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L'ONU et la résolution de la crise du Darfour.

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par Guylain MURHULA MUHIGWA
Université Officielle de Bukavu "UOB" - Licence en Relations Intérnationales 2010
  

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IV.3.3.Conséquences Humanitaire de la crise du Darfour

Outre les conséquences politiques et économiques s'observe une catastrophe humanitaire au Darfour qualifié de pure situation humanitaire du 21 e siècle. Les conflits internes ont provoqué une énorme crise humanitaire dans la région du Grand Darfour, au Soudan, avec plus deux million de personnes déplacées à l'intérieur du pays qui nécessitent d'apporter une aide sur plus de 124 sites. Les communautés d'accueil souffrent également. Les Nations Unies estiment que la crise touche deux millions de personnes. Les populations civiles, enfants y compris subissent les attaques des janjawids. L'ONU parle de crime contre l'humanité tandis que les USA parlent de génocide.

L'ONU quant à lui estime « que quelque 300000 personnes sont mortes lors des combats, mais aussi en raison des attaques contre des villages et des politiques de terre brûlée jusqu'en 2008. (118 ) Les représentants de la communauté Four, Abdul washid al nour, en premier lieu, mais c'est la plus compréhensible, ont également parlé en 2007 de 400.000 civiles tués au Darfour, au quel s'ajoutaient les femmes violées.

Médecins sans Frontières estime qu'il y a eu 131000 décès entre 2003 et Juin 2005, dont les trois quart dit aux maladies et famine. Le conflit aurait « baissé d'intensité » avec actuellement 200 morts par mois. (119 ) Tous ces décomptes comptabilisent les morts indirectes dues aux maladies, malnutrition et autres problèmes causées par les déplacements de population.

Les populations déplacées, les destructions, les villages rasés, la politique de la terre brûlée (attaque et vol du bétail, champs incendiés) forcent les populations à partir :

118 Darfour : la MINUAD a un an et 12374 soldats déployés, centre de nouvelles de l'ONU ,31 décembre 2008

119 Situation du Darfour en juin 2007, Déclaration à RFI, le 25 juin 2007 et celui de Fabrice WEISSMAN, jean Hervé BRADOL président du MSF dans Libération du 23 mars 2007.

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? 12 Camps de réfugiés au Tchad

? Des dizaines des camps de déplacées dont :

Géreida : 128000 déplacées, Zalingei : 95000 déplacées, Kalma : 91000 déplacées et Riyad : 20000déplacées : les réfugiés sont essentiellement des femmes et des enfants. (120 )

Selon John Holmes, secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires Humanitaires, au 31 Mai 2010, estime que l'insécurité alimentaire et l'augmentation de la malnutrition, provoquée par des pluies faibles et des mauvaises récoltes, ainsi que par les prix élevés des denrées alimentaires, sont les facteurs qui ont conduit à cette crise humanitaire. Au moins 1.5 million des personnes font face à une insécurité alimentaire sévère alors que les violences tribales ont encore fait 700 morts et provoquées le déplacement de 90000 personnes en mais 2010.

Le secrétaire général adjoint a aussi été amené à donner des précisions sur le chiffre des 300.000 morts qu'aurait à ce jour causés le conflit au Darfour, chiffre avancé par l'ONU. « Ce chiffre est une évaluation et est calculé à partir de celui fourni par mon prédécesseur (200.000) » a-t-il expliqué « qui était basé sur l'étude de l'OMS au Darfour ».Sur une population estimée à 6 Million des personnes, le Darfour compte désormais 2.4 million de déplacés. (121 )

Les ONG, le Programme alimentaire mondial et le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés se plaignent du manque de sécurité qui gène leur travails. Plusieurs humanitaires et surtout soudanais auraient été enlevés et même tués, on dénombre jusqu'au 1er semestre 2008 que 10 humanitaires de nationalité Soudanaise ont été tués, 41 chauffeurs du PAM portés disparus, 74 bases humanitaires attaquées et 164 Véhicules des humanitaires volés lors attaqués à main armée, dont 85 du PAM. (122 )

En raison du mauvais état du réseau routier et de l'insécurité qui règne sur les routes, il est impossible d'atteindre certaines communautés de personnes déplacées. L'accès s'est cependant amélioré ces dernières semaines, mais les évaluations de la situation dans les différents camps sont catastrophiques : elles indiquent toutes de graves pénuries de denrées

120 http://www.diplomatie.gouv.fr/actions-france-830/crises-conflit-1050/soudan consulté le 12 Août 2010.

121 Centre de nouvelle des Nations Unies, conférence de presse de John HOLMES, secrétaire General adjoint à l'affaire humanitaire et coordinatrice des secours d'urgence sur la situation du Darfour du 16 mars 2009, §14.

122 http://www.un.org./french/newscentre/mobilisation humanitaire au Darfour, consulté le 21main 2010.

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alimentaires, d'eau, de soins de santé et d'abris. A mesure que les camps se développent, la pression s'accroît sur le système de santé, insuffisant même au niveau primaire. Ce sont les groupes les plus vulnérables, enfants de moins de cinq ans, enfants séparés de leur famille, femmes enceintes ou allaitantes, personnes âgées, qui souffrent le plus de l'insuffisance des soins de santé primaires. Ils constituent la majorité des personnes déplacées.

Avec peu d'hôpitaux en état de fonctionnement, seul un petit nombre à accès aux soins et la plupart des personnes ne peuvent se traiter contre le paludisme, la rougeole, la pneumonie, le choléra et d'autres maladies. L'absence de soins en santé génésique est également une grande source de préoccupation, qui aggrave la mortalité maternelle et infantile. Il est indispensable de prendre d'urgence des mesures pour répondre aux besoins physiques et psychologiques des femmes, dont beaucoup ont été violées.

L'insuffisance de l'assainissement et de l'approvisionnement en eau potable est une préoccupation majeure dans les camps de personnes déplacées. Les évaluations conduites par les spécialistes du Centre régional de l'OMS pour l'hygiène du milieu à Amman montrent que la plupart des sources ne sont pas suffisamment chlorées, que les récipients des ménages sont contaminés, que les latrines sont inadaptées et que la situation environnementale est tout sauf satisfaisante. On estime qu'à l'heure actuelle, seulement 12% de l'eau potable nécessaire est disponible. De telles conditions de vie entraînent une augmentation de la mortalité avec, dans certains cas, des taux quotidiens de 6,8 / 1000 chez les moins de 5 ans. Les infections respiratoires aigues, les diarrhées et la malnutrition sont les principales causes de décès.

Ainsi la tragédie du Darfour considérée dès le départ par l'opinion publique internationale comme un génocide a finalement été l'objet d'une controverse portant sur le nombre réel des victimes civiles sans qu'il ait été possible de faire marche arrière pour essayer de traiter la crise autrement que sous ce seul prisme mobilisateur et choquant de la bataille des chiffres. Comme le résume Gérard Prunier dans son ouvrage (123 ), après qu'il eut lui-même tenté de réaliser sa propre estimation en recoupant l'ensemble des données alors existantes qui le conduisent à une estimation de 300 000 morts au début de 2005, « la marge d'erreur est forte et on pourrait s'apercevoir avec des travaux détaillés qu'il n'y a peut-être eu " que " 220 000 ou 250 000 morts. Mais peut-être aussi se rendrait-on compte qu'il y en a eu 350 000. »

123 Gérard PRUNIER, « le Darfour, un génocide ambigu » op. cit, p.207

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Les enquêtes les plus rigoureuses effectuées ensuite laissent penser que la réalité des massacres, pour terrible qu'elle soit, est fort heureusement sans doute moindre que celle qui était annoncée. Mais il leur semble important de rappeler que le United States Government Accountability Office, GAO, soit la Cour des comptes fédérale américaine, a montré que certaines des données qui ont servi de support à la définition de politiques d'intervention, avaient effectivement été avancées pour des considérations en partie militantes, sans reposer sur des bases prouvées. Certains experts ont ainsi reconnu ultérieurement avoir lancé des chiffres estimés très grossièrement, sans réelle étude de terrain ni méthodologie rigoureuse, dans le but principal de produire un choc et une prise de conscience humanitaire des opinions publiques occidentales et des gouvernements.

Sans prétendre apporter une réponse définitive, le GAO s'appuie sur le Centre pour la recherche l'épidémiologie des désastres, CRED, de l'école de santé publique de l'université catholique de Louvain, pour étayer ses conclusions. Crédité de la méthodologie scientifique la plus rigoureuse et d'une très grande objectivité, le CRED avait publié une première analyse en 2005, au terme de laquelle le nombre de décès excédentaires, dans l'Est du Tchad et au Darfour, dus à la crise, était approximativement de 110 000 sur une période de 17 mois, comprise entre septembre 2003 et janvier 2005, dont 35 000 dus à la violence, les autres décès étant dus aux maladies (124).

Très précisément, selon les comptages scientifiques alors effectués, la surmortalité estimée au Darfour au cours de cette période oscille entre 63 000 et 146 000 décès, selon les modes de calcul, et le nombre total de décès durant cette même période varie de 98 000 à 181 000. Selon les informations communiquées à vos rapporteurs par le CRED (125), l'estimation concernant le Darfour se situerait actuellement entre 0,6 et 0,7 pour 10 000 habitants/jour, soit un taux élevé mais néanmoins inférieur au seuil d'urgence de 1/10 000.

Enfin, selon les données consultables aujourd'hui sur le site Web du CRED (126), après actualisation de l'étude initiale, il ressort que le conflit a sans doute effectivement tué au total quelque 300 000 personnes, mais sur l'ensemble de la période comprise entre septembre 2003 et décembre 2008. Encore le CRED avance-t-il que ces données doivent être considérées comme des estimations prudentes : il s'agit précisément d'une fourchette de 180 000 à 460 000 décès, dont la principale cause n'est pas la violence mais les maladies.

124 Débarati Guba-sapira et olivier Dégomme, Université Catholique de Louvain, « Darfour : Conting the Deaths, What are the trends ! » décembre 2005.

125Entretien téléphonique du 14 mai 2009 avec le docteur Olivier Dégomme, Médecin, Spécialiste de Santé Publique avec le CRED.

126 Darfour CE-DAT « Complexe emergency data base », Juillet 2009.

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Ainsi Sur 6 millions d'habitants au Darfour au début de la crise :

2,5 millions des déplacés.

250000 des réfugiés dans l'Est du Tchad.

4,5 millions des personnes dépendantes de l'aide humanitaire.

Selon l'ONU, plus de 300000 personnes seraient décédées des conséquences directesouindirectesduconflitdepuis2003.

Des violences sexuelles à grande échelle, y compris le harcèlement des femmes déplacées dans et aux abords des camps. Le Darfour est aussi l'un des principaux champs de bataille où sont enrôlés des enfants soldats.

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