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La communication pour le développement. Pour une approche participative des stratégies de développement. Etude de cas : la politique nationale de communication pour le développement du Burkina Faso.

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par Hawa Ba
Université Laval de Québec - Communication publique - internationale et interculturelle  2015
  

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Introduction

Les problèmes liés à la communication ont été désignés comme étant le plus grand obstacle auquel se heurtent les efforts de développement. C'est à partir de ce constat que la communication pour le développement, comme approche et comme méthode, a été adoptée.

La communication pour le développement se définit aujourd'hui comme « a social process based on dialogue using a broad range of tools and methods. It is also about seeking change at different levels including listening, building trust, sharing knowledge and skills, building policies, debating and learning for sustained and meaningful change. It is not public relations or corporate communication » (The CI1(*), FAO & World Bank, 2006, p. xxxiii).

Au fil des décennies, différentes approches et pratiques de la communication pour le développement se sont succédé. Le dénominateur commun des approches demeure que la résolution des problèmes de développement nécessite des changements au sein des communautés concernées. Il faut un changement au niveau des comportements, mais également un renforcement des capacités des individus.

Néanmoins, ces différentes approches ont chacune une conception différente des causes des problèmes de développement. Pour certains, les efforts de développement doivent être tournés vers les croyances, considérées comme étant responsables des mauvaises pratiques.Pour d'autres, les efforts de développement doivent avoir pour objectif de renforcer le rôle des communautés afin de garantir une réelle appropriation des efforts. Les premiers s'associent à une approche diffusionniste tandis que les seconds prônent une approche participative.

Dès les années 50, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que le concept de développement connait un succès inédit, le modèle diffusionniste se développe. Les partisans de cette approche défendent l'idée que tout problème de développement est dû, soit à un déficit de connaissances ou à une mauvaise information.Par conséquent, cela induit l'adoption de comportements inappropriés qui freinent voire annihilent les efforts de développement. Ces comportements sont intrinsèquement liés à des croyances traditionnelles. L'objectif des programmes d'aide au développement est donc de promouvoir une stratégie de vulgarisation des connaissances à travers des outils et des moyens de communication maitrisés et prédéfinis : une diffusion du savoir d'un émetteur averti vers un récepteur ignorant (Waisbord, 2001).

Toutefois, dans les années 70, se développe un courant de pensée qui défend une approche participative de l'aide au développement. Les partisans de cette nouvelle théorie, tout en défendant l'importance d'inclure la communication dans les stratégies de développement, récusent l'idée que les bénéficiaires soient des cibles passives des programmes de développement. Ils plaident plutôt pour une approche communicationnelle du développement qui accorde un rôle prédominant aux bénéficiaires dans la définition et la résolution de leurs problèmes de développement. Ils sont les mieux à même de définir les problèmes auxquels ils sont confrontés, mais aussi les stratégies à mettre à place pour les résoudre. Selon la communication participative pour le développement, les programmes de développement viennent en appui aux bénéficiaires de ces programmes dans l'atteinte des objectifs qu'elles se fixent.

Signe et preuve de son succès croissant, la communication participative est finalement devenue l'approche privilégiée dans la définition et la mise en oeuvre des stratégies et des programmes de développement, à tous les niveaux, autant par les organismes de développement que par les gouvernements. Comme le soulignentMefalopulos et Tufte,«While the quest for participation in development programs and projects has existed for a long time, in recent years it has gained voice and become a stronger concern. Participation is a principle in developmentwith support comingfrommanydifferentstakeholders: governments, donors, civil society, and ordinarycitizens »(Mefalopulos&Tufte, 2009, p.3). Dès les années 70, des voix dans le monde du développement et dans le monde académique commençaient à défendre l'idée qu'il est important de donner la parole aux pays bénéficiaires dans la définition des programmes d'aide au développement qui leur sont destinés (Ibid). À partir des années 90, sous l'impulsion de la société civile, ce principe s'étend à la pratique même des programmes de développement.Un plaidoyer mené afin que l'implication totale des communautés cibles devienne une condition sine qua non de la réussite d'un programme ou d'une politique de développement.

La communication participative pour le développement est une approche qui exige que toutes les parties prenantes d'un programme de développement soient associées à toutes les étapes de l'élaboration et de la mise en oeuvre de ce programme. L'engagement des communautés cibles se justifie ainsi : les populations ont des demandes et des besoins que les stratégies de développement ne peuvent pas ignorer. De ce fait, les organismes de développement ainsi que les gouvernements considèrent de plus en plus une approche participative dans l'élaboration des stratégies de développement.Les populations ne sont donc plus des cibles passives, mais des acteurs de leur propre développement.

Toutefois, pour une mise en oeuvre efficace de la communication participative pour le développement, il est nécessaire que des stratégies globales soient mises en place afin d'accompagner sa promotion et d'encourager sa pratique à tous les niveaux. C'est en ce sens que les partenaires audéveloppement ont pris l'initiative de faire des recommandations aux gouvernements et aux organismes afin de garantir une meilleure pratique de la communication participative pour le développement. Ces recommandations définissent les outils à exploiter pour tout processus participatif du développement ainsi que les acteurs clés à associer au processus. Les recommandations précisent également des stratégies à mettre en oeuvre pour une approche participative du développement efficace. Il s'agit notamment de l'élaboration et de la mise en oeuvre d'une politique nationale de communication pour le développement, afin de garantir une participation effective de toutes les parties prenantes aux efforts de développement au niveau national. Cette dernière recommandation est d'autant plus pertinente qu'elle met l'État à l'avant-garde d'une telle initiative, lui conférant ainsi un rôle de premier partenaire aux côtés des communautés. En effet, de par ses prérogatives, l'État est autant un partenaire politique, opérationnel que financier ;c'est pour cela qu'il est logique qu'il y ait d'abord une initiativeau niveaugouvernemental afin de s'assurer que les efforts de développement sont harmonisés et cohérents.

* 1The Communication Initiative.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand