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Politiques agricoles et sécurité alimentaire au Togo (1977-2008).

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par Halourou MAMAN
Université de Lomé - Master en Histoire économique et sociale 0000
  

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1. Les projets de développement agricole

Les projets réalisés dans le cadre du programme d'ajustement structurel et de relance de l'agriculture, et de la sécurité alimentaire au Togo des années 90 aux années 2000, peuvent être regroupés en deux catégories. Les projets de soutien à l'agriculture et les projets de soutien au domaine de la santé.

1.1. Les projets à caractère de soutien agricole

Les projets de soutien agricoles estimés à une dizaine à l'horizon 2006 sur toute l'étendue du territoire togolais avaient presque tous les mêmes objectifs. Il s'agit entre autres de :

Projet d'organisation et de développement villageois (PODV). Le PODV réalisé de 1996 à 2005 dans la Région Maritime et financé par le FIDA pour un montant total de 4,544 millions de FCFA206, avait pour objectifs d'augmenter et diversifier les revenus agricoles, de réduire les contraintes liées au foncier et de protéger les ressources naturelles renouvelables. Les actions prévues en vue d'atteindre ces objectifs sont regroupées en quatre composantes que sont la protection du patrimoine foncier, la petite hydraulique agricole, l'appui aux organisations villageoises, et le financement rural.

Projet vivrier Avé-Togo (PVAT). Le PVAT installé dans la préfecture de l'Avé visait les objectifs ci-après: garantir la sécurité alimentaire par la maîtrise de l'eau, intensifier et diversifier la production agricole, augmenter les revenus des populations de la zone d'intervention, renforcer les capacités de gestion des organisations professionnelles pour une responsabilisation plus accrue des bénéficiaires.

Programme d'amélioration des moyens d'existence des populations pauvres(PAMEP) de 2000 à 2003.Il visait à améliorer le niveau de vie des populations pauvres dans les Régions de la Kara et Centrale, et d'autre part, à renforcer les capacités des

205 UEMOA, les grandes orientations de la politique agricole de l'UEMOA, p. 81.

206 MAEP, Programme national de sécurité alimentaire (PNSA), stratégie et plan d'action à court et moyen termes (2008-2015), janvier 2009, p. 42.

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principaux acteurs (publics etprivés) dans la mise en oeuvre et le suivi des actions de lutte contre la pauvreté. Le projet fut mis en oeuvre à travers deux composantes: mise en place d'un fonds d'appui au développement villageois (FADEV), basé à Kara et renforcement des capacités et appui au système de suivi et de coordination de lutte contre la pauvreté, dont la cellule était à Lomé.

Projet de soutien aux groupements villageois de l'est de la Région des Savanes (SOGVERS). De tous ces projets, celui-ci paraît comme étant le prototype pour appréhender la portée de l'ensemble de tous, puisqu'ayant presque les objectifs similaires. En effet, réalisé dans la zone des préfectures de l'Oti et de Kpendjal sur une superficie cultivable d'environ 50 000 ha et une durée de quatre années consécutives (1996-2000), il avait comme but principal d'améliorer leurs conditions de vie et de protéger l'environnement en amorçant un processus de développement auto-entretenu et autogéré au niveau des villageois. Ce but principal se déclinait sous cinq points d'impact à savoir : promouvoir les groupements villageois, augmenter la production agricole et de l'élevage par la fourniture des services de vulgarisation en matière d'agriculture et d'élevage, aménager des infrastructures rurales, octroyer un appui aux services financiers ruraux et mettre en place une ligne de crédit ainsi qu'un fonds de développement rural, et renforcer la capacité de la DRDR-Savanes207.Pour le premier point concernant la promotion des groupements villageois, les résultats ne furent pas à la hauteur de l'objectif. En effet, le projet devait sur ce point promouvoir 157 groupements villageois (GV), et créer également 157 centres d'alphabétisations. Mais, en fin de projet en 2000, seulement 100 GV et 68 centres d'alphabétisation furent construits, soit un taux de réalisation de 36,30 % et de 24,68 % respectivement208. En conséquence, la sensibilisation et la formation des membres de GV qui devaient se faire à partir des techniciens spécialisés (TS) et d'animateurs travaillant avec le les groupements, afin de former les techniciens villageois (TV) n'a tout simplement pas pu fonctionner. En conséquence le relai que ces derniers devaient assurer dans les secteurs en lieu et palace des TS et des animateurs fut un voeu pieu. Dans le deuxième point focal, qui concernait l'augmentation de la production agricole qui devait se matérialiser par le renforcement des services de soutien aux

207 Au lancement du projet en 1996, le ministère en charge de l'agriculture le Ministère du développement rural (MDR) n'avait pas encore subit la restructuration. Celle-ci était intervenue un an plus tard en 1997, transformant ainsi le MDR en MAEP et les DRDR en ICAT.

208Projet de soutien aux groupements villageois de l'est de la région des savanes (SOGVERS), rapport d'évaluation finale, mars 2001, pp. 14-15.

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agriculteurs afin d'accroître leur production, malgré les efforts déployés, l'apport d'intrants n'a pas progressé assez comme le montre le tableau 8 :

Tableau n° 8: Evolution de l'usage de l'engrais vivrier par les GV en tonnes dans la zone du projet de 1998 à 2000.

Année

engrais NPK

engrais urée

semences maïs

semences riz

1998

435 650

113 000

1 789

1 460

1999

172 200

27 300

1 700

700

2000

361 900

115650

 
 

Source : SOGVERS, rapport d'évaluation finale, mars 2001, p. 18.

Malgré l'effort de construction des infrastructures rurales telles que la mise en place des sites rizicoles, les difficultés de leur mise en valeur et de leur entretien s'étaient posées. Sur une dizaine de sites réalisés, à presque 100 % d'exécution, aucun n'a connu un labour de 10 %. Prévu pour construire 73 km de nouvelles pistes rurales et réhabiliter 98 km anciennes, pour un total de 171 km, le projet n'a réalisé que 81,43 km de pistes rurales soit moins de la moitié209. Quant à l'appui financier en zone rurale, l'objectif du projet était de couvrir la zone d'un réseau de COOPEC viables, aptes à rendre des services financiers aux populations paysannes et à faire face aux besoins générés par l'activité du projet. Compte tenu du peuplement de la zone, du besoin d'un service de proximité et de la nécessité pour chaque COOPEC d'avoir un marché suffisamment étoffé, le chiffre de 15 COOPEC a été retenu. Cela représente pour chaque COOPEC un potentiel théorique de 2000 comptes et au moins 30 millions de francs CFA d'épargne. Au 31 décembre 2000, seul un réseau de 12 COOPEC210 fonctionnelles, capables d'offrir des services financiers aux paysans, était implanté dans la zone du projet. Ceci est un résultat non encourageant, comparé aux autres sous-secteurs. Le dernier point portant sur le renforcement des capacités du personnel de la DRDR, n'a vraisemblablement pas marché à cause du fait que le ministère du développement rural était en pleine restructuration, à l'issue de laquelle la majeure partie des encadreurs jugés incompétents devraient être licenciés. Ce qui avait fait que ces derniers portaient moins d'attention aux

209 Projet de soutien aux groupements villageois de l'est de la région des savanes (SOGVERS), rapport d'évaluation finale, mars 2001, p. 21.

210 Ibid.

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formations que leurs proposaient les techniciens spécialisés (TS) du projet. Les projets de lutte contre l'insécurité alimentaires ont aussi porté sur les mesures sociales et sanitaires des productions agricoles, à cause de la multidimension du concept de sécurité alimentaire.

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