WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La communication pour le développement. Pour une approche participative des stratégies de développement. Etude de cas : la politique nationale de communication pour le développement du Burkina Faso.

( Télécharger le fichier original )
par Hawa Ba
Université Laval de Québec - Communication publique - internationale et interculturelle  2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2. D'une évaluation des besoins à un plan stratégique de développement participatif

2.2.1. Inventaire et analyse des structures de communication

L'élaboration de la PNCDBF s'est faite en deux phases. La première phase a mené à l'édition d'un premier document portant sur la situation de la communication pour le développement au Burkina Faso, sur lequel se fonde le document de la PNCDBF.

L'analyse de la situation a permis de faire un inventaire et une analyse approfondie des structures de communication disponibles au Burkina Faso, et de justifier leur exploitation dans le domaine de la communication pour le développement. Elle a également permis de définir les enjeux et les besoins en matière de communication pour le développement, afin notamment de dégager des recommandations sur lesquelles reposent les stratégies de la politique nationale de communication pour le développement. Il nous semble d'emblée essentiel d'examiner, dans quelle mesure cette évaluation de la situation de la communication pour le développement a permis, au-delà d'un inventaire des besoins liés aux structures de communication, de tirer des conclusions allant dans une optique d'un renforcement de la participation effective de tous les acteurs du développement, particulièrement celle des communautés, aux actions de développement local.

La PNCDBF affiche clairement sa volonté de promouvoir la communication pour le développement par la promotion des structures de communication, « en utilisant les médias modernes et traditionnels, les outils de communication de proximité et les différents canaux de diffusion de l'information » pour répondre aux besoins des communautés rurales et urbaines » (FAO & Min. Com., 2001a, p. v). Une réelle volonté donc de placer les structures de communication comme des acteurs incontournables dans la résolution des enjeux de développement. Ce qui implique justement que le processus d'élaboration de la PNCD nécessite non seulement la prise en compte de l'ensemble des outils de communication, mais également celle des enjeux de développement, comme nous l'avons exprimé précédemment.

Suite à l'analyse du document portant sur la situation de la communication pour le développement au Burkina Faso, il apparait que les enjeux auxquels est confrontée la communication pour le développement au Burkina Faso sont essentiellement liés à des problèmes structurels et socio-économiques.

Pour ce qui a trait aux problèmes structurels, l'analyse de la situation révèle trois enjeux majeurs. D'abord, la centralisation des médias en milieu urbain, ce qui les éloigne des réalités des communautés rurales, principales cibles. Ensuite, l'usage quasisystématique du français dans les structures médiatiques au détriment des langues nationales, alors qu'un fort taux d'analphabétisme est recensé dans les milieux ruraux. Et finalement, en milieu rural, un manque d'expertise dans les domaines médiatiques, et ceux de la communication pour le développement. C'est en ce sens que la PNCDBF recommande donc une réelle prise en compte des spécificités locales et un renforcement des capacités des acteurs locaux, notamment par des formations.

Quant aux problèmes socio-économiques, l'analyse révèle un manque de moyens et de ressources auquel font face les initiatives provenant des structures médiatiques ou des acteurs étatiques et organisationnels; mais également une mauvaise gestion des ressources disponibles. Ainsi, les conclusions recommandent qu'autant l'État que ses partenaires au développement s'engagent à apporter un appui financier et technique aux acteurs locaux, afin de soutenir ces initiatives.

Par ailleurs, l'évaluation de la situation et des besoins a également été exhaustive en prenant en considération l'ensemble des outils de communication pertinents en matière de communication pour le développement ; qu'ils aient déjà une mission attestée ou non allant dans ce sens. Ont été ainsi définis comme des partenaires au développement, les organes de la presse écrite et audiovisuelle, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, les outils de communication de proximité et les outils de communication traditionnels. L'évaluation a permis de déterminer les atouts et les faiblesses de chacun de ces outils en terme de communication participative, afin de proposer des recommandations pour renforcer les forces et combler les insuffisances pour de meilleures stratégies de communication pour le développement, particulièrement en milieu rural.

Toutefois, deux critiques majeures sont à soulever quant à l'analyse de la situation et à l'évaluation des besoins. La première critique est que l'évaluation met une emphase particulière sur les médias de masse au détriment des médias de proximité. Certes il est important de mettre en place des stratégies qui permettent à ces médias de masse de trouver leur place dans le processus de développement, afin qu'ils soient des acteursdéveloppement à part entière, car ce sont eux qui arrivent à « toucher le plus grand nombre ». Néanmoins, les moyens de communication de proximité modernes (ex. affiches, présentations) et traditionnels (ex. griots, contes) sont les outils qui permettent la promotion de l'implication et de l'expression des communautés dans les initiatives de développement (Milan, 2009). D'ailleurs, la PNCDBF est axée sur le monde rural ;or le principal enjeu qui ressort de l'analyse est que compte tenu des enjeux sociaux présents (analphabétisme, et une desserte limitée des médias en milieu rural), les médias traditionnels restent des moyens de communication à privilégieret largement plébiscités par les acteurs ruraux. La seconde critiqueest le fait qu'elle se présente comme un simple inventaire des besoins techniques et financiers des médias, et ne fait aucune mention de l'enjeu primordial lié à cette analyse, à savoir dans quelle mesure en faire des acteurs dudéveloppement qui favorisent l'expression des communautés - ce qui est malgré tout l'un des principes de base d'une PNCD.

Il n'en reste pas moins que le document portant sur la situation de la communication pour le développement au Burkina Faso a largement balisé le terrain puisqu'il a pris en compte tous les enjeux liés à la communication pour le développement au Burkina Faso. Des enjeux qui y sont synthétisés en trois points (FAO & Min. Com., 2001a, p.101-103). D'une part, les besoins liés à la communication sociale : à savoir une meilleure implication des populations aux programmations, et une meilleure décentralisation. D'autre part, les besoins liés à la communication éducative : un renforcement des capacités des communautés et de leurs partenaires au développement, pour une meilleure appropriation des outils de communication locale par les acteurs locaux (notamment les radios rurales). Et finalement, les besoins liés à la communication institutionnelle : une promotion des partenariats entre l'ensemble des acteurs du développement et les communautés au niveau local. Toutefois, l'étude du document d'analyse de la situation de la communication pour le développement au Burkina Faso révèle que l'accent y est davantage mis sur les communications de type éducatif et institutionnel. Ce qui induit de s'intéresser, entre autres, à des enjeux liés à la promotion de l'alphabétisation des populations rurales ; à la mise en place de solutions donnant l'opportunité aux acteurs locaux de s'exprimer et de s'approprier les outils de développement ; à la promotion d'une coopération contenue et soutenue entre les acteurs locaux et leurs partenaires au développement ; à une consolidation des expertises en matière de communication pour le développement ; etc.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld