WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Politiques agricoles et sécurité alimentaire au Togo (1977-2008).

( Télécharger le fichier original )
par Halourou MAMAN
Université de Lomé - Master en Histoire économique et sociale 0000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.5. Une anomalie climatique dans le bas-Togo qui n'arrange pas les producteurs

Bien que situé dans une zone presque équatoriale (Lomé 6°10), le Bas-Togo connaît un climat relativement sec. En effet, dans les années 2000, les quantités d'eau annuelles enregistrées dans toutes les stations dépassaient difficilement 1000 mm alors qu'elles étaient nettement

40 A. Gon-Kondé et al. p. 120.

41 Ibid.

42Ministère de l'environnement et des ressources forestières (MERF), 2009, p. 30. 43 A. Gon-Kondé et al. p. 120.

44Ministère de l'environnement et des ressources forestières (MERF), 2009, p. 30.

31

supérieures à 2000 mm à Lagos (5°27) et Abidjan (6°21) pourtant situées dans la même zone. Même Cotonou (5°12) et Accra (5°32) très proches sont plus arrosées que Lomé puisque les précipitations y avoisinaient 1 500 mm (Gon-KondéA., Apaloo E., Agbodjan S., Adama A., 1998 : 123). Toujours dans les années 2000, cette anomalie climatique était beaucoup plus sensible lorsqu'on fait une comparaison des totaux pluviaux de Lomé (930 mm) et d'Aného (884mm) à ceux des stations de l'intérieur (1046 mm à Tsévié, 1048 mm à Tabligbo, 1212 mm à Notsè...). Quatre facteurs conjuguent leurs effets pour créer cette anomalie. Il s'agit de l'orientation parallèle de la côte par rapport aux flux de la mousson, l'éloignement du Front intertropical (FIT) en juillet-août, la présence des courants marins froids de Benguela en août, et la descente de l'Harmattan jusqu'à la côte au cours de l'année, tout en n'oubliant pas les facteurs anthropiques (Gon-Kondé A., Apaloo E., Agbodjan S., Adama A., 1998 : 120). En conséquence l'on assiste non seulement à la savanisation de la bande côtière connue sous le nom de la terre de barre, mais aussi à la diminution des précipitations. D'où la perte de la fertilité des terres dans cette zone (le pays Ouatchi), l'une des plus importantes zones productrices de maïs. Cette situation, baisse la production agricole, et met à mal les politiques agricoles, car celles-ci peinent à mettre en place un véritable système de régénération de ces terres.

1.6. Une variabilité climatique due à l'effet s du changement climatique

Au Togo, la température moyenne est généralement élevée jusqu'à 28°C dans les zones septentrionales, 27°C dans la zone côtière, entre 24 et 26°C dans les autres localités. L'humidité relative moyenne est élevée dans les zones méridionales (73 à 90%) mais faible dans les régions septentrionales (53 à 67%). La vitesse moyenne du vent est de 1,93 m/s et la durée moyenne de l'insolation est de 6,62 heures par jour. L'évapotranspiration moyenne est de 1540 mm/an.45

Mais depuis les années 1980 46 , le Togo connaît des changements climatiques qui s'expriment par l'augmentation des températures et une diminution de la pluviométrie. De 1961 à 2005 par exemple, la température a augmenté de 0,5°c à Sokodé, de 0,9°c à Atakpamé et à Lomé et de 1,1°c à Mango, alors que la pluviométrie a diminué de 113,8 mm à Lomé, 80,3 mm à Sokodé et de 36,7 mm à Atakpamé47. Il en est résulté un indice d'aridité en dessous de 0,75 témoignant ainsi de la tendance à l'aridification du climat. Aux

45 Ministère de l'environnement et des ressources forestières (MERF, 2007, p. 12).

46 La période allant de 1961 à 2005 a été subdivisée en deux sous-périodes. La sous-période 1961-1985 durant laquelle le climat n'a pas connu de grands bouleversements et la deuxième sous-période 1986-2005, période climatique agitée par le phénomène de réchauffement (MERF, 2007, p. 18)

47 L'indice d'aridité est le rapport de la pluviométrie (P) sur l'évapotranspiration potentiel (ETP). I = P/ETP.

32

changements climatiques sont liés des risques climatiques qui pour certains se manifestent sous la forme de catastrophes naturelles comme les inondations graves, les sécheresses, les vents violents, les glissements de terrains, les érosions de montagnes, avec des impacts à court, moyen et long termes sur les ressources en eau, l'agriculture, la sécurité alimentaire, la foresterie, les établissements humains et la santé.48Le Togo a connu trois grandes sécheresses qui ont provoqué une famine sévère entre 1942 -1943 ; 1976 -1977 ; et 1982-198349. Ce phénomène est surtout localisé dans les Régions des Savanes, de la Kara, Maritime et dans l'Est de la Région des Plateaux. Elle est caractérisée par une augmentation progressive de la température ambiante, une diminution de la pluviométrie, une diminution du nombre de jours de pluies et une diminution du ratio pluviométrie/évapotranspiration potentielle (P/ETP). Les impacts environnementaux sont surtout la dégradation des terres et la perte de la biodiversité. Le tableau 1 illustre la synthèse des variables disponibles des 22 dernières années (1976 à 2000), publiées par la Direction de la météorologie nationale (DMN).

Tableau n° 1: Moyenne par Région des variables climatiques de 1976 à 2000

Régions

Températur

e (°C)

Précipi- tation(mm)

Nbre de jrs

pluies

Humidité
relative %

Evapotrans- piration (mm)

Insolation (H)

Maritime

27,4

882

84

78,5

1502

6

Plateaux

26,4

1328

107

73

1532

6,2

Centrale

26,4

1276

118

67

1588

6,6

Kara

26,8

1302

114

63

-

7,1

Savanes

28,3

1000

82

56

-

7,3

Togo

21,1

1157,6

101

67,5

1504

6,62

Source : MERF, 2007 : 12.

La prise en compte des niveaux et des effets des variables climatiques ci-dessus permet de déduire que la région des savanes qui enregistre un volume de précipitation assez bas, un nombre de jours de pluies réduit, la température la plus élevée, le degré hygrométrique le plus bas, et la durée d'insolation la plus longue, serait la plus défavorisée sur le plan des conditions climatiques. La région maritime dont la pluviométrie, le nombre de jours de pluies et la

48 République togolaise, 2009, p. IX.

49Ministère de l'environnement et des ressources forestières (MERF), 2009, p. 29.

33

température sont défavorables enregistre par contre le degré hygrométrique le plus élevé, elle peut être classée au titre de la deuxième région la plus défavorisée au plan climatique.

2. Des aires agro-écologiques en mutations

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein