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Entrepreneuriat et la lutte contre la pauvreté en république démocratique du Congo.

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par Ismael BUKASA
UNIVERSITE INTERNATIONALE AL-MUSTAFA DU CONGO - Licence 2015
  

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1.2. L'analyse du contexte du pays

Il est question ici d'analyser l'environnement de la République démocratique du Congo.

L'environnement peut être présenté comme étant l'ensemble des conditions naturelles et culturelles susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines.(36(*))

L'environnement d'appui au développement de l'entrepreneuriat est aujourd'hui caractérisé par une multitude d'institutions. Aux acteurs déjà actifs dans les services auprès des porteurs de projets de création d'entreprise tels les structures et prestataires de services financiers et non-financiers, s'ajoute les institutions d'enseignement supérieur ; ceux-ci sont de plus en plus engagés dans l'éducation entrepreneuriale de leurs étudiants sous forme de modules obligatoires de formation à la création d'entreprise ou même sous forme de filières de master professionnel en création.

1.1.1. Environnement général et entrepreneuriat en R.D Congo

L'entreprise, l'oeuvre de l'entrepreneur, n'évolue pas en vase clos : elle est en contact avec les autres entreprises, elle naît et grandit dans une ville qui est caractérisée par ses habitants, sa situation économique et par ses habitudes de vie. Cela constitue son environnement.

Dans le champ de l'entrepreneuriat, les chercheurs s'accordent à reconnaître que l'environnement, à travers ses composantes, exerce une influence non négligeable sur l'activité entrepreneuriale et le développement des PME/PMI à long terme. Ils notent à cet effet que « ces composantes, en constante évolution, sont des contraintes dont l'entrepreneur doit tenir compte dans sa démarche de création d'entreprise comme dans sa gestion ».(37(*))

Un certain nombre de composantes de l'environnement exercent donc un impact sur l'activité entrepreneuriale. En ce qui nous concerne, quatre d'entre elles méritent une grande attention :

v L'environnement politique ;

v L'environnement économique ;

v L'environnement technologique ;

v L'environnement socioculturel.

1.1.1.1. L'environnement politique et l'entrepreneuriat

Cet environnement est composé des facteurs qui s'imposent à l'entrepreneur et sont relatifs :

1) à la réglementation gouvernementale ;

2) au climat politique ;

3) à la force des groupes de pression, qui sont susceptibles de fixer les limites à la conduite des activités entrepreneuriales et des individus dans une société.

Il a été démontré que l'identité des entrepreneurs, le caractère formel ou informel des établissements et le degré de croissance ou d'innovation dans les affaires ont été en partie déterminés par l'instabilité : « en période de turbulence, les contrôles étatiques sont susceptibles d'être intensifiés, évinçant l'entrepreneur de l'économie officielle et l'amenant à poursuivre ses activités de façon souterraine ».

Le secteur privé formel est très réduit, sans commune mesure avec l'importance de la population de la RDC. Des décennies de difficultés de fonctionnement et de mise à mal de la bonne gouvernance ont largement contribué à amoindrir la résilience des entreprises aux chocs économiques et à émousser leur capacité à relever les défis de la concurrence, engendrés par la libéralisation du commerce et la réduction des coûts associés aux distances internationales.

La structure du système productif n'a pas permis que la disparition d'entreprises existantes soit compensée par l'entrée sur le marché local de nouvelles organisations productives. Avec notamment la prolifération des impôts et taxes prélevés au niveau des collectivités territoriales telles que les provinces, l'environnement fiscal n'incite pas à la formalisation et décourage les aspirations à exister au « grand jour » en se dotant d'une comptabilité reflétant l'ensemble des activités de l'entreprise. Ce contexte explique pourquoi, aujourd'hui, plus de 70 % de l'économie est informelle.

Le nombre des entreprises modernes n'est pas facile à déterminer. La Fédération des entreprises du Congo (FEC) estime qu'il n'y aurait aujourd'hui que 110 grandes entreprises et qu'elles réalisent entre 8 et 10 % du PIB et 40 % des recettes de l'État.

À la fin des années 1980, on dénombrait encore 1 800 grandes sociétés, dont beaucoup dédiées à la satisfaction de la demande locale. Le fisc évalue actuellement à environ 9 000 les entreprises ayant un chiffre d'affaires de plus de 80 millions de francs congolais (environ 90 000 dollars). Ce chiffre contribue à donner une première approximation du secteur formel, au sein duquel on dénombre moins de 1 000 entreprises d'un chiffre d'affaires supérieur à 400 000 dollars. Une autre mesure permettant d'évaluer la taille de ce secteur est le nombre d'adhérents de la Fédération des entreprises du Congo, la principale centrale patronale. Celle-ci avance le nombre de 2 600 membres, dont 1 700 PME plus ou moins actives. Beaucoup d'entre elles sont plutôt de très petites entreprises (TPE), la dénomination PME couvrant les structures occupant au moins un salarié.

Ces dernières années, l'effort d'accumulation brute de capital fixe a été soutenu à un rythme deux fois plus rapide que celui de la croissance économique. Selon les estimations et prévisions les plus courantes, entre 2010 et 2013, la formation brute de capital fixe devrait atteindre 10 à 14 % du PIB, grâce à l'accélération induite par l'extension des travaux d'infrastructure dans les secteurs de la construction et des routes, mais également des télécommunications, et à la finalisation de certains projets miniers financés par l'investissement direct étranger de quelques grands opérateurs internationaux, notamment dans le sud-est du pays.

La relance du secteur agricole et de la transformation de ses produits constitue également un gisement de croissance. Comme les autres activités économiques, l'agriculture a elle aussi été mise à mal par les troubles politiques des années 1998 à 2002 et par les violences faites aux personnes, qui ont entraîné d'importants déplacements de la population. Le pays dispose d'environ 80 millions d'hectares de terres arables, dont seulement 10 % sont actuellement cultivés.

Le secteur du bois est également porteur. La surface boisée de la RDC est de l'ordre de 155 millions d'hectares, soit 66 % de la superficie nationale. Avec seulement 12,4 millions d'hectares exploités, soit moins de 10 % de la superficie boisée totale, la RDC est en retard par rapport à ce qui se fait dans d'autres pays d'Afrique centrale.

Dans le secteur manufacturier, de nombreuses industries ont périclité avant de disparaître. Elles contribuaient à la diversification de la base productive, mais dans un environnement incompatible avec la concurrence. Tel fut le cas dans le textile et la confection, le montage automobile, ainsi que certaines filières agro-industrielles. Pour pouvoir créer des emplois durables, les nouveaux investissements doivent donc être privilégiés dans les secteurs et filières où la production peut être socialement rentable en l'absence de protections commerciales élevées. C'est pourquoi l'étude des institutions et du coût des facteurs prend tout son sens, dans la mesure où les unes et l'autre conditionnent l'investissement privé.

En ce qui concerne les services, le Gouvernement a également des ambitions, notamment au niveau du développement du tourisme. La biodiversité de la RDC est exceptionnelle, avec une faune et une flore qui justifient pleinement ces ambitions.

Le secteur est actuellement très peu développé en raison de contraintes majeures, telles que la qualité des infrastructures et les tracasseries administratives, considérées comme une manifestation de bonne gouvernance. Le parc hôtelier est sous dimensionné et l'accès aux sites les plus spectaculaires reste malaisé.

À moyen terme, la RDC devrait donc se positionner sur des marchés de niche, tels que l'écotourisme ou le tourisme culturel, et ce tant que ses infrastructures et son climat administratif empêcheront d'apprécier l'étendue de sa diversité.

La Confédération des petites et moyennes entreprises du Congo (COPEMECO) est une association sans but lucratif créée en 1991. Sa mission principale est de regrouper les PME en un syndicat patronal capable de soutenir et faire aboutir les revendications de ses membres répartis sur l'ensemble du territoire national.

L'adhésion coûte de 50 à 100 dollars EU selon que le demandeur est un national ou un étranger, et les cotisations annuelles varient de 100 à 500 dollars EU selon la nationalité de l'entrepreneur et la taille de la structure.

Les activités de la COPEMECO sont orientées vers la défense des intérêts de ses membres, la promotion de la femme entrepreneure, la formation, et les services aux entreprises. La réalité de ces activités est plus modeste, dans la mesure où le financement manque pour leur donner de la visibilité.

Les aspirations de la COPEMECO rejoignent en partie celles de la FEC. En l'occurrence, les petites entreprises reprochent à l'État de les pousser dans l'informalité en appliquant des taxes nombreuses et redondantes ; de compliquer l'accès aux marchés publics avec des exigences de garantie et de bonne exécution ; de les affaiblir financièrement en leur imposant des retards considérables dans le paiement de ses factures, lorsque ce ne sont pas des arriérés de paiement.

Ces derniers aggravent le besoin de fonds de roulement, alors que l'obtention du crédit bancaire est difficile et chère.

L'accroissement du nombre de banques et la création de structures de micro finance devraient toutefois contribuer à réduire ce genre de tensions.

1.1.1.2. L'environnement économique, Financier et démographique

L'analyse de l'environnement économique fournit des informations quant au revenu, au pouvoir d'achat des consommateurs, à la structure et à l'évolution de la consommation...Pour certains auteurs, cet environnement est certainement celui qui touche le plus l'entreprise et la société en général. Dans une étude sur les dispositifs d'appui à la petite entreprise, on rapporte que l'accès au crédit bancaire est l'un des déterminants importants de la croissance des PME.

Toutefois, insiste-t-il, cet accès est nécessaire mais pas suffisant dans la mesure où son optimisation nécessite des capacités entrepreneuriales et/ou l'existence et l'accès à de nouveaux marchés.

En République Démocratique du Congo, à l'aide de certaines composantes de l'environnement économique (notamment la politique monétaire et financière) démontre que l'instabilité de la monnaie nationale et la mise en oeuvre des dévaluations successives depuis 1976 ont influencé négativement l'entrepreneuriat.

En effet, les entreprises opérant au Congo éprouvent de graves difficultés face aux fluctuations régulières du taux de change de la monnaie nationale. Cette dépréciation continue du Franc congolais par rapport au dollar perturbe considérablement leurs activités et leurs ressources réelles subissent une contraction importante.

Par ailleurs, les distorsions qui caractérisent le système financier formel congolais (l'hyperinflation, la pénurie de liquidités dans les banques), n'ont fait qu'exacerber l'éviction du secteur formel par le secteur informel. Dans son rapport sur l'état des lieux de l'économie congolaise, la Fédérations des Entreprises au Congo, FEC (2007) citée par la BIRD38(*)met en exergue quelques facteurs de l'environnement économique refrénant l'entrepreneuriat au Congo. Il y a été relevé sur le plan fiscal : un taux d'imposition très élevé des intrants industriels importés (soit 10%), des taxes d'autorisation présidentielle et droits proportionnels de 6%, une fiscalité indirecte en cascade cumulative, une parafiscalité provinciale foisonnante caractérisée par la création et la levée de taxes fantaisistes ; sur le plan financier : le manque de financement adapté aux réalités des PME, dû au dysfonctionnement du système bancaire et à l'absence d'une politique nationale de promotion de l'esprit d'entreprise.

1.2.2. Stratégie de promotion de l'emploi et d'entrepreneuriat des jeunes en RDC

- En 2005, saisine du Secrétaire Général des Nations- Unies par le Chef de l'Etat, engageant la RDC comme pays chef de file du réseau pour l'emploi des jeunes.

- En 2006, début du processus d'élaboration d'un plan d'action national pour la promotion de l'emploi des jeunes pour la création du Comité National préparatoire de l'atelier sur l'établissement des inventaires et la formulation du plan d'action pour l'emploi des jeunes. Ce processus a permis, en 2008, la formulation du Plan d'action national pour l'emploi des jeunes (PANEJ). Ce document attend encore son adoption par le Conseil des ministres.

- En mai 2011, le processus de formulation de la Politique Nationale de la Formation Professionnelle et de l'Emploi en RDC amorcée en 2009 a abouti en 2010 à la production d'un document validé en session spéciale du Conseil National du Travail. Ce document est en attente de présentation pour adoption en Conseil des Ministres ;

- En Juin 2011, promulgation du Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté de deuxième génération (DSCRP II), qui intègre la dimension emploi et emploi des jeunes dans ses dispositifs pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté.

* 36Jean Papy Manika Manzongani1, Mireille BonkingaBofaya&LodyLueziKuntonda, Promotion de l'Entrepreneuriat Féminin par la Micro Finance : Etude du cas de la République Démocratique Du Congo,Université Kongo, République Démocratique du Congo

* 37 Justin KAMAVUAKU

* 38BIRD, op.cit.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore