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Analyse des déterminants de la demande de travail au Burkina Faso.

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par Moussa SIGUE
Université Ouaga 2 - DEA en économie appliquée 2014
  

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Section II : Etudes empiriques

La plupart des études réalisées ont eu pour objectif soit l'estimation de la demande de travail soit la détermination des facteurs explicatifs de la demande de travail dans les entreprises ou

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dans les secteurs d'activités économiques. Des points de convergences sont à noter mais il y'a eu également des divergences.

1. Complexité de l'estimation de la demande de travail

Selon la relation théorique classique et néoclassique, le coût salarial et la demande de travail sont liés négativement. Une hausse des salaires conduit à une baisse de la demande de travail. Cette relation théorique ne semble pas vérifiée en France depuis les travaux de Patrick ARTUS (1987). L'objectif de l'auteur était de parvenir à l'évaluation des effets du salaire réel sur l'emploi en France, Avant tout, il part de l'idée qu'un excès de salaire réel ou plutôt du coût salarial réel qui est à la charge des entreprises est responsable du chômage. Pour vérifier cette hypothèse, l'auteur a utilisé plusieurs modèles économétriques tels que les simples équations de demande d'emploi qui ont permis de relier l'emploi au salaire réel et d'autres variables explicatives (prix relatif des matières premières, capital productif disponible, ...), le modèle statistique permettant de réaliser des tests de causalité, le modèle de fonction de production autorisant le calcul de l'excès de salaire réel, le modèle spiral prix-salaire qui permet de déterminer le niveau de salaire réel qui est cohérent avec la stabilité des prix et de l'emploi, le modèle complet à prix fixes avec rationnement quantitatif mesurant les probabilités conditionnelles des différents régimes (chômage classique ou keynésien, inflation réprimée, ...) et cela période par période. Après avoir estimé la relation sur chacun des modèles à partir des séries temporelles, il a obtenu des résultats mitigés. En effet, l'effet du salaire sur l'emploi était petit en France quel que soit le modèle considéré. L'élasticité emploi-coût salarial de long terme obtenu est de -0,1ce qui est presque significatif mais faible affirme l'auteur. Il continu en concluant que seul l'effet du prix relatif des matières premières sur l'emploi et l'effet de l'emploi sur les salaires semble beaucoup plus significatif et le maniement du salaire réel n'est pas la bonne arme pour stimuler l'emploi puisqu'il faudrait le modifier dans des proportions considérables pour obtenir le plein emploi.

Pour justifier la faiblesse de l'élasticité emploi-coût salarial, Brigitte DORMONT et Patrick SEVESTRE (1986) ont travaillé sur un modèle dynamique de la demande de travail avec une spécification sur des données de panels dans le cadre de la France. Partant de l'idée que les différentes études économétriques sur la demande de travail qui ont utilisé des données en séries chronologiques ont abouti à des résultats difficilement interprétables surtout pour le paramètre de long terme, ils ont proposé une approche unifiée de la demande de travail avec des résultats corrects et facilement interprétables aussi bien pour le paramètre de court terme que pour celui de long terme. L'estimation de la demande de travail doit se faire donc à partir des modèles de

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panel. Ces auteurs ont conclu que la prise en compte de la double dimension intra individuelle et interentreprises des données de panel dans la spécification économétrique a permis de résoudre l'alternative apparemment posée par les résultats des autres estimations.

Brigitte DORMONT revient en mai 1997 dans le même sens pour mesurer l'influence du coût du travail sur l'emploi dans le cadre de la France. Elle pense que la relation emploi-coût salarial a été déterminée sur des modèles macroéconomiques comportant plusieurs problèmes notamment la présence des biais de simultanéité et d'hétérogénéité. Pour corriger ces insuffisances, DORMONT rappelle que les modèles macroéconomiques françaises se distinguent par une élasticité emploi-coût salarial égale à zéro puis se propose d'examiner les problèmes posés par l'estimation de la demande de travail sur des données françaises en se concentrant sur l'évaluation de l'élasticité emploi-coût salarial. L'auteur stipule qu'une bonne mesure de l'élasticité emploi-salaire passe par des panels sectoriels en purgeant les observations de leur variance intersectorielle et en se concentrant sur les résultats des estimations intra sectorielles, menées sur les écarts aux moyennes sectorielles. Elle trouve que la valeur absolue de l'élasticité emploi-coût salariale se situe dans l'intervalle [-0,8 et -0,5]. La conclusion de DORTMON a été infirmée par l'étude de Legendre et Le Maître en 2001. En rappel, leur étude s'était portée sur un échantillon de huit cents entreprises industrielles françaises suivies de 1981 à 1987 et a donné une élasticité emploi-coût salarial approximativement égale à -0,1.

L'économiste Anglo-Saxon HAMERMESH (1993), en s'appuyant sur plus de soixante-dix études différentes, conclut que l'élasticité de long terme comprise entre [-0,75 et -0,15] et la valeur moyenne acceptable est de -0,3. Cette valeur de l'élasticité constitue à ce titre un ordre de grandeur qu'il est utile de retenir et est compatible avec l'hypothèse d'une fonction de production de type Cobb-Douglas. Il a ainsi obtenu une fourchette d'élasticité emploi-coût salarial relativement différente de celle trouvée par DORMONT (1997) et supérieure à celle trouvée par Legendre et Le Maître en 2001.

Les entreprises évoluent dans un environnement dynamique et incertain. Les études sur le comportement des entreprises en matière de demande de facteurs ont négligé le paramètre de l'incertitude. Mais à partir des travaux de MILLS en 1959 sur la théorie des prix et de l'incertitude cet aspect d'incertitude est considéré dans l'étude du comportement des entreprises. Après MILLS, d'autres analyses ont montré qu'en présence d'incertitude, la firme joue sur le niveau de sa production et de ce fait, sa demande de travail (SANDO.A, 1971) et

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(LELAND, 1972). Ces résultats tiennent essentiellement au fait que le travail apparait implicitement comme un facteur rigide qui ne peut varier lorsque l'incertitude disparait.

En présence d'incertitude, les entreprises segmentent leurs marchés de travail afin de réduire leurs coûts de production. La formalisation de ce comportement de l'entreprise a été effectuée par André ZYLBERBERG en 1981 en France. L'auteur a tenu compte de la nature aléatoire de la demande et a supposé l'existence de deux types d'embauches à savoir une embauche ex ante qui est irréversible et une embauche ex post flexible. Pour lui, l'entreprise fait un arbitrage entre ces deux types d'embauches et cet arbitrage est lié aux anticipations des entreprises et aux coûts de ses embauches qui sont fonctions de l'incertitude dans les anticipations. L'auteur conclut premièrement que l''existence d'un emploi flexible est lié d'une part aux coûts du travail et d'autre part à la forme et à la précision des anticipations attachées à la demande de produit. Ensuite, il dit que le comportement de l'entreprise en termes de recherche de la flexibilité apparait comme une recherche d'un équilibre adéquat entre les emplois stables et instables et cela est fondé sur la maximisation de son profit ou de la minimisation de ses coûts sous diverses contraintes dans un environnement incertain.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius