monnaie 14

1.1.1. Définition de la monnaie par ses fonctions 14

1.1.2. Définition de la monnaie par ses pratiques 14

1.1.3. Définition de la monnaie par ses états 14

1.1.4. Tentative de la définition de la monnaie 15

1.2. Les formes de la monnaie 16

1.3. Les fonctions de la monnaie 17

1.4. Les différents motifs de demande de monnaie 18

1.4.1. Le motif de transaction 18

1.4.2. Le motif de précaution 18

1.3.3. Le motif de spéculation 19

1.5. Définition de la politique monétaire 19

SECTION 2. FONDEMENTS THÉORIQUES SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE 20

2.1. Les objectifs de la politique monétaire 20

2.1.1. Les objectifs finals 20

2.1.2. Les objectifs intermédiaires 22

2.1.3. Objectifs opérationnels 24

2.2. Instruments de la politique monétaire 25

2.2.1. Action sur la liquidité bancaire 25

2.2.2. Action sur la quantité de monnaie centrale 26

2.2.3. Action sur le taux d'intérêt 27

2.2.4. Action sur la distribution du crédit 31

2.3. Nature de la politique monétaire 35

2.3.1. Politique monétaire expansive 35

2.3.2. Politique monétaire restrictive 36

2.3.3. Politique monétaire prudente 36

2.3.4. Politique monétaire accommodante 37

2.4. Canaux de transmission de la politique monétaire 37

2.4.1. Effet du coût du capital 38

2.4.2. Effet de crédit 38

2.4.3. Effet de la richesse 39

2.5. Conditions d'efficacité de la politique monétaire 40

2.6. Limites de la politique monétaire 41

2.6.1. Trappe à liquidité de Keynes 41

2.6.2. Inélasticité de la demande globale 42

2.7. Consensus sur l'efficacité de la politique monétaire 42

2.7.1. L'hypothèse permissive de l'efficacité de la politique monétaire 42

2.7.2. Le consensus proprement dit sur l'efficacité de la politique monétaire 43

SECTION 3 : LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE 44

3.1. Définitions 44

3.2. Les ressources publiques 44

3.2.1. Les ressources ordinaires 45

3.2.2. Les ressources extraordinaires 46

3.3. Les dépenses publiques 46

3.3.1. Les dépenses courantes 46

3.3.2. Les dépenses d'investissement 46

3.4. Le solde budgétaire 46

3.4.1. Financement du déficit budgétaire 47

Conclusion partielle 48

CHAPITRE TROISIÈME : INFLATION : CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES ET ANALYSE EN RDC 49

SECTION 1 : GÉNÉRALITÉS SUR L'INFLATION 49

1.1. Définition 49

1.2. LES FORMES D'INFLATION 50

1.2.1. L'Inflation par la demande 50

1.2.2. L'inflation par les coûts 52

1.3. CONSÉQUENCES DE L'INFLATION 53

1.4. Lutte contre l'inflation 54

SECTION 2 : MESURE DE L'INFLATION EN RDC 55

2.1. Évaluation de la stabilité du niveau général des prix 56

2.2. Facteurs explicatifs de la stabilité du niveau général des prix 59

2.2.1. Stabilité du multiplicateur monétaire 59

Conclusion partielle 62

CHAPITRE QUATRIÈME : ANALYSE DE L'EFFICACITÉ DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO DANS LA LUTTE CONTRE L'INFLATION. 63

SECTION 1 : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE EN RDC, DE 2000 à 2013 63

1.1. Présentation de la BCC 63

1.1.1. Historique 63

1.2. Les instruments 65

1.2.1. Les instruments directs 65

1.2.2. Instruments indirects de la politique monétaire de la BCC 66

4.2.1. Taux d'intérêt 66

4.2.2. Coefficient de la réserve obligatoire 67

4.2.3. Adjudications des billets de trésorerie (BTR) 68

1.3. Définition des objectifs de la politique monétaire en RDC 68

1.3.1. Objectif final 69

1.3.2. Objectif intermédiaire 69

1.3.3. Objectif opératoire 70

1.4. Les stratégies de la banque centrale du congo 71

1.5. Cadre institutionnel de la politique monétaire de la BCC 71

1.5.1. Mission de la Banque Centrale du Congo 71

1.5.2. Indépendance de la BCC 72

1.5.3. Organes de décision en matière de politique monétaire 72

1.6. L'efficacité et les limites de la politique monétaire en RDC de 2000 à 2013 74

1.6.1. Efficacité de la politique monétaire de la RDC 74

1.6.2. Les limites de la politique monétaire de la RDC 74

1.7. Présentation générale du programme intérimaire renforcé (PIR) 75

1.7.1. Objectifs du PIR et les mesures des reformes budgétaires et monétaires 75

1.7.2. Critères de performance du PIR 76

1.8. Présentation générale du programme économique du gouvernement (PEG) 77

1.8.1. Objectifs du programme économique du gouvernement et mesures de reformes budgétaires et monétaires 77

1.9. Résultats des réformes de la politique monétaire 78

1.9.1. Résultats obtenus en matière de maîtrise de l'inflation 78

SECTION 2 : ANALYSE EMPIRIQUE 80

2.1. Présentation des données 80

2.2. Traitement des données 80

2.2.1. Présentation de la démarche économétrique 80

2.2.1.2. Analyse de la causalité entre deux séries chronologiques. 82

2.3. Analyse de stationnarité des séries 87

2.3.1. Taux de croissance de la masse monétaire (TCMM) 87

2.3.2. Le taux d'inflation (TINFL) 88

2.4. Estimation du modèle VAR 91

2.5. Interprétation économique du résultat des estimations 94

Conclusion partielle 95

CONCLUSION GÉNÉRALE 96

RECOMMANDATIONS 99

BIBLIOGRAPHIE 100

* 1 Calcul effectué par l'auteur à partir des données tirées des rapports annuels de la BCC de 2000 à 2013.

* 2 Mabi Mulumba E. ; La monnaie dans l'économie, ced, kinshasa, 2001, p.160.

* 3 Kabuya K. et Tshiunza B., Stabilisation économique et contrainte de la politique monétaire : le cas du Zaire,in théorie et politique monétaire en Afrique, centre Africain d'étude monétaire, Dakar, Sénégal,1980, p.146.

* 4 Shomba Kinyamba S., Méthodologie et épistémologie de la recherche scientifique, éd. mediaspaul, Kinshasa, 2014, p.48.

* 5 Grawitz M., Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1970, p.20.

* 6Shomba Kinyamba S., Op.cit, p.28

* 7 Friedman cité par Michelle de MOURGUES.,in Macroéconomie monétaire, éd.économica, Paris, 2000, P.498.

* 8 S. Levens, essai sur l'instabilité monétaire, cite par le prof MABI MULUMBA, cours de théories monétaires, L1 économie, FASEG, Unikin, 2011-2012, inédit, p.43.

* 9 www.linkedin.com, mardi 12/01/2015 à 19h00

* 10 www.toutéconomie.org, mardi 12/01/2015 à 20h33

* 11 www.linkedin.com.loco.cit mardi 12/01/2015 à 20h33

* 12 Pollin J-P., «Théorie de la politique monétaire. Esquisse d'une refondation », Conférence du président au 53e Congrès de l'AFSE, 2004, cité sur www.toutéconomie.org, mardi 12/01/2015 à 20h33.

* 13 Romer D., « Keynesian Macroeconomics without LM Curve», Journal of Economic Perspectives, 14, 2000,cité sur www.toutéconomie.org, mardi 12/01/2015 à 20h33.

* 14 www.touteconomie.org.Op.cit

* 15 www.linkedin.com, Op.cit

* 16 Gerdesmeier, D , pourquoi la stabilité des prix est-elle importante pour vous, éd. Francfort-sur-le-Main, janvier 2007, Allemagne, p.46.

* 17 Idem

* 18 Friedman M., Inflation et systèmes monétaires, éd. Revue et augmentée, USA, 1968, pp.66-67.

* 19 Nkoo Mabantula MB., cours d'économie monétaire internationale, L1 économie monétaire, FASEG, UPN, Kinshasa, 2013-2014, p.5.inédit

* 20 Nkoo Mabantula MB., Op.cit. p.13.

* 21 Mamba Kabasu C., Cours des politiques économiques, L2 économie, Faseg, UPN, Kinshasa, 2014-2015, p.20. Inédit.

* 22 Mukundi Nyembo E., Cours des questions spéciales en théories et politique monétaire, L2 économie monétaire, FASEG, UPN, 2014-2015, p.4. Inédit.

* 23 Jacques et Collète NËME, Politiques économiques comparées, collection Thémis, Paris, PUF, 1977, p.291.

* 24 Sumata C., Cours de macroéconomie, L1 économie, FASEG, UPN, Kinshasa, 2013-2014, p.9. Inédit.

* 25 Mukundi Nyembo E. Op.cit. p.6.

* 26 Mukundi Nyembo E., op.cit.p.9.

* 27 Mukundi Nyembo E., Op.Cit.p.36.

* 28Idem.p.39.

* 29 Mukundi Nyembo E., Op.cit.p.41.

* 30 Tshiunza Mbiye et Ngonga Nzinga, cours des questions spéciales en théories et politique monétaire, Kinshasa, L2 économie, FASEG, UNIKIN, 2009-2010, inédit.

* 31 A. Jaquemin et H. Tulkens cités par Kalongo Kapinga in analyse de la nature de la politique monétaire en RDC, mémoire de licence,Faseg, UNIKIN,2005-2006, inédit.

* 32 D. Begg, S. Ficher, R. Bornbush, Macroéconomique, 2e éd.Nudod, Paris, 2002, P.109.

* 33 Kempt H, Macroéconomie, éd.Dolloz, Paris, 1995, P.71.

* 34Ngonga Nzinga V., séminaire I, notes de cours, UNIKIN, FASEG, 2010-2011, inédit.

* 35 Mabi Mulumba E., Op.cit.p.130.

* 36 Mabi Mulumba E., Op.cit, p.131.

* 37 Ngonga Nzinga V., Introduction à l'économie monétaire et financière, cours, BCC, Kinshasa, mai 2011, inédit, p.33-34.

* 38 Mabi Mulumba E., Op.Cit, P.170

* 39 Gerdesmier D., Op.cit, p.24.

* 40 BCC, Rapport annuel de 1993.

* 41 Mutombo Mwana Nyembo D., politique monétaire de la Banque Centrale du Congo Cadre de référence, Bcc, Kinshasa, 2013, p.105.

* 42 Mutombo Mwana Nyembo D., Op.cit.p.106.

* 43 Mutombo Mwana Nyembo D., op.cit, p.107.

* 44 Mutombo Mwana Nyembo D.,Op.cit.p.57.

* 45 Bourbonnais R., Économétrie, manuel et exercices corrigés, 4ème éd. Dunod, Paris 2002, p.279.

* 46 Bourbonnais R., Op.Cit. pp.231-234.

* 47 Bourbonnais R., Op cit, p.274.

* 48 Bourbonnais R., Op.cit. p.257

* 49 Johnston J.et Dinardo J., Méthodes économétriques, 4ém éd. Economica, New York 1999, p296

* 50 Johnston J. et Dinardo J. Op.cit., pp297-298.

* 51 Bourbonnais R, Op.cit, .pp.270- 271.

* 52 Kintambu E., Principes d'économétrie, 2ème éd. PUK, Mbanza-Ngungu 2004, pp.8-9

* 53 Kintambu E., Op.cit., pp 9-11

* 54 Bourbonnais R., op.cit., pp.34-35.






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault