WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Enjeux fonciers et stratégies d'acteurs autour de la moyenne vallée de la Tarka (Dakoro/Maradi).

( Télécharger le fichier original )
par Moustapha HIYA MAIDAWA
Université de Niamey - Master 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.3 Contexte et justification du choix de thème

Dans le cadre du partenariat qui existe entre la coopération technique Belge à travers le programme GRAAP 3A et le Département de Géographie de l'UAM de Niamey, une bourse de six, (6) mois a été attribuée à dix (10) étudiants en master 2, pour conduire des recherches sur plusieurs thématiques dans les régions de Dosso, Maradi et Tahoua dont le département de Dakoro est l'un des sites choisi pour abriter les investigations sur les facteurs de vulnérabilités des systèmes d'élevage et ménages pastoraux.

Les raisons du choix de ce sujet se résument à deux niveaux:

Le premier est purement scientifique. En effet, de nombreux travaux (Abdoulaye (2004), Sitou (2011), Sidikou (1994), Kandine (2006)) ont été faits au Niger sur le

9

foncier en zone agricole. Mais il n'existe pas assez d'études sur le foncier pastoral en lien avec la vulnérabilité autour de la vallée de la Tarka. Il s'agit de contribuer au processus de réflexion sur la question foncière qui est au coeur de toutes les actualités tant sur le plan national qu'international.

Le deuxième choix résulte d'un stage octroyé par la Coopération Technique Belge (CTB), suite a une recherche qu'ils ont initié sur la thématique : « évolution et perspectives du seuil de vulnérabilité des systèmes pastoraux dans les départements de Dakoro, Birni N'Gaouré et Abalak ».

1.4 Problématique

En Afrique de l'ouest, les sécheresses des trente dernières années ont considérablement modifié les équilibres écologiques et les systèmes de production. La dégradation du potentiel productif conjuguée à la pression démographique et à l'absence des techniques appropriées ont conduit agriculteurs et éleveurs à de nouvelles pratiques dans l'exploitation et la gestion des ressources naturelles. Ainsi, l'accès à la terre devient de plus en plus difficile. Dans les régions strictement pastorales, les points d'eau déterminent l'accès aux pâturages environnants, avec des statuts d'utilisation variés4 (tantôt libre, tantôt sous l'autorité d'une entité ou d'un clan). Faire pâturer du bétail ne confère aucun droit sur la terre, contrairement à l'agriculture qui produit grâce au travail du sol, d'où une dissymétrie des droits d'usage souvent source de conflits5 . Cela montre que les enjeux autour du foncier pastoral ne sont pas à négliger dont la législation est souvent insuffisante.

En effet, sur le plan foncier, la déclaration finale du forum de Praia+9 relatif au foncier rural et développement durable au Sahel et en Afrique de l'ouest constitue le seul cadre de référence régionale (CEDEAO, 2008). Il n'existe donc pas de texte réglementaire de portée régionale relatif au foncier pastoral en Afrique de l'ouest. Mais au niveau des pays (sahéliens notamment), des textes de loi tenant lieu de codes pastoraux ont été adoptés récemment (année 2000) et appliqués avec plus ou moins de succès.

Au Niger, le texte relatif au pastoralisme (l'ordonnance 2010-29 du 20 mai 2010) n'a pas encore un décret d'application.

4 Propos cités dans les dossiers thématiques du CSFD numéro 9 60p.

5 Ickowicz et al. 2010, cité dans dossiers thématiques du CSFD n°9 60p.

10

Face à la dégradation des terres de culture et à la démographie galopante du pays (3,5%6 de taux de croissance annuelle), le Niger est dans l'urgence de trouver des nouvelles stratégies et politiques foncières (Kandine, 2006). Cette situation est combinée au faible taux de production agricole (2%) et surtout devant la pression sur le foncier7. Ainsi, un code rural a été élaboré pour fixer le cadre juridique des activités agricoles, sylvicoles et pastorales avec des commissions foncières comme représentation dans le pays jusqu'au niveau des villages. Cet accroissement démographique et celui des champs au détriment des espaces vitaux pour l'élevage détruit progressivement une grande partie des ressources pastorales. Cette extension et les contraintes climatiques ont conduit les pasteurs à pratiquer l'agriculture pour subvenir aux petits besoins et contrecarrer leurs espaces pastoraux au nord avec l'avancée progressive du front agricole. Au sud, la zone agricole est saturée par les champs qui se sont étendus jusqu'à emprunter les superficies destinées initialement au pâturage et à l'abreuvement. Beaucoup de couloirs de passage et aires de pâturages ont été mis en culture et les éleveurs doivent souvent se contenter de déplacer leur troupeau sur la route ou son bas-côté quand celui-ci n'est pas cultivé (RéDéV, 2005).

Cette situation a favorisé en zone intermédiaire le développement des champs largement au nord de la limite officielle des cultures et occupe les superficies de pâturages précieux pour les éleveurs. Ceci rend difficile voire impossible l'accès à certaines ressources.

La zone de cette étude (la moyenne vallée de la Tarka) au niveau de Dakoro correspond à la partie agropastorale et pastorale du département est concernée par les problèmes et contraintes évoquer précédemment.

Cette vallée se caractérise par une forte pression foncière liée à une agriculture extensive, d'où l'avancée du front cultural vers la zone pastorale au-delà de la limite nord des cultures. Cette colonisation agricole est le fait des agriculteurs Haussa venus du sud qui défrichent les espaces pastoraux mais aussi le fait des éleveurs convertis à l'agriculture (Mohamadou, 2004). Les chefs traditionnels Touareg ont contribué à cette avancée en encourageant les éleveurs à se sédentariser. La vallée de la Tarka fait aujourd'hui l'objet d'une vive compétition entre les éleveurs, les agriculteurs, les politiciens, les chefs traditionnels et les élus locaux.

6 Selon l'INS en 2011.

7 94,1% de la population est concentrée dans les régions du sud qui ne couvrent que 34,9% du pays.

11

Un autre phénomène autour de cette vallée, est l'appropriation privative des points d'eau. Les puits publics et communautaires sont systématiquement privatisés8. Cette stratégie s'inscrit dans une logique d'appropriation de l'espace parce qu'en zone pastorale, qui contrôle l'eau contrôle l'espace.

Ces conditions difficiles prouvent que les pasteurs font face à des dangers et risques qui facilitent la vulnérabilité des systèmes et ménages pastoraux.

Ce travail envisage d'analyser les différents enjeux autour du foncier pastoral et les stratégies développées par les acteurs dans la gestion des ressources naturelles. Partant de ces constats, il est nécessaire de poser ces quelques questions :

- Quels sont les différents acteurs intervenant dans la vallée de la Tarka ?

- Qui gère le foncier dans la vallée de la Tarka ?

- Quelles sont les pratiques ou stratégies des acteurs pour l'accès à des terres et la gestion du foncier pastoral ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry