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Déterminants de la consommation des boissons alcoolisées par les élèves de la ville de Bukavu. Cas de la commune de Kadutu.

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par Faustin BIRINDWA HAMULI
Université Officielle de Bukavu -  Licence en Gestion des institutions de Santé 2012
  

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0. INTRODUCTION GENERALE

0.0. INTRODUCTION

La consommation d'alcool constitue un grave problème de santé publique actuellement dans le monde. Face à ce fléau, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait évalué de réduire la consommation d'alcool de 25% entre 1980 et 2000. Dans le monde, la proportion de la morbidité attribuable à la consommation d'alcool serait plus forte dans les Amériques et en Europe variant entre 8 à 18% de la charge totale, pour les hommes et entre 2 à 4% de la charge totale, pour les femmes (1) Dans la plupart des pays, on trouverait la plus forte mortalité due à la consommation d'alcool chez les personnes âgées de 45 à 54 ans, mais on considère que c'est la relation qui existerait entre l'âge du début de la consommation d'alcool, ces motifs et les abus à l'âge adulte qui rendraient l'étude de la consommation de l'alcool chez les adolescents plus particulièrement importantes (2).

En Europe, les études menées sur la consommation d'alcool chez les jeunes âgés de moins de 18 ans et ceux âgés de 18 ans, ont montré que la prévalence serait de 26% en France, 3ème rang européen derrière l'Italie (43%) et le Portugal (33%). Bien que ces jeunes ne boivent pas nécessairement de l'alcool tous les jours et qu'ils ne souffrent pas de problèmes sérieux liés à l'alcool, approximativement 20% d'entre eux n'en sont pas moins des consommateurs à risque (3).

En Afrique, particulièrement Au Congo Brazzaville, une étude transversale a été faite chez les adolescents de 10 à 19 ans sur la prévalence de l'alcool et les facteurs déterminants. Il a été constaté que 22,8% d'adolescents consommaient l'alcool, et la consommation était constatée élevée chez les garçons les plus scolarisés (4).

En République Démocratique du Congo, des études menées au Nord Kivu sur la consommation de l'alcool par les jeunes adolescents (élèves) avaient suscitées des préoccupations particulières à Goma, car l'alcool a été constaté comme étant à l'origine de certains comportements chez les jeunes. Il a été constaté aussi que la composition de la clientèle serait dominée par les élèves et étudiants à près de 50% et parmi les facteurs incriminés dans cette forte consommation, les promotions des boissons alcoolisées, les promenades fréquentes des jeunes, les rencontres avec les pairs, les manifestations organisées par les jeunes, toujours agrémentées par l'alcool, seraient les plus déterminantes (5).

Plusieurs autres études ont invoquées les facteurs déterminant la consommation des boissons alcoolisées. Il s'agit des facteurs familiaux, les facteurs socio-économiques, les facteurs culturels, les facteurs psychologiques et les facteurs de dépendance physiologiques. S'agissant des facteurs familiaux, il convient de signaler que depuis les travaux de Lemoine il existe actuellement une abondante littérature sur les effets de l'alcoolisme parental et de l'exposition prénatale à l'alcool sur le développement des enfants affectés. Toutefois leurs effets transgénérationnels en milieu très

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défavorisé, comme à Kadutu, ont été peu évalués. Cependant ces études ont montré les effets de l'alcoolisme parental et de l'exposition prénatale sur la scolarité. Les études ont souligné les difficultés d'apprentissage (lecture, arithmétique...) chez certains enfants et jeunes, les problèmes de lenteur, de mémoire et de concentration ; elles ont indiqués que la majorité des enfants affectés suivaient un enseignement spécialisé équivalent en France aux classes d'intégration scolaire et aux sections d'enseignement général et professionnel adapté, et plus du quart d'entre eux un enseignement médicalisé de type établissement médico-psychologique. Des difficultés de socialisation dont l'hyperactivité, le comportement de retrait ou anti-socialité et des troubles affectifs et psychiatriques ont été également montrées, quel que soit l'âge.

S'agissant des facteurs familiaux, une proportion significative d'alcooliques ont vécu durant leur jeunesse en milieu alcoolique; la consommation d'alcool est perçue comme normale, car elle était habituelle. Quant aux facteurs de dépendance physiologiques, il a été constaté dans certaines études que certains facteurs individuels de sensibilité aux effets de l'alcool, comme le sexe ou la corpulence du sujet serait aussi à l'origine de la plus forte consommation. Dans ce cas, le début de l'alcoolisation serait mal connu, car il serait rarement perçu comme un rite d'initiation, et le processus d'alcoolisation semblerait plus complexe et moins « linéaire » que celui du tabagisme (3).

Les facteurs psychologiques sur la consommation d'alcool ont été identifiés dans une enquête menée sur les tendances de comportements à risque à la sexualité chez les étudiants du secondaire aux Etats-Unis entre 1991-2001. Il a été constaté que l'utilisation de l'alcool ou des drogues avant le rapport sexuel était fréquente chez les étudiants sexuellement actifs. Aussi une étude menée sur la prévention de la consommation d'alcool chez les jeunes a montré qu'une longue période d'abstinence pourrait être suivie de consommations occasionnelles et massives « à risque », et les facteurs associés seraient les plus souvent liés à la psychopathologie du sujet et/ou de sa famille (3).

Pour les facteurs psychologiques, l'alcool peut être un recours contre l'émergence d'une angoisse; il semble apparaître comme une possibilité de fuir du réel, une fuite de la réalité sociale. L'alcool semble compenser l'insatisfaction des besoins sociaux.

Enfin, la consommation d'alcool serait généralement enracinée dans le contexte culturel et social par l'influence des pairs, de la situation personnelle et des attitudes sociales vis-à-vis de la consommation d'alcool ; de l'image transmise par la publicité et les médias de la consommation d'alcool comme « virile » et « attirante » ; du statut juridique de l'alcool et de l'existence de sanctions pénales à l'encontre des personnes occasionnant des traumatismes sous l'influence de l'alcool. Ces facteurs détermineraient ainsi les valeurs et opinions individuelles sur la consommation d'alcool. Il convient de signaler aussi que dans de nombreuses sociétés, l'alcool serait associé aux célébrations de

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mariage, de naissance, de promotion professionnelle, d'obtention de diplômes. C'est le cas en France, où l'abstinence ou la modération sont rarement mises en avant lors de grandes occasions (6). Parlant des facteurs culturels, les éléments relatifs aux aspects relationnels signalés à propos de l'alcoolisme aigu se retrouvent ici. Dans certains groupes la consommation d'alcool est banalisée et constitue un facteur d'intégration; de même le refus de consommer conduit à une marginalisation. Quant aux facteurs socio-économiques, l'alcoolisme peut être perçu comme un moyen de compensation face à des difficultés sociales, économiques ou professionnelles. Les relations spécifiques au milieu professionnel peuvent expliquer l'alcoolisme de certaines personnes: les usages de certaines professions favorisent la consommation d'alcool car elle est liée à des représentations de l'individu (virilité, puissance...) ou à des notions de « savoir-vivre » ou de convivialité (3).

Face à cette ampleur de la consommation d'alcool et aux multiple facteurs d'exposition, actuellement la science joue un rôle de plus en plus important dans l'élaboration des politiques sanitaires internationales en ce qui concerne l'action mondiale contre les problèmes liés à l'alcool. En mai 2010, l'Assemblée mondiale de la Santé a adopté la «Stratégie mondiale visant à réduire l'usage nocif de l'alcool», fondée en partie sur une somme considérable d'éléments attestant l'importance de l'alcool dans la charge mondiale de morbidité, d'une part, et, d'autre part, l'efficacité des politiques destinées à en atténuer les méfaits. Malgré cette stratégie, les sciences de la santé publique ont encore deux nouveaux défis à relever. Le premier serait celui d'étendre la base de connaissances de telle sorte qu'elle ne porte pas seulement sur les pays développés où se concentre l'essentiel de la consommation d'alcool dans le monde, mais aussi sur les pays à revenu faible et intermédiaire où la consommation d'alcool augmente et où l'action est encore timide. Le deuxième défi consiste à s'appuyer sur la recherche scientifique pour adopter des politiques efficaces aux niveaux national et international. En ce qui concerne la base de connaissances sur laquelle se fondent les politiques efficaces en matière d'alcool, des bases scientifiques solides étayent les interventions préconisées dans la stratégie mondiale : augmenter la capacité des systèmes de santé et de protection sociale à assurer le traitement et une intervention précoce; lutter contre l'alcool au volant; limiter l'offre d'alcool; imposer des restrictions au marketing de l'alcool; prélever des taxes et appliquer des politiques de prix qui dissuadent de boire souvent et en grande quantité; réglementer le contexte social qui encourage une consommation excessive; et réduire l'impact sur la santé publique de l'alcool illicite et de l'alcool produit par le secteur informel. Nombre de ces interventions sont des mesures universelles qui tendent à rendre l'alcool moins abordable, moins largement disponible et moins accessible. Étant de vaste portée, ces mesures devraient avoir un impact relativement important sur la santé publique, surtout si l'on parvient à endiguer le marché informel et la production illicite. Des mesures universelles conjuguées à des interventions visant les populations à haut risque comme les

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adolescents (âge minimum légal), les conducteurs automobiles (alcool au volant), les alcooliques (traitement et soutien) et les personnes ayant un mode de consommation dangereux (interventions de courte durée dans le cadre des soins de santé primaires) auront probablement un effet marqué. En dépit des très nombreuses études transnationales étayant ces politiques, les responsables politiques de maints pays, en particulier ceux des pays en développement, doutent que les données scientifiques provenant essentiellement des pays à haut revenu puissent s'appliquer à la population et aux habitudes de consommation dans leur pays. Il faudra donc entreprendre d'autres études pour obtenir des données scientifiques dans différentes catégories de pays, même si le principe de précaution incite à intervenir dès à présent sur de nombreux fronts pour parer à la commercialisation de nouveaux produits alcoolisés (par exemple les boissons maltées à forte teneur en alcool), à la levée des restrictions sur les heures de vente et à la promotion de l'alcool auprès des jeunes. Il faut, outre continuer à étudier l'efficacité des politiques de lutte contre l'alcool, faire des recherches pour déterminer les meilleurs moyens d'appliquer des stratégies très différentes quant à leur coût, leur acceptabilité culturelle, les difficultés politiques qu'elles posent et la population qu'elles couvrent. La recherche opérationnelle, la théorie de la diffusion de l'innovation et les études de cas fournissent des enseignements utiles à cet égard. Dernier domaine de recherche à ne pas négliger: l'étude systématique de l'industrie de l'alcool elle-même en tant que vecteur de maladies et d'incapacités liées à l'alcool. Il faut surveiller le marketing offensif des boissons alcoolisées dans les pays en développement qui consomment peu d'alcool et s'assurer que l'industrie observe ses propres codes en matière de publicité responsable. Il faut aussi envisager des mesures plus strictes pour éviter que les jeunes ne soient exposés à des pratiques publicitaires irresponsables, car il est facile de contourner les codes d'autoréglementation, qui n'ont pas force de loi. Comme il est dit dans la stratégie mondiale, il faut maintenant faire mieux prendre conscience de l'ampleur du problème de l'alcool dans le monde et s'engager politiquement à appliquer des stratégies fondées sur des bases factuelles. La stratégie mondiale offre l'occasion à chaque pays de réexaminer ses politiques de lutte contre l'alcool à la lumière des données disponibles aujourd'hui. Il convient de remanier les politiques avec prudence et dans un esprit d'expérimentation pour déterminer si elles ont les résultats escomptés. Parallèlement, les pays devraient resserrer les liens entre science et action pour distinguer les résultats de la recherche prometteurs, en faire la synthèse et les communiquer aux responsables politiques et au grand public (7).

Au Sud Kivu, aucune étude sur les facteurs de risque de la consommation des boissons alcoolisées n'a été trouvée. Vue la prévalence et l'existence des facteurs de risque ainsi que les insuffisances des stratégies de réduction de la consommation des boissons alcoolisées, constatés dans études menées à travers le monde, il nous a été utile d'amorcer une étude dans la commune de Kadutu, ville de

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Bukavu, province du Sud Kivu, à l'Est de la RD Congo, dans le but d'identifier les facteurs qui détermineraient la consommation des boissons alcoolisées.

Cette étude dans cette zone de santé se justifie par le fait qu'elle constitue la zone la plus populaire de la ville de Bukavu et regorgerait la plus part des adolescents des toutes les catégories sociales.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard