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La police communautaire au Cameroun. Le cas de la sureté nationale.

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par Désiré BESSALA
Université de Yaoundé II (Institut des Relations Internationales du Cameroun) - Master II 2015
  

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SECTION II : ACTEURS, STRATEGIES ET MODES D'ACTION DE LA SÛRETÉ NATIONALE

PARAGRAPHE 1 : Des acteurs étatiques

La nature des acteurs qui assurent la délivrance des services de sécurité est un indice important pour en déterminer l'approche. L'approche de police communautaire s'inscrit dans la gouvernance sécuritaire c'est-à-dire, intègre des acteurs non-étatiques et étatiques divers.

Décrivant le déploiement de la police communautaire le SEESAC distingue deux types d'acteurs. D'un coté les acteurs de l'organisation-mère de la police - l'Etat pour notre cas - « a) from the side of the police CBP requires an organisational strategy that ensures that everyone in the police organisation translates the philosophy into practice. »1. De l'autre coté, les acteurs non-étatiques regroupant des personnes morales et physiques «b) from the side of the community... Within different communities there will be different structures (organisations, associations, groups, both statutory and voluntary) that are already well established and that can be used (tapped into) to harness community safety and partnership. »2.

La publication du Bureau d'Assistance Judiciaire (BJA) du Département Américain de la Justice fait la même distinction tout en allongeant la liste des acteurs non-étatiques : « Local government officials, social agencies, schools, church groups, business people--all those who work and live in the community and have a stake in its development. »3.

Au-delà de la typologie des acteurs notamment les non-étatiques, il convient de relever l'importance de leur rôle qui est loin d'être figuratif. Ils participent à la formulation des stratégies et solutions aux problèmes de leur sécurité ou tout au moins sont très proches de ceux qui en ont la charge. La publication du BJA sus-évoquée affirme que ces acteurs non-étatiques

1 SEESAC, 2003, p. 4.

2 SEESAC, 2003, p. 4.

3 BJA, 1994, P. 13.

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partagent la «responsibility for finding workable solutions to problems that detract from the safety and security of the community.»1.

Au Cameroun par contre, les acteurs étatiques ou mieux, les professionnels de la Sûreté Nationale ont le monopole de l'action sécuritaire de ce Corps de métier. Ils exercent leurs prérogatives en technocrates et de manière exclusive en dépit des appels sporadiques à la collaboration de la population. Pour mieux comprendre l'ampleur du problème, il est à relever d'une part que les effectifs de la Délégation Générale à la Sûreté Nationale sont essentiellement constitués des professionnels tant au niveau des services centraux que des déconcentrés ; d'autre part, selon les témoignages de plusieurs commissaires de sécurité publique dont ceux des 7e, 8e et 12e arrondissements de Douala, aucun cadre formel et permanent de concertation avec les populations n'existe pour examiner régulièrement les problèmes de sécurité locaux et y apporter des solutions consensuelles.

Tout au plus, nous a-t-on dit, le Comité de Coordination, créé par l'instruction présidentielle no 22/PRF du 22 novembre 1969 portant organisation des Comités de Coordination auprès des chefs des circonscriptions administratives, se réunit périodiquement pour discuter des questions de sécurité. Cependant, en examinant sa composition prévue dans l'instruction présidentielle no 06/CAB/PR du 21 mars 1978 modifiant et complétant celle ci-dessus citée, force est de reconnaitre qu'aucune personne de la société civile en est membre. A l'échelon d'un arrondissement par exemple, voici la composition que prévoit l'alinéa 43 du titre IV :

? « Le Sous-préfet ou Chef de District, Président ? Le Commandant militaire local

? Le Commandant local de Gendarmerie

? Le Représentant local de la Sûreté Nationale. ».

Dans la même optique, au niveau d'un arrondissement par exemple, le Comité Local de Sécurité mis en place par l'instruction présidentielle no 005/CAB/PR du 24 Aout 1987 portant sur les veilles en vue de la sécurité de la Nation a, dans son Etat-major, une composition similaire que celle susvisée. On peut en effet lire : « Un Etat-major comprenant autour de l'Autorité Administrative compétente, les responsables ... des services de défense ou de sécurité ou leurs représentants. ».

1 Id. 1994, p. 13.

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Il est donc loisible de conclure que les acteurs de la sécurité à la Sûreté Nationale sont purement étatiques et dispensent leurs services unilatéralement aux populations. Cette vision n'est pas celle de la doctrine de la police communautaire. Le statut étatique des acteurs n'a-t-il pas une incidence sur les stratégies utilisées pour dispenser la sécurité par la Sûreté Nationale ?

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo