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à‰valuation de l'environnement de l'investissement et efficacité de la politique économique au Cameroun.

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par Guy YAKANA YOMBI
Université de Yaounde 2 - Soa - Master 2 professionnel en intelligence économique, innovation, entrepreneuriat et développement de PME  2015
  

Disponible en mode multipage

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    Université de Yaoundé II

     

    University of Yaoundé II

    Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

    Faculty of Economics Sciences and Management

    B.P. 1365 Yaoundé, B.P. 18 soa

    TEL : 222 21 34 04

    Site : www.uy2-soa.cm

    E-mail: uy2-soa@uy2-soa.cm

    PO BOX 1365 Yaoundé, PO BOX 18 soa

    TEL: 222 21 34 04

    Site : www.uy2-soa.cm

    E-mail: uy2-soa@uy2-soa.cm

    Master professionnel en intelligence économique, innovation, entrepreneuriat et développement de PME 

    Evaluation de l'environnement de l'investissement et efficacité de la politique économique au Cameroun

    Mémoire présenté et soutenu publiquement par :

    YAKANA YOMBI Guy

    Maitre ès sciences économiques option analyse et politique économique

    Sous l'encadrement et la direction de :

    Dr NGWEN NGANGUE

    Chargé de cours à l'université de Yaoundé 2 - Soa

    Année académique : 2014-2015

    AVERTISSEMENT

    L'Université de Yaoundé II-Soa et la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion n'entendent donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions sont considérées comme propres à son auteur.

    WARNING

    The University of Yaoundé II-Soa and the Faculty of Economics and Management will not give their approval or rejection on opinions contained in this document. These opinions should be considered as his author owner.

    DEDICACES

    Je dédie ce travail à :

    Ø mes parents YAKANA YOMBI et YAKANA Florence née ANGABILANG, à qui je dois tout, cette oeuvre est la vôtre.

    Ø KUATE Daniele Marshal, qui a toujours été là pour moi, cette oeuvre est également la tienne.

    Ø mon fils YAKANA Chris, pour l'espoir que tu grave de jour en jour dans mon coeur.

    Ø tous les membres de ma famille, mes amis, mes proches.

    REMERCIEMENTS

    Nos remerciements s'adressent :

    Ø A Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université de Yaoundé 2-Soa, pour nous avoir permis de participer à ce programme de formation ainsi qu'à l'ensemble de l'administration de la faculté.

    Ø A Monsieur NGWEN NGANGUE pour avoir accepté de nous encadrer et pour sa bienveillance.

    Ø A toutes les entreprises qui ont participé à la réalisation de cette étude en répondant à notre questionnaire.

    Ø A l'ensemble du corps professoral de l'université de Yaoundé 2 en général et du programme de master en intelligence économique en particulier pour la formation qu'il nous a donnée.

    Sommaire

    Remerciement

    iv

    Sigles et abréviations

    vi

    Liste des tableaux et graphique

    viii

    Résumé

    ix

    Introduction générale

    10

    1ère partie : Cadre théorique et de référence de l'étude

    15

    Chapitre 1 : Généralités sur l'environnement de l'investissement

    17

    Section 1 : Définition et déterminants de l'environnement de l'investissement

    17

    Section 2 : Nécessité d'évaluer l'environnement de l'investissement

    31

    Chapitre 2 : Analyse de la politique économique Camerounaise

    44

    Section 1 : Fondement de la politique économique

    44

    Section 2 : Cadre de référence de la politique économique camerounaise

    58

    2e partie : Evaluation de l'environnement des investissements et de l'efficacité de la politique économique au Cameroun et formulation de recommandations

    85

    Chapitre 3 : Cadre méthodologique de l'étude et présentation des résultats

    87

    Section 1 : sources de données et méthodologie

    87

    Section 2 : Présentation des principaux résultats

    91

    Chapitre 4 : Synthèse des résultats et recommandations

    107

    Section :Synthèse des résultats et vérifications des hypothèses de recherche

    107

    Section 2 :Recommandations

    113

    Conclusion générale

    122

    bibliographie

    123

    Table de matière

    125

    Annexes

    133

     
     

    Sigles et abréviation

    Sigle/abréviation

    Signification

    APE

    Accord de Partenariat Economique

    API

    Agence de Promotion des Investissements

    APME

    Agence de Promotion des PME

    BAD

    Banque Africaine de Développement

    BC-PME

    Banque Camerounaise des PME

    BEAC

    Banque des Etats de l'Afrique Centrale

    BIT

    Bureau International du Travail

    BMN

    Bureau de Mise à Niveau

    BSTP

    Bourse de Sous-Traitance et de Partenariat

    D

    Contrat de Désendettement et de Développement

    CARPA

    Conseil d'Appui pour la Réalisation des Partenariats

    CBF

    Cameroon Business Forum

    CEEAC

    Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale

    CEMAC

    Commission Economic et Monétaire de l'Afrique Central

    CFCE

    Centre de Formalité de Création d'Entreprise

    CNUCED

    Conférence des Nations Unies pour le Commerce Et le Développement

    COBAC

    Commission Bancaire de l'Afrique Centrale

    DSCE

    Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

    DSRP

    Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

    ECAM

    Enquête Camerounaise Auprès des Ménages

    FASR

    Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé

    FMI

    Fonds Monétaire International

    FMN

    Firme Multi Nationale

    FRPC

    Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance

    GCI

    Global Competitiveness Indicator

    INS

    Institut Nationale de la Statistique

    IPC

    Indice de Prix à la Consommation

    IPPTE

    Initiative Pays Pauvre Très Endetté

    MINEPAT

    Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

    MINPMEESA

    Ministère de la Petite et Moyenne Entreprise, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat

    OHADA

    Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

    OMC

    Organisation Mondiale du Commerce

    OMD

    Objectifs du millénaire pour le développement

    ONUDI

    Organisation des Nations Unies pour le développement industriel

    PAS

    Programme d'Ajustement Structurel

    PESTEL

    Politique Economique Social Technologique Ecologique Légal

    PIB

    Produit Intérieur Brut

    PME

    Petite et Moyenne Entreprise

    PNUD

    Programme des Nations Unies pour le Développement

    SWOT

    Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats

    UMAC

    Union Monétaire de l'Afrique Centrale

    UNESCO

    United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

    UNICEF

    United Nations Children's Fund

    WEF

    World Economic Forum

    Liste des tableaux et graphique

    Tableau n° 1 :

    Typologie de styles managériaux selon le degré de prédictabilité de l'environnement

    33

    Tableau n° 2 :

    Matrice d'analyse SWOT

    40

    Tableau n° 3 :

    Evolution du PIB et ventilation par secteur 2006-2013

    58

    Tableau n° 4 :

    Evolution du taux d'inflation (en %)

    58

    Tableau n°5 :

    Groupe de variable utilisé dans l'analyse PLEST

    90

    Tableau n°6 :

    Performance du Cameroun dans le cadre du Doing Business

    103

    Tableau n°7 :

    Performance du Cameroun dans le cadre du World Competitivenness Report

    104

    Tableau n°8 :

    Top des phénomènes les mieux cotés

    107

    Tableau n°9 :

    Top des phénomènes mal cotés

    108

    Graphique n° 1 :

    Modèle des cinq forces de porter

    42

    Graphique n°2 :

    Opinion des responsables d'entreprise sur les infrastructures

    91

    Graphique n°3 :

    Evaluation de la qualité du système financier

    92

    Graphique n°4 :

    Evaluation du commerce extérieur

    93

    Graphique n°5 :

    Evaluation de l'état de la concurrence

    94

    Graphique n°6 :

    Evaluation de la conduite des affaires

    95

    Graphique n 7 :

    Evaluation du niveau de développement des TIC

    96

    Graphique n°8 :

    Evaluation du niveau de développement de l'innovation

    98

    Graphique n°9 :

    Evolution du taux de croissance du PIB en termes réels (en %)

    99

    Graphique n°10 :

    Evolution du taux d'inflation (IPC en %)

    100

    Graphique n°11 :

    Evolution de l'investissement privé (% PIB)

    101

    Graphique n°12 :

    Balance des comptes courants (% PIB)

    102

    Graphique n°13 :

    Evolution du volume des investissements nets directs en provenance de l'étranger (en million $ E.U)

    103

    Graphique n°14 :

    Echelle d'évaluation de l'environnement de l'investissement

    106

    Graphique n°15 :

    Synthèse de l'analyse PLEST

    109

    Résumé

    Cette étude vise à évaluer la compatibilité des mesures de politique économiques du Cameroun avec la spécificité de son environnement de l'investissement compte tenue de la vision de développement à moyen et long terme. Pour y parvenir, nous avons eu recours aux données primaires collectées auprès des responsables d'entreprises et des données secondaires sur les indicateurs macroéconomiques issues des bases de données et celles des rapports spécialisés sur les questions d'environnement de l'investissement sur la période 2009-2013. Les données recueillies ont été traitées à l'aide de la statistique descriptive et présentées sous forme de tableaux analytiques, de graphiques et de diagrammes afin de mieux affiner nos analyses. Les résultats obtenus mettent en évidence un effet mitigé de la politique économique telle que définie par le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi sur l'environnement de l'investissement. Ce qui nous a amené à formuler de nombreuses recommandations pour insuffler une nouvelle dynamique aux diverses mesures d'amélioration de l'environnement de l'investissement.

    Mots clés : environnement, investissement, politique économique.

    Abstract

    This study aims to assess the compatibility of Cameroon's economic policy measures with the specificity of its investment environment held account of the development in the medium and long term vision. To achieve this, we used primary data collected from business leaders and secondary data on macroeconomic indicators from databases and those specialized investment reports of environmental issues in the period 2009-2013. The data collected were processed using descriptive statistics and presented in the form of analytical tables, charts and graphs to better refine our analysis. The results show a mixed effect of such an economic policy defined by the Strategy Document for Growth and Jobs on the investment environment. What brought us to formulate a number of recommendations for a new dynamic to the various environmental improvement measures of investment.

    Keywords: environment, investment, economic policy

    Introduction

    L'économie camerounaise a connu une croissance soutenue, de 5% en moyenne, jusqu'en 1978, grâce aux exportations agricoles. La découverte du pétrole en 1978 a permis d'accélérer cette croissance à 7% jusqu'au milieu des années 80. Sous les effets conjugués de la baisse tendancielle de la production pétrolière, de la chute des prix des principaux produits d'exportation et d'une appréciation d'environ 40% du taux de change effectif réel du franc CFA, l'économie camerounaise a connu la crise sur la période 1986-1993. Il en a résulté une chute du PIB réel de 1/3, une chute du PIB réel par habitant de plus de 50%, la rupture des équilibres macro-économiques et le recours à l'endettement extérieur.

    Pour renverser cette tendance, les autorités ont mis en oeuvre, à partir de 1987, des mesures internes de réduction des dépenses de l'Etat, et des réformes économiques soutenues par la Communauté internationale. Ces programmes étaient principalement basés sur des politiques de : (i) réduction des déficits budgétaires par l'augmentation du taux d'imposition, la réduction de la masse salariale et des subventions aux entreprises publiques ; (ii) restauration de la compétitivité externe centrée sur la réduction des coûts des facteurs ; et (iii) restructuration des entreprises publiques. Toutefois, en l'absence d'un ajustement monétaire, les résultats enregistrés par ces programmes sont restés très limités.

    Suite de la dévaluation du franc CFA, en janvier 1994, deux programmes de réformes soutenus par le FMI entre 1994 et 1996 n'ont pas atteint leurs objectifs, notamment de rétablissement de l'équilibre des finances publiques. Ce n'est qu'en 1997 que le Gouvernement s'est résolu à mettre en oeuvre des réformes plus importantes avec l'élaboration d'un programme économique et financier à moyen terme (1997/1998 - 1999/2000), appuyé par une FASR du FMI (devenue FRPC en novembre 1999), un crédit d'ajustement structurel (CAS III) de la Banque mondiale et le PAS II du FAD. Ce programme a été exécuté de manière satisfaisante et a permis à l'économie camerounaise de renouer avec la croissance.

    En août 2000, un document intérimaire de Stratégie de réduction de la pauvreté (DSRPi) a été finalisé par le Gouvernement. Le DRSPi a permis au pays d'atteindre le point de décision de l'initiative PPTE en octobre 2000. En avril 2003, le Cameroun a adopté un DSRP complet qui présentait la vision et les actions prioritaires du gouvernement pour lutter contre la pauvreté dans l'optique des Objectifs de développement du millénaire (ODM) fixés pour 2015. Le cadre stratégique du DSRP reposait sur sept piliers : i) la promotion d'un cadre macroéconomique stable et de nature à renforcer la croissance ; ii) la diversification de l'économie pour conforter la croissance ; iii) l'octroi de moyens d'agir au secteur privé pour en faire le principal moteur de la croissance et un partenaire dans la prestation des services sociaux ; iv) le développement des infrastructures de base et la mise en valeur des ressources naturelles d'une manière écologiquement durable ; v) l'accélération de l'intégration régionale dans le cadre de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) ; vi) le renforcement de la valorisation des ressources humaines et le soutien aux services sociaux ; et vii) l'amélioration de la gouvernance, notamment dans l'administration publique et le système juridique et judiciaire. Malheureusement les résultats escomptés en termes de croissance sont restés en dessous des performances envisagés par les autorités au cours de la période de mise en oeuvre. En effet, les taux de croissance sont restés en dessous de 4% en ; et le taux de pauvreté est resté quasiment stable, soit 39,9% en 2007 d'après la troisième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM III).

    Confronté à la difficulté de se doter d'un secteur industriel compétitif, en raison notamment de sa mauvaise insertion dans l'économie mondiale et de la faiblesse des capacités opérationnelles au niveau national, le Cameroun s'est doté d'une vision à long terme. La Vision du Cameroun à l'horizon 30-35 qui s'appuie sur les résultats des études rétrospectives, le recensement des besoins et aspirations des populations et les ambitions des politiques voudrait faire du pays une économie émergente. Pour parvenir aux résultats escomptés, un ensemble de stratégies globales d'opérationnalisation de la vision est envisagé. Ainsi, pour la première décade de la mise en oeuvre de la vision, la stratégie vise à jeter les bases d'une croissance forte grâce à d'importants investissements dans les infrastructures et à la modernisation rapide de l'appareil de production, en accompagnant cet effort d'une amélioration significative de l'environnement des investissements et de la gouvernance ainsi que d'une volonté affirmée de donner à cette croissance un contenu riche en emplois.

    La mise en oeuvre de cette stratégie, consignée dans le document stratégique pour la croissance et l'emploi, nécessite la mobilisation d'un important volume d'investissement. Et lorsqu'on sait que les ressources de l'Etat sont limitées, il apparait nécessaire de mobiliser des investissements privés(nationaux ou internationaux). D'ailleurs dans son discours de prestation de serment à l'assemblée nationale le 03 novembre 2011, le Président de la République du Cameroun disait : « (...) Me demanderez-vous, comment financer des investissements aussi considérables ? Il sera en priorité fait appel aux investisseurs privés nationaux et étrangers (...) ». Mais seulement la décision d'investir d'un agent économique est influencée par un ensemble de facteurs.

    Cependant, l'investisseur au Cameroun, fait face à de multiples contraintes qui freinent énormément le développement de ses activités. De nombreux rapports et études indiquent que le Cameroun n'est pas attractif aux investissements privés en dépit de ses atouts considérables. Les réformes engagées jusqu'à présent, n'ont pas permis aux investisseurs privés de générer des ressources suffisantes pouvant induire une croissance économique réelle. Au cours de la période 2008-2014,la croissance du PIB a reposé sur un taux d'investissement de l'ordre de 19 % en moyenne, dont 2,3% pour le secteur public et 16,7% pour le secteur privé alors que les prévisions pour l'émergence ciblent un taux d'investissement de l'ordre de 25% à 30% (comptes nationaux/INS). De plus, on observe toujours une dégradation des indicateurs de référence mondiale en matière d'évaluation de l'environnement des investissements. Ainsi les institutions spécialisées du benchmarking international à l'instar du World Economic Forum dans le cadre du Global Competitiveness and Benchmarking Network produit un rapport annuel sur la compétitivité des économies à mobiliser les investissements et de la Banque Mondiale dans le cadre du Doing Business ont positionné le Cameroun dans les plus mauvais rangs ces dernières années. Les préoccupations spécifiques qui découlent de cette problématique conduisent aux questions ci- après :

    Ø Quelle appréciation, les opérateurs économiques, se font-ils de l'environnement de l'investissement au Cameroun ?

    Ø Au regard des positions occupées par le Cameroun dans les différents classements des rapports « Global Competitiveness Report » et « Doing Business », quelle est l'influence de la politique économique du Cameroun sur l'environnement de l'investissement ?

    I. Objectif de l'étude

    L'objectif principal de cette étude est d'évaluer la compatibilité des mesures de politique économiques du Cameroun avec la spécificité de son environnement de l'investissement compte tenue de la vision de développement à moyen et long terme. Spécifiquement, il s'agira pour nous d'évaluer la perception de l'environnement de l'investissement par les acteurs économiques au Cameroun et d'analyser la pertinence des mesures de politique économique camerounaise sur ce dernier.

    II. Hypothèses

    Pour notre recherche, nous formulons l'hypothèse principale suivante : l'environnement de l'investissement du Cameroun ne s'est pas amélioré significativement depuis la mise en oeuvre du DSCE. Pour la vérification de notre hypothèse principale, nous posons les hypothèses spécifiques suivantes :

    Ø H1 : les opérateurs économiques camerounais ont une mauvaise opinion de l'environnement de l'investissement ;

    Ø H2 : la politique économique du Cameroun contribue peu à l'amélioration de l'environnement de l'investissement.

    III. Méthodologie

    La démarche méthodologique prévue pour l'atteinte des objectifs ci-dessus indiqués passera par les phases suivantes :

    1. Une revue documentaire

    Cette phase permettra de mieux circonscrire le cadre de l'étude et de mieux appréhender les contours du sujet. Cette phase consistera en effet à compiler des informations ou des données secondaires aussi bien qualitatives que quantitatives à partir des études et enquêtes déjà réalisées sur l'environnement de l'investissement. Une large part est accordée aux données du World Economic Forum au titre des enquêtes « Executive Opinion Survey » et de la Banque Mondiale au titre des enquêtes « Doing Business ».

    Aussi, nous exploiterons les différents travaux réalisés dans le cadre de l'élaboration de la politique générale du Cameroun et des documents de référence qui indiquent les choix de la politique du Cameroun en matière d'amélioration de l'environnement de l'investissement. Dans le processus de vérification des hypothèses fixées pour cette étude, nous allons passer en revue les principales réformes annoncées et exécutées dans le cadre de l'amélioration de l'environnement de l'investissement.

    Cette phase permettra d'analyse le cadre institutionnel et règlementaire de promotion du secteur privé pour mieux appréhender le niveau de cohérence entre les stratégies mises en oeuvre, les objectifs définis et les résultats obtenus.

    2. Une enquête de terrain

    Cette phase nous permettra, à l'aide d'un questionnaire, d'apprécier la perception des opérateurs économiques sur l'environnement de l'investissement. Les réponses de ces opérateurs seront traitées à l'aide des statistiques descriptives et synthétisées à l'aide de la matrice PESTE, un outil diagnostic de l'intelligence économique. Cet outil, nous permettra de présenter la perception que les opérateurs économiques se font du cadre politico-légal (P), économique (E), social (S), technologique (T) et environnemental (E).

    Ces enquêtes seront complétées par des interviews des responsables des principales administrations qui influencent de manière directe ou indirecte l'environnement de l'investissement.

    3. Une exploitation des bases de données

    Cet aspect de notre méthodologie nous permettra d'apprécier l'évolution des indicateurs comme l'investissement global, l'investissement privé, l'investissement direct étranger pour rendre compte des effets de la politique économique sur l'environnement de l'investissement au Cameroun. A cette analyse, s'ajoutera celle des performances globales du Cameroun en matière d'environnement de l'investissement à partir des différents classements du Global Competitiveness Report du World Economic Forum et du Doing Business de la Banque Mondiale sur les sur les cinq (05) dernières années. Il faut rappeler à ce niveau que les classements du Global Competitiveness Report sont basés sur une centaine d'indicateurs et ceux du Doing Business sont basés une dizaine d'indicateurs mesurés dans chaque pays enquêté.

    Toutes les données recueillies seront traitées à l'aide de la statistique descriptive et présentées sous forme de tableaux analytiques, de graphiques et de diagrammes afin de mieux affiner nos analyses.

    IV. Intérêts de l'étude

    Notre étude n'aurait pas de raison d'être si elle n'était pas rendue utile. Tout travail de recherche devrait en effet servir, non pas nécessairement une cause, mais intéresser le lecteur en particulier, et la société en général. Ainsi, la présente étude entend se soumettre à cette règle. Elle sera menée de sorte qu'on puisse y percevoir un intérêt académique, dans une double déclinaison pratique.

    Intérêt économique : la prise en compte de l'environnement de l'investissement permet de comprendre les réactions des investisseurs suite à une modification des variables comme la demande, le taux d'intérêt, la technologie, la règlementation ou un changement de politique économique. Ainsi, cette étude permettra de révéler les faiblesses des réformes en cours au Cameroun et de faire des propositions d'ajustement des stratégies mises en oeuvre dans le cadre de l'amélioration de l'environnement de l'investissement. Ensuite, elle va contribuer à lever certaines ambiguïtés suscitées par les classements annuels du Global Competitiveness Report et du Doing Business objet de nombreuses polémiques au Cameroun. Enfin, elle contribuera au renforcement du plaidoyer des opérateurs économiques privés en faveur de conditions favorables d'exercice de leurs activités.

    Intérêt scientifique : cette approche permet d'étudier les différentes situations dans lesquelles peuvent se trouver les investisseurs. Étudier les rapports entre l'environnement de l'investissement et la politique économique renvoie inéluctablement à l'analyse de la relation entre l'entreprise et l'État. Cette analyse nous place véritablement au carrefour de deux disciplines : d'une part la science économique qui, au cours des récentes années, a produit d'abondantes études théoriques, méthodologiques et empiriques sur le rôle de l'État dans l'activité économique ; d'autre part la science de la gestion qui est parvenue à présenter une conception raffinée de l'entreprise moderne. De plus cette approche ouvre ainsi des perspectives intéressantes à la recherche empirique. Notre mémoire s'inscrit dans cet axe de recherche en cherchant à expliquer l'influence de la politique économique sur l'environnement de l'investissement.

    Notre travail est bâti autour de deux grandes partie à savoir le cadre théorique et de référence de l'étude (1ère partie) et évaluation de l'environnement des investissements et de l'efficacité de la politique économique au Cameroun et formulation de recommandation (2e partie)

    1ère partie :

    Cadre théorique et de référence de l'étude

    Le cadre de référence de la politique économique du Cameroun consacre le secteur privé comme le moteur de la croissance. De ce fait, le secteur privé apparait comme gage des performances d'une économie forte et durable. Cependant, la promotion d'un secteur privé productif est indispensable pour une véritable croissance portée par l'appareil productif de l'économie. Cette promotion nécessite la mise en place des conditions adéquates pour stimuler les investissements productifs créateur de richesse notamment la disponibilité des facteurs de production, le développement des technologies, la qualité de la réglementation, ... Cet ensemble de ces conditions constitue l'environnement de l'investissement.

    L'environnement de l'investissement influence dans une large mesure, s'ils ne déterminent pas de façon absolue, les décisions de l'investisseur, étant entendues que chacune de ces variables particulières intervient selon un mode et un rythme qui lui est particulier. En effet, il se caractérise par un certain degré d'incertitude concernant les évolutions technologique, concurrentielle, institutionnelle, sociétale et plus largement macroéconomique.Par ailleurs, l'environnement de l'investissement peut être modelé par les acteurs économiques ou encore par des forces externes à l'économie du fait de la mondialisation.

    Comprendre le lien qui existe entre l'environnement de l'investissement et la politique économique nécessite, tout d'abord, de passer en revue les généralités sur le concept de l'environnement de l'investissement (chapitre 1) et d'autre part, de présenter le référentiel de la politique économique camerounaise ainsi que les différentes mesures prises (chapitre 2).

    Chapitre 1 : Généralités sur l'environnement des investissements

    En règle générale, tout investisseur qui met en place projet d'entreprise cherche à rentabiliser son investissement. Cette entreprise est appelée à évoluer dans un contexte environnemental qui agit directement tant sur sa structure que sur les décisions stratégiques de son promoteur. Ce contexte ou plus exactement cet environnement reste cependant une notion large qui englobe un ensemble d'éléments difficilement identifiables et appréhendables pour les promoteurs et dirigeants d'entreprises.

    Ce concept d'environnement de l'investissement est cependant abordé dans différents domaines disciplinaires. Dans ce chapitre, nous nous contentons d'analyser les approches issues des sciences de gestion et des sciences économiques. Ainsi, dans un premier temps, nous essayons de définir le concept d'environnement de l'investissement et préciser ces caractéristiques et dans un second temps, nous présenterons l'intérêt de l'évaluer ainsi que les outils d'analyse/évaluation.

    Section 1 : Définition et déterminants de l'environnement des investissements

    La notion de l'environnement de l'investissement a pris une place importance en sciences de management dans la formulation des stratégies développement des entreprises. En effet, l'environnement est une dimension majeure de l'analyse stratégique (Ansoff, 1987). En fonction de ses caractéristiques, les opportunités ou les menaces se produiront, permettant à l'investisseur de tenir ou d'améliorer sa position concurrentielle, gages de réussite.On peut penser que l'environnement n'est pas un champ unifié et homogène. Certains de ses éléments seront totalement incontrôlables par l'investisseur tandis que d'autres seront plus manipulables.

    Cette vision pourra se révéler, comme nous le verrons, extrêmement importante dans l'étude, puisque l'environnement se constitue d'une multiplicité d'acteurs et de relations plus ou moins proches. Ce mémoire étant relatif à l'évaluation de l'environnement de l'investissement, nous nous intéresserons principalement dans cette section à la définition de ce concept et à l'identification de ses composantes.

    A. Essai de définition de l'environnement des investissements

    L'environnement sera défini de façon opératoire, notamment à travers le milieu dans lequel l'investisseur compte évoluer.

    I. Définition et composantes de l'environnement de l'investissement

    Un nombre important de facteurs sont susceptibles d'influencer la décision d'investissement d'un individu. Cet ensemble de facteur constitue l'environnement de l'investissement. Dans ce paragraphe, nous allons présenter les différentes approches de cette notion et ces composantes.

    1. Définition de l'environnement de l'investissement

    L'environnement de l'investissement est un concept contemporain qui peut âtre défini de plusieurs façons. Dans le cadre le cadre de notre travail, nous présenterons les définitions des sciences du management et celle des organismes spécialisés.

    1.1. Définition selon les sciences du management

    Le champ d'application des sciences du management par excellence est l'entreprise dont l'évolution et le fonctionnement sont déterminés par son environnement. On parle ici de l'environnement de l'entreprise. Plusieurs auteurs ont proposé une définition de l'environnement de l'entreprise.

    En se demandent pourquoi il existe plusieurs types d'entreprise et comment elles apparaissent et meurent, Hannan et Freeman1(*) (1977) établissent que l'environnement est variable contraignante et surdéterminante.Pour ces auteurs, l'environnement est hostile et doté de ressources rares : les entreprises cherchent sans cesse à capter ces ressources pour leur survie et, ce qui complique encore plus la tâche, dans un contexte de concurrence.

    D'autres auteurs comme Trist (1976) ou Astley et Van de Ven (1983) ont une vue plus mesurée que les précédents sur le rôle de l'environnement. D'une part, l'environnement n'est pas considéré comme une variable indépendanteface à laquelle les organisations doivent s'adapter ou mourir. D'autre part, la conception d'un environnement hostile où règne la concurrence est également considérée comme réductrice de la réalité. Les ressources peuvent être abondantes et surtout, les organisations peuvent développer des stratégies de coopération. En fait, l'environnement et les entreprises sont en perpétuelle relation et forment un éco-système. Il existe des effets de rétro-action : l'environnement contraint les entreprises et les entreprisesmodifient en retour l'environnement. En d'autre termes, l'entreprise doit certes s'adapter au présent mais elle doit aussi se préparer aux futurs possibles.

    Pour R. De Bruecker (1995, P.26),« l'environnement de l'entreprise est défini par rapport à tout ce qui est situéen dehors: la technologie, la nature des produits, les clients et les concurrents, les autres organisations, le climat politique et économique, etc. ». Autrement dit, l'entreprise est soumise à de nombreuses contraintes provenant de son milieu qu'elle ne maîtrise pas.

    Sur la base de ces définitions, nous pouvons dire que l'environnement de l'entreprise se défini comme l'ensemble de facteurs économiques, physiques et sociaux potentiellement pertinents pour l'établissement de la réalisation des objectifs de l'entreprise. Ce qui suppose un ensemble d'actions que les entreprises doivent mettre en oeuvre afin de réduire les menaces.

    1.2. Définition selon les organismes spécialisés

    De nombreux organismes ont fait de la promotion de l'investissement privé leur champ d'action pour une croissance plus accrues des économies. Parmi ces organismes, les plus influents sont la banque mondiale et le World Economic Forum.

    1.2.1. Approche de la Banque mondiale

    Pour cet organisme, l'entreprise privée est au coeur du processus de développement. En effet, quelle que soit la catégorie à laquelle elle appartient, depuis les agriculteurs et les microentreprises jusqu'aux industries manufacturières locales et aux multinationales de l'économie formelle, l'entrepriseinvestit dans de nouvelles idées et de nouvelles installations qui renforcent les fondements de la croissance économique et de la prospérité. Toutefois, ce rôle dévolue à l'entreprise est tributaire d'un certain nombre de facteurs détermine les contributions qu'elle apporte à la société. La Banque mondiale regroupe cet ensemble de facteur sur le concept de climat d'investissement.

    La Banque mondiale définit le climat de l'investissement comme « l'ensemble des facteurs propres à la localisation de l'entreprise, qui influent sur les opportunités de marché ou le désir des entreprises d'investir à des fins productives, de créer des emplois et de développer leurs activités. »2(*). Ainsi, l'entreprise décide si elle doit ou non supporter descoûts aujourd'hui afin de modifier ou d'augmenter sa production plus tard. Pour arrêter sa décision,elle s'appuie sur ses ressources productives et sesstratégies, qui diffèrent d'une entité à l'autre. Mais sadécision est motivée par la recherche du profit qui lui-même est fonction des coûts, des risques et desobstacles à la concurrence associée à l'opportunité demarché qui se présente.

    1.2.2. Approche du World Economic Forum

    Le point de départ de l'approche du World Economic Forum (WEF) est la compétitivité des entreprises. Pour le WEF, la compétitivité n'est pas seulement la résultante du cadre macro-économique et juridique qui sous-tendent une économie. D'autres facteurs tel que la santé, l'éducation, les ressources naturelles, la présence des groupes de soutien, les droits de l'homme, la disponibilité de l'information, ... influencent la compétitivité des entreprises. Le WEF parle alors de climat des affaires.

    En se fondant sur la théorie de la chaine de valeur de M. Porter (1990), le WEF présente le climat des affaires comme l'ensemble des facteurs (ressources, clients,fournisseurs, entrants potentiels, ...) qui détermine le niveau de compétitivité et donc de concurrence d'une entreprise. En d'autres termes, les décisions d'affaires dépendent de la « capacité microéconomique » de l'économie.

    De ces approches, nous présentons l'environnement de l'investissement comme l'ensemble des facteurs qui déterminent le niveau d'attractivité d'un territoire (climat de l'investissent) et influencent la condition d'existence et/ou de gestion des entreprises (climat des affaires), cette définition s'apparente à celle de l'environnement de l'entreprise. En fonction du degré d'influence de ces différents facteurs (plus ou moins fort) on peut distinguer les différentes composantes.

    2. Les composantes de l'environnement de l'investissement

    En considérant l'environnement de l'investissement comme celle de l'entreprise, on distingue, en accord avec Michel Marchesnay (1986)3(*), trois composantes de l'environnement : le macro-environnement, le méso-environnement et le micro-environnement.

    2.1. Le macro-environnement

    Le macro-environnement comprend tous les éléments structurels qui encadrent les choix majeurs de l'investisseur. Il s'agit, pour l'essentiel des variables suivantes : les grandeurs macro-économiques, la conjoncture, les institutions et les réglementations, l'état des moeurs et des mentalités, voire les goûts, et la technologie. Il s'agit en fait de l'environnement global dans lequel l'investisseur est appelé à installer son entreprise, c'est à dire un ensemble de variables exogènes indépendantes de l'action de celui-ci. Selon les entreprises, cet environnement est géographiquement plus ou moins distant :

    Ø Pour un grand nombre d'entreprises, notamment les plus petites, l'environnement n'est que local.

    Ø Pour d'autres, l'environnement sera essentiellement national.

    Ø Enfin, les plus grandes entreprises (FMN) agissent dans un environnement international.

    2.2. Le micro-environnement

    Constitué de tous les acteurs qui gravitent dans la sphère immédiate de l'entreprise, le micro-environnement renvoi aux facteurs extérieurs à l'entreprise sur lesquels l'investisseur peut avoir une influence plus ou moins importante et plus ou moins directe. Le microenvironnement comprend les différents partenaires de l'entreprise qui se rencontrent sur des marchés ainsi que les relations interentreprises. Il englobe les éléments extérieurs à l'entreprise qui ont une emprise directe sur son fonctionnement

    2.3. Le méso-environnement

    Méso signifie intermédiaire, c'est donc l'environnement qui se trouve entre le niveau macro et le niveau micro. Le méso-environnement est une notion issue de l'économie industrielle permettant de mieux comprendre comment l'unité économique qu'est l'entreprise s'intègre dans l'économie en général, en tenant compte de l'existence de relations techniques, économiques ou organisationnelles privilégiées entre différents groupes d'acteurs.

    Les principales unités d'analyse pour comprendre le méso-environnement sont, le secteur, la branche, la filière et le groupe. Les concepts de secteur, branche et filière renvoient aux modes de découpage du système productif. Alors que celui de groupe correspond aux aspects juridiques. On note également qu'une dimension spatiale peut être incluse dans l'analyse du méso-environnement : c'est celui de l'environnement local.

    La définition de la notion d'environnement de l'investissement nous a permis de cerner les différentes approches du concept et ces composantes dont les variables d'analyse seront présentées dans la partie suivante.

    II. Les variables de l'environnement de l'investissement

    Les éléments qui affectent l'entreprise sont à la fois de nature interne et externe. Pour présenter les différentes variables d'études, nous distinguerons l'environnement externe de l'environnement interne à l'entreprise.

    1. Les variables de l'environnement externe

    L'environnement interne regroupe l'ensemble des facteurs qui sont hors du contrôle del'entreprise et peuvent être des sources d'opportunités ou des menaces. Ces variables peuvent être regroupés en six facteurs : démographique, économique, institutionnel, culturel, technologique et naturel.

    1.1. Les facteurs démographiques

    Le premier élément constitutif de l'environnement externe d'une entreprise est la population qui est le réservoir de ses marchés : sans population, pas de consommateur. De manière à mesurer l'impact de la démographie sur le monde des affaires, l'investisseur s'intéresse à la taille de la population, à sa répartition par âge, à sa distribution géographique, à sa mobilité, à sa composition ethnique et à son évolution.Le trait le plus caractéristique de l'évolution démographique est sa croissance explosive et inégalitaire. Dès 1972, le livre Halte à la croissance4(*), a montré qu'une croissance démographique non contrôlée était synonyme d'augmentation de la consommation. En effet, quand la population s'accroît, les marchés se développent sous réserve d'un pouvoir d'achat suffisant.

    Ainsi, les facteurs démographiques permettent aux investisseurs d'évaluer le degré de concentration de la demande dans un pays donné. La concentration de la demande correspond ici à la facilité avec laquelle on peut desservir un pays ou régions.

    1.2. Les facteurs économiques 

    L'environnement économique fait apparaître une évolution du capitalisme moderne. Il regroupe l'ensemble des activités d'une collectivité humaine relatives à la production, la distribution et la consommation des richesses. La réalité que l'on met derrière ce terme est difficile à cerner dans un contexte où les barrières entre les pays ne sont plus étanches du fait de la mondialisation des économies.

    De nos jours, nous assistons à une transformation complète de la concurrence ; celle-ci se déplace sur d'autres terrains que les prix et se joue également sur la qualité, les services, ... Par conséquent, l'investisseur peut décider en fonction de certains critères, le pays vers lequel orienter ses investissements. Parmi ces critères, nous pouvons citer : la richesse économique d'un pays ou d'une région, le pouvoir d'achat, le taux d'inflation, le taux de croissance de l'économie, le recours à l'épargne et au crédit, le taux de change, la balance commerciale, ...

    Caractérisé par les grandes tendances liées à la conjoncture économique, l'environnement économique permet à l'investisseur d'avoir une meilleure connaissance du consommateur.

    1.3. Les facteurs institutionnels

    Il revient à John Davis et Douglass North d'avoir esquissé, dès 1971, une définition de l'environnement institutionnel. Il désigne essentiellement les normes et règles du jeu qui cadrent l'action individuelle ou collective en imposant des contraintes, mais aussi en fournissant des supports plus ou moins efficaces à l'organisation des transactions. Dans la même lancée, les institutionnalistes qu'il existe à l'extérieur des entreprises, un ensemble de valeurs, de normes, de lois ou encore de modèles organisationnels qui vont influencer leurs structures et leurs modes de gestion (Meyer et Rowan, 1977). DiMaggio et Powell (1983) déclinent ainsi les pressions institutionnelles en contraintes coercitives, normatives et mimétiques.

    L'environnement institutionnel affecte de plus en plus les décisions commerciales. Le système politique et son arsenal législatif, réglementaire et administratif définit le cadre dans lequel les investisseurs mettent en oeuvre leurs activités. Les principales tendances de l'évolution sont : l'intervention croissante de l'Etat, les réglementations relatives à la structure des marchés, et les groupes d'intérêt.L'investisseur doit prendre en compte l'intervention de l'Etat et la complexité de la jurisprudence.

    1.4. Les facteurs culturels

    L'entreprise - unité économique - évolue dans un environnement dont le contexte culturel constitue une composante de poids. Tout individu fait partie d'une communauté humaine ; il baigne dans un ensemble complexe de valeurs, de croyances, et de traditions qui façonnent ses relations avec le monde qui l'entoure...

    Les décisions d'un agent économique sont largement influencées par sa culture et c'est toujours à travers celle-ci que la définition de ses besoins s'effectue. Simple autant que crucial, ce fait d'expérience a donné matière à une abondante littérature. Pour F. Colbert, « les valeurs d'une société jouent un rôle de premier plan dans la mise en marché d'un produit car lorsqu'elles évoluent, elles entraînent un changement d'habitudes chez les citoyens »5(*). Dans le même sens, Helfer et Orsoni soulignent que « les valeurs culturelles dont hérite chacun constituent de puissants facteurs explicatifs de l'achat ou du non-achat : individualisme, importance de la mère, matérialisme, convictions morales ou religieuses sont autant de traits culturels qui orientent la consommation »6(*).

    L'environnement culturel constitue dont le catalyseur des relations sociales. En effet, tout individu naît et grandit dans une culture qui est susceptible d'influencer ses comportements. Les membres d'une société partagent de nombreuses valeurs et croyances qui orientent leurs attitudes et comportements. Au sein d'une société, on peut constater la coexistence de plusieurs groupes culturels dont les membres partagent les mêmes opinions et centres d'intérêt (par exemple, des groupes ethniques, des groupes religieux). De ce fait, la réussite de tout projet d'entreprise en dépend étroitement.

    1.5. Les facteurs technologiques

    La technologie représente l'ensemble de savoirs et de pratiques fondé sur des principes scientifiques, accumulés par notre société. Elle est à l'origine d'un nombre incalculable de nouveaux produits et services. Cependant, certaines variations de l'environnement entraîneront inéluctablement une adaptation des entreprises (Tushman et Anderson ; 1986). En effet, une nouvelle technologie peut entraîner une baisse des coûts ou une amélioration des procédés. Celle-ci va détruire ou augmenter les compétences des firmes existantes. Il peut y avoir une modification des techniques de travail dans un secteur donné.

    Aussi, Tushman et Anderson pensent que la technologie va évoluer à travers de longues périodes de changements incrémentaux ponctués par quelques rares innovations. Celles-ci vont radicalement améliorer les façons de travailler. De ce fait le changement technologique peut être vu comme une combinaison d'étapes, certaines longues et continues, d'autres rapides et révolutionnaires. De plus, la modification proviendra de la combinaison d'éléments exogènes et endogènes au secteur d'activité.

    Il est difficile de déterminer l'impact d'une nouvelle technologie dès son introduction. Il sera nécessaire, pour l'investisseur, de connaître son taux de diffusion et d'utilisation pour savoir si son effet se localise à une seule entreprise ou à l'ensemble d'un secteur.

    1.6. Les facteurs naturels

    Toute activité économique a des répercussions sur la nature. De plus en plus, les consommateurs, les mouvements écologiques et les pouvoirs publics se préoccupent de l'impact des activités productives. En effet, le rapport MEADOW du Club de Rome a attiré l'attention du monde économique et social en 1972 sur les limites de la croissance économique : le risque d'épuisement des ressources non renouvelables, la dégradation de l'environnement et la croissance incontrôlée du volume des déchets.

    Les entreprises n'expriment pas les mêmes besoins que les consommateurs et par conséquent des conflits d'intérêts apparaissent entre la volonté d'augmenter la production et la conservation de la nature. Ainsi, l'investisseur doit donc être attentif aux évolutions majeures qui encadrent les tourments de l'environnement naturel :

    Ø la pénurie des matières premières : la raréfaction des matières premières non renouvelable va conduire à une augmentation des coûts de productions ;

    Ø le coût de l'énergie : les investisseurs s'orientent aujourd'hui vers la diversification de leurs sources d'approvisionnement et la recherche de nouvelles sources d'énergie ;

    Ø l'accroissement de la pollution : la lutte contre la pollution constitue une opportunité pour un investisseur car un marché se crée notamment celui des emballages biodégradables ;

    Ø l'intervention croissante des pouvoirs publics : la lutte pour la mobilité, contre la détérioration des ressources naturelles est présente à tous les niveaux de représentation des pouvoirs publics.

    L'environnement externe considère l'ensemble des variables sociétales sur lesquelles l'entreprise ne peut agir que de façon restreinte. Nous l'avons décomposé en six paliers (démographique, économique, institutionnel, culturel, technologique et naturel) pour en améliorer la compréhension. Cependant, la réalité est beaucoup plus complexe et les interdépendances entre les différents paliers sont fréquentes et nombreuses. Ce qui veut dire qu'on ne peut pas dissocier les variables, elles peuvent s'influencer mutuellement. L'environnement externe est donc constitué des variables exogènes, indépendantes de l'action de l'investisseur. Dans ce cas, il est condamné uniquement à s'informer pour connaître ce contexte global et agir en conséquence.

    2. Les variables de l'environnement interne

    L'environnement interne regroupe l'ensemble des variables sur lesquels l'entreprise possède un certain niveau de contrôle et peuvent être des forces ou des limites. Ces variables peuvent être regroupées en trois facteurs : l'entreprise, le système de productif, le territoire et les partenaires de l'entreprises

    2.1. L'entreprise

    L'entreprise elle-même est le premier élément de l'environnement interne. Son organisation interne peut constituer une menace ou une opportunité. Etant constitué du top management, l'opérationnel et l'exécutif, l'organisation de l'entreprise doit faire de sorte que les ordres provenant du top management soient simplifies au niveau opérationnel pour être utilisées avec efficacité et efficience au niveau des exécutants. L'information doit passer dans une entreprise à tous les échelons afin de garder des bonnes orientations et que la structure de celle-ci doit être un atout dans son environnement.

    2.2. Le système productif

    Le systèmeproductif fait référence au mode de découpage de la production en unité que sont :

    Ø Le secteur :constitué, au sens statistique, par un ensemble d'entreprises ayant la même activité principale, il regroupe des unités institutionnelles de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d'activité économique considérée).

    Ø La branche : notion importante pour les entreprises mono-produit, elle regroupe des unités de production ayant la même activité et leurs permet de se situer par rapport à d'autres unités de production. Pour les entreprise multi-produit, la branche permet de situer leur performance dans différentes activités et de décider soit de continuer à investir dans telle activité ou au contraire de se retirer.

    Ø La filière : elle repose sur la prise en compte des relations « amont » et « aval » lors de la production et de la commercialisation des marchandises. Elle représente toutes les phases de l'approvisionnement, à la production, en passant par la distribution au consommateur final.

    Ø Le groupe : caractérisé par le mouvement de concentration des entreprises qui s'accélère, le groupeest constitué d'une société mère, et de filiales. L'appartenance à un groupe a un impact important sur l'évolution d'une entreprise car le groupe exerce un contrôle sur l'entreprise et délimite ses actions.

    2.3. Le territoire

    Par territoire, on entend l'influence de la localisation géographique d'une entreprise. Cette localisation peut avoir un impact sur le déroulement de son activité. Philippe Vaesken (1996) met évidence l'importance du territoire et introduit le concept d'environnement territorialisé. L'apport du concept proposé réside dans la capacité de l'investisseur d'agir directement sur la construction de l'environnement local, dès lors qu'elle intègre un processus partenarial avec l'ensemble des acteurs locaux ou territoriaux.

    Généralement l'investisseur choisit d'insérer son entreprise dans un environnement local qui lui offre tous les services, toutes les ressources dont elle a besoin pour exercer convenablement son activité. Mais il arrive que son activité évolue, se modifie et que les ressources dans son environnement local tendent à manquer ou à ne pas exister. Il faut alors soit déménager, soit sous-traiter, soit faire pression sur les élus (infrastructure), etc.

    2.4. Les partenaires de l'entreprise

    Par partenaire d'entreprise, on fait référence à tous les acteurs qui gravitent dans la sphère immédiate de l'entreprise. Il englobe les éléments extérieurs à l'entreprise qui ont une emprise directe sur son fonctionnement : 

    Ø Les fournisseurs :le cycle d'exploitation de l'entreprise commence par l'achat que seules les fournisseurs les fournissent des ressources nécessaires à la production (fabrication) pour pouvoir produire. Les principales ressources nécessaires à la fabrication d'un produit se composent de main d'oeuvre, d'équipement, de matières premières, d'énergie, d'argent et d'information. L'entreprise doit gérer de façon optimale ses ressources.

    Ø Les intermédiaires : constitués de tout organisme qui participe à la distribution, à la vente ou à la promotion des produits de l'entreprise auprès du consommateur final est un intermédiaire.

    Ø Les clients : c'est l'un des éléments essentiels du micro-environnement de l'entreprise. On peut distinguer 5 types de clients par marchés : marchés de consommation, industriels, de distribution, publics, internationaux

    Ø Le public : il regroupe les autres acteurs qui influencent la vie de l'entreprise. Il comprend :

    § Le monde financier : qui rassemble toutes les entités qui fournissent les ressources financières à l'entreprise (banques, actionnaires, sociétés d'investissements, etc,...).

    § Les médias : qui jouent le rôle de transmission des informations, des opinions, et des idées et exercent une influence sur la bonne réalisation des objectifs commerciaux.

    L'administration et les pouvoirs publics : l'intervention de l'Etat est essentielle pour l'entreprise notamment pour l'institution d'un cadre juridique qui aide l'investisseur à faire une distinction entre le légal et l'illégal.

    Ensemble de facteurs socio-économiques qui influent sur la vie de l'entreprise, l'environnement de l'investissement est à la fois de nature interne et externe à l'entreprise. Seulement, ces facteurs ne sont pas isolés, ils s'imbriquent et forment un environnement constitue un paramètre influençant la décision d'investissement. Le repérage et l'analyse de la dynamique des relations entre l'entreprise et l'environnement de l'investissement est un élément important pour comprendre le fonctionnement d'une entreprise et expliquer les raisons de son succès ou de son échec.

    B. Caractéristiques de l'environnement de l'investissement

    L'environnement de l'investissement regroupe plusieurs facteurs qui s'imbriquent les uns aux autres et sont en interaction avec l'entreprise et exerce une influence sur elle. Comme principales caractéristiques, nous avons la complexité et le dynamisme.

    I. La complexité de l'environnement de l'investissement

    La complexité désigne la relation entre une entreprise et son environnement. Cette relation est basée sur plusieurs interactions qui s'enchevêtrent : interactions avec les fournisseurs, les clients, les concurrents, l'Etat, les organisations patronales, ... L'investisseur se retrouve souvent désorienté face à la quantité d'information à traiter et à la difficulté de prendre une décision, a fortiori s'il s'agit d'une décision stratégique. Ceci étant dû aux mutations et au degré de perception des individus.

    1. L'environnement de l'investissement enregistre des changements perpétuels ...

    Les mutations rapides connues par la sphère internationale et nationale sur les plans économique, financier, technologique, social, etc, et l'accélération du changement sont autant de facteurs qui complexifient l'environnement de l'investissement. Par ailleurs, la notion de changement implique celle d'imprévisibilité possible, d'émergence plausible du nouveau et du sens au sein du phénomène que l'on tient pour complexe (Le Moigne ; 1990).

    Dans la pratique, un individu peut parfois négliger des aspects importants du phénomène en mutation qu'il observe (Avenier, 1997). Par conséquent, le phénomène en question devient imprévisible en vue des comportements que l'individu n'aura pas pu anticiper a priori. D'un autre côté, il faut souligner que l'autonomie des individus ou leur « liberté d'entreprendre » (Raux, 1995) peut être une grande source d'imprévisibilité, donc de complexité.

    Le changement force la réactivité et l'adaptabilité des investisseurs. En effet, il en va souvent de la compétitivité de l'entreprise, de sa performance et parfois même de sa survie de réussir à réagir assez rapidement aux changements de son environnement.

    2. (...) qui rendent difficile sa perception

    La perception des changements de l'environnement de l'investissement est relative car ce qui peut paraître complexe à un moment donné peut devenir simple ou juste compliqué à un autre moment. A cet effet, Boyd et al. (1993) soulignent que la perception de l'environnement peut être affectée par quatre facteurs :

    Ø Les individus du fait de leurs réponses qui dépendent d'une certaine tolérance à l'ambiguïté et une complexité cognitive différentes ;

    Ø Le groupe de travail en raison de la nature de la fonction du répondant, il peut exister différentes interprétations ;

    Ø L'organisation en raison de sa taille ou de sa structure ;

    Ø La stratégie qui se définie en fonction de l'appréhension du contexte.

    De ce fait, au sein d'une même entreprise, la perception de l'environnement peut être différente. Et pour aller plus loin, nous pouvons dire qu'il y'a autant d'environnement que d'entreprise (Weick ; 1979). En effet, la perception de l'environnement par l'investisseur est la résultante d'une déformation de la réalité à travers la culture d'entreprise, la structure ou encore le système d'information utilisé.

    La complexité ne se maîtrise pas mais il est néanmoins possible de vivre intelligemment avec elle. La complexité empêche à l'entreprise d'avoir un contrôle son environnement, ne pas en tenir compte pourrait se révéler être une erreur conduisant à ne pas voir certains aspects importants lors de la prise de décision.

    II. Le dynamisme de l'environnement de l'investissement

    Le dynamisme de l'environnement est présenté comme une variable importante dans les études sur le lien entre les processus stratégiques et la performance des entreprises. Une grande variété de définitions du dynamisme a été proposée dans la littérature. En général, le dynamisme de l'environnement fait référence au taux de changement et au degré d'instabilité des facteurs dans un environnement (Li & Simerly, 1998). Une vision de systèmes sociaux à plusieurs niveaux (Bunge, 1977) peut être utile pour éclaircir la source du dynamisme dans l'environnement. La structure à trois niveaux (micro, méso et macro) de l'environnement permet de relever l'existence de différentes interactions possibles. L'analyse de celles-ci permet, du point de vue d'une entreprise, de distinguer deux dimensions qualitatives distinctes de la dynamique environnementale : vélocité et turbulence7(*).

    1. La vélocité

    La vélocité représente l'intensité de la perception de changement unidirectionnel dans l'environnement. De ce fait, il parait plus facile d'anticiper l'endroit où les nouvelles opportunités vont surgir et le renouvellement des sources de l'avantage concurrentiel est cumulatif ou suit une trajectoire continue. L'exemple qui permettrait d'illustré cette caractéristique sont les changements provenant des innovations technologiques qui produisent une augmentation de la performance et des fonctionnalités ou une réduction des coûts des produits et des équipements.

    2. La turbulence

    La turbulence renvoie au degré des changements environnementaux tel que perçus par rapport aux tendances passées et aux anticipations (Luhmann, 1993). Cameron, Kim et Whetten8(*) (1987) définissent la turbulence par les changements auxquels est confrontée l'entreprise. Ces changements sont significatifs, rapides et discontinus.

    Ansoff (1979)a estimé que les turbulences stratégiques font arriver des événements singuliers et inattendusqui résistent aux réponses de succès traditionnelles et qui, au résultat final, ont un impactmajeur sur les profits de l'entreprise.Plus tard (Ansoff et Mac Donell, 1990), il envisagera que la turbulencecorresponde à la variabilité dans un environnement caractérisé par un degré de nouveauté dedéfis et par la vitesse auxquels ils se développent.

    La turbulenceenvironnementaleest une expression des difficultés rencontrées par les managers, c'est uneémanation perceptuelle du manque de contrôle de la part des entrepreneurs. Face à undésavantage, on se positionnera soit en essayant de profiter de la nouvelle situation, soit enessayant de préserver l'entreprise des perturbations.

    Cerner l'environnement de l'investissement permet de mieux le connaître. La description de ses caractéristiques donne l'occasion de mieux concevoir les rapports existant avec l'entrepreneur (l'investisseur). Présenté comme tous les éléments et acteurs extérieurs susceptibles d'affecter l'activité de l'entreprise, l'environnement peut apparaître comme source des contraintes ou des opportunités. De ce fait, l'environnement apparaît comme fondamentalement important dans la compréhension du comportement de l'investisseur. Il est une contrainte que l'investisseur doit pouvoir gérer ou tout du moins intégrer dans son développement de son entreprise ainsi que dans ses orientations stratégiques.

    Section 2 : Nécessité d'évaluer l'environnement de l'investissement

    Evaluer l'environnement suppose une surveillance quasi permanente de ces paramètres. Apparue dans le domaine de la gestion en 1967 (Aguilar), la surveillance de l'environnement de l'entreprise a évolué vers des formes plus formalisées, plus offensives, et plus intégrées dans le processus de décision stratégique. Face à des enjeux de performance et de compétitivité, ces notions et leur mise en oeuvre continuent de provoquer l'engouement d'un nombre croissant d'organisations.

    Pour comprendre l'intérêt suscité, et l'évolution si rapide du concept général de surveillance, il convient de s'interroger sur l'impact de l'environnement de l'investissement sur les décisions stratégiques de l'investisseur et les outils de sa surveillance.

    A. Environnement de l'investissement et décision stratégique de l'investisseur

    Après la seconde guerre mondiale, Les changements de l'environnement économique commencent à être pris en compte et la conception de l'entreprise change radicalement. Elle passe d'une représentation de "boîte noire", ou système fermé, à celle de système ouvert en interrelation permanente avec son environnement (Chabrol &Bertalanffy, 1973). Bien connaître l'environnement pour mieux interagir avec lui apparaît indispensable à la survie et à la compétitivité de l'entreprise. La prise en compte de l'environnement dans la décision d'investissement influence la stratégie de l'investisseur, la structure et la performance de son organisation.

    I. Environnement et stratégie de l'investisseur

    En système capitaliste, les investisseurs sont soumis à une logique strictement darwinienne : « Seules les mieux adaptées à l'Environnement survivent ». Ainsi, la stratégie, premier des « outils d'aide à la décision » à la disposition des investisseurs, est un « outil de mise en phase entre l'Entreprise et l'Environnement ». L'influence de l'environnement de l'environnement sera analysée à travers la formulation de la stratégie et la prise de décision.

    1. L'environnement influence la formulation de la stratégie ...

    La notion de stratégie a vu le jour dans le domaine militaire, elle a été extrapolée à l'entreprise. Elle peut se définir comme l'ensemble des actions à mener pour réaliser les objectifs. Dans la littérature managériale, on retrouve différentes définitions.

    1.1. Quelques définitions de la stratégie

    Parmi la multitude de définitions qui existe sur la stratégie, nous avons retenu les définitions suivantes :

    Ø Selon Alfred Chandler (1962) : « La stratégie consiste à déterminer les objectifs et les buts fondamentaux à long terme d'une organisation, puis à choisir les modes d'action et d'allocation de ressources qui lui permettront d'atteindre ces buts, ces objectifs. ».

    Ø Selon Michael Porter (1982) : « La stratégie, face à la concurrence, est une combinaison des objectifs que s'efforce d'atteindre la firme et des moyens par lesquels elle cherche à les atteindre. ».

    Ø Selon Michel Marchesnay (1993) : « La stratégie est l'ensemble constitué par les réflexions, les décisions, les actions ayant pour objet de déterminer les buts généraux, puis les objectifs, de fixer le choix des moyens pour réaliser ces buts, de mettre en oeuvre les actions et les activités en conséquence, de contrôler les performances attachées à cette exécution et à la réalisation des buts. ».

    Ø Selon Olivier Meier (2011) : « La stratégie est l'ensemble des décisions et actions qui orientent de façon déterminante et sur le long terme, la mission, les métiers et activités de l'entreprise, ainsi que son mode d'organisation et de fonctionnement. ».

    Ø Selon Frédéric Le Roy (2012) : « La stratégie est la fixation d'objectifs en fonction de la configuration de l'environnement et des ressources disponibles dans l'organisation, puis l'allocation de ces ressources afin d'obtenir un avantage concurrentiel durable et défendable. »

    De ces définitions, nous relevons que la stratégie vise à rechercher, obtenir et garder une compétence distinctive, ou de savoir-faire différentiel, source d'avantage compétitif et à garantir ainsi la compétitivité et la rentabilité de l'entreprise sur le long terme. Cela implique de comprendre l'environnement afin de modifier l'équilibre concurrentiel à son avantage.

    1.2. Composantes de la stratégie

    Deux grandes composantes de la stratégie peuvent être admise : celle relevant de l'analyse industrielle et celle relevant de l'analyse des ressources.

    Apparu dès l'émergence de l'économie industrielle dans les années 60, l'analyse industrielle pose le postulat du caractère relativement stable de l'environnement et dont le temps est perçu comme un paramètre important pour l'investisseur car il permet de comprendre les mutations, de s'adapter et d'en profiter. Pour l'analyse industrielle, les stratégies consistent à adapter l'entreprise à son Environnement. De ce fait, il faut comprendre l'environnement, adapter l'entreprise à cet environnement en identifiant les opportunités résultant des forces externes afin de créer ainsi un différentiel d'efficacité par rapport aux concurrents. On parle alors de stratégie déduite (de l'environnement).

    L'analyse des ressources quant à elle est apparue dès la moitié des années 80, pose le postulat du caractère limité du temps dans la prise décision et donc de s'adapter à l'Environnement. Ce courant d'analyse préconise alors d'adapter l'environnement à l'entreprise et donc la nécessité de créer un environnement et le plier aux diktats de l'Entreprise ou alors de faire la course en tête dans la compétition sur les ressources. En d'autres termes, Il s'agit d'identifier les ressources et les compétences qui pourront servir de base à la création de nouvelles opportunités. On parle alors de stratégie construite (à partir des ressources et compétences).

    2. (...) mais aussi la prise de décision

    Dans le cadre d'un processus de prise de décision stratégique, la nature des objectifs poursuivis par les investisseurs, par référence à la typologie établie par Julien et Marchesnay (1987), peut schématiquement se décliner entre une recherche de sécurité ou de pérennité (entrepreneur "PIC") et une volonté de croissance et d'acceptation du risque qui en découle (entrepreneur "CAP"). Elle ne saurait également rester sans conséquence sur leurs comportements en matière d'investissement, notamment en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises (GIRARD, 1997)

    Tableau n° 1 : Typologie de styles managériaux selon le degré de prédictabilité de l'environnement

     

    Environnement repérable

    Environnement non repérable

    Dirigeant "CAP"

    comportement proactif

    comportement opportuniste

    Dirigeant "PIC"

    comportement réactif

    comportement attentiste

    Source : Julien et Marchesnay (1987)

    Ainsi, selon les auteurs, le comportement "proactif" correspond à un investisseur qui, dans un environnement lisible, investit en prévision des évolutions de ce dernier, alors que le comportement réactif, dans le même type d'environnement, caractérise plus un investisseur qui investit après avoir constaté ces mêmes évolutions. L'investisseur "opportuniste" est celui qui profite, dans un environnement difficilement prévisible, de toute possibilité d'action en fonction des opportunités qui s'offrent à lui, alors que "l'attentiste" préfère différer sa prise de décision afin de bénéficier des informations que son attente lui permettra d'obtenir sur l'environnement et limiter ainsi ses risques.

    II. Environnement et structure de l'organisation

    Les formes des organisations sont mises en évidence au début du 20esiècle par Taylor (1856-1930) avec l'organisation scientifique du travail ; Henri Ford (1873-1947) avec le travail à la chaine ; Henri Fayol (1841-1925) avec la fonction administrative et Max Weber (1864-1920) avec l'organisation bureaucratique. L'environnement a été présenté comme un des principaux déterminants structurels des entreprises. Parmi les travaux qui ont traité de cette problématique nous présenterons ceux de Burns et Stalker ainsi que ceux de Lawrence et Lorsch

    1. Les travaux de Burns et Stalker

    A partir d'une enquête sur une vingtaine de compagnies industrielles anglaises de tous secteurs d'activité Burns et Stalker (1961) ont étudié l'influence de l'environnement sur la structure des entreprises. Sur la base de l'appréciation de l'environnement par le taux de changement de technologie et du marché, ils montrent que la structure d'une organisation est fonction de l'environnement dans lequel elle évolue.

    En guise de résultats, ils ont énoncé que la structure d'une organisation dépend des facteurs externes, qui ne sont rien d'autre que l'incertitude de l'environnement dont la mesure se fait à l'aide des taux de changement de la technologie et du marché. Ainsi, il distique selon le type d'environnement deux type de structures :

    Ø la structure d'organisation de type mécaniste : elle correspond à l'organisation bureaucratique décrite par Weber, et convient mieux de ce fait à un environnement instable ;

    Ø la structure d'organisation de type organique : elle convient à environnement stable.

    Le type de structure dépend alors du degré de stabilité de l'environnement d'une entreprise.

    2. Les travaux de Lawrence et Lorsch

    A la suite travaux de Burns et Stalker (1961), de nombreuses recherches se sont penchées sur les effets induits de l'environnement sur la structure de l'organisation notamment ceux de Lawrence et Lorsch, professeurs d'organisations à Harvard.

    Quelles sortes d'organisation sont nécessaires pour faire face aux différents environnements de l'entreprise ? C'est la question à laquelle ils ont essayé de répondre entre 1967 et 1972. En effet, ils ont menée entre 1963 et 1966 une étude expérimentale sur dix entreprises aux Etats Unis. Ces entreprises ont été choisies volontairement dans des secteurs différents (l'industrie plastique, industrie alimentaire.) car elles montraient ainsi des différences importantes sur les caractéristiques d'incertitude et de diversité de leur environnement respectif. Les travaux ont abouti à deux principales conclusions.

    D'une part, en analysant la relation entre l'incertitude de l'environnement d'une organisation et sa structure interne, sous l'hypothèse que la structure de chaque entreprise devait varier avec l'incertitude de son propre environnement, ils sont parvenus à la conclusion que plus grand est le degré de certitude de l'environnement plus formalisé doit être la structure de l'entreprise.

    D'autre part, en observant comment les différences dans les sous environnements génèrent des structures différentes, ils ont constaté que plus les sous-systèmes sont différenciés, plus il faut trouver des instruments pour les intégrer. D'où la règle d'organisation suivante : plus l'environnement est turbulent, complexe, incertain plus les organisations doivent être diversifiées.

    Nous venons ainsi de voir qu'il n'existe pas un mode d'organisation ou de réflexion stratégique qui soit supérieur aux autres, mais que certaines structures ou certains processus de prise de décision sont plus adaptés dans certaines configurations environnementales (théorie de la contingence).

    B. Les outils d'évaluations de l'environnement

    La description des caractéristiques de l'environnement nous a donné l'occasion de comprendre les rapports existant avec l'entreprise. L'environnement est composé de tous les éléments et acteurs extérieurs susceptibles d'affecter les décisions des investisseurs. Ces facteurs extérieurs liés à la décision d'investir peuvent être toutefois sensiblement limités par l'accès à l'information qui permettent de mieux appréhender les perspectives d'évolution des économies.

    I. L'information, un élément essentiel pour l'évaluation

    L'homme a toujours très fortement éprouvé le besoin de s'informer sur le monde dans lequel il vivait, et même au-delà, pour survivre, pour satisfaire sa soif de connaissance, ou pour imposer sa domination politico-économique. L'information existe dans la nature sous différentes formes et types, elle constitue la matière première dans la prise de décision.

    1. Notion de l'information

    Les faits, les signaux émanant de l'environnement sont soumis à des opérations d'abstraction à de différentes formes (lettres, chiffres, schémas,...) pour des raisons de stockage, de traitements et autres, ce qu'on appelle la représentation de l'information.

    Une situation claire et certaine est la plus favorisée pour anticiper et procéder à une réaction, l'information en assure. Pour R. Reix (2002, p.20), « L'information est ce qui modifie notre vision morale, ce qui réduit notre incertitude ». En d'autres termes, l'information affecte nos avis, nos idées, nos décisions et nos positions.

    L'information se diffère des connaissances qui signifient un ensemble de schémas permettant le traitement des données. En effet, elle doit faire l'objet de traitements et d'interprétations afin de permettre de prendre des décisions. Ainsi, l'information n'a de valeur qu'en raison de l'usage qui en est fait. Michel Chokron et Robert Reix (1987) ont distingué quatre usages possibles de l'information :

    Ø L'information, support des processus de gestion : un processus de gestion (gestion d'approvisionnement, de traitement des commandes...) est un ensemble d'activités et de décisions combinées pour produire des résultats souhaités par l'entreprise.

    Ø L'information, instrument de communication dans l'organisation : les échanges d'informations permettent d'assurer la coordination entre les activités des différents membres de l'organisation.

    Ø L'information, instrument de liaison avec l'environnement : les différentes technologies de l'information sont aussi susceptibles d'utilisations plus directes avec l'environnement de l'entreprise.

    Ø L'information, support de la connaissance individuelle : la capacité cognitive de l'organisation est d'abord celle des individus qui la composent. Dans ce domaine de la connaissance individuelle, les technologies informatiques fournissent un appui de plus en plus important.

    2. Caractéristiques de l'information

    Les caractéristiques de l'information sont perceptibles au travers de sa qualité et de ses fonctions.

    2.1. Qualité de l'information

    La qualité de l'information se définit généralement par 5 critères suivants :

    Ø La pertinence : l'information est pertinente lorsqu'elle constitue un facteur de choix, améliore la qualité des décisions, pose un problème nouveau, ouvre des opportunités.

    Ø La fiabilité : pour fonder une décision correcte, il faut que l'information soit fiable, c'est à dire conforme à la réalité (leçon d'objectivité), l'information étant toujours une représentation plus ou moins fidèle du monde réel.

    Ø La disponibilité : l'information est une denrée périssable. La pertinence de l'information pour l'entreprise, dépend des délais de collecte, de transmission et de traitement des données.

    Ø La confidentialité : la valeur de l'information, comme celle de tous biens économiques, dépend de sa rareté.

    Ø La valeur : l'information pourra être valorisée en fonction de son contenu (volume d'informations que contient un message), son degré de synthèse, son degré de précision (qualité).... L'acquisition de l'information n'a d'intérêt que dans la mesure où sa valeur est supérieure à son coût (coûts engagés pour acquérir l'information).

    2.2. Fonctions de l'information

    L'information permet quatre fonctions essentielles :

    Ø Réduire l'incertitude : l'information permet de faire des prévisions sur un événement afin de planifier des actions destinées à réduire l'incertitude.

    Ø Modéliser : l'information permet de "construire des modèles" de la complexité de l'entreprise et de son environnement, et d'envisager des modes d'action sur cette complexité.

    Ø Prendre des décisions : l'information sert à opérer des choix face à des situations complexes

    Ø Diriger : la direction d'une entreprise nécessite des informations à 3 niveaux :

    § pilotage : le choix et l'optimisation des moyens,

    § action : l'exécution et la mesure des réalisations,

    § contrôle : mesure des réalisations, actions correctives.

    La bonne information, selon qu'elle soit écrite, audio, visuelle, internes ou externes à l'entreprises, est indispensable pour la prise des « bonnes décisions » par les investisseurs. Autrement dit, il existera une réaction à l'environnement seulement s'il existe une perception et par là, des outils adéquats pour cerner l'environnement de l'investissement.

    II. Outils d'évaluation de l'environnement

    L'information se compose d'un ensemble de données apportant de la connaissance sur un fait ou un objet et peut être traduite en données (unités de stockage), en représentations (images, modèles) ou en référentiels tacites. Ces données permettent à l'entreprise d'avoir une meilleure perception de son environnement. Cette perception de l'environnement est un élément essentiel de l'intelligence économique.

    Pour les professionnels, l'intelligence économique est un concept global qui intègre les différents types de veille9(*). Dans son ouvrage Maîtriser et pratiquer... Veille stratégique et intelligence économique, Laurent HERMEL précise que : « Le terme [...] « Intelligence économique » est défini comme « l'ensemble des actions de recherche, de traitement et de diffusion (en vue de son exploitation) de l'information utile aux acteurs économiques. ». Une autre définition est proposée par l'Institut des Hautes Etudes pour la Défense Nationale. Il définit l'intelligence économique comme « une démarche organisée au service du management stratégique de l'entreprise, visant à améliorer sa compétitivité par la collecte, le traitement d'informations et la diffusion de connaissances utiles à la maîtrise de son environnement ».

    Ce processus d'aide à la décision, qui fournit aux décideurs la connaissance nécessaire à l'élaboration de leurs stratégies, utilise des outils spécifiques.

    1. La matrice PESTEL

    L'analyse PESTEL permet d'appréhender l'environnement dans lequel évolue l'entreprise. Dans une perspective généraliste, elle dessine les contours du paysage de l'environnement macroéconomique. D'après Kotler (1998), l'analyse PESTEL est un « outil stratégique pour comprendre la croissance ou la décroissance des marchés, des positions de l'entreprise et des décisions à prendre ».

    L'utilisation de la matrice d'analyse PESTEL repose sur l'analyse de 6 éléments qui participent ensemble à la définition de l'environnement de l'entreprise :

    Ø Politique : L'ensemble des éléments politiques qui peuvent affecter l'entreprise. Il peut s'agir de la politique fiscale, du commerce extérieur ou des éléments de protection sociale. Ce critère peut également s'intéresser aux biens et services dont le gouvernement en place s'est déclaré importateur ou exportateur.

    Ø Économique : L'ensemble des éléments économiques qui peuvent affecter l'entreprise. Dans une perspective macroéconomique, il s'agit de prendre en compte le taux de croissance, les taux d'intérêts et l'inflation qui peuvent impacter le business de l'entreprise.

    Ø Socioculturel : L'ensemble des éléments socioculturels qui peuvent affecter l'entreprise. Il peut s'agir de la démographie d'un pays, des attitudes concernant la professionnalisation et des tendances sociales qui sont autant de facteurs qui situent une entreprise et son activité au coeur d'une société.

    Ø Technologique : L'ensemble des éléments technologiques qui peuvent affecter l'entreprise. Il s'agit d'observer les politiques de Recherche & Développement et les innovations mises en oeuvre au niveau public comme privé.

    Ø Écologique : L'ensemble des éléments écologiques qui peuvent affecter l'entreprise. Ces facteurs peuvent inclure les conditions météorologiques ou le climat, particulièrement pertinents dans le cadre d'industries de tourisme.

    Ø Légal : L'ensemble des éléments législatifs qui peuvent affecter l'entreprise. Ces facteurs légaux comme les lois de protection des consommateurs, le code du travail et la protection des employés peuvent affecter le fonctionnement d'une entreprise.

    Un des principaux apports de la matrice d'analyse PESTEL est de permettre à l'entreprise d'avoir un point de vue complet sur son environnement concurrentiel. Cette perspective macroéconomique, peut ainsi permettre aux décideurs de mieux appréhender la situation et de prendre les décisions optimales. Plus qu'une liste des facteurs qui peuvent influer sur l'entreprise, l'analyse PESTEL permet de contextualiser les éléments et de voir quels seront les impacts futurs auxquelles elle sera confrontée. Ce type d'analyse offre la possibilité de visualiser objectivement les variables qui peuvent influer sur le fonctionnement des entreprises.

    2. Autres outils d'analyse

    2.1. L'analyse SWOT

    Développée dans les années 60 par des professeurs de la Harvard Business School, l'analyse SWOT est un support pour une démarche structurée de réflexion en groupe. Elle permet aux entreprises, organisations ou cabinets de consulting d'exprimer leurs expériences, déceptions, espoirs et inquiétudes par rapport à l'organisation ou le projet. La matrice SWOT permet l'identification des forces et des faiblesses de l'organisation ou du projet, à la lumière des opportunités et menaces de l'environnement externe. En d'autres termes, elle permet de rassembler et de croiser les évaluations de l'environnement interne et externe de l'entreprise.

    L'évaluation externe consiste en l'analyse des opportunités et des menaces :

    Ø Les opportunités sont les éléments du contexte qui contribuent, facilitent, aident, à la réalisation de la mission/vision institutionnelle ou du projet.

    Ø Les menaces sont les éléments du contexte qui font obstacle à la réalisation de la mission/vision institutionnelle ou du projet. Il s'agit d'un problème posé par une tendance défavorable ou une perturbation de l'environnement qui, en l'absence d'une réponse de l'organisation, conduirait à une détérioration de la position de l'entreprise.

    L'évaluation interne consiste en l'analyse des forces et des faiblesses.

    Ø Les forces permettent de visualiser rapidement l'adéquation (ou l'inadéquation) d'une stratégie à une problématique. Ce sont les points positifs internes à l'entreprise qui lui procurent un avantage durable.

    Ø Les faiblesses par opposition aux forces, ce sont les points négatifs internes à l'entreprise avec une marge d'amélioration substantielle.

    Les forces et faiblesses de l'environnement internes au projet sont à évaluer sur deux critères que sont la performance et l'importance.

    Schématiquement, la matrice SWOT se présente de la manière suivante.

    Tableau n° 2 : matrice d'analyse swot

    Strengnt (Forces)

    Weakness (faiblesses)

     
     

    Opportunity (opportuniés)

    Threaths (Menaces

     
     

    Source : notre conception

    Distinction entre ce qui est interne et ce qui est externe pas toujours évidente. La justesse les résultats dépend de la justesse de l'analyse sur le court, moyen et long terme, et de la conscience que l'environnement interne ou externe peut rapidement changer, ce qui nécessite de régulièrement mettre à jour la matrice SWOT.

    2.2. Le modèle des cinq forces de Porter

    Le modèle des 5 forces a été présenté pour la première fois dans un article de la Harvard Business Review, en 1979. Elaboré par Michael Porter, économiste et professeur à l'Université de Harvard, le modèle est basé sur l'étude de 5 grandes forces qui influencent l'entreprise :

    Ø Le pouvoir de négociation des clients : c'est la capacité des clients à négocier avec l'entreprise des éléments tels que le prix ou les conditions de vente. Le pouvoir des clients est défini par :

    § Leur niveau de concentration : Plus les clients sont concentrés, plus le pouvoir des clients est fort.

    § Le nombre et la dispersion des fournisseurs ainsi que le cout de transfert d'un fournisseur a un autre : une multitude de fournisseurs permet aux clients d'avoir une plus grande possibilité de négociation.

    § La standardisation de l'offre et l'existence de produits de substitution : un produit rare ou spécifique se prêtera moins à la négociation de prix. Plus un produit est standardisé ou plus il existe des produits de substitution dont le cout de substitution est bas, plus le pouvoir de négociation des clients est grand.

    Ø La menace d'entrants potentiels : l'arrivée de nouveaux entrants traduit l'attractivité du secteur modérée par le ticket d'entrée. Les barrières à l'entrée sont multiples. On peut citer l'importance des investissements initiaux, les brevets - les standards techniques - les normes, l'image du secteur et des entreprises, les barrières culturelles, la particularité des circuits de distribution...

    Ø Le pouvoir de négociation des fournisseurs : c'est la capacité des fournisseurs à imposer leurs conditions sur un marché. Le pouvoir des fournisseurs est défini par :

    § Leur nombre et le cout de transfert d'un fournisseur à un autre : plus leur nombre est restreint, plus leur pouvoir est important.

    § L'image et la différentiation des produits : plus l'image est forte et les produits différenciés, plus leur pouvoir est important.

    Ø La menace des produits de substitution : les produits de substitution sont une alternative à l'offre. Ils peuvent soit répondre au même besoin soit influer sur la demande. Si le prix de l'un augmente, les ventes de l'autre augmentent (élasticité croisée des produits de substitution).

    Ø L'intensité de la concurrence intra-sectorielle : elle met en avant les rapports de force entre les entreprises du même secteur qui se battent pour maintenir ou accroitre leur position. Ce rapport de force peut être plus ou moins intense en fonction de l'attractivité du marché, ses perspectives de développement, les barrières à l'entrée, le nombre et la taille des concurrents, ...

    Graphique n° 1 : modèle des cinq forces de porter

     

    Source : Michael Porter (1982)

    L'outil offre aux entreprises une méthode d'analyse de l'intensité concurrentielle de leur secteur d'activité. Il permet de mettre en avant les menaces concurrentielles qui pèsent sur l'entreprise et de dégager un ou plusieurs avantages compétitifs. L'outil donne une vision claire de l'environnement concurrentiel de l'entreprise et de son/ses avantage(s) concurrentiel(s). Il faut ensuite les hiérarchiser afin de déterminer les actions stratégiques à mener.

    La compréhension de l'environnement de l'investissement permet de mieux la connaître. La description des caractéristiques de l'environnement donne l'occasion de mieux concevoir les rapports existant entre l'entreprise et ce dernier. L'environnement est composé de tous les éléments et acteurs extérieurs susceptibles d'affecter l'activité de l'entreprise. Ces facteurs extérieurs peuvent apparaître comme des contraintes ou des opportunités.Il appartient aux décideurs, aux managers, de savoir décrypter et interpréter les évolutions de l'environnement, les ouvertures et les risques afin de nourrir au mieux leurs décisions ou leur processus d'ajustement stratégique.Toutacteur économique se doit d'être à l'écoute de son environnement et donc dele surveiller pour être réactifet anticiper ces évolutions.

    Chapitre 2 : analyse de la politique économique Camerounaise

    Qu'est ce qui peut expliquer les performances économiques du Cameroun ?cette question est au coeur des débats des acteurs économiques. Elle est généralement abordée sous un angle analytique, ce quiconduit à dénoncer simultanément ou alternativementla politiques économique mise en oeuvre par l'Etat,lefonctionnement du marché ou encore le niveau et l'allocation de la dépense publique.

    L'objet de ce chapitre étant d'examiner la politique économique de l'économie camerounaise, nous rappellerons dans un premier temps le cadre de référence de la politique notamment à travers ces objectifs et instruments ; en second lieux nous explorerons la politique économique au Cameroun à travers son référentiel et les acteurs de la mise en oeuvre.

    Section 1 : Fondement de la politique économique

    A. Définition et objectifs de la politique économique

    Le fonctionnement du marché ne permettant pas toujours d'aboutir à une situation d'équilibresatisfaisante, l'intervention de l'Etat devient alors nécessaire pour réguler l'économie et ce dernier. Cette régulation est circonscrite dans le cadre de l'élaboration de la politique économique.

    I. Définition de la politique économique et typologie

    Pour cerner une définition de la politique économique nous passerons en revue les différentes approches de la politique économiques.

    1. Comment aborder la politique économique

    La politique économique est aborder généralement selon trois approches : l'économie positive, l'économie normative et l'économie politique

    1.1. Economie positive

    Cette approche de la politique économique a pour postulat l'ignorance de la politique et la prise en considération des effets des choix publics.En d'autre termes,l'économiste s'attache à déterminer les canaux par lesquels les décisions publiques affectent les comportements privés.Selon l'approche positive, la politique économique est envisagée comme une donnée exogène dont l'économiste s'attache à étudier l'impact. De ce fait, la politique économique est abordée avec les mêmes concepts et les mêmes méthodes que lorsqu'on étudie un phénomène économique.

    1.2. Economie normative

    L'approche de l'économie normative se fonde sur les acquis de l'économie positive. Elle considère que le décideur public est un planificateur social bienveillant, auprès duquel l'économiste joue le rôle de l'ingénieur en ce sens où il examine l'ensemble de décisions publiques qui peut servir au mieux les finalités explicites de la politique économique.

    Selon cette approche, des outils sont indispensables à la formulation des choix de politique économique. En effet, pour étayer une recommandation, il faut en premier lieu disposer d'une métrique qui permette de comparer différentes situations. Même lorsque l'objectif est fixe par le décideur public, l'économiste se doit d'expliciter les conséquences de chaque choix et donc définir un ordre de préférence. En second lieu, l'économie normative oblige très souvent à renoncer à des solutions de premier rang" (first best") pour préconiser des solutions de secondrang" (second best*)10(*). Plus largement, les économistes qui approchent la décision publique, ou y participent, doivent généralement se situer dans un espace de choix fortement contraint.

    L'approche normative implique des jugements éthiques ou des jugementsde valeur, iln'y a pas de bonnes on de mauvaises réponses aux questions qu'elle pose. Chacun y réagit en fonction de sa propre sensibilité.

    1.3. Economie politique

    Prolongement de l'économie positive, l'économie politique ne considère pas le comportement des décideurs politiques comme exogène, elle s'attache à en rendre compte de la même manière que pour les autres agents privés. L'Etat n'est donc plus un deus ex machina qui domine l'économie privée et la régule au nom de l'intérêt général, mais une machine pilotée par le politique,c'est-à-dire par un acteur, rationnel lui aussi, dont le comportement répond cependant à des objectifs spécifiques.

    L'approche de l'économie politique cherche à illustrer les contraintes et les processus de décision politiques dans les régimes démocratiques et s'inspire de la vision selon laquelle les politiques n'ont d'autre objectif que de se maintenir au pouvoir, et donc de maximiser leurs chances de réélection.Elle s'efforceaussi de représenter le comportement des démembrements de la puissance publique et de déterminer comment la gouvernance et le mandat de ces institutions influent sur les performances de l'économie

    2. Définition de la politique économique

    Définie simplement, la politique économique désigne l'ensemble des décisions prises parles pouvoirs publics afin d'atteindre grâce à l'utilisation de différents moyens à leur disposition,certains objectifs concernant la situation économiques générale. C'est ce qu'exprimeTimbergen (1966) en affirmant que « la politique économique consiste dans la manipulation délibérée d'un certain nombre de moyens mis en oeuvre pour atteindre certaines fins ».

    Très récemment, la politique économique a été définie comme« la branche des théories économiques qui traite des diverses façons dont l'Etat peut intervenir pour infléchir la conjoncture, notamment en ce qui concerne l'évolution de la production et du niveau des prix » (Guerrien, 2000, p 384). Autrement dit, c'est un ensemble de décisions cohérentes, prises par les pouvoirs publics et visant, à l'aide de divers instruments à atteindre des objectifs afin d'orienter l'économie dans le sens jugé souhaitable aux yeux de tous.

    Cette définition générique peut être complétée en fonction de l'orientation et de l'horizon données à la politique économique. Ainsi, nous distinguerons les politiques économiques dites structurelle, conjoncturelle.

    2.1. La politique structurelle

    Une politique économique structurelle est une politique de moyen et long terme qui vise à transformer les structures, d'accroître la croissance potentielle d'une économie nationaledanslebutdecorrigerles oublisouleserreursdumarché. La politique structurelle peut viser divers pans del'économie : le contrôle des prix, la gestion des finances publiques, les entreprises publiques, le marché du travail, la protection sociale et les institutions publiques11(*).Les politiquesstructurelles non seulement favorisent la croissance économique,mais elles préparent aussi le terrain aux mesures de stabilisation.

    2.2. Politique conjoncturelle

    La politique conjoncturelle vise à prendre des mesures ponctuelles pour sortir d'une crise temporaire ou pour modérerune surchauffe temporaire de l'économie. En d'autres termes, c'est un ensemble des mesures de politique économique visant à agir sur l'économie à court terme. M. Cabannes (1998) présente la politique conjoncturelle comme l'ensemble des actions des pouvoirs publics destinées à régulariser l'évolution globale de l'économie.

    La politique conjoncturelle a toujours un objectif (agir sur l'activité économique dans un sens jugé souhaitable par les pouvoirs publics).C'est en fonction de l'objectif recherché que l'on distingue politique de rigueur et politique de relance.

    II. Objectifs de la politique économique et problématiques

    Comme tout outil de pilotage, la politique économique a des objectifs qui lui sont reconnus de tous. Cependant, le choix de ses objectifs de politique économiques rencontre une certaines problématiques.

    1. Objectif de la politique économique

    Les objectifs de politique économique sont la traduction des butsde cette politique en termes de grandeurs économiques. Pour illustrer ces objectifs la littérature fait référence à deux principaux auteurs : Richard Musgrave et Nicolas Kaldor

    1.1. Objectif de la politique économique selon Richard Musgrave

    Richard Musgrave (1910-2007) était un économiste américain spécialiste en économie publique.Il est célèbre pour avoir appliqué le raisonnement microéconomique à la compréhension du fonctionnement de l'État12(*).

    Dans son ouvrage Théorie des finances publiques (1959), en plaçant l'Etat comme l'acteur principale responsable du bon fonctionnement de l'économie, il assigne à la politique économique trois objectifs généraux :

    Ø L'amélioration de l'allocation des ressources : cet objectif de la politique économique consiste à rétablir un usage des ressources optimal au sens de Pareto à chaque fois que le jeu spontané des échanges et des marchés s'écarte de cet optimum. Les raisons reconnues de l'analyse économique qui militent en faveurs de cet objectif sont :la définition des règles et des droits ; les situations de rendements croissants ; les externalités et les biens collectifs purs.

    Ø La modification de la répartition des richesses : cet objectif de la politique économique suppose la répartition satisfaisante des revenus et des richesses. En effet, s'il est souvent efficace, le marché est rarement équitable et peut engendrer de grandes inégalités. L'État doit procéder à une redistribution des revenus et assurer une égalité des chances afin de permettre à tous de bénéficier des fruits de la croissance économique et d'une protection sociale face aux aléas de la vie.

    Ø Régulation de l'activité économique : cet objectif suppose l'intervention de l'Etat pour réduire les déséquilibres par une régulation de la demande globale. Ce qui suppose la mise en oeuvre des politiques macroéconomiques de stabilisation pour assurer une croissance économique dans le respect des grands équilibres (plein emploi, équilibre extérieur et stabilité des prix).

    1.2. Objectif de la politique économique selon Nicolas Kaldor

    Nicholas Kaldor (1908-1986) est un économiste britannique. Auteur du courant post-keynésien,il a été l'un des principaux théoriciens des cycles économiques. En 1971, il représente les objectifs de la politique économique à travers le « carré magique ». Le carré magique de N. Kaldor reconnait à la politique économique quatre objectifs :

    Ø La croissance économique : si elle dépend principalement de la demande globale de biens et de services, elle dépend aussi de l'offre, de la capacité des entreprises à se développer pour répondre à la demande. La politique économique doit donc stimuler le développement de la production et du revenu national considéré comme le garant d'une amélioration du bien-être des individus.

    Ø La stabilité des prix :l'inflation n'est pas une variable à prendre à considération pour sa valeur en tant que telle, elle sert plutôt d'indicateur des mauvaises performances économiques. Une inflation élevée dans un pays donné est supposée signaler que les autorités publiques (budgétaires et monétaires) concernées ne s'acquittent pas correctement de leur devoir. L'objectif de la politique économique ici sera focalisé sur la limitation de l'inflation.

    Ø L'équilibre extérieure : le solde de la balance extérieure est une variable intermédiaire. Généralement, la politique économique cherche à garder un certain équilibre au niveau de la balance extérieure notamment entre les entrées et les sorties de biens, de services, de revenus et de capitaux avec le reste du monde.

    Ø Le plein emploi : le chômage est un mal nécessaire, à un certain niveau, puisqu'il faut du temps à un travailleur pour passer d'un emploi à l'autre. Un des problèmes auxquels les décideurs sont confrontés réside dans la difficulté à déterminer le niveau à partir duquel le taux du chômage devient préoccupant. L'objectif de politique économique vise donc à maintenir l'économie aussi proche que possible du plein emploi ou de la pleine utilisation des effectifs de la population active.

    Les objectifs ainsi reconnu à la politique économique sont la recherche d'un niveau élevé d'emploi, d'une la croissance du produit national, d'une stabilité au moins relative du niveau général des prix, d'une certaine réduction des inégalités avec un équilibre de la balance de payement (GuyQuaden ; 1990). Toutefois, le poids accordé à chacun de ces objectifs et donc leurs hiérarchies peuvent varier dans le temps et dans l'espace.

    2. Problématique dans le choix des objectifs de politique économiques

    Nous avons vu dans le paragraphe précédent que le progrès économique et social est un objectif affirmé par toute politique économique. Cependant, il apparaît fréquemment, dans la pratique, le "carré magique" des incompatibilités qui veut qu'une politique économique engendrant simultanément la croissance, le plein-emploi, la stabilité des prix et l'équilibre extérieur soit difficile à concrétiser. Cette problématique est due au fait que deux objectifs de politique économique peuvent être soit entièrement indépendants, soit complémentaires ou encore conflictuels.

    2.1. Conflit des objectifs

    Deux objectifs de politique économique sont dits conflictuels si toute amélioration de l'un n'est obtenue qu'au prix d'une dégradation de l'autre. En matière de politique économique, le conflit d'objectifsportesur l'intensité des politiques menées entre les autorités économiques mais aussi surl'orientation même de ces politiques.

    Le dilemme inflation chômage est une illustration du caractère antagoniste des objectifs de politique économique car un faible taux de chômage est incompatible avec la stabilité des prix. En effet, maintenir un taux d'inflation peu élevé doit être compensé par les coûts d'une telle mesure. Ceux-ci dépendent, évidemment, des moyens mis en oeuvre pour lutter contre l'inflation. Cependant, la lutte contre l'inflation entraîne généralement une augmentationdu taux de chômage, du moins dans le court terme13(*),avec un risque de ralentissementde la croissance à moyen terme.

    2.2. Complémentarité des objectifs

    Deux objectifs de politique économique sont dits complémentaire lorsque si toute amélioration de l'un n'est obtenue qu'au prix d'une amélioration de l'autre. En matière de politique économique, cela peut s'illustrer par la recherche du plein du plein emploi qui nécessite un certain niveau de croissance. En effet, un accroissement du niveau de croissance aura un effet sur le sur la production nationale et donc stimule la création d'emploi et par l'amélioration des revenus.

    Pour atteindre les objectifs qu'ils s'assignent, l'autorité publique doit agir sur certaines grandeurs économiques ou même modifier les structures économiques.

    B. Instrument de la politique économiques et critères d'efficacité

    Pour atteindre les objectifs qu'ils s'assignent, l'autorité publique dispose d'un certain nombre d'instruments qu'il peut manipuler, et ceux-ci conditionnent l'efficacité de l'action de politique économique qui est engagée

    I. Les instruments de la politique économique

    Les instruments de politique économique dépendent du type de politique économique qui est envisagé. Nous distinguerons ainsi les instruments de la politique conjoncturelle de ceux de la politique structurelle.

    1. Instruments de la politique économique conjoncturelle

    Pour influencer la conjoncture économique, les principaux instruments de la politique conjoncturelle sont la politique budgétaire et la politique monétaire.

    1.1. La politique budgétaire

    La politique budgétaire consiste à se servir desdépenses et recettes publiques pour influer surl'activité économique. C'est l'un des moyens dont dispose l'autorité publique pour réguler l'économie et conduire des actions sur les cycles économiques afin d'atteindre ses objectifs que ce soit dans le domaine social ou économique et donc depromouvoir une croissance forte et durable et de réduire la pauvreté. Les principaux instruments de la politique budgétaire sont :les dépenses publiques, les recettes publiques et le solde budgétaire.

    Les autorités influent sur l'économie en modifiant lesniveaux et les types d'impôts, le montant et la structure desdépenses, ainsi que le niveau et la forme des emprunts. Les pouvoirs publics déterminent directement et indirectementl'utilisationdesressourcesdans l'économie.

    1.2. La politique monétaire

    La politique monétaire consiste à déterminer la masse monétaireet donc la valeur des prix en monnaie ou le taux de croissancede la masse monétaire et donc l'inflation.Comme les prix et les salaires ne s'adaptent pas immédiatement,les variations de la masse monétaire peuvent agir sur la production.C'estpourquoilapolitique monétaire - dontsechargentgénéralementlesbanquescentrales,comme la BEAC en zone CEMAC - estuninstrumenteffectifdans laréalisationdesobjectifsd'inflationetdecroissance.Les ajustements de politique monétaire ont un effet important sur la demande globale et, partant, sur la production et les prix. Ils se transmettent à l'économie réelle par divers mécanismes notamment la quantité (open market) et le prix (taux d'intérêt, taux de change).

    La politique budgétaire et la politique monétaire peuvent être utilisé simultanément. En effet, depuis les travaux de Tinbergen (1952) et Mundell (1962), la littérature économique a souligné le rôle crucial de la coordination des politiques monétaire etbudgétaire (policy-mix). Le policy-mix est défini dansla littérature comme l'orientation conjointe des politiques monétaire et budgétaireà un moment donné du cycle économique.

    2. Instruments de la politique structurelle

    Il arrive que les problèmes économiques soient plus profondset durables qu'un excédent ou un déficit de la demande, en généralparce que la politique gouvernementale ou les pratiques desopérateurs privés nuisent à la production efficace et harmonieusede biens et services -- autrement dit, à l'offre. Pour y remédier,il faut transformer le tissu économique, ce qui requiert desréformes structurelles. Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent s'attaquer à des problèmesparticuliersquipeuventêtreintimementliés à la structuremêmede l'économie notamment le modede fixationdes prix,lagestiondes financespubliques,laréglementationdusecteurfinancier,le fonctionnementet laréglementationdumarchédu travail oubien encore les institutions publiques.

    2.1. Contrôle des prix 

    Sur les marchés libres, les prix traduisentles coûts de production sous-jacents. Cependant, dans diverspays, les autorités fixent les prix de certains biens et services (électricité, gaz ou communications) à unniveau inférieur aux coûts de production, surtout lorsqu'ils sontproduits par des entreprises publiques. Ces prix réglementéscausent des pertes que l'État doit compenser, ce qui peut greverle budget et entraîner des problèmes de stabilisation. En outre,la consommation de biens et services est plus forte que si leursprix correspondaient à leurs coûts de production. Le contrôledes prix conduit à une mauvaise affectation des ressources de lasociété. Si on le supprimait, les prix monteraient et couvriraientles coûts, ce qui serait bon pour la concurrence et l'efficience.

    2.2. Gestion des finances publiques 

    En période de récession, l'État doit parfois dépenser plus qu'il n'engrange -- ou, en période de boom économique, percevoir plus d'impôts que nécessaire pour ralentir les dépenses --, sur le long terme, les dépenses et les rentrées fiscales doivent s'équilibrer. Or, il peut être difficile, à cause de la complexité de la réglementation ou de l'inefficacité de l'administrationfiscale, de percevoir suffisamment de recettes publiques, ce qui cause souvent de gros déficitsbudgétaires et l'accumulation de dettes, aux effets déstabilisants. Du coup, l'État peut avoirdu mal à financer les dépenses nécessaires au développement dans la santé, l'éducation et les infrastructures. Les réformes fiscales peuvent promouvoir le civisme fiscal et accroître les recettes en supprimant les exonérations, en exigeant des versements anticipés ou en simplifiantle barème des impôts. Une meilleure administrationfiscalepeutaussiaccroîtreles recettes.

    2.3. La réglementation du secteur financier 

    Le secteur financier a pour fonction de prêter l'argent des épargnants aux emprunteurs. Son bon fonctionnement garantit que cet argent est employé de la façon la plus productive, dans l'intérêt de la croissance et du développement économiques. En revanche, les systèmes financiers sous-développés ou mal réglementés peuvent freiner la croissance économique et compliquer la mise en oeuvre des mesures de stabilisation. Les crises bancaires peuvent interrompre l'approvisionnement des emprunteurs, décourager l'épargne et gonfler les déficits publics si l'État se porte garant des dépôts ou recapitalise les banques. Pour affermir le système financier, les autorités peuvent développer la place boursière ou encore définir un dispositif efficace de réglementation et de supervision.

    2.4. La réglementation du marché du travail 

    Le chômage sévit dans de nombreux pays pour diverses raisons et il augmente en général lorsque l'économie va mal. Mais sa cause est parfois plus profonde que les effets du cycle conjoncturel. Par exemple, les cotisations sociales excessives ou le niveau relativement élevé du salaire minimum peuvent enfler le coût d'embauche à tel point que la demande de main-d'oeuvre se contracte et le chômage augmente. La demande peut aussi baisser si les travailleurs n'ont pas les compétences requises par manque de formation ou d'instruction. La réforme de l'éducation et l'amélioration de la formation sur le tas peuvent aider à redynamiser la demande de main-d'oeuvre.

    2.5. Institutions publiques

    Le fonctionnement des institutions publiques peut avoir une incidence considérable sur le climat économique. Une faible rémunération des fonctionnaires, de l'administration fiscale, par exemple, peut encourager la corruption. De même, l'inefficacité du système juridique et le manque de tribunaux et de magistrats compliquent le règlement des différends pour les entreprises, ce qui accroît le coût des activités commerciales et dissuade les investisseurs, surtout les investisseurs directs étrangers au détriment de la croissance économique. Les reformes visant à améliorer la gouvernance et les institutions peuvent être prises par les autorités en simplifiant la réglementation commerciale et les procédures d'agrément, en améliorant le système juridique national, en rationalisant l'administration fiscale et en rehaussant les salaires des employés de l'État chargés de services cruciaux, tout en limitantl'emploi dans la fonction publique en fonction des besoins du service.

    Les politiques structurelles non seulement favorisent la croissance économique, mais elles préparent aussi le terrain aux mesures de stabilisation. Ainsi, pour accroître le potentiel de croissance de l'économie, il fautmiser sur la complémentarité des politiques conjoncturelles etdes politiques structurelles. Les politiques conjoncturelles posent les bases de la croissance économique et les politiques structurelles ne peuvent réussir qu'unefois corrigés ces déséquilibres macroéconomiques. De même,les politiques structurelles renforcent l'efficacité des politiques conjoncturelles.

    II. Critères d'efficacité et contraintes de la politique économique 

    L'efficacité de la mise en oeuvre de la politique économique se vérifie à travers la réalisation des objectifs escomptés. La réalisation de ces objectifs s'observe à travers les indicateurs dont les niveaux sont fixés lors de l'élaboration des politiques économiques en tenant comptes d'un certain nombre de contraintes.

    1. Les indicateurs de politique économique

    L'efficacité ou la performance de la politique économique est évaluer par la comptabilité nationale qui aide à mesurer le niveau de développement économique d'un pays. Elle permet d'apprécier non seulement les performances de l'économie totale, mais aussi de chacun de ses secteurs de production et institutionnels. Cette performance est appréciée sur la base des objectifs de politique économique fixés Les données de la comptabilité nationale peuvent servir à prévoir la croissance future de l'économie ou à étudier l'impact de diverses politiques publiques sur l'économie et sur ses secteurs.

    1.1. La croissance économique

    La croissance économique caractérise l'augmentation durable de la richesse produite, ou l'accroissement de la production globale sur un territoire ou dans une économie nationale. Cette augmentation (qui peut être irrégulière et subir des fluctuations) est un phénomène quantitatif qui peut être mesurée en volume ou en valeur. Les indicateurs les plus utilisés sont le taux de croissance du PIB et le PIB/habitant.

    Le taux de croissance du PIB mesure son évolution d'une période à l'autre (mois, trimestre, année). Il est très généralement exprimé en pourcentage.Calculer le taux de croissance permet de comparer les pays les uns aux autres. Le PIB/habitant, ou par tête est un indicateur du niveau d'activité économique. Cet indicateur est parfois utilisé pour mesurer approximativement le revenu par tête. Cet indicateur a la particularité de refléter le niveau d'activité économique.

    Des critiques naissent pour indiquer que le taux de croissance n'est pas un indicateur de bien être, ni de qualité de vie, ni de soutenabilité (ne dit rien sur l'avenir, sur ce qui sera laissé aux générations futures). En effet, il est recommandé que le système statistique mette davantage l'accent sur la mesure du bien-êtrede la population que sur celle de la production économique, et qu'il convient de surcroîtque ces mesures du bien-être soient resituées dans un contexte de soutenabilité14(*).

    1.2. La stabilité des prix

    L'objectif de la stabilité des prix repose sur la capacité des autorités en charge de la mise en oeuvre de la politique économique à maitriser le niveau de l'inflation de l'économie. Pour évaluer le niveau d'inflation on utilise l'indice des prix à la consommation (IPC). Il permet d'estimer, entre deux périodes données, la variation duniveau général des prix des biens et des services consommés par les ménagessur un espace géographique donné.

    Il est important de noter que cette mesure n'est pas complète car le phénomène inflationniste couvre un champ plus large que celui de la consommation des ménages.

    1.3. Le solde extérieur

    Généralement, les pays s'échangent de biens et de services ce qui est communément connu sous le vocable de commerce extérieur. Pour un pays donné, le commerce extérieur représente toutes les opérations sur le marché mondial.

    Pour apprécier le niveau de performance en matière de commerce extérieur, on se réfère très souvent au solde du commerce extérieur qui est la différence entre la valeur des exportations et celle des importations entre deux pays (ou deux zones). Il peut être relatif à un produit ou à l'ensemble des échanges de produits (biens et services).

    L'analyse du commerce extérieur permet d'évaluer le niveau de compétitivité et de spécialisation d'une économie. D'autres indicateurs peuvent être utilisés à l'instar du taux d'ouverture, des termes de l'échange et le taux de couverture.

    1.4. Le plein emploi

    Le terme « plein emploi » décrit une situation de l'économie dans laquelle d'une part, toute personne désirant travailler occuperait effectivement un emploi, et d'autre part toutes les capacités matérielles de production seraient utilisées. Cette notion qui devrait s'appliquer théoriquement à l'ensemble des facteurs de production (travail et capital) est en général utilisée pour le seul facteur travail.

    Pour apprécier cet objectif de politique économique, l'indicateur utilisé est celui du taux de chômage. Cet indicateurs est le pourcentage des personnes faisant partie de la population active15(*) qui sont au chômage.

    La définition du taux de chômage peut varier d'un pays à l'autre, les comparaisons brutes des taux officiels de chaque pays sont donc inappropriées. Pour harmoniser les comparaisons, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) est souvent utilisé mais il reste sujet à de petites différences d'interprétation.

    2. Les contraintes de la formulation de la politique économique

    Le progrès économique et social reste un objectif affirmé par toute politique économique. Dans les faits, l'efficacité et les performances de la politique économique dans sa mise en oeuvre restent tributaires de nombreuses contraintes.

    2.1. La mondialisation

    La mondialisation contemporaine est marquée par ladisparition progressive des obstacles à la circulation desbiens, des capitaux et des personnes et par l'apparitiond'agents opérant directement à l'échelle mondiale. La conséquence immédiate est la modification profonde des économiesau fil des années et ce, de façon continue. Ces changements peuvent être regroupés en trois rubriques :

    Ø la technicité croissante des mécanismes productifs : qui a engendré un système de production et de distribution plus complexe qu'auparavant. Simultanément, de nouveaux marchés sont apparus, conséquence directe de nouveaux biens et de nouveaux besoins.

    Ø l'accroissement des disparités entre les individus ou les groupes au sein même des économies nationales : aucune politique économique ne peut être déterminée en ignorant les modifications des anticipations, des comportements des agents économiques.

    Ø les économies nationales se sont progressivement ouvertes à l'échange et à la coopération internationale :lesÉtats, les peuples, les systèmes économiques et sociauxnationaux sont mis en concurrence par les agents mobiles (les grandes entreprises, les individus les plus riches ou les plus qualifiés) qui peuvent choisir où produire, s'installer.

    La capacité à s'insérer dans l'économie mondiale, à produire de façon compétitive, à attirer les investissements productifs et les capitaux devient l'élément crucial des réussites économiques des nations.

    2.2. Les conflits d'intérêt

    Les choix de politique économique résultent des rapports de force ou de compromis entre différentes classes sociales ayant des intérêts ou des objectifs propres. Selon les configurations sociales et politiques, une coalition prend le leadership en choisissant soit d'affronter, soit de se concilier les diverses autres couches sociales. L'efficacité des dispositions de la politique économique va dépendre du comportement collectif des agents économiques et leur adhésion à ces mesures sera fonction de la conviction de leur réussite, c'est-à-dire de la crédibilité du dispositif (agents privés ou plus fréquemment aujourd'hui, les marchés financiers).

    Pour prendre en compte les réactions des agents aux modifications de la politique économique, les macro-économistes utilisent le concept de "règles". Une règle de politique économique peut être définie comme la réponse systématique (et donc régulière) des instruments de la politique économique aux circonstances et aux évolutions économiques. L'avantage d'une règle est qu'elle peut être anticipée par les agents économiques.

    2.3. Les enjeux politiques de la politique économique

    Dans les pays démocratiques, la réussite économique d'un gouvernement en place conditionne fortement les chances de réélection du parti ou de l'alliance au pouvoir. Les considérations proprement politiques peuvent jouer un rôle important dans la conception même et la conduite de la politique économique. Ainsi, les équipes au pouvoir vont s'efforcer en principe de se représenter devant les électeurs dans le contexte d'une conjoncture favorable, sachant que cela ne peut manquer d'influencer le choix de ceux-ci. Dès lors, la politique économique peut se définir au rythme des rendez-vous électoraux et parfois, des mesures peu justifiées du point de vue de la stabilisation macro-économique peuvent être adoptées et occasionner des difficultés ultérieures parfois coûteuses à corriger.

    2.4. La contrainte liée à l'endettement public

    Le recours à l'emprunt pour financer les dépenses publiques entraine un effet "boule de neige" et pose un problème à long terme de soutenabilité des finances publiques. L'effet boule de neige de la dette est un cercle vicieux d'auto-alimentation de la dette. Une dette importante implique le versement d'intérêts considérables aux épargnants créanciers de l'État. Le poids de ces intérêts aggrave le déficit et conduit à un nouvel endettement public qui, à son tour, conduira à un niveau d'intérêts encore plus important, etc. quant à la soutenabilité de la dette, c'est la capacité d'une économie à payer le service de la dette et donc de faire face au remboursement de sa dette ; dans le cas contraire on parle d'insolvabilité.Par ailleurs, l'utilisation du déficit budgétaire se heurte à plusieurs critiques théoriques des économistes libéraux :

    Ø l'effet d'éviction : le recours à l'emprunt pour financer le déficit budgétaire provoque un déplacement de l'épargne disponible vers le secteur public au détriment des autres agents économiques.

    Ø l'effet Laffer : selon l'économiste Arthur Laffer, l'impôt est une source de désincitation au travail. Au-delà d'un seuil d'imposition, les individus sont incités à réduire leur activité économique. Cela a deux effets majeurs : un frein pour la croissance économique, puisque l'activité se ralentit et une baisse des recettes de l'État.

    Ø l'effet Ricardo-Barro : selon la théorie de l'équivalence ricardienne (Ricardo-Barro), les anticipations des agents économiques peuvent limiter l'efficacité d'une politique budgétaire. Dans le cas d'une politique de relance financée par l'emprunt, les agents économiques anticipent une hausse future des impôts.

    Ø les « fuites » dans une économie ouverte : l'effet multiplicateur n'est pas garanti, notamment dans le cas des économies à haut degré d'ouverture sur l'étranger. Il peut être affaibli par deux fuites principales : l'épargne, et la consommation de produits importés.

    La pratique de la politique économique, aujourd'hui comme hier, reste délicate. En général, les économies sont plus solides aujourd'hui dans la mesure où les mécanismes marchands sont plus robustes et les institutions mieux organisées et mieux gérées. Devenues plus complexes, elles sont devenues plus délicates à faire fonctionner et plus vulnérables au retournement de conjoncture, par le biais des anticipations d'agents qui réagissent aux modifications de leur environnement.

    Section 2 : Cadre de référence de la politique économique camerounaise

    La section précédente nous a permis de cerner la notion de politique économique sur tous ses aspects notamment les objectifs, les instruments et contraintes relative à son élaboration et sa mise en oeuvre. Pour le cas spécifique du Cameroun que, nous aborderons dans cette section, nous allons passer en revue le contexte dans lequel est formulé et implémenté la politique économique tout en présentant le référentiel dans un premier temps. Par la suite, nous présenterons le cadre institutionnel et les actions de politiques économique mises en oeuvre en rapport avec l'environnement des investissements.

    A. Contexte et référentiel de la politique économique au Cameroun

    La politique économique du Cameroun est élaborée et mis en oeuvre dans un contexte qui a le mérite d'être présenté dans le cadre de notre travail. Après ce contexte, nous ferons une présentation du cadre référentiel de la politique économique camerounais tout en passant en revue l'historique.

    I. Contexte de mise en oeuvre de la politique économique

    Cette partie vise à mettre en évidence les traits distinctifs de l'économie camerounaise en relationavec la problématique de promotion de l'environnement de l'investissement.Il s'agit d'examiner les spécificités du contexte économique et sociopolitique camerounais et de relever, sur cette base, les défis auquel la mise en oeuvre de la politique économique.

    1. Contexte économique

    Le Cameroun, d'une superficie de 475 000 kilomètres carrés, a accédé àl'indépendance le 1erjanvier 1960. C'est un pays d'Afrique centrale et, à ce titre, membre de la CEMAC. Il partage une frontière commune avec la République du Congo, le Gabon, laGuinée équatoriale, le Nigéria, la République centrafricaine et le Tchad.

    L'économie camerounaise est relativement diversifiée. L'agriculture bénéficie de plusieurs atouts naturels, tels que la richesse du sol, le climat favorable et la diversité des cultures. Les principales branchesmanufacturières sont les produits alimentaires, les produits pétroliers qui sont un élément essentiel àl'économie et aux ressources de l'État, les produits brassicoles et les produits forestiers. Quant aux services,leur contribution au PIB est importante et sans cesse croissante témoignant ainsi d'un fort dynamisme.Cependant, le Rapport sur la compétitivité en Afrique 2013 classe le Cameroun dans la catégorie des paysdont le développement est « tiré par les facteurs de production » (factor-driven economies), qui regroupe les pays dont la spécialisation s'explique par les dotations naturelles, les bas coûts de main d'oeuvre par ailleurspeu qualifiée, ce qui suggère que le degré de diversification atteint reste insatisfaisant. C'est ainsi que prèsde 65 % des recettes d'exportation proviennent de cinq produits de base à savoir le pétrole brut, le cacao, lecafé, le bois, et la banane16(*), ce qui expose le pays aux aléas du marché international.

    1.1. Contexte macroéconomique

    Sur les performances économiques, l'économie camerounaise a connu une croissance du PIB en termes réel de l'ordre de 5,50% en 2013 contre 3,2 % en 2010. Le graphique ci-après donne un aperçu de 'évolution du PIB depuis2005. Du point de vue de sa répartition sectorielle, les comptes nationaux soulignent que le secteur agricole représentait près de 22,89% du PIB en 2013 contre 23,39% en 2010.Le secteur secondaire quant à lui représentait29,87% du PIB en 2013. Et pour le secteur tertiaire in fine représentait près de 47,24 % du PIB 2013 et se caractérise par undynamisme soutenu. Toutefois, le poids explicatifdu sous-secteur du commerce dans cette performance est prépondérant puisqu'à lui tout seul il représenteplus de 30 % du PIB sectoriel.

    Tableau n° 3 : Evolution du PIB et ventilation par secteur 2006-2013.

    20062007200820092010201120122013

    PIB (milliard $ US courants)

    1,6561,7952,0422,332,3412,3622,6582,647

    Agriculture, valeur ajoutée (% du PIB)

    21,0222,9023,4323,4823,3923,5723,1822,89

    Industrie, valeur ajoutée (% du PIB)

    33,2329,8128,9729,9029,9229,5830,2429,87

    Services, etc. valeur ajoutée (% du PIB)

    45,7547,2947,6046,6246,6946,8546,5847,24

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : Banque mondiale World Development Indicator

     

    Sur le plan de l'inflation, l'économie camerounaise a connu en 2008 et au début 2009 des tensionsinflationnistes alimentées par la flambée des prix des produits alimentaires, respectivement de 8,3 % et de6,9 % en glissement annuel. Après ces épisodes inflationnistes, une phase d'accalmie, voire de maîtrise del'inflation, a été ouverte depuis 2010. En effet, le taux moyen d'inflation a été de 1,1 % en glissement annuelalors qu'il était de 5 % une année auparavant17(*). Toutefois, cette performance s'explique davantage parl'administration des prix que par les progrès enregistrés dans la construction d'une économie décentralisée etconcurrentielle. Elle n'est pas non plus le résultat de l'intervention des instances en charge de la concurrence,mais plutôt de la fixation autoritaire des prix (RGE 2009). Si l'intérêt del'administration des prix concerne la protection de la rente du consommateur à court terme, elle peut se faireau détriment de l'investissement productif qui garantit la capacité à satisfaire durablement et à moindre coûtles besoins du consommateur.

    Tableau n° 4 : Evolution du taux d'inflation (en %)

     

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    Inflation, déflateur du PIB (% annuel)

    3,94

    1,02

    3,66

    3,71

    2,62

    2,97

    3,00

    2,39

    2,41

    Source :Banque mondiale World Development Indicator

    Sur le volet emploi, l'une des préoccupations dans ce domaine concerne le niveau élevé du sous-emploi estimé à 70,6 % en 2010 de la population active. Pour ce qui est de la répartition des actifs occupés par secteur d'activités, on note uneprédominance du secteur primaire avec 53,3 % en 2010. Ensuite vient le tertiaire avec 34% en 2010 et le secondaire avec 12,6 % d'emplois en 2010. Selon l'INS, le taux de chômage au Cameroun, selon ladéfinition du Bureau international du Travail (BIT), était de 4,1% en 2010 et de 4,3% en 2014. Globalement,ce taux de chômage cache de fortes disparités. Avec respectivement 10% de chômeurs en2010 et 9,1% en 2010, les villes de Yaoundé et de Douala, les principales localitésurbaines, sont durement touchées par le chômage. Globalement, les localités urbaines connaissent un taux de chômage élevé (8,1 % en 2010) en comparaison des zones rurales où le taux de chômage était de l'ordre de 1,4 % en 2010.

    1.2. Caractéristiques du tissu productif

    Le recensement général des entreprises camerounaises réalisé par l'INS identifie 93 969 entreprises etétablissements en activité au Cameroun en 2009, dont 86,5 % appartiennent au secteur tertiaire commercialcontre 13,1 % pour le secteur secondaire et 0,4 % seulement pour le secteur primaire (RGE 2009, p. 1 et 2).Près de 60 % de ces entreprises sont localisées dans les deux principales villes du pays où elles réalisent prèsde 73,8 % de leur chiffre d'affaires. Un autre fait marquant de cette enquête concerne la prédominance desPME, voire des TPE dans le tissu productif. D'après le Ministère des PME, de l'économie sociale et del'artisanat, créé en 2004, ces entités représentent 83 % du total des entreprises au Cameroun. Bien plus, lesTPE employant moins de cinq salariés permanents sont de loin les plus importantes. Ces statistiques sontcorroborées par l'INS (2010) qui estime le poids de ces entités dans le tissu productif à plus de deux tiers.Bien plus, 9 de ces entités sur 10 sont des entreprises individuelles.

    Le poids économique du secteur informel non agricole est aussi une donnée fondamentale du système productif camerounais. Cette importance se justifie par le rôle d'amortisseur suite aux chocsmacroéconomiques que le pays a connu avec les différents plans d'ajustement structurel. Par ailleurs, laquasi-absence de barrières à l'entrée, en partie due au fonctionnement en marge de la légalité, est un facteurde dynamisme du secteur informel. Les activités informelles au Cameroun sont concentrées en milieu urbain et concernentmajoritairement le commerce. Par ailleurs, ilcontribue à hauteur de 29 % à la création de richesse, soit plus du quart du PIB. De ce fait, il n'est dès lors passurprenant que la contribution de ce secteur dans la formation des revenus des ménages soit relativementimportante.

    2. Contexte sociopolitique

    2.1. Contexte politique

    Les lois de 1990 sur la liberté d'association et des parties politiques ont inauguré l'ouverture du Cameroun au multipartisme. En octobre 2012, le Cameroun comptait plus de 200 parties politiques légalisées dont sept seulement sont représenté à l'Assemblée Nationale et une dizaine disposent des conseillers municipaux à la suite des élections législative et municipale de 2013. La dernière élection présidentielle qui s'est déroulée en octobre 2011 a conduit à la réélection du Président Paul BIYA pour un mandat de sept an.

    Etat unitaire décentralisé régi par la Constitutiondu 18 janvier 1996, le cadre administratif du Cameroun est marqué par une évolution progressive de la pratique de la décentralisation. Ce processus se présente comme un facteur de consolidation de la démocratie, de refondation de l'Etat et d'impulsion du développement local. A la suite des décrets de janvier 2008 portantcréation des communautés urbaines, la cartesignalétique de l'institution communale duCameroun présente 374 municipalités réparties en14 communautés urbaines et 360 communes. Leslimites géographiques des communes sontconfondues à celles des arrondissements. En application de la politique de décentralisation,le transfert des compétences vers les collectivitésterritoriales décentralisées (CTD) se faitprogressivement.

    2.2. Contexte social

    Sur le plan humain, les estimations situent lapopulation camerounaise à environ 20 millionsd'habitants en 2012, répartis sur une superficie de 475 000 Km², soit une densité de 46 habitantsau Km². Cette population est majoritairement jeune ; les moins de 15 ans représentent 43% del'ensemble, et celle de 65 ans ou plus s'élève à 3,5%.Le taux de croissance de cette population est de2,6% en moyenne par an et le taux de natalité est de 22,5 %. Près de la moitié de la population vit en milieu urbain, avec pour plus grandes métropolesDouala et Yaoundé.

    Exception faite de l'année 2008 durant laquelle le pays aconnu des émeutes contre la vie chère18(*), la situation sociale se caractérise par une relative stabilité depuisdix dernières années malgré uncontexte régional de crise politique, sécuritaire et humanitaire. En effet, lescrises aux frontières dans le septentrion (Nord et extrême Nord) et à l'Est laissent apparaître des poches defragilité, qui peuvent à la longue constituer des risques pour la cohésion sociale.Ces risques sont égalementsusceptibles de créer un effet d'éviction des dépenses prioritaires par les dépenses de sécurité et de défense.

    II. Cadre de référence de la politique économique du Cameroun

    L'élaboration de la politique économique au Cameroun n'a pas toujours été homogène depuis son accès à l'indépendance, elle a connu un certain nombre d'étapes dont nous ferons un bref rappel historique avant de présenter le référentiel actuel.

    1. Historique de la politique économique camerounaise.

    Le phasage de la mise en oeuvre de la politique économique peut être subdivisé en trois grandes phases notamment une phase de planification (1960-1985), une phase de libéralisation (1985-1995) et une phase post ajustement (dès 1995).

    1.1. La phase de planification

    Les années d'indépendances (1960) marquent le début de cette phase qui s'étale jusqu'au milieu des années 1980. Durant cette phase, des plans étaient élaborés et exécutéssur une période de cinq ans et portaient ainsi le vocable de plans quinquennaux. Au total six plans quinquennaux ont été mis en oeuvre dont cinq sont arrivés à terme, le sixième ayant été interrompu par la crise économique du milieu des années 1980.

    Le 1er plan quinquennal (1960-1965) s'est inspiré des deux plans FIDES (Fonds d'Investissement respectifs pour le Développement Economique et Social des Territoires d'Outre -Mer) mis en place par la France Coloniale en 1945 et 1953. L'objectif visé pour ce premier plan de développement économique, social et culturel était de doubler le revenu national par tête de 1960 à 1980. La priorité a été donnée aux infrastructures et au développement rural.

    A la suite, le 2e plan quinquennal (1966-1971) a été élaboré dans le prolongement du premier avec comme objectif l'augmentation de la production des cultures d'exportation. Un accent a également été mis sur le secteur de l'énergie avec le démarrage des travaux du barrage réservoir de Mbakaou et le secteur de l'industrie alimentaire (Sosucam, Chococam), textile (le laminoir Socatral d'Edéa).

    Les objectifs du 2e plan n'ont pas été atteints et ont donc été reversés dans le 3e plan quinquennal (1972-1976) à l'instar du secteur agricole. Ce secteurva subir des réformes audacieuses avec la création du FONADER (Fonds national de développement rural) en 1973 et de la MIDEVIV (Mission pour le développement des cultures vivrières).

    Le 4eplan quinquennal (1976 - 1981) s'est mis en place dans un contexte où l'économie camerounaise ne pouvait plus trop compter sur l'apport extérieur des partenaires bilatéraux et multilatéraux mais sur ses forces propres. Lapriorité est accordée au développement de la recherche, l'exploitation minière et la réalisation des barrages de Songloulou, Lagdo et Bamendjin.

    A partir du 5eplan (1981 - 1986),la politique des plans quinquennaux a commencé à montrer ses limites, l'Etat s'étant montré incapable d'honorer ses engagements en termes financiers. La conséquence qui s'en est suivi est la non mise en oeuvre du6eplan quinquennal du fait de la crise économique annoncé par le Président Paul BIYA, dans son message à la nation le 31 décembre 1986, en ces termes : « 1987 ne sera pas une année facile ».

    Cette période de l'histoire du Cameroun fut marquée par une prépondérance de l'État dans le déroulement de l'activité économique. La crise économique survenue en 1987 au Cameroun a marqué le début de la phase de la libéralisation de l'économie prônée l'ajustement structurel.

    1.2. La phase de la libéralisation

    Avec la chute brutale des prix de ses produits de base et la dépréciation du dollar américain dès 1985, on a assisté à un essoufflement de l'économie camerounaise. L'année 1987 a marqué la date officielle d'entrée en crise du Cameroun19(*). Face à cet état des choses, le gouvernement, ont adopté des nouvelles réformes. Le «consensus de Washington» et à sa suite les programmes d'ajustement structurel (PAS) en ont étéle cadre conceptuel.

    Le «consensus de Washington» est une expression forgée par l'économiste américainJohn Williamson pour rendre compte des recommandations des institutions financières internationales(Banque mondiale, Fonds monétaire international) en matière de politique économique à mettre en oeuvre par les pays en développement à partir des années 1980 pour le rééchelonnement de leur dette. On regroupegénéralement ces recommandations en deux familles de mesures :

    Ø Les réformes dites de l'offre qui englobent les programmes de libéralisation (prix, change, commerce extérieur), les programmes de privatisation et la création/modernisation du système bancaire ;

    Ø Les reformes de stabilisation macroéconomique dont l'objectif est la maîtrise de l'inflation, l'équilibre de la balance des paiements et la stabilisation du taux de change le cas échéant.

    Du point de vue de la transformation de l'appareil productif, le «consensus de Washington» impliquaitune mise à l'écart de l'État de la sphère productive, le confinement de son rôle économique à la régulation, une mise à l'écart du plan et la création d'un environnement propice au développement dumarché et à l'implication du secteur privé.L'État camerounais a dû se désengager de l'activité économique afin de laisser les règles du marché la réguler.

    Malgré ces efforts, la croissance économique restait entravée par l'instabilité de latrésorerie publique, les importants arriérés de paiements intérieurs et extérieurs et la faiblesse del'épargne pour assurer les investissements nécessaires. Face à ces problèmes, et en raison des résultats encourageants obtenus lors de la mise enoeuvre du programme de référence, le Gouvernement a préparé, avec l'appui des Institutions deBretton Woods, un document cadre de politique économique et financière (DCPE) à moyen terme (1997/98 - 1999/2000)pour restaurer les équilibres internes et externes du Cameroun, envue demettre en oeuvre les réformes indispensables.

    1.3. Phase post-ajustement structurel

    Dans le prolongement des PAS, le Cameroun a atteint le point de décision de l'Initiative Pays Pauvre Très Endettés (IPPTE) en 2000. Avec cette initiative, une nouvelle orientation a été donnée à la politique économique avec notamment la rédaction en 2003 du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Les résultats obtenus en matière d'amélioration de la qualité du cadre macroéconomique ont permis au Cameround'atteindre le point d'achèvement, de l'initiative PPTE.

    Cette réduction de la dette a permis à l'Etat d'accroître le niveau desinvestissements publics et de mener des réformes structurelles, notamment dans les secteursd'utilité publique. Cependant, la croissance moyenne du PIB en termes réels a été inférieure à 3,5% contre une prévision initiale de plus de 5%.Cetteévolution n'a pas été suffisante pour favoriser la réduction de la pauvreté de sorte à atteindre lesobjectifs fixés à l'horizon 2015.

    Le dynamisme de l'économie camerounaise observé durant ces différentes phases n'était pas suffisamment important pour que ses effets soient perceptibles notamment sur le plan d'amélioration de l'environnement de l'investissement. Aussi, la mise en oeuvre du DSRP a permis au Gouvernement de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique et de soutenirdes taux de croissance positifs de 3,5 % en moyenne jusqu'en 2008.Toutefois, le profil général de cette croissance estresté en retrait du niveau espéré pour résorber substantiellement la pauvreté. En effet, les analystes estiment qu'il faudrait des taux de croissance del'ordre de 7 à 8 %, voire au-delà pour espérer atteindre un niveau de croissance permettant de résorber la pauvreté et donc de réaliser les objectifs du millénaire pour le développement.Dans un tel contexte, les orientations économiques du Cameroun devraient être revues ce qui a donné lieu à la formulation d'un nouveau référentiel de politique économique.

    2. Les référentiels de la politique économique au Cameroun

    Face aux résultats mitigés de l'ajustement structurel qui ont été fragilisé par la crise alimentaire de 2008, les autorités camerounaises ont jugé nécessaires de redéfinir les orientations de politiques économiques définies dans le DSRP. En effet, malgré la mise en oeuvre du DSRP, l'économie camerounaise n'a pas connu de changement structurel notable,elle est restée confronté à un certain nombre de défis préjudiciables à l'atteinte des résultatsescomptés notamment la faiblecompétitivitédu secteur productifet la déficience des facteurs de production clés que constituentles infrastructures.

    L'évaluation du DRSP a donné lieu à sa révision d'un nouveau référentiel de la politique économique du Cameroun qui se décline dans deux documents que sont la Vision du développement du Cameroun à l'horizon 2035 et le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE) qui couvre la période 2010-2020

    2.1. La Vision à l'horizon 2035

    Pour renforcer la reprise économique amorcée depuis une décennie et l'asseoir durablement,le Cameroun se devait d'inscrire ses politiques de développement dans une perspectiveplus lointaine. C'est ainsi qu'est apparue la nécessité d'une Vision Prospective de nature volontariste,préalable à toute stratégie de développement. Le Cameroun, un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité. Telle est la visionprospective du pays à l'horizon 2035 :

    Ø Un pays émergent, le Cameroun est dans une ère de développement économique et social durable avec une économie forte, diversifiée et compétitive. L'industrie manufacturière est prédominante (dans le PIB et les exportations), l'intégration à l'économie mondiale est effective, le niveau de pauvreté est résiduel et le revenu par tête le classe parmi les pays à revenu intermédiaire.

    Ø Un pays démocratique, les institutions sont stables et la séparation des pouvoirs est réelle. La justice est indépendante et repose sur une législation assainie et ajustée aux valeurs locales et au contexte économique. L'Etat camerounais est fort, régalien, catalyseur du développement économique et social, et son autorité repose sur la légitimité populaire de ses élus et la préférence au mérite dans le choix de ses cadres dirigeants. Il est respectueux des libertés individuelles et collectives. L'administration est décentralisée, bien équipée et dispose de ressources humaines motivées et compétentes.

    Ø Un pays uni dans sa diversité, l'unité et l'intégration nationales sont vécues dans le respect des différences et des identités. Les valeurs telles que le patriotisme, le mérite, le respect de l'autorité, la paix, la solidarité, l'intégrité, le travail et la fierté sont les références aux comportements individuels et collectifs. Le fonctionnement de la société se fonde sur la concertation, le dialogue, la tolérance, le respect mutuel, le recours à la médiation ou à la justice. La sécurité des biens et des personnes est assurée sur toute l'étendue du territoire.

    La volonté de devenir un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité intègre un certain nombred'objectifs dominants à savoir :

    Réduire la pauvreté à un niveau socialement acceptable :Eradiquer la pauvreté consistera à la ramener à un niveau résiduel socialement tolérable, c'est à dire inférieur à10 %. De manière spécifique, il s'agira, au-delà des politiques de croissance et d'emploi, d'intensifier et degénéraliser la disponibilité et la qualité des services de santé, d'éducation, de formation et des infrastructures(énergie, routes, eau potable, etc.).

    Atteindre le stade de pays à revenus intermédiaires : l'ambition du Cameroun de devenir un pays à revenu intermédiaire se décline par la nécessité pour le paysd'accélérer et de conforter le rythme de croissance économique, en mettant l'accent sur ses atouts immédiats(agriculture, extraction minière, ...) et en veillant à une répartition moins inégalitaire desdits revenus.

    Devenir un Nouveau Pays Industrialisé : dans la perspective de devenir un nouveau Pays Industrialisé, la vision retient ainsi comme objectifs spécifiquesd'atteindre une croissance de qualité, marquée par une large diversification des sources de la croissance,l'intégration plus dense des différentes branches d'activités, l'accroissement sensible du poids des produits issusde l'industrie manufacturière dans le PIB et dans les exportations, le développement des services et notammentdes services financiers capables de mobiliser les ressources financières nécessaires pour accroître la demandeintérieure en général et la demande de capitaux d'investissements en particulier.

    Consolider le processus démocratique et renforcer l'unité nationale :L'ambition du Cameroun est de renforcer les idéaux de paix, de liberté, de justice, de progrès social et desolidarité nationale. Le sentiment de l'appartenance à une même Nation doit transparaître dans lescomportements individuels et collectifs.

    Cette Vision émane entre autres, des aspirations des populations camerounaises, des engagements internationaux souscrits par le Gouvernement et des grandes ambitions nourries par le Chef de l'Etat pour la Nation.Pour matérialiser cette Vision, il a été élaboré une stratégie de développement couvrant la période 2010-2020 et consignée dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi.

    2.2. Le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

    Le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DCSE) a été élaboré dans un contexte caractérisé par le renchérissement du coût de la vie au niveau national, la crise financière internationale de la fin de la première décennie des années 2000, la crise alimentaire et la crise énergétique au niveau mondial. Il est présenté comme l'expression empirique d'un cadre intégré de développement humain durable à moyen terme pour le Cameroun et propose un cheminement progressif du pays vers les OMD.

    Dans la mise en oeuvre du processus d'émergence au Cameroun, le DSCE qui décline la vision 2010-2020 du Cameroun est centré sur l'accélération de la croissance, la création d'emplois formels et la réduction de la pauvreté. Il vise entre autre de porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle dans la période 2010-2020 ; (ii) ramener le sous-emploi de 75,8% à moins de 50% en 2020 avec la création de dizaines de milliers d'emplois formels par an dans les dix prochaines années ; et (iii) ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9% en 2007 à 28,7% en 2020. Pour la réalisation de ces objectifs, le DSCE se décline en stratégie de croissance, stratégie d'emploi, stratégie de gouvernance et de gestion stratégique de l'Etat.

    2.2.1. Stratégie de croissance

    La stratégie de croissance définie par le DSCE se décline en cinq axes stratégiques notamment le développement des infrastructures, la modernisation de l'appareil de production, le développement humain, l'intégration régionale et diversification des échanges et le financement de l'économie.

    Le rôle des infrastructures dans la promotion des échanges et de la croissance n'est plus à démontrer. Les infrastructures (les réseaux d'énergie, d'eau, de transport et de télécommunication) jouent un rôle crucial dans le fonctionnement de l'économie. Convaincu de ce rôle, il a été prévu dans le DSCE des investissements massifs sur la période de mise en oeuvre dans les domaines de l'énergie, des BTP, des transports et des TIC.

    Pour moderniser son appareil de production, le gouvernement a prévue mettre l'accentsur le développement d'hyper extensions agricoles et le désenclavement des zones de productiondans les différentes régions du pays selon leurs spécificitésagro-écologiquesafinde réaliser des rendementsd'échelleet d'accroitresubstantiellement la production. Par ailleurs, un accent est mis sur la recherche,l'exploitation et la transformation des ressources minérales nécessaires au développement économique, la création d'un environnement politique institutionnel,juridique et réglementaire propice au développement de l'entrepreneuriat collectif et la mise en place d'un dispositif opérationnel d'incitation et d'accompagnementde l'investissementprivé.

    Le développement humain tel que voulu par la stratégie de croissance devra contribuer à l'amélioration des conditionsde vie des populations, mais aussi à la formation d'un capital humain solide, capable de soutenir la croissanceéconomique. Dans ce sens, il a été inscrit la réalisation des investissements en faveur des différentescatégoriessociales,dans les domaines de la santé, l'éducation et la formation professionnelleavec une attention particulière pour les jeunes et les femmes.

    Dans la perspective de soutenir une croissance durable et créatrice d'emplois, la politique de développement et de diversificationdes échangescommerciaux du Cameroun s'est inscritenon seulement dans une perspective de renforcement del'intégration sous régionale et régionale mais aussi de recherche des débouchés dans les marchés européens,américains ou asiatiques.

    Conscient de ce qu'aucune relance économique durable ne peut être envisagée sans une réelle politique de financement des investissements, les autorités camerounaises entendent renforcer les mesures prises dans le cadre des programmes précédents, notamment la prise en compte des avantages consacrés dans le cadre des régimes du Code des investissements et de la zone franche lors de l'élaboration des textes d'application de la Charte des investissements, ces dernières constituant la trame de fond d'une fiscalité à la fois d'attrait de l'épargne et d'allègement du coût de l'accès au financement.

    2.2.2. La stratégie de l'emploi

    Le volet emploi du référentiel de cadrage de l'action de l'économie camerounaise sur la période 2010-2020 se décline en trois principaux axes notamment l'accroissement de l'offre d'emplois décents, la mise en adéquation de la demande d'emploi et l'amélioration de l'efficacité du marché.

    Pour l'axe relatif à l'offre de l'emploi décent, les mesures de politique économique mettent en avant le rôle de la PME pour releverl'immense défi de l'emploi. L'objectif retenu pour cet axe de la stratégie de l'emploi est celui de résorber complètement le sous-emploi visible et de maintenir le taux de chômage élargi à moins de 7%à l'horizon 2020 lorsqu'on sait à la période de formulation de cette stratégie, le taux de sous-emploi visible est estiméà 11% de la population active occupée.La promotion de l'auto-emploi est l'un des piliers que compte utiliser les autorités camerounaises pour atteindre cet objectif ; ce qui permettra d'accompagner le développement des secteurs porteurs de croissance notamment dans le secteur rural, de l'artisanat et des services.

    L'un des objectifs des politiques éducatives est de développer les formations professionnelles afin de permettre au plus grand nombre de poursuivre des études et de répondre aux attentes du système productif. S'agissant de ce volet de la stratégie d'emploi, l'accent est mis sur l'augmentation et la diversification de l'offre de formation. Les mesures qui ont été envisagées dans ce sens portent pour l'essentiel sur l'améliorationet la standardisationdes référentielsde formation, la diversification des modes de formation et des filières de formation en tenantcompte des secteurs porteurs,la participationdes milieux professionnelset des entreprises.

    S'agissant de l'amélioration de l'efficacité du marché de l'emploi, la transparence du marché de l'emploi et la facilitation de l'insertion du plus grand nombre des demandeurs d'emploi est le fondement de ce volet de la stratégie de l'emploi. Pour y parvenir, la stratégie a prévue des mesures pour amener les entreprises à exprimer leurs besoins en ressources humaines de manière mieux articulée et à travers des circuits formels et assurer une bonne communication sur les tendances et évolutions du marché de l'emploi et une bonne information des acteurs. Par ailleurs les circuits formels de placement des demandeurs d'emplois devraient être renforcés par le biais de l'intensification des campagnes de prospection des entreprises.

    2.2.3. Gouvernance et gestion stratégique de l'Etat

    La gouvernance et la gestion stratégique de l'Etat sont coeurs des paramètres clés conditionnant l'atteinte des résultats escomptés dans le cadre de la mise en oeuvre du DSCE. Chacun de ces paramètres est illustré par la document de stratégie.

    En matière de gouvernance et état de droit, les actions envisagées visent à garantir un meilleur respect des droits individuels et des libertés publiques sans oublier le renforcement de la gestion des affaires publiques. Pour y parvenir, il a été prévu de nombreuses mesures autour des quatre axes notamment le renforcement de l'Etat de droit et de la sécurité des personnes et des biens, l'amélioration de l'environnement des affaires ; le renforcement de la lutte contre la corruption et les détournements de fonds et l'amélioration de l'information et du contrôle citoyen de la gestion des affaires publiques.

    Pour une gestion meilleure gestion stratégique de l'Etat, le focus est mis sur l'affermissement du processus de décentralisation. A cet effet, un accent particulier a été mis sur la conduite du processus de transfert des compétences et des ressources aux Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) et ce, dans des meilleurs délais. Par ailleurs le processus de planification, qui est une compétence reconnue par la loi aux régions et aux communes, devrait être promue par le renforcement des capacités en matière de planification stratégique et l'instauration systématique de plans de développement pour les communes et pour les régions. Pour limiter les effets pervers du commerce illicite sur l'appareil de production national, des mesures ont été clairement identifiées. Il s'agit notamment de renforcer les mécanismes de lutte contre la fraude, la contrebande et les grands trafics internationaux dans un triple objectif de facilité, de sécurité et de contrôle des normes de qualité.

    Outre ces éléments d'ordre stratégique qui résument l'essentiel des mesures envisagées dans le cadre de la mise en oeuvre du DSCE, d'autres aspects important ont été pensés. Il s'agit en effet, du cadrage macroéconomique qui permet d'analyser les implications chiffrées des orientations retenus dans le DSCE et du mécanisme de suivi évaluation qui permet de s'assurer d'orienter les programmations budgétaires et d'apprécier les résultats/impacts de la mise en oeuvre de la stratégie de la croissance et l'emploi sur le développement économique et social du pays.

    B. Mesures de politiques prises en relation avec l'environnement de l'investissement

    Depuis les années 90, le secteur privé est devenu le moteur de l'économie au Cameroun. En vue de le renforcer, diverses mesures ont été prises pour l'amélioration de l'environnement de l'investissement. En effet, dans la formulation du DRSP en 2003, les actions prioritaires du gouvernement en faveur de l'environnement de l'investissement étaient focalisées sur la promotion d'un cadre macroéconomique stable, la diversification de l'économie pour conforter la croissance, le renforcement de la valorisation des ressources humaines et l'octroi de moyens d'agir au secteur privé pour en faire le principal moteur de la croissance. Ces mesures, dont les effets ont été mitigées, ont été confortées avec la formulation de la stratégie de croissance et de l'emploi dont la mise en oeuvre, débuté en 2010, vise à jeter les bases d'une croissance forte grâce à d'importants investissements dans les infrastructures, la modernisation rapide de l'appareil de production et l'amélioration significative de l'environnement des investissements.

    Nous présenterons les mesures prises par le gouvernement camerounais en rapport avec l'environnement de l'investissement sur les plans politique, économique, social et technologiques.

    I. Mesures prises sur le plan politique

    Les mesures prises par le gouvernement sur le plan politiques seront présentées à travers les reformes règlementaires et institutionnelles mises en place pour promouvoir l'initiative privée.

    1. Les reformes règlementaires

    Dans sa volonté de bâtir une économie compétitive et prospère par le développement desinvestissements, les autorités camerounaises ont adopté de nombreuses reformes règlementaires. Dans le cadre de nos travaux, nous présenterons l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires, la loi portant charte des investissements, la loi sur les incitations, la loi sur les zones économiques.

    1.1. Loi portant charte des investissements

    La charte des investissements est régie par la loi n°2002-004 du 19 avril 2002. Elle a fait l'objet de modification suite à la loi n°2004-20 du 22 juillet 2004 et l'ordonnancen°2009-001 du 13 mai 2009. Cette loi définit le cadre de promotion des investissements conformément à la stratégie globale dedéveloppement qui vise l'amélioration, la pérennisation de la croissance, la création d'emplois dans tous lessecteurs d'activités économiques et le bien-être social des populations.

    La loi portant charte des investissements en république du Cameroun reconnait en l'Etat le rôle de régulation des activités économiques et sociales, développement des infrastructures de base et d'information, formation et sécurité. Par ailleurs, il consacre le secteur privé comme le créateur et le producteur de la richesse.

    1.2. Loi relative au crédit-bail

    Dans la perspective de palier à la difficulté d'obtention des prêts à long terme par les entrepreneurs au Cameroun et de mettre en avant les investissements productifs, le gouvernement camerounais a fait adopter le 21 décembre 2010, la loi n?2010/020 portant organisation du crédit-bail au Cameroun.

    Le crédit-bail (ou leasing en anglais) se définit comme une opération de crédit destinée au financement de l'acquisition ou de l'utilisation des biens meubles ou immeubles à usage professionnel. De ce fait, le crédit-bail est un instrument de financement qui donne au locataire la faculté d'acquérir, tout ou partie des biens loués, à condition de payer au bailleur les loyers convenus. 

    1.3. Loi sur la promotion des PMEs au Cameroun

    Dans l'entame de la mise en oeuvre du DSCE qui consacre la PME comme le moteur de la croissance, le gouvernement camerounais a adopté le 13 avril 2010 la loi n°2010/001 portant promotion des petites et moyennes entreprises au Cameroun.

    Cette loi fixe les règles générales de promotion des PME conformément à la charte des investissements du Cameroun. Elle définit la pme comme et traite entre autres de l'appui à la création des pme, de l'appui au développement des pme, du soutien au financement des pme et des obligations des pme.

    Bien avant la promulgation de cette loi, des dispositions dans le sens de la promotion des PME avaient été prises notamment avec l'instruction n° 001/CAB/PM du 18 mars 2010 relative aux formalités administratives de création des Entreprises au Cameroun.

    1.4. Loi relative au incitations à l'investissement privé

    Le 18 avril 2013, le Cameroun s'est doté d'un texte de loi accordant des incitations aux investisseurs. Il s'agit de la loi n°2013/004 fixant les incitations à l'investissement privé en République du Cameroun. Elle a pour objectif de favoriser, de promouvoir et d'attirer lesinvestissements productifs en vue de développer les activités orientées vers lapromotion d'une croissance économique forte, durable et partagée, ainsi que del'emploi.

    Cette loi fixe de manière explicite, les avantages que l'Etat accorde aux investisseurs au titre de l'exercice de leurs activités ou de leur participation au capital des sociétés camerounaises. Ces avantages spécifiques qui visent les investissements dans leur phase d'installation et d'exploitation sur une période déterminée, sont de nature à encourager les investisseurs à miser sur le Cameroun. Lesdits avantages porte pour l'essentiel sur les exonérations fiscales et douanières, l'exemptions ou réductions au paiement des taxes, impôts, droits et autres charges.

    Par ailleurs, cette loi vise à encourager les investisseurs à explorer des opportunités en dehors du secteur des hydrocarbures et du secteur minier, à créer des emplois, à orienter leur activité vers l'exportation, à utiliser comme intrants des ressources naturelles nationales et à contribuer efficacement à la création de la valeur ajoutée. Ce qui permettra le développement et la modernisation de nombreuses filières porteuses de l'économie nationale.

    1.5. Loi sur les zones économiques

    Le 16 décembre 2013, le gouvernement camerounais s'est doté d'une loi relative aux zones économiques. Il s'agit en effet de la loi n°2013/011 du 16 décembre 2013 régissant les zones économiques au Cameroun. Outil d'incitation et de promotion de l'investissement, des exportations, de la compétitivité, de l'emploi, de la croissance économique et de l'aménagement du territoire ; cette loi fixe le cadre général de la création, de l'aménagement et de la gestion des zones économiques, ainsi que les modalités d'admission des entreprises désireuses de s'y installer.

    Selon cette loi, une zone économique se définit comme « un espace constitué d'une ou de plusieurs aires géographiques viabilisées, aménagées et dotées d'infrastructures, en vue de permettre aux entités qui y sont installées de produire des biens et des services dans des conditions optimales ». La zone économique vise à concentrer, sur une ou plusieurs aires données, des activités ou des acteurs (entreprises industrielles, agricoles ou de services, pépinières ou incubateurs d'entreprises, pôles scientifiques et technologiques, technopoles, agropoles) engagés dans des projets de développement économique et social. En d'autre termes, elle vise le développent des écosystèmes d'entreprise selon le principe de la chaîne de valeur pour une meilleure intégration des activités. Par ailleurs, cette loi vient mettre fin au régime des zones franches industrielles.

    A côté de ces textes, nous pouvons mentionner les autres textes réglementaires du Cameroun notamment les codes sectoriels (gazier, minier, forestier et pétrolier), le code général des impôts et la loi des finances. Le Cameroun appartenant ayant ratifié des accords sous régionaux, il serait important d'intégrer à cette liste, l'ensemble des textes réglementaires de la sous-région CEMAC notamment la charte des investissements de la CEMAC (le Code des douanes de la CEMAC, la convention créant la COBAC, etc.)et les différents actes uniformes de l'OHADA.

    2. Les réformes institutionnelles

    Les réformes institutionnelles sont précédées par les réformes réglementaires. Ainsi, nous présenterons les institutions de promotion, de soutien, de facilitation et de promotion du dialogue secteur public/secteur privé.

    2.1. Les Centres de Formalité de Création d'Entreprise (CFCE)

    En rapport avec le processus d'amélioration del'environnement des affaires à l'effet de lever les nombreuses difficultésrelatives aux démarches administratives de création d'entreprises auxquellessont confrontés les opérateurs économiques nationaux et étrangers désireux d'investir dans notre pays, le premier ministre, le premier ministre a émis le 18 mars 2010 l'instruction n° 001/CAB/PM N°001 relative aux formalitésadministratives de création d'entreprises au Cameroun.

    De cette instruction, les Centres de Formalité de Création d'Entreprise (CFCE) ont vu le jour. La mise en place des CFCE visait le regroupement un seul lieu physique,les formalités de création, de modification et de cessation d'activités des entreprises jusque-là éparpillées dans plusieurs administrations localisées dans différents pointsgéographiques d'une même ville, tout en simplifiant les procédures et en réduisant lescoûts et délais desdites formalités. Ce regroupement des services administratifs apour objectif de réduire de manière considérable les délais de créationd'entreprises qui devraient être en moyenne de 72 heures.

    2.2. L'Agence de Promotion des Investissements (API)

    Prévue par une loi du 19 avril 2004 portantCharte des investissements, l'Agence de promotion desinvestissements (API) du Cameroun a officiellement étéinstituée par décret présidentiel le 17 septembre 2005.Cependant, elle n'est entrée dans la phase opérationnellequ'en janvier 2010, avec la désignation de ses principauxresponsables et la mise en place de son conseild'administration.

    En tant que structure chargée de la promotion des investissements, l'API est appelée à accueillir, assister et orienter les investisseurs étrangers et nationaux dans la mise sur pied de leurs projets. Elle est chargée en particulier de mettre en place une banque de données sur les projets et d'en assurer la diffusion. Elle est également appelée à jouer un rôle actif,en liaison avec les autres Administrations et Organismes publics et privés concernés, dans l'élaboration à la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement dans le domaine de la promotion des investissements au Cameroun.

    L'API est supposée jouer le rôle de première agence d'exécution des dispositions contenues dans la Charte des investissements promulguée en 2002. À cet effet, une plateforme de concertation avec le secteur privé, les administrations concernées et les représentants de la société civile a été créée.

    2.3. L'Agence de Promotion des PME (APME)

    Annoncée depuis 2005, c'est finalement en 2013 que le Président de la République du Cameroun signe le décret n° 2013/092 du 03 avril 2013 portant création de l'Agence de Promotion des PME (APME) au Cameroun.

    Placée sous la tutelle technique du MINPMEESA, l'APME est chargé de la mise en oeuvre de la stratégie sectorielle en matière de promotion et de développement des PME ainsi que de la facilitation des formalités de création d'entreprises entre autres. De manière spécifique, l'APME assiste et encadre les PME, facilite les formalités de création d'entreprise et la promotion de l'innovation technologique. Par ailleurs, elle apporte assistance et conseil aux porteurs d'idées de projets, met en place une banque de données et de projet ainsi que l'observatoire des PME.

    2.4. La Bourse de Sous-Traitance et de Partenariat (BSTP)

    La BSTP a vu le jour suite au décret N°002/PM du 15 Février 2012 portant promotion de la sous-traitance en matière de contrats de partenariat et des contrats négociés dans le cadre des autres régimes d'incitation à l'investissement.

    C'est un centre de ressources qui permet le recensement des entreprises et leur évaluation en se basant sur leurs capacités techniques. A cet effet, il est chargé d'aider les entreprises membres à trouver de nouveaux clients et éventuellement à développer leur rentabilité à travers une analyse de leurs performances et procédés ainsi que d'accompagner à terme l'entreprise dans une utilisation rationnelle de ses ressources techniques et humaines.

    2.5. La Banque Camerounaise des PME (BC-PME)

    La Banque camerounaise des PME ou BC - PME est la résultante d'une promesse du Président de la République du Cameroun faite aux populations en janvier 2011, lors du comice agropastoral d'Ebolowa. La BC-PME a été constituée en juin 2011 avec un capital de 10 000 000 000 F CFA (dix milliards de francs CFA) et son siège social se trouve à Yaoundé.

    Elle est spécialisée dans le financement des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat et chargée de faire au Cameroun ou dans tous les autres pays, pour son compte personnel, pour les tiers ou en participation, toutes opérations de banque, opérations connexes et la prestation de services bancaires, économiques et financiers.

    2.6. Le Bureau de Mise à Niveau (BMN)

    Dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie nationale de compétitivité, le Bureau de Mise à Niveau (BMN)a été créé par arrêté n° 221CAB/PM du 16 décembre 2011 et est placé sous la tutelle du Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire.

    Le BMN a pour mission principale de mettre en oeuvre la politique du gouvernement en matière d'appui à la mise à niveau et la restructuration des entreprises industrielles au Cameroun. A ce titre, il est en charge de l'élaboration et de la mise en oeuvre des programmes de mise à niveau des entreprises et de management de la qualité, en relation avec les départements ministériels concernés et les structures d'encadrement des entreprises tout comme de la définition et de l'application des critères d'éligibilité des entreprises au programme de mise à niveau et les modalités d'octroi des primes auxdites entreprises.

    En outre, le BMN veille à assurer les meilleures conditions de financement du programme par le biais de la coordination entre les différentes sources de financement et des interventions des partenaires au développement ainsi que la négociation des programmes de financement au niveau bilatéral et multilatéralrelatives à la mise à niveau et la promotion de la qualité pour les entreprises camerounaises.

    2.7. L'Agence de Promotion des Zones Economiques (APZE)

    Institution prévue par loi régissant les zones économiques au Cameroun, a été créée par le décret n° 2015/178 du 06 avril 2015 portant organisation et fonctionnement de l'Agence de promotion des zones économiques du Président de la République du Cameroun.L'APZE est placé respectivement sous la tutelle technique du ministre de l'Economie, de la planification et de l'aménagement du territoire (MINEPAT), et celle financière du ministre des Finances.

    L'APZE est chargée entre autres de la réception et de l'instruction des dossiers de demande de création des zones économiques, tout comme de la délivrance des agréments aux entreprises. En outre, la structure doit également soumettre au gouvernement, les projets de décrets de création des zones économiques, ainsi que de la définition des normes de maitrise d'ouvrage des infrastructures dans lesdites zones. En plus de veiller au strict respect des dites normes, l'Agence devra aussi suivre la performance et la croissance des zones économiques, et de définir les cahiers de charges des promoteurs et des entreprises agréées ; ce, en liaison avec les administrations concernées.

    2.8. Le Conseil de Régulation et de Compétitivité (CRC)

    Instance consultative placée sous l'autorité du Premier Ministre et regroupant en son sein les représentants du secteur public, du secteur et de la société civile ; le CRC a été créé le 22 décembre 2004 par décret n° 2004/266 portant organisation et fonctionnement dudit conseil.

    Le CRC a pour mission de veiller à la réalisation des objectifs fixés par la Charte des Investissements, d'assurer le contrôle du respect des dispositions de ladite Charte et de ses textes d'application, et de réguler l'activité des organismes de promotion et de facilitation des investissements et des exportations. A ce titre, il est notamment chargé d'émettre des avis techniques préalables sur tout projet de texte d'application de la Charte des Investissements et d'assurer une évaluation périodique du dispositif mis en place dans le cadre de la Charte des Investissements.

    Par ailleurs, il est également chargé de recevoir et d'examiner au préalable les recours intentés par des Investisseurs pour non-respect des dispositions de la loi portant Charte des Investissements et de ses textes d'application de même que les questions liées à la régulation et à la compétitivité de l'économie national.Aussi, il veille à l'harmonisation et à la cohérence des activités des organes de régulation et des organes chargés de promouvoir la compétitivité de l'économie, la concurrence et les investissements ainsi qu'au suivi de la mise en oeuvre de la stratégie globale de la compétitivité.

    2.9. Le Comité de Compétitivité (CC)

    Le Comité de Compétitivité a été créé le 31 décembre 1997 par décret présidentiel n° 1997/235 suite au séminaire-atelier sur l'évaluation du secteur privé camerounais tenue les 28, 29 février et 1er mars 1996 à Yaoundéà l'initiative du Gouvernement et de Banque Mondiale. C'est une réponse à la recommandation des participants de la création d'un cadre permanent de concertation entre le secteur privé et l'administration.

    En réponse à l'exigence de compétitivité comme une condition sine qua non de la survie de l'entreprise camerounaise, consacrée comme le moteur de la dynamique de croissance et de création d'emplois, le Comité de Compétitivité a été réorganisé par décret n° 2014/053 du 07 Février 2014 afin de recentrer ses missions et renforcer son efficacité et par là, d'accroître l'impact de ses activités sur la vie des entreprises et particulièrement les entreprises industrielles.

    Le CC, placé auprès du ministère en charge de l'économie, se présent comme un cadre permanent de concertation de haut niveau entre les acteurs public et privé. A cet effet, il sert d'interface entre les pouvoirs publics et les acteurs de l'économie productive pour la recherche de solution aux problèmes de compétitivité de l'économie et des entreprises. A ce titre, le CC se charge de l'identification des obstacles à la compétitivité de l'économie et des entreprises ainsi que de la proposition des mesures visant à accroître la compétitivité nationale et abaisser les coûts de facteurs et de transaction.

    Par ailleurs, il est en charge du suivi de la mise en oeuvre des décisions arrêtées et des réformes engagées en matière de compétitivités, de même qu'il contribue, en liaison avec les administrations et organismes concernés, à l'élaboration et au suivi des stratégies des programmes de développement et d'appui à la compétitivité des filières de croissance de même que la mise en oeuvre des programmes d'appui à la compétitivité des filières de production prioritaires. Le CC est également chargé d'élaborer et d'adresser au premier ministre un rapport annuel sur l'état de la compétitivité de l'économie nationale.

    2.10. Le Cameroon Business Forum (CBF)

    Créé par le gouvernement camerounais avec l'appui d'IFC en 2006 et rendu opérationnel en janvier 2009, le CBF est un mécanisme de dialogue public-privé mis en place pour oeuvrer à l'amélioration du climat des affaires. Il est destiné à appuyer le gouvernement dans ses efforts en faveur d'une croissance économique, son existence procède d'une volonté commune des parties prenantes d'améliorer le cadre réglementaire à travers une mise en oeuvre efficace des réformes.

    Les principales missions du CBF portent sur le renforcement de la concertation entre les pouvoirs publics et le milieu desaffaires, l'amélioration du climat des affaires et l'appui au développement du secteur privé. Et à ce titre, il est chargé de la promouvoir un dialogue public-privé efficient et de lever les obstacles liés au monde des affaires, en appliquant les réformes adoptées en vue d'encourager le secteur productif. En outre, il met tout en oeuvre pour accélérer l'élaboration des réformes qui amélioreront le climat des investissements et le rang du Cameroun dans le classement du rapport Doing Business ou autre agence de notation ainsi que pour favoriser le développement des investissements locaux comme étrangers au Cameroun.

    2.11. Le Conseil d'Appui à la Réalisation des Partenariats (CARPA)

    Dans le cadre de la promotion du partenariatpublic-privé (PPP), principalement dans le domaine desinfrastructures, et en vue d'attirer les investisseurs versdes projets d'intérêt public ou d'intérêt national, leCameroun a institué le Conseil d'appui à la réalisation descontrats de partenariat (CARPA). Le CARPA a été créé par la loi n° 2006/012 du 29 décembre 2006 fixant lerégime général des contrats de partenariat.

    Son premierrôle est de conseiller le gouvernement en matière de PPPet d'assister également les partenaires privés dans leurdémarche, depuis l'identification des projets jusqu'à leurexécution. Le CARPA est une entité indépendanteagissant pour le compte de l'État. Il a pour vocation dedevenir un centre d'expertise et d'information en matièrede PPP.Au-delà desa mission de promoteur de PPP et d'assistancetechnique (évaluation de projets, négociation, conclusionet gestion des contrats), le CARPA assume également laresponsabilité de la mise à niveau des organismespublics et du secteur privé, ainsi que celle de lavulgarisation des meilleures pratiques en la matière. LeCARPA est un passage obligé pour l'État et sesdémembrements dans l'évaluation, la conduite et laréalisation de tout projet de PPP, quel que soit le domaineconsidéré (santé, éducation, culture, transport, etc.).

    A côté de ces réformes institutionnelles dont nous avons jugées utiles de présenter dans le cadre de ce travail, nous faisons mentions des réformes prises pour améliorer les services et les procédures administratives. C'est le cas du processus de télé-déclaration mise en place dans les services de la douane avec le système SYDONIA et des impôts, de la mise en place de la CONAC pour la résorber la corruption au Cameroun.

    I. Mesure prise sur le plan socio-économique

    Pour réaliser une croissance forte et durable pour l'atteinte de l'émergence, le Cameroun a mis l'accent sur la mise en oeuvre des grands projets à forts impacts socioéconomiques. Cette volonté a été affirmée par le Président de la République du Cameroun à l'occasion du 3e congrès de son parti (le RDPC) tenu au palais des congrès en septembre 2011 lorsqu'il dit : « (...) et à partir de janvier 2012, le Cameroun sera transformé en un immense chantier. ». Il est question d'améliorer le tissu infrastructurel de manière à permettre à l'ensemble de l'activité économique de se déployer dans un environnement approprié.

    Les domaines ayant enregistré d'importantes mutations seront esquissées dans le cadre de notre travail. Il s'agit notamment des secteurs des infrastructures et des services.

    1. Les actions entreprises le secteur des infrastructures.

    Dans le secteur des infrastructures, d'importantes actions ont été menées dans les sous-secteurs de l'énergie, des bâtiments et travaux publiques, de la santé et de l'éducation.

    1.1. Le sous-secteur de l'énergie

    Dans le sous-secteur de l'énergie, l'accès à l'énergie électrique et à l'eau potable a constitué l'essentiel des opérations menées dans le cadre de la Stratégie de Croissance et de l'Emploi.

    S'agissant de l'énergie électrique, de nombreux projets ont été réalisées dans la perspective de résorber le déficit structurel en énergie que connait le Cameroun. A cet effet, le gouvernement a opté pour l'énergie thermique comme solution d'urgence. Ainsi, un plant thermique d'urgence a été mis sur pied en 2009 dont l'opérationnalisation effective n'est constatée qu'en 2012. Ce programme a permis la mise en place de quatre centrales pour une capacité totale de 100 MW installées dans les villes de Yaoundé (60 MW), Bamenda (20 MW), Mbalmayo (10 MW) et Ebolowa (10 MW). Par ailleurs, des projets structurants d'une plus grande envergure ont connu une mise en oeuvre. Il s'agit notamment de la centrale à gaz de Kribi d'une capacité de 216 MW extensible à 300 MW qui est déjà opérationnelle ; le barrage hydroélectrique de Memve'ele d'une capacité de 201 MW dont les travaux sont réalisés à plus de 90% en ce quoi concerne la première phase ; et le barrage hydroélectrique de Mekin d'une capacité de 15 MW dont l'opérationnalisation est fixée pour avril 2016.

    En ce qui concerne l'accès à l'eau potable, les actions notables sont observées. Ces actions d'inscrivent dans le cadre des programmes hydrauliques d'urgences et d'extension de l'adduction d'eau dans les grandes villes. Parmi celles-ci, nous pouvons citer la construction des forages, la construction des points d'eau et la réhabilitation des points d'eau existant. Par ailleurs, nous avons la construction de l'usine de traitement et de production d'eau potable de la Mefou d'une capacité de 50 000 m3 et les travaux d'extension du réseau à travers 39 km de linéaire dans la ville de Douala.

    1.2. Le sous-secteur des bâtiments et travaux-publics

    Dans ce sous-secteur, les interventions ont porté essentiellement sur l'entretien et la réhabilitation desinfrastructures routières. Parmi les plus importantes réalisations de ces cinq dernières années, on peut citer sansêtre exhaustif la construction de la route Ayos-Bonis, la réhabilitation de la section Manjo - Loum de la route Loum - Pont du Nkam, la construction en profil autoroutier de la pénétrante Nord de Yaoundé à Olembé et la construction de plusieurs ouvrages d'art et l'aménagement des pistes rurales au titre du Contrat Désendettement Développement (D) routier.

    Au niveau des grands projets routiers, des avancées notables ont été enregistrées. Il s'agit notamment des entrées est et ouest de la ville de Douala qui devraient favoriser la fluidité de la circulation vers Yaoundé et vers le port de Douala ; le deuxième pont sur le Wouri qui affiche un taux de réalisation de l'ordre 47% deux ans après le lancement des travaux.

    Ces différentes interventions ont fait passer le linéaire de route bitumée du Cameroun de 5011km en 2010 à 6 110 km en 2013.

    1.3. Le sous-secteur de la santé

    En matière de santé, les actions des autorités camerounaises ont été orientées dans le sens de la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). A cet effet, plusieurs projets ont été réalisés et ont permis d'améliorer de manière quantitative et qualitative les infrastructures sanitaires. Parmi ces réalisations, nous pouvons citer la construction des hôpitaux de 1ère catégorie (l'hopital de référence de Sangmélima, le centre des urgences de Yaoundé, ...), la création des laboratoires spécialisés et de l'ouverture des structures sanitaires des institutions confessionnelles, du secteur privé et des fondations particulières.

    Par ailleurs, les écoles spécialisées de formation en médecine ont été créées notamment dans les universités de Yaoundé I, de Douala et Buéa afin de former un personnel qualifié pour apporter des soins aux populations. Aussi, des établissements de formation du personnel médico-sanitaire (infirmière, sage-femme, laborantin, ...) ont été ouverts.

    1.4. Le sous-secteur de l'éducation

    Les actions entreprises dans le sous-secteur de l'éducation ont visé pour l'essentiel l'augmentation de l'offre et de la qualité de l'éducation en rapport avec les OMD et l'adéquation de la formation au marché de l'emploi.

    En ce qui concerne l'enseignement primaire, les reformes que nous pouvons mettre en avant portent sur la construction des salles de classes et le recrutement des enseignants avec l'accompagnement des partenaires. En outre, l'enseignement a été ouvert à l'initiative privé qui bénéficie d'une subvention à l'enseignement octroyé par le gouvernement. Suite à la gratuité de l'enseignement primaire, le gouvernement à instaurer le paquet minimum pour soutenir les écoles primaires publiques.

    S'agissant de l'enseignement secondaire, on a assisté à un renforcement des infrastructures pour les établissements tant de l'enseignement général que l'enseignement technique. Aussi, l'on a assisté à l'ouverture de nombreux lycée d'enseignement général et technique du fait de la mutation des collèges en lycée. Ce dispositif a été renforcé par l'initiative privé et confessionnel qui d'ailleurs affiche les meilleurs résultats dans les examens officiels du Cameroun.

    Pour l'enseignement supérieur, de nombreuses actions ont été prises afin de former en quantité, à partir d'une offrefortement diversifiée (publique et privée), despersonnels hautement qualifiés et faciliter le passage de la recherche àl'innovation. Au titre de ces actions, nous pouvons citer sans être exhaustif la professionnalisation des enseignements detoutes les filières avec la mise en place du système LMD ; la densification de la carte universitaire (créationde nouveaux établissements) prioritairementceux à vocation technologiques et professionnels ; la mise en place d'un fonds d'appui à la modernisationde la recherche universitaire ; l'utilisation optimale des nouveaux modes detransmission des connaissances (universitésvirtuelles) et l'adoption des procédures d'homologation etd'accréditation des établissements ainsi que leurs programmes de formation.

    2. Le secteur des services

    Dans le secteur des services, des mesures ont été prises pour améliorer la qualité des services dans les sous-secteurs des technologies de l'information et de la communication (TIC), des transports et des finances.

    2.1. Le sous-secteur des TIC

    Dans le domaine des TIC, des actions ont été prises pour doter le Cameroun d'un réseau moderne de télécommunication à haut débit. Parmi celles-ci, nous avons l'installation de 3 200 km de câble de fibre optique qui permet de couvrir les 10 Régions et une quarantaine de département et la mise en place d'un réseau à haut débit pour l'interconnexion des administrations (le réseau GOVNET). En outre, nous avons la virtualisation de certaines activités tel que la médecine et l'enseignement. Par ailleurs, un programme d'investissement a été mis en place, sur financement du Fonds Spécial des Télécommunication, pour la construction des boucles optiques urbaines dans les 10 régions du pays pour permettre une connexion de haut débit.

    A cela nous pouvons ajouter les grandes mutations observées dans la téléphonie mobile. En effet, le Cameroun à ce jour compte trois opérateurs de téléphonie mobile qui exploitent la « 3G » qui permet d'offrir des services plus performants.

    2.2. Le sous-secteur des transports

    Dans le domaine des transports, des actions louables ont été enregistrées pour l'amélioration de la logistique portuaire, ferroviaire et aéroportuaire.

    S'agissant de la logistique portuaire, outre la construction du port en eau profonde dont nous avons fait référence plus haut, les actions ont portée pour l'essentiel sur réhabilitation des infrastructures dont les principaux sont la modernisation du Terminal à conteneurs prioritairement réservé aux navires routiers ; la réhabilitation du balisage du chenal d'accès ; la réhabilitation des ouvrages d'accostage, des voies navigables, des quais et terre-pleins du port conventionnel. Par ailleurs, pour améliorer les services du port, des reformes ont été prises pour réduire le délai de passage des marchandises notamment la réduction substantielle des tarifs de traitement des conteneurs.

    Pour la logistique aéroportuaire, les actions ont porté sur la modernisation des équipements des aéroports de Yaoundé, Douala, Garoua et Maroua, la mise en service effective de CAMAIRCO, l'amélioration du trafic aérien et le renforcement de la réglementation en matière de sécurité aérienne. Dans la même perspective, des actions tangibles ont été réalisées pour accroitre la sûreté et la compétitivité des aéroports. Il s'agit notamment de l'exécution de la composante camerounaise du Projet Régional de Renforcement de la Sureté et de la Sécurité de l'Aviation Civile en Afrique de l'Ouest et du Centre ; de la réhabilitation et du renforcement des mesures de sécurité dans les aéroports de Garoua et de Maroua.

    Au niveau de la logistique ferroviaire, un certain nombre de voies ont été ou sont en cours de réhabilitation de même qu'on a assisté à un renouvellement des équipements (locomotives). Par ailleurs, le Plan Directeur Ferroviaire National a été adopté. Celui-ci prévoit l'extension du réseau ferroviaire du Cameroun.

    Il a été question dans cette première partie de présenter le concept de l'environnement de l'investissement et le cadre de référence de la politique économique de l'économie camerounaise. Il s'avère que l'environnement de l'investissement est composé de tous les éléments et acteurs extérieurs susceptibles d'affecter l'activité de l'entreprise. Par ailleurs, la politique économique affecte l'environnement de l'investissement et par conséquent elle peut faire apparaître les contraintes ou des opportunités pour les investisseurs.

    Cependant, la perception de l'environnement de l'investissement n'est pas la même pour tous les opérateurs économiques, malgré l'universalité des mesures de politique économique misent en oeuvre et affectant les variables de cet environnement. Une évaluation de la perception de l'environnement de l'investissement permettrait d'apprécier l'impact de la politique économique sur l'environnement de l'investissement et de formuler des recommandations.

    2epartie :

    Evaluation de l'environnement des investissements et de l'efficacité de la politique économique au Cameroun et formulation de recommandations

    Après la phase d'investigation théorique menée à la première partie, il est intéressant etnécessaire de procéder à une évaluation empirique de l'environnement de l'investissementet de l'efficacité de la politique économique au Cameroun.

    Pour cela, à partir des outils statistiques, nous procéderons dansun premier temps à l'évaluation des composantes caractéristiques de l'environnement ainsi que les indicateurs de politique économique. Par la suite, nous clôturerons par la synthèse des résultats de l'évaluation aux fins de recommandations de politiqueséconomiques au Cameroun.

    Chapitre 3 : cadre méthodologique de l'étude et présentation des résultats

    Dans ce chapitre, nous allons présenter la méthodologie utilisée pour obtenir les données qui nous ont permis de produire les résultats qui sont présentés.

    Section 1 : sources de données et méthodologie

    Dans cette section nous présenterons les différents types de données que nous allons utiliser dans le cadre de notre travail ainsi que la méthodologie pour aboutir à nos résultats.

    A. Source de données

    Deux types de données ont été utilisés pour mener à bien notre étude. Il s'agit notamment des données primaires et des données secondaires.

    I. Les données primaires

    Les données primaires de notre étude sont issues d'une enquête de terrain dont nous présenterons les différentes spécificités.

    1. Population de notre étude et technique d'investigation

    Notre étude porte sur la perception de l'environnement de l'investissement par les entreprises par conséquent la population de notre enquête a été les entreprises en activités sur le territoire camerounais.

    Cette population est composée des entreprises à capitaux publiques et à capitaux privés. On y retrouve également les multinationales. Par ailleurs, nous n'avons pas ciblé un type d'entreprises et de secteur d'activités spécifiques. Ce qui fait que cette population, assez hétérogène, est constitué des entreprises de petite, de moyenne et de grande tailles et opérant dans divers secteurs d'activités dont l'essentiel exerce dans le secteur des services.

    A la base nous n'avons pas délimiter une taille précise pour notre échantillon, cependant les entreprises visées ont été identifiées à l'aide de la base de données des membres des organisations patronales à l'instar du GICAM, de l'ECAM, du SYNDUSTRICAM, de la Chambre de Commerce ainsi que le répertoire des entreprises élaboré par l'Institut National de la Statistique à l'issue du recensement général des entreprises de 2009.

    Les administrations publiques et les partenaires au développement n'ont pas été inclus dans notre population car nous avons estimés qu'il fallait s'intéresser aux bénéficiaires des mesures de politiques économiques en faveurs de l'environnement notamment les entreprises.

    2. Technique d'investigation

    La technique d'investigations que nous avons utilisée est celle de l'administration directe d'un questionnaire que nous avons préparé dans le cadre de notre recherche.

    Le questionnaire préparer à cet effet, visait à cerner la perception des chefs d'entreprises sur certains aspects de l'environnement de l'investissement. Les questions avaient chacune deux modalités extrêmes dont échelle d'appréciation est comprise entre 1 et 7. Et pour une meilleure pertinence des réponses à notre questionnaire, nous avons ciblé en priorité les chefs d'entreprises. Par ailleurs, lorsque ceux-ci n'étaient disponibles, nous nous assurons que le questionnaire soit rempli par un de ses collaborateurs faisant parti du top management en rapport avec l'organigramme de la structure.

    Cette mobilisation des données primaires n'a pas été sans embûches. En effet, nous avons fait face à la réticence et à la disponibilité de certains chefs d'entreprises pour fournir les informations dont nous avons besoins. En effet, il n'a pas été évident de les convaincre à remplir les questionnaires car certains n'avaient pas le temps pour le faire, ou l'estimaient trop long.

    II. Les données secondaires

    Les données secondaires utilisées dans le cadre de notre mémoire, pour cerner l'impact des politiques économiques, étaient essentiellement des données macroéconomiques et des rapports d'études des institutions spécialisées.

    1. Données macroéconomiques

    Nous attendons par données macroéconomiques les données fournies principalement par la comptabilité nationale et certains organismes de développement.

    Ainsi les données que nous utiliserons ici sont essentiellement celles relative au PIB, aux IDE et le volume des investissements. A cela nous ajoutons les indicateurs socio-économiques relatifs aux domaines de la santé, de l'éducation et des infrastructures.

    2. Données des études spécialisées

    2.1. Les données du World Competitiveness Report

    L'essentiel des données secondaires de nos travaux ont été extrait principalement du World Competitiveness Report(WCR) du World Economic Forum20(*) (WEF). Le WCR publie chaque année des indicateurs de benchmarking destinés à (i) mettre en lumière les principaux obstacles liés à l'environnement qui entravent la compétitivité et la croissance des économies et (ii) stimuler la discussion sur la formulation et la mise en oeuvre des stratégies devant permettre de les lever. Il offre une vision homogène des difficultés que les pays doivent surmonter pour jeter ou asseoir les bases d'une croissance et d'une prospérité durables. Les indicateurs du WCR, plus d'une centaine, sont regroupés en 12 piliers que sont les institutions, les infrastructures, l'environnement macroéconomique, la santé & l'enseignement primaire, l'enseignement supérieur& formation, l'efficience du marché des biens, l'efficience du marché de travail, le développement du marché financier, l'aptitude technologique, la taille du marché, le degré de sophistication des affaires et l'innovation. Il s'agit d'un ensemble de dimensions qui déterminent le niveau de productivité.

    2.2. Les données du Doing Business

    Dans le cadre de notre étude, nous avons également exploité les rapports Doing Business de la Banque Mondiale. En effet, le Projet Doing Business mesure la réglementation des affaires et son application effective dans 189 économies et dans certaines villes au niveau infranational et régional. Lancé en 2002, le projet Doing Business analyse les petites et moyennes entreprises au niveau national et mesure la réglementation s'appliquant à celles-ci tout au long de leur cycle de vie. Il offre des rapports infranationaux détaillés qui couvrent les mêmes domaines de la réglementation des affaires ainsi que les réformes mises en place dans différentes villes et régions d'une même économie. De ce fait, le Doing Business est une source documentaire pour les universitaires, les journalistes, chercheurs du secteur privé et d'autres personnes s'intéressant au climat des affaires dans les économies du monde entier.

    Ces données nous permis de procéder à notre étude selon la méthodologie qui sera présenté à la section suivante.

    B. Méthodologie.

    Dans le cadre de notre étude, deux approches ont été retenues en rapport avec le type de données que nous utiliserons. Ainsi, pour les données primaires, nous avons utilisé l'utiliser l'analyse PESTEL et en ce qui concerne les données secondaires, nous avons opté pour des courbes d'évolutions.

    I. Analyse descriptive des données

    Pour meilleurs interprétations des données primaires obtenues à l'aide de notre questionnaire ainsi que des données secondaires issues de l'exploitation des bases de données et des rapports dont nous avons fait référence plus haut, nous allons utiliser les éléments de la statistique descriptives.

    Pour décrire et illustrer la perception des chefs d'entreprises sur l'environnement de l'investissement, nous utiliserons le diagramme de Kiviat, encore appelé rader, pour illustrer le profil de cet environnement d'investissement.

    Aussi, nous allons utiliser la moyenne pour présenter la perception moyenne pour illustrer le profil de l'environnement de l'investissement tel que perçu par les chefs d'entreprises.

    II. L'analyse PESTEL

    Dans le chapitre 1, nous avons présenté des généralités sur cet outil qui, pour le cadre de notre étude, obéira à certaines spécificités. Comme, vous le verrez sur le questionnaire qui est annexé au présent mémoire, les données collectées permettent de circonscrire l'ensemble des composantes de l'analyse PESTEL notamment politique, économique, sociale, technologique, écologique et légale.

    Cependant, cet instrument n'est pas figé et peut faire l'objet des modifications en fonction de l'étude qui est réalisée. Ainsi, dans le cadre de notre étude, nous parlerons de l'analyse PLEST et de ce fait notre étude portera sur l'ensemble des composantes excepté la composante écologique qui n'a pas été pris en compte dans notre questionnaire.

    Les aspects qui seront traités dans le cadre de cette analyse sont illustrés dans le tableau ci-après.

    Tableau n°5 : Groupe de variable utilisé dans l'analyse PLEST

    Composante de l'analyse

    Groupe de variable

    Politique 

    La sécurité

    Système juridique et procédure administrative

    La gouvernance 

    Légale 

    Règlementation sur la concurrence

    Règlementation sur le commerce

    Règlementation sur les TIC,

    Économique

    Infrastructure

    Environnement financier

    Niveau de concurrence

    Commerce extérieur

    Sociale 

    Education

    Capital humain

    Santé

    Technologique :

    Usage des TIC

    Innovation

    Management de la production

    Source : notre questionnaire

    Pour illustrer la perception de l'environnement de l'investissement à l'aide de l'analyse PLEST, nous allons utiliser un dégradé de couleur allant du rouge au vers en passant par du jaune correspondant à l'échelle utilisé dans notre questionnaire. Ainsi, nous aurons aux extrémités la couleur rouge à gauche et la couleur verte à droite.

    L'analyse PLEST nous permettra de faire la synthèse des résultats de notre évaluation de l'environnement de l'investissement sur les composantes retenus dans le cadre de notre analyse.

    Section 2 : Présentation des principaux résultats.

    Cette partie portera sur les principaux résultats de notre étude relative à la perception de l'environnement de l'investissement d'une part et des performances des principaux indicateurs de la politique économique d'autre part.

    A. Perception de l'environnement de l'investissement.

    Ici nous présenterons essentiellement les principaux résultats relatifs aux composantes économique et technologique de l'environnement de l'investissement composantes suite au dépouillement de notre questionnaire.

    I. Composante économique

    L'analyse de la composante économique de l'environnement de l'investissement dans le cadre de notre étude portera essentiellement les questions de services (la qualité des infrastructures et la qualité du système financier) et commerciales (le commerce extérieur et l'état de la concurrence).

    1. En matière de service

    1.1. La qualité des infrastructures

    L'évaluation de la qualité des infrastructures porte essentiellement sur la qualité des infrastructures de transport et la fiabilité de l'accès à l'électricité. Les données récoltées dans le cadre de notre étude présentent les résultats ci-après :

    Graphique n°2 : Opinion des responsables d'entreprise sur les infrastructures

    Source : nos calculs

    251653632

    La lecture de ce graphique nous permet de relever que l'ensemble des éléments analysés dans le cadre de notre étude présente un score inférieur à la moyenne (4). Malgré le fait que la question relative à l'état général des infrastructures affiche un score de 3,42, on observe que les autres éléments ayant fait l'objet d'appréciation auprès des responsables d'entreprises affichent un score inférieur à 3. Parmi ceux-ci, on observe que l'état des routes (2,62 sur 7), l'état des voies ferrées (2,41 sur 7) et la fiabilité de l'approvisionnement en électricité affichent les plus petits scores de l'évaluation. Par conséquent, elles une attention particulière des autorités camerounaises afin d'améliorer la qualité de l'environnement de l'investissement.

    1.2. La qualité du système financier

    Le système financier permet de mobiliser les ressources nécessaires pour le financement de l'économie. Dans le cadre de notre étude, nous nous sommes intéressés entre autres aux aspects relatifs à la solidité des systèmes financiers, aux conditions d'obtention des prêts, au financement des projets innovants, l'accès au financement par les PME ; ...Les données récoltées à ce sujet, présentent les résultats ci-après.

    Graphique n°3 : Evaluation de la qualité du système financier

    Source : nos calculs

    251652608

    Les résultats de nos investigations nous permettent de relever l'ensemble des paramètres étudiés affichent un score inférieur à la moyenne excepté le paramètre relatif à solidité des banques qui affichent un score un peu au-dessus de la moyenne (4,33 sur 7). Deux paramètres affichent les plus bas scores. Il s'agit notamment de la facilité pour responsable de start-up pour lever des fonds pour le financement d'un projet innovant avec un score de 2,24 sur 7 et les conditions d'obtention d'un prêt bancaire en terme de procédure qui affichent un score de 2,99 sur 7. Ces résultats illustrent la difficultés d'obtention de financement pour les projets d'entreprises surtout qu'il s'agit des start-up. Les autorités camerounaises devraient donc mettre en place des mécanismes pour faciliter le financement des projets d'entreprise en général et de l'innovation en particulier.

    2. En matière de commerce

    2.1. Le commerce extérieur et investissement

    Dans le cadre de notre étude, nous avons posé une série de question que nous avons mis sous le module commerce extérieur et financement. Les questions étudiez portent sur barrières tarifaires, les variations du temps de dédouanement, l'efficacité du mode de changement des transports et la présence des entreprises étrangères. Les données collectées sur ces questions nous ont permis d'avoir les résultats suivants :

    Graphique n°4 : Evaluation du commerce extérieur

    Source : nos calculs

    251648512

    La lecture de ce graphique permet de relever que sur les quatre questions ayant fait l'objet de notre étude, trois affichent un score inférieur à la moyenne et seulement la question relative à la présence des capitaux étranger affiche un score supérieur à la moyenne notamment 4,58 sur 7. Parmi les questions qui affichent un score inférieur à la moyenne, celle relative à la variation du temps de dédouanement des marchandises importées affiche le plus petit score à savoir 2,74 sur 7. Ce résultat illustre que les délais de passage des marchandises importées fluctuent énormément sur le territoire camerounais. Les autorités devraient prendre des mesures pour limiter ces fluctuations.

    2.2. L'état de la concurrence

    La concurrence favorise l'émulation des entreprises en exercice sur un territoire donné. Dans le cadre de notre étude nous avons envisagé d'étudier l'état de la concurrence à travers intensité de la concurrence l'analyse de l'intensité de la concurrence, l'atomicité des fournisseurs,les critères d'achat des clients, la qualité des fournisseurs locaux, les caractéristiques de l'activité commerciale, le développement des pôles d'excellences ou clusters et la part de l'activité économique informelle. Les données collectées sur ces aspects nous ont données les résultats suivants :

    Graphique n°5 : Evaluation de l'état de la concurrence

    Source : nos calculs

    251654656

    La lecture du graphique nous permet de relever que sur les sept étudiées seulement deux affichent un score supérieur à la moyenne. Il s'agit notamment des questions relatives à l'intensité de la concurrence (4,61 sur 7) et l'atomicité des fournisseurs locaux (4,34 sur 7). Ce qui laisse transparaitre une libéralisation de l'activité économique sur le territoire camerounais. Par contre, les cinq autres questions affichent des scores inférieurs à la moyenne et les plus petits scores sont observés pour ce qui est du développement des pôles d'excellence ou clusters (3,18 sur 7), de la part de l'activité économique informelle (3,11 sur 7) et de la décision d'achat (2,78 sur 7). Ces résultats laissent apparaitre le faible niveau du pouvoir d'achat et la prédominance du secteur informel dans l'économie camerounaise.

    II. La composante technologique

    L'analyse de la composante technologique de l'environnement de l'investissement dans le cadre de notre étude se focalise sur la conduite des affaires, le développement des TIC et le développement de l'innovation.

    1. La conduite des affaires

    Lorsque nous faisons référence à la conduite des affaires, nous faisons référence au système de management interne de l'entreprise. De ce fait, nous nous sommes intéressés aux questions relatives à la présence des entreprises sur la chaine de valeur, à la délégation d'autorité, au contrôle de la distribution internationale, ... Les données agrégées de cet axe d'analyse de composante technologique présentent les résultats ci-après.

    Graphique n°6 : Evaluation de la conduite des affaires

    Source : nos calculs

    251655680

    La lecture de ce graphique nous permet de relever que sur les questions soumises à l'évaluation des responsables des entreprises ayant participé à notre enquête, seule deux sur sept affichent un score supérieur à la moyenne notamment celles relatives à la manière dont les entreprises traitent leurs clients (4,37 sur 7) et la prise en compte du conseil d'administration et des investisseurs par les dirigeants d'entreprises (4,78 sur 7). Et pour les autres questions qui présentent un score inférieur à la moyenne, on relève que celle relative au fondement de l'avantage comparatif des entreprises en activité sur le territoire camerounais affiche le plus petit score notamment 2,95 sur 7. Ce score est dû au fait que les entreprises en activité sur le territoire camerounais se démarquent sur la scène internationale du fait de la dotation en ressource naturel et l'abondance de la main d'oeuvre bon marché.

    2. TIC et innovation

    2.1. Développement des TIC

    Les technologies de l'information et de la communication sont un catalyseur du développement technologique et de l'innovation. Pour cette question et ce, en rapport avec notre étude, nous nous sommes intéressés aux aspects relative à la disponibilité des TIC, à l'accès aux services de base par les TIC, la création des nouveaux modèles d'entreprises, à l'usage de l'internet par les entreprises pour vendre leurs produits, ... Les données collectées sur ces différentes variantes des questions relatives au développement des TIC sont synthétisées par le graphique ci-après.

    Graphique n° 7 : Evaluation du niveau de développement des TIC

    Source : nos calculs

    251656704

    La lecture de ce graphique permet de permet de relever que les meilleurs scores sont observées pour l'utilisation rependue des réseaux sociaux virtuels (4,62 sur 7), l'utilisation des TIC par les entreprises pour faire les affaires (4,23 sur 7), les TIC comme facteur de nouveau modèle d'entreprise (3,97 sur 7) et les IDE comme source des TIC (3,74 sur 7). Ces résultats illustrent le fait que les TIC sont assez développés et répandus sur le territoire Camerounais. Néanmoins, l'accès aux services de base par internet affiche le plus petit score notamment 2,57 sur 7ce qui la difficulté d'accès aux services de bases sur le territoire camerounais de la part des individus. Par conséquent, les autorités camerounaises devraient prendre des mesures pour rendre accessible les services de base à travers les TIC. Ce score a été obtenu à travers les informations collectées à l'aide de la question suivante « Selon vous, les technologies de l'information et de la communication (TIC) permettent-elles à tous les individus d'accéder aux services de base (p. ex. santé, éducation, services financiers, etc.) ? » et les résultats obtenus s'illustrent à travers le graphique ci-après.

    2.2. Le développement de l'innovation

    Loin d'être limité aux laboratoires de recherche, le champ de l'innovation englobe l'ensemble des utilisateurs, des fournisseurs et des consommateurs - que ce soit dans les administrations publiques, les entreprises ou les organismes à but non lucratif - et elle transcende les frontières entre pays, secteurs et institution. Elle se caractérise par la mise en oeuvre ou l'implémentation d'un produit (bien ou service) ou d'un procédé (de production) nouveau ou sensiblement amélioré, d'une nouvelle méthode de commercialisation ou d'une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d'une entreprise, l'organisation du lieu de travail ou les relations extérieures. Dans le cadre de notre étude, l'innovation a été abordée à travers des questions relatives à la capacité des entreprises à innover, la sophistication des procédés de fabrication, l'investissement des entreprises en recherche et développement, la capacité de transformer des nouvelles idées en produit/service et la collaboration/partage d'idée. Les informations collectées sur la base des questions posées nous donnent les résultats synthétisés sur le graphique ci-après (voir page suivante).

    La lecture de ce graphique permet de relever que sur les quinze éléments ayant fait l'objet d'une évaluation, seulement trois présente un score supérieur à la moyenne. Parmi ces éléments nous avons par ordre croissant l'utilisation du marketing pour différentier les produits et services (4,56 sur 7), la collaboration et partage des idées au sein de l'entreprise (4,52 sur 7) et la capacité d'innovation des entreprises (4,45 sur 7). Cet état des choses illustre que les entreprises en activité sur le territoire camerounais mettent en place des conditions pour émuler l'innovation en leur sein malgré les contraintes auxquelles elles font faces.

    Pour les autres éléments étudiés restant et qui affichent un score inférieur à la moyenne, trois d'entre elles affichent les scores les plus bas et inférieurs à 3. Il s'agit notamment du degré de sophistication des procédés de production (2,75 sur 7), la capacité des entreprises à embrasser de nouvelle idée (2,86 sur 7) et la capacité de la commande publique à stimuler l'innovation (2,94 sur 7).

    Graphique n°8 : Evaluation du niveau de développement de l'innovation

    Source : nos calculs

    251657728

    B. Efficacité de la politique économique.

    Pour analyser l'efficacité de la politique économique, nous allons nous intéresser à l'examen des données macroéconomique de l'économie camerounaise et des performances du Cameroun dans les rapports d'étalonnage de l'environnement de l'investissement au niveau mondial.

    I. Examen des données macroéconomiques.

    L'examen des données macroéconomiques porteront sur les principaux indicateurs de performance de la politique économique qui ont été présentés dans le chapitre 2. Faute de données sur l'ensemble des indicateurs, nous passerons les tendances des indicateurs de l'économie interne (taux de croissance, taux d'inflation, taux d'investissement) et des échanges internationaux (solde des comptes courants et flux des IDE) sur la période 2009-2013.

    1. Comportement des indicateurs de l'économie interne

    1.1. Le taux de croissance

    Les performances de l'économie camerounaise en matière de croissance s'illustrent à travers le graphique ci-après.

    Graphique n°9 : Evolution du taux de croissance du PIB en termes réels (en %)

    Source : Banque mondiale, World Development Indicator

    L'examen du comportement de l'indicateur de mesure de la croissance de l'économie camerounaise sur la période 2009-2013 nous permet d'observer que le taux de croissance connait une nette amélioration depuis la mise de la politique économique telle que définie par le DSCE. En effet, on observe qu'avant la mise en oeuvre de la stratégie pour la croissance et l'emploi (2009), le taux de croissance était de 2,00% en terme réel. Avec la mise en oeuvre du DSCE, on observe une embellie du taux de croissance qui était de 5,50% en 2013. Ces résultats nous permettent de dire que la politique économique camerounaise permet d'améliorer le niveau de croissance de l'économie.

    1.2. Le taux d'inflation

    La stabilisation ou mieux la réduction niveau général des prix est un des principaux objectifs de la politique économique ce qui suppose un niveau bas du taux d'inflation. Le comportement de cet indicateur sur la période 2009 - 2013 s'illustre à travers le graphique suivant.

    Graphique n°10 : Evolution du taux d'inflation (IPC en %)

    Source : Banque mondiale, World Development Indicator

    L'examen de ce graphique nous permet d'observer qu'en 2010, année qui marque le début de la mise en oeuvre du DSCE, le taux d'inflation était à son plus bas niveau sur notre période de référence notamment de 1,30%. Une année après la mise oeuvre de la Stratégie de Croissance et d'Emploi, le taux d'inflation a connu une augmentation pour se situer à 2,90% en 2011 avant de connaitre une modeste chute sur le reste de la période pour se situer en 2,29% en 2013. Globalement, il apparait sur notre période de référence une évolution à la baisse du taux d'inflation qui passe de 3,04% en 2009 à 2,29% en 2013. Ce qui suppose l'efficacité des mesures de politique économique prise pour maitriser l'inflation.

    1.3. Comportement de l'investissement privé

    Nous nous intéressons au comportement de l'investissement dans la mesure où nous admettons que la mise en oeuvre de la politique économique a des effets induits sur l'accumulation des investissements pour cette étude, nous nous focaliserons sur le comportement de l'investissement privé.

    L'examen du comportement de l'investissement privé réalisé à travers l'étude du comportement de taux d'investissement privé en pourcentage du PIB. Les statistiques obtenues sur cet indicateur sont illustrées dans le graphique ci-dessous.

    Graphique n°11 : Evolution de l'investissement privé (% PIB)

    Source : Banque mondiale, World Development Indicator

    L'examen de ce graphique permet d'observer qu'une nette amélioration du volume de l'investissement privé sur notre période de référence qui passe de 16,29% du PIB à 17,20%. Toutefois, il est important de noter que cette accumulation n'est pas régulière. En effet, on observe en 2011 un pic du taux d'investissement privé de 18,22% du PIB qui commence à se dégrader l'année d'après et enregistre une modeste progression l'année suivante pour se situer à 17,20% en 2013.

    2. Comportement indicateurs de échanges internationaux

    2.1. La balance des comptes courants

    Rechercher l'équilibre extérieur est un des objectifs de la politique économique. Dans le cadre de notre étude nous nous sommes intéressés à l'examen de l'évolution de l balance des comptes courants proportionnellement au PIB. Les données de cet indicateur sont illustrées par le graphique ci-après.

    Graphique n°12 : Balance des comptes courants (% PIB)

    Source : Banque mondiale, World Development Indicator

    L'analyse de ce graphique permet d'observer que depuis 2009, le solde des comptes courants a connu une amélioration en passant de -7,67% en 2009 à -2,81% en 2011 année à partir de laquelle on a observé un déclin de cet indicateur. En effet, on observe sur le reste de notre période d'analyse que le solde extérieur a connu une nette dégradation pour se situer à -3,81% en 2013. Ces performances nous laissent apparaitre que malgré une nette amélioration du solde des comptes courants sur la période 2009 - 2013, les mesures de politique économique prise pour stabiliser le solde extérieur n'ont pas les effets escomptés.

    2.2. Le flux net des IDE entrants

    La capacité de mobilisation des sources financement externe participe à l'appréciation de l'efficacité des choix de politique économique. Dans le cadre de notre étude, nous nous intéresserons au volume des investissements net direct en provenance de l'étranger. Les statistiques collectées sur cet indicateur sont synthétisées dans le graphique ci-dessous.

    Graphique n°13 : Evolution du volume des investissements nets directs en provenance de l'étranger (en million $ E.U)

    Source : Banque mondiale, World Development Indicator

    L'examen de ce graphique permet d'observer une évolution en dent de scie avec une tendance baissière sur notre période de référence. En effet, on relève une dégradation du volume des investissements directs étrangers qui chute de 740,31 million $ E.U en 2009 à 571,98 million $ E.U en 2013. Il apparait de l'analyse de ces résultats que le Cameroun est en perte de vitesse dans l'attrait des IDE depuis 2009.

    II. Examen des performances du Cameroun dans les rapports d'étalonnage de l'environnement de l'investissement au niveau mondial.

    L'examen des performances du Cameroun dans le cadre des rapports d'étalonnage de l'environnement de l'investissement sera fait essentiellement sur la base des rapports Doing Business de la Banque Mondiale et du World Competitiveness Report du World Economic Forum.

    1. Performance du Cameroun dans le cadre du Doing Business

    Les performances du Cameroun dans le cadre du Doing Business (DB) sur notre période de référence sont appréciées par le biais du rang occupé et de la distance de la frontière.

    La distance de la frontière permet d'évaluer au fil du temps la performance absolue d'une économie en matière de réglementation des affaires et son amélioration associée. Elle permet d'observer l'écart entre le rendement d'une économie par rapport à la meilleure performance globale à travers le temps.La distance de la frontière de l'économie est calculée sur une échelle de 0 à 100, où 0 représente la performance la plus basse et 100 représente la « frontière ».

    Les données du Doing Business, pour ce qui est du Cameroun sont présentées par le tableau ci-après :

    Tableau n°6 : Performance du Cameroun dans le cadre du Doing Business21(*)

     

    DB 2010

    DB 2011

    DB 2012

    DB 2013

    DB 2014

    Distancede la frontière

    43,33

    45,38

    47,75

    48,79

    49,24

    Classement

    167

    168

    161

    161

    168

    Source : Doing Business 2010, 2011, 2012, 2013, 2014.

    La lecture de ce tableau permet de relever que le Cameroun se classe parmi le dernier pays en matière de classement dont le rang oscille entre 160 et 170. Pour ce qui est de la Distance de la frontière, le Cameroun est globalement à plus de 50 points de pourcentage de la limite déterminée par la meilleure performance mondiale. Par ailleurs, on observe une légère évolution à la hausse depuis 2011, période au cours de laquelle on le plus petit score entre 2009 et 2013.

    Il apparait donc que malgré le mauvais rang occupé par l'économie camerounaise, les reformes et mesures de politique économique mises en place permettent de réduire modestement la distance de la frontière.

    2. Performance du Cameroun dans le cadre du Global Competitiveness Report

    La performance du Cameroun dans le cadre World Competitiveness Report (WCR) sera appréciée sur la base du rang occupé dans le rapport et du Global Competitiveness Index (GCI).

    Le GCI permet de quantifier l'impact d'un certain nombre de facteurs clés qui contribuent à créer les conditions de la compétitivité, avec un accent particulier sur l'environnement macroéconomique, la qualité des institutions du pays, l'état de la technologie du pays et infrastructure de soutien. Il est calculé sur une échelle qui varie de 1 à 7 où le score moyen plus élevé signifie plus haut degré de compétitivité.

    Les données du World Competitiveness Report, pour ce qui est du Cameroun, sont présentées dans le tableau ci-après.

    Tableau n°7 : Performance du Cameroun dans le cadre du World Competitivenness Report

     

    WCR

    2009-2010

    WCR

    2010-2011

    WCR

    2011-2012

    WCR

    2012-2013

    WCR

    2013-2014

    GCI

    3,50

    3,58

    3,61

    3,69

    3,68

    Rang

    111

    111

    116

    112

    115

    Source : World Competitiveness Report 2009, 2010, 2011, 2012, 2013

    La lecture de ce tableau permet de relever qu'en générale, le Cameroun ne fait pas partie des 100 pays les plus compétitifs, sa positionne oscille entre le 110e et le 120e rang. Lorsqu'on s'intéresse au GCI, on observe une évolution croissante du score obtenu sur la période 2009-2010 malgré son caractère modéré. Cet état des choses illustre les progrès que fait l'économie Camerounaise pour améliorer sa compétitivité.

    Chapitre 4 : synthèse des résultats et recommandations

    Le chapitre précédent nous a permis de présenter les principaux résultats de l'opinion des principaux responsables d'entreprises en activité sur le territoire camerounais sur l'environnement de l'investissement ainsi que les performances des indicateurs de politique économique pour apprécier l'efficacité de celle-ci. Dans ce chapitre, nous allons illustrer les résultats relatifs à l'évaluation de l'environnement à l'aide d'un diagramme heuristique pour synthétiser nos résultats afin de vérifier nos hypothèses et formuler des recommandations.

    Section 1 :Synthèse des résultats et vérifications des hypothèses de recherche

    Dans cette section nous allons, sur les bases des différents résultats obtenus, présenter une synthèse de l'opinion des responsables d'entreprises sur l'environnement de l'investissement et la performance de la politique économique. Ce qui nous permettra de procéder à la vérification de nos hypothèses.

    A. Synthèse des résultats

    I. Synthèses des résultats sur l'évaluation de l'environnement de l'investissement

    1. Outils de synthèse

    La synthèse des résultats sur l'environnement de l'investissement porte essentiellement sur les cinq composantes que nous avons étudiées notamment le PLEST. Cette synthèse, est obtenue à l'aide des scores moyens des différentes composantes du PLEST et soumis à une coloration conditionnelle dégradée qui varie du rouge au vert en passant par le jaune.

    Graphique n°14 : Echelle d'évaluation de l'environnement de l'investissement

    Notre échelle présente trois signalisations indépendamment des couleurs qui illustrent l'opinion que se font les enquêtés sur le phénomène étudié :

     

    - :

    Les enquêtés ont une mauvaise opinion phénomène

     

    - :

    Les enquêtés ont une assez bonne opinion du phénomène

     

    - :

    Les enquêtés ont une très bonne opinion du phénomène

    La synthèse des résultats de l'évaluation de l'environnement de l'investissement nous permet de d'illustrer les phénomènes étudiés classés par ordre décroissant de l'opinion reçus des chefs d'entreprises et la matrice PLEST qui s'y dégage.

    2. Synthèse des résultats

    2.1. Le classement des phénomènes étudiés

    Il est important de rappeler que notre questionnaire nous a permis d'étudiés 102 phénomènes. En guise de synthèse nous présenterons le topdes phénomènes étudiés les mieux côtés et ceux les plus mal côtés.

    Les phénomènes inscrits dans le top des mieux cotés est illustré par le tableau ci-après.

    Tableau n°7 : Top des phénomènes les mieux cotés

    Source : nos calculs

    Dans ce top, on retrouve la disponibilité des compétences dont ont besoins les entreprises qui occupe la 2e place, l'utilisation des réseaux sociaux par les entreprises en 3e et l'intensité de la concurrence qui occupe le 4e rang.

    Pour le top des phénomènes les plus mal côtés, le tableau ci-dessus dresse une illustration par ordre décroissant 

    Tableau n°9 : Top des phénomènes mal cotés

    Source : nos calculs

    Dans ce classement top des phénomènes mal cotés, en retrouve le financement des start-up(en dernière positions), la fiabilité de l'environnement en électricité, la capacité à attirer des talents étrangers. L'intégralité du classement est présentée en annexe

    2.2. Le schéma PLEST de l'environnement de l'investissement

    Le schéma PLEST de l'environnement de l'investissement telle que nous l'avons annoncé plus haut, résumera les différents grands champs des phénomènes étudiés ainsi que les composantes de l'environnement de l'investissement. Chacun de ces éléments sera affecté d'un score qui est la moyenne qui correspondant aux phénomènes étudiés.

    La schéma PLEST de l'environnement de l'investissement se présente comme suit :

    Graphique n°15 : Synthèse de l'analyse PLEST

    Source : nos calculs

    251664896

    Globalement, il apparait qu'aucun des composantes de l'environnement de l'investissement n'affiche un score au-dessus de la moyenne, néanmoins ils ont tous un score supérieur à 3. Par conséquent nous avons un environnement de l'investissement avec un score moyen de 3,54 sur 7.

    II. Synthèses des résultats sur l'efficacité de la politique économique

    Dans le chapitre précédent, nous avons apprécié l'évolution des performances du Cameroun pour les indicateurs de la politique économique et ceux de l'étalonnage internationale de l'environnement de l'investissement dont une synthèse sera faite dans cette partie.

    1. Synthèse des résultats en rapport avec les indicateurs de performance de la politique économique

    Les indicateurs de la politique économique dont les performances ont été apprécié sur la période 2009-2013 nous ont permis d'observer que dans l'ensemble ils ont connu une amélioration. Cependant, cette amélioration est modérée et ne présente pas une évolution régulière.

    Par ailleurs, on observe une dégradation pour l'indicateur relatif au volume des investissements nets directs en provenance de l'étranger pour le Cameroun.

    2. Synthèse des résultats en rapport avec les indicateurs d'étalonnage mondiale de l'environnement de l'investissement

    La lecture des différents rapports du Doing Business et du World Economic Forum sur la période 2009-2013 nous a permis de constater que le Cameroun est au bas du classement. Malgré ce classement, nous avons observé dans l'ensemble une amélioration sobre des indicateurs évalués notamment la Distance de la frontière du Doing Business et le Global Competitiveness Index du World Economic Forum.

    A. Vérification des hypothèses de recherche

    I. Rappel des hypothèses

    Pour mener à bien notre recherche, nous avons formulé trois hypothèses dont une principale et deux spécifique.

    S'agissant de l'hypothèse principal, nous avons posé que : l'environnement de l'investissement du Cameroun ne s'est pas amélioré significativement depuis la mise en oeuvre du DSCE.

    Deux hypothèses spécifiques ont été posées pour la vérification de notre hypothèse principale :

    - Hypothèse spécifique 1 (HS1) : les opérateurs économiques camerounais ont une mauvaise opinion de l'environnement de l'investissement ;

    - Hypothèse spécifique 2 (HS2) : la politique économique du Cameroun contribue peu à l'amélioration de l'environnement de l'investissement.

    II. Validation des hypothèses

    La confirmation ou la réfutation de nos hypothèses sera faite sur la base des principaux résultats de notre étude. Nous mettrons tour à tour nos deux hypothèses spécifiques et les résultats obtenus permettront d'apprécier notre hypothèse principale.

    1. Hypothèse spécifique 1

    La validation ou non de notre hypothèse spécifique 1 se fait à travers la synthèse de résultat relative à l'évaluation de l'environnement de l'investissement qui a été réalisé à l'issue des données collectées par le biais d'un questionnaire. Cette synthèse de résultat qui consigné par le schéma PLEST que nous avons réalisé ci-haut, nous montre que l'environnement de l'investissement affiche un score inférieur à la moyenne de 3,54 sur 7.

    Ce score qu'affiche à l'environnement de l'investissement laisse transparaitre que les responsables d'entreprise en ont une assez mauvaise opinion. Ce qui nous amène à valider notre hypothèse spécifique 1 à savoir : « les opérateurs économiques camerounais ont une mauvaise opinion de l'environnement de l'investissement ».

    2. Hypothèse spécifique 2

    Notre hypothèse spécifique 2 est testé à l'aide de l'évaluation des performances des indicateurs macroéconomiques et de ceux des indicateurs d'étalonnage mondiale de l'environnement de l'investissement.

    La synthèse des résultats de relative à ces indicateurs nous démontre que les indicateurs macroéconomiques ont connu de façon global une amélioration de leurs performances. Ceux-ci présente une évolution modérée mais non régulière. Par ailleurs, on observe une amélioration de l'indicateur relatif à l'investissement privé national et une dégradation des performances pour ce qui est du volume des IDE.

    Pour ce qui des indicateurs d'étalonnage de l'environnement de l'investissement, la synthèse des résultats nous a permis de noter que le Cameroun occupe le bas du classement quel que soit l'organe d'étalonnage (Banque Mondiale ou World Economic Forum) pour ce qui est du rang. Toutefois, les différents indicateurs d'étalonnage présentent une amélioration qui cependant est modeste.

    Ces différents résultats nous amènent à relever que les mesures et reformes de politique économique stimule l'environnement de l'investissement mais de façon modéré. Cet état des choses nous incite à valider notre hypothèse spécifique 2. Donc nous pouvons dire que : « la politique économique du Cameroun contribue peu à l'amélioration de l'environnement de l'investissement.

    Les hypothèses spécifiques 1 et 2 ont été validités sur la base des données recueillies dans le cadre de notre étude. Par conséquent nous pouvons dire que les choix des mesures de politique économique n'ont pas amélioré substantiellement l'environnement de l'investissement. Ainsi, nous pouvons accepter notre hypothèse principale qui établit que « l'environnement l'investissement du Cameroun ne s'est pas amélioré significativement depuis la mise en oeuvre du DSCE ».

    La synthèse des résultats que nous avons effectuée nous a permis de valider nos différentes hypothèses des recherches. En d'autres termes, nous sommes parvenus à la conclusion selon laquelle l'environnement de l'investissement s'est amélioré mais pas de façon significative depuis la mise en oeuvre du DSCE. Pour apporter notre modeste contribution aux efforts entrepris par les responsables en charge de la mise en oeuvre de la politique économique nous formulerons des recommandations dans la section suivante.

    Section 2 : Recommandations

    Le Cameroun est un pays au potentieléconomique, aux ressources naturelles, au capitalhumain et aux structures décisionnelles et de régulationcapables de lui garantir une croissance à deux chiffres.Bien que largement constitué de petiteset de très petites entreprises aux ressourceset aux capacités matérielles et humaines limitées, lesecteur privé, dans ses diverses composantes, peut jouerun rôle essentiel dans la dynamique de valorisation ducapital existant. Le DSCE considère que le secteur privédoit être le moteur de la croissance et doit être reconnucomme un acteur central de la croissance et un partenaire à part entière et pour ce faire, il est projeté une amélioration significative de l'environnement de l'investissement. Or, l'analyse des résultats obtenus de cette recherche révèle que la mise en oeuvre du DSCE ne contribue pas de façonsignificative à l'amélioration de l'environnement de l'investissement.

    En dépit desnombreuses mesureset réformesengagées pour promouvoir le secteur privé au Cameroun, ilconvient de déployer des efforts supplémentaires pour améliorer de façongénérale l'environnement de l'investissement.De façon spécifique, il s'agira d'améliorer la qualité des infrastructures et de la réglementation ; faciliter véritablement l'accès auxfinancements adaptés aux besoins du secteur privé ; et de faire connaitre au secteur privé les réalisations effectuées pour améliorer l'environnement de l'investissement.

    Des recommandations ayant un lien direct avec notre étude sont formulées à l'endroit du Gouvernementet/ou àl'endroit du secteur privé, pour contribuer à cette dynamique.

    A. Recommandations en lien avec les résultats présentés

    Dans le cadre de notre étude, nous avons mis l'accent sur les composantes économiques et technologique. Dans cette partie, nous formulerons des recommandations pour renforcer la contribution de ces composantes à l'amélioration de l'environnent de l'investissement.

    I. Recommandations pour améliorer la composante économique

    Les résultats obtenus attribuent à la composante économique un score moyen générale de 3,29 sur 7. En d'autres termes, variables que nous avons indexées à cette composante ne contribue pas assez à l'amélioration de l'environnement des investissements. Les groupes des variables qui affichent les plus petits scores notamment les infrastructures et le système financier constituerons les axes essentiels de formulation de nos recommandations.

    1. Recommandations relatives aux infrastructures

    Dans le chapitre précédent, lorsque nous présentons les principaux résultats, nous avons observés que l'essentiel variables que nous avons choisi pour notre étude affichent des scores inférieurs à 3. Parmi celles-ci, « la fiabilité de l'approvisionnement électricité » affichent le plus petit score (2,42 sur 7). Au regard de cet état des choses, des mesures doivent être prises pour améliorer la qualité des infrastructures afin qu'ils contribuent de façon significative à l'amélioration de l'environnement de l'investissement. A cet effet, nous formulons des recommandations suivantes :

    Ø Accélérer la mise en oeuvre du plan directeur routier pour une modernisation des infrastructures routières ;

    Ø Veiller au respect des délais des travaux de construction des barrages hydroélectriques ;

    Ø Accélérer la construction des infrastructures de soutien et aménagement nécessaire à l'opérationnalisation du port en eau profonde de Kribi ;

    Ø Accélérer l'extension et la modernisation de l'infrastructure ferroviaire ;

    Ø Renforcer le cadre du partenariat public-privé pour une optimisation des moyens techniques et financiers pour la réalisation des projets d'infrastructures.

    2. Recommandations relatives au système financier

    Pour réaliser son objectif de croissance à moyen et long terme notamment être une économie émergente à l'horizon 2035, l'économie camerounaise doit se doter d'un système financier à même de mobiliser les ressources nationales et internationales pour le financement de cette ambition économique.

    Les variables définies et étudiées pour cette composante du pôle économique de l'environnement de l'investissement, nous a permis d'identifier comme variable critique le financement des start-up et les procédures bancaires pour obtenir les prêts. Pour permettre au système financier de jouer le rôle de mobilisation des sources de financement nécessaire et ainsi contribuer à l'amélioration de l'environnement de l'investissement, nous formulons les recommandations suivantes :

    Ø Définir, de concert avec les établissements financiers, les mécanismes communs de financement des projets d'entreprises en fonction des priorités économiques ;

    Ø Mettre en place un système d'information sur les entreprises pour centraliser les données sur les performances économiques et les risques afin de les aider à satisfaire aux exigences de la finance formelle, et de rendre le système financier plus accessible aux PME ;

    Ø Créer des mécanismes de financement et de sponsoring des start-up pour financer à bas coût les projets des jeunes entrepreneurs en rapport avec les priorités économiques actuelles.

    II. Recommandations pour améliorer la composante technologique

    Le monde est un théâtre de nombreuses mutations technologiques qui bousculent les habitudes des populations et des entreprises. Les données présentées dans le cadre de notre étude, nous révèlent que la composante technologique, avec un score de 3,64 sur 7, ne contribue pas assez à l'amélioration de l'investissement.

    Une analyse plus poussée, permet de relever les variables relatives à l'innovation et à la conduite des affaires affichent les scores les plus bas de cette composante. Celles-ci constituerons le fondement de nos recommandations

    1. Recommandation relatives à la conduite des affaires

    L'examen des variables relatives à la conduite des affaires nous permet d'observer que plus de la moitié affiche un score inférieur à la moyenne. Parmi ces variables, on a trois qui affichent les plus bas scores notamment le fondement de l'avantage comparatif du pays qui exprime le fait que la compétitivité des produits fabriqués repose essentiellement sur l'abondance des matières premières et de la main d'oeuvre bon marché. On a également le contrôle de la distribution internationale des produits par les entreprises camerounaises et la présence de celles-ci sur les chaînes de valeurs. Ce qui laisse transparaitre un faible niveau d'intégration des entreprises dans les chaines de valeurs. Pour apporter notre contribution au réflexion relative au développement des chaines de valeur nous formulons recommandations suivantes :

    Ø Renforcer les capacités d'intervention et de déploiement du secteur privé en appuyant son organisation en interprofession et sa structuration pour une collégialité des opérateurs économiques ;

    Ø Promouvoir de l'entrepreneurship comme moteur de valorisation du potentiel de créativité du Cameroun, condition préalable pour la création des entreprises viables et compétitives ;

    Ø Développer des pôles de compétitivité et des initiatives de clusters pour favoriser :

    § les liens synergiques entre les entreprises ou entre celles-ci et leur environnement (instituts de formation et/ou de recherche, autorités locales ou régionales) ;

    § le travail en réseau et la complémentarité entre les opérateurs au sein d'une filière.

    2. Recommandations relative au développement de l'innovation

    L'innovation permet aux entreprises d'améliorer leur productivité et ainsi de se démarquer sur le marché national et/ou international. De nombreux paramètres sont nécessaires pour la mise en place des conditions favorables à l'innovation.

    Parmi les variables que nous avons retenues dans le cadre de notre étude, nous notons que l'essentiel des variables étudiées ne contribue pas assez au développement de l'innovation. Parmi ces variables celles qui contribuent le moins sont les procédés de fabrications qui ne sont pas assez sophistiqués, la capacité des entreprises à embrasser des idées risquées et la capacité de la commande publique à stimuler l'innovation. Pour permettre à l'innovation de jouer son rôle catalyseur pour que la composante technologique stimule significativement l'environnement de l'investissement, nous formulons les recommandations suivantes :

    Ø Faire de la commande publique un levier d'entraînement et de soutien à l'innovation pour permettre aux jeunes entreprises une forte production à grande échelle ;

    Ø Mettre en place un fonds de soutien à l'innovation pour accompagner le financement des projets innovants.

    B. Recommandations en lien avec les autres résultats

    Notre analyse n'a pas seulement porté sur les composantes économique et technologique. Nous nous sommes également intéressés aux autres composantes de l'analyse PLEST même si les résultats n'ont pas été présentés dans les détails ici. Toutefois, le schéma illustrant la synthèse de l'analyse PLEST montre les composantes politique, légale et sociale ne contribuent pas assez significativement à l'amélioration de l'environnement de l'investissement. C'est pourquoi dans cette partie nous formulerons des recommandations pour s'agissant de la composante politico-légale et la composante sociale afin qu'elles puissent jouer leur rôle de catalyseur pour améliorer de façon significative l'environnement de l'investissement.

    I. Recommandations pour améliorer les composantespolitique et légale

    Une gouvernance renforcée et améliorée, conjuguée d'une réglementation propice à l'entrepreneuriat stimulera les investissements et améliorera ses perspectives globales de développement. Cependant, lorsque nous jetons un coup d'oeil sur le graphique de synthèse de l'analyse PLEST, nous observons que les composantes politiques et légales ne contribuent pas de façon significative à l'amélioration de l'environnement de l'investissement. Les recommandations formulées ici porterons sur la composante politique d'une part et celle légale d'autre part.

    1. Recommandation relatives à la composante politique

    S'agissant de la composante politique, les résultats de notre évaluation de l'environnement de l'investissement affichent que les variables relatives aux système juridique et procédures administratives ainsi que celles relatives à a gouvernance détiennent les plus bas scores suite à l'évaluation qui a été faite auprès des responsables d'entreprises.

    Il apparait nécessaire pour le Cameroun d'introduire des changementsfondamentaux dans la gouvernance économique,financière et unsuivi des mesures prises et un approfondissement des réformes engagées pour s'inscrire véritablement sur le sentier de l'émergence. Dans cette perspective, nous formulons les recommandations suivantes :

    Ø Promouvoir une véritable indépendance du système juridique des influences du gouvernement pour une meilleure crédibilité des décisions de justice ;

    Ø Renforcer l'offre du système judiciaire à travers la vulgarisation des mécanismes alternatifs de règlements des conflits commerciaux pour accroître la sécurité juridique des transactions ;

    Ø Mettre à la disposition des responsables des entreprises les informations utiles sur les procédures administratives quel que soit le domaine (création d'entreprises, paiement d'une quittance ...) ;

    Ø Mettre en place un système de mesure de la performance des agents publiques pour une valorisation des fonctions ;

    Ø Mettre en place une charte de responsabilité sociale des hommes et femmes politiques pour plus d'éthique dans l'exercice de leurs activités,

    Ø Communiquer autour des réformes engagées et des actions menées en faveur de l'environnement de l'investissement à toutes les strates de la société

    2. Recommandations relative à la composante légale

    Lorsqu'on parle de composante légale, nous faisons référence à la réglementation existante dans une économie donnée. La réglementation a pour rôle principal d'encadrer l'exercice d'une activité dans un secteur d'activité donné. Aussi, elle permet de garantir la protection des droits des acteurs économiques.

    Lorsque nous observons les résultats de notre évaluation dans le cadre de cette étude, nous notons que cette composante ne contribue pas assez significativement à l'amélioration de l'environnement de l'investissement. Pour inverser la donne, nous formulons les recommandations suivantes :

    Ø Accélérer la mise en place des institutions et reformes prévues dans la charte des investissements pour une stimulation efficace des investissements

    Ø Procéder à une relecture du cadre légal et règlementaire qui sous-tend l'utilisation des TIC pour l'émergence de l'économie numérique ;

    Ø Mettre en place un mécanisme de guillotine fiscale et réglementaire pour alléger la parafiscalité et simplifier la fiscalité en fonction des priorités économiques ;

    Ø Mettre en application les dispositifs légaux et réglementaires en application dans l'espace OHADA à l'instar de l'acte uniforme sur les sociétés coopératives ;

    Ø Assurer une mise en cohérence des actions des institutions en charge de la promotion des investissements au Cameroun afin d'éviter des chevauchements des activités de celles-ci.

    II. Recommandations pour améliorer la composante sociale

    La composante sociale joue un rôle essentiel dans l'amélioration de l'environnement de l'investissement. En effet, la qualité du dispositif sanitaire, de l'éducation et de formation (pour amélioration des ressources humaines) sont autant de variables de la composante sociale susceptible d'influencer la perception faite des opérateurs économiques sur l'environnement de l'investissement.

    Dans le cadre de notre étude, nous observons que les variables choisies ne stimulent pas assez la composante sociale pour que celle-ci contribue à améliorer de façon significative l'environnement de l'investissement. En effet, que ce soit le système de santé, le développement du capital humain ou le système éducatif, on observe un score inférieur à la moyenne. C'est pourquoi, nous formulerons des recommandations sur le système de santé et le capital humain.

    1. Recommandations relative au système de santé

    L'état de santé des individus conditionne le niveau de leur productivité. Cet état de santé dépend de l'accès aux soins de santé et la qualité du système de santé en place. L'évaluation du système de santé par les opérateurs économiques fait que celui-ci est le groupe de variable qui affiche le plus petit score sur l'ensemble des groupes. Et pour cause, les soins de santé ne sont pas assez accessibles à tous et la qualité des soins de santé n'est également pas bien côté. Afin de contribuer à une meilleure valorisation du système de santé de par les opérateurs économiques, nous formulons les recommandations suivantes :

    Ø Rendre accessible les soins de santé élémentaire à toutes les couches de la population ;

    Ø Former davantage des médecins spécialisés pour se rapprocher des standards mondiaux ;

    Ø Améliorer les conditions de travail du personnel de santé afin qu'il puisse mieux encadrer les patients.

    2. Recommandations relative au capital humain

    Le capital humain est un autre facteur essentiel de la production. Il dépend de la qualité des systèmes éducatifs et de formation existant dans un territoire donné. La lecture des variables de notre évaluation nous fait savoir que ces systèmes sont d'assez bonne qualité mais que le problème qui pose c'est celui de rétention des talents locaux ou alors la capacité d'attirer les talents de l'extérieur. Or une fois le capital humain (et par là les talents) produit par les systèmes éducatifs, celui-ci doit être utilisé par les entreprises en activité sur le territoire. Pour une mobilisation accrue des talents (interne ou externe) nous formulons les recommandations suivantes :

    Ø Mettre en place des mesures incitatives pour retenir et attirer les talents ;

    Ø Identifier les facteurs motivationnels et s'assurer de leur ancrage dans le temps ;

    Ø Inciter les entreprises à inscrire l'encadrement des talents dans leur politique de responsabilité sociale.

    L'évaluation menée dans cette deuxième partie avait pour but d'apprécier la perception que se font les responsables des entreprises en activité sur le territoire camerounais de l'environnement de l'investissement ainsi que l'efficacité de la politique économique.

    Pour atteindre cet objectif, nous avons d'abord présenté et développé la méthodologie del'étude. De cette méthodologie, il ressort que deux types de donnéesont été utilisées notamment les données primaires issues des réponses de notre enquête et les celles secondaires issues des bases de données et des rapports spécialisés.

    Les données primaires nous auront permis d'évaluer la perception de l'environnement de l'investissement sur l'ensemble de ses composantes et les données secondaires d'apprécier l'efficacité de la politique économique. Les résultats de notre étude nous permettent de relever que la politique économique camerounaise ne contribue pas significativement à l'amélioration de l'environnement de l'investissement ce qui peut justifier le fait que les responsables des entreprises n'ont pas une assez bonne opinion de l'environnement de l'investissement du Cameroun.

    Conclusion générale

    L'actualité économique nationale s'est beaucoup focalisée ces dernièresannées sur le l'environnement de l'investissement au Cameroun. En initiant cette recherche ausujet de l'évaluation de l'environnement de l'investissement et efficacité de la politique économique au Cameroun, nous avons vouluparticiper à notre manière à ce débat d'intérêt national.

    Avant l'avènement du DSCE en 2009, plusieurs actions isolées ont étéréalisées pour améliorer l'environnement de l'investissement mais les résultats ont été mitigés. Avec le DSCE, nous avons assister à l'adoption d'une stratégie de développement à moyen terme dont l'un des axes stratégiques est l'amélioration significative de l'investissement. En effet, ce référentiel de la politique économique de la nation décline des actions stratégiques de divers ordres axées notamment sur la modernisation de l'appareil de production, le développement du capital humain, le renforcement de la lutte contre la corruption, le développement des infrastructures, ...

    A mis parcours de la mise en oeuvre, de nombreusesactions inscrites au titre de cette stratégie sont encore en cours deconcrétisationet le manque de cohérence dans la conduite des activités nesemble pas favoriser l'évolution de la situation. La conséquence immédiate est la mauvaise opinion que se font les responsables des entreprises en activité au Cameroun de l'environnement de l'investissement avec pour conséquence la faible participation du secteur privé au développement économique du Cameroun. Cet état de chose est conforter par les positions occupées par le Cameroun ces cinq dernières années dans les classements du Global Competitiveness Report du World Economic Forum et du Doing Business de la Banque mondiale.

    Tout en admettant des imperfections inhérentes à tout ouvrage humain, ilest nécessaire pour nous de relativiser nos différentes conclusions.Toutefois, nous pensons que l'Etat du Cameroun devra adopter de meilleuresthérapeutiques pour insuffler une nouvelle dynamique aux diverses mesures d'amélioration de l'environnement de l'investissement. Dans cette démarche, debonnes perspectives s'offrent au secteur privé qui se doit de jouer sapartition afin que le Cameroun enregistre une forte croissance qui profitelargement aux pauvres et conduit le pays vers l'émergence envisagée à l'horizon 2035.

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    Table des matières

    Remerciement

    iv

    Sigles et abréviations

    vi

    Liste des tableaux et graphique

    viii

    Résumé

    ix

    Introduction générale

    10

    1ère partie : Cadre théorique et de référence de l'étude

    14

    Introduction 1ère partie

    15

    Chapitre 1 : Généralités sur l'environnement de l'investissement

    16

    Section 1 : Définition et déterminants de l'environnement de l'investissement

    16

    A. Essai de définition de l'environnement des investissements

    17

    I. Définition et composantes de l'environnement de l'investissement

    17

    1. Définition de l'environnement de l'investissement

    17

    1.1. Définition selon les sciences du management

    17

    1.2. Définition selon les organismes spécialisés

    18

    1.2.1. Approche de la Banque mondiale

    18

    1.2.2. Approche du World Economic Forum

    19

    2. Les composantes de l'environnement de l'investissement

    19

    2.1. Le macro-environnement

    19

    2.2. Le micro-environnement

    20

    2.3. Le méso-environnement

    20

    II. Les variables de l'environnement de l'investissement

    20

    1. Les variables de l'environnement externe

    21

    1.1. Les facteurs démographiques

    21

    1.2. Les facteurs économiques

    21

    1.3. Les facteurs institutionnels

    22

    1.4. Les facteurs culturels

    22

    1.5. Les facteurs technologiques

    23

    1.6. Les facteurs naturels

    23

    2. Les variables de l'environnement interne

    24

    2.1. L'entreprise

    25

    2.2. Le système productif

    25

    2.3. Le territoire

    25

    2.4. Les partenaires de l'entreprise

    26

    B. Caractéristiques de l'environnement de l'investissement

    27

    I. La complexité de l'environnement de l'investissement

    27

    1. L'environnement de l'investissement enregistre des changements perpétuels ...

    27

    2. (...) qui rendent difficile sa perception

    28

    II. Le dynamisme de l'environnement de l'investissement

    29

    1. La vélocité

    29

    2. La turbulence

    29

    Section 2 : Nécessité d'évaluer l'environnement de l'investissement

    30

    A. Environnement de l'investissement et décision stratégique de l'investisseur

    30

    I. Environnement et stratégie de l'investisseur

    31

    1. L'environnement influence la formulation de la stratégie ...

    31

    1.1. Quelques définitions de la stratégie

    31

    1.2. Composantes de la stratégie

    32

    2. (...) mais aussi la prise de décision

    32

    II. Environnement et structure de l'organisation

    33

    1. Les travaux de Burns et Stalker

    34

    2. Les travaux de Lawrence et Lorsch

    34

    B. Les outils d'évaluations de l'environnement

    35

    I. L'information, un élément essentiel pour l'évaluation

    35

    1. Notion de l'information

    35

    2. Caractéristiques de l'information

    36

    2.1. Qualité de l'information

    36

    2.2. Fonctions de l'information

    37

    II. Outils d'évaluation de l'environnement

    37

    1. La matrice PESTEL

    38

    2. Autres outils d'analyse

    39

    2.1. L'analyse SWOT

    39

    2.2. Le modèle des cinq forces de Porter

    41

    Chapitre 2 : Analyse de la politique économique Camerounaise

    44

    Section 1 : Fondement de la politique économique

    44

    A. Définition et objectifs de la politique économique

    44

    I. Définition de la politique économique et typologie

    44

    1. Comment aborder la politique économique

    44

    1.1. Economie positive

    44

    1.2. Economie normative

    45

    1.3. Economie politique

    45

    2. Définition de la politique économique

    46

    2.1. La politique structurelle

    46

    2.2. Politique conjoncturelle

    46

    II. Objectifs de la politique économique et problématiques

    47

    1. Objectif de la politique économique

    47

    1.1. Objectif de la politique économique selon Richard Musgrave

    47

    1.2. Objectif de la politique économique selon Nicolas Kaldor

    48

    2. Problématique dans le choix des objectifs de politique économiques

    49

    2.1. Conflit des objectifs

    49

    2.2. Complémentarité des objectifs

    49

    B. Instrument de la politique économiques et critères d'efficacité

    50

    I. Les instruments de la politique économique

    50

    1. Instruments de la politique économique conjoncturelle

    50

    1.1. La politique budgétaire

    50

    1.2. La politique monétaire

    51

    2. Instruments de la politique structurelle

    51

    2.1. Contrôle des prix

    51

    2.2. Gestion des finances publiques

    52

    2.3. La réglementation du secteur financier

    52

    2.4. La réglementation du marché du travail

    52

    2.5. Institutions publiques

    53

    II. Critères d'efficacité et contraintes de la politique économique

    53

    1. Les indicateurs de politique économique

    53

    1.1. La croissance économique

    54

    1.2. La stabilité des prix

    54

    1.3. Le solde extérieur

    55

    1.4. Le plein emploi

    55

    2. Les contraintes de la formulation de la politique économique

    55

    2.1. La mondialisation

    56

    2.2. Les conflits d'intérêt

    56

    2.3. Les enjeux politiques de la politique économique

    57

    2.4. La contrainte liée à l'endettement public

    57

    Section 2 : Cadre de référence de la politique économique camerounaise

    58

    A. Contexte et référentiel de la politique économique au Cameroun

    58

    I. Contexte de mise en oeuvre de la politique économique

    58

    1. Contexte économique

    59

    1.1. Contexte macroéconomique

    59

    1.2. Caractéristiques du tissu productif

    61

    2. Contexte sociopolitique

    61

    2.1. Contexte politique

    61

    2.2. Contexte social

    62

    II. Cadre de référence de la politique économique du Cameroun

    62

    1. Historique de la politique économique camerounaise.

    63

    1.1. La phase de planification

    63

    1.2. La phase de la libéralisation

    64

    1.3. Phase post-ajustement structurel

    65

    2. Les référentiels de la politique économique au Cameroun

    66

    2.1. La Vision à l'horizon 2035

    66

    2.2. Le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

    68

    2.2.1. Stratégie de croissance

    68

    2.2.2. La stratégie de l'emploi

    69

    2.2.3. Gouvernance et gestion stratégique de l'Etat

    70

    B. Mesures de politiques prises en relation avec l'environnement de l'investissement

    71

    I. Mesures prises sur le plan politique

    72

    1. Les reformes règlementaires

    72

    1.1. Loi portant charte des investissements

    72

    1.2. Loi relative au crédit-bail

    72

    1.3. Loi sur la promotion des PMEs au Cameroun

    73

    1.4. Loi relative au incitations à l'investissement privé

    73

    1.5. Loi sur les zones économiques

    73

    2. Les réformes institutionnelles

    74

    2.1. Les Centres de Formalité de Création d'Entreprise (CFCE)

    74

    2.2. L'Agence de Promotion des Investissements (API)

    75

    2.3. L'Agence de Promotion des PME (APME)

    75

    2.4. La Bourse de Sous-Traitance et de Partenariat (BSTP)

    76

    2.5. La Banque Camerounaise des PME (BC-PME)

    76

    2.6. Le Bureau de Mise à Niveau (BMN)

    76

    2.7. L'Agence de Promotion des Zones Economiques (APZE)

    77

    2.8. Le Conseil de Régulation et de Compétitivité (CRC)

    77

    2.9. Le Comité de Compétitivité (CC)

    78

    2.10. Le Cameroon Business Forum (CBF)

    78

    2.11. Le Conseil d'Appui à la Réalisation des Partenariats (CARPA)

    79

    II. Mesure prise sur le plan socio-économique

    80

    1. Les actions entreprises le secteur des infrastructures.

    80

    1.1. Le sous-secteur de l'énergie

    80

    1.2. Le sous-secteur des bâtiments et travaux-publics

    81

    1.3. Le sous-secteur de la santé

    81

    1.4. Le sous-secteur de l'éducation

    82

    2. Le secteur des services

    82

    2.1. Le sous-secteur des TIC

    82

    2.2. Le sous-secteur des transports

    83

    2e partie : Evaluation de l'environnement des investissements et de l'efficacité de la politique économique au Cameroun et formulation de recommandations

    85

    Chapitre 3 : Cadre méthodologique de l'étude et présentation des résultats

    87

    Section 1 : sources de données et méthodologie

    87

    A. Source de données

    87

    I. Les données primaires

    87

    1. Population de notre étude et technique d'investigation

    87

    2. Technique d'investigation

    88

    II. Les données secondaires

    88

    1. Données macroéconomiques

    88

    2. Données des études spécialisées

    89

    2.1. Les données du World Competitiveness Report

    89

    2.2. Les données du Doing Business

    89

    B. Méthodologie.

    90

    I. Analyse descriptive des données

    90

    II. L'analyse PESTEL

    90

    Section 2 : Présentation des principaux résultats

    91

    A. Perception de l'environnement de l'investissement.

    92

    I. Composante économique

    92

    1. En matière de service

    92

    1.1. La qualité des infrastructures

    92

    1.2. La qualité du système financier

    93

    2. En matière de commerce

    94

    2.1. Le commerce extérieur et investissement

    94

    2.2. L'état de la concurrence

    95

    II. La composante technologique

    96

    1. La conduite des affaires

    96

    2. TIC et innovation

    97

    2.1. Développement des TIC

    97

    2.2. Le développement de l'innovation

    98

    B. Efficacité de la politique économique.

    100

    I. Examen des données macroéconomiques.

    100

    1. Comportement des indicateurs de l'économie interne

    100

    1.1. Le taux de croissance

    100

    1.2. Le taux d'inflation

    101

    1.3. Comportement de l'investissement privé

    102

    2. Comportement indicateurs de échanges internationaux

    102

    2.1. La balance des comptes courants

    102

    2.2. Le flux net des IDE entrants

    103

    II. Examen des performances du Cameroun dans les rapports d'étalonnage de l'environnement de l'investissement au niveau mondial.

    104

    1. Performance du Cameroun dans le cadre du Doing Business

    104

    2. Performance du Cameroun dans le cadre du Global Competitiveness Report

    105

    Chapitre 4 : Synthèse des résultats et recommandations

    107

    Section : Synthèse des résultats et vérifications des hypothèses de recherche

    107

    A. Synthèse des résultats

    107

    I. Synthèses des résultats sur l'évaluation de l'environnement de l'investissement

    107

    1. Outils de synthèse

    107

    2. Synthèse des résultats

    108

    2.1. Le classement des phénomènes étudiés

    108

    2.2. Le schéma PLEST de l'environnement de l'investissement

    109

    II. Synthèses des résultats sur l'efficacité de la politique économique

    110

    1. Synthèse des résultats en rapport avec les indicateurs de performance de la politique économique

    111

    2. Synthèse des résultats en rapport avec les indicateurs d'étalonnage mondiale de l'environnement de l'investissement

    111

    B. Vérification des hypothèses de recherche

    111

    I. Rappel des hypothèses

    111

    II. Validation des hypothèses

    112

    1. Hypothèse spécifique 1

    112

    2. Hypothèse spécifique 2

    112

    Section 2 : Recommandations

    113

    A. Recommandations en lien avec les résultats présentés

    114

    I. Recommandations pour améliorer la composante économique

    114

    1. Recommandations relatives aux infrastructures

    114

    2. Recommandations relatives au système financier

    115

    II. Recommandations pour améliorer la composante technologique

    115

    1. Recommandation relatives à la conduite des affaires

    116

    2. Recommandations relative au développement de l'innovation

    116

    B. Recommandations en lien avec les autres résultats

    117

    I. Recommandations pour améliorer les composantes politique et légale

    117

    1. Recommandation relatives à la composante politique

    117

    2. Recommandations relative à la composante légale

    118

    II. Recommandations pour améliorer la composante sociale

    119

    1. Recommandations relative au système de santé

    119

    2. Recommandations relative au capital humain

    120

    Conclusion générale

    122

    bibliographie

    123

    Table de matière

    126

    Annexes

    Université de Yaoundé 2

    Faculté de sciences économique et de gestion

    Master 2 en intelligence économique et développement des PME

    Mémoire de fin de formation sur le thème

    Evaluation de l'environnement de l'investissement et efficacité de la politique économique au Cameroun

    Questionnaire sur la perception de l'environnement de l'investissement par les chefs d'entreprises

    Préparé par :

    YAKANA YOMBI Guy

    Etudiant en 2e année de cycle master en intelligence économique

    Tel : 679278129

    1. Informations générales sur l'entreprise

    1.01 Combien d'employés environ votre entreprise compte-t-elle ?

     

    < 50

    50-150

    151-500

    501-1 000

    1 001 - 5 000

    > 5 000

    a. Dans votre pays :

     
     
     
     
     
     

    b. Dans le monde :

     
     
     
     
     
     

    1.02 Veuillez indiquer la part (approximative) de votre entreprise qui appartient :

    Au secteur privé national :

    À l'État :

    À des capitaux étrangers :

    %

    %

    %

    1.03 Quelle est l'activité principale de votre entreprise (veuillez sélectionner une seule réponse) :

    Agriculture

    Industrie : manufacturière

    Industrie : non manufacturière

    Services

    Autre, veuillez préciser :

    3. Composante politique de l'environnement de l'investissement

    3.01 Sécurité

    2.01.01 La menace terroriste génère-t-elle des coûts pour votre entreprise ?

    Dans une très large mesure

    1234567

    Pas du tout

    2.01.02 La criminalité et la violence génèrent-elles des coûts pour votre entreprise ?

    Dans une très large mesure

    1234567

    Pas du tout

    2.01.03 Le crime organisé (racket mafieux, extorsion) génère-t-il des coûts votre entreprise ?

    Dans une très large mesure

    1234567

    Pas du tout

    2.01.04 Peut-on compter sur les services de police pour faire respecter la loi et l'ordre public ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    2.02 Gouvernance

    2.02.01 Le processus législatif est-il efficace?

    Pas du tout efficace, il est dans l'impasse

    1234567

    Extrêmement efficace

    2.02.02 Le gouvernement fournit-il les services et biens publics nécessaires de manière efficace?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    2.02.03 Les systèmes juridique et judiciaire permettent-ils de régler les litiges commerciaux de manière efficace?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    2.02.04 Le système judiciaire permet-il entreprises d'obtenir justice contre des décisions arbitraires du gouvernement ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    2.02.05 Le gouvernement assure-t-il la stabilité de sa politique pour la conduite des affaires ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une large mesure

    2.02.06 Est-il aisé d'obtenir des informations sur les changements de politiques et règlements affectant vos activités ?

    Extrêmement difficilement

    1234567

    Extrêmement facilement

    2.02.07 Pensez-vous que toutes les parties prenantes (p. ex. société civile, secteur privé) sont-elles consultées pour façonner les programmes et politiques socio-économiques ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    2.02.08 Comment évaluez-vous l'éthique des hommes et des femmes politiques ?

    Extrêmement faible

    1234567

    Extrêmement fort

    2.02.09 Pensez-vous que les fonctionnaires gouvernementaux favorisent-ils les entreprises et les particuliers jouissant de bonnes « connexions », lorsqu'ils décident de politiques ou de l'octroi de contrats publics?

    Ils font preuve d'un très grand favoritisme

    1234567

    Ils ne font preuve d'aucun favoritisme

    2.02.10 Est-il fastidieux pour l'entreprise de se conformer aux exigences de l'administration publique (p. ex. autorisations, règlements, rapports) ?

    Extrêmement fastidieux

    1234567

    Pas du tout

    2.02.11 Pensez-vous que les droits de propriété, y compris sur les actifs financiers, sont-ils adéquatement protégés ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    2.02.12 Pensez-vous que le système judiciaire est-il indépendant des influences du gouvernement, des particuliers ou des entreprises ?

    Pas du tout indépendant

    1234567

    Totalement indépendant

    2.02.13 Dans votre pays, la propriété intellectuelle est-elle protégée ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    2.02.14 Dans votre pays, est-il fréquent que les entreprises versent des commissions non-déclarées ou des pots-de-vindans les situations suivantes :

    Extrêmement fréquent

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    Jamais

    a. Importations et exportations

     
     
     
     
     
     
     
     

    b. Services publics (p. ex. téléphone, électricité)

     
     
     
     
     
     
     
     

    c. Acquittement des impôts

     
     
     
     
     
     
     
     

    d. Attribution de marchés publics et licences

     
     
     
     
     
     
     
     

    e. Obtention de décisions judiciaires favorables

     
     
     
     
     
     
     
     

    3. Composante légale de l'environnement de l'investissement

    3.01 Réglementation sur les TIC

    3.01.01 Pensez-vous que le gouvernement dispose d'un plan de mise en oeuvre clair pour utiliser les TIC afin d'améliorer la compétitivité de votre pays ?

    Pas du tout, il n'existe aucun plan

    1234567

    Dans une large mesure, il existe un plan clair

    3.01.02 Dans quelle mesure la législation relative à l'utilisation des TIC (p. ex. commerce électronique, signatures numériques, protection du consommateur) est-elle développée ?

    Pas du tout développée

    1234567

    Extrêmement bien développée

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    3. 01.03 Selon vous, le gouvernement parvient-il à encourager l'utilisation des TIC ?

    Il n'y parvient pas du tout

    1234567

    Il y parvient très bien

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    3.02 Réglementation des systèmes financiers

    3.02.01 Pensez-vous que les autorités de régulation garantissent-elles la stabilité du secteur financier ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    3.02.02 Pensez-vous que les intérêts des actionnaires minoritaires sont-ils protégés par le système juridique ?

    Pas du tout protégés

    1234567

    Totalement protégés

    3.03 Réglementation sur le commerce extérieur

    3.03.01 Selon vous, les procédures douanières (liées à l'entrée et à la sortie de marchandises) sont-elles efficaces ?

    Pas du tout

    1234567

    Extrêmement efficaces

    3.03.02 Selon vous, les règles et législations applicables aux investissements directs étrangers (IDE) sont-elles restrictives ?

    Extrêmement restrictives

    1234567

    Pas du tout restrictives

    3.03.03 Selon vous, les impôts dissuadent-ils d'investir ?

    Dans une très large mesure

    1234567

    Pas du tout

    3.04 Réglementation sur la concurrence du marché intérieur

    3.04.01 Selon vous, le régime fiscal des entreprises est-il complexe ?

    Extrêmement complexe

    1234567

    Extrêmement simple

    3.04.02 Selon vous, la législation sur la concurrence garantit-elle une concurrence loyale?

    Pas du tout

    1234567

    Extrêmement efficacement

    3.05 Réglementation sur le travail

    3.05.01 Selon vous, la législation permet-t-elle d'engageret de licencier les employés facilement ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    3.05.02 Selon vous, les impôts et contributions sociales réduisent-ils les incitations à travailler ?

    Dans une très large mesure

    1234567

    Pas du tout

    3.05.03 Selon vous, la règlementation afférente à l'engagement de main d'oeuvre étrangère est-elle restrictive ?

    Extrêmement restrictive

    1234567

    Pas du tout restrictive

    3.05.04 Selon vous, un système de sécurité sociale protège-t-il la population contre l'insécurité économique en cas de perte d'emploi ou d'incapacité de travail ?

    Pas du tout

    1234567

    Il offre une protection complète

    4. Composantes économiques de l'environnement de l'investissement

    4.01 Infrastructure

    4.01.01 Comment évaluez-vous l'état général de l'infrastructure (p. ex. transport, communication et énergie) de votre pays ?

    Extrêmement sous-développée, parmi les pires du monde

    1234567

    Développée et efficace, parmi les meilleures du monde

    4.01.02 Comment évaluez-vous l'état des infrastructures suivantes?

    Extrêmement sous-développées, parmi les pires du monde

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    Développées et efficace, parmi les meilleures du monde

    a. Routes

     
     
     
     
     
     
     
     

    b. Voies ferrées

     
     
     
     
     
     
     
     

    c. Transport aérien

     
     
     
     
     
     
     
     

    d. Ports

    (pour les pays enclavés, veuillez évaluer l'accès aux ports)

     
     
     
     
     
     
     
     

    4.01.03 Selon vous, quelle est l'efficacité du réseau de transports terrestre et maritime (p. ex. bus, trains, taxis, bateaux) ?

    Extrêmement inefficace

    1234567

    Extrêmement efficace

    4.01.04 Selon vous, l'approvisionnement en électricité est-il fiable (p. ex. absence de coupures de courant et de fluctuations de tension) ?

    Extrêmement peu fiable

    1234567

    Extrêmement fiable

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4.02. Environnement financier

    4.02.01 Selon vous, le coût des services financiers (p. ex. assurances, emprunts, financement commercial) entrave-t-il l'activité commerciale ?

    Dans une très large mesure

    1234567

    Pas du tout

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4.02.02 Selon vous, le secteur financier propose-t-il des produits et services répondant aux besoins des entreprises ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4.02.03 Comment évaluez-vous la solidité financière des banques ?

    Extrêmement fragile, les banques risquent d'avoir recours à une recapitalisation

    1234567

    Extrêmement solide, les banques sont globalement saines, avec des bilans sains

    4..02.04 Selon vous, est-il facile en termes de procédures et conditions d'obtenir un prêt bancaire pour une entreprises ?

    Extrêmement difficile

    1234567

    Extrêmement facile

    4..02.05 Selon vous, est-il facile pour un responsable d'une nouvelle entreprise (« start-up ») proposant des projets innovants mais risqués de lever des fonds ?

    Extrêmement difficile

    1234567

    Extrêmement facile

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4.02.06 Selon vous, les entreprises peuvent-elles lever des fonds en émettant des actions et/ou des obligations sur le marché des capitaux ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4.02.07 Dans votre pays, les petites et moyennes entreprises (PME) ont-elles accès au financement dont elles ont besoin pour leurs activités commerciales au travers du système financier?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    4.03 Commerce extérieur et investissement

    4.03.01 Selon vous, les barrières non tarifaires (p. ex. normes sanitaires, standards, exigences techniques et d'étiquetage, etc.) limitent-elles la compétitivité des produits importés sur le marché intérieur ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    4.03.02 Selon vous, les changements entre les différents modes de transport de marchandises (p. ex. du port au rail ou de l'aéroport à la route) sont-ils efficaces ?

    Pas du tout

    1234567

    Extrêmement efficaces

    4.03.03 Selon vous, les entreprises à capitaux étrangers sont-elles répandues?

    Pas du tout

    1234567

    Extrêmement répandues

    4.03.04 Dans quelle mesure le temps requis pour le dédouanement des produits importés varie-t-il ?

    Varie énormément

    1234567

    Ne varie presque pas

    4.04 Concurrence sur le marché domestique

    4.04.01 Selon vous, la concurrence est-elle intense?

    Pas du tout intense

    1234567

    Extrêmement intense

    4.04.02 Selon vous, sur quelle base les acheteurs décident-ils d'acheter ?

    Exclusivement sur le prix le plus bas

    1234567

    Selon des critères de performance sophistiqués

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    4.04.03 Selon vous, les fournisseurs locaux sont-ils nombreux ?

    Quasiment inexistants

    1234567

    Extrêmement nombreux

    4.04.04 Comment évaluez-vous la qualité des fournisseurs locaux ?

    Extrêmement mauvaise

    1234567

    Extrêmement bonne

    4.04.05 Comment caractérisez-vous l'activité commerciale?

    Dominée par quelques groupes

    1234567

    Répartie entre de nombreuses entreprises

    4.04.06 Selon vous, les pôles d'excellence (ou « clusters ») (concentrations géographiques d'entreprises, fournisseurs, fabricants de produits et prestataires des services connexes, ainsi que les organismes spécialisés dans un domaine spécifique) bien développés et établis sont-ils répandus ?

    Inexistants

    1234567

    Extrêmement répandus dans de nombreux domaines

    4.04.07 Selon vous, quelle part de l'activité économique est-elle selon vous informelle ou non-déclarée ?

    La majeure partie de l'activité économique n'est pas déclarée

    1234567

    La majeure partie de l'activité économique est déclarée

    5. Composante sociale de l'environnement de l'investissement

    5.01 Education, formation et capital humain

    5.01.01 Selon vous, le système éducatif répond-il adéquatement aux besoins de l'économie ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    5.01.02 Comment évaluez-vous la qualité des formations suivantes ?

    Extrêmement mauvaise, parmi les pires du monde

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    Excellente, parmi les meilleures du monde

    a. Écoles primaires

     
     
     
     
     
     
     
     

    b. Enseignement des mathématiques et des sciences

     
     
     
     
     
     
     
     

    c. Écoles de gestion

     
     
     
     
     
     
     
     

    d. Formation professionnelle

     
     
     
     
     
     
     
     

    5.01.02 Selon vous, les services de formation professionnelle de haute qualité sont-ils disponibles?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    5.01.03 Selon vous, l'Internet est-il utilisé dans les écoles à des fins pédagogiques ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    5.01.04 Comment évaluez-vous la qualité des organismes de recherche scientifique ?

    Extrêmement mauvaise, parmi les pires du monde

    1234567

    Excellente, parmi les meilleures du monde

    5.01.05 Dans votre pays, les entreprises trouvent-elles des personnes possédant les compétences répondant à leurs besoins ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    5.01.06 Selon vous, les salaires sont-ils liés à la productivité des employés ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    5.01.07 Selon vous, les entreprises investissent-elles dans la formation et le développement personnel des employés ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    5.01.08 Dans quelle mesure le pays retient-il les talents ?

    Pas du tout, les meilleurs et les plus brillants partent pour saisir des opportunités à l'étranger

    1234567

    Dans une très large mesure, les meilleurs et les plus brillants restent et saisissent des opportunités dans le pays

    5.01.09 Selon vous, le pays réussit-il à attirer des talents de l'étranger ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure, il attire les meilleurs et les plus brillants du monde entier

    5.01.10 Comment évaluez-vous la disponibilité des scientifiques et ingénieurs?

    Extrêmement faible, il y a pénurie

    1234567

    Extrêmement grande, il y en a en abondance

    5.02 Santé

    5.02.01 Selon vous, les soins de santé sont-ils accessibles à tous?

    Peu accessibles, seuls les privilégiés ont accès aux soins de santé

    1234567

    Universel, tous les individus ont accès aux soins de santé

    5.02.02 Comment évaluez-vous la qualité des soins médicaux (publics et privés) proposés aux citoyens ordinaires ?

    Extrêmement mauvaise, parmi les pires du monde

    1234567

    Excellente, parmi les meilleures du monde

    6. Composante technologique de l'environnement de l'investissement

    6.01 Développement des TIC

    6.01.01 Dans quelle mesure les nouvelles technologies sont-elles disponibles ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.01.02 Selon vous, les technologies de l'information et de la communication (TIC) permettent-elles à tous les individus d'accéder aux services de base (p. ex. santé, éducation, services financiers, etc.) ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6.01.03 Selon vous, les investissements directs étrangers (IDE) sont-ils une source de nouvelles technologies?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.01.04 Selon vous, les TIC permettent-elles de développer de nouveaux modèles d'entreprise ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.01.05 Selon vous, les entreprises ont-elles recours aux TIC pour faire des affaires avec d'autres entreprises ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6.01.06 Selon vous, les entreprises exploitent-elles Internet pour vendre leurs produits et services aux consommateurs ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6.01.07 Selon vous, les TIC permettent-elle de créer de nouveaux modèles d'organisation (p. ex. équipes virtuelles, travail à distance, télétravail) au sein des entreprises ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6.01.08 Selon vous, l'utilisation des réseaux sociaux virtuels (p. ex. Facebook, Twitter, LinkedIn, ou leurs équivalents locaux) est-elle répandue ?

    Pas du tout

    1234567

    Extrêmement répandue

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6.02 Conduite des affaires

    6.02.01 Selon vous, sur quoi l'avantage comparatif des entreprises du pays sur les marchés internationaux est-il fondé?

    Principalement sur la main d'oeuvre bon marché ou les ressources naturelles

    1234567

    Principalement sur des produits et procédés uniques

    6.02.02 Comme évaluez-vous la présence des entreprises sur la chaîne de valeur ?

    Présence cantonnée à des étapes spécifiques de la chaîne (p. ex. extraction de ressources ou production)

    1234567

    Présence large couvrant toute la chaîne (p. ex. production, commercialisation, distribution, conception, etc.)

    6.02.03 Selon vous, les entreprises nationales contrôlent-elles la distribution internationale de leurs produits ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.02.04 Selon vous, à qui reviennent les postes de direction ?

    En général, à des membres de la famille ou des amis, indépendamment de leurs compétences

    1234567

    Principalement à des cadres professionnels sélectionnés pour leurs compétences et qualifications

    6.02.05 Selon vous, les dirigeants d'entreprise délèguent-ils l'autorité à des subordonnés ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.02.06 Selon vous, les dirigeants d'entreprise rendent-ils compte aux investisseurs et aux conseils d'administration ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.02.07 Selon vous, comment les entreprises traitent-elles leurs clients ?

    Mal, elles sont indifférentes à la satisfaction des clients

    1234567

    Extrêmement bien, elles sont très attentives à la satisfaction des clients et cherchant à les fidéliser

    6.03 Innovation

    6.03.01 Selon vous, les entreprises sont-elles capables d'innover ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6.02.02 Selon vous, les procédés de fabrication sont-ils sophistiqués?

    Pas du tout, la production ne repose sur des procédés recourant à beaucoup de main d'oeuvre

    1234567

    Extrêmement sophistiqués, la production est basée sur les toutes dernières technologies

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6.03.03 Selon vous, les entreprises investissent-elles dans la recherche et le développement (R&D) ?

    Elles n'investissent pas du tout dans la R&D

    1234567

    Elles investissent énormément dans la R&D

    6.03.04 Selon vous, les entreprises parviennent-elles à utiliser le marketing pour différencier leurs produits et services ?

    Elles n'y parviennent pas du tout

    1234567

    Elles y parviennent très bien

    6.03.05 Selon vous, les entreprises encouragent-elles leurs employés à émettre de nouvelles idées ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.03.06 Selon vous, les entreprises parviennent-elles à transformer de nouvelles idées de produits, services ou modèles d'entreprises en succès commerciaux ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6.03.07 Selon vous, les personnes collaborent-elles et partagent-elles des idées dans les conditions suivantes ?

    Pas du tout

    1

    2

    3

    4

    5

    6

    7

    Dans une très large mesure

    a. Au sein de l'entreprise

     
     
     
     
     
     
     
     

    b. Entre entreprises locales

     
     
     
     
     
     
     
     

    c. Entre entreprises locales et internationales

     
     
     
     
     
     
     
     

    d. Entre des entreprises et des universités/organismes de recherche

     
     
     
     
     
     
     
     

    6.03.08 Selon vous, les entreprises embrassent-elles des idées risquées ou qui bousculent l'ordre établi?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.03.09 Selon vous, les entreprises locales réussissent-elles à créer des marques reconnues internationalement ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.03.10 Selon vous, les nouvelles entreprises aux idées innovantes grandissent-elles rapidement ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

    6.03.11 Selon vous, les décisions d'achat et les contrats publics passés par le gouvernement favorisent-ils l'innovation ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6.03.12 Dans votre pays, les gens ont-ils un appétit pour le risque entrepreneurial ?

    Pas du tout

    1234567

    Dans une très large mesure

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    * 1 Ces auteurs sont à l'origine de l'école de l'écologie des populations.

    * 2Banque mondiale (2005) ; Un meilleur climat de l'investissement pour tous : Rapport sur le développement dans le monde. De Boeck Supérieur. P 20

    * 3Marchenay, M. (1986), La stratégie, du diagnostic à la décision industrielle, éd. Chotard & Associés.

    * 4Vandercammen, M. (2006), Marketing : l'essentiel pour comprendre décider et agir, éd. Deboeck Supérieur

    * 5 Colbert, F, in Filion. M et. Colbert, F. (1990) Gestion du marketing, Gaëtan Morin Ed. p.11.

    * 6 Helfer, J. P. et Orsoni, J. (1981), Marketing, Librairie Vuibert, p. 100.

    * 7 Floricel, S. et Michela, J. L. (2007), Dynamique environnementale, renouvellement stratégique et avantage concurrentiel, XVIème Conférence Internationale de Management Stratégique.

    * 8 Ces turbulences ont fait leur apparition d'un point de vue conceptuel dans les années soixante avec Emery et Trist (1965) et TerreberrY (1968).

    * 9Balmisse, G. (2005) Gestion des connaissances outils et application du Knowledge Management ; Paris - Vuibert ; p. 202

    * 10 Dans la théorie du bien-être, la solution de « premier rang » est celle qui conduit à un optimum de Pareto, c'est-à-dire une situation dans laquelle il n'est plus possible d'accroître le bien-être d'un individu sans que celui d'un autre individu ou groupe d'individus soit réduit. Lorsque des contraintes empêchent d'atteindre la solution de premier rang, on appelle solution de « second rang » la meilleure des solutions possible compte tenu de ces contraintes.

    * 11Khaled Abdel-kader (2013), ABC de l'économie : Qu'entend-on par politiques structurelles ? ; Finances & Développement ; Fonds Monétaire International

    * 12 Richard A. Musgrave (1959), The Theory of Public Finance (la Théorie des finances publiques), New York, Mc Graw-Hill

    * 13 Certains affirment qu'il n'y a aucune contrepartie à long terme. (La courbe de Phillips est supposée être verticale.) Bien qu'il y ait peu de preuves empiriques convaincantes à l'appui de cette hypothèse, et même si celle-ci était véridique, elle ne pourrait pas exclure l'existence d'une contrepartie à court terme.

    * 14 Stiglitz, J. E., Sen, A. K., & Fitoussi, J. P. (2009). Rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social.

    * 15La population active est la population en âge de travailler et qui travaille ou souhaite travailler.

    * 16Monkam, N. (2010), «Mobilising Tax Revenue to Finance Development: The Case for Property Taxation in Francophone Africa»,Working Paper 195, , University of Pretoria

    * 17Voir «Évolution de l'inflation au cours du premier trimestre de l'année 2014», Note de conjoncture de l'Institut national de la statistique

    * 18 A l'issue de ces violentes manifestations, le Président de la République a instruit le Gouvernement de suspendre les droits de douanes sur les produits de premières nécessités et d'augmenter de 15% les salaires des agents de l'État.

    * 19 Le 19 février 1987, le chef de l'Etat déclare dans une interview exclusive à la Cameroon Radio Television : "la crise économique est là" et le 20 juin 1987, il annonce solennellement devant les députés à l'Assemblée Nationale que 1'Etat ne doit plus être considérés comme une "vache à lait"

    * 20 Le forum économique mondial (World Economic Forum) est une fondation à but non lucratif dont le siège est à Genève. Ce forum est connu pour sa réunion annuelle à Davos, en Suisse, qui réunit des dirigeants d'entreprise, des responsables politiques du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète

    * 21Le Doing Business de l'année i est élaboré et publié l'année i-1






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