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à‰tude comparative des stratégies d'adaptation des ménages agricoles face à  la crise agricole dans le Kivu montagneux. Cas du territoire de Kabare.

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par Patient IRAGI CISHUGI
ISDR/Bukavu - Licence 2013
  

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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE

INSTITUTS SUPERIEURS TECHNIQUES

INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL

ISDR/BUKAVU

BP 2849 BUKAVU

ETUDE COMPARATIVE DES STRATEGIES D'ADAPTATION
DES MENAGES AGRICOLES FACE A LA CRISE AGRICOLE
DANS LE KIVU MONTAGNEUX.

Cas du territoire de Kabare

Directeur : Prof. Dr. MUHIGWA Bahananga Berckmans

Par IRAGI CISHUGI Patient

Co-directeur :C.T KAMULETE MUTA

Mémoire présenté et défendu pour l'obtention du diplôme de licencié en Développement Rural

Option : planification régionale Niveau de technicité : A0

Juillet 2014

ANNEE ACADEMIQUE: 2013-2014

i

EPIGRAPHE

« On ne fonde pas sur des promesses de lendemain, c'est aujourd'hui et pas demain que nous devons protéger nos ressources ».

ICCN

IRAGI CISHUGI Patient

IRAGI CISHUGI Patient

II

DEDICACE

A toi mon Dieu Tout Puissant, de m'avoir donné tout ce qui est nécessaire pour ma vie.

A vous père Gilbert CHISHUGI BACHIRHEBA et très chère mère ADOLPHINE FURAHA pour votre amour que vous n'avez jamais cessé de manifester envers nous.

A vous oncle Jean-Marie BYAMUNGU CHISHUGI et ton épouse PHILOMENE Goya, Dieu seul vous rendra tous les bienfaits à mon égard durant mon cursus académique.

A mes chers frères et soeurs CHIBALONZA CHISHUGI Ghislaine, SHUKURU

BACHIRHEBA Freddy, BISIMWA CHISHUGI Justin, CIKURU CHISHUGI, CIZA
BACHIRHEBA Edouard, NSIMIRE CHISHUGI Guilaine, NEEMA CHISHUGI Thérèse,
AKONKWA CHISHUGI Yvette, NABINTU CHISHUGI Julienne, Del'or BYAMUNGU,
RENATA pour l'amour fraternel et des sacrifices consentis à mon égard.

A vous oncle maternel MUSEMAKWELI CHISHUGI et toutes mes tantes maternelles et paternelles.

A toi ma future épouse et à ma progéniture.

A tous ceux dont le souci est d'améliorer les conditions de vie en milieu rural.
Je dédie ce travail.

Nous pensons aux amis et connaissances entre autre, Erick AMISSI, MATHIEU, Darsin, Gloire BAGANDA, Dieudonné MUHINDO, Pascal, Christian, Delphin, Rémy, John.

III

REMERCIEMENTS

Fruit des dures épreuves de cinq ans d'études en développement rural, le présent travail autrefois perçu comme un « rêve » ne s'est traduit en réalité que par le concours des efforts conjugués de diverses personnes. Nous tenons donc à remercier sincèrement tout ceux dont l'appui tant matériel que moral nous a permis de réaliser ce travail.

Notre profonde gratitude s'adresse tout particulièrement au professeur Dr Jean-Berckmans MUHIGWA BAHANANGA et au CT KAMULETE MUTA d'avoir respectivement assumé la direction et la co-direction de la présente étude en dépit de leurs multiples occupations.

Aux corps académique et scientifique de l'ISDR/BUKAVU qui ont contribué à notre formation. Nous serons ingrat de ne pas reconnaitre les mérites de ceux dont nous sommes les fruits.

Nous sommes redevable à nos chers parents Papa Gilbert CHISHUGI BACHIRHEBA et maman ADOLPHINE FURAHA pour l'affection dont ils nous ont témoigné.

Nous remercions de façon particulière, notre oncle Papa BYAMUNGU CHISHUGI Jean-Marie et son épouse PHILOMENE Goya qui ont pris en leur charge les frais liés à la réalisation de ce travail mais aussi grâce à leurs sages conseils qu'ils continuent à nous prodiguer.

Nos remerciements s'adressent aussi à notre oncle maternel MUSEMAKWELI SAFARI, aux tentes Sr Adeline, KWINJA MUSEMAKWELI et son mari Olivier BATUMA, FURAHA MUSEMAKWELI, VENERANDA, MACULE, CIZA MUSEMAKWELI et Gilberta CHISHUGI.

Nos remerciements s'adressent aux frères et soeurs CHIBALONZA CHISHUGI Ghislaine et son mari KONDOLI KITUMAINI Janvier, SHUKURU BACHIRHEBA Freddy, BISIMWA CHISHUGI Justin, CIKURU CHISHUGI, CIZA BACHIRHEBA Edouard, NSIMIRE CHISHUGI Guillene, NEEMA CHISHUGI Thérèse, AKONKWA CHISHUGI Yvette, NABINTU CHISHUGI Julienne, Del'or BYAMUNGU, RENATA, MUMBARI Glodi, Exaucé et Moise. A tous mes beaux-frères, neveux et nièces.

iv

Nous remercions en outre tous nos compagnons de lutte, plus particulièrement Guelor RAMAZANI, BYAMUNGU MULEGA, DRAMANI NGUDR, MUGALYHA, BAKOLE, KITUMAINI K, SINANYOFI KATA, FIKIRI Michel, TAMANI, MIRINDI IRAGI, Daniel MASTAKI, MUGISHO BISIMWA Yves, NSHANGWE NKIS Germain, BAHATI MPASWA. Sincèrement je vous remercie pour votre apport à la formation que nous avons subie ensemble.

Que tous ceux qui n'ont pas été cités ne se sentent pas oubliés, mais nous les portons sincèrement à coeur. Que Dieu vous bénisse

IRAGI CISHUGI Patient

V

SIGLES ET ABREVIATIONS

$ : Dollars.

% : Pourcentage.

°C : Degré Celsius.

AFDL : Alliance de Forces Démocratiques pour la Libération.

AQOC : Association Québécoise des Organismes de Coopération internationale. CLD : Comité Local de Développement.

Dr : Docteur.

Ed : Edition.

Etc. Et cætera.

FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation.

FIDA : Fonds International pour le Développement Agricole.

Ha : Hectare.

ICCN : Institut Congolais de Conservation de la Nature.

INCA : Individuelle Nationale sur les Consommations Alimentaires.

ISC : Institut Supérieur de Commerce.

ISDR : Institut Supérieur de Développement Rural.

ISP : Institut Supérieur Pédagogique.

ISTD : Institut Supérieur de Techniques de Développement.

ISTM : Institut Supérieur de Techniques Médicales.

Kg : Kilogramme.

Mm : millimètre.

MOFF : Menace, Opportunité, Force et Faiblesse.

vi

N° : Numéro.

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement.

ONGD : Organisation Non Gouvernementale de Développement.

ONU : Organisation des Nations Unies.

Op.cit : Opus Citatum (oeuvre déjà citée).

P : page.

PMA : Pays Moins Avancé.

PNKB : Parc National de Kahuzi Biega.

PVD : Pays en voie de Développement.

RDC : République Démocratique du Congo.

SPSS: Statistical Package for Sociales Sciences

ULPGL : Université Libre des pays de Grands Lacs.

VII

RESUME DU TRAVAIL

Le présent travail porte essentiellement sur les stratégies d'adaptations des ménages agricoles face à la crise agricole à Kabare. Cette crise touche toute les couches de la population de la chefferie de kabare.

En effet, la chefferie de Kabare est parmi les territoire où la crise agricole ne cesse de s'aggraver du jour le jour avec un faible rendement, l'infertilité du sol, l'exigüité du champs, l'insuffisance d'engrais, naissance des maladies de culture, vol des cultures dans le champs, ceci ne permet pas aux ménages agricoles de satisfaire les besoins sociaux de base tel que la scolarisation, l'alimentation, les soins de santé... cette situation qui frappe tous les territoires de la province du Sud-Kivu n'épargne pas le Kivu montagneux, territoire de Kabare en générale et les groupements de Miti, Cirunga et Mudusa en particulier.

Il se dégage des observations faites sur le terrain, des études et des renseignements recueillis auprès des ménages agricoles que, les indicateurs de la crise se manifestent par l'insécurité alimentaire, baisse de la production agricole, la dépendance alimentaire... Ainsi, il s'en suit que les ménages agricoles ne sont pas encore bien informés sur la pratique culturale, des formes d'utilisation des terres susceptibles de valoriser les ressources locales de façon à résoudre adéquatement le problème de déficit alimentaire.

L'épuisement des ressources locales dont dépend la production agricole est entrainée, par la disparition de jachère, répétition de plus en plus fréquente des mêmes cultures sur les mêmes parcelles, l'insuffisance d'eau d'irrigation, etc.

Le sous-équipement technique et l'insuffisance d'intrants agricoles dus notamment à l'insuffisance des capitaux ne permettent pas aux ménages agricoles de vaquer normalement aux activités agricoles.

En outre, l'état du sol et les conditions non appropriées sont souvent responsables de la baisse du rendement. De toutes ces situations désastreuses, ce travail propose donc les mécanismes de mise en oeuvre de ces stratégies d'adaptation face à la crise agricole dans la chefferie de Kabare. Loin d'être une panacée à tous les problèmes qui se posent dans ladite chefferie, ces stratégies d'adaptation reflètent, sous une forme condensée, les pistes ou moyens visant l'amélioration des stratégies d'adaptation face à la crise agricole et l'instauration de la sécurité alimentaire en milieu rural.

VIII

ABSTRACT

The present work essentially carries on strategies of agricultural household adaptations facing the agricultural crisis in Kabare. This crisis touches all the layers of the population of the kabare chefferie.

Indeed, the chefferie of Kabare is among the district where the agricultural crisis doesn't cease worsening everyday with a weak harvest, the infertility of soil, the exigüité of fields, the insufficiency of manure, birth of culturedeseases, theft of cultures in fields, it doesn't allow the agricultural households to satisfy the social needs of basis such as schooling, the feeding, health care... this situation that hits all territories of the province of the South-Kivu doesn't save the mountainous Kivu, territory of Kabare in general and groupings of Miti, Cirunga and Mudusa in particular.

Observations made on the land, studies and information collected close to the agricultural households show that, indicators of the crisis appear by the food insecurity, decrease of the agricultural production, the food dependence... So, the agricultural households are not again very aware on cultural pratice, of shapes of earth utilization capable to valorize the local resources in order to solve the food deficit problem adequately.

The local resource exhaustion on which depends on the agricultural production is swept along, by the disappearance of fallow, the frequent repetition of the same on the culture on same parcels, the insufficiency for irrigation.

The technical under-equipment and the agricultural intrants insufficiency due to the insufficiency of capitals normally their don't allow the agricultural households to realize the agricultural activities.

Besides, the states of soil and conditions unsuitable conditions are often responsible of the decrease of the output. Of all these disastrous situations, this work proposes appropriate mechanisms implementations of these adaptation strategies facing the agricultural crisis in the chefferie of Kabare. Far from these strategies of adaptation reflect to being a panacea to all the problems that are in Kabare. These strategies of adaptation reflect under a condensed shape, tracks raining at the improvement of strategies of adaptation facing the agricultural crisis and the institution of the food security in farming middle.

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0. INTRODUCTION

0.1.Etat de la question

La sécurité alimentaire passe par le développement de l'agriculture, qui reste un atout majeur pour l'amélioration des conditions de vie des populations et contribue à la croissance économique du pays ; lequel développement impose à son tour, la mise en place des programmes de production (Ministère de l'agriculture et du développement rural, 2006).

L'Afrique est un continent qui dispose d'énormes potentialités. Les difficultés auxquelles elle se heurte, tiennent en partie à son retard dans le développement et dans l'utilisation des nouvelles technologies. Les agronomes estiment par exemple que les rendements agricoles pourraient encore augmenter de 20 à 25% sans un accroissement notable de l'utilisation des intrants (Fida cité par Souleymane Ouédraogo, 1957).

Le succès de l'agriculture africaine va donc dépendre fortement des initiatives de changement à apporter dans la structure des systèmes de production. Les agriculteurs doivent saisir les opportunités de commercialisation offertes par l'urbanisation accélérée des villes pour passer d'une agriculture de subsistance à celle orientée vers le marché. Ils doivent pour ce faire, prendre l'initiative de l'intensification et de la diversification des systèmes de production. Les nouvelles technologies agricoles peuvent les aider à saisir ces opportunités. Les pouvoirs publics, quant à eux, doivent créer un environnement favorable et incitatif pour faciliter la commercialisation des produits agricoles. Ceci montre que le progrès de l'agriculture demeure encore la clé du développement économique de l'Afrique ; d'où la nécessité de redynamiser le secteur agricole pour accroître la productivité. Celle-ci ne sera possible qu'à travers une intensification des systèmes de production. L'intensification des systèmes de production permettrait non seulement d'augmenter la production vivrière pour satisfaire les besoins d'une population croissante mais également, les productions commerciales afin de générer des devises pour rembourser la dette et assurer les besoins d'importation. C'est le seul moyen de sortir les pays africains du bourbier de la dette et de l'insécurité alimentaire (Souleymane Ouédraogo).

L'auteur expose les différents problèmes de politique agricole qui limitent l'efficacité du fonctionnement des marchés. On peut en énumérer sept problèmes importants : les difficultés d'accès au marché, la rigidité de l'offre agricole, l'instabilité des prix agricoles, la formation des prix est souvent inéquitable, la tromperie sur la qualité est fréquente, il est difficile d'accroître la productivité, il est encore plus difficile d'améliorer la qualité. Le même auteur soutient que dans tous les cas, les produits africains doivent être plus compétitifs en

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termes de prix et de qualité et par conséquent la solution à tous ces problèmes suppose qu'existent des formes satisfaisantes d'organisation des transactions et cela peut se réaliser par des stratégies ne résultant que d'accords privés ou bien des décisions publiques (Michel Griffon, 2001).

Souleymane Ouedraogo donne l'exemple du Burkina Faso en indiquant que la production agricole est encore tributaire de la pluviométrie. C'est ainsi que des années de déficit alimentaire alternent avec celles des excédents en fonction des aléas climatiques. D'une manière générale, le pays est de temps en temps déficitaire depuis la grande sécheresse de l'année 1973. Les populations sont soumises à des famines saisonnières. Régulièrement, 500 à 600 mille personnes sont menacées par la famine entre 1995 et 1997. Ce chiffre est passé à 800 mille pour l'année 1998. Les systèmes de production de cette partie du pays n'arrivent plus à couvrir les besoins alimentaires de ceux qui y vivent et ce sont les productions d'autres régions (Ouest, Est) et les importations qui permettent de combler le déficit. La modélisation comme approche et la programmation linéaire comme outil d'analyse lui a permis de palier à ces problèmes (Souleymane Ouedraogo, 1957).

C'est à ce juste titre que la Fao énonce les causes de la baisse des exploitations agricoles dans les pays en voie de développement (PVD). Il s'agit entre autres de la situation économique et sociale faible, de l'analphabétisme,... Ce qui entraîne comme conséquence la réduction des revenus procurés par le secteur agricole.

Comme solution, l'étude propose la reforme agraire, la vulgarisation agricole, le système de coopérative, etc. (Fao, 1964).

C'est ce qui est à l'origine d'un exode rural massif dont l'ampleur n'est pas encore mise en évidence ; c'est l'insécurité qu'y font régner les milices locales et les bandes armées étrangères. La solution légale qui met en rapport la paysannerie avec l'administration foncière, est jusqu'à ce jour ineffective et inefficace. Pour accéder à la terre et/ou sécuriser leurs possessions, les paysans opèrent selon le droit coutumier local et s'adressent comme autrefois aux autorités coutumières. Celles-ci se considèrent comme revêtues de compétences en matière foncière alors que la loi les a exclues des rangs des autorités foncières. Elles sont ainsi continuellement aux prises avec l'administration foncière qui leur conteste toute compétence en ce domaine. La vénalité des chefs coutumiers les conduit assez souvent à des spoliations paysannes au profit des bourgeoisies urbaines qui entretiennent des rapports de complicité avec ces autorités. Ces bourgeoisies sont par ailleurs les seules à pouvoir mobiliser le droit positif et à diligenter l'enregistrement des terres à travers les méandres de

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l'administration. Pour apporter la preuve de la mise en valeur des concessions acquises, ces bourgeoisies urbaines proposent des contrats précaires aux paysans dont les terres ne suffisent plus à la subsistance des familles. En contrepartie, les paysans fournissent, selon le cas, des prestations en travail non rémunérées ou payent des redevances en nature ou en argent. (Severin Mugangu Matabaro, 2008).

Face à ces corollaires de la crise foncière, Severin Mugangu Matabaro avance des arguments pour une réforme de la législation et une décentralisation de la gestion foncière.

L'homme demeure le principal moteur du progrès social. On sait que la RDC regorge d'hommes formés mais inutilisés et souvent inutilisables parce qu'aigris, découragés et diminués notamment par la faim.

Le problème de désertification et de famine périodique auquel est confronté le peuple du Bushi au Sud-Kivu date depuis 1948. Or, comme d'aucuns le savent, une bonne santé entraîne un meilleur rendement des masses laborieuses. Le développement de l'agriculture améliore la nutrition et partant la santé. L'éducation contribue aux efforts d'augmentation de la qualité de la vie grâce à l'éducation sanitaire.

La déficience de protéines et de certains minéraux est une des formes les plus graves et généralisées de faim spécifique ou de carence. La faim spécifique des vitamines A, B, B2, D entraîne des manifestations macabres, selon De Castro cité par c.b. Kinghombe wa Kinghombe(2003).

La faim chronique ou la déficience alimentaire a une action plus prolongée et plus persistante. Elle tend à provoquer la dépression et l'apathie. La faim chronique des protéines et celle des vitamines provoque une inappétence habituelle, une perte d'intérêt pour les aliments, ajoute le même auteur.

L'accroissement de la surexploitation du travail et ses effets sur la campagne font que les possibilités de stockage diminuent. Les communautés domestiques dépendent de plus en plus des revenus monétaires. Dans les campagnes, les populations vivent en partie de leur production grâce à une agriculture vivrière dégradée. Ils dépendent cependant des importations pour combler les déficits. En ville, l'accès aux denrées alimentaires dépend des possibilités d'emploi qui sont précaires. La dégradation de l'économie atteint la phase de dépendance presque complète du prolétariat d'Afrique au capital et à la production agricole des Etats-Unis en particulier.

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En cas de catastrophe naturelle, poursuit-il, les grandes famines apparaissent comme un moyen de régulation de la population provoquée par le grand capital international. Avec l'utilisation de la technologie de très haute productivité, le prolétariat créé par le capital international, ne convient plus. Ainsi, des millions d'individus sont condamnés à la misère physiologique et à la mort. La misère, la maladie ou la mort passent inaperçues et apparaissent comme des effets de crises ou fléaux naturels.

Selon Mandel E. (cité par c.b. Kinghombe wa Kinghombe, 2003), « la moitié de l'humanité est affamée non parce que les produits alimentaires manquent "mais parce que la demande solvable ne peut pas suivre la demande physique".

Berenbourg L., se demande pourquoi le Congo/Zaïre est un pays riche et sa population vit mal. L'auteur note que le budget 1958 de la colonie Belge prévoyait 24 millions de dollars pour la protection de la santé publique, 47 millions pour l'entretien de l'administration, de la police et de l'armée. Par contre, les trusts touchent 260 millions de dollars par an. Selon l'auteur, en réservant au Congo-Belge la moitié du bénéfice des trusts, on peut disposer de 130 millions de dollars et changer le niveau de vie des populations. La famine serait vaincue en affectant environ 250 dollars par tête d'habitants au lieu d'enrichir les trusts (c.b. Kinghombe wa kinghombe, 2003).

Quant à Ernest Kuyengila et Frans van Hoof(2010), les principaux défis de la population paysanne sont liés au fait que la RDC est un «Etat fragile»: le manque de marché rémunérateur pour les produits agricoles suite à l'inaccessibilité des zones de production, les tracasseries sur la route par des militaires et agents de l'Etat, et l'inondation du marché par des produits alimentaires importés à vil prix. S'y ajoute l'absence de moyens de production : accès difficile à la terre (particulièrement à l'Est), manque de semences sélectionnées et autres intrants, manque de financement agricole, qui fait que la quantité produite reste faible. Et en aval, l'absence d'infrastructures de base pour stocker et transformer la production empêchant la création d'une valeur ajoutée, maintenant les paysans dans une grande pauvreté et sans perspectives d'amélioration.

C'est ainsi que les auteurs suggèrent le renforcement des capacités des organisations paysannes par un appui institutionnel au même titre que les ministères partenaires, et de manière générale de créer une plus grande professionnalisation et spécialisation au niveau des différents acteurs du secteur agricole et d'intégrer le secteur privé dans les différents plans.

Selon Destin Ajabu Bihimana(2004), dans son mémoire, les exploitants agricoles ne sont pas encore outillés des techniques appropriées, des formes d'utilisation des terres

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susceptibles de valoriser les ressources locales de façon à résoudre adéquatement le problème de déficit alimentaire. L'agriculture telle que pratiquée depuis longtemps par les paysans, a entrainé l'épuisement de ressources locales dont dépend la production agricole. Le sous équipement technique et l'insuffisance d'intrants agricoles due notamment à l'insuffisance des capitaux ne permettent pas aux paysans de vaquer normalement aux activités agricoles.

En outre, les conditions inadéquates de conditionnement, d'écoulement, de transformation et de commercialisation des produits agricoles à la suite de mauvais état de route de desserte agricole, voire de leur absence et par manque d'unités de transformation de ces produits agricoles, sont souvent responsables de pertes importantes.

Eu égard à toutes ces insuffisances, l'auteur a proposé une politique agricole intégrée reflétant sous une forme condensée, les stratégies visant à promouvoir le secteur agricole afin d'assurer la sécurité alimentaire.

C'est dans ce même cadre que Juvenal Zirimwabagabo Bahizire(2004) constate que la pauvreté s'installe comme un engrainage et affecte tous les éléments de la vie. Il s'avère que les efforts sont réalisés par les différents acteurs de développement pour combattre cette pauvreté. Même les hommes fournissent d'efforts à travers différentes actions mais les revenus restent toujours médiocres. L'auteur se pose quelques questions qu'il considère comme perpétuelles : comment tant de pauvres dans un milieu où beaucoup d'actions sont déployées ? Y a-t-il eu gaspillage des ressources et du temps ? Quels facteurs sont à la base de la faiblesse des revenus ? C'est ainsi que cet auteur constate après sa réflexion que la sécurité alimentaire, la structuration des artisanats, l'appui à la promotion féminine représentent une ultime réponse à la question de pauvreté. Il conclut en disant que cela nécessite l'innervation des acteurs de développement.

Quant à Benjamin Wimba Michumbi(1999), il énonce dans son mémoire que la mauvaise politique de gestion de la culture du haricot fait chuter des productions à part les perturbations éco-climatiques observées depuis un certain temps dans les deux territoires de Walungu et Kabare. La mauvaise pratique culturale par les paysans producteurs est à la base de la baisse de production du haricot volubile chez les paysans. Il faut signaler également la non mise en pratique des conseils donnés par les chercheurs, le manque de suivi auprès des paysans producteurs, la paresse à outrance qui caractérisent certains villages. Ce qui est à la base d'une dépendance totale des fermiers vis-à-vis de la station de recherche.

L'auteur suggère quelques traits importants pour une bonne mise en place de la politique de développement agricole en vue de bien mener à bon port la recherche et le

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développement comme étant un soutien à la masse productive, surtout dans le cas du haricot du type volubile.

Comme on peut le remarquer, ces différents auteurs ont fourni des efforts considérables pour montrer les situations économiques et sociale faibles des ménages agricoles dans le territoire de Kabare. Certains auteurs se limitent simplement à l'observation du problème lié à des crises agricoles sans pour autant chercher les causes et d'autres comme Ernest Kuyengila et Frans Van Hoof cherchent à identifier les principaux défis. Il s'agit entre autres du manque de marché rémunérateur pour les produits agricoles suite à l'inaccessibilité des zones de production, les tracasseries sur la route par des militaires et agents de l'Etat, et l'inondation du marché par des produits alimentaires importés à vil prix. S'y ajoute l'absence de moyens de production : accès difficile à la terre (particulièrement à l'Est), manque de semences sélectionnées et autres intrants, manque de financement agricole, qui fait que la quantité produite reste faible.

Toutefois, ces auteurs ne s'accordent pas quant aux stratégies pour assurer la promotion et l'émergence des ménages agricoles.

Apres l'analyse des différentes oeuvres de nos prédécesseurs, nous avons focalisé notre travail à l'étude comparative des stratégies d'adaptation des ménages agricoles face à la crise agricole dans le Kivu montagneux et particulièrement dans le territoire de Kabare. Cette étude présentera les indicateurs de la crise agricole, dont certains des auteurs ci-haut cités ont évoqué notamment l'insécurité alimentaire, la diminution de la production agricole sur le marché, la baisse du revenu agricole, la dépendance alimentaire ainsi que le faible accès aux services sociaux de base suite au faible revenu et les conséquences étant entre autres la malnutrition et la maladie liée à l'alimentation (kwashiorkor, marasme et les troubles gastro-intestinaux). La présente étude relève les faiblesses de certaines stratégies développées par les ménages agricoles pour l'amélioration des conditions de vie socio-économiques de la population de Kabare dans le groupement de Mudusa, Cirunga et Miti.

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0.2.Problématique

Depuis plusieurs millénaires et jusqu'à nos jours, l'agriculture demeure l'activité de base de la promotion humaine et la principale source de sa survie.

Les pays sous développés dans le monde sont tous des pays agricoles. Ces pays pourront-ils accéder au développement économique moderne ? Pourront-ils réaliser, en quelques années, la condition première de l'expansion économique des grandes nations ? S'interrogent Jules Malhau et Roger Montagne (1961).

Partout ailleurs, en Europe comme en Amérique et plus encore en Asie et en Afrique, l'agriculture est dans un état chronique de crise. Le mot « crise » ne convient pas exactement, mais c'est un état permanent d'inadaptation (Jules Malhau Et Roger Montagne).

Le rôle essentiel de l'agriculture était de fournir aux sociétés humaines en expansion les denrées alimentaires indispensables à leur vie. Et d'une façon accessoire, l'agriculture fournit des matières premières nécessaires à la production industrielle. Ce sont les besoins de la production agricole qui ont fait de la terre un bien rare et approprié (Jules Malhau Et Roger Montagne, 1961).

Selon la Fao (2001), l'agriculture a joué un rôle crucial dans l'économie des pays en développement. Elle a ainsi constitué la principale source de nourriture, de revenus et d'emploi pour leurs populations rurales. L'amélioration de l'agriculture et l'utilisation des terres était fondamentale pour atteindre la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et le développement durable.

Le constat reste que dans les PMA, cette agriculture a demeuré essentiellement sous-développée, bien qu'elle ait légèrement augmenté pendant la période 1995-98. Le taux d'augmentation a à peine dépassé le taux d'accroissement démographique et pour les années 90 dans leur ensemble, la production par habitant a diminué ( www.fao.org).

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Dans le contexte du territoire de Kabare, l'activité commerciale permet aux ménages de survivre mais n'est pas un moyen efficace pour un développement rural durable dans ce milieu à forte potentialité agricole. Les ménages à unique activité agricole sont plus exposés au phénomène de pauvreté. Des statistiques sont éloquentes quant à ce : 80,9% d'eux vivent avec un revenu inférieur au seuil minimum de 171,2$/pers/an. La profondeur de la pauvreté est plus accentuée chez les ménages agriculteurs (37,6%) que chez les ménages agri-commerçants (1,9%). En plus, la pauvreté est plus sévère chez les ménages agriculteurs (21,9%) que chez les ménages agri-commerçants (0,3%). Le secteur agricole contribue moins à l'inégalité par rapport à l'activité de commerce (Furaha Germaine et alii, 2013).

Dans le territoire de Kabare, le comportement de l'agriculteur est dicté par un impératif de sécurité dans un environnement incertain. Les principales causes de cette crise agricole sont les suivantes : l'insuffisance d'outils aratoires, l'insuffisance des semences améliorées et géniteurs à haut rendement, l'ignorance de la population en techniques modernes d'agriculture et d'élevage, la conservation et transformation non assurée, la route de desserte agricole non entretenue, la dégradation du sol, la faible production agropastorale, la dépendance alimentaire de la province vis-à-vis des provinces et pays voisins ainsi que les déplacements intempestifs dus aux différentes guerres provoquant ainsi l'abandon des champs (Kamulete Muta, 2013).

Il faudra relever également qu'en dépit des conditions naturelles favorables de la République Démocratique du Congo, le secteur agricole est réduit depuis quelques années à des activités de consommation. En effet, la superficie moyenne des champs possédée par les ménages est de 100 ares et celle des terres effectivement exploitées est de 86 ares. Cette dernière valeur du milieu est caractéristique du milieu paysan à Kabare. Les ménages possédants moins de 50 ares représentent 25% de la population et leur exploitation couvre en moyenne 23 ares. Ils forment le lot des "paysans pratiquement sans terre" alors que ceux possédant entre 50 et 100 ares ne représentent que 10% des ménages et le groupe gérant plus de 100 ares 41% (Louvain développement, 2008).

Toutefois, seulement un chef de ménage sur 10 estime qu'il peut vendre, s'il le désirait, les terres qu'il possède car il les a obtenues lui-même d'abord par héritage. En outre, 58% des ménages possèdent des champs qu'ils exploitent dans d'autres villages au sein de leur localité de résidence et 38% en dehors de celle-ci. La distance à parcourir presque

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toujours à pied, du village au champ a un impact négatif sur la production agricole, suite principalement à la fatigue consécutive d'une longue marche (Fao, 1989).

L'étude menée par Kamulete Muta (2013) montre que dans le territoire de Kabare, la superficie totale emblavée a augmenté mais le rendement agricole a baissé. L'étude propose la redynamisation du secteur agricole dans le territoire de Kabare. Pour l'auteur, il s'avère nécessaire de favoriser l'émergence d'une classe moyenne de producteurs pouvant pratiquer une agriculture intensive grâce aux appuis divers. Cela permettra d'avoir une agriculture durable dégageant un surplus agricole et permettant de préserver l'environnement.

A ce sujet Civava cité par Kamulete Muta(2013) part du postulat selon lequel la structure agraire traditionnelle de la collectivité chefferie de Ngweshe (son milieu d'étude) exerce une influence sur la production vivrière et pastorale. Il renchérit en disant que l'aliénation de grandes superficies pour des fins capitalistes a détourné la vocation de certaines terres et à forcé les paysans à se replier sur des petites superficies à productivité insignifiante.

Tout ce qui précède, nous amène alors à affirmer sans risque de se tromper qu'en dépit du dur labeur des agriculteurs, qui dans les conditions technologiques déficientes, consacrent une grande partie de leur temps à travailler la terre, les revenus réalisés ne leur permettent pas à faire face à leurs besoins monétaires élevés.

Face à cette situation désastreuse, une série des questions nous vient en tête et pour les quelles nous nous proposons de réfléchir dans ce travail. Il s'agit en fait principalement de :

Quels sont les indicateurs de la crise agricole dans le territoire de Kabare ?

En quoi les stratégies de lutte contre la crise agricole développées par les ménages agricoles contribuent-elles à l'amélioration des conditions socio-économiques dans ce terroir ?

Quelles sont les forces et faiblesses de ces stratégies et que faire pour les améliorer ?

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0.3. Hypothèse

Pour cette étude, les hypothèses formulées sont les suivantes :

La diminution de la production agricole, l'insécurité alimentaire, la baisse du revenu agricole, la dépendance alimentaire ainsi que le faible accès aux services sociaux de base suite au faible revenu, tels sont les indicateurs de la crise agricole dans le territoire de Kabare.

Les stratégies de lutte contre la crise agricole prennent en compte les sources de revenus complémentaires à l'agriculture telle que l'élevage, le petit commerce, l'enseignement, la fabrique des briques et la coupe-couture.

Cependant le revenu issu de ces activités complémentaires est insuffisant et ne permet pas de faire face aux nombreux besoins alimentaires et non alimentaires de ménages dont la plus part ne disposent pas d'un grenier.

0.4. Objectifs du travail

L'objectif de ce travail est de contribuer à l'amélioration des stratégies d'adaptation face à la crise agricole et l'instauration de la sécurité alimentaire en milieu rural.

Plus spécifiquement, notre étude vise à :

Inventorier les indicateurs de la crise agricole dans le territoire de Kabare (groupement de Mudusa, Cirunga et Miti).

Etudier les stratégies d'adaptations développées par les ménages agricoles face à la crise agricole dans le territoire de Kabare.

Dégager les forces et faiblesses de ces stratégies et d'en proposer les stratégies susceptibles d'adaptation à la crise agricole pour son amélioration.

0.5. Délimitation spatio-temporelle

Le Bushi étant vaste, nous avons mené notre étude dans le territoire de Kabare en province du Sud-Kivu à l'Est de la RDC.

Cette étude s'étale sur une période de 18 ans allant de 1996, la période des différentes guerres dites de libérations et des différentes perturbations qui s'en sont suivies. Il s'agit concrètement des périodes allant à partir de 1996 avec l'avènement de l'AFDL et aux

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déplacements de la population dans presque tous les villages avec entre autres conséquences, la dévastation des champs par les mauvaises herbes et les pillages systématiques des animaux élevés, des outils aratoires et d'autres biens ménagers.

0.6. Choix et intérêt du sujet

La faible production agropastorale, la dépendance alimentaire, les techniques culturales inadaptées, les infrastructures socio-économiques délabrées, l'abandon de champs....tel est le cortège de maux qui affectent aujourd'hui les conditions de vie de la population dans le territoire de Kabare. En effet, pour trouver de quoi se nourrir et se vêtir, les agriculteurs travaillent durement la terre. Paradoxalement, dans le territoire de Kabare, rares sont les agriculteurs qui subviennent aux besoins de leur survie par des revenus tirés uniquement de l'agriculture. Les agriculteurs sont obligés de recourir à d'autres activités supplémentaires à l'agriculture.

Le rapport "agriculture And Achieving the Millenium Development Goals" World Bank, 2007 (cité par Kamulete Muta, 2013) stipule que pour atteindre les OMD, l'amélioration de la productivité et de revenus agricoles dans les pays du Sud est indispensable.

Le choix de ce sujet n'est pas un hasard. En tant que ressortissant de Kabare, nous avons été préoccupé par ce désastre qui vise à contrarier le pilier de l'économie rurale (agriculture) et sommes habité d'un désir ardent de provoquer une dynamique de développement durable et de militer pour le bien-être des communautés rurales pauvres.

Pour la population locale, notamment les agriculteurs, ce travail constitue une pierre angulaire pour la relance de l'agriculture dans le territoire de Kabare.

Pour nous même enfin, ce travail revêt un caractère formatif étant donné qu'il vise à susciter et à développer notre esprit de recherche, notre capacité d'inventer des solutions aux problèmes vécus par les communautés rurales en particulier.

0.7. Cadre théorique

Depuis des siècles, l'écosystème terrestre se maintenait stable : l'homme, la faune, la flore, le monde minéral, l'eau vivent en bonne entente, en parfaite interaction. Or, depuis peu, la politique du développement, celle-là même qui est prônée par l'évolutionnisme poursuivi par les pays dits développés, perturbe dangereusement cette stabilité, mettant en péril

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l'équilibre de l'écosystème, donc la vie même de la planète : les ressources végétales et minérales sont pillées avec insouciance, les forets sont décimées, la mauvaise gestion des eaux, les méthodes culturales aboutissent à la désertification, la pollution des eaux, de l'air, de la terre devient inquiétante, le bouclier d'ozone qui nous protège voir même les étoiles dans l'atmosphère est polluée ; ce qui ne parait tout de même pas idéal pour l'avenir du genre humain.(Defour G, 1994).

Nous avons fait recours à la théorie évolutionniste qui se base sur trois postulats :

? Un groupe humain est un organisme vivant, il s'inscrit dans une évolution linéaire qui se développe depuis la conception jusqu'à la mort. A ce terme, nous voulons montrer que le territoire de Kabare c'est un système composé de plusieurs éléments dans lesquels s'inscrivent les ménages agricoles dans une évolution linéaire. Ceci a comme but de développer les stratégies d'adaptation à la crise agricole afin d'atteindre les objectifs du développement agricole.

? Les nations dites occidentales, qui se voient « développées » par rapport à d'autres et qui sont tentées par une optique ethnocentrique considèrent leur propre état de développement comme « le développement » à valeur universelle. Il est constaté que si les ménages agricoles de Kabare suivent le modèle des nations dites occidentales, ils peuvent aboutir à leur développement agricole.

? Les économistes et sociologues de ces mêmes nations occidentales observent que, chez eux, l'agent transformateur a été l'industrialisation. Face aux corolaires du territoire de Kabare, les ménages agricoles ont développé un certain nombre des stratégies qui leur permettra de sortir de leur état de stagnation et d'erreur.

Cette théorie, nous a aidés à clarifier les indicateurs de la crise agricole aux fins d'identifier les stratégies pour y faire face. Elle nous permettra également d'éclairer sur la manière dont les ménages agricoles développent leurs stratégies d'adaptation à la crise agricole afin d'aboutir aux résultats escomptés, les expériences des ménages par cette théorie adaptée aux réalités du Kivu-montagneux dans le territoire de Kabare.

Au demeurant, cette théorie évolutionniste nous a aidé à accompagner les populations rurales dans leur parcours qu'elles suivent jusqu'à en atteindre le sommet du développement. Il est en fin opportun de signaler que, le contact avec les paysans n'a donc pas comme objectif

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de remplir leurs cruches, mais de les aider à savoir remplir eux-mêmes leurs cruches, à prendre conscience de ce qu'ils sont capables de produire par eux-mêmes.

Il est question ici d'éveiller, d'activer les valeurs, les potentialités ou les capacités latentes, de compléter les expériences du paysan agriculteur par cette théorie adaptée aux réalités du Kivu montagneux dans le territoire de Kabare, groupement de Mudusa, Cirunga et Miti.

0.8. Difficultés rencontrées.

Nul n'ignore qu'aucune oeuvre ne doit se réaliser sans se heurter à certaines difficultés de parcours. C'est ainsi que tout au long de notre recherche, nous nous sommes heurté aux diverses difficultés dont les plus remarquées sont entre autres :

? La réticence de certaines personnes à nous livrer les informations recherchées ; ? L'insuffisance des moyens financiers pour mener à bon port nos recherches ; ? L'insuffisance des documents écrits.

Seules notre expérience et notre connaissance sur le milieu d'étude nous ont permis tant soit peu, de retourner la situation à l'avantage de la présente étude.

0.9. Présentation sommaire du travail

Cette étude s'articule sur trois chapitres essentiels, outre l'introduction générale et la conclusion générale. Le premier chapitre parle de la généralité et revue de la littérature. Il s'agit de définir les mots clés et les mots qui peuvent prêter à confusion.

Le deuxième chapitre sera consacré à la méthodologie du travail, retrace une brève présentation du milieu, annonce des approches méthodologiques. Le troisième et dernier chapitre, met en exergue les stratégies susceptibles d'adaptation face à la crise agricole au Bushi dans le territoire de Kabare. Cette étude est sanctionnée par une conclusion générale.

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CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE

1.1. Définition des concepts clés

Il est impossible d'entrer dans le vif d'un sujet avant de comprendre ses contours. C'est pourquoi, le présent chapitre a pour but d'expliquer les différents concepts dans le cadre de faciliter la compréhension à nos lecteurs. Nous avons défini entre autres concepts : agriculture, étude comparative, stratégie, adaptation ou résilience, crise agricole, ménage agricole, l'insécurité alimentaire et le revenu agricole. Nous verrons les dimensions et les composantes de l'un des indicateurs de la crise agricole ainsi que celles des stratégies d'adaptation de celui-ci. Nous allons atterris dans ce chapitre par l'étude du milieu.

L'agriculture

Le dictionnaire encarta (2009) définit l'agriculture comme « l'ensemble des activités destinées à tirer de la terre les productions des animaux et des végétaux utiles à l'homme, notamment sur le plan alimentaire ». Cependant, le concept d'agriculture peut changer de sens selon qu'on y ajoute différents qualificatifs. Ainsi l'on parle de :

L'agriculture intensive

Pour Couty cité par Souleymane Ouédraogo (1957), une agriculture intensive est celle qui utilise beaucoup de facteurs de production outre que la terre. L'intensification correspond donc pour une quantité de terre donnée, à un accroissement de travail et ou de capital.

Etude comparative

Est une activité ou une recherche précise destinée à une meilleure connaissance de la situation en exprimant un apport de force, équilibre ou de faiblesse (Le petit la rousse, 2011).

Stratégie

Art d'organiser et de coordonner un ensemble d'opérations pour parvenir à un but (Le petit la rousse, 2011).

Adaptation ou résilience

Est la capacité des populations à maintenir un certain niveau de bien-être face à un stress alimentaire, en recourant à des stratégies de survie et de gestion des risques adaptées (Communautés européennes, 2009).

La notion de revenu en agriculture est toujours délicate à préciser sauf en agriculture de type industriel ; en agriculture tropicale paysanne ; elle l'est davantage encore du fait que

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Crise agricole

C'est une période de pénurie pendant laquelle les ressources naturelles donnent un faible rendement pour tout ce qui est crucial ou nécessaire pour l'alimentation de l'homme (Kazadi cité par Kamulete muta 2013).

Ménage agricole

Est un ménage dont la personne de référence en règle générale, le chef de ménage tire sa principale source de revenu de l'agriculture. ( http://eur-lex.europa.eu).

L'insécurité alimentaire

Est un régime alimentaire inadéquat, persistant en raison de l'incapacité constante des ménages à pouvoir se procurer les aliments dont ils ont besoin soit sur le marché, soit en produisant eux-mêmes. C'est aussi ne pas savoir atteindre la sécurité alimentaire. Dans la publication de la (Fao, 2010, p8) on parle d'insécurité alimentaire lorsque les personnes n'ont pas un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante.

Il existe trois types d'insécurité alimentaire :

L'insécurité alimentaire temporaire : c'est le fait pour un ménage, d'être momentanément dans l'impossibilité de se procurer une alimentation suffisante.

L'insécurité alimentaire cyclique ou saisonnière : est celle que subit de façon répétitive un individu qui manque de nourriture toujours au même moment dans l'année comme par exemple, aux périodes de soudure où la récolte de l'année précédente est déjà consommée et la nouvelle moisson n'est pas encore faite. Cette insécurité est répétitive et prévisible.

L'insécurité alimentaire chronique : est la situation de ceux qui, faute de pouvoir se procurer de la nourriture, ont en permanence une alimentation déficiente. L'insécurité alimentaire chronique frappe les ménages qui ne peuvent jamais soit acheter, soit produire en suffisance de quoi se nourrir (Niyomuvunyi Angelos, 2010).

Revenu agricole

Par un enchainement normal, cette exigüité des surfaces cultivées et cette pauvreté des rendements conduisent obligatoirement à une faiblesse des revenus que peuvent acquérir les agriculteurs tropicaux.

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l'exploitation est familiale, tribale ou villageoise ; l'évaluation de l'équivalent pécuniaire du travail fourni est à peu près impossible à déterminer car une grande partie et parfois même la totalité de la production est consommée (André Angladette, 1974).

I.2. Indicateur de la crise agricole

Le secteur primaire englobant l'agriculture et l'élevage, contribue très fortement à la valeur ajoutée nationale, malgré les contraintes agro climatiques, affectant négativement la productivité agricole et pastorale à Kabare.

Signalons qu'on ne peut pas développer tous les indicateurs dans ce travail, raison pour laquelle nous allons détailler l'un des indicateurs en donnant toutes ses dimensions, ses composantes et ses sous-composantes.

L'insécurité alimentaire

Parmi les facteurs contribuant à l'insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, les fortes fluctuations de la production agricole semblent les plus déterminantes. En effet, contribuant pour près de 90% à la couverture des besoins alimentaires, et constituant la principale source du produit intérieur, les performances du secteur agricole déterminent à la fois la disponibilité et l'accès aux denrées alimentaires pour la grande majorité de la population. Par conséquent, l'instabilité du secteur agricole se traduit par de fortes fluctuations des prix des produits alimentaires, des revenus, des balances de paiement, et des budgets des Etats. (Niama Nango Dembélé, 2001).

Les facteurs influençant l'insécurité alimentaire

Selon les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l'insécurité alimentaire est une situation préoccupante. Ces objectifs visent la réduction de la moitié, à l'horizon 2015, du nombre de sous alimentés et celui des plus pauvres en général. Le manque de la nourriture suffisante et équilibrée dans les milieux ruraux, cela peut paraitre peu logique puisqu'on estime qu'ils ont la terre à leur disposition; ne peuvent-ils pas produire au moins la quantité de nourriture nécessaire à l'amélioration de leur famille ? (Aimé Valentin Jambere Bajoje, 2011).

La pauvreté des paysans et leur insécurité font que les paysans vendent leurs produits agricoles directement après la récolte, voire même avant, afin de subvenir à leurs différents besoins financiers immédiats.

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Il est observé que la situation de nombreux paysans est précaire, d'où l'examen des facteurs à la base de ce corollaire est d'une importance capitale. Les voici :

Les aléas inhérents à l'exploitation agricole

Le changement climatique représente une menace majeure pour le développement et la sécurité alimentaire dans les prochaines décennies (Pachauri et Reisinger cités par (Sunray, 2012)

L'augmentation des températures appauvrit plus rapidement la terre de son humidité et peut entraîner une pénurie d'eau au niveau régional, la salinisation des terres agricoles et la destruction des cultures. Au fur et à mesure que les températures augmentent, les précipitations deviennent plus variables sur la plus grande partie de l'Afrique. Dans certaines régions, la variabilité et l'imprévisibilité des précipitations ont été importantes durant les 4050 dernières années. Selon Boko et al. (2007) cité par Sunray(2012), il y a eu chaque année depuis la fin des années 1960, une baisse générale des précipitations sur l'Afrique ; certaines régions connaissant une plus grande diminution que d'autres. Par exemple, le Sahel et l'Afrique australe sont devenus plus secs au cours du XXe siècle. Les pluies très irrégulières ou inondations dues aux aléas du climat, les fortes sécheresses, les tornades, sont toutes néfastes à la production agricole, car elles détruisent ou endommagent les récoltes. Dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les agriculteurs sont très attentifs aux variations du climat vu leur importance pour la production agricole.

La pauvreté

Plusieurs questions permettent dans l'enquête INCA (Individuelle nationale sur les

consommations alimentaires) d'appréhender les problèmes ressentis vis-à-vis de
l'alimentation. Ainsi, une question porte sur l'« inquiétude à l'idée de manquer d'aliments » et une autre porte sur la «difficulté, pour des raisons financières, à manger de la viande, de la volaille ou du poisson tous les deux jours ». De plus, lorsque les individus avaient répondu ne pas avoir assez à manger souvent ou parfois, ou avoir assez à manger mais pas toujours les aliments souhaités, une question complémentaire leur était posée afin d'identifier les raisons de cette réponse positive (question de régime, de temps, d'argent, problèmes pour se déplacer, choix limité en restauration hors foyer, question de place ou d'équipement). Les personnes ayant répondu oui à l'une des trois dernières modalités pour des raisons financières ont alors été considérées comme étant en « situation d'insécurité alimentaire pour raisons financières » ( Nicole Darmon et alii,2010).

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L'indisponibilité des terres

Bon nombre des agriculteurs travaillent comme métayers, pour un faible salaire, sur des terres qui ne leur appartiennent pas, et dont ils ne peuvent pas utiliser librement les produits, ni pour leur autoconsommation, ni pour la vente. Ces paysans n'ont aucune sécurité d'emploi, ils peuvent être renvoyés du jour au lendemain. Pour certains, l'exode rural sera la seule solution. Il arrive que les paysans obtiennent en fermage un petit lopin de terre. Ils peuvent donc disposer de tout ou d'une partie de la production qu'ils consomment ou qu'ils commercialisent. Cette production demeure insuffisante suite à l'infertilité du sol pour payer le fermage, souvent exorbitant, pour acheter les semences et les outils et pour acquérir des biens qu'ils ne produisent pas, comme du savon, de l'huile, des vêtements... Beaucoup de paysans ne possèdent pas de terre : une minorité de grands propriétaires possèdent la plus grande part des terres, souvent les meilleures. Peu de surfaces cultivables restent à partager entre la grande majorité des paysans. Cette répartition inéquitable des terres concerne surtout l'Amérique et l'Asie (Fogel et Audate, 1997).

Les paysans avec des parcelles trop petites

Vu que certains paysans sont propriétaires mais avec une exigüité des parcelles qui ne leur permet pas d'obtenir de bons rendements, le volume de leur production reste insuffisant pour atteindre des revenus leur permettant de faire face à tous les besoins de la famille.

Les terres cultivables disponibles diminuent, souvent à cause de l'urbanisation des zones agricoles. La taille moyenne des exploitations diminue elle aussi et de plus en plus d'agriculteurs cultivent des terres écologiquement fragiles. Le manque d'eau et d'électricité, l'accès difficile à l'irrigation de même que l'absence d'investissement dans le développement agricole, y compris la recherche développement, ont réduit les possibilités de développer la production agricole et le rendement des terres et des cultures. (AQOCI, 2009).

La forte croissance démographique

La croissance démographique est la cause principale de l'augmentation de la demande alimentaire mondiale. En l'an 2020, nous serons d'après les chiffres de l'ONU, huit milliards d'habitants. Entre les années 1990 et 2020, la terre aura donc vu sa population augmenter de deux milliards 700 millions de personnes. Cela veut dire que jusqu'en l'an 2020, tous les ans et pendant trente ans, en moyenne la terre devra nourrir 90 millions de personnes en plus. Cela veut dire que sans parler d'amélioration de l'alimentation mondiale, en 2020, il faudra 750 millions de tonnes de céréales de plus qu'en1990 soit 40% de plus. Les plus fortes

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augmentations de population auront lieu en Afrique qui a le plus fort taux de croissance démographique et ce continent verra le nombre de ses habitants doubler et la population de l'Asie augmentera de 1,5 milliard de personnes. Faire face à une telle croissance démographique sera d'autant plus difficile pour l'Afrique et l'Asie que c'est justement dans ces deux régions que se situent les grosses difficultés alimentaires actuelles (Fogel et Audate, 1997).

Des disponibilités des stockages limités

Les récoltes sont dévastées par les insectes et les rongeurs dans de nombreuses régions, si elles ne sont pas stockées rapidement. Même dans les greniers à céréales, il arrive que les ravageurs parviennent à attaquer les vivres entreposés. Les pertes occasionnées par l'absence ou l'insuffisance de moyens de stockages dépassant parfois 50% de ce qui y a été récolté. Le stockage de certains aliments requiert des conditions assez exigeantes, comme un certain degré d'humidité, des températures correctes et constantes. Faute d'être stockés dans de telles conditions, une partie des aliments peuvent pourrir assez rapidement. En même temps, soulignons que pendant que les prix des produits agricoles n'évoluent pas, le prix des biens de l'échange sont défavorables aux petits producteurs qui se trouvent, ainsi en situation d'insécurité économique (nos investigations sur terrain).

Le manque d'infrastructure rurale.

Dans beaucoup de pays pauvres, les routes sont en mauvais état ou inexistantes. Généralement, les axes routiers sont conçus pour permettre le commerce avec les pays étrangers ou pour faciliter les échanges entre les grandes agglomérations. Les routes permettent aux agriculteurs de commercialiser leurs produits et d'acheter ceux qui leur font défaut. Les voies de communications qui mènent d'une région à une autre sont souvent négligées. Les agriculteurs ne produisent pas tout ce dont ils ont besoin pour une alimentation équilibrée. Il leur faut acheter une partie de leur nourriture : plus de 60% de la population rurale en Afrique subsaharienne sont des acheteurs nets de nourriture, c'est-à-dire qu'ils achètent plus des produits agricoles qu'ils n'en vendent. Le manque de route et de moyen de transport ne facilite pas le ravitaillement ni en temps ordinaire ni en cas d'urgence (nos investigations sur terrain).

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I.3. Stratégie de résilience ou d'adaptation

La redynamisation du secteur agricole

L'objectif global de cette orientation stratégique est d'améliorer les performances de l'agriculture des ménages agricoles. Ceci permettra de la rendre capable d'assurer de façon durable la souveraineté alimentaire de la population et contribuer au développement économique et social du Bushi et à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Quatre objectifs spécifiques sont rattachés à cet objectif global. Il s'agit de:

+ Contribuer à la croissance et à la sécurité alimentaire à travers une production efficace et une gestion durable des exploitations;

+ Réduire la proportion de la population de Kabare souffrant de la faim et de malnutrition ;

+ Assurer la compétitivité et l'accès des productions et produits aux marchés grâce à la promotion des filières agricoles ;

+ Augmenter le volume des exportations de produits agricoles.

Les stratégies retenues dans ce plan de relance du secteur agricole sont de s'assurer des semences de qualité disponibles et accessibles, des intrants améliorés accessibles, la mécanisation adaptée accessible là où c'est possible, le financement accessible (financement et mécanisme assuranciel). Il faut assurer l'accès aux connaissances professionnelles et aux innovations, garantir l'aménagement agricole opérationnel, la sécurisation et la gestion de l'accès au foncier et trouver des marchés accessibles.

1.4. Milieu d'étude

Situation géographique

Le territoire de Kabare se trouve dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo. Il est limité :

+ Au nord par le territoire de Kalehe, + Au sud par le territoire de Walungu, + A l'est par le lac Kivu,

21

? A l'ouest par le PNKB (Parc National de Kahuzi Biega).

Il est à une altitude de 1500 mètres et soumis à un climat tropical humide. La pluviométrie y varie entre 1300 mm et 1800 mm par an. Il s'étend entre 28° de longitude Est, 29° de longitude ouest et entre 2° de latitude sud. Son relief est dominé par des montagnes dont les sommets les plus élevés sont : Kahuzi avec 3300 m et Biega avec 2700 m. A l'intérieur de cette entité, nous trouvons également des collines entières qui sont des structures défavorables à la vie humaine et elles sont inhabitées. La température moyenne de ce territoire est de 19,5°C. Le sol de Kabare est par nature volcanique pour la plus grande partie du territoire. C'est un sol riche et productif mais suite à la surexploitation et l'exposition à l'érosion sous toutes ses formes (hydrique et éolienne), il est devenu l'un des plus pauvres (Rapport administratif de la chefferie de Kabare, 2013). Les ONGD et le pouvoir coutumier se sont mobilisés à protéger ce sol au travers les sensibilisations et les formations des paysans de Kabare sur la lutte antiérosive, l'aménagement des pépinières.

22

Situation politico-administrative

Tableau 1 subdivision administrative de la chefferie de Kabare

Groupement

Localités

1)

CIRUNGA

Ludaha, Cibungu, Mwitiabwe, Nshanga, Kagarabi

2)

BUSHWIRA

Canya, Nshongo, Mugurhu, Mulengeza, Cirhoranyi, Bushwira-centre

3)

KAGABI

Mbiza, Mbobero, Cijo, Muganda, Kagabi-centre

4)

BUGOBE

Bugobe-centre, Kabare, Kalulu

5)

MUDUSA

Buhozi, Ihemba, Mudusa-centre, Luganda, Nyango, Cimpwidi, Bukali

6)

MUMOSHO

Mumosho-centre, Nyantende, Igaza, Mandwe.

7)

BUGORHE

Nyamakama, Bwinika, Kamakombe,

Buhandahanda, Cegera, Kashenyi, Ciranga.

8)

MITI

Mititi-centre, Combo, Kashusha, Kakembe

9)

MUDAKA

Cifuma, Mudaka, Cirhogole, Cibumbiro, Cituz,

Kajeje

10)

IRHAMBI-KATANA

Mwanda, Kabushwa, Mbingu, Mantu, Kajucu, Kabamba, Kahungu

11)

LUHIHI

Luhihi-centre, Lubona, Nzinzi, Izimero, Kabuguli

12)

BUSHUMBA

Muganzo, Bushumba-centre, Murama, Lwangoma, Buhehe, Cishoke I et II

13)

LUGENDO

Lugendo-centre, Irambira nord et sud, Cishoke.

14)

ISHUNGU

Mwamba, Kaboneke

 

Source : Rapport administratif de la chefferie de Kabare, 2013.

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Situation démographique

Sur le plan démographique, la population du territoire de Kabare était estimée en 2013 à 569 649 habitants.

En comparant ce chiffre avec les statistiques antérieures de l'année 2012, on constate que ce chiffre a sensiblement diminué suite à l'exode rural due à l'insécurité dans certains groupements de la chefferie, ce chiffre était estimé à 573 826 habitants en 2012.

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Tableau 2 : statistiques de la population de la chefferie de Kabare de 2013

Chefferie Kabare

Population congolaise

 

Population étrangère

Population totale

Groupements

H

F

G

F

TOT

H

F

G

F

TOT

H

F

G

F

TOT

Cirunga

11946

12946

16954

17276

59122

0

0

0

0

0

11946

12946

16954

17276

59122

Bugobe

5425

5722

10411

10459

32018

0

0

0

0

0

5425

5722

10411

10459

32018

Kagabi

7427

8667

12639

13397

42128

0

12

1

1

14

7427

8678

12638

13398

42142

Bushwira

13679

15564

10933

13502

53679

0

9

8

7

24

13679

15574

10941

13509

53703

Mudaka

9261

9275

11503

12330

42370

0

0

0

0

0

9261

9275

11503

12330

42370

Miti

3777

2969

8131

8100

22977

2

3

0

0

6

3779

2972

8131

8100

22983

Bushumba

9275

9402

14206

22952

55835

3

5

7

9

24

9279

9406

14213

22962

55860

Lugendo

3095

3957

6402

7679

21422

0

0

0

0

0

3095

3957

6402

7969

21422

Ishungu

1920

2126

2532

2571

9132

3

1

3

5

13

1906

2127

2535

2576

9144

Luhihi

3928

4448

7403

7980

23759

0

0

0

0

0

3929

4448

7403

7980

23759

Irhambi

10459

12852

20096

20197

63604

0

0

0

0

0

10459

12852

20096

20197

63604

Bugorhe

12438

11639

17131

25008

66215

5

3

1

0

9

12442

11643

17132

25008

66225

Mumosho

5733

7252

10824

11745

35554

138

96

191

151

576

5871

7349

11015

11895

36680

Mudusa

7921

8764

11862

11974

40521

146

159

188

153

646

8067

8923

12049

12127

41167

Total chefferie

106268

115583

161025

185460

568336

298

289

400

326

1312

106566

115872

161425

185785

569649

25

Source : Institut national de statistique, 2013.

Commentaire : Au vu de ce tableau, il sied de constater une baisse de population de Kabare en 2013. Nos investigations sur terrain ont montré que cette baisse est due aux guerres à répétition qui provoquent des déplacements en masse vers la ville sans parler du taux croissant de mortalité dans ce territoire qui vit de la guerre et toutes ses conséquences.

Situation économique L'agriculture

Cette population est rurale. La majorité exerce l'agriculture de subsistance

alimentaire. Elle se contente plus des pratiques agricoles rudimentaires que les techniques agricoles appropriées. Les hommes s'occupent le plus de fauchage et de la distribution agricole tandis que les femmes sont plus chargées du labour, de l'entretien et de la récolte. La production vivrière locale est composée essentiellement par les légumineuses (manioc et soja), des feuilles contenant des racines et des tubercules (manioc, patate douce et taro), les fruits comme la banane Plantain, avocats, goyaves...les légumes (choux, carotte, amarantes, etc.).A ces cultures s'ajoutent les cultures industrielles telles que le thé dans les plantations de Kakonde. Cette agriculture ne parvient pas à satisfaire les besoins alimentaires car la production devient de plus en plus faible au fur et à mesure que les années passent.

Plusieurs facteurs sont à la base de cette faible production notamment :

La pratique des méthodes culturales traditionnelles ;

La surexploitation des terres dues à l'insuffisance des terres arables liée à la

surpopulation ;

La faible restauration des sols entrainant leur vieillissement ;

Le type végétal non amélioré et la déforestation ;

Le manque d'intrants agricoles (semences, outils) ;

L'exploitation des flancs des collines sans le protéger entrainant ainsi les érosions

(Cirimwami, 1995).

26

Tableau 3 : Quelques productions agricoles jugées importantes du point de vue superficie occupée à Kabare

culture

année

Nombre de

ménages

Superficie en ha

Production

totale en
tonne

Rendement moyen en kg/ha

Manioc

2011

6871

517,50

232,875

9000

 

2012

6854

573,24

257,958

9000

 

2013

8069

646,48

296,916

9000

Haricot

2011

5793

470,12

159,338

17000

 

2012

5797

431,41

245,139

17000

 

2013

5897

601,29

504,061

17000

Patate douce

2011

4710

563,80

343,502

12000

 

2012

4712

563,31

252,663

12000

 

2013

5308

589,05

292,930

12000

Source : Chefferie de Kabare, service de l'agriculture, rapport annuel 2013.

L'élevage

Les Shi se considèrent traditionnellement comme éleveurs. L'élevage joue un rôle économiquement plus important à Kabare. On y pratique l'élevage des chèvres, poules, canards, moutons, vaches et les lapins surtout en grande quantité à Lwiro. Les religieux de la paroisse Sainte Immaculée de Kavumu font l'élevage en stabulation.

Le transport

Le transport en commun n'est pas organisé. Les voyageurs sont embarqués avec leurs

marchandises dans les camions, mini bus, etc. Les normes de tonnage ne sont pas respectées dans le bus, des accidents de circulation y sont fréquents.

27

Le commerce

A part l'agriculture et l'élevage, le petit commerce de denrées alimentaires y est pratiqué ainsi que celui de quelques produits manufacturés. La vente des produits divers en provenance de la ville de Bukavu, Goma, Burundi, l'Ouganda, Butembo contribue au développement local et satisfait aux besoins des paysans. C'est ainsi qu'à l'intérieur du territoire on rencontre des lieux qui favorisent les échanges commerciaux entre quatre marchés principaux à savoir :

? Le marché de Kavumu ; ? Le marché de Kabamba ; ? Le marché de katana ; ? Le marché de Mudaka.

Situation socioculturelle

La chefferie de Kabare a une population hétérogène composée de plusieurs tribus. Toutefois la tribu Shi est dominante, les habitudes alimentaires sont diversifiées à cause de cette hétérogénéité. Le Mashi reste la langue locale bien qu'une partie de la population parle « Swahili » une de langues nationales. La diversité des cultures s'observe également au sein de notre champ d'étude.

La chefferie compte plusieurs écoles secondaires ainsi que des institutions d'enseignement supérieur et universitaire dont quatre sont officielles à savoir :

1) ISTM : Institut Supérieur de Techniques Médicales

2) ISTD : Institut Supérieur de Techniques de Développement

3) ISP : Institut Supérieur Pédagogique

4) ISC : Institut Supérieur de Commerce et

5) ULGL : Université Libre des pays de Grands Lacs et université de proximité outre les institutions supérieurs d'enseignement, le territoire compte 250 écoles primaires et 125 écoles secondaires en général. Cette dernière est une institution privée agréée.

28

Situation socio-sanitaire

Dans le secteur de la santé, la zone de santé rurale de Kabare compte en son sein trois grandes formations.

? L'hôpital général de référence Fomulac ;

? L'hôpital général de référence de Kavumu ; ? L'hôpital général de référence Mukongola.

Outre ce qui précède, on dénombre plusieurs autres structures sanitaires dont les centres hospitaliers et centres de santé, mais la plupart sont sous équipées en matériels médicaux et en médicaments, sans oublier que la quantité de personnel et les soins dispensés restent d'une efficacité limitée. Malgré la présence de ces structures socio-sanitaires à Kabare les conditions actuelles de crise ou de pauvreté ne permettent pas à la population d'aller se faire soigner dans ces structures. Ainsi le recours à l'automédication reste un mode de traitement courant à Kabare pendant que cette dernière présente plus d'inconvénients que d'avantages.

Situation artisanale

Le secteur artisanale s'est surtout développé dans les sculptures et la peinture.

Bien avant l'arrivée de colons, des statuettes et les statuts étaient conçus et sculptés soit pour des fins spirituelles, soit pour immortaliser les personnages marquant de l'histoire du royaume de Bushi, soit encore commémorer les événements importants vécus dans le passé, c'est seulement avec l'arrivée des colons que l'artisanat a eu une valeur économique au Bushi.

29

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DU TRAVAIL

2.1. Approche méthodologique

Dans le cadre de cette étude, notre méthodologie a consisté à faire la revue de la littérature, la prise de contact avec les autorités locales et des personnes ressources et la collecte des données sur terrain.

Au niveau de la recherche bibliographique, nous avons consulté des documents divers, des ouvrages, des mémoires, des thèses, des rapports et d'autres publications en rapport avec le sujet traitant de la crise agricole qui se trouvent dans les différentes bibliothèques et dans d'autres centres de documentations ainsi que l'internet.

Pour la collecte de données sur terrain, nous avons effectué une enquête des ménages agricoles dans le territoire de Kabare et en particulier dans les groupements de Mudusa, Cirunga et Miti.

Dans les lignes ci-dessous, nous parlons de la collecte de données sur terrain. Nous décrivons successivement les matériels utilisés, nous allons continuer par les caractéristiques de l'échantillon, la description de procédure des collectes des données auprès des ménages, de la façon dont nous avons fait l'échantillonnage et l'enquête. Nous allons terminer par le traitement des données du point de vue quantitatif et qualitatif.

2.2. Matériels utilisés

Nous avons utilisé le questionnaire (voir annexe) lors de cette enquête. Ce questionnaire a été soumis à nos enquêtés, avec des explications sur la manière de le compléter et pour ce qui ne savent pas lire et écrire, nous leur avons facilité la lecture, la traduction et la transcription intégrale des réponses données. Ces réponses analysées et interprétées ont constitué le résultat de ce travail.

L'appareil photo nous a servi pour la capture des photos des plantés (bananiers et maniocs) déjà infectés par les maladies, le carnet de bord nous a aussi servi à voir si toute les activités prévues ont été réalisées et en fin le stylo pour écrire.

30

2.3. Caractéristiques de l'échantillon

Cette partie nous éclairait sur l'identité complète de l'enquêté dont le sexe, son état civil, son niveau d'étude, sa profession, sa localité et son groupement.

Tableau 4 Répartition de l'échantillon selon les groupements.

Groupement

Effectifs

Pourcentage

MITI

40

33,3

MUDUSA

40

33,3

CIRUNGA

40

33,3

Total

120

100,0

Ce tableau renseigne sur la répartition des ménages agricoles par groupement. Dans chaque groupement, un échantillon de 40 ménages soit 33,3% était interrogé.

Tableau 5. Répartition de l'échantillon selon l'état- civil

Etat civil

Effectifs

Pourcentage

Marié

95

79,2

Célibataire

13

10,8

Veuf/Veuve

12

10,0

Total

120

100,0

Source : Nos investigations sur terrain.

La lecture de ce tableau 5, nous indique que 95 personnes, soit 79,2% sont mariés, 13 personnes soit 10,8% sont célibataires tandis que 12 personnes soit 10% de l'échantillon sont veufs/veuves.

Les résultats de ce tableau 5 font état de la quasi-représentativité de toutes les catégories sociales.

31

Tableau 6. Répartition de l'échantillon selon les localités à Kabare

Localités

Effectifs

Pourcentage

Combo

9

7,5

Ikambi

9

7,5

Kashusha

9

7,5

Miti-Centre

9

7,5

Ihemaba

9

7,5

Mudusa centre

9

7,5

Cimpwiji

10

8,3

Bukali

10

8,3

Ludaha

9

7,5

Cibingu

11

9,2

Mwitiabwe

10

8,3

Kagarabi

9

7,5

Nshanga

7

5,8

Total

120

100,0

Ce tableau 6 représente les localités dans lesquelles nous avons effectué nos recherches. Certaines localités ont un effectif un peu élevé que les autres suite à une concentration de la population enquêté.

Tableau 7. Répartition de l'échantillon selon les sexes

Sexes

Effectifs

Pourcentage

Masculin

63

52,5

Féminin

57

47,5

Total

120

100,0

Source : Nos investigations sur terrain.

La lecture de ce tableau 7, nous indique que 63 personnes soit 52,5% de l'échantillon sont les hommes tandis que 57 personnes soit 47,5% sont des femmes. L'interviewés ont plus été des hommes que des femmes parce que la responsabilité du ménage incombe plus à l'homme.

Bien qu'il y ait la présence des personnes instruites, nous remarquons la présence de la crise agricole à Kabare qui est devenue un fléau qui nécessite une solution. L'enquête a montré

32

Tableau 8.Profession de nos enquêtés.

Professions

Effectifs

Pourcentage

Agriculteurs

54

45,0

Commerçants

16

13,3

Eleveurs

30

25,0

Chômeurs

12

10,0

Etudiants

8

6,7

Total

120

100,0

Source : Nos investigations sur terrains

Au vu de ce tableau 8, nous trouvons que 54 ménages de nos enquêtés soit 45% sont agriculteurs, 30 ménages soit 25% sont éleveurs, 16 ménages soit 13,3% sont des commerçants, 12 ménages soit 10% sont chômeurs et en fin 8 personnes soit 6,7% sont encore étudiants. Quelle que soit la crise agricole à Kabare, nous trouvons que la grande majorité des ménages vivent de l'agriculture.

Tableau 9. Répartition des ménages agricoles selon le niveau d'étude

Niveau d'étude

Effectifs

Pourcentage

Analphabètes

45

37,5

Primaires

34

28,3

Humanités

33

27,5

Universités

8

6,7

Total

120

100,0

Source : Nos investigations sur terrains.

D'après ce tableau 9, nous voyons que 45 ménages soit 37,5% sont analphabètes c'est-à-dire sans instruction scolaire, 34 ménages soit 28,3% ont fait les études primaires. Quant aux ménages qui ont fait les humanités, nous avons 33 soit 27,5% tandis que nous n'avons que 8 ménages soit 6,5% qui ont fait les études universitaires.

33

que la consommation alimentaire s'améliore avec le niveau d'instruction du chef de ménage. Les personnes les plus exposées à l'insécurité alimentaire sont également analphabètes.

2.4. Procédure de collecte des données

Nous avons vu, en parlant du problème du choix de la population à étudier, qu'un échantillon représentatif de l'ensemble de la population risque de ne comprendre qu'un trop petit nombre de personnes appartenant à certaines catégories, numériquement peu nombreuses, mais importante par le problème étudié. Pour cela nous avons utilisé un échantillon en grappe en effectuant notre enquête sur 120 ménages agricoles. cette enquête a été effectuée en trois tranches: du 17 au 20 Février, du 24 au 27 Février et du 3 au 6 Mars 2014. Elle a duré 4 jours par groupements qui font 12 jours dans ces trois groupements.

L'échantillon est une fraction d'une population destinée à être étudiée. Dans notre étude, les ménages agricoles constituent notre univers d'enquête, or nous ne savons pas le nombre exact de ménages agricoles dans le territoire de Kabare particulièrement dans le groupement de Miti, Cirunga et Mudusa. Nous avons effectué ce choix selon l'orientation géographique du territoire de Kabare dont un groupement au Nord, au centre et au Sud. Comme tous les ménages ont, par définition la même probabilité d'être tirés, tous les individus auront eux aussi la même probabilité de faire partir de l'échantillon. C'est ainsi que nous avions recourus à la théorie d'unité et grappe de Rodolphe Ghiglione et Benjamin Matalon (2004). On appelle grappe un ensemble d'unités tirées simultanément. Pour cela nous avons tirés un échantillon de 120 ménages agricoles. En sachant que si, par exemple, on étudie des opinions il ya des chances pour que celle des différents membres soient relativement semblables. Bien que l'importance de ces effets de grappe, nous admettons que le risque existe souvent. Pour cela il reste alors de savoir qui interroger dans les ménages.

Pour arriver aux résultats que cette étude s'assigne, nous avons jugé utile d'utiliser la méthode de KISH qui est un procédé aléatoire de désignation de la personne à interroger de manière à éviter de tels biais. Elle consiste à attribuer un rang à chaque membre du ménage. Nous avons dressé une liste où toutes ces personnes sont ordonnées selon une règle fixe ; dont A représente le père, B la mère, C le garçon et D la fille. Pendant l'enquête nous n'avons qu'à lire dans le tableau le rang de la personne à interroger dans un ou autre ménage. Ce tableau est conçu de manière que tous les membres des ménages aient approximativement la même probabilité de faire partir de l'échantillon.

34

2.5. Traitement des données

Après avoir terminé l'enquête, nous avons procédé au dépouillement du questionnaire. Le dépouillement se fait manuellement mais aussi avec l'aide du logiciel SPSS et Excel. Pour

l'analyse de ce travail, les logiciels SPSS et Excel nous ont facilité la tache pour la quantification et la présentation des données numériques afin de mieux analyser et interpréter les données. Nous avons donc essayé de dégager les données intéressantes que nous avons traitées quantitativement et qualitativement.

35

CHAPITRE III : LES RESULTATS

Dans ce chapitre, nous présenterons les résultats de notre étude en fonction des hypothèses et objectifs spécifiques préalablement définis. Ces résultats sont essentiellement l'impact socio-économique de la crise agricole à Kabare ainsi que les stratégies d'adaptation développées par les ménages agricoles pour y faire face.

3.1. Sources de revenu et production agricole

Analysons, dans se sous point de nos résultats, tous les éléments ou toutes les questions en rapport avec les sources de revenu et production agricole. Ainsi, à travers les figures et tableaux suivants, voyons tour à tour la taille de ménage, la source principale de revenu, la source secondaire de revenu, la culture principale maraichère, la culture secondaire maraichère, La quantité, la production autoconsommée et vendue et l'étendue des champs occupée par le marais, la bananeraie et le manioc.

Tableau 10. Répartition de la taille de ménage

Taille de ménage

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Taille de votre ménage

120

3

15

7,30

Source : Nos investigations sur terrain.

D'après ce tableau 10, nous remarquons que la taille moyenne d'un ménage est de 7 personnes tandis que le minimum est de 3 personnes et le maximum est de 15 personnes. Souvent les ménages qui ont plus de 12 personnes soit le père du ménage a deux femmes mais tous les enfants sont dans un même ménage sous la responsabilité de leur père. Nos recherches s'associaient aux normes de l'OMS qui estiment que chaque ménage compte en moyenne 7 personnes dont deux parents et cinq enfants.

36

Fonctionnair

e

6%

Commerce

12%

Elevage

11%

Agriculture

71%

.

L'enquête prouve que sur les 120 ménages qui ont été interrogés, 39 ménages soit 32,5% de l'échantillon d'étude pratiquent l'élevage, 38 ménages soit 31,7% pratiquent

Figure 1. Source principale de revenu

La figure 1 confirme que l'agriculture avec 71% est la source principale de revenu à Kabare tandis que le commerce (12%), l'élevage 11% viennent combler le déficit de l'agriculture et les salariés donnent juste un complément sur le revenu de l'agriculture. Bien que l'agriculture soit la principale source de revenu à Kabare, nous remarquons l'état de l'insécurité alimentaire persiste dans cette entité.

L'enquête indique que les ménages de la chefferie de Kabare disposent de sources de revenu faibles. De plus, ces revenus ne peuvent couvrir que partiellement les besoins des ménages. Par ailleurs, l'enquête montre que ces revenus sont saisonniers et les ménages dépendent fortement des marchés pour leur alimentation pendant une grande partie de l'année les rendant davantage plus vulnérables aux variations des prix.

Figure 2. Source secondaire de revenu

37

l'agriculture, 36 ménages soit 30% font le petit commerce et 7 ménages seulement sur les 120 soit 5,8% sont des fonctionnaires.

En combinant la source principale et secondaire du revenu, nous pouvons affirmer sans risque de se tromper que la population de la chefferie de Kabare est essentiellement agro-pastorale.

Il reste à noter cependant, que l'agro-pastoralisme est surtout plus pratiqué à Miti qu'à Cirunga et Mudusa. Pour les deux autres groupements, le petit commerce y est beaucoup pratiqué car le sol est vraiment improductif.

Tomates

11%

Sorgho

5%

Mais

16%

Amarentes

30%

Choux

19%

Haricot

19%

Figure 3. Culture principale maraichère

Il ressort de ces résultats de la figure 3, que les cultures principales maraichères sont : l'amarante, le haricot, le sorgho, les choux, la tomate et le maïs dans la chefferie de Kabare.

Sur les 120 ménages interrogés, 30% soit 36 ménages cultivent l'amarante, 19% soit 23 ménages cultivent le haricot, 19% encore soit 23 ménages cultivent les choux, 16% soit 19 ménages cultivent le maïs, 11% soit 13 ménages cultivent la tomate et seul 5% soit 6 ménages cultive le sorgho. La réalité est presque la même dans ces trois groupements. Les modalités énumérées ci-haut varient sa capacité de production selon les saisons culturales.

38

Mais

9%

Amarentes

23%

Tomates

18%

Choux

9%

Sorgho

18%

Haricot

23%

Figure 4. Culture secondaire maraichère

En analysant des données de la figure 4, il se dégage un constant selon lequel, concernant les cultures secondaires maraichères, sur les 120 ménages, 28 ménages soit 23% de l'échantillon d'étude cultivent l'amarante, 23% soit 27 ménages cultivent le haricot, 18% soit 22 ménages cultivent le sorgho, 9% soit 11 ménages cultivent les choux et 9% autres soit 11 ménages cultivent le maïs. Signalons que toutes ces cultures maraichères s'adaptent à Miti, Cirunga et Mudusa.

Amarentes

19%

Mais

20%

Choux

27%

Haricot

9%

Sorgho

6%

Tomates

19%

Figure 5. Culture tertiaire maraichère

Par rapport aux types des cultures cultivées, il se dégage que sur le total de l'échantillon d'étude, 27% soit 32 ménages cultivent les choux, 20% soit 24 ménages cultivent le maïs, 19% soit 23 ménages cultivent les tomates, 9% soit 11 ménages cultivent le haricot et seuls 6% soit 7 ménages sur les 120 ménages de l'échantillon cultivent le sorgho.

39

Tableau 11. La quantité, la production autoconsommée et vendue et l'étendue occupée

par le marais

Modalités

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Quantité produite

dans le marais

120

20 kg

660 kg

123,33 kg

Production

autoconsommée des

cultures maraichères

(sorhgo, tomate, etc)

120

5 kg

200 kg

37,71 kg

Production vendue

des cultures

maraichères

120

10 kg

500 kg

86,75 kg

Superficie ou étendue dans le marais

120

,0012 ha

8,0000 ha

,376956 ha

Source : Nos investigations sur terrain

Il ressort de ce tableau 11, que la quantité produite dans le marais est de 660 kg au maximum avec une moyenne de 123,33 kg et le minimum est de 20 kg. Pour la production autoconsommée des cultures maraichères la population de la chefferie de Kabare ne consomme que 200 kg au maximum et 5 kg au minimum en faisant la moyenne de la production autoconsommée nous avons trouvé seulement 37,71%. L'enquête nous révèle que pour ce qui concerne la production vendue de culture maraichères nous constatons une vente de 500 kg au maximum et 10 kg au minimum quand à la moyenne est de 86,75 kg.

Il reste cependant à signaler que, sur toute la quantité produite dans le marais, nous observons que le niveau de la vente est élevé que le niveau d'autoconsommation et cela entraine par contre l'insécurité alimentaire dans ce milieu raison pour laquelle notre analyse indique que l'insécurité alimentaire dans la chefferie de Kabare est associée à la perte de moyens de subsistance. Les mouvements de populations (déplacement, retour) sont les catalyseurs de cette dégradation de la situation alimentaire des ménages. De ce fait, les

40

problèmes d'accès prédominent sur la disponibilité effective de la nourriture, même si la production agricole est encore en dessous de ces valeurs d'avant les guerres.

Comme on peut le constater dans ce tableau après analyse de résultats dans le logiciel SPSS et Excel, l'enquête révèle que le ménage qui a une grande superficie à 8 ha au maximum, 0,012 ha au minimum et 0,376956 en moyenne. Cette exigüité des champs à cultiver est aussi à la base de la crise agricole à Kabare et cela à comme conséquence l'insécurité alimentaire et la dépendance aux aides extérieur.

Tableau 12. Dimension, production totale, production autoconsommée et la production
vendue de la bananeraie.

Modalités

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Dimension de votre bananeraie

120

,0004

6,0000

,556547

Production de votre bananeraie

120

40

600

106,08

Production autoconsommée de la

bananeraie

120

10

200

37,82

Production vendue de la bananeraie

120

20

400

68,27

Comme nous l'avons constaté pour la culture maraichère, la dimension de la bananeraie à Kabare est entrain de régresser au fil du temps suite à une maladie appelée wilt bactérien qui attaque cette culture, raison pour la quelle nos enquêtes révèlent que les ménages qui occupent une grande étendue à 6 ha au maximum tandis que celui qui occupe une petite étendue n'a que 0,0004 ha et cela après analyse descriptive nous avons trouvé une moyenne de 0,556547 ha.

D'après ce tableau 12, nous constatons que la production totale est estimée au maximum à 600 kg, le minimum de 40kg avec une moyenne de 106,08kg. En ce qui concerne la production autoconsommée de la bananeraie nous avons observé que la consommation maximale est de 200kg, minimum de 10kg et avec une moyenne de 37,82kg. L'enquête nous révèle que la vente maximale de la bananeraie est de 400kg, le minimum de 20 kg avec une moyenne de 68,27kg.

41

La chefferie de Kabare dispose d'un potentiel agricole important. Mais, pour diverses raisons, ce potentiel est sous valorisé. Les ménages agricoles n'ont toujours pas un accès suffisant à tous les facteurs de production et cela entraine un faible rendement.

Tableau 13.Superficie, la production autoconsommée et vendue et la production totale

de manioc

Modalités

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Superficie emblavée

de manioc

120

,0025

3,0000

,392953

Production

autoconsommée du
manioc

120

10

200

34,38

Production vendue du manioc

120

10

300

64,83

Production totale de

manioc

120

20

500

99,13

Source : Nos investigations sur terrain

Ce tableau 13 nous donne un aperçu sur la production totale de manioc dans le territoire de Kabare, nous remarquons une diminution de la production en moyenne de 99,13kg, un maximum de 500kg et un minimum de 20kg, quant à la consommation aujourd'hui les ménages ne consomme que 34,38kg en moyenne, cette production est vendue à une moyenne de 64,83kg avec un maximum de 300kg et un minimum de 10kg.

En comparant la production avant la crise et seule actuellement nous constatons que la production à baisser suite à des multiples problèmes qui envahissent cette culture.

Pour ce qui est du superficie emblavé de manioc sur le 120 ménages enquêtés nous trouvons que certains disent qu'ils ont une moyenne de 0,392953 ha avec un maximum de 3 ha et un minimum de 0,0025 ha. Cette petitesse de champs influence négativement la production agricole.

42

3.2. Indicateurs de la crise agricole

NON

4%

Stagnation

13%

OUI

83%

Figure 6. Existence de la crise agricole dans votre milieu

A travers ce camembert 6, nous remarquons que sur 120 ménages interrogés, 100 ménages soit 83,3% affirment l'existence de la crise agricole à Kabare, 15 ménages soit 12,5% disent qu'il ya stagnation de la production et seuls 5 ménages soit 4,2% de nos enquêtés relatent qu'il n'y a pas crise agricole.

Pour ceux qui disent qu'il n'y a pas de crise ou il ya stagnation seulement de la production, nous constatons que ces terres appartiennent aux grands propriétaires terriens qui les détiennent pour le prestige social et y trouvent encore un revenu un peu suffisant à leurs besoins. Cependant la majorité des enquêtés affirment qu'il y a la crise agricole à Kabare et cela se justifie par la famine, la pauvreté et l'exode rural. Tout cela constitue les indicateurs de la crise agricole.

43

30,8

35,0

30,0

25,0

20,0

15,0

10,0

5,0

,0

26,7

23,3

Pourcentage

13,3

5,8

Figure 7. Si oui début de la crise

A la lecture de ce graphique 7, nous remarquons que 37 ménages soit 30,8% pensent que le début de la crise c'est entre 1990-1995, 32 ménages soit 26,7% pensent que le début de la crise c'est entre 2001-2005, 28 ménages soit 23,3% pensent que c'est entre 1996-2000, 16 ménages soit 13,3% affirment que c'est entre 2006-2010 tandis que 7 ménages seulement soit 5,8% disent que cette crise a débuté entre 2011 jusqu'à nos jours.

Il est remarquable que la crise agricole a commencé depuis 1990-1995 mais la population de la chefferie de Kabare a ressenti cette crise à partir de la guerre de 1996 où les ménages agricoles ont commencé à faire une mauvaise gestion des ressources naturelles à cause de la guerre qui conduit les gens à se refugier à un endroit, pour s'y installer et cela crée une surpopulation qui conduit à leur tour à la surexploitation des ressources naturelles.

44

Stagnation
de la
production
5%

Faible
rendement

17%

Famine

9%

Infertilité du sol

31%

Baisse de la
production
agricole
38%

Figure 8. Indicateurs de la crise

A la lumière de ce camembert 8, nous constatons que le premier indicateur de la crise agricole c'est la baisse de la production agricole avec 38% suivi de l'infertilité du sol avec 31%, puis le faible rendement 17%, la famine 9% et la stagnation de la production 5%.

L'enquête révèle qu'à part ces indicateurs cités ci-haut nous observons aussi l'insuffisance des semences améliorées, la surpopulation, la perturbation climatique, la non application des techniques culturales, la surexploitation du sol, l'insuffisance d'engrais, etc.

Insuffisance
des semences
améliorées
7%

Présence

des
maladies

aux
cultures
agricoles

22%

Surexploitatio n du sol

17%

Instabilité politique

8%

Infertilité du sol

48%

Figure 9. Causes de la crise agricole n°1

En analysant ce camembert 9, il prouve que 48% soit 57 ménages révèlent que l'infertilité du sol est à la base de la crise agricole N°1 à Kabare, 22% soit 26 ménages relatent que la cause première c'est la présence de maladies des plantes, 17% soit 20 ménages affirment que c'est la surexploitation du sol qui a rendu le sol infertile, 8% soit 9 ménages

45

disent que c'est l'instabilité politique qui est à la base de la crise et seuls 7% soit 8 ménages affirment que l'insuffisance des semences améliorées et outils aratoires sont à la base de la crise agricole.

Il reste cependant à signaler que suite à l'exigüité des champs à Kabare les ménages agricoles ne parviennent plus à appliquer la jachère à leurs champs et toutes les techniques culturales appropriées.

production

15%

Faible

Surexploita
tion des
sols
21%

Faible
accès aux
engrais

17%

Dépendanc
e aux aides
humanitair
es
25%

Présence

des
maladies

22%

Infertilité des sols

26%

Maladies

20%

Pauvreté

13%

Insuffisa
nce des
semence

s

amélioré

e

25%

Inexisten

ce des marchés d'écoule

ment

16%

Figure 10. Causes de la crise agricole n°2 et figure 11. Causes de la crise agricole n°3

Après nos investigations sur terrain concernant les causes 2 et 3, ils ont énuméré une liste de causes de la crise agricole dans la chefferie. En faisant une étude comparative, nous remarquons que la réalité de Kabare Nord est presque la même qu'au Centre et au Sud de Kabare. Les causes prioritaires ont été données par nos enquêtés notamment : la pauvreté avec 13%, inexistence de marché d'écoulement 16%, insuffisance des semences améliorées 25%, surexploitation des sols 26%, faible accès aux engrais 17%. Et toutes ces causes ont des effets néfastes sur la sécurité alimentaire de la population ; raison pour laquelle nous observons toute sorte d'insécurité alimentaire à Kabare.

46

3 Repas

23%

2 Repas

47%

1 Repas

30%

4 Repas et plus

26%

3 Repas

54%

2 Repas

20%

Mauvais

44%

Pas bien

26%

Très bien

12%

Assez bien

12%

Bien

6%

Assez bien;

7,5

Bien;

7,5

Pas bien;

9,2

Très bien;

75,8

Figure 14. Satisfaction de repas avant la crise et figure 15. Satisfaction de repas actuellement

Figure 12. Nombre de repas par jour actuellement et figure 13. Nombre de repas avant la crise

La figure 12 montre que suite aux catastrophes naturelles, seulement 47% soit 56 ménages mangent deux repas par jour actuellement tandis que 30% de ces enquêtés soit 36 ménages sur les 120 mangent un seul repas par jour et seuls 23% soit 28 ménages trouvent encore trois repas.

Ceci porte donc à croire que le nombre de repas journalier témoigne l'état de la sécurité alimentaire de la population car on est ce qu'on mange. Quant à la figure 13, sur 100% des ménages agricoles enquêtés, 54% soit 65 ménages ont affirmé qu'ils mangeaient trois repas par jour, 26% soit 31 ménages mangeaient plus de quatre repas et seulement 20% soit 24 ménages disent qu'ils mangeaient deux repas avant la crise agricole. Tout cela était dû

à la bonne gestion des ressources naturelles.

47

En combinant les deux camemberts, nous constatons que la satisfaction de repas avant la crise fut meilleure comme l'ont affirmé 76% de l'échantillon d'étude comparativement à la période actuelle, car actuellement 44% de nos enquêtés témoignent qu'ils vivent grâce à Dieu donc ils ne sont pas satisfaits des repas pris. Il reste à signaler que c'est grâce à ses stratégies d'adaptation notamment l'élevage, le petit commerce, etc. que les ménages agricoles arrivent à advenir à certains besoins quotidiens.

Toutefois, il faut préciser à ce sujet que la satisfaction de repas actuellement est un peu améliorée dans le groupement de Miti qu'a Cirunga et Mudusa.

Exiguîté du champs

10%

Insuffisance d'engrais

18%

Infertilité du sol

13%

Faible
rendement

8%

Wilt
bacterien

51%

Figure 16. Problème de la bananeraie n°1

La lecture de ce camembert 16, nous indique que 51% soit 61 ménages de l'échantillon affirme que le wilt bactérien c'est le grand problème fréquent de la bananeraie, 18% soit 22 ménages disent que ce l'insuffisance d'engrais, 13% soit 15 ménages relatent que ce l'infertilité du sol, 10% soit 12 ménages nous révèlent que le problème de la bananeraie c'est l'exigüité du champ et seul 8% soit 10 ménages disent que ce le faible rendement.

Il reste cependant à noter que la bananeraie est attaquée par de multiples problèmes que nous avons constaté aussi, tel que l'utilisation de variété non adapté, dégénération de bananier, pas des produits phytosanitaires pour éradiquer ces problèmes et cela conduit à une faible production. L'on se rend compte que la production de banane à sensiblement diminuée suite aux maladies ravageuses de cultures (wilt bactérien).

48

Entretien
des champs
agricoles
12%

Faible accès

aux

nouvelles variétés

32%

Infertilité des sols

31%

Wilt
bacterien

11%

Faible
rendement

14%

Insuffisanc
e de la
production
28%

Faible
accès aux
engrais
32%

Infertilité des sols

28%

Wilt
bacteria

12%

Figure 18. Problème de la bananeraie n°3

Figure 17. Problème de la bananeraie n°2

Au vu de ce camembert 17, 3% soit 38 ménages enquêtés disent que le problème majeur est dû au faible accès aux nouvelles variétés, 31% soit 37 ménages affirment que c'est l'infertilité du sol, 14 % soit 17 ménages parlent de faible rendement, 13% soit 15 ménages révèlent que c'est le faible entretien des champs, 11% soit 13 ménages parlent du wilt bactérien.

La seule culture qui venait en aide encore aux ménages agricoles c'est la bananeraie mais suite à cette maladie elle est entrain de perdre sa capacité de production et son impact sur la sécurité alimentaire est évidemment négatif.

49

Comme on peut le constater, les mêmes problèmes ci-haut cités apparaissent encore avec une marge d'écart pas significative. Concernant les différents problèmes évoqués, 32% relatent que c'est le faible accès aux engrais, 28% affirment que c'est l'infertilité des sols, 28% soulèvent le problème de l'insuffisance de la production et seuls 13% reviennent encore sur le wilt bactérien.

Figure 19. Problème de la culture de Manioc n °1

En analysant les données de la figure 19, nous constatons que 52, % de l'échantillon d'étude affirment que la mosaïque est le problème de la culture de manioc, par contre 15% soulèvent que l'indisponibilité d'engrais est à la base de problème de la culture de manioc et que 14% renchérissent en disant que le vol des cultures dans le champs est à la base de problème de culture de manioc et d'autres par contre 11% et 8% ont dit que les faibles accès au semences améliorées et l'infertilité du sol sont à la base de la culture de manioc.

Il reste cependant à signaler à ce sujet que la surexploitation, les insectes ravageurs, la perturbation climatique et le non encadrement de la population sur les techniques culturales constitueraient aussi des problèmes sérieux à ne pas sous estimer de la culture de manioc. Car les techniques culturales inappropriées favorisent l'érosion des sols et accentuent leur perte de fertilité. Sur des sols peu fertiles, la compétition imposée par les mauvaises herbes limite les rendements et favorise l'apparition de maladies des plantes.

50

Indisponibili
té des
engrais
17%

Faible accès
aux
sémences
améliorées
16%

Erosion du sol

22%

Mosaîque

17%

Infertilité du sol

28%

Indisponibilité des engrais

17%

Faible accès aux
sémences
améliorées
16%

Erosion du sol

22%

Mosaîque

17%

Infertilité du sol

28%

Figure 21. Problème de la culture de Manioc n °3

Figure 20. Problème de la culture de Manioc n °2

Il se dégage dans cette figure 20 que 28% soit 34 ménages affirment que l'infertilité du sol est à la base des problèmes de la culture de manioc, 22% soit 27 ménages affirment en deuxième position l'érosion du sol et la forte pluie qui détruisent le manioc quand il est encore trop petit. Par contre, 17% soit 20 ménages parlent de la mosaïque comme problème central de la culture de manioc. Quant aux 17% de l'échantillon d'étude, l'indisponibilité d'engrais constituerait aussi un problème de manioc, et seuls 16% soit 19 ménages parlent du faible accès aux semences améliorées.

51

En analysant la figure 21, il se dégage un constant selon lequel l'analyse faite à la figure 19 et 20 révèlent la même chose à la figure 21 dans laquelle 28% de l'échantillon d'étude parlent de la perturbation climatique, 28% de l'érosion du sol, 17% de l'indisponibilité d'engrais et les autres soit 15% et 12% disent que le problème de la culture de manioc c'est la mosaïque et les insectes ravageurs

Propriété individuelle

52%

Propriété coutumière

6%

Location

42%

Figure 22. Statut foncier de votre champ

Pour la plupart des ménages agricoles rencontrés, 52% soit 63 ménages affirment que les champs cultivés sont propres à eux tandis que 42% soit 50 ménages prennent à location les champs cultivés et seulement 6% soit 7 ménages sur les 120 enquêtés ont des champs à propriété coutumière.

Il reste à signaler à ce sujet que quelque soit le pourcentage élevé de ménages qui ont des champs propres à eux, nous constatons que l'agriculture appliquée est de subsistance seulement car le sol ne produit plus comme d'avant la crise, il ya pas aussi de grenier pour la conservation des produits récoltés et pas même d'exportation.

52

3.3. Propositions pour surmonter les contraintes agricoles

Figure 23. Proposition de solution au problème de bananeraie n° 1

Cette figure 23 prouve que 65% soit 78 ménages sur 120 enquêtés proposent que avoir les produits phytosanitaires serait une solution efficace à cette maladie du wilt bactérien, 13% soit 16 ménages parlent d'améliorer les techniques culturales, 9% soit 11 ménages eux parlent de fourniture d'engrais, 9% soit 10 ménages évoquent la disponibilité des variétés améliorées et seuls 5% soit 5 ménages pensent que avoir l'espace suffisant et des nouvelles boutures pallierait à ces problèmes.

Nous avons constaté que laisser les champs en jachères pendant quelque temps (1 an) serait aussi une solution, mais suite à l'exigüité des champs dûe à la surpopulation fait à ce que les ménages agricoles n'appliquent plus les techniques culturales recommandées par les agronomes. La conséquence c'est la baisse de la production agricole qui, à son tour, entraine l'insécurité alimentaire.

53

Améliorer les
techniques
culturales
25%

Avoir l'espace et bouture

28%

Fourniture de l'engrais

16%

Avoir les
produits
phytosanitair
es

17%

Disponibliité
des variétés
améiorées
14%

Il ressort de la figure 25 que 40,8% proposent la fourniture de l'engrais, 34,2% la disponibilité des variétés améliorées, 10,8% l'amélioration des techniques culturales, 7,5%

Figure 24. Proposition de solution au problème de bananeraie n° 2

Il ressort de ce camembert 24 que les mêmes modalités sont proposées comme solution, mais avec variable de pourcentage, tel que 28% proposent que avoir l'espace et des nouvelles cultures, 26% proposent l'amélioration des techniques culturales, 17% suggèrent avoir des produits phytosanitaires, 16% renchérissent en parlant de la fourniture d'engrais et seuls 14% parlent de la disponibilité de la variété améliorée.

Remarquons que les mêmes propositions sont formulées dans tous les trois groupements du territoire. En effet, ces propositions ont été considérées comme prioritaires pour la population interrogée dans notre champ d'investigation.

Avoir l'espace et bouture;

7,5

Fourniture de l'engrais;

40,8

Améliorer les
techniques
culturales;
10,8

Disponibliité des variétés améiorées; 34,2

Avoir les
produits
phytosanitair
es; 6,7

Figure 25. Proposition de solution au problème de bananeraie n° 3

Apport des
variétés
améliorées;
32,5

Medicament;

8,3

Elevage; 7,5

Fertilisation du sol; 27,5

Application

des

techniques culturales;

24,2

Figure 27. Proposition de solution à la culture de manioc n°2

54

proposent la disponibilité de l'espace et la nouvelle bouture et seuls 6,7% proposent la disponibilité des produits phytosanitaires.

Il est remarquable que, si ces pistes de solution sont mises en oeuvre, elles peuvent pallier à ces problèmes posés par la bananeraie dans la chefferie de Kabare.

Prevention des maladies

13%

Apporter des
produits
phytosanitaires
35%

Apport d'engrais

24%

Promouvoir
l'élevage
domestique
7%

Accès aux semences améliorées 21%

Figure 26. Proposition de solution à la culture de manioc n°1

La figure 26 trace les grandes propositions de solution à la culture de manioc. Sur les 120 ménages enquêtés, 35% soit 42 ménages ont proposé l'apport des produits phytosanitaires et 24% soit 29 ménages l'apport d'engrais, 21% soit 25 ménages enquêtés suggèrent qu'il faut donner l'accès aux semences améliorées, 13% soit 15 ménages pensent qu'il faut prévenir les maladies et 7% soit 9 ménages suggèrent de promouvoir l'élevage domestique comme palliatif aux problèmes de la culture de manioc.

55

Il se dégage dans cette figure 27 que 33% des ménages interrogés ont proposé l'apport de variétés améliorées et 28% la fertilisation du sol, 24% des enquêtés suggèrent l'application des techniques culturales et les autres pensent que le médicament et l'élevage seraient une solution à la culture de manioc.

Quant à nous, de par le constant du terrain, nous pensons que l'entretien du sol, la promotion de l'élevage domestique pour qu'ils nous produisent de fumure pour la fertilisation des champs serait une solution palliative pour la diminution de ce problème.

Semences
améliorées; 17,5

Apport
d'engrais; 21,7

Disponibilité
des produits
sanitaires; 30,0

Application des
techniques
culturales; 30,8

Figure 28. Proposition de solution à la culture de manioc n°3

Il ressort de cette figure 28 que 30,8% ont proposé l'application des techniques culturales, 30% des enquêtés suggèrent les disponibilités des produits phytosanitaires, 21,7% pensent que l'apport d'engrais et seul 17,5% proposent l'utilisation des semences améliorées.

Il est remarquable que les propositions des solutions aux problèmes de la culture de manioc sont presque les mêmes pour nos enquêtés. Cela est dû par le fait que dans tout Kabare nous observons les mêmes catastrophes naturelles.

3.4. Propositions et stratégies de survie face à la crise agricole

Ce sous point de nos résultats traite sur les questions qui répondent aux stratégies des survies appliquées par les ménages agricoles face à la crise agricole.

56

Recours aux crédits

7%

Fonctionnaire

22%

Utilisation des

semences améliorées 10%

Application
des petits
commerces
34%

Elevage
domestique

27%

Figure 29. Stratégie de survie face à la crise agricole n°1

Comme l'indique le camembert 29, les ménages agricoles appliquent plusieurs stratégies de survies face à la crise agricole à Kabare notamment l'élevage domestique, pratique des petits commerces, fonctionnaire (enseignant, agent de l'Etat) qui apportent quelque chose sur le revenu agricole, recours aux crédits rotatifs, utilisations des semences améliorées.

En analysant les données de cette figure 29, nous constatons que sur les 100% de ménages agricoles interrogés,41 ménages soit 34% exercent le petit commerce, 32 ménages soit 27% pratiquent l'élevage domestique, 26 ménages soit 22% sont agents de l'Etat, enseignants ou ils exercent le petit métier (maçonnerie, menuiserie...), pour d'autres ménages qui, à part l'agriculture, n'ont pas d'autres professions, utilisent des semences améliorées sont à 10% de la population enquêté soit 12 ménages agricoles et seuls 7% soit 9 ménages font le recours aux crédits.

57

Recours aux crédits

8%

Uitlisation des
semences
améliorées
19%

Fonctionnaire

20%

Elevage
domestique

25%

Application des
petits
commerces
29%

Figure 30. Stratégie de survie face à la crise agricole n°2

Il ressort de cette figure 30, que 29% exercent le petit commerce, 25% pratiquent l'élevage domestique, 20% des enquêtés sont fonctionnaires, 19% utilisent les semences améliorées et seuls 8% font le recours au crédit.

Il s'observe que la population de la chefferie de Kabare possède presque les mêmes stratégies pour voir comment s'adapter encore face à ces corolaires du milieu.

Entretien des
champs
agricoles
22%

Utilisation des
semences
améliorées
29%

Fonctionnaire

15%

Elevage
domestique

22%

Application
des petits
commerces
13%

Figure 31. Stratégie de survie face à la crise agricole n°3

Au vu de ce camembert 31, le constant reste le même car sur les 100% enquêtés, 29% affirment que l'utilisation des semences améliorées est la stratégie de survie face à la crise agricole, 22% disent que la pratique d'élevage domestique est la stratégie de survie face à la

58

crise agricole car les fumures des animaux vont nous servir d'engrais, 22% suggèrent que l'entretien du champ agricole est la stratégie de survie face à la crise agricole, pour respectivement 15% et 13% d'échantillon d'étude, l'apport de salaire de fonctionnaire et l'application de petit commerce sont à considérer aussi comme des stratégies de survie.

Signalons que la même réalité de stratégie de survie est remarquée dans les trois groupements de Miti, Cirunga et Mudusa presque au même seuil.

Apports des engrais

24%

Utilisation des
semences
améliorées
19%

Animation sur
les pratiques
agricoles
9%

Promouvoir
l'élevage
domestique
16%

Apport des
produits
phytosanitaires
33%

Figure 32. Propositions pour résoudre la crise agricole

Comme l'illustre cette figure 31 ci-haut après l'apport des produits phytosanitaires, promouvoir l'élevage domestique, utilisation des semences améliorées, apports d'engrais, animation sur les pratiquent culturales et l'implication des autorités en rétablissant la sécurité dans les milieux ruraux constituent une solution à la crise agricole.

Pour 33% des enquêtés soit 40 ménages sur les 120 d'échantillon pensent que l'apport des produits phytosanitaires c'est la meilleure solution, 24% soit 27 ménages parlent de l'apport d'engrais, 19% soit 23 ménages parlent de l'utilisation des semences améliorées, 16% soit 19 ménages pensent que la promotion de l'élevage domestique pallierait à ce problème et 9% soit 11 ménages suggèrent que l'animation sur les pratiques culturales résoudrait aussi cette crise agricole.

3.5. Discussion des résultats

En ce qui concerne les questions en rapport avec l'objectif spécifique 1, le résultat prouve qu'à Kabare la taille des ménages qui se remarque à une moyenne de 7 personnes par ménage selon les normes de l'OMS. La source principale de revenu est l'agriculture avec 71%, soit 85 ménages.

59

La figure 2 renchérit en disant que la source secondaire est l'élevage avec 32.5%. Les deux figures montrent que les ménages agricoles de la chefferie de Kabare pratiquent l'agropastoralisme.

En interrogeant la figure 3 sur les cultures principales maraichères, les résultats affirment que 30% soit 36 ménages cultivent l'amarante en grande quantité, 23% soit 27 ménages cultivent le haricot comme la culture secondaire. Sur les 100% enquêtés, 27% soit 32 ménages cultivent les choux comme culture tertiaire maraichère. Le résultat du tableau 11 indique la quantité produite en moyenne de 123.33kg que les ménages agricoles obtiennent à la fin de la récolte. De cela ils consomment 37.78kg et vendent 86.75 kg en moyenne pendant une saison de récolte.

Comme on peut le constater toujours, l'enquête révèle que les ménages détiennent une superficie moyenne de 0.376956 hectares, le maximum de 8 hectares et le plus démuni a au moins un minimum de 0.012 hectares. Comme nous l'avons remarqué pour la culture maraichère, la dimension de la bananeraie dans la chefferie de Kabare est entrain de régresser au fil du temps de plus de 6 hectares à 6 ha au maximum suite à une maladie qui attaque la bananeraie « Wilt bactérien ».

Le tableau 12 estime que le maximum de la production totale de la bananeraie est de 600kg, à cela les ménages agricoles consomment en moyenne 38,82 kg et vendent 68,27 kg en moyenne. En analysant les données du graphique sur le problème numéro 1 de la bananeraie, le constant est que 51% soit 61 ménages affirment que le wilt bactérien est le problème majeur de cette culture. En interrogeant nos enquêtés sur le deuxième problème de la bananeraie, 32% soit 38 ménages disent que le faible accès aux nouvelles variétés est à la base du problème de la bananeraie, 32% renchérissent à la figure 18 en disant que le faible accès aux engrais est à la base du problème de la bananeraie. A cela, la figure 23 propose une piste des solutions dont 65% soit 78 ménages sur le 120 enquêtés prouvent qu'avoir les produits phytosanitaires serait une solution efficace à cette maladie. La figure 24 soutien la proposition avec 28% en disant qu'avoir un espace suffisant et des nouvelles boutures pallierait à ce fléau. Il ressort de la proposition des solutions aux problèmes de la bananeraie numéro 3 que sur les 100% enquêtés, 40.8% affirment que la fourniture de l'engrais résoudrait ce problème. Le résultat du tableau 13 nous donne un aperçu sur la production totale de manioc qui a perdu son ampleur à cause de la mosaïque avec une diminution de 99.13 kg en moyenne, dans cette production, la consommation moyenne est de 34.38 kg alors que la quantité vendue est de

60

64.83 kg en moyenne. Suite à la surpopulation, la superficie emblavée de manioc a diminué avec un minimum de 0.0025 hectare et un maximum de 3 hectares.

Il se dégage dans la figure 19 qui parle du problème de la culture du manioc que sur les 100% enquêtés, 52% de l'échantillon affirment que la mosaïque est à la base du problème de manioc. En examinant nos enquêtés sur le deuxième problème de la culture de manioc, 28% soit 34 ménages répondent en disant que l'infertilité du sol est au noeud des problèmes de la culture de manioc tandis que, 28% insistent sur la perturbation climatique comme la base du problème de la culture du manioc numéro 3. Pour ce faire, la figure 26 propose des solutions à la culture de manioc. Sur le 100% de l'échantillon, 35% soit 42 ménages suggèrent que l'apport des produits phytosanitaires éradiquerait ce fléau. La figure numéro 27 renchérit la proposition de solution numéro 2 soit 33% en disant que l'apport des variétés améliorées serait une solution à ces problèmes de culture de manioc. Il ressort du camembert numéro 28 que 31% ont proposé l'application des techniques culturales.

A la lecture de ce graphique, nous constatons que, presque tous nos enquêtés soit 83.3% ont souligné l'existence de la crise agricole à Kabare et la figure 7 vient affirmer avec 30.8% que cette crise a commencé à se manifester entre 1990 et 1995 et 26,7% disent que c'est entre 2001 et 2005 que la population a vraiment ressenti cette crise agricole. Nous remarquons cette crise par la baisse de la production agricole, soit 38% de l'échantillon affirmant cela comme indicateur majeur.

Après analyse de la figure 9 parlant des causes de la crise agricole, le résultat de ce camembert prouve avec une proportion de 48% soit 57 ménages que l'infertilité du sol est à la base de la crise agricole, 26% indiquent la surexploitation des sols comme deuxième cause de cette crise agricole. En interrogeant en troisième reprise, les enquêtés ont dit que la dépendance aux aides humanitaires a fait que les ménages ne s'adonnent plus avec toute force à l'activité de l'agriculture.

En outre, tenant à savoir le nombre des repas par jour actuellement, 47% soit 56 ménages affirment que suite à la faible production, ils consomment 2 repas par jour. Tandis qu'avant la crise, 54% soit 65 ménages affirment qu'ils consommaient 3 repas par jour. Allez-y comprendre qu'avant la crise, les besoins des ménages agricoles étaient satisfaits comme l'affirment 76% des enquêtés. Par contre, 44% prouvent actuellement la non satisfaction.

61

Face à cette crise agricole, 34% des enquêtés soit 41 ménages ont élaboré des stratégies de survie parmi les quelles la pratique des petits commerces. 25% de la figure numéro 30 renchérissent en disant que l'élevage domestique leur permet de survivre malgré cette crise agricole. Quant à la troisième stratégie, 29% de l'échantillon affirment que l'utilisation des semences améliorées leur permet de faire face à cette crise agricole. Les ménages agricoles soit 33% des enquêtés soit 40 sur 120 ménages pensent que l'apport des produits phytosanitaires pourrait résoudre cette crise agricole. Par rapport au statut foncier des champs (figure 22), 52% des nos enquêtés affirment être propriétaires des terres.

Quant à SOS Faim(2010), à l'heure actuelle, tout le monde s'accorde à reconnaître que la réalisation de l'objectif du millénaire pour le développement n°1 réduira l'extrême pauvreté et la faim de moitié d'ici 2015, Il faut signaler que l'atteinte de cet objectif est fortement compromise surtout dans les pays les plus pauvres. Les défis futurs en matière de sécurité alimentaire, notamment liés à la croissance démographique, le changement climatique, les pressions sur les ressources naturelles et les services éco systémiques, obligent à prendre des mesures pour prévenir la manifestation de crises alimentaires plus aigues et l'augmentation de la pauvreté. La projection des analyses menées par SOS Faim en 2010 sur les défis futurs en matière de sécurité alimentaire est une réalité vécue aujourd'hui par la population de la chefferie de Kabare.

La pauvreté n'est ni une banalité, ni une fatalité. C'est une lutte qui concerne tout le monde, hommes et femmes, à tous les niveaux, des ménages aux décideurs, pour la survie des communautés et des pays. Dans la mesure de ses moyens et de sa collaboration avec tout son réseau africain, Dimitra veut relever ce défi en mettant en valeur le rôle fondamental de l'agriculture et de ses producteurs, qui sont en grande majorité des femmes. (FAO-Dimitra, 2008). Pour la Fao, face à la crise, ils ont proposé une stratégie sur la valeur fondamentale de l'agriculture. Quant à nous, nous avions pensés que suite aux catastrophes naturelles, la promotion de l'élevage et de petit commerce surviendrait en aide à cette paisible population en situation désagréable.

Assurer la sécurité alimentaire en Afrique demeure un défi. Le présent rapport montre que l'on ne s'est pas encore suffisamment attaqué aux causes profondes de l'insécurité alimentaire. La faible production induite par une faible productivité et l'impossibilité pour les populations d'accéder comme il se devrait à la nourriture en raison de la pauvreté sont les principaux obstacles à vaincre.

62

Or, depuis les indépendances, les rendements plafonnent, voire régressent, notamment en raison de la diminution de la durée des jachères. Près des trois-quarts des terres sont désormais dégradés et on assiste à une baisse de la surface arable disponible par habitant, de moins de 25 % en 15 ans. (Mathieu Mérino, 2009). Pour cet auteur la régression de la production agricole est due à la pauvreté comme problème centrale tandis que nos résultats nous ont montré que l'infertilité du sol, la non application des techniques culturales, exigüité de l'espace à cultiver seraient à la base de ce faible accès à la nourriture.

Il ressort de l'analyse du professeur Séverin Mugangu Matabaro (2008) que l'insécurité que fait régner les milices locales et les bandes armées étrangères, sont à l'origine d'un exode rural massif. Nos résultats dégagent que l'insuffisance de la main d'oeuvre a un impact négatif sur la production agricole.

C.b. Kinghombe wa Kinghombe (2003) a montré que le problème de désertification et de famine périodique auquel est confronté le peuple du Bushi au Sud-Kivu date depuis 19901995 et que c'est cette situation qui a entrainé l'insécurité alimentaire qui s'observe presque toute l'année.

63

CHAPITRE IV : L'AMELIORATION DES STRATEGIES D'ADAPTATION FACE A

LA CRISE AGRICOLE ET L'INSTAURATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE. Ce chapitre tente d'inventorier les implications auxquelles donnent lieu les résultats obtenus et par la suite proposer des orientations d'amélioration des stratégies d'adaptation des ménages agricoles face à la crise agricoles à Kabare.

4.1. Souhait exprimé des ménages

Partant de nos entretien réalisées au près du ménages dans notre milieu d'étude consommant les souhaits pour contournez la ménages nous ont donné différent avis et ils ont souhaités :

D'appuyer les activités agricoles et d'élevage ; D'appuyer le petit commerce ;

D'apprendre des métiers ;

De relancer l'agriculture et l'élevage par la modernisation de ces deux activités. Ceci était le grand souhait de la majorité du ménage.

De créer un marché pour bien vendre les produits de l'élevage et de l'agriculture ; D'accéder à des grandes étendues de terre à cultiver.

D'avoir l'emploi, un salaire régulier et consistant

La méthode MOFF (menaces, opportunités, forces, faiblesses) est indiquée pour y

arriver.

D'après A Roche cité par Mana Matabaro (2013), la méthode MOFF permet d'évaluer une situation afin de prendre les bonnes décisions pour l'amélioration, fournir des alternatives stratégiques, organiser et synthétiser l'information afin de simplifier la compréhension de la dite situation et de son environnement pour être efficace.

A.Rochon présente l'analyse MOFF ou SWOF (stright, wekness, opprtunity and threat) dans une matrice découpée en cadrant de la manière suivante.

64

 

EXTERNE

Opportunités

Menaces

INTERNE

Forces

F.O

F.M

Faiblesses

F.O

F.M

La matrice, de la manière dont elle présente, offre quatre combinaisons d'alternatives stratégiques potentielles qui sont :

a) Utiliser les forces internes pour saisir les opportunités

b) Utiliser les forces internes pour contourner les menaces

c) Saisir toutes les opportunités externes pour combiner les faiblesses ou lacunes internes

d) Eliminer les faiblesses internes pour éviter les menaces externes.

4.1. Tableau 14 : Analyse MOFF : la matrice Menaces, opportunités, forces et faiblesses des stratégies d'adaptation.

Forces

Faiblesses

+ Les ménages sont en majorités de

propriétaire et exploitant des champs ;

+ Les ménages ont des activités

génératrices de revenu.

+ Vente des produits agricoles des

ménages ;

+ Main d'oeuvre locale disponible

+ Faible revenu des ménages ; + Dépendance de la population ; + Exploitation irrationnelle des champs ; + Faible production agricole.

Opportunités

Menaces

+ Le territoire est traversé par des routes nationales ;

+ Existence des ONG dans le milieu ;

+ Existence d'un centre de recherche

agronomique

+ La facilité d'approvisionnement dans la ville

+ Faible exploitation agricole des

ménages ;

+ Taux élevé d'analphabétisme + Explosion démographique ;

+ Importance accru des produits

alimentaires.

65

4.2. Matrice d'orientation stratégique

Pour arriver à mettre en présence les axes stratégiques d'orientation future à proposer aux ménages du territoire de Kabare, il nous parait nécessaire de faire le croisement entre les éléments issus de l'analyse interne avec ceux de l'analyse externe par la matrice MOFF.

C'est ainsi que, le choix des axes stratégiques à soumettre aux ménages dépendra des scores réaliser lors de ce croisement. Ce qui oblige que chaque force et faiblesse décelées au sein des ménages soient analysées par rapport à chacune des opportunités et menaces de l'environnement externe.

 
 

NIVEAU EXTERNE

 

SCORES

 

OPPORTUNITES

MENACES

 

O1

O2

03

O4

M1

M2

M3

M4

NIVEAU INTERNE

FORCES

F1

X

XX

XXX

XXX

 

XX

----

XXX

14

F2

XXX

XXX

XXX

XXX

 

XXX

----

XXX

18

F3

XXX

XX

XX

X

XX

XXX

----

XXX

16

F4

X

XX

XXX

X

XXX

XX

----

XXX

15

FAIBLESSES

f1

XX

XX

XX

XX

X

XX

X

XX

14

f2

X

XX

XX

XX

X

X

X

X

10

f3

 

XXX

XXX

XX

X

X

X

X

12

F4

X

XXX

XXX

XXX

XX

XXX

X

X

17

SCORES

12

19

21

17

10

17

4

17

 

Légende :

XXX : forte influence XX : influence moyenne X : faible influence --- : sans influence Les orientations stratégiques : MOFF/BEEM

BEEM :

Octroyer des microcrédits afin de maximiser le plus de revenu par les activités génératrices de revenu exercées au bord de ce ces deux routes nationales.

66

B : Bâtir sur les forces

E : Eliminer les faiblesses

E : Exploiter les opportunités M : Minimiser les menaces.

Les stratégies externes

0. Présence d'un centre de recherche agronomique (03), les ménages sont propriétaires et exploitants des champs (F1)

La présence du centre Mulungu (o3) offre aux ménages propriétaires et exploitants de champs agricoles des techniques agricoles appropriées et des variétés des semences améliorées (F1).

1. La présence d'un centre de recherche agronomique (03), l'exploitation irrationnelle des champs (f3).

Vulgariser par l'Inera/Mulungu, les techniques et méthodes d'exploitation rationnelle des champs.

2. Présence d'un centre de recherchée INERA (03), faible production agricole (f4)

Vulgariser les techniques culturales de production agricoles par l'INERA et octroyer des nouvelles variétés améliorées en vue d'accroitre la production.

3. Taux élevé d'analphabétisme (M2), les ménages ont des activités génératrices des revenus (F2).

Appuyer l'alphabétisation de la population (M2) par la plus value des activités génératrices de revenu de ménages (F2)

Les stratégies internes

1). Activités génératrices des revenus des ménages (f2), le territoire est traversé par des routes nationales (01) ;

67

2). Les ménages ont des activités génératrices des revenus (F2), la presence des ONG dans le milieu (02) ;

Appuyer les activités génératrices des ménages par les ONGs et le centre de recherche l'INERA.

3). La vente des produits agricoles par les ménages.

Appuyer des produits agricoles pour fournir les plus des produits aux passages de ces routes nationales.

Le croisement des éléments internes et externes, nous fait arriver à la proposition des stratégies ci-dessous pour l'amélioration des stratégies d'adaptation face à la crise agricole et l'instauration de la sécurité alimentaire dans la chefferie de Kabare.

Il s'agit essentiellement de :

Intensification agricole;

Promotion de l'élevage et de petit commerce;

Encadrement des paysans et mise en place d'une politique de planification de naissance.

Ces trois principales orientations sont étroitement liées et interdépendantes, pour une restauration effective de la sécurité alimentaire dans la chefferie de Kabare.

4.3. Intensification agricole

Cette stratégie a pour objectif général de soutenir les efforts des petits producteurs/trices, de leurs OP (organisations paysannes) et unions à travers la valorisation du potentiel agricole des bas-fonds et l'amélioration durable des productions agricoles et de leur valorisation tout au long de la chaîne de valeur, en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté et contre l'insécurité alimentaire et à l'amélioration des conditions de vie et de revenus des groupes vulnérables dans la préfecture de Kabare. Les priorités en matière d'intensification agricole consistent à introduire le (s) :

Couverture en produits phytosanitaires : les produits phytosanitaires permettent de protéger les végétaux ou produits végétaux contre tout organisme nuisible ; exercer une action sur les processus vitaux des végétaux (régulateur de croissance) ; assurer la conservation des végétaux ; détruire les végétaux ou parties de végétaux indésirables. Ces produits

68

phytosanitaires sont utilisés pour lutter contre les mauvaises herbes (Herbicide), les champignons(Fongicide) et les insectes(Insecticide). Il sera opportun de disponibiliser un grenier des produits phytosanitaires et vétérinaires, des engrais, etc. pour permettre aux ménages agricoles de s'approvisionner en cas de nécessité.

Les semences améliorées : la connaissance du milieu permet au chercheur de faire une sélection de variétés améliorées qui doit s'adapter au milieu étudié en vue d'avoir une meilleure production. Cette sélection des semences améliorées requiert une recherche agronomique performante pour laquelle il faudra faire recours aux spécialistes de L'Inera/Mulungu pour qu'ils viennent réaliser des recherches. Ces dernières permettront d'identifier les semences qui produiront décemment et s'adapteront à la chefferie de Kabare. Le crédit agricole : Elle aura comme objectif de faciliter aux paysans l'accès au crédit agricole. Le crédit agricole est une stratégie de développement, qui s'inscrit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et contre la sous production. L'accès au crédit rural permettra aux paysans de réaliser les investissements agricoles.

Ici, il s'agit de crédit en nature et en espèce. La formule de crédit à des groupes ou à des individus facilite l'accès au crédit et permet aussi un recouvrement plus facile, par la pression que le groupe exerce sur l'individu. Il s'agit ici du crédit avec la caution solidaire. L'utilisation de ces crédits pour l'achat des engrais chimiques, les produits phytosanitaires, des semences améliorées et des outils aratoires, produira un impact certain sur la productivité agricole, et ipso facto sur l'accroissement des revenus.

Engrais chimiques et organiques : pour cette technique, on doit envisager une utilisation modérée, raisonnée des engrais minéraux. Il a été démontré que la combinaison d'engrais minéraux avec des matières organiques accroit de manière durable les rendements agricoles (Espoir BISIMWA, 2010).

Les engrais, que ce soit organique ou minéral, permettent de doubler et même tripler les rendements agricoles. Les plantes cultivées se développent mieux si elles reçoivent des doses correctes d'éléments nutritifs.

L'animation sur les pratiques culturales : Il faut informer et susciter le débat sur les pratiques culturales pour faire comprendre aux paysans de la chefferie de Kabare les avantages de la pratique culturale sur leur production. Cette stratégie de l'animation sur les pratiques culturales doit s'orienter à la situation actuelle sur la crise agricole à Kabare en fin de rechercher une adhésion aux solutions préconisées pour la restauration de la sécurité alimentaire.

69

L'intégration de la culture à l'élevage : cette stratégie présente plusieurs avantages notamment de relever la fertilité des sols par des apports de fumure significatifs et conséquemment agir sur la productivité et les revenus des exploitations, utilisation rationnelle de l'espace, le recyclage des sous produits et déchets de l'agriculture et de l'élevage. Cette intégration joue un rôle très crucial d'autant plus que l'élevage est une source indispensable des protéines et des revenus.

4.4. Promotion de l'élevage et de petit commerce

Cette stratégie à pour objectif d'accroitre la production alimentaire avec un taux de croissance

bien plus rapide que celui des cultures et d'accroitre les revenus des petits commerçants en le

donnant des subventions à travers les autorités de l'Etat ou en les octroyant des crédits.

Les priorités en matière de la promotion de l'élevage et de petit commerce à Kabare

consistent à :

+ Sensibiliser et vulgariser la population sur l'élevage en stabulation et la gestion de bétail

en transhumance ;

+ Octroyer des crédits aux petits commerçants et les animer sur son utilisation ;

+ Reformer les zootechniciens et les approvisionner des matériels nécessaires en leur

donnant des subventions à travers les autorités de l'Etat et de les octroyer de crédit pour

accroitre le capital;

+ Créer la synergie des éleveurs à Kabare ;

+ Installer une pharmacie vétérinaire ;

+ Créer un syndicat de commerçant ;

+ Construire un marché moderne aux commerçants pour l'écoulement des leurs produits ;

+ Aménager les routes de desserte agricole.

4.5. Encadrement des paysans et la mise en oeuvre d'une politique de planification de

naissance

Créer un groupe de développement local : il regroupera toutes les associations locales de développement agricole du territoire de Kabare et particulièrement du groupement de Miti, Cirunga et Mudusa. Il comprendra en outre un service ou une activité d'info-communication pour le développement agricole, qui sera un cadre de rencontre où les membres échangeront sur les problèmes agricoles qui se posent dans leurs villages. Il organisera, en partenariat avec les organisations d'appuis externes, les séminaires de renforcement des capacités, en vue de renforcer les capacités des moniteurs agricoles issues des associations membres du CLD sur les nouvelles techniques agricoles et les méthodes de lutte antiérosive, entendu que ces

70

derniers auront à leur tour la tache d'encadrer techniquement les agriculteurs, les accompagnants dans leur processus quotidien de production.

Renforcer les associations locales en les appuyant financièrement et matériellement pour qu'elles luttent contre tous les problèmes qu'elles connaissent.

Mettre en place une politique de la planification de naissance en sensibilisant la population sur le planning familial en vue de limiter la naissance qui du reste pèse sur les dépenses alimentaires.

Mettre en place un syndicat des ménages agricoles dans le but de défendre les droits et les intérêts des agriculteurs de la chefferie de Kabare.

Recommandations

Recommandations aux ONG et Association de développement

- La formation technique des continue aux paysans agriculteurs ;

- Aider les ménages agricoles de trouvé un marché rémunérateur.

Recommandations aux ménages agricoles

- La collaboration de la population et les autorités de l'Etat pour une bonne amélioration

de la production agricole ;

- Le regroupement en coopération agricole des ménages agricoles pour bien gérer leur

production.

Recommandations à l'administration publique ce rôle ne doit pas être minimal car le

développement a besoin d'un Etat qui agit :

- Permettre la population d'avoir l'accès des intrants pour une meilleur production ;

- Mettre en place des infrastructures qui pourront permettre la population à bien

travaille.

- 30% soit 36 ménages cultivent l'amarante, 19% soit 23 ménages cultivent le haricot, 19% encore soit 23 ménages cultivent les choux, 16% soit 19 ménages cultivent le

71

CONCLUSION

Nous voici au terme de cette recherche qui a porté sur « l'étude comparative des stratégies d'adaptation des ménages agricole face à la crise agricole à Kabare » qui a eu pour problématique résumée en 3 grandes questions, qui sont :

Quels sont les indicateurs de la crise agricole dans le territoire de Kabare ?

En quoi les stratégies de lutte contre la crise agricole des ménages agricoles contribue-telles à l'amélioration des conditions socio-économique dans ce terroir ?

Quelles sont les forces et faiblisses de ces stratégies et que faire pour les améliorer ? Pour répondre effectivement à ces questions, nous avons émis les hypothèses suivantes :

? La diminution de la production agricole, l'insécurité alimentaire, la baisse du revenu agricole, la dépendance alimentaire ainsi que le faible accès aux services sociaux de base suite au faible revenu sont les indicateurs de la crise agricole dans le territoire de Kabare.

? Les stratégies de lutte contre la crise agricole prennent en compte les sources de revenus complémentaires à l'agriculture telle que l'élevage, le petit commerce, l'enseignement, la fabrique des briques et la coupe-couture.

? Cependant le revenu issu de ces activités complémentaires est insuffisant et ne permet pas de faire face aux nombreux besoins alimentaires et non alimentaires de ménages dont la plus part ne disposent pas d'un grenier.

Pour ce travail, nous avons utilisée la méthode de KISH et les techniques d'observation directe, l'interview libre, le questionnaire d'enquête, l'analyse documentaire et l'échantillonnage en grappe pour afin vérifier nos hypothèses.

Les résultats de l'enquête montrent que la taille moyenne d'un ménage agricole à Kabare est de 7 personnes tandis que le minimum est de 3 personnes et le maximum est de 15 personnes.

- 71% prouve que la source principale de revenu à Kabare est l'agriculture et 32,5% de l'échantillon d'étude pratiquent l'élevage comme source secondaire.

72

maïs, 11% soit 13 ménages cultivent la tomate et seul 5% soit 6 ménages cultive le sorgho comme cultures principales des ménages agricoles à Kabare.

- 83,3% des ménages agricoles affirment l'existence de la crise agricole et 30,8% pensent que le début de cette crise c'est entre 1990-1995 à Kabare ;

- 38% de l'échantillon prouve que l'indicateur de la crise agricole c'est la baisse de la production agricole et cela est causé par l'infertilité du sol comme l'affirment 48% soit 57 ménages de Kabare ;

- 51% soit 61 ménages de l'échantillon affirme que le wilt bactérien c'est le grand problème fréquent de la bananeraie et 12, 53% de l'échantillon d'étude affirment que la mosaïque est le problème de la culture de manioc ;

- 52% soit 63 ménages affirment que les champs cultivés sont propriétaires;

- 65% soit 78 ménages sur 120 enquêtés et 35% soit 42 ménages proposent que avoir les produits phytosanitaires serait une solution efficace à cette maladie du wilt bactérien et de la mosaïque.

- 41 ménages soit 34% exercent le petit commerce, 32 ménages soit 27% pratiquent l'élevage domestique, 26 ménages soit 22% sont agents de l'Etat, enseignants ou ils exercent le petit métier (maçonnerie, menuiserie...), pour d'autres ménages qui, à part l'agriculture, n'ont pas d'autres professions, utilisent des semences améliorées sont à 10% de la population enquêté soit 12 ménages agricoles et seuls 7% soit 9 ménages font le recours aux crédits.

- Pour 33% des enquêtés soit 40 ménages sur les 120 d'échantillon pensent que l'apport des produits phytosanitaires c'est la meilleure solution, 24% soit 27 ménages parlent de l'apport d'engrais, 19% soit 23 ménages parlent de l'utilisation des semences améliorées, 16% soit 19 ménages pensent que la promotion de l'élevage domestique pallierait à ce problème et 9% soit 11 ménages suggèrent que l'animation sur les pratiques culturales résoudrait aussi cette crise agricole.

Le travail poursuivait les objectifs suivants : la contribution à l'amélioration des stratégies d'adaptation face à la crise agricole et l'instauration de la sécurité alimentaire en milieu rural. Plus spécifiquement, notre étude visait à :

73

Inventorier les indicateurs de la crise agricole dans le territoire de Kabare (groupement de Mudusa, Cirunga et Miti) ;

Etudier les stratégies d'adaptations développées par les ménages agricoles face à la crise agricole dans le territoire de Kabare ;

Dégager les forces et faiblesses de ces stratégies et d'en proposer les stratégies susceptibles d'adaptation à la crise agricole pour son amélioration.

Le travail s'est articulé sur 4 chapitres dont voici le résumé du contenu :

- Le premier chapitre a porté sur la revue des littératures.

- Le deuxième a traité de la méthodologie du travail.

- Le troisième chapitre s'est consacré sur les résultats.

- Le quatrième enfin, a porté sur les stratégies d'adaptation face à la crise agricole et

l'instauration de la sécurité alimentaire en milieu rural.

Ce quatrième chapitre nous a poussé à proposer les stratégies suivantes :

o Intensification agricole ;

o La promotion de l'élevage et de petit commerce ;

o L'encadrement des payants et la mise en oeuvre d'une politique de planification de naissance.

Notre étude ne prétend pas avoir touché tous les aspects liés aux stratégies d'adaptation face à la crise agricole à Kabare, mais elle reste une brèche pour tout chercheur désireux de savoir plus sur cette étude. Ainsi, toutes les critiques et suggestions pouvant contribué à l'amélioration de ce travail sont les biens venus.

74

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

OUVRAGES

1) André ANGLADETTE, problème et perspective d'agriculture dans le pays tropicaux, imprimerie a bon temps limoges (France) dépôt légal : 4è trimestre, 1997, p770.

2) Caron, N. "Perte de précision liée au tirage d'un ou plusieurs individus Kish", série Méthodologie Statistique, Insee, France, 1999.

3) CB.KINGHOMBE wa KINGHOMBE, la réalité du génocide par la faim au Bushi (Sud-Kivu), Kinshasa RDC 2003, p17.

4) Defour Georges, le développement rural en Afrique centrale, théorie et essaie d'analyse critique, Bukavu, édition Bandari 1994, p57.

5) Ernest Kuyengila et Frans van hoof, un soutien plus efficace à l'agriculture passe par davantage de complémentarité et de synergie entre les organisations paysannes et les autres acteurs, 2010, p89.

6) Jules Malhau et Roger Montagne, l'agriculture aujourd'hui et demain, presse universitaire de France, 108 Boulevard saint-Grermain- Paris, 1961.

7) M.F.FOGEL et V. AUDATE, la sécurité alimentaire, DGCI, 1997.

8) Michel GRIFFON, Filière agroalimentaire en Afrique : comment rendre le marché plus efficace, 2001, p314.

9) Nicole Darmon et alii, L'insécurité alimentaire pour raisons financières en France, 2010, p586, p602.

10) Rodolphe Ghiglione et Benjamin Matalon, les enquêtes sociologiques, théorie et pratique, Armand colin, France, 2004, p301.

11) Souleymane Ouédraogo, intensification de l'agriculture dans le plateau central du Burkina Faso, geboren op 1957, p322.

RAPPORTS, ARTICLES ET REVUES

0. Ateliers régional SUNRAY, Articles scientifiques relatifs à l'incidence de l'environnement sur la nutrition, 2012, p6, p116. (Cette page a été consulte le 29 mars 2014).

75

1. Communautés européennes, sécurité alimentaire : comprendre et relever le défi de la pauvreté, 2009, p28 (consulté le 15 08 2014 à Heure).

2. Fao, agriculture mondiale horinzo 2000, édition économica, Paris, 1989, p399 (consulté le 16/11/2013).

3. FAO-Dimitra, Accès à la terre en milieu rural en Afrique : Stratégies de lutte contre les inégalités de genre, 2008, p166. (Consulté le 08.05.2014).

4. Furaha Germaine et alii, l'impact des activités non-agricoles sur la pauvreté et l'inégalité rurale. Cas de groupement Katana et Kavumu province du Sud-Kivu, 2013. (consulté le 16/11 /2013).

5. L'association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), L'impact de la crise alimentaire aggravée par la crise financière sur les populations des pays du Sud, 2009, P10, p28 (cette page a été consulte le 29 mars 2014).

6. MATHIEU MÉRINO, L'insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, 2009, p9.

7. MUGANGU MATABARO Severin, la crise foncière à l'Est de la RDC, in annuaire de grand lacs, 2007-2008, p414. (consulté le 16/11 /2013).

8. Nations Unies conseil économique et social, la situation au regard de la sécurité alimentaire en Afrique, 2012, p29.

9. Louvain développement, Pauvreté rurale et insécurité alimentaire au Sud-Kivu. Situation de milieu précarisé à l'Est de la RDC, 2008,p95.

10. SOS FAIM, note de synthèse, juillet 2010, p5 (consulté le 08.05.2014).

11. Rapport final du ministre provincial de l'agriculture et développement rural, Sud kivu, 2006.

MEMOIRE, TFC ET COURS

1) Aimé valentin JAMBERE BAJOJE, analyse contextuelle des facteurs influençant l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga territoire d'Idjwi, 2011, p73.

2) Benjamin wimba michumbi, efficacité de la recherche agronomique face aux problèmes culturaux chez le paysan du Bushi, expérience de diffusion de la culture du haricot volubile par le programme de recherche et développement Inera-Mulungu, 1999.

3) Destin Ajabu Bihimana, stratégie pour une agriculture intégrée dans la collectivité des Bafuliru, 2004.

4) Espoir BISIMWA, cours d'agriculture durable, G2 ISDR/Bukavu, Inédit, 2010, p28

5) Fao, l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, Rome, 2010, p63 (consulté le 30/11/2013)

76

6) Fao, rapport national sur l'état des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, 2009, p66. (consulté le 7/12/2013)

7) Juvenal Zirimwabagabo Bahizire, la pauvreté dans les ménages ruraux du territoire de Walungu et les voies de solution, 2004.

8) KAMULETE MUTA, la crise agraire et ses déterminants socio-économiques et environnementaux : analyse des interactions et rationalité des exploitations agro-alimentaires au Bushi, 2013.

9) Niama Niango Dembele, la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Quelle stratégie de réalisation, chambre d'agriculture du Mali, Bamako, 2001, p25 (consulté le 30/11/2013).

10) NIYOMUVUNYI Angelos, la sécurité alimentaire et implication des communautés locales dans la gestion intégrée des ressources naturelles collectivités : cas de la commune RUTEGAMA, 2010, p73.

11) MANA MATABARO Herman, contraintes à la production et les possibilités de relance de la culture du caféier dans les groupements de Miti, Bugore, Irhambi-Katana en territoire de Kabare.

WEBOGRAPHIE www.fao.org

http://eur-lex.europa.eu

77

TABLES DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABREVIATIONS v

RESUME DU TRAVAIL vii

ABSTRACT viii

0. INTRODUCTION 1

0.1. Etat de la question 1

0.2. Problématique 7

0.3. Hypothèse 10

0.4.Objectifs du travail 10

0.5.Délimitation spatio-temporelle 10

0.6.Choix et intérêt du sujet 11

0.7.Cadre théorique 11

0.8. Difficultés rencontrées. 13

0.9. Présentation sommaire du travail 13

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE 14

1.1. Définition des concepts clés 14

L'agriculture 14

L'agriculture intensive 14

Etude comparative 14

Stratégie 14

Adaptation ou résilience 14

Crise agricole 15

Ménage agricole 15

78

L'insécurité alimentaire 15

Revenu agricole 15

I.2. Indicateur de la crise agricole 16

L'insécurité alimentaire 16

Les facteurs influençant l'insécurité alimentaire 16

Les aléas inhérents à l'exploitation agricole 17

La pauvreté 17

L'indisponibilité des terres 18

Les paysans avec des parcelles trop petites 18

La forte croissance démographique 18

Des disponibilités des stockages limités 19

Le manque d'infrastructure rurale. 19

I.3. Stratégie de résilience ou d'adaptation 20

La redynamisation du secteur agricole 20

1.4. Milieu d'étude 20

Situation géographique 20

Situation politico-administrative 22

Situation démographique 23

Situation économique 25

Situation socioculturelle 27

Situation socio-sanitaire 28

Situation artisanale 28

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DU TRAVAIL 29

2.1. Approche méthodologique 29

2.2. Matériels utilisés 29

2.3. Caractéristiques de l'échantillon 30

2.4. Procédure de collecte des données 33

79

2.5. Traitement des données 34

CHAPITRE III : LES RESULTATS 35

3.1. Sources de revenu et production agricole 35

3.2. Indicateurs de la crise agricole 42

3.3. Propositions pour surmonter les contraintes agricoles 52

3.4. Propositions et stratégies de survie face à la crise agricole 55

3.5. Discussion des résultats 58

CHAPITRE IV : L'AMELIORATION DES STRATEGIES D'ADAPTATION FACE A LA CRISE

AGRICOLE ET L'INSTAURATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE. 63

4.1. Souhait exprimé des ménages 63

4.2. Matrice d'orientation stratégique 65

Les stratégies externes 66

Les stratégies internes 66

4.1. Intensification agricole 67

4.2. Promotion de l'élevage et de petit commerce 69

4.3. Encadrement des paysans et la mise en oeuvre d'une politique de planification de naissance 69

Recommandations 70

CONCLUSION 71

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 74

OUVRAGES 74

RAPPORTS, ARTICLES ET REVUES 74

MEMOIRE, TFC ET COURS 75

WEBOGRAPHIE 76

TABLES DES MATIERES 77






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille