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La police communautaire au Cameroun. Le cas de la sureté nationale.

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par Désiré BESSALA
Université de Yaoundé II (Institut des Relations Internationales du Cameroun) - Master II 2015
  

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INTRODUCTION GENERALE

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I - CONTEXTE ET OBJET DE L'ETUDE

La sécurité occupe une place capitale dans la vie de l'Homme. Jean Jacques Rousseau, évoquant la nature humaine, affirme que « Sa première loi est de veiller à sa propre conservation... » 1. C'est dire à quel point le besoin sécuritaire remonte à l'existence humaine et est unanimement accepté comme une nécessité. En revanche, la manière de satisfaire ce besoin indispensable a suscité, au cours de l'histoire, des approches variées.

Les westphaliens, depuis qu'il a été consacré en 1648 comme l'entité de regroupement humain la plus achevée et donc le sujet par excellence de l'ordre international, estiment que l'Etat est le meilleur garant de la sécurité. La sécurité est par conséquent une fonction essentiellement régalienne de l'Etat à qui le monopole de la violence a été reconnu pour assurer le bon ordre pour l'intérêt général.

La police qui en découle est une police d'ordre dont le paradigme est de garantir le bon ordre par tous les moyens notamment la coercition. David Bayley scande à ce sujet que « ... dans le monde moderne, police désigne en général des personnes employées par un Gouvernement qui sont autorisées à utiliser la force physique afin de maintenir l'ordre et la sécurité publics. »2.

Les privatistes se situent à l'opposé des Westphaliens. Sans remettre en cause le rôle régalien de l'Etat en matière de sécurité, ils estiment que la police d'ordre est principalement orientée vers la sécurité des institutions étatiques et de ceux qui les incarnent ; négligeant ipso facto les besoins particuliers des groupes de personnes voire des individus. Bien plus, l'Etat peut, dans certaines circonstances, être soit débordé, soit dans l'incapacité d'assumer ses responsabilités sécuritaires. En conséquence, ils préconisent les initiatives privées pour renforcer la sécurité individuelle ou de groupes.

La police qui en résulte est privée. Son paradigme est clientéliste et elle est assurée par des individus, des groupes d'individus ou des entreprises plus ou moins importantes. Il s'agit là d'un phénomène en plein essor compte tenu du caractère de plus en plus diversifié, pointu et osé de l'insécurité dans le monde contemporain.

1 Rousseau 1762, p. 6.

2 Bayley 1983, p. 1120 ; 2003, p. 51.

2

Dans un article de sa page d'accueil consacré aux entreprises militaires et de sécurité privées (EMSP), Malcolm Lucard, rédacteur en chef du magazine du Mouvement International de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, parle de croissance exponentielle. L'auteur déclare que « ...ce secteur en pleine mutation... a connu une croissance foudroyante au cours des dernières décennies et ... le volume d'affaires dépasserait aujourd'hui les 100 milliards de dollars. »1.Prenant le cas de l'Irak, le magazine affirme qu' « Après l'invasion et l'occupation de l'Irak par les Etats-Unis en 2003, on estime que plus de 100 000 sous-traitants privés ont été employés, dans les rôles allant de la surveillance des convois à l'appui logistique, en passant par le renseignement, les postes de contrôle et bien d'autres fonctions. »2.

La dernière approche est promue par les communautaristes. Elle se situe dans la logique de la gouvernance sécuritaire. Autrement dit, l'Etat, dans l'exercice de ses attributions sécuritaires régaliennes, coopère avec des acteurs non-étatiques pour s'attaquer aux causes de l'insécurité et les résoudre durablement. Maurice Chalom et autres constatent à ce propos que « ... les services de police sont appelés à adopter une attitude proactive incluant dans leur mandat la consultation et la participation de la collectivité... »3.

La police générée par cette approche est Communautaire et ses paradigmes sont la prévention et la coopération. Elle encourage une très grande implication de la communauté dans la gestion des problèmes de sécurité auxquels elle peut être confrontée. Née au XIXème siècle notamment en 1829 en Angleterre, cette approche s'est rapidement propagée en Europe, en Amérique, en Asie voire en Afrique. L'ONU a même intégré cette approche en 2004 dans ses activités dans le cadre des réformes consécutives au rapport Brahimi4 qui ont permis la création de la Division de la Police Civile au sein du Département des Opérations de Maintien de la Paix.

Le Cameroun dont la naissance de la police moderne, matérialisée par la création du premier commissariat à Douala, remonte en 19255, ne s'est pas soustrait à l'adoption généralisée de l'approche de police d'ordre par la quasi-totalité des pays africains avant ou aux lendemains des indépendances. Quatre vingt neuf ans plus tard et au regard de la percée universelle de la doctrine de la police communautaire, le Cameroun en général et la Sûreté Nationale en particulier, l'ont-t-ils internalisée ? Avant d'analyser les éléments de réponse à cette question, il convient de définir les concepts clés de notre étude.

1 Lucard, 2012, P. 3.

2 Id., p. 3.

3 Chalom et al, 2001, p. 22.

4 Groupe d'étude sur les opérations de paix de l'ONU, 2000.

5 Pondi, 1988, p. 88.

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