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La communication pour le développement. Pour une approche participative des stratégies de développement. Etude de cas : la politique nationale de communication pour le développement du Burkina Faso.

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par Hawa Ba
Université Laval de Québec - Communication publique - internationale et interculturelle  2015
  

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2.3. Les communautés : acteurs de leur propre développement

L'approche participative, contrairement à l'approche diffusionniste, place l'individu au centre de son expertise et de ses pratiques. Cette approche tolérante et égalitaire-en cela qu'elle donne une voix aux individus - est sans nul doute la raison pour laquelle elle est devenue depuis les années 70 la norme en matière de programmes d'appui au développement, car elle oriente son expertise vers la résolution des inégalités comme premier enjeu des efforts de développement (Waisbord, 2001).

La principale critique à adresser aux méthodes diffusionnistes est particulièrement leur approche ethnocentrique. Elles ignorent et déprécient les savoirs locaux, et elles relèguent au second plan les contextes sociopolitiques dans lesquels les communautés évoluent. Or, il a été démontré que les problèmes de développement ne peuvent être réglés que s'ils sont légitimés par - et mis en perspective dans - leurs contextes d'origine (Bessette& Alexandre, 2000). Effectivement, l'une des conditions de la résolution des problèmes de développement est leur reconnaissance et leur appropriation par les communautés ; ce qui implique l'adhésion de ces dernières à la définition et au diagnostic des causes du problème, cela afin de discuter au mieux des solutions les plus adéquates permettant d'y remédier. Il apparait par conséquent évident que si les bénéficiaires sont à la base du changement, alors le développement se fonde indéniablement sur les spécificités culturelles et sociales. Il convient de préciser ici que l'expression ethnocentrique des théories diffusionnistes trouve son explication dans ses origines. En effet, il s'agit d'une approche inspirée du Plan Marshal4(*). Le rôle de la communication dans le développement supposait alors « introducingmedia technologies to promotemodernization, and the widespread adoption of mass media » (Waisbord, 2008, p.2). La communication est, en ce sens, perçue comme un outil qui accompagne les efforts de développement. Dans cette approche,c'est sur la diffusion des innovations que se fonde le développement des communautés, la communication étant le mécanisme par lequel cette diffusion s'effectue entre « individual A whoknows about the innovations and an individual B whodoesn't know yet »(Rogers, 1983, p. 120). Dans une approche diffusionniste, la participation est très peu encouragée ; et lorsqu'elle l'est, elle est uniquement considérée comme étant un moyen utilisé en vue d'atteindre les objectifs fixés (Waisbord, 2001).

L'approche participative repose, quant à elle, avant tout, sur l'idée qu'il ne peut y avoir un modèle universel du développement ; de ce fait, les objectifs du développement ne peuvent être atteints qu'avec la participation effective des communautés concernées. Pour ce faire, autant la communication interpersonnelle que celle via les médias sont importantes (Colle, 2008).

Il faudrait, ici, mettre l'accent sur le fait que le concept de participation dans la communication pour le développement ne doit être confondu ni avec le terme « consultation » ni avec celui de « mobilisation » (Lucie, 2000, p.43). En effet, les communautés doivent prendre activement part à tous les niveaux des efforts de développement. Lorsqu'il s'agit uniquement de « consultation » ou de « mobilisation », les résultats obtenus ne sont pas pérennes, car la prise de décision vient de l'extérieur de la communauté. Or, le premier niveau de participation est, pour les communautés, d'accepter leurs propres responsabilités dans les efforts de développement. Un objectif qui ne peut être atteint que si des processus participatifs planifiés, qui facilitent le dialogue,sont mis en oeuvre.

Dans l'approche participative, l'emphase est mise sur un changement durable grâce à une action collective facilitée et soutenue par des stratégies politiques et sociales appropriées. De ce fait, la communication fait partie intégrante des efforts de développement, comme un processus et comme une fin en soi. De bons outils d'information et de communication permettent à l'ensemble des acteurs - dont les communautés - d'être des porteurs d'initiatives et de bénéficier de partages d'expériences constructifs pour l'atteinte des objectifs du développement.

* 4 Plan américain d'aide à la reconstruction de l'Europe suite à la Seconde Guerre mondiale. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, après que l'Europe ait été reconstruite avec succès grâce au Plan Marshall, on a pensé que les méthodes qui ont aidé à la reconstruction de l'Europe seraient bénéfiques au développement des pays nouvellement indépendants.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand