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La république démocratique du Congo et l'application des conventions internationales pour la protection des refugiés.

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par Musoda MUNGANGA
UNIIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU - Licence 2013
  

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I.3 Les mouvements des réfugiés dans les années nonante

Les années nonante sont caractérisées par la montée en puissance des revendications démocratiques. Venu de l'Est de l'Europe, le vent des changements démocratiques va aussi souffler sur l'Afrique. Ces années nonante voient aussi l'accroissement des tensions ethniques qui vont déboucher sur l'ethnicité.

67 B. KABAMBA, Op. Cit., p.201

68 Idem, p.205

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Exprimés de façon de plus en plus manifeste à l'intérieur des Etats de la région des Grands Lacs, les antagonismes ethniques aboutissent au déclenchement, au début des années 90, des guerres civiles. Ces événements provoquent, de nouveau, des chassés-croisés importants chez les réfugiés.

En 1992, si le professeur GUICHAOUA hésite à placer le Rwanda parmi les plus grands producteurs de réfugiés; deux ans plus tard, le doute n'est plus permis, car les rapports du HCR, illustrent la problématique des réfugiés rwandais dans la région, selon les sources du H.C.R. en novembre 1994, le Rwanda est le deuxième pays d'origine des réfugiés; il est au cinquième rang de leur rapatriement, les réfugiés rwandais sont les plus gros bénéficiaires des programmes spéciaux du H.C.R., plus de 50 % du budget leur sont alloués69.

On peut penser que les terribles images des réfugiés rwandais fuyant leur pays vers les pays limitrophes, lors des événements survenus, d'avril à août 1994, sont inédites. Pourtant, il s'agit d'un problème, qualifié par Paul Matthieu, d'endémique. En effet, il ressort de l'analyse de l'histoire politique contemporaine de la région des Grands Lacs, que les mouvements de populations ont toujours existé dans cette zone et qu'ils ont engendré des problèmes jamais résolus par les différentes élites politiques de la région des Grands Lacs.

Le problème des déplacements de populations ne concerne pas uniquement l'Afrique des Grands Lacs, mais de façon générale, toute l'Afrique noire. Toutefois, l'ampleur de l'exode de 1994 dans l'Afrique des Grands Lacs est sans pareil dans toute l'histoire contemporaine du continent. Les chiffres varient, selon les sources. Pour les organisations non gouvernementales d'aide aux réfugiés, deux à trois millions de Rwandais ont quitté leur pays pour se réfugier au Congo, au Burundi, en Ouganda et en Tanzanie. Le ministre rwandais de la réhabilitation et de l'insertion des

69 B. KABAMBA, Op. Cit., p.180

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réfugiés estime à quelque 3,4 millions le nombre de réfugiés présents, en décembre 1994, dans les pays limitrophes70.

La région des Grands Lacs a pour une autre caractéristique géographique d'être la zone des réfugiés. En effet, alors que l'Afrique dans son ensemble en 1996, comptait 6 millions de réfugiés, la région des Grands Lacs en avait la moitié soit 3 millions, essentiellement des Rwandais et des Burundais. Cette zone, s'est taillée une place de choix dans le répertoire des mouvements de migrations africaines.

Cette caractéristique de la région contribue effectivement à la définition des Grands Lacs comme une zone de crise permanente, car faut-il remarquer, qu'en Afrique, les exilés ne sont pas majoritairement des réfugiés politiques, ils se jettent sur les routes pour des raisons économiques à la recherche des terres arables, et généralement, ils se jettent sur les routes pour fuir des guerres civiles, des troubles ethniques, des atteintes aux droits de l'homme, des régimes autoritaires71ou réfractaires à la démocratie.

Ainsi au Soudan, le conflit ethnique entre le régime post-islamique du Nord et les opposants du Sud, a provoqué le déplacement approximatif de 3 millions de réfugiés.

Le lien s'établit naturellement entre le phénomène des réfugiés et la réalité de crise et d'instabilité politique des Etats de cette région72.

II.3.1 Au Rwanda

En octobre 1990, l'APR, branche armée du FPR, lance une attaque pour revendiquer le droit de retour des réfugiés. Le scénario, identique à celui des années 60, se répète. Les Tutsis de l'intérieur du Rwanda ont du subir la répression. Quelque 350 000 personnes essentiellement des Tutsis trouvent refuge dans les pays voisins: au Burundi (près de 240 000 réfugiés rwandais), au Congo, en Ouganda et en Tanzanie.

70 B. KABAMBA, Op. Cit., p.182

71 P. BIYOYA, Op. Cit., p.24

72 Idem, p.25

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Les populations hutu fuient également les régions de combat et se réfugient dans les faubourgs de la capitale Kigali. Cette guerre ravive et exacerbe les tensions ethniques. Les Tutsis paient un lourd tribut : ce sont les massacres de KIBILIRA, MUTARA et BAGOWE. Parallèlement, le flux des réfugiés rwandais ne cesse de croître et atteindre 400 000 en 1991 (la plupart au Burundi).

Durant cette période de trouble, le pays va connaître d'autres bouleversements intérieurs. En 1992, face à la pression interne et internationale, le président HABYARIMANA accepte d'entamer des pourparlers avec le FPR. Le nombre de réfugiés rwandais, cette année là, passe à 432 000 personnes dans la région. Les négociations entamées avec le FPR sur le partage du pouvoir incitèrent les durs du régime, membre de l'Akazu à préparer un plan d'extermination des Tutsis soupçonnés d'être de connivence avec le FPR. En août 1993, les accords d'Arusha concrétisant un partage du pouvoir, sont signés entre le gouvernement rwandais, le FPR et les différentes formations politiques rwandaises. Encore plus, ces accords ne sont pas appliqués, ce qui cristallise les tensions ethniques.

Le 6 avril 1994, l'avion présidentiel est abattu avec à son bord, le président HABYARIMANA et le président NTARYAMIRA du Burundi. Le génocide programmé contre les Tutsis et les Hutus modérés est perpétré d'avril à juin 1994 et près d'un million de personnes y trouvent la mort. Déjà, dès fin avril 1994, plus de 500 000 réfugiés sont dénombrés dans la région de BENAKO en Tanzanie. En juillet 1994, on en répertorie plus d'un million dans la région de Goma et en août 1994, 300 000 dans la région de Bukavu et 250 000 dans la région de Ngozi au Burundi73.

En juillet 1994, la victoire du FPR entraîne la chute du pouvoir en place à Kigali. Dans leur fuite, l'armée rwandaise va pousser plus de deux millions de Hutus rwandais à se réfugier dans les pays voisins en quelques semaines. La fuite des Hutu est considérée comme le plus grand exode de l'histoire du continent africain. Suite à cette victoire, plusieurs centaines de

73 B. KABAMBA, Op. Cit., p.233

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milliers d'anciens réfugiés essentiellement des Tutsi du Congo, de l'Ouganda et du Burundi regagnent le Rwanda.

Ce chassé-croisé des populations est sans précèdent dans l'histoire contemporaine africaine. Plus de deux millions de Hutus rwandais quittent le Rwanda et près d'un million de Tutsi rentraient d'exil. Ainsi que le nombre des réfugiés rwandais présents en Ouganda tombe à 4 000, fin 1994, contre plus de 150 000 en 1993. Plus de 250 000 Tutsi sont également de retour du Burundi.

En octobre 1996, suite à l'offensive militaire de l'AFDL, 600 000 réfugiés en provenance du Zaïre et plus de 500 000 autres venant de Tanzanie regagnent le Rwanda. Plus de 200 000 réfugiés hutu sont portés disparus: le régime de KABILA et ses alliés rwandais sont rendus responsables de ce massacre par la Commission d'enquête de l'ONU. Quelque 300 000 autres réfugiés hutus sont dispersés à travers le Zaïre74.

Les années nonante voient une véritable explosion du nombre de réfugiés et de déplacés rwandais. De quelques centaines de milliers répertoriés dans les années quatre-vingt, ils sont des millions dans les années nonante.

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