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Efficacité des unités de production du gombo dans la commune de Kèrou, département de l'Atacora, Bénin.

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par Abdel Haqq IBOURAIMA SAFIRI
Université dà¢â‚¬â„¢Abomey-calavi, Bénin - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Appliquées 2016
  

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2.2. Cadre empirique de la recherche

Il faut commencer par faire ressortir l'insuffisance de littérature sur les cultures maraîchères au Bénin, plus précisément dans l'Atacora-Donga. Malgré cette carence de littérature sur les cultures maraîchères dans la zone d'investigation s'agissant des aspects socio-économiques, il existe néanmoins quelques recherches dont les résultats sont plus ou moins concluantes et ont servi dans le cadre de la présente recherche. Assogba et al. (2007), ont montré que parmi les légumes locaux, les légumes feuilles occupent une place prépondérante. Ainsi, de

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nombreuses espèces de légumes feuilles soit spontanées (Vitex, feuilles de moringa, talinum, etc.), soit les légumes feuilles cultivés comme les amarantes (Amaranthus hybridus et Argantea), la grande morelle (Solanum macrocarpum), le Corchorus olitorius etc... sont consommées dans les sauces. Selon Agli, (2000), la consommation des légumes feuilles locaux est plus élevée dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Cependant Assogba et al. (2002) ont estimé dans leur étude que la contribution économique et sociale de la production des légumes en zones urbaines et périurbaines est limitée par plusieurs facteurs dont les attaques d'insectes et des pathologies, le difficile accès aux terres, et les risques liés à l'écoulement des légumes.

Par ailleurs, et selon Amoussougbo (1993), la problématique du droit foncier en milieu urbain constitue un obstacle aux investissements des producteurs dans des aménagements ou de nouvelles techniques de production. De même, l' utilisation excessive d'engrais due à l'exiguïté des aires maraîchères et la mauvaise utilisation des pesticides présentent des conséquences sur la santé des consommateurs du fait de la présence des résidus dans les légumes et sur l'environnement par contamination de la nappe phréatique.

Sur le plan économique, les maraîchers sont souvent confrontés à des risques élevés dus aux attaques d'insectes et pathologies ayant pour conséquences une augmentation des coûts de production et une diminution des prix de vente du fait du faible niveau du pouvoir d'achat des consommateurs (Adégbola et Singbo, 2001). Contrairement à ces problèmes souvent très documentés, les informations relatives aux facteurs déterminant la lutte contre les ravageurs sont marginales. Selon ces auteurs, cette étude qui vise donc à évaluer les facteurs socio- économiques qui influençant l'utilisation des pesticides chimiques pour la production des légumes en zones urbaines et périurbaines a permis de montrer que les superficies disponibles pour le maraîchage varient fortement d'une zone à une autre et en fonction des exploitations.

Les emblavures les plus élevées s'observent au niveau des exploitations de la vallée de l'Ouémé, où le maraîchage constitue des activités traditionnelles. De même, la disponibilité des terres permet aux populations d'accéder à des surfaces non moins négligeables. A contrario, les surfaces les plus faibles sont observées dans la zone intra urbaine qui, dans la plupart des grandes villes de l'Afrique, est confrontée de plus en plus au problème foncier.

Dans la ville de Cotonou, les sites maraîchers sont installés dans des domaines publics sans

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une réelle politique foncière (Hounkpodoté et Tossou, 2001). Cette situation explique également la faible proportion des maraîchers à l'accès direct à la terre (achat, héritage et don) dans la zone intra urbaine ; ce qui n'est pas le cas dans les vallées. La rentabilité des principaux légumes qui dominent dans les différents systèmes de culture dans chaque zone traduit la spécificité de l'agriculture urbaine et péri urbaine au sud du Bénin en matière de la diversité culturale. La zone de la vallée supporte des coûts plus faibles que celle des autres zones. Cela signale la faible intensification du maraîchage dans la vallée. La culture de l'oignon qui supporte des coûts additionnels plus élevés en zone côtière est celle qui génère également des bénéfices additionnels plus élevés que les autres cultures dans les deux zones. En zone Intra urbaine, la laitue constitue la culture qui suit l'oignon de la zone côtière. Par contre, la tomate dans la zone de la vallée, première culture en termes de rentabilité financière dans cette zone, génère des bénéfices plus faibles que l'oignon dans la zone côtière et la laitue en zone Intra urbaine. Cependant, dans les alternatives de culture que présente chaque zone, la culture de tomate donne les meilleurs résultats financiers. En effet, pour chaque unité monétaire (FCFA) investie dans la production des légumes, le producteur obtient 5,71 Francs CFA de bénéfice additionnel pour la tomate dans la vallée contre 2,15 FCFA pour l'oignon en zone Côtière et 1,8 FCFA pour la laitue en zone intra-urbaine (Hounkpodoté et Tossou, 2001). Le maraîchage donne donc une meilleure productivité marginale des investissements dans la vallée.

En Septembre 2011, l'Université de Lubumbashi en RD Congo a mené une recherche sur les facteurs influençant le profit de la culture du gombo dans les conditions pédoclimatiques de Lubumbashi. Les résultats ont démontré que le gombo est l'une des spéculations les plus rentables par rapport aux autres cultures maraîchères. Toutefois, ils estiment que l'élément réduisant le profit que pourraient tirer du gombo les producteurs est le transport. Ils concluent alors que pour améliorer le profit tiré du gombo, il faudrait d'une part minimiser les coûts de transport, les écarts entre les prix de marché et ceux à la production et d'autre part maîtriser l'itinéraire technique.

Toujours, conformément au présent thème, Fanou (2008) a mené des recherches sur la rentabilité financière et économique des systèmes de production maraîchers au Sud-Bénin en appliquant par contre la Matrice d'Analyse des Politiques. Fanou (2008) affirme que la tomate et le chou sont des cultures maraîchères cultivées en zone urbaine et péri-urbaine du Sud-Bénin. Elles contribuent à la sécurité alimentaire et constituent une source importante d'emplois et de revenus. Cependant l'usage excessif des pesticides chimiques de synthèse, et

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de l'eau pour l'irrigation, engendre de nombreux problèmes sanitaires, environnementaux et économiques. Il affirme que les cultures maraîchères sont pour la plupart rentables. Toutefois, l'étude n'est pas axée vers l'estimation des revenus issus des cultures maraichères mais plutôt sur les éléments qui justifient sa rentabilité. Les résultats ont montré que les systèmes de production utilisant les technologies améliorées sont financièrement et économiquement rentables. Les systèmes de production de la zone de bas-fonds composés de variété locale traitée avec l'insecticide coton sont plus rentables. Ils sont suivis sur la côte des systèmes de production utilisant l'irrigation motorisée, l'insecticide coton et les variétés améliorées.

Savi (2009) a travaillé sur la rentabilité financière et l'efficacité économique de la production du crincrin dans la vallée du Mono. Il s'est beaucoup appuyé sur les maraîchers des communes de Athiémé, Grand Popo et Lokossa ; une zone qui demeure un des berceaux de la production maraîchère au Bénin. Pour cette analyse, il a eu à utiliser plusieurs méthodes. Les tests non paramétriques pour des données qualitatives, les analyses de statistiques descriptives. L'approche stochastique des frontières de production et de coût a été utilisée pour évaluer les niveaux d'efficacité technique, allocative et économique des unités de production. Il en ressort que la production du crincrin dans cette zone est très rentable. Bien qu'il existe des axes d'amélioration pour de meilleures efficacités que ce soit techniques allocatives ou économiques, la production du crincrin dans la vallée du Mono génère assez de ressources à ceux qui s'y adonnent. Elle est essentiellement pratiquée par des femmes. Aussi, Savi (2009) s'est alors évertuée à rechercher les facteurs pouvant expliquer ces niveaux de performances remarquées dans les unités de production du crincrin dans la vallée. Il en ressort que les déterminants des efficacités sont essentiellement la taille du ménage, la superficie totale emblavée en crincrin, l'application de pesticides qui apparaissent tous significativement négatifs.

Pour réduire la pénibilité du travail au niveau de la transformation du gombo, des efforts de mécanisation du tranchage des fruits et de modernisation du séchage ont été entrepris mais sans grand succès. La demande de consommation du Bénin en gombo est de 43.893 tonnes. Comparé à l'offre disponible (47.403 tonnes), le pays paraît autosuffisant en matière de gombo. Malgré cette autosuffisance, le pays connait une période de pénurie qui va de mai à juillet. Pour ces auteurs, le gombo se produit seulement en culture pluviale au Nord. Du fait, la partie Nord dépend en partie des productions de décrue du Sud-Bénin de février à mars ; le gombo séché venant compléter cet apport. Cette étude a révélé que le département de

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l'Atacora (1er producteur de gombo au Bénin) et réunissant avec la Donga 36% de la production nationale de gombo dispose des atouts naturels pour se positionner sur le marché de gombo au Bénin. Mais ces deux départements ne produisent que du gombo pluviale qui en même temps qu'elle est abondante au Nord l'est aussi au Sud. L'Atacora-Donga gagnerait donc, d'après Onibon et Ofio, à mieux à se positionner sur la production de contre saison du gombo pour peu qu'elle réduise le coût de production et améliore la productivité.

La production du gombo au Bénin est évaluée en moyenne à 16.438 tonnes avec un rendement de 3.441kg/ha. La production du gombo a contribué depuis 2007 à plus de 15% du P11B maraîcher soit environ 2% du P11B agricole (Onibon et al., 2011). Pour ces auteurs, le département de l'Atacora, premier producteur du gombo au Bénin, et réunissant avec la Donga 36% de la production nationale de gombo, dispose des atouts naturels pour se positionner sur le marché de gombo au Bénin. Parmi les grandes zones de production maraîchère au Bénin, outre les zones urbaines et périurbaines, certaines zones comme les alentours des retenues d'eau et les vallées sont de grands pôles qui fournissent divers produits maraîchers aux consommateurs urbains. Plusieurs auteurs affirment cependant que la culture maraîchère au Bénin est essentiellement pluviale, se reposant presque exclusivement sur les légumes locaux (piment, tomate, grande morelle, crincrin et Gombo). Ces cultures se pratiquent selon eux une seule fois dans l'année au cours de la période de décrue (période de basses eaux). Je veux citer Singbo et Nouhoeflin, (2005). Toujours, dans le même ordre d'idées, Ofio et Onibon (2011) affirment que dans la commune de Kèrou, seul le gombo pluvial est produit car la partie Nord du Bénin dépend en partie des productions de décrue du Sud-Bénin.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote