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Elaboration d'une nouvelle méthodologie d'étude des effets dominos et application: cas LINDE gaz Algérie


par Tarik Benfriha
École Nationale Polytechnique. Alger  - Ingénieur d’état en QHSE-GRI 2019
  

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Chapitre II

ETUDE DES EFFETS DOMINOS

INTERNES

34

II. ETUDE DES EFFETS DOMINOS INTERNES

Dans ce chapitre nous allons tout d'abord essayer de détailler le process d'extraction des gaz de l'air qui se fait au sein de LGA afin de comprendre les risques qui peuvent en découler. Nous allons ensuite réaliser une critique de l'étude de danger pour faire ressortir les manques qui peuvent exister en matière de sécurité.

II.1 Compréhension du process existant à LGA

II.1.1 Présentation de l'Air Separation Unit (ASU)

Le site de LGA à Reghaïa est constitué des ateliers pour la production des différents gaz industriels, médicaux et mélanges, des ateliers de conditionnement, de la ré-épreuve, un parc de distribution bouteille, un bloc administration et de l'ASU. Cette dernière est le coeur de production du site, en effet elle collecte l'air ambiant afin d'obtenir, grâce à un procédé industriel, les différents gaz de l'air avec une grande pureté. A l'issu de ce procédé, l'air est décomposé en ses composants principaux ; Oxygène, azote et argon. A partir de cette unité, les gaz liquéfiés seront redistribués soit vers les ateliers de conditionnement bouteille ou bien pour la distribution en vrac grâce à des camions citernes qui pompent ces gaz à l'état liquide directement des réservoirs de stockage

II.1.2 Description du processus de séparation d'air

II.1.2.1 Récupération d'oxygène et d'azote

La séparation de l'air est basée sur un processus à basse température utilisant des adsorbeurs à tamis moléculaires pour nettoyer l'air avant sa pénétration dans la partie à basse température.

La poussière et d'autres particules contenues dans l'air sont éliminées grâce à un système de filtre d'air avant que l'air pénètre dans le compresseur d'air.

Le compresseur d'air qui est entraîné par un moteur électrique comprime l'air à environ 4,6 bar. Après le 3ème étage, l'air est refroidi dans un refroidisseur de sortie, puis refroidi encore à environ 20°C dans un refroidisseur d'air par l'eau refroidie de l'unité de réfrigération. L'eau condensée est éliminée de l'air par un séparateur d'eau en aval de l'unité de réfrigération. Un treillis en haut de la cuve du séparateur élimine l'eau atomisée de l'air.

35

Après le séparateur d'eau, l'air traverse l'un des adsorbeurs à tamis moléculaires où sont éliminés le CO2, les hydrocarbures potentiellement dangereux et la vapeur d'eau résiduelle. L'un des deux adsorbeurs fonctionne pendant que l'autre est en cours de régénération. De l'azote impur provenant de la boîte froide est utilisé pour la régénération des adsorbeurs.

Ce gaz est chauffé dans le chauffage électrique et traverse l'adsorbeur. Le cycle de chauffage est assisté par un accumulateur de chaleur qui est chargé durant les étapes de refroidissement, de pressurisation, de changement et de dépressurisation. Durant le cycle de refroidissement, l'adsorbeur est refroidi par l'azote résiduaire.

Une fois la séquence de régénération terminée. L'adsorbeur est pressurisé avant de passer au cycle d'adsorption.

Le changement de l'étape de régénération à celle du fonctionnement et vice-versa est contrôlé par un programme.

Après l'adsorbeur à tamis moléculaire, une petite partie de l'air sec est nettoyé est prélevé en tant qu'air instrument.

En aval de l'adsorbeur à tamis moléculaire, la quantité totale de l'air du processus et l'air recyclé provenant de la boîte froide sont ensuite comprimés à 33 bar par un turbocompresseur d'air de recyclage à 3 étages avec refroidissement. Après le dernier étage du compresseur de recyclage, l'air est refroidi dans un refroidisseur de sortie, puis comprimé encore à 49,6 bar par l'unité de compresseur/surpresseur à turbine de détente. Le flux de recyclage en aval du compresseur-surpresseur est ensuite refroidi dans un refroidisseur de sortie par de l'eau de refroidissement, puis refroidi encore par l'eau refroidie de l'unité de réfrigération dans le refroidisseur.

La quantité totale d'air comprimé pénètre dans la boite froide où elle est refroidie par les flux de produit froids en tant qu'azote résiduaire, azote basse pression et sous pression, oxygène et une partie d'air de recyclage dans le principal échangeur de chaleur.

Une partie de l'air comprimé quitte le centre de l'échangeur de chaleur avec une température de -70°C. Ce flux est détendu dans la turbine de détente et génère la réfrigération requise pour le processus cryogénique. En aval de la turbine de détente, ce flux est divisé. Une partie est dirigée vers la colonne de pression et l'autre partie est recyclée vers le compresseur de recyclage.

36

L'autre partie de l'air comprimé est ensuite encore refroidie jusqu'à sa température de liquéfaction et directement détendu vers la colonne de pression.

Les produits traversant l'échangeur de chaleur principal sont chauffés à environ 30°C par l'air du processus à contre-courant.

Dans la colonne de pression, l'air du processus est pré-séparé en liquide enrichi en oxygène au fond et en azote pur en haut. Le reflux requis pour la rectification est généré par la condensation de l'azote gazeux contre l'oxygène bouillant dans le condenseur généré par la condensation de l'azote gazeux contre l'oxygène bouillant dans le condenseur. Une partie de l'azote liquide sert de reflux pour la colonne de pression, la partie restante est sous-refroidie dans le sous-refroidisseur et alimente la colonne basse pression dans laquelle elle sert de reflux.

L'azote liquide en excédent est dévié du haut de la colonne basse pression et envoyé dans le réservoir de stockage.

Une petite partie de l'azote gazeux sous pression est prélevée en haut de la colonne de pression et sert de gaz de purge et d'étanchéité pour l'unité de séparation d'air (ASU).

Une partie d'air liquide est prélevée d'un collecteur séparé dans la colonne de pression, puis sous-refroidie. Elle à améliorer la rectification dans la colonne basse pression.

Le liquide enrichi en oxygène du fond de la colonne de pression est également sous-refroidi dans le sous-refroidisseur et l'évaporateur d'argon puis est détendu dans le condenseur d'argon brut. Le liquide enrichi en oxygène sert de réfrigérant pour le condenseur d'argon brut et pour le condenseur d'argon pur. Le liquide en excédent du condenseur d'argon brut s'écoule par le trop-plein dans la colonne basse pression en tant qu'alimentation d'oxygène.

Dans la colonne basse pression, la séparation finale en oxygène liquide pur a lieu, en tant que produit inférieur et azote gazeux en haut de la colonne. Le produit d'oxygène liquide prélevé au fond la colonne basse pression est pompé par une pompe cryogénique et divisé en deux flux.

L'un des flux est directement dirigé via le sous-refroidisseur vers le réservoir de stockage d'oxygène. L'autre flux est introduit dans le condenseur. Une partie de l'oxygène gazeux prélevé dans le condenseur devient du gaz résiduaire d'oxygène et quant à l'autre alimente dans la colonne basse pression.

37

Le gaz d'azote pur en haut de la colonne basse pression est réchauffé dans le sous-refroidisseur et l'échangeur de chaleur principal, puis quitte la boite froide en tant que produit LP-GAN, mais la conduite de produit LP-GAN est aveugle et s'échappe via la conduite d'évacuation de produit et le silencieux.

Le gaz résiduaire d'azote de la colonne basse pression est réchauffé dans le sous refroidisseur et l'échangeur de chaleur principal et sert à régénérer les absorbeurs à tamis moléculaires. Ensuite le gaz résiduaire est évacué dans l'atmosphère.

II.1.2.2 Récupération de l'argon brut et pur :

Le gaz d'argon enrichi est dévié de la colonne basse pression et alimente le bas de la colonne d'argon brut T4110 où le gaz est séparé en liquide enrichi en oxygène en bas et en gaz enrichi en argon en haut. Le liquide dans le fond retourne dans la colonne basse pression.

Le gaz d'argon brut en haut va vers la colonne d'argon brut T4111 et se liquéfie dans sa totalité dans le condenseur d'argon brut contre l'air liquide enrichi en oxygène provenant de la colonne de pression. Le liquide d'argon brut sert de reflux pour la colonne d'argon brut T4111.

Le liquide du fond de T4111 est pompé vers la colonne d'argon brut T4110 où il sert également de reflux. Environ 3,4% du gaz d'argon brut en haut est dévié en tant que gaz et est ensuite dirigé vers la colonne d'argon pur. La concentration d'oxygène de l'argon brut répond déjà aux spécifications pour le produit argon (<1 vppm de gaz oxygène).

Dans la colonne d'argon pur, l'azote est séparé de l'argon brut. L'argon gazeux contenant de l'azote se liquéfie dans le condenseur d'argon pur contre l'air liquide enrichi du condenseur d'argon brut. L'azote est évacué dans l'atmosphère, l'argon liquéfié sert de reflux pour la colonne d'argon pur. En bas de la colonne d'argon pur, l'argon pur liquide est rebouillit dans l'évaporateur d'argon et sert de gaz ascendant dans la colonne d'argon pur. Le liquide en excédent est dévié en tant qu'argon liquide (LAR) vers le réservoir d'argon.

II.2 Critique de l'étude de danger

L'étude de dangers (EDD) est un principe de la sécurité industrielle et surtout une exigence réglementaire régit par le décret exécutif numéro 06-198, dont un préalable est l'inventaire des

38

objets et activités avec leurs dangers intrinsèques. C'est un bon moyen d'obtenir des informations sur les activités de l'entreprise et les risques identifiés au sein de cette dernière ainsi que les réponses apportées aux exigences réglementaires. Nous commencerons donc le travail par une critique de l'étude de danger. Cela nous permettra également d'apporter notre contribution aux éventuels manques de l'étude.

II.2.1 Contenue de l'étude de danger :

L'étude de danger a pour objet de préciser les risques directs ou indirects par lesquels l'activité de l'établissement classé met en danger les personnes, les biens et l'environnement, que la cause soit interne ou externe.

L'étude de danger doit permettre de définir les mesures d'ordre technique propre à réduire la probabilité et les effets des accidents ainsi que les mesures d'organisation pour la prévention et la gestion de ces accidents.

II.2.2 Cadre réglementaire algérien

En Algérie c'est le décret exécutive n°06-198 du 4 Joumada El oula 1427 correspondant au 31 mai 2006 qui définit la réglementation applicable aux établissements classés pour la protection de l'environnement (ICPE) [11].

Ce décret comporte deux articles, 14 et 28, portant sur les EDD. Selon l'article 14 de ce décret, l'EDD doit comporter les éléments suivants [6] :

- Présentation générale du projet ;

- Description de l'environnement immédiat du projet et du voisinage potentiellement affecté en cas d'accident comprenant les données physiques (géologie, hydrologie, météorologie et les conditions naturelles) et les données socio-économiques et culturelles (population, habitat, occupation des sols, activités économiques, voies de communication ou de transport et aires protégées) ;

- Description du projet et ses différentes installations (implantation, taille et capacité, accès, choix du procédé retenu, fonctionnement, produits et matières mises en oeuvre...) en se servant au besoin de cartes (plan d'ensemble, plan de situation, plan de masse, plan de mouvement ...) ;

39

- Identification de tous les facteurs de risque générés par l'exploitation de chaque installation considérée. Elle doit tenir compte non seulement des facteurs intrinsèques propres aux installations mais également à l'environnement auquel la zone est exposée ;

- Analyse des risques et des conséquences au niveau de l'établissement classé afin d'identifier de façon exhaustive les événements accidentels pouvant survenir. Leur attribuer une cotation en terme de gravité et de probabilité permettant de les hiérarchiser avec la méthode d'évaluation des risques utilisée pour l'élaboration de l'étude de danger ;

- Analyse des impacts potentiels en cas d'accidents sur les populations (y compris les travailleurs au sein de l'établissement), l'environnement ainsi que les impacts économiques et financiers prévisibles;

- Modalité de prévention des accidents majeurs et du système de gestion de la sécurité et des moyens de secours.

Suivant l'article 28 du décret exécutif n°06-198, l'EDD a pour objectif de [6]:

- Préciser les risques directs ou indirects par lesquels l'activité de l'établissement classé met en danger les personnes, les biens et l'environnement, que la cause soit interne ou externe ;

- Définir les mesures d'ordre technique propres à réduire la probabilité et les effets des accidents ainsi que les mesures d'organisation pour la prévention et la gestion de ces accidents ;

- Procéder à l'information préventive sur les risques du public, du personnel et des exploitants des installations voisines ;

- Favoriser l'émergence d'une culture du risque au voisinage des établissements ; - Servir de base à l'élaboration des règles d'urbanisation et des plans d'urgence.

II.2.3 Démarche de l'analyse critique des EDD

Dans cette partie nous allons exposer les différentes étapes constituant notre démarche de l'analyse critique des EDD.

Les différentes étapes d'une critique d'EDD sont résumées dans la figure II-1.

Etude des insuffisances
relevées par les services
de la protection civile

Identification des
principales insuffisances
des EDD

Formulation des
insuffisances sous
forme d'écarts

Réduction/Elimination des écarts

40

Figure II-1 : Etapes de la critique d'une EDD Les étapes de la démarche sont développées ci-dessous [7] :

Étape 1 : Etude des insuffisances relevées par les services de la protection civile

Afin de mieux cibler notre critique nous allons nous baser sur des statistiques réalisées par les services de la protection civile au sujet des non conformités récurrentes dans les EDD déposées.

Étape 2 : Identification des principales insuffisances des EDD

Dans cette étape, nous avons caractérisé toutes les insuffisances du contenu de l'EDD, par rapport à ce qui a été mentionné dans l'article 14 du décret exécutif 06-198. Les insuffisances sont classées dans un tableau en fonction des chapitres développés dans l'EDD.

Étape 3 : Formulation des insuffisances sous forme d'écarts

La classification des écarts s'est faite en fonction des sous-écarts et des responsables de la mise en oeuvre. Tous les écarts identifiés ont été classés par catégorie. Le schéma de la figure 3-2 explique la répartition de l'écart résultat.

Les types de sous écarts expliqués précédemment sont :

41

Écart mise en oeuvre : c'est l'écart entre ce qui a été tracé comme objectif et ce qui a été fait dans l'étude de danger (le résultat).

Écart contenu : ce sont des chapitres qui n'ont pas été traités dans l'EDD et qui ont été essentiellement décrits dans le cadre réglementaire.

Écart réalisation : l'absence de toute évaluation des risques en utilisant des méthodes d'analyse (APR, AMDEC, ADD, Noeud papillon...) permettant de faire ressortir des scénarios plausibles susceptibles de se produire dans une installation bien déterminée. Cet écart peut être dû suite au mauvais déploiement d'une méthode d'analyse (la méthodologie suivit ne correspond pas à celle décrite dans la bibliographie).

Écart examen et approbation : c'est l'écart qui correspond aux critères d'examen qui n'ont pas été pris en considération lors de l'approbation de l'étude de danger.

Figure II-2 Démarche de détermination des écarts

Étape 4 : Réduction/élimination des écarts

Cette dernière étape de la critique permet de nous renseigner sur les mesures à prendre en considération pour avoir une étude de danger conforme à la réglementation en vigueur.

42

II.2.4 Application de l'analyse critique de l'EDD

Étape 1 : Etude des insuffisances relevées par les services de la protection civile Les résultats obtenus pour cette étape sont résumés dans le tableau II-1.

Tableau II-1 : Etat récapitulatif des dossiers traités par les services de la protection civile

pour les ICPE

Nombre de dossiers

Année traités

 

Nombre de Taux de conformité

conformités

2011

3687

486

13%

2012

3896

623

16%

2013

5918

758

13%

 

Total : 13501

Total : 1867

Total : 14%

Observation : la conformité est délivrée suite à la visite effectuée par les services de la

protection civile à la demande du propriétaire une fois que le projet, objet de l'EIE/EDD, est achevé

Statistique de non conformités :

Sur un panel de 35 études de danger étudiées, les statistiques suivantes ont été calculées :

Non-conformes;

56%

Conformes; 44%

Figure II-3 Insuffisances de forme

Non-conformes;

80%

Conformes; 20%

43

Figure II-4 : Insuffisances de fond

Les insuffisances les plus fréquentes relevées de cette étude sont l'omission des références de grilles, l'absence d'outils pertinents d'analyse de risque, le passage d'analyse qualitative à l'analyse quantitative ou encore l'absence de critère d'acceptabilité

Étape 2 : Identification des principales insuffisances de l'étude de danger LINDE GAS Reghaia. Les insuffisances relatives à chaque chapitre de l'EDD sont relevées dans le tableau II-2.

Tableau II-2 : Résumé de la critique de l'EDD

Contenu requis

Contenue de l'EDD

Ecart

Résumé non technique

Pas de résumé non

technique

Absence du résumé non

technique dans l'étude de
danger

Description générale du

projet

Description du projet

/

Description du projet et de ses installations

Activités, capacités,

utilités, plan de masse,

description des locaux,

plan de situation,
processus de production

Absence de l'accidentologie de ce type d'entreprise et de la politique HSE de LGA

Description de

l'environnement

Géographie, géologie,

pédologie, population,

climat, faune et flore

-La répartition de la

population dans le projet

et dans la commune n'est pas mentionnée.

-La description des industries avoisinante est inexistante or LGA est à proximité très réduite d'autres entreprises à

44

 
 

haut risque

Identifications des facteurs de risque

Risque général des

produits contenus dans
l'entreprise

Absence de facteurs de

risques intrinsèques propres

aux installations mais
également à l'environnement auquel la zone est exposée. L'origine des risques majeurs

identifiés n'est pas
mentionnée.

Les conditions d'occurrence des risques majeurs ne sont pas citées.

Analyse du risque

Le document contient un

historique d'accident
d'entreprises utilisant un des produits que LINDE produit

-L'étude ne contient aucune analyse des risques ni même

d'analyse préliminaire des
risques (APR)

- Aucun scénario d'accident n'a été réalisé

-Absence de cotation du
risque (probabilité,

gravité)

-Absence de méthode
d'analyse des risques qu'elle

soit qualitative ou
quantitative.

Évaluation des risques

majeurs

X

Aucune analyse des risques majeurs n'a été effectuée

Modalité de prévention des

accidents majeurs et du
système de gestion de la sécurité

Description de moyens de

lutte anti incendie et

quelques mesures
préventives

-Aucune mesure de réduction de risques adéquate proposée.

45

Étape 3 : Formulation des insuffisances sous forme d'écarts

Les écarts soulevés sont essentiellement des écarts de contenus et des écarts de réalisation

(Figure II-5).

Type d'écart Chapitre concerné

Écart contenu

Écart réalisation

Description du projet et de ses installations

Modalité de prévention des
accidents majeurs et du système
de gestion de la sécurité

Identifications des facteurs de
risque

Analyse du risque

Évaluation des risques majeurs

Résumé non technique

Description de l'environnement

Figure II-5 : Schéma représentant les types d'écarts relevés

46

Étape 4 : Réduction/élimination des écarts

Cette étape serra partiellement réalisée car l'objectif global de notre étude n'est pas l'amélioration de l'étude de danger, mais la réalisation d'une méthode pour l'étude des effets dominos. Une grande partie de sa réalisation sera néanmoins acquise grâce aux résultats de l'étude qui sera effectuée.

A travers les deux étapes précédentes nous avons pu mieux cerner les caractéristiques de LGA, ce qui nous a permis de faire ressortir entre autre les zones critiques. Toutefois afin de pouvoir identifier les événements les plus susceptibles de créer des accidents dominos, nous allons nous référer à une analyse de l'accidentologie.

II.3 Analyse de l'accidentologie

Contrairement à la plupart des autres branches de la science et de la technologie, dans laquelle des expériences reproductibles fournissent la base pour la construction d'un cadre théorique, il est très difficile de réaliser de telles expériences dans le domaine de la prévision et la prévention des accidents.

Cette situation donne une grande importance à l'analyse des accidents passés dans l'industrie. Elle se fait par la reconstruction minutieuse des événements et l'identification de leurs évènements déclencheurs, la séquence, et leurs conséquences. Ce qui peut donner lieu à des études comme la nôtre très utiles à l'élaboration de stratégies de prévention des accidents.

Comme la majorité des accidents majeurs dans le passé ayant causé un préjudice important pour les vies humaines et d'autres ressources ont impliqué un effet domino, nous nous sommes basés dans cette étude sur les exemples de plus de 224 accidents.

II.3.1 Présentation du logiciel R

RStudio est un environnement de développement gratuit, libre et multiplateforme pour R, il utilisé pour le traitement de données et l'analyse statistique. Il est disponible sous la licence libre AGPLv3, ou bien sous une licence commerciale, soumise à un abonnement annuel.

47

RStudio est disponible en deux versions : RStudio Desktop, pour une exécution locale du logiciel comme toute autre application, et RStudio Server qui, lancé sur un serveur Linux, permet d'accéder à RStudio par un navigateur web. Des distributions de RStudio Desktop sont disponibles pour Microsoft Windows, OS X et GNU/Linux.

RStudio a été écrit en langage C++, et son interface graphique utilise l'interface de programmation Qt.

RStudio intègre la possibilité d'écrire des notebooks combinant de manière interactive du code R, du texte mis en forme en markdown et des appels à du code Python ou Bash [8].

Figure II-6: Image de l'interface du logiciel R

II.3.2 Méthodologie

II.3.2.1 Acquisitions des données

Les accidents recueillis proviennent de la base de données ARIA et sont classés dans des tableaux dont le contenu des colonnes est comme suit :

48

Numéro ARIA

 

Code NAF

Pays

Département

Commune

Type Accident

Type

évènement

Matières

Equipements

Classe de

danger

Causes profondes

Causes premières

Conséquences

Echelle

URL

Contenu

 

CLP

 
 
 
 
 
 

II.3.2.2 Traitement des données

Les données qui ont été jugées utiles et prises en considération sont :

Numéro ARIA

Type accident

Matières

Causes

Conséquences humaines

Conséquences économiques

Conséquences environnementales

Rejets

Les données retenues sont nommées comme suit :

Tableau II-3 : Appellation des données retenues

Numéro ARIA

acc_num_year

Type accident

type_acc

Matières

source_produit

Causes

cause

Conséquences humaines

cons_hum_ARIA

Conséquences économiques

cons_eco_ARIA

Conséquences environnementales

cons_envi_ARIA

Rejets

rejet_matière_ARIA

A noté que le code écrit pour la visualisation de toutes les données comporte plus de 273 lignes.

II.3.2.3 Visualisation :

Les figures II-7 à II-11, représentent les statistiques relatives aux types d'accidents, aux conséquences en fonction des types d'accidents, aux types d'accident en fonction des causes, aux types de produits mis en cause, et aux types de substances dangereuses impliquées dans les événements dominos.

Figure II-7 : Statistiques sur les types d'accidents

49

1 0 -

a s-

0-

10-

5 -

0 -

kttsi nte à i
·i ntégrité
d'u ne Ga atr+

6LEVE ExplGsion Incendie Presque accident ejet insta ntarf jet proIong$

tyrreaLCG

1 0

s

o

1 0 -

s -

O

1 0 -

s-

0-

count

I 1 2.5 -I 0.0 7.5 5.0 2.5

50

Figure II-8 : Statistiques sur les conséquences en fonction des types d'accidents

Ss

Figure II-9 : Statistiques sur les types d'accident en fonction des causes

51

Figure II-10 : Statistiques sur les types de produits mis en cause

52

Toxique

4%

Autres

7%

Inflammable

89%

53

Figure II-11 : Types de substances dangereuses impliquées dans les événements dominos

Commentaire : Les substances inflammables sont associées à une très grande fraction (89%) de tous les événements dominos (Fig. II-11). Les produits pétroliers, hydrocarbures en aval et explosifs en phase condensée sont les substances les plus couramment impliquées. Les produits non-inflammables ont également provoqué des événements à effets dominos majeurs, comme ce fut le cas à Milligan, États-Unis en 1979 et à Chogging (Chine) en 2004; les deux impliquant le chlore. Même un produit extincteur comme le CO2 a été associé à des effets dominos, comme ce fut le cas à Repcelak, en Hongrie, en 1969. Une des explosions majeures ayant eu lieu lors de la catastrophe de la raffinerie de Skikda, en Algérie en 2004 a été, selon tous les comptes rendus, causée par l'eau (surchauffe; explosion de chaudière).

Feu

43%

Explosion

57%

54

Figure II-12 : Types d'accidents primaires (initiateurs) impliqués dans les cas enregistrés d'effets

dominos

Commentaire : Types d'accidents les plus susceptibles de précipiter un effet domino

Les événements enregistrés dans cette étude révèlent que l'explosion est la cause la plus fréquente d'effet domino, suivie du feu (Fig. II-12). C'est une statistique intéressante car, parmi les accidents isolés, la fraction la plus importante est celle du feu [9] [10]. Une explication de cette curieuse déviation dans les événements de dominos provient des données sur des types spécifiques d'explosions et d'incendies impliqués.

Jet Fire

39%

VCF

12%

Pool Fire

49%

Figure II-13 : Types d'incendies impliqués dans le déclenchement de l'effet domino

Explosion physique

10%

Explosion de poussiére

6%

VCE

84%

55

Figure II-14 : Types d'explosions responsables du déclenchement de l'effet domino.

Commentaire : Dans un grand nombre de références le type d'explosion ou de feu n'a pas été précisé, mais parmi les références où il l'a été, la distribution est comme celle représentée dans les figures II-13 et II-14. Parmi les dominos événements déclenchés par un incendie (Fig. II-13), la cause la plus fréquente a été le pool fire (feu de nappe 80%), suivi de VCF (feu de nuage de vapeur 12%). Parmi les événements dominos initiés par une explosion, le VCE (explosion de nuage de vapeur) a été la cause la plus fréquente (Fig. II-14). Ainsi, il peut être dit que, dans l'ensemble, les fuites de substances inflammables générant des VCF / VCE sont la cause la plus fréquemment responsable de l'effet domino dans l'industrie de transformation. Une enquête sur l'historique des accidents révèle également que même si le BLEVE est rarement l'initiateur d'accident dans une séquence de dominos, il est très souvent le résultat d'un VCF / VCE, et il devient un puissant propagateur de la chaîne des accidents comme cela s'est produit, par exemple, à Port Newark, aux États-Unis, en 1951; Feyzin, en France, en 1966; et Mexico, Mexique, en 1984.

56

Etant dans une entreprise où il y a des installations fixes dangereuses et également énormément de transport de produits par des camions, il est intéressant d'étudier les pourcentages d'accidents pouvant être initiés par ces types d'installations, et lors du transport.

Transport

20%

Instalation fixe

80%

Figure II-15 : Événements Dominos survenant dans des installations fixes et pendant le transport.

Les quatre cinquièmes de tous les événements impliquant des effets dominos passés ont eu lieu sur des installations fixes (Fig. II-15). Parmi les 20% d'accidents survenus pendant le transport, la plus grande partie est survenue sur les routes suivies de près par les événements ferroviaires; et pipelines.

Conclusion :

Les trois étapes précédentes ont fait ressortir deux événements qui sont l'incendie et le VCE ainsi que 2 unités critiques concernés : le parc bouteilles d'acétylène et l'atelier CCAM . Nous allons donc nous pencher sur la partie calcul de ces événements redoutés.

57

II.4 Application de la méthode :

L'analyse de l'accidentologie ainsi que de l'étude de danger et donc des spécificités de Linde Gas Algérie nous permettent de faire ressortir les événements primaires suivants :

Tableau II-d : Evénements primaires retenus

Evénement primaire

Unité concernée

VCE

Parc bouteilles acétylène

Atelier CCAM (112)

Incendie

Parc bouteilles acétylène

Atelier CCAM (112)

Le choix de ces événements c'est fait également au vu des caractéristiques très dangereuses de ces deux gaz (Tableaux II-5 et II-6).

Tableau II-5 : Comparaison des températures d'auto inflammation et d'énergie min d'inflammation

de différents gaz

58

Tableau II-6 : Vitesse de combustion laminaire des gaz combustibles

Afin de déterminer les causes et les probabilités d'occurrences des événements primaires retenus, nous allons réaliser des arbres de causes.

II.4.1 Les arbres de défaillances

L'arbre de défaillances est une technique d'ingénierie très utilisée dans les études de sécurité et de fiabilité des systèmes. Cette méthode, aussi appelée arbre de pannes ou arbre de fautes, consiste à représenter graphiquement les combinaisons possibles d'événements qui permettent la réalisation d'un événement indésirable prédéfini. L'arbre de défaillances est ainsi formé de niveaux successifs d'événements qui s'articulent par l'intermédiaire de portes logiques. En adoptant cette représentation et la logique déductive (allant des effets vers les causes) ainsi que la logique booléenne qui lui est propre, il est possible de remonter d'effets en causes de l'événement indésirable à des événements de base, indépendants entre eux et probabilisables.

59

II.4.2 Présentation du logiciel

Arbre Analyste est conçu par des ingénieurs spécialistes du domaine de la sûreté de fonctionnement dans le but de proposer un outil qui réponde aux mieux aux besoins des études.

L'interopérabilité est primordiale si on souhaite capitaliser les études de Sûreté de fonctionnement. Arbre Analyste respecte le standard Open-PSA permettant ainsi de s'assurer d'une parfaite interopérabilité.

Les algorithmes de calculs s'améliorent et entraînent donc des évolutions dans les moteurs de calculs. Arbre Analyste utilise le moteur XFTA permettant ainsi de profiter des dernières évolutions en la matière.

Arbre Analyste est libre d'utilisation. Il peut être téléchargé, distribué et utilisé sans aucune limite.

Comment fonctionne Arbre-Analyste ?

Arbre-Analyste est construit autour de deux piliers : ? Open-PSA

Le format d'enregistrement utilisé respecte le standard Open-PSA. Open-PSA définit un formalisme XML permettant de décrire un arbre de défaillance. Il a pour but une interopérabilité complète.

? XFTA

Le moteur de calcul utilisé pour effectuer les analyses probabilistes des arbres de défaillances est XFTA. Il est développé par M. Rauzy [11].

Les arbres construits ont donné les résultats représentés sur les figures II-16 à II-19.

* Moteur de calculs XFTA

 

Temps de missio-n: 111 Porte de tète: P6 J Lime:

 

Calculer

 
 
 
 

Résumé

Importance

l Coupes pes minimales

Probabilités

I Sensibilité

 

Po-rte de tète emps de missio-n Probabilité

P6

0.1

7.9e-05

7.86e-0.5 0,0e+00

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Défiabilitésystème Lambda système MTTFsystème

Du rée dindispan ibilité

réparable: No-mbre de pannes MTTRsystème MTBF système

7.857e-136

no-ne 0,0e+00

no-ne no-ne

no-ne no-ne no-ne

d 0e+00

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Indis

onibilit Défiabilit Fréquene

 

0,0e+00

0

0 0.03

0.04

 

0.06

:xm 0.09

l

0.1

Figure II-16 : Probabilité d'occurrence d'une explosion de bouteille d'acétylène calculée par Arbre Analyste

'bhhh.opsa - Arbre Analyst - Logiciel d'analyse de Sùreté de fonctionnement Fichier Edition Pages Zoom Données Calculs Modules Aide

aldlâcAlialhr}I3IGtG0ÿl.l
·01Q 9 a

P6

Explosion dune bouteille dacêthylène

T4I.1

7.9e05 F.1.OeOoe

P4

Surpression

P5

Combustion intern e

E183

F2

Echauffement de la bouteille

Déclaration dun feu


·

P1

El

Défaillance du système d'arrosage

E691

Manque d'acéton e dans la bouteille


·

15.23e-05

E685

Matière poreuse utilisée détériorée


·

E172

Pompe défectueuse


·

y=.6oee.03

Retour de flamme â rintérieur de la bouteille


·

}2.30=--05

E173

Plus d'eau dans le bassin


·

E671 r1 .60e-03

Pulvérisateur Beau bouché


·

1=1.oee03

Page

A- Last of water pumpir B - Lost of electrical distributic C - Failure of componen

61

Figure II-17 : Arbre de défaillance d'une explosion de bouteille d'acétylène

Limite:

Calculer

Porte de tète: P093

Temps de mission: 1

Moteur de calculs XFTA

u

Résumé (Importance Coupes minimales Probabilités Sensibilité

Porte de tète

P493

1 7.1e-04

4.{}44746 0.Oe+00

none 0.Oe+00

none none

4.44746

none none none

0.0e+ 00

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Temps de mission Probabilité Défiabilitésystème Lambda système MTTEsystème

Durée d'indisponibilité

Système réparable: Nombre de pannes MTTRsystème MTBFsystème

 
 
 
 
 
 
 
 

In

d isp uni b il it Défie b il it Fréquenc

0.0e+000~y0~y

00

/ry

01 )3 0

/y

4 05

_ .Ix

'}}9'}

V1

y ~y

1.V

62

Figure II-18 : Probabilité d'occurrence d'une fuite sur une bouteille calculée par Arbre Analyste

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

'bhhh.opsa - Arbre Analyst - Logiciel d'analyse de SLreté de fanctionnemen Fichier Edition Pages Zoom Données Calculs Modules Aide

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

q lâlârAlielgPl1] C ,rÿlefF1' 1g4;A E

q

q

q

q

q

q

q

q

q

q

P098

Fuite dune bouteille (H2 où H2 )

T=1r)

q =7.1 e04

F=0.0e+00

 
 
 
 
 
 
 

E097

 
 
 
 
 

E095

 

Bouteille deféctueuse

 
 

E096

 

Robinet défaillant

 


·

 
 
 
 
 

y=1.00e-45

Erreur humaine où sabotage

 


·

y=3.00e-45

 

E094

Impacte du â un choc sur la bouteille

· y=6 56e-04

 

y=1 00e-05

63

 
 
 
 
 
 

Pagel Page a I-

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A - Lost of water pumpi

 

0 - Lost of efectricaf distributi

 

C- Failure of compone

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Figure II-19 : Arbre de défaillance d'une fuite de bouteille

64

Les arbres de défaillance ont permis de faire ressortir deux probabilités qui sont celle de l'explosion d'une bouteille d'acétylène qui est de 7.9*10-5 et celle d'une fuite d'une bouteille qui est de 7 .1*10-4 que nous utiliseront plus tard dans nos calculs.

L'étape suivante est donc la simulation des effets engendrés par les événements primaires identifiés.

Les simulations permettront entre autres, l'élaboration d'une carte des effets physiques mais également, grâce à la comparaison des valeurs obtenues par rapport aux seuils d'escalade, à évaluer les vecteurs d'escalade et déduire s'il y aura propagation des effets ou non.

Ces mêmes valeurs seront ensuite comparées aux seuils limites pour les personnes et les structures afin d'estimer la gravité de l'accident à effet domino à travers le calcul des indices de risques développés plus tard.

Les seuils des effets de radiation thermique sur l'homme et les structures, référencés dans la littérature sont donnés dans les tableaux II-7 et II-8.[12]

Tableau II-7 : Seuils des effets de radiation thermique sur l'homme

Types d'effets constatés Flux radiatifs

(kw/m2)

Durée du phénomène > 2min

Létaux

 
 

5

Irréversibles

 
 

3

Durée du phénomène < 2min

Létaux (100 %)

 
 

6000-7000

Brûlures du 3ème degré superficielles

 
 

2600

Létaux (50 %)

 
 

2000 - 2200

Brûlures du 2éme degré sévères

 
 

1200

Létaux (1 %)

 
 

1000

Irréversibles

 
 

600

Brûlures superficielles

degré

du

2éme

700

Brûlures du 1er degré

 
 

200

 
 
 
 

Seuil de douleur

 
 

85

65

Tableau II-8 : Seuils des effets de radiation thermique sur les structures

Dégâts constatés Flux de

radiation thermique (Kw/m2)

Bris de vitres

5

Apparitions d'un risque d'inflammation pour les matériaux

combustibles en présence d'une source d'ignition

10

Limite de tenue des structures pour une exposition prolongée, hors structure béton

16

Tenue du béton pendant plusieurs heures

20

Auto-inflammation du bois

35

Propagation du feu à des réservoirs de stockage d'hydrocarbures, même refroidis

36-100

Rupture ou destruction des éléments en acier

100

Ruine du béton en quelques dizaines de minutes

200

Les seuils des effets de surpression sur l'homme et sur les structures, référencés dans la littérature, sont donnés dans les tableaux II-9 et II-10.

Tableau II-9 : Seuils des effets de surpression sur l'homme

Types d'effets constatés Surpression (mbar)

Effets irréversibles indirects

20

Effets Irréversibles directs

50

Effets létaux indirects

150

Détérioration des tympans

340

Effets létaux directs

1000

Tableau II-10 : Seuils des effets de surpression sur les structures

Dégâts constatés Surpression

(mbar)

Destruction de 10% des vitres

20

Dégâts légers aux structures et destruction de 75% des vitres

50

Destruction totale des vitres et démolition partielle des structures

70

Dommages mineurs aux structures métalliques

100

Effondrement partiel des murs

140

Limite inférieure des dégâts graves aux structures

160

Destruction de 50% des murs en brique ou parpaing

170

Destruction des bâtiments légers en charpente métallique, rupture des réservoirs de stockage, rupture des structures autoporteuses industrielles (seuil d'effet dominos)

200

66

Rupture de canalisation, destruction des poteaux

 

350

Renversement des wagons chargés, destructions des murs en brique d'une épaisseur de 20 à 30 cm

500

Destruction des murs en béton armé, dommage graves des machines situées dans les bâtiments industriels.

700

Destructions totale des structures

830

Les seuils d'escalade, causés par la surpression et la radiation thermique, sont donnés dans le tableau II-11.

Tableau II-11 : Seuils d'escalade, causés par la surpression et la radiation thermique

Vecteur d'escalade

Equipement cible

Seuil d'escalade

Radiation thermique

Atmosphérique

15 kW.m-2 durant 10 min

Pressurisé

50 kW.m-2 durant 10 min

Surpression

Atmosphérique

22 kPa

Pressurisé

17 kPa

Allongé (toxique)

16 kPa

Allongé (inflammable)

31 kPa

Auxiliaire (toxique)

37 kPa

Auxiliaire (inflammable)

Non disponible dans la littérature

II.4.2.1 Evaluation des effets

II.4.2.1.1 Evénement primaire 1 : VCE au niveau de l'atelier CCAM

L'événement prit en considération est la fuite d'une bouteille d'hydrogène. Pour faire ressortir les causes pouvant mener à cet événement, nous allons rassembler les informations de base sur l'hydrogène afin de les étudier et faire ressortir une APR.

Caractéristiques de l'hydrogène :

Dangers physiques : Gaz inflammable -Catégorie 1 -Danger (H220) ; Gaz sous pression -Gaz comprimé.

Mention de danger : H220 : Gaz extrêmement inflammable ; H280 : Contient un gaz sous pression; peut exploser sous l'effet de la chaleur.

Mentions de mise en garde-Prévention :

67

P210 : Tenir à l'écart de la chaleur/des étincelles/des flammes nues/des surfaces chaudes. Ne pas fumer

-Intervention :

P377 : Fuite de gaz enflammé : Ne pas éteindre si la fuite ne peut être arrêtée sans risque ; P381 : Éliminer toutes les sources d'ignition si cela est faisable sans danger.

Risques spécifiques : L'exposition prolongée au feu peut entraîner la rupture et l'explosion des récipients.

Manipulation : Prendre des mesures de précaution contre les décharges électrostatiques. Empêcher l'aspiration d'eau dans le récipient. Purger l'air de l'installation avant d'introduire le gaz. Interdire les remontées de produits dans le récipient. Utiliser seulement l'équipement spécifié approprié à ce produit et à sa pression et température d'utilisation. Contacter le fournisseur de gaz en cas de doute. Maintenir à l'écart de toute source d'inflammation (y compris de charges électrostatiques). Se reporter aux instructions du fournisseur pour la manipulation du récipient.

Stockage : Stocker le récipient dans un endroit bien ventilé, à température inférieure à 50°C. Entreposer à l'écart des gaz oxydants et d'autres oxydants.

Matières incompatibles : Peut former un mélange explosif avec l'air. Peut réagir violemment avec les oxydants. Air, Oxydant.

Ces informations ont été utilisées pour construire l'APR suivante :

68

Tableau II-12 : APR sur l'hydrogène au niveau de l'atelier CCAM

Evénements redoutés Conséquences Barrières de prévention

existantes

 

Phénomènes dangereux Barrières de protection

existantes

Défaillance d'un

robinet

-Perte de confinement

-Emission d'un produit
inflammable à l'atmosphère

Remplacement des robinets des bouteilles tous les 10 ans en même temps que l'épreuve

-Feu de jet

-Explosion UVCE

Pas de détection possible

Défaillance d'un

flexible de

branchement (usure)

-Perte de confinement du flexible

-Emission d'un produit
inflammable à l'atmosphère

Changement des flexibles tous les 5 ans

-Feu de jet

-Explosion UVCE

Pas de détection possible

Agressions externes

liées au transport :
Enlèvement d'un cadre non débranché par un chariot

-Perte de confinement du flexible

-Emission d'un produit
inflammable à l'atmosphère

-

-Feu de jet

-Explosion UVCE

Pas de détection possible

69

Suite à la construction de l'APR, nous avons procédé à la simulation des effets. Le modèle utilisé pour la modélisation PHAST® est le modèle TNT.

Les données introduites dans le logiciel sont répertoriées dans le tableau II.13.

Tableau II-13 : Données introduites dans le logiciel PHAST® pour l'événement primaire « VCE au niveau de l'atelier CCAM »

Combustible

Hydrogène

Quantité

10 kg

Condition météorologique

1.5/F,1.5/D,5D

Rendement de l'explosion

50 %

Distance minimale

0

Distance maximale

50 m

Pas

0.2 m

Les résultats de la propagation dans les deux cas sont représentés dans les figures II-20 et II-21.

70

Figure II-20 : Effet de surpression en fonction de la distance pour l'événement VCE au niveau de l'atelier CCAM

71

Figure II-21 : Propagation de l'effet de surpression pour l'événement VCE au niveau de l'atelier CCAM

Interprétation :

La simulation montre que l'explosion engendrera de graves effets de surpression. Ainsi nous aurons un ?P = 1 bar qui est l'effet maximal à environs 14 m tout autour de la zone de l'atelier. Nous aurons également un ?P = 0.2 bar dans un rayon de 33 m autour de l'atelier. Cette dernière est la valeur seuil des effets dominos qui engendrent la rupture des réservoirs de stockage, et la rupture des structures autoporteuses industrielles. Cet effet touchera aussi les deux réservoirs d'oxygène liquide et d'azote liquide comme le montre la figure II-21.

72

II.4.2.1.2 Evénement primaire 2 : Jet fire atelier CCAM

La même méthodologie a été suivie pour l'événement primaire 2 : Jet fire dans l'atelier CCAM.

Figure II-22 : Effet de radiation en fonction de la distance pour l'événement Jet fire au niveau de

l'atelier CCAM

Interprétation :

La simulation montre que la configuration de vent 5/D est la plus susceptible d'engendrer de forts effets. Les effets de radiation thermique sont maximaux de 10 à 20 m du lieu du déclenchement du jet fire, ils atteignent ainsi la valeur de 300 kw /m2 qui est un niveau de destruction de toutes les structures.

73

On remarque également que le niveau de radiation de 100 kw/m2 qui équivaut à une rupture ou destruction des éléments en acier est atteint jusqu'à une distance de 45 m.

II.4.2.1.3 Evénement primaire 3 : VCE au niveau du parc bouteilles

L'évènement qui va maintenant être étudié est un VCE au niveau du parc bouteilles causé par la fuite d'une bouteille d'acétylène. Cet événement a été sélectionné compte tenue de l'analyse de l'acétylène :

Les bouteilles d'acétylène

La particularité d'une bouteille d'acétylène est qu'elle continue à rester dangereuse même si la cause principale du sinistre est traitée (cas d'un incendie d'atelier mécanique dans lequel ont été exposées une ou plusieurs bouteilles. Il faudra prendre le plus grand soin des bouteilles non explosées, une explosion ultérieure n'étant pas à écarter totalement).

Dans les lignes qui suivent, nous présenteront de quelle façon l'acétylène est conditionné et la description de situations accidentelles en tentant d'expliquer les différents mécanismes mis en jeu.

Au-delà des fiches reflexes existantes, il convient de bien comprendre ces phénomènes et les paramètres qui les influencent.

Utilisation de l'acétylène

En dehors de l'industrie chimique, l'acétylène est très utilisé pour réaliser des soudures ou de la découpe de métaux. Ainsi, on en trouve dans beaucoup de secteurs. L'utilisation la plus connue est celle associée à l'oxygène en plomberie: postes oxy-acétylénique, constitués d'un ensemble de deux bouteilles en acier, une d'acétylène et une d'oxygène.

L'acétylène est utilisé, car associé à l'oxygène, il permet d'obtenir des températures très élevées permettant la réalisation de soudure ou de brasure sur tout type de métaux. Les températures atteintes dépassent les 2500 °C pour les combustions stoechiométriques dans l'air et peuvent atteindre plus de 3000 °C en association avec de l'oxygène pur. C'est ce qui constitue également sa dangerosité.

74

Conditionnement

L'acétylène est un composé très instable, qui ne demande qu'à se décomposer à la moindre sollicitation (température, pression). Ainsi, son mode de stockage est différent de celui des autres gaz. On le retrouvera dans des bouteilles en acier, dissout dans un solvant (comme pour l'eau gazeuse, le CO2 est dissout dans l'eau). Ce moyen de stockage permet de maintenir une faible pression dans les bouteilles, comparativement aux autres gaz et à stabiliser le produit. Le solvant utilisé est très souvent l'acétone, solvant oxygéné, très inflammable. C'est le solvant utilisé chez LINDE GAS ALGERIE.

Afin de stabiliser encore le produit et de parer à un éventuel début de décomposition dans la bouteille, cette dernière est en plus remplie d'une matière poreuse afin de limiter les mouvements de liquide et de gaz à l'intérieur. Cette matière poreuse a notamment pour rôle de contenir un éventuel début de décomposition à l'intérieur de la bouteille.

Nous avons donc affaire à une bouteille en acier similaire à celui utilisé pour d'autres gaz, mais rempli d'un solide poreux, lui-même imbibé d'acétone et dans laquelle on aura injecté de l'acétylène qui sera dissout dans le solvant. Les "trois" états de la matière sont donc présents à l'intérieur de la bouteille.

La pression de stockage dans la bouteille est de 15 bars environ à la livraison. Le fait d'ouvrir le robinet de la bouteille va libérer le gaz, un peu à l'image de ce qui se passe lorsqu'on ouvre une bouteille d'eau pétillante.

Pour des utilisations plus importantes, les bouteilles peuvent être contenues dans ce que l'on appelle un "cadre" et reliées entre elle. Cette technique permet de pouvoir disposer d'un débit plus important en sortie pour des utilisations industrielles.

Propriétés physico-chimiques

A température ambiante et pression normale, l'acétylène est un gaz. Ce gaz possède la particularité d'être instable et tend à se décomposer en carbone et hydrogène, ce qui le rend très dangereux et extrêmement inflammable.

Risques

Les risques de l'acétylène sont liés essentiellement à son inflammabilité et à son instabilité. Son mode de conditionnement engendre également un risque qui peut être immédiat ou différé dans le temps, ce qui complique fortement le mode d'intervention dans pareils cas.

75

Explosion dans un incendie

Lorsqu'une bouteille d'acétylène est prise dans un incendie, elle risque fort de libérer le gaz qu'elle contient. La pression d'épreuve des bouteilles d'acétylène est de 60 bars, soit à peu près 4 fois la pression de service. En règle générale, les bouteilles d'acétylène sont équipées d'un ou plusieurs bouchons fusibles qui fondent à environ 100 °C ce qui peut limiter le risque d'explosion dans un incendie, mais toutes les bouteilles ne sont pas équipées et on a déjà vu des bouteilles exploser avec leur bouchon fusible intact. Cela peut se produire par exemple lorsque la bouteille est soumise à une flamme sur une petite partie de sa surface, loin du bouchon fusible. Si localement la température dépasse les 400 °C, la décomposition du gaz s'amorce et la bouteille monte en pression et se déchire à proximité de la partie chauffée. La présence de matière poreuse dans la bouteille va empêcher la propagation de la chaleur au travers de celle-ci et donc limiter l'efficacité du bouchon fusible.

Fuite enflammée

Comme pour toute fuite de gaz, il n'est pas recommandé d'éteindre la flamme sans arrêter la fuite simultanément. Toutefois, cette extinction peut être réalisée si on est certain qu'il n'y a pas de point chaud à proximité et que l'environnement est largement ventilé.

Après avoir contrôlé que la bouteille est froide (avec une caméra thermique par exemple ou par un court jet diffusé sur la bouteille), il peut être envisagé de s'approcher pour fermer le robinet si ce dernier est manoeuvrable facilement. Il faut faire attention, si une autre bouteille est impactée par la flamme ou que la bouteille apparait chaude à la caméra thermique (ou que l'eau de refroidissement semble s'évaporer à la surface de la bouteille), toute approche est à proscrire et il convient alors de protéger ce que l'on peut et de s'abriter derrière des obstacles en attendant l'explosion ou la vidange de la bouteille. Une bouteille qui a chauffé reste dangereuse tant qu'elle est chaude et jusqu'à 24 heures après avoir été "refroidie". Il convient donc de poursuivre le refroidissement de la bouteille même si le sinistre semble terminé. En pratique, la bouteille froide est fermée et plongée dans un récipient d'eau ou mieux dans une rivière ou un étang pendant 24 heures avant d'être transportée vers un centre de retraitement de déchets ou récupérée par le propriétaire de l'emballage. A noter qu'une bouteille qui reste fuyarde aura plus de chance de s'échauffer qu'une bouteille correctement fermée.

76

Combustion interne

L'acétylène est très instable et reste combustible ou dégradable même à l'intérieur de la bouteille, sans nécessairement d'apport d'oxygène (la LSE est de 100%). C'est le cas lorsqu'il se produit un retour de flamme dans la bouteille et qu'une combustion interne s'amorce et se propage dans la bouteille si rien n'est fait. Une bouteille exposée à la chaleur peut réagir dans les mêmes conditions et se mettre à "brûler" à l'intérieur.

Cette réaction de combustion interne est heureusement fortement ralentie par la présence de matière poreuse à l'intérieur de la bouteille.

En cas de retour de flamme, le soudeur a pour consigne de fermer immédiatement la bouteille afin de limiter l'accident et de permettre à la masse poreuse de jouer tout son rôle pour stabiliser la dégradation du produit.

Si le robinet n'est pas fermé et que la fuite perdure, il s'échappe de la bouteille une fumée noire, caractéristique d'une combustion incomplète de produit à l'intérieur (combustion en manque d'oxygène). L'appel de produit provoqué par ce robinet ouvert va avoir tendance à faire migrer le gaz dissous depuis le bas de la bouteille vers la sortie, et donc va contribuer à alimenter en combustible la zone fragilisée (zone qui commence à chauffer et donc à dégrader l'acétylène). La réaction va donc s'amplifier jusqu'à devenir dangereuse pour l'intégrité de la bouteille et donc des intervenants où témoins de l'accident.

Une erreur souvent faite par les intervenants est de laisser fuir la bouteille afin d'éviter une surpression et se préserver de l'explosion. C'est une erreur grave, qui va à l'encontre de l'objectif recherché. Un robinet de bouteille de gaz n'est en aucune façon une soupape de surpression, il n'est absolument pas dimensionné pour jouer ce rôle. D'autre part, la fuite va entrainer la migration du gaz au travers des zones chaudes de la bouteille et empêcher la masse poreuse de jouer son rôle de stabilisateur. L'explosion de la bouteille est alors plus probable que dans le cas où celle-ci serait fermée.

77

Simulation des effets :

Le modèle utilisé pour la modélisation PHAST® est le modèle TNT.

Les données introduites dans le logiciel sont répertoriées dans le tableau II-14.

Tableau II-14 : Données introduites dans le logiciel PHAST® pour l'événement primaire « VCE au
niveau du parc bouteilles

Combustible

Hydrogène

Quantité

6.66 kg

Condition météorologique

1.5/F,1.5/D,5D

Rendement de l'explosion

50 %

Distance minimale

0

Distance maximale

50 m

Pas

0.2 m

Les résultats de la propagation dans les deux cas sont représentés dans les figures II-23 et II-24.

78

Figure II-243 : Effet de surpression en fonction de la distance pour l'événement VCE au niveau du parc bouteilles

Figure II-254 : Propagation des effets de surpression pour l'événement VCE au niveau du parc bouteilles

79

80

Interprétation :

La simulation montre que l'explosion engendrera de graves effets de surpression. Ainsi nous aurons un ?P = 1 bar qui est l'effet maximal à environs 12 m tout autour de la zone de l'atelier. Nous aurons également un ?P = 0.2 bar dans un rayon de 28 m autour de l'atelier et qui est la valeur seuil des effets dominos qui engendrent la rupture des réservoirs de stockage, et la rupture des structures autoporteuses industrielles.

Cet effet touchera ainsi les deux réservoirs d'oxygène liquide et d'azote liquide comme le montre la figure II-24.

II.4.2.1.4 Evénement primaire 4 : Jet fire au niveau du parc bouteilles

Evénement : fuite d'une bouteille d'acétylène Simulation des effets :

Figure II-265 : Effet de radiation en fonction de la distance pour l'événement jet fire au niveau du

parc bouteilles

81

Interprétation :

La simulation montre que la configuration de vent 5/D est la plus susceptible d'engendrer de forts effets. Les effets de radiation thermique sont maximaux à 10 m du lieu de déclenchement du jet fire, ils atteindront ainsi la valeur de 250 kw /m2 qui est un niveau de destruction de toute les structures.

On remarque également que le niveau de radiation de 100 kw/m2 qui équivaut à une rupture ou destruction des éléments en acier est atteint jusqu'à une distance de 35 m.

II.4.3 Calculs :

La méthode de calcul qui va être adoptée dans ce travail n'est pas une méthode conventionnelle préétablie. C'est une méthode que nous avons développé en nous inspirons de différents travaux d'articles et de références scientifiques des quelles sont tirés les relations mathématiques utilisées.

II.4.3.1 Méthodologie de calcul

Il convient de noter que, dans ce qui suit, les scénarios secondaires seront définis de manière à considérer qu'ils se produisent de façon simultanée avec l'événement principal, même si en réalité, ils se déroulent en séquence (uniquement quelques secondes à quelques minutes après l'événement primaire, en fonction du vecteur d'escalade primaire et de l'intensité des pertes au niveau de l'unité secondaire endommagée par l'événement primaire).

Dans une présentation complexe, un seul événement primaire peut généralement déclencher simultanément plusieurs événements secondaires. Cela a été documenté dans plusieurs accidents passés (on peut facilement le constater dans la base de données utilisée pour notre analyse d'accidentologie). Dans ce cadre, l'équation proposée est toujours valide, donnant la probabilité globale qu'un événement secondaire donné soit initié par l'événement principal considéré. Toutefois, les fréquences des scénarios de dominos doivent être calculées en tenant compte de la possibilité que plusieurs scénarios secondaires soient déclenchés par le même événement principal.

Il faut noter que si nous ne considérons pas la possibilité d'une nouvelle escalade simultanée d'événements secondaires, cela veut dire que nous considérons que ces événements ne sont pas liés à l'événement primaire et donc indépendant d'un point de vu probabiliste. Par conséquent, il faut considérer cette possibilité et donc si N événements secondaires sont

82

probabilité d'un scénario secondaire donnée par une combinaison générique m de k événements secondaires (k N) est la suivante :

??

????(??,??) = ?[1 - ????,?? + ??(??,??????)(2 * ????,?? - 1)] (??. ??)
??=1

Où ????,?? est la probabilité d'escalade pour le i-ème événement secondaire. ?????? est un vecteur dont les éléments sont les index de la même combinaison de k événements secondaires. La fonction ??(??,??????) est définie comme suit :

??

??(??,?????? {1

) = ?? ? ?????? (2.2)

0 ?? ? ????

Calcul de la probabilité d'escalade pour chaque cible

Pour l'estimation de la probabilité d'escalade, l'équation suivante sera utilisée :

1.005

Pi,j = ????,??-5.004 (2.3)

1+??( 0.6120 )

Avec :

Pi,j : Probabilité que l'équipement j soit endommagé suite à un accident au sein de l'équipement i

Yi,j : Fonction Probit.

Définition d'une fonction probit

La fonction Probit Yi,j est définie comme étant la réciproque de la fonction de répartition de la loi normale centrée réduite.

Afin de démontrer d'où l'expression des fonctions Probit a été déduite, l'hypothèse suivante a été établie :

Yi,j est une variable aléatoire avec une moyenne de 5 et une variance de 1. (Eisenberg et al., 1975). Pour un facteur d'endommagement ou de blessure X qui correspond à la distribution log-normale : X ? log N (ì , ?2)

La fonction Probit s'écrit plus communément sous la forme :

Yi,j = k1+ k2 ln(x) (2.4)

Il existe une relation qui relie la probabilité P à la fonction Probit Y et qui est donnée par l'Eq. Suivante :

??2

2 ???? (2.5)

P = 1

?v2?? ? ??-

??-5

-8

La détermination d'une équation du type général donné par l'Eq. (2.6) est facilement démontrée en considérant d'abord une distribution normale.

Soit X une variable aléatoire qui suit la loi normale de paramètre ì et ?2 X ?N (ì , ?2)

Définie par sa fonction densité f

f = 1??

?v2??

(??-??)2

2?2

(2.6)

83

Et sa fonction de répartition F

F = ? ??(??)????

?? -8 (2.7)

En sachant que la fonction de répartition dans le cas continu est égale à la probabilité,

??

c'est-a-dire : F(x) = P(X= x) = ? ??(??)????

-8

(??-??)2

??

? P = 1

?v2?? ? ?? -2?2 ???? (2.8)

-8

L'égalité entre les équations (2.5) et (2.8) nous donne :

84

{Y??, ?? - 5 = x = u ?? + 5 = (5 - ??

??-??

?? = ?? Yi,j = ??-?? ?? ) + 1 ?? x

Yi,j = k1' + k2' ln(x) (2.9)

Avec

k1' = 5 - ??

??

{ k2' = 1

??

Même chose pour la distribution log-normale:

Yi,j = k1 + k2 ln(x) (2.10)

Avec

k1 = 5 - ??'

??

{ k2 = 1

??

L'équation (2.10) est la forme la plus généralement utilisée pour la fonction Probit.

L'approche Probit est utilisée pour l'évaluation quantitative des risques à effet dominos dus à la surpression et à la radiation thermique. Les modèles Probit ne dépendant pas des valeurs seuils de dommage, ils peuvent donc facilement être modifiés pour tenir compte des catégories spécifiques d'équipements. Par conséquent, l'analyse des probits a été appliquée à la fois pour réviser les modèles existants et pour développer davantage les modèles probabilistes pour les dommages causés à des catégories spécifiques d'équipements.

? Application des fonctions Probit dans l'évaluation de l'impact des effets physiques

En 1975, Eisenberg et ses collaborateurs ont d'abord utilisé un modèle simplifié pour évaluer la probabilité de blessures pour l'être humain et les dommages causés aux équipements par les effets de surpression et de radiation.

Les auteurs ont ensuite défini des fonctions Probit pour relier les dommages causés à l'équipement par la surpression statique de pointe AP°.

85

Y = k1 + k2 ln (ÄP°) (2.11)

Le modèle d'Eisenberg et ses collaborateurs était basé sur l'évaluation expérimentale du déplacement de l'équipement avec la déformation et la rupture subséquente des connexions, ne tenant pas compte de la défaillance catastrophique directe de l'équipement.

Les résultats obtenus sont:

{

k1 = -23.8 k2 = 2.92

L'approche Probit a ensuite été suivie par d'autres auteurs comme Khan et Abbasi, 1998 [13], qui ont proposé une fonction Probit similaire à l'équation d'Eisenberg, mais substituant la surpression statique à la pression totale (la somme de la pression statique et dynamique). Khan et Abbasi donnent les mêmes coefficients de Probit d'Eisenberg, ce qui est compréhensible car, la pression dynamique est négligeable pour la plupart des explosions industrielles.

Plus récemment, Cozzani et Salzano (2005) ont élaboré un ensemble étendu de données concernant l'explosion dans le milieu de l'industrie que Zhang et Jiang ont affiné en 2008 pour faire ressortir des fonctions Probit pour les effets de radiation thermique et de surpression au niveau de différents types d'équipements.

Ainsi, des fonctions différentes sont utilisées selon l'effet physique et le type d'équipement étudiés. Une étude récente (Sun et al. 2013) montre la validité et la rationalité des modèles Probit pour l'étude des effets dominos causés par des ondes de surpression dans l'industrie chimique. Concernant l'effet des radiations thermiques, la fiabilité des modèles de calcul de probabilité d'escalade présentés, a été démontrée lors de leur application à plusieurs cas d'études, notamment celle réalisée par Landucci (Landucci et al. 2012).

Les modèles proposés par Zhang et Jiang reconnus comme étant les plus fiables, ils seront donc utilisés pour la suite de notre étude. En effet, ce qui importe dans l'étude des effets dominos, c'est l'évaluation de la propagation au niveau des équipements et donc la vulnérabilité de ces derniers et non la vulnérabilité de l'Homme par rapport aux effets physiques.

86

Tableau II-15 : Modèles de vulnérabilité

Effets physiques

Equipements cibles

Modèles de vulnérabilité

Radiation thermique

Atmosphérique

Yi,j = 12.54 - 1.847 x ln (ttf)

ln (ttf) = - 1.13 ln (Ii,j) - 2.67 x 10-5 V + 9.9

Pressurisé

Yi,j = 12.54 - 1.847 x ln (ttf) ln (ttf) = - 0.95 ln (Ii,j) + 8.845 V 0.032

Surpression

Atmosphérique

Yi,j = - 9.36 + 1.43 x ln (?Pi,j)

Pressurisé

Yi,j = - 14.44 + 1.82 x ln (?Pi,j)

Allongé (tour de

distillation...)

Yi,j = - 28.07 + 3.16 x ln (?Pi,j)

Tels que :

i : équipement source de l'accident.

j : équipement cible.

Yi,j : fonction Probit.

ttf : temps-avant-défaillance (s).

V : volume de l'équipement (m3).

Ii,j : intensité des radiations thermique (kW.m-2).

?Pi,j : surpression statique maximale en kPa

Concernant les effets de projection de fragments, du fait qu'aucun modèle de vulnérabilité précis n'existe pour l'estimation des dommages causés sur la cible, seule une estimation qualitative de la propagation peut être obtenue [15].

II.4.3.2 . Identification des cibles et calcul des probabilités d'escalade

Pour le calcul de la probabilité d'escalade de chaque cible, la fonction Probit appropriée à chaque cible est utilisée afin d'appliquer la relation (2.3).

Pour rappel :

87

Pi,j = 1.005

-(????,??-5.004

0.6120 ) (2.3)

1+e

Pi,j : Probabilité que l'équipement j soit endommagé suite à un accident au sein de l'équipement i,

Yi,j : Fonction Probit.

II.4.3.2.1 Détermination des scénarios secondaires

Les Scénarios secondaires et vecteurs d'escalade sont résumés dans le tableau II-16.

Tableau II-16 : Scénarios secondaires et vecteurs d'escalade

Source

Vecteurs
d'escalade

Cibles

Equipements

Type

VCE hydrogène

atelier CCAM

Surpression

Réservoir d'oxygène
liquide

Pressurisé

Réservoir d'azote
liquide

Pressurisé

VCE d'acétylène

parc bouteilles

Surpression

Réservoir d'oxygène
liquide

Pressurisé

Réservoir d'azote
liquide

Pressurisé

II.4.3.2.2 Calculs :

1) Bouteille hydrogène atelier CCAM Réservoir d'oxygène liquide par VCE H2

Yi,j = - 14.44 + 1.82 ln (?Pi,j) avec ?P =27.8 Yi,j = -8.39

Pi,j = 3.14 * 10-10

2) Bouteille hydrogène atelier CCAM Réservoir d'azote liquide par VCE H2
Yi,j = - 14.44 + 1.82 ln (?Pi,j) avec ?P = 24.6

Yi,j = -8.61

Pi,j = 2.19 * 10-10

3) Bouteille d'acétylène parc bouteilles Réservoir d'oxygène liquide par VCE C2H2

88

Yi,j = - 14.44 + 1.82 ln (?Pi,j) avec ?P = 25.3

Yi,j = -8.56

Pi,j = 2.38 * 10-10

4) Bouteille d'acétylène parc bouteilles Réservoir d'azote liquide par VCE C2H2
Yi,j = - 14.44 + 1.82 ln (?Pi,j) avec ?P = 23.6

Yi,j = -8.69

Pi,j = 1.93 * 10-10

II.4.3.2.3 Détermination des scénarios tertiaires :

Les Scénarios tertiaires et vecteurs d'escalade sont résumés dans le tableau II-17.

Tableau II-17 : Scénarios tertiaires et vecteurs d'escalade

Source

Vecteurs
d'escalade

Cibles

Equipements

Type

Synergie VCE +

incendie réservoir
d'oxygène liquide

Radiation
thermique

Incendie au niveau de
la tour ASU

Pressurisé

Pressurisé

Synergie VCE +

incendie réservoir
d'azote liquide

Radiation
thermique

Incendie au niveau de
la tour ASU

Pressurisé

Pressurisé

1) Bouteille hydrogène atelier CCAM Réservoir d'oxygène liquide par VCE 112
Incendie au niveau de la tour ASU.

Yi,j = 12.54 - 1.847 ln (ttf)

ln (ttf) = - 0.95 ln (Ii,j) + 8.845V 0.032 = 5.65

Yi,j = 2.10

Pi,j = 8.66 * 10-3

2) Bouteille hydrogène atelier CCAM Réservoir d'azote liquide par VCE 112
Incendie au niveau de la tour ASU.

Yi,j = 12.54 - 1.847 ln (ttf)

89

ln (ttf) = - 0.95 ln (Ii,j) + 8.845V 0.032 = 5.41

Yi,j = 2.55

Pi,j = 0.018

3) Bouteille d'acétylène parc bouteilles Réservoir d'oxygène liquide par VCE 112
Incendie au niveau de la tour ASU.

Yi,j = 12.54 - 1.847 ln (ttf)

ln (ttf) = - 0.95 ln (Ii,j) + 8.845V 0.032 = 6.04 Yi,j = 1.38

Pi,j = 2.69 * 10-3

4) Bouteille d'acétylène parc bouteilles Réservoir d'azote liquide par VCE 112

Incendie au niveau de la tour ASU.

Yi,j = 12.54 - 1.847 ln (ttf)

ln (ttf) = - 0.95 ln (Ii,j) + 8.845V 0.032 = 6.27 Yi,j = 0.96

Pi,j =1.35 * 10-3

II.4.3.2.4. Détermination des scénarios quaternaires :

Les Scénarios quaternaires et vecteurs d'escalade sont résumés dans le tableau II-18.

Tableau II-18 Scénario quaternaire et vecteurs d'escalade

Source

Vecteurs
d'escalade

Cibles

Equipements

Type

Synergie des scénarios

Projection et
radiation
thermique

Bloc administratif

atmosphérique

Yi,j = 1.05

Pi,j =2.12 * 10-3

90

Evénements primaires 2 et 4

Détermination des scénarios secondaires

Tableau II-19 : Scénarios secondaires et vecteurs d'escalade événements 2 et 4

Source

Vecteurs
d'escalade

Cibles

Equipements

Type

Jet fire hydrogène atelier CCAM

Radiation
thermique

Réservoir d'oxygène
liquide

Pressurisé

Réservoir d'azote
liquide

Pressurisé

Jet fire d'acétylène parc bouteilles

Radiation
thermique

Réservoir d'oxygène
liquide

Pressurisé

Réservoir d'azote
liquide

Pressurisé

1) Jet fire hydrogène atelier CCAM Réservoir d'oxygène liquide
Yi,j = 12.54 - 1.847 ln (ttf)

ln (ttf) = - 0.95 ln (Ii,j) + 8.845V 0.032 = 6.41 Yi,j = 0.70

Pi,j = 8.86 * 10-4

2) Jet fire hydrogène atelier CCAM Réservoir d'azote liquide
Yi,j = 12.54 - 1.847 ln (ttf)

ln (ttf) = - 0.95 ln (Ii,j) + 8.845V 0.032 = 6.20 Yi,j = 1.09

Pi,j =1.67 * 10-3

3) Jet fire d'acétylène parc bouteilles Réservoir d'oxygène liquide
Yi,j = 12.54 - 1.847 ln (ttf)

ln (ttf) = - 0.95 ln (Ii,j) + 8.845V 0.032 = 6.53 Yi,j = 0.48

Pi,j =6.19 * 10-4

4) Jet fire d'acétylène parc bouteilles Réservoir d'azote liquide
Yi,j = 12.54 - 1.847 ln (ttf)

91

ln (ttf) = - 0.95 ln (Ii,j) + 8.845V 0.032 = 6.28

Yi,j = 0.95

Pi,j = 1.33 * 10-3

D'après les conditions de l'événement primaire, cet événement secondaire pourra être géré et n'engendre pas d'événement tertiaire.

Les calculs de probabilités étant fait, nous allons nous intéresser à la réalisation des réseaux bayésiens des événements cités.

II.4.4 Réalisation des réseaux bayésiens

II.4.4.1 Définition d'un réseau bayésien

Un réseau bayésien est un modèle graphique dans lequel les noeuds représentent des variables reliés par des arcs dirigés (causaux). Les arcs dénotent des dépendances ou des relations de cause à effet entre les noeuds liés, tandis que les probabilités conditionnelles assignées aux noeuds déterminent le type et la force de ces dépendances.

Les noeuds à partir desquels les arcs sont dirigés sont appelés noeuds parents, alors que les noeuds vers lesquels les arcs sont dirigés sont appelés noeuds enfants. Tel que, un noeud peut être simultanément l'enfant d'un noeud et le parent d'un autre noeud.

Les noeuds sans parent et les noeuds sans enfant sont appelés respectivement noeuds racines et noeuds feuilles (Jensen et Nielsen, 2007).

Figure II-27 Composantes d'un réseau Bayésien

Dans le cas de l'étude des effets dominos au niveau de LGA la disposition des différentes unités des process seront considérées comme un ensemble de variables ; c'est-à-dire que

92

chaque variable représente une unité ou un élément de l'équipement, selon le niveau de détail de l'analyse.

Un réseau bayésien peut donc être utilisé pour modéliser qualitativement et quantitativement l'influence des unités les unes sur les autres via les arcs causaux et les probabilités conditionnelles, pour estimer la probabilité d'un effet domino à différents niveaux.

Il étend la distribution de probabilité commune d'un ensemble de noeuds liés, par exemple :

U = {X1, X2,..., Xn}

En d'autres termes, en ne considérant que les dépendances locales, en factorisant la distribution des probabilités communes comme la multiplication des probabilités des noeuds compte tenu de leurs parents immédiats (Khakzad et al., 2013).

II.4.4.2 Identification des séquences dominos

Afin de modéliser la propagation probable d'un effet domino, les étapes suivantes sont suivies :

Étape 1: Un noeud sera affecté à chaque unité du process.

Avant d'appliquer la méthode à notre cas d'étude, l'exemple d'une usine de 6 unités (les colonnes de distillation, les réservoirs de stockage atmosphérique, les réservoirs de stockage sous pression, etc.) sera présenté dans ce qui suit (Fig. II-27).

Figure II-287 : Modèle de propagation probable d'un effet domino dans une usine à six unités

93

Étape 2: Identification de l'unité primaire où l'accident primaire a lieu. Elle est schématisée en jaune (noeud racine) dans la figure II-27.

Étape 3: Une fois les vecteurs d'escalade et les cibles identifiés à l'aide des valeurs seuil d'escalade (comme expliqué dans la section I.2.2.1.4.), les probabilités d'escalade des unités secondaires vont être calculées compte tenu de l'événement primaire, c'est-à-dire P(X2/X1), P(X3/X1) et P(X4/X1). Telles que, les unités ayant la probabilité d'escalade la plus élevée sont choisies comme unités secondaires (par exemple, X3 dans la figure II-27).

Puisque les événements secondaires sont causés par l'événement primaire, un arc causal doit être dirigé de X1 à X3, montrant que l'occurrence de X3 est conditionnelle à l'occurrence de X1. En rappelant que pour le cas de LGA la probabilité d'escalade se calcule à l'aide des fonctions Probit.

Étape 4: En remplaçant l'unité primaire par les unités secondaires, l'étape 3 est répétée pour déterminer les unités tertiaires potentielles (par exemple : X2 et X4), les unités quaternaires potentielles (par exemple : X5 et X6) et ainsi de suite.

Dans cet exemple, X2 et X4 (X5 et X6) ont les mêmes probabilités d'escalade et sont tous deux sélectionnés comme unités tertiaires (quaternaires).

Il convient de noter que lorsqu'on répète la même procédure pour les unités secondaires ou les unités d'ordre supérieur, il faut tenir compte des effets synergiques.

On entend par effet de synergie que les vecteurs d'escalade des unités nouvellement engagées (d'ordre i) coopèrent avec ceux des unités déjà engagées (d'ordre i-1) pour avoir un impact sur les unités d'ordre supérieur (d'ordre i + 1) qui n'avaient pas dépassé les critères de seuil dans les niveaux précédents.

Par exemple, dans la figure II-27, X2 et X3 coopèrent entre eux (c'est-à-dire que leurs vecteurs d'escalade sont superposés) pour déclencher un accident dans X5.

Ainsi, les arcs causaux doivent être dirigés de X2 et X3 vers X5, montrant la dépendance conditionnelle de ces derniers par rapport aux premières unités. Par conséquent, lors de l'attribution de la probabilité conditionnelle d'escalade de X5 due à l'effet synergique, P(X5/X2,X3) est également calculée à l'aide des fonctions Probit mais en sommant les vecteurs d'escalade.

94

Une fois le modèle de propagation probable de l'effet domino développé sous la forme d'un réseau bayésien, la probabilité de l'événement primaire et les probabilités conditionnelles des autres événements calculées, la distribution conjointe des probabilités des événements contribuant à l'effet domino peut être calculé.

Pour l'exemple de la figure II-27, la distribution de probabilité conjointe des événements qui contribuent à l'effet domino U = {X1,.,., X6} est calculée comme suit :

P(U) = P(X1)P(X3/X1)P(X2/X1,X3)P(X4/X1,X3)P(X5/X2,X3)P(X6/X3,X4) (2.12)

Il est à noter qu'en choisissant un autre point de départ plutôt que X1, on obtiendrait un réseau bayésien différent et, par conséquent, une distribution de probabilité commune différente de celle montrée dans l'équation (2.12)

En supposant que X1 est l'unité primaire et selon la figure II-27, la chronologie ou l'ordre séquentiel probable des événements serait X1-)X3-)X2(ou X4)-)X5(ou X6).

En connaissant le modèle de propagation d'un effet domino, sa probabilité d'occurrence à différents niveaux peut être estimée. Généralement, la probabilité de l'effet domino est calculée comme la multiplication de la probabilité de l'événement primaire et de la probabilité d'escalade. Pour qu'il y ait un effet domino au premier niveau, il est nécessaire que l'accident dans l'unité primaire se propage dans au moins une des unités secondaires voisines. Par exemple, sur la figure II-27, en considérant X3 comme unité secondaire, la probabilité de l'effet domino de premier niveau peut être calculée comme suit :

PNiveau1= P(X1)P(X3/X1) (2.13)

De même, l'effet domino ne pourrait passer au deuxième niveau que si au moins l'une des unités tertiaires X2 ou X4 est touchée par l'accident de premier niveau. Par conséquent, la probabilité de l'effet domino de deuxième niveau est calculée comme suit :

PNiveau2 = P(X1)P(X3/X1)P(X2?X4/X1,X3) (2.14)

Pour tenir compte de l'union de X2 et X4 représentée dans Eq. (2.14), la figure II-28 peut être modifiée en ajoutant le noeud auxiliaire L1 de telle sorte que L1 = X2?X4 (Fig. II-29).

95

Figure II-29 : Réseau bayésien modifié pour incorporer l'union des événements tertiaires et
quaternaires en utilisant les noeuds auxiliaires L1 et L2

Ainsi, X2 et X4 sont reliés à L1 à l'aide d'arcs causaux de porte logique « OU », ce qui donne la table de probabilité conditionnelle présentée dans le tableau II-20 pour le noeud L1.

Tableau II-20 : Table des probabilités conditionnelles attribuées au noeud auxiliaire L1 montrant sa dépendance conditionnelle à l'égard de ses parents par le biais d'une porte logique «OU»

Unités

P(L1/X2,X4)

X2

X4

Accident

Absence d'accident

Accident

Accident

1

0

Accident

Absence d'accident

1

0

Absence d'accident

Accident

1

0

Absence d'accident

Absence d'accident

0

1

La probabilité de L1 est égale à la probabilité de propagation de l'effet domino au deuxième niveau, c'est-à-dire la probabilité qu'au moins une des unités tertiaires X2 ou X4 soit impliquée dans l'accident. De même, pour que l'effet domino passe au troisième niveau, il est nécessaire que l'accident dans les unités tertiaires se propage dans au moins une des unités quaternaires. [14]

La probabilité de l'effet domino de premier niveau peut être estimée comme le produit de P(X1) et P(X3/X1). Ainsi, si DL1 (Domino Level 1) est connecté à X1 et X3 par des arcs causaux de porte logique « ET », P(DL1) serait égal à la probabilité de l'effet domino de

96

premier niveau. Cela implique que pour que l'effet domino de premier niveau se produise, non seulement l'événement primaire X1 mais aussi l'événement secondaire X3 sont nécessaires.

De même, si DL2 est connecté aux noeuds DL1 et L1 par des arcs causaux de porte logique « ET », P(DL2) serait égal à la probabilité de l'effet domino de deuxième niveau. Cela indique que pour que l'effet domino de deuxième niveau se produise, l'effet domino de premier niveau (c.-à-d. DL1) et au moins un des événements tertiaires, c.-à-d. L1 se produisent. Même chose pour le niveau 3. (Voir figure II-30)

Figure II-31 Réseau bayésien modifié pour incorporer les 3 niveaux d'effet domino et
l'union des événements tertiaires et quaternaires

II.4.4.3 Présentation du logiciel AGENARISK

AGENARISK utilise les derniers développements du domaine de l'intelligence artificielle bayésienne et du raisonnement probabiliste pour modéliser des problèmes complexes et risqués et améliorer la manière dont les décisions sont prises.

Il est utilisé pour établir des prévisions, effectuer des diagnostics et prendre des décisions en combinant des données et des connaissances sur les dépendances causales complexes et autres dans le monde réel.

97

AgenaRisk est aussi utilisé pour modéliser divers problèmes comportant des risques et des incertitudes, notamment les risques opérationnels, l'analyse actuarielle, l'analyse des informations, la sécurité et la fiabilité des systèmes, les risques pour la santé, les risques liés à la cyber sécurité et la planification financière stratégique.

II.4.4.4 Réalisation des réseaux bayésien

II.4.4.4.1 Scénario 1

Figure II-32 : Réseau bayésien du scénario 1

98

II.4.4.4.2 Scénario 2

Figure II-33 : Réseau bayésien du scénario 2

99

II.4.4.4.3 Scénario 3

Figure II-34 : Réseau bayésien du scénario 3

100

101

II.4.5 Calcul des probabilités de combinaison

Evènement primaire de risque :

VCE au niveau du parc bouteilles 7.1 *10-4 Evénements engendrés :

Tableau II-21 : Probabilités des événements

Evénement

Numéro de

Probabilité

l'événementDe??truction ??u ré??ervoir ??'oxy??ène ??iqui??e

1

3.14 * 10-10

De??truction ??u ré??ervoir ??'azote liquide

2

2.19 * 10-10

Incendie au niveau de la tour ASU

3

18 * 10-3

Destruction du bloc administratif

4

2.12 * 10-3

Pour rappel

Y

???? (??,??) = ? [1 - ????,?? + ??(i,???? ?? )(2 * ????,?? - 1)] (2.1)

??=1

????,?? est la probabilité d'escalade pour le i-ème événement secondaire. ?????? est un vecteur

dont les éléments sont les index d'une même combinaison de k événements secondaires. La

fonction ??(i,??????) est définie comme suit :

1 i ? ??m

22

??(i,??????) =

0 i? ??im,, ( )

Tableau II-22 : Probabilités des combinaisons d'évènements

1

2

3

4

Probabilité de la
combinaison

*

 
 
 

2.05 * 10-14

*

*

 
 

4.48 * 10-23

*

 

*

 

4 * 10-15

 

*

*

 

1.42* 10-14

*

*

*

 

8.8* 10-25

*

 
 

*

3.2* 10-16

 

*

 

*

3 * 10-17

*

*

 

*

1.02 * 10-25

*

*

*

*

1.84* 10-27

102

D'un point de vue quantitatif, les probabilités obtenues sont relativement acceptables. Elles nous renseignent également sur les combinaisons d'accidents les plus probables.

L'étape suivante serra le calcul du risque individuel à l'aide des probabilités obtenues

II.4.6 Risque individuel

Le risque individuel exprime le risque encouru par une personne simple exposée à un danger dans la zone d'effet potentiel d'un incident ou d'un ensemble d'incidents. Il faut signaler que l'ampleur de tout incident, en termes de nombre de personnes impactées par un seul événement, n'affecte pas le risque individuel.

Les mesures du risque individuel peuvent être des nombres simples, des tableaux de nombres ou divers graphiques.

Les mesures de risque individuel couramment utilisées comprennent les contours de risques individuels et montrent la répartition géographique du risque individuel. Les courbes de risque sont calculées à partir des prévisions fréquence d'un événement susceptible de causer le niveau de préjudice spécifié à un endroit spécifié, que quelqu'un soit ou non présent à cet endroit pour subir ce préjudice. Ainsi, le risque individuel des cartes de contour sont générés en calculant le risque individuel à chaque emplacement géographique en supposant que quelqu'un sera présent, sans protection (par exemple, en plein air), et soumis au risque 100 % du temps (exposition annuelle de 8760 heures par an).

C'est dans cette configuration ci que nous avons travaillé. II.4.6.1. Calcul du risque individuel

La relation utilisée est inspirée de la relation donnée par Albdelhamid 2010 FrEEDOM [3] et adaptée à des installations au lieu d'équipements pour la relation initiale. L'avantage de cette relation est qu'elle prend en compte les effets dominos.

n n

IR = ? ?

Fi * Pi,?? * P??

(2.17)

??=1

??=1

Le calcul donne une fréquence de risque individuelle de 5.63 * ??O-??

Cette valeur peut être interprétée comme assez élevée d'où l'importance du système de sécurité au sein de LGA.

103

Les contours du risque individuel ont été fixés sur la base des seuils des effets de suppression et de radiation thermique donnés précédemment et des simulations effectuées.

Figure II-35 : Illustration du risque individuel sur le site de LGA

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