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La communication pour le développement. Pour une approche participative des stratégies de développement. Etude de cas : la politique nationale de communication pour le développement du Burkina Faso.

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par Hawa Ba
Université Laval de Québec - Communication publique - internationale et interculturelle  2015
  

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2.3. La PNCD du Burkina Faso : atouts et faiblesses

Le principe qui justifie l'élaboration de la PNCDBF est celui de stimuler une implication active et consciente des communautés rurales au développement socio-économique et socioculturel les concernant. De ce fait, ses missions, ses objectifs, et son plan d'action se doivent de répondre à cette finalité. C'est dans ce sens que va d'ailleurs une des recommandations du Consensus de Rome, qui affirme l'importance de la mise en place de stratégies bien définies qui encouragent le dialogue, le partage d'expériences et d'expertises, et de politiques générales qui soutiennent le développement de ces outils, dans un contexte socioculturel défini. Et, ainsi au cours de notre analyse de la PNCDBF, nous nous sommes également demandé dans quelle mesure les objectifs de cette politique défendent la promotion d'un dialogue communautaire et d'une consolidation des outils de communication afin de tirer au mieux parti des différentes pratiques de communication « that are taking place at local, national and international levels for improveddeveloppementaction --from new mediaregulations and ICT trends to popular and traditional music » (The CI19(*), FAO & World Bank, 2006, p. 36).

Au vu de sa mission d'appui aux stratégies de développement en milieu rural, les objectifs de la PNCDBF doivent non seulement se construire dans le sens d'un renforcement des capacités des structures de communication afin d'en faire des outils de développement local, mais également ses objectifs doivent s'inscrire dans une démarche de soutien à la participation des communautés aux efforts de développement. La PNCDBF doit donc être multidimensionnelle et contextualisée.

2.3.1. Des objectifs cohérents, mais limités

Nous avons mené l'analyse des objectifs de la PNCDBF en les mettant en perspective avec les problèmes liés à la situation de la communication pour le développement au Burkina Faso recensés lors des études sectorielles et des concertations régionales. Car, évidemment, autant les missions que les objectifs de la politique se doivent de répondre à ces enjeux.

Les problèmes auxquels la PNCD aspire répondrepeuvent se résumer en cinq points :

- d'abord, les problèmes liés à un mauvais accès aux outils de communication, particulièrement pour la société civile - principal acteur dudéveloppement local en milieu rural ;

- également ceux liés à des programmes de formation déficients qui ne prennent pas en compte les enjeux liés au développement rural, et sont par conséquent inadaptés aux besoins des communautés locales;

- Le faible intérêt des acteurs dudéveloppement local à la communication dans la définition et la mise en oeuvre de leurs activités;

- L'absence de données fiables sur les outils de communication utilisés dans le milieu rural, ainsi qu'un manque d'évaluation de celles-ci;

- un statut juridique inadéquat, et une situation financière insuffisante, qui font notamment que les médias restent très dépendants des pouvoirs publics.

Ces problèmes auxquels la PNCDBF se réfère explicitement dans son plan d'action (FAO & Min. Com., 2001b, pp 27-31) sont les enjeux sur lesquels reposent les objectifs de cette politique. D'ailleurs, le document portant sur la situation de la communication pour le développement au Burkina Faso (Tome 1), souligne un important point dans son analyse, à savoir le fait que les enjeux auxquels est confrontée la communication pour le développement au Burkina Faso sont essentiellement liés à des problèmes structurels et socio-économiques.

Conformément à ces conclusions, la PNCDBF s'est assignée les objectifs généraux suivants :

- renforcer les structures de communication afin

o de répondre aux besoins d'informations des différentes communautés,

o de rendre accessibles les « grands moyens d'informations » au plus grand nombre,

o de favoriser les échanges d'informations entre les communautés et les différentes structures décisionnelles, jusqu'au niveau national notamment ;

- se positionner comme un réel support à l'exécution des stratégies nationales de développement ;

- favoriser l'expression des communautés rurales « en les impliquant dans l'appréciation des questions sociales qui les concernent directement » (FAO & Min. Com., 2001b, p. 25);

- soutenir les initiatives de développement communautaire locales ;

- mettre à la disposition de tous les organismes partenaires au développement local « les méthodes et techniques de communication et de vulgarisation » dans la mise en oeuvre de leurs activités (Ibid.)

Notons, par ailleurs, que la définition de ces objectifs reste en accord avec les enjeux précités liés aux communications de type éducatif et institutionnel. Et, en appui à ces objectifs généraux, des objectifs spécifiques ont été définis. Ceux-là sont sectoriels, car il s'agit d'accompagner, d'appuyer et de soutenir tous les programmes et campagnes de développement local, quels que soient leurs domaines de prédilection, qu'ils soient, par exemple, liés à l'alphabétisation, au genre, à la culture, à l'agriculture, etc. ; par exemple, « soutenir le plan stratégique opérationnel de croissance agricole » ou « contribuer à la promotion du statut de la femme et à l'équité du genre » (FAO & Min. Com., 2001b, p. 25).

Au cours de notre lecture analytique de la PNCDBF, deux points en particulier concernant ses objectifs nous ont interpelés.Il s'agit de savoir si, à travers ses objectifs, la politique a vocation à contribuer à une délocalisation des efforts de développement au niveau des communautés locales, et d'autre part si elle soutient explicitement le renforcement des capacités des communautés. Car, comme nous l'avons déjà évoqué, dans la première partie de ce document, ce sont là deuxconsidérations importantes lorsque l'on parle de stratégie de communication pour le développement.

Pour ce qui est de la délocalisation des efforts au niveau des communautés, au-delà de renforcer le rôle des communautés dans les efforts de développement local, il s'agit de plaider - et encore plus d'agir - pour un engagement et une implication totale des communautés à ces efforts.Ce qui implique notamment un renforcement des outils de communication locaux. Car, la communication pour le développement renvoie, avant tout, à des initiatives de développement engagées par les communautés et les organisations qui les accompagnent localement (Wilkins, 2008).

Néanmoins, si dans ses objectifs la PNCDBF se donne pour vocation d'encourager l'expression et la participation des communautés aux débats publics, dans son plan d'action sa position restenébuleuse. Elle affirme toutefois résoudre le problème de l'inégalité d'accès des communautés et des organisations de la société civile aux médias publics (FAO & Min. Com., 2001b, p.27). Or, la démocratisation de ces outils de communication est de fait bénéfique à la délocalisation des efforts de développement au niveau des communautés.

S'agissant durenforcement de capacités des communautés, cela suppose également de mettre la participation des communautés au centre de toute initiative de développement, car c'est par cette participation que passe la reconnaissance des expériences et des expertises des communautés.Mais, à notre sens,un renforcement de capacités des communautés renvoie surtout,à un renforcement des capacités des médias locaux, car c'est ce qui permet de promouvoir et de consolider les capacités de dialogue des communautés locales, et donc d'apporter une réponse à leurs besoins d'autonomie (empowerment). D'autant plus que le renforcement de capacités des médias communautaires est un solide tremplin à l'affermissement des savoirs locaux, un facteur essentiel à la consolidation des capacités des communautés locales.

Le plan d'action de la PNCDBF n'énonce formellement aucune action à mener qui contribuerait explicitement à encourager la participation des communautés aux initiatives de développement ; néanmoins, il manifeste clairement une volonté de renforcer les compétences et les mandats des médias locaux. Par ailleurs, si dans ses analyses et ses recommandations la PNCDBF reconnait l'importance à accorder aux savoirs locaux et aux moyens de communication traditionnelle, elle ne traite pas de ce point dans son plan d'action ; tandis que dans ses conclusions elle affirme que « la revalorisation [de ces outils] constitue un vivier dans lequel il faut puiser les ressources culturelles pour compléter les messages diffusés par les moyens d'information modernes » (FAO & Min. Com., 2001b, p.33). De plus, la création des radios locales prévue dans son plan d'action (FAO & Min. Com., 2001b, p.31) démontre tout de même une réelle volonté de renforcer le dialogue avec les communautés locales. Or, cela implique que les médias locaux aient les moyens de jouer leur rôle dans les efforts de développement, en étant proches des communautés locales (McCall, 2010).

* 19The Communication Initiative.

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