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La problématique de l'intervention de l'O.N.U. dans le règlement des conflits en Afrique de l'ouest.

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par Arcel Thinard NDZOUBA OKAKINI
Université Cheikh Anta Diop - Master 2 en Relations Internationales 2011
  

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PARAGRAPHE II : Les actions économiques des Nations Unies dans les conflits

La réussite du processus de paix n'est pas cependant définitive pour les Nations Unies après avoir réussi à faire revenir la paix. Il nécessitera la poursuite d'un engagement en profondeur des Nations Unies. Ceci a été le cas dans beaucoup des interventions du conseil de sécurité des Nations Unies en Afrique de l'Ouest. Par exemple, si nous prenons le cas de la Sierra Léone, le Secrétaire Général de l'O.N.U à l'époque avait rappelé que la mort de Foday Sankoh et l'exile de l'ex dictateur Charles Taylor au Nigéria ne suffisait pas que la paix était définitivement atteinte.

Cette intervention diplomatique et militaire des Nations Unies est et doit obligatoirement être accompagnée de politiques économiques. Ces politiques économiques participent à la reconstruction des Etats ou de l'Etats qui sort d'un conflit. Comme nous le savons tous, après un conflit résultant d'une guerre extérieure ou d'une guerre civile, les Etats concernés sont le plus souvent dévastés à tel point qu'il leur est difficile, parfois même impossible de se prendre en charge économiquement.

Les économies post-conflit partagent certaines caractéristiques : bas revenus par habitants, inégalités criardes des revenus, faibles indicateurs sociaux, climat des affaires défavorable, faiblesse de l'Etat, dégradation de l'infrastructure des affaires notamment le secteur financier et la justice ; enfin une participation limitée et inefficace du secteur privé dans les activités économiques à cause des faibles capacités, des pertes d'actifs pendant le conflit, de la faiblesse de l'investissement le tout pénalisant la croissance économique.

C'est un vrai cercle vicieux de la pauvreté qui résulte de la situation décrite ci-dessus.

Tout le monde admet que la réhabilitation des infrastructures publiques est vitale dans les pays en post-conflit mais réhabiliter l'entreprise privée reste un problème économique difficile53. En effet, il ne s'agit pas uniquement de restaurer à l'identique les entreprises victimes du conflit mais plutôt dans une vision porteuse de progrès de concevoir des politiques économiques capables de susciter de nouveaux investissements car seule une telle démarche est porteuse de croissance à court et moyen terme.

Le tissu économique se voit affaibli, à la limite même, on pourrait dire que l'économie est à base zéro ; tellement l'économie du ou des pays concernés est malade qu'il faut un soutien extérieur soit venant des organes spécialisés des Nations unies soit des O.N.G. On mentionnera les efforts de l'O.N.U (dont les agences spécialisées telles que le PNUD, l'U.N.E.S.C.O, le H.C.R et l'U.N.I.C.E.F) dans la réponse aux défis de la sécurité en Afrique de l'Ouest. Ces efforts sont déployés par l'intermédiaire de diverses missions nationales, en plus d'un bureau régional établi à Dakar - le Bureau de l'O.N.U pour l'Afrique de l'Ouest (U.N.O.W.A), mandaté depuis 2002 pour amplifier les contributions de l'O.N.U vers l'accomplissement de la paix et de la sécurité en Afrique de l'Ouest54.

On admet généralement que le renouvellement rapide de l'investissement privé est souhaité dans les pays post-conflit mais que des obstacles majeurs se dressent face à une telle volonté : la destruction du capital et la fragilité du système bancaire accroissent le risque du pays et freine cet investissement. La question du financement de l'investissement devient alors centrale. Voilà pourquoi les Nations Unies, dans le champ économique, estiment qu'à cause de la destruction du capital pendant les conflits et de la faillite subséquente des marchés notamment du secteur financier et le risque, des efforts exceptionnels devraient être pris pour redémarrer les économies post-conflit. Ce sont là des défis importants.

Devant une telle situation, l'Organisation des Nations Unies ne peut militer seulement à une intervention militaire ou diplomatique. C'est dans cette dynamique que l'organisation des Nations Unies va accompagner, au sortir de la guerre, le processus des élections en Sierra

53 Governance, Conflicts Dynamics, Peace and Security Unit, Sahel and West Africa Club/OECD, Head of Unit, Mr. Massaër Diallo, Massaer.diallo@oecd.org

54 Pour plus d'informations sur l'ONUAO, voir http://unowa.unmissions.org/Default.aspx?tabid=706

Léone, en Côte d'Ivoire ou encore au Libéria. Lors des élections présidentielles et législatives au Libéria, la communauté internationale avait apporté un appui à l'organisation générale des élections de 2002. Ceci peut également être observé lors du conflit Ivoirien.

Du point de vue économique, l'organisation des Nations Unies, de par le biais de ses organisations spécialisées, aide les états au conflit à relancer leur économie. On a vue, après qu'Alassane Ouattara ait été installé à la tête de l'Etat, que des centaines de milliards étaient décaissés par certaines institutions financières des Nations Unies telles que la Banque Mondiale et le FMI. Ceci permet aux Nations Unies d'inciter, dans le même ordre d'action, ses institutions de développement à appuyer les Etats à asseoir une économie saine. Ainsi, certaines de ces institutions telles que l'U.S.A.I.D, le P.A.M etc.... mettent en place un certain nombre de projets soit pour accompagner les Etats soit pour aider les populations vulnérables.

A cet effet, un ensemble de conduites est exigé aux nouveaux dirigeants. Dés lors, les nouveaux dirigeants ne devront plus se considérer comme les représentants d'un clan, d'une religion ou encore moins de s'attribuer toutes les richesses du pays. Ils ne devront non plus se livrer à une marginalisation de leurs adversaires politiques.

Avec ces financements, des projets sont constitués pour les anciens combattants dans les cas de conflits entre forces armées et rebelles. Comme nous le savons tous, les politiques de réinsertions des anciens combattants restent difficiles et très onéreuses. Ainsi, des moyens de financements sont octroyés par les organisations de développement de l'O.N.U dans le but de faciliter la réinsertion. Si nous prenons le cas de la Côte d'Ivoire, beaucoup d'anciens combattants rebelles sont enrôlés dans l'armée et d'autre sont reçus dans des organisations de financement qui les aident à refaire leur vie. De ce point de vue, nous ne pouvons dire que les politiques économiques de l'O.N.U dans les conflits Ouest-africains sont un échec.

D'autres politiques économiques sont également mis en avant par les Nations Unies dans ses interventions aux conflits Ouest-africains. Il s'agit d'opérations de déminage qui sont périlleuses et couteuses. Après avoir procédé aux désarmements définitifs des anciens combattants, les Nations Unies et les belligérants se lancent dans des opérations de déminage. Durant les affrontements, presque partout dans les recoins du territoire des mines sont posées. Cette situation fait souvent que les champs demeurent inaccessibles pour les travaux.

Dans ce dit secteur, les Nations Unies ont eu à montrer leurs preuves soit en Côte d'Ivoire, en sierra Léone ou au Libéria pour aider l'Etat et les populations à pouvoir mettre en activité des politiques économiques et à pouvoir les réaliser sans risques humanitaires.

Les opérations d'intervention des Nations Unies dans les conflits nés dans la zone Ouest-africaine ont connus dans une certaine mesure un certain nombre de succès. Ce succès ou ces succès dénotent dans une large mesure d'un engagement militaire, politique, économique et humanitaire réel. Toutefois, par devoir d'analyse scientifique et réaliste, il est apparaît à travers nos recherches des insuffisances dans les interventions de l'O.N.U dans la zone Ouest-africaine sur lesquelles nous allons nous pencher ci-dessous.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery