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Le parti unique et la question de l'unité nationale au Togo de 1961 à  1990.

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par Balowa KOUMANTIGA
Université de Kara - Maîtrise ès Lettre Sciences Humaines 2013
  

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1.2.2- L'intérêt régional au centre des rivalités entre nationalistes et progressistes

Les Togolais ne se sont pas divisés sur la question de l'indépendance ; mais plutôt sur la démarche à suivre. Les progressistes voulaient atteindre l'indépendance en suivant les étapes selon le souhait de la France alors que les nationalistes réclamaient l'indépendance sur-le-champ (Gayibor 1997 : 190). Ceux qui ont choisi la collaboration sont-il moins nationaliste? Pas vraiment ; peut-être étaient-ils conscients qu'il faille éviter une rupture brutale avec la France ou étaient ils méfiants ou craintifs vis-à-vis du CUT et de ses visées tribalistes.

L'UCPN et le PTP se sont alliés à la France. Pour eux, contrairement au CUT qui voulait que l'indépendance politique précède l'indépendance économique, il fallait que l'indépendance économique précède l'indépendance politique. C'est pourquoi R. Ajavon déclarait devant la commission de l'ONU au Togo :

« Nous n'avons pas manqué de dire enfin que dans un pays neuf, l'indépendance économique doit nécessairement précéder l'évolution politique. [...]. Sans doute, nous prenons peu à peu conscience de notre personnalité. Mais, cette personnalité ne pourra s'épanouir et s'affirmer que lorsqu'elle aura été suffisamment fécondée par des efforts de la civilisation occidentale [...] C'est pourquoi, il ne serait pas raisonnable de concevoir notre indépendance en dehors du cadre de l'union française. »25(*)

Mais l'attitude des progressistes relèverait aussi d'un calcul politique : retarder l'indépendance et bénéficier des efforts de développement afin de réduire le déséquilibre en la matière entre les différentes parties du territoire. Cette opposition de l'UCPN et du PTP a eu le mérite d'avoir amené la France qui voulait continuer à bénéficier du soutien de ces derniers à entreprendre en 1951 un programme de développement économique et social dénommé FIDES26(*). Ce programme a permis la réalisation de nombreuses infrastructures notamment, les axes routiers, les ponts, les écoles et collèges d'enseignement général, les dispensaires, des barrages et une mise en valeur rationnelle des terres au bénéfice du pays. D'autre part la collaboration a permis d'adoucir un temps soit peu la réaction de la France et d'éviter un bain de sang comme ce fut le cas en Algérie. Les progressistes ont, permis par le biais du chantage qu'ils faisaient à l'autorité coloniale, d'obtenir de lui certaines exigences que rien ne pouvait lui faire lâcher (Gayibor 1997 : 206). C'est l'exemple de la République autonome.

Les violences que nous venons d'évoquer ainsi que les considérations partisanes laissaient voir qu'il y avait un manque d'unité nationale préjudiciable au développement du Togo. Les autorités imputaient la responsabilité de ce déficit en unité nationale à la diversité des partis politiques, c'est pourquoi ils envisagèrent le parti unique comme tremplin.

* 25 Le progrès du 22 septembre 1952 cité par Batchana (2008 : 291)

* 26 Fonds investissement et de développement économique et social.

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