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Communication dans la gestion des collectivités locales. Cas de la commune de Bohicon.

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par Maurice AGO
UAC/INJEPS - Maà®trise en Développement Communautaire 2013
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)

Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique et du Sport

(INJEPS)

EN SCIENCES ET TECHNIQUES DES ACTIVITES SOCIO-EDUCATIVES (STASE)

Option : Développement Communautaire

THEME

COMMUNICATION DANS LA GESTION DES COLLECTIVITES LOCALES :

CAS DE LA COMMUNE DE BOHICON

Réalisé par:

AGO Maurice

Sous la direction de :

Pr. Kossivi ATTIKLEME, Maître de conférences des Universités CAMES,

Enseignant Chercheur à l'INJEPS/UAC

15è promotion

Décembre 2013 EFFICACITE DES ENSEIGNANTS D'EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE DANS LE MANAGEMENT DES LYCEES ET COLLEGES AU BENIN : réinvestissement des acquis initiaux des enseignants dans gestion des collèges.

SOMMAIRE

In memorium-----------------------------------------------------------------------------------------------ii

Dédicace---------------------------------------------------------------------------------------------------iii

Remerciements--------------------------------------------------------------------------------------------iv

Sigles et Abréviations------------------------------------------------------------------------------------vi

Tableau et liste des graphes-----------------------------------------------------------------------------vii

Epigraphe-------------------------------------------------------------------------------------------------viii

INTRODUCTION-----------------------------------------------------------------------------------------1

Partie I : CONTEXTUALISATION DE LA RECHERCHE----------------------------------------4

Partie II : PROBLEMATISATION DE L'ETUDE--------------------------------------------------10

Partie III: DEMARCHE METHODOLOGIQUE----------------------------------------------------28

Partie IV : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS-------------------------------35

SUGGESTIONS-----------------------------------------------------------------------------------------51

CONCLUSION-------------------------------------------------------------------------------------------52

Références bibliographiques----------------------------------------------------------------------------53

Annexe-----------------------------------------------------------------------------------------------------55

Table des matières---------------------------------------------------------------------------------------58

In memorium

-----@-@-@-----

Mon père Pierre AGO, apprenant tout ce qu'il a fait pour moi, ses mérites, ses sacrifices et la grande affection qu'il me témoignait dès les premières années de ma vie, je ne saurais ne pas mettre tout ce travail en sa mémoire. Ma réussite dans la vie aurait été pour lui une récompense, malheureusement, il n'est plus là pour jouir de ses fruits. En voilà la disposition du Seigneur. Que la terre lui soit légère.

DEDICACE

-----@-@-@-----

· A ma mère, Marcelline AYIHOU. Ma chère maman, voici la première couronne dont je t'auréole en reconnaissance des mille peines que tu as souffertes, des mille conseils que tu me donnes, de l'ardente affection dont tu m'enveloppes, et de tes efforts de tous les jours pour me bâtir. Te dédiant ce travail, je te présente ma profonde gratitude pour ton courage et ton amour à supporter presque seule la charge de tes enfants dont je suis le benjamin. Maman chérie, du fond de mon coeur, je te dis : « éternel merci ! ''

· A mes grands-frères et grand-soeurs Alfred, Dénis, Justine, Laure et Barnabé. Ma réussite et ma destinée vous ont été confiées depuis un certain temps de ma vie. Mais vous les avez assumées sous tant de peines, abstinences que souffrances. Je vous dis « Fraternel et sincère merci !!!''

REMERCIEMENTS

-----@-@-@-----

Ce mémoire n'aurait pu prendre forme sans les soutien, conseil et encadrement de certaines personnes auxquelles je ne puis m'empêcher de manifester l'expression de ma profonde et sincère gratitude. Ainsi, mes remerciements s'adressent à :

· mon Directeur de mémoire, Professeur Kossivi ATTIKLEME, Maître de conférences des Universités CAMES, Directeur Adjoint, Chargé des Affaires Académiques à l'INJEPS qui a accepté, malgré ses multiples occupations, d'encadrer ce travail. C'est le moment et le lieu de lui reconnaître le savoir intellectuel et la rigueur scientifique qu'il a mis au service de ce travail. Sincère et profonde gratitude !

· tout le personnel administratif et le corps professoral de l'INJEPS pour leurs engagement et efforts permanents à mettre au service du pays de ressources humaines qualifiées;

· Mme SEHOU Chantal, la bibliothécaire de l'INJEPS pour son accueil, son service rendu et sa considération pour ma personne ;

· ma belle-soeur, Reine AGO, née HONZOUNON pour son soutien et son souci permanents de me voir réussir ;

· ma chère amie Gwladys GBAGUIDI pour tout ;

· Mathias AGO pour son soutien moral, matériel et financier qui a été très indéfectible dans ma formation. Gratitude et remerciements les plus sincères ;

· Placide AGO et sa femme pour leurs conseils et soutiens dont ils m'enveloppent ;

· Monsieur Mathieu HONZONON. Qu'il trouve ici l'expression de mes remerciements pour son soutien moral, matériel et financier dans le cadre de mes études ;

· Parfait AYIHOU et Constant YETCHENOU pour leur soutien fraternel ;

· mon frère-camarade Armel LANMATCHION. C'est ici le lieu le plus idoine de le remercier de toute la patience qu'il a observée à l'égard de mes perpétuels et permanents dérangements. Ce travail n'aurait été rédigé, n'eurent été son secours, sa patience et son éminent sens de fraternité. A travers ce mémoire, je lui présente ma gratitude ;

· mes amis de promotion Cyriaque SOSSA, Hermane GANDAHO, Bienvenu AHANDESSI et Déo-Gratias AYAKA pour leurs collaboration, solidarité, entraide, conseils et ambiance dont ils nourrissent nos relations depuis notre entrée à l'INJEPS ;

· Marcellin AGO et Samson GBLOHOUN pour leur fraternité et leur soutien ;

· toute la 15e promotion STASE de l'année 2009-2014 ;

· Les élus locaux de la commune de Bohicon au titre du mandat 2008-2013 en particulier ceux interviewés dans le cadre de la réalisation de ce travail scientifique.

SIGLES ET ACRONYMES

ANCB : Association Nationale des Communes du Bénin ;

BM : Banque Mondiale ;

CA : Chef d'Arrondissement ;

CIRD : Centre International de Recherche en Développement

CSCP : Chef Service Communication et Protocole ;

CSAF : Chef Service des Affaires Financières ;

DC : Développement Communautaire ;

FAO : Organisation des Nations-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture ;

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique ;

MD : Mission de Décentralisation ;

MDGLAAT : Ministère de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale, de l'Administration et de l'Aménagement du Territoire ;

OCS : Observatoire du Changement Social ;

ONG : Organisation Non Gouvernementale ;

PAE : Plan d'Action Environnementale ;

PDC : Plan de Développement Communal ;

PDES : Plan de Développement Economique et Social ;

PDM : Plan de Développement Municipal ;

PGDP : Programme de Gouvernance et de Droits de la Personne ;

PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement ;

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat ;

STASE : Sciences et Techniques

TABLEAU ET GRAPHES

Tableau : Présentation de la taille de l'échantillon

Graphe I : répartition des enquêtés selon leur appréciation de la gouvernance locale

Graphe II : répartition des enquêtés selon la reconnaissance de leur rôle dans la gouvernance locale

Graphe III : répartition selon le degré de participation des populations à l'élaboration du PDC

Graphe IV : répartition des enquêtés selon leur degré de participation aux conseils communaux

Graphe V : répartition suivant le niveau d'implication des populations aux affaires communales

Graphe VI : répartition des enquêtés selon leur niveau d'information sur les décisions et actions du CC

Graphe VII : répartition des enquêtés selon leur niveau d'information sur l'évaluation des actions de développement

Graphe VIII : répartition des enquêtés selon leur niveau d'information sur les comptes rendus du CC

Graphe IX : répartition des enquêtés selon leur niveau d'information sur la gestion fiscale

Graphe X : répartition suivant la participation des populations aux séances d'information et de sensibilisation organisées dans la commune

Graphe XI : répartition des enquêtés selon leur volonté de s'informer sur la gestion communale

Graphe XII : répartition des enquêtés selon leurs canaux d'information préférés

EPIGRAPHE

Cernea, 1998

« Mettre les acteurs sociaux, les gens au premier plan dans les projets n'est pas un appel à la bonne volonté, ni un plaidoyer commandité par l'éthique .. .C'est une requête reposant sur des fondements théoriques, adressée aux dirigeants, aux planificateurs et aux experts techniques pour que soit reconnue la place centrale de ce qui est le facteur principal dans les processus de développement : la participation populaire. »

INTRODUCTION

En Afrique, avec l'avènement de la démocratie, bon nombre de pays en voie de développement ont procédé à de salutaires réformes. Le centralisme ou l'étatisme absolu, comme mode de gestion des peuples a été modifié dans ces pays en faveur de la gestion concertée, de la gestion participative. En effet, « Face à l'incapacité grandissante de l'Etat central, à faire face à ses engagements vis-à-vis de ses populations et aux résultats décevants de ses politiques dirigistes de conduite du développement, les décideurs politiques de nombre de pays en développement se sont vus obligés, sous la contrainte des bailleurs internationaux, de procéder à de profondes réformes sur la gestion de leurs nations. Au nombre des objectifs visés dans le cadre des réformes, on compte entre autres la responsabilisation des populations locales dans la gestion de leurs affaires, notamment par le mécanisme de la décentralisation«. (Hounmenou, 2001). Au Bénin, si l'existence des collectivités territoriales a été consacrée depuis 1990 par le constituant béninois lors de la Conférence des Forces Vives de la Nation (Constitution béninoise : art.150), la mise en oeuvre de cette réforme administrative a été d'une progressive évolution. En effet, de la détermination des grandes options de décentralisation en 1993 à l'adoption des textes de loi sur sa mise en vigueur en 1999, le processus est devenu une réalité en 2002 avec l'organisation des élections communales et municipales. Ce processus a procédé à l'institutionnalisation de 77 communes constituées chacune d'arrondissements et de quartiers ou de villages pour une véritable communalisation de la gouvernance. Depuis la mise en place des premiers conseils communaux et municipaux en février et mars 2003, les espoirs dans la décentralisation n'ont cessé de grandir. Car ainsi engagé, le processus a créé une nouvelle réalité au niveau local marquée essentiellement par une autonomie financière et juridique ainsi qu'un domaine de compétences plus élargi aux communes. Désormais, les élus locaux ont la responsabilité d'assurer le développement et la démocratie à la base et de gérer l'économie locale. Cette nouvelle orientation de la gouvernance dans notre pays a pour objectif premier de confier la direction et la gestion des affaires locales aux communautés concernées pour qu'elles puissent, elles-mêmes, décider de leur propre vie, se donner le chemin à suivre pour une véritable résolution de leurs problèmes ou une réelle satisfaction de leurs besoins à travers la valorisation de leurs potentialités. Dans cette optique, le processus de décentralisation devrait permettre une meilleure participation des citoyens aux affaires publiques et faciliter leur accès aux services publics de base.

Après quelques années d'expérience en matière de gouvernance locale, vu que les fruits ne tiennent pas la promesse des fleurs, il semble nécessaire de faire un bilan du système de gestion de nos communes en vue de réorienter, par des mesures correctionnelles, le processus en faveur d'une prise en compte des actions d'amélioration des imperfections. L'évaluation à mi-parcours des communes au Bénin révèle que les attentes escomptées ne sont généralement pas comblées. L'étude-bilan menée sur l'impact de la décentralisation sur la pauvreté et les conditions de vie des ménages au Bénin montre que «la relation entre le conseil communal et les citoyens souffre de beaucoup de carences par rapport à la participation populaire, à la bonne gouvernance locale, au renforcement du capital social et de la citoyenneté active«. (L'Observatoire du Changement Social, 2010, 28p).

Par ailleurs, d'autres problèmes de fonctionnement interne et externe ont été enregistrés par ANCB lors de sa deuxième édition de l'auto-évaluation en 2012. Ils sont relatifs à l'adoption du budget, à l'information entre conseillers communaux et à la participation des citoyens et organisations de la société civile.

Il existe ainsi un dysfonctionnement interne des administrations communales et un faible niveau de vie des populations approuvés par ces différents rapports qui ont mis un accent particulier sur la participation active des citoyens aux affaires communautaires. Cette participation n'est possible que grâce à une information périodique, source d'une réelle implication de ces derniers. Des recommandations issues de différents ateliers ont, à cet effet, mis l'accent sur l'importance de la communication dans la gouvernance locale. Ainsi, nous nous demandons si ces recommandations sont vraiment mises en vigueur dans la commune de Bohicon. En d'autres termes, la population de Bohicon est-elle, comme de droit, informée et impliquée dans la gestion de ses affaires ?

Cette préoccupation a attiré notre attention et nous a fait nous intéresser au domaine de la gouvernance locale avec pour thème « Communication dans la gestion des collectivités locales : cas de la commune de Bohicon » afin de montrer la place de la communication dans la gestion communale.

OBJECTIF

L'objectif principal de cette étude est de montrer le rôle fondamental de la communication locale dans la réalisation des actions de développement.

OBJECTIFS OPERATIONNELS

Ø analyser les modes de communication et d'information des populations mis en place dans la commune de Bohicon ;

Ø déterminer le taux d'implication de la population dans la gestion communale ;

Ø évaluer le degré d'information des citoyens sur la mise en oeuvre de la gouvernance locale.

Cette étude s'articule autour de quatre grandes parties. D'abord après une introduction, la première partie présente la contextualisation de la recherche. La deuxième partie est consacrée à la problématisation à savoir la revue de littérature, le cadre théorique, la problématique et les hypothèses de l'étude. Ensuite, la troisième partie met en exergue la démarche méthodologique utilisée pour recueillir les données. Et enfin, la dernière partie est consacrée à la présentation, l'interprétation et l'analyse des résultats issus de l'enquête. Suivent quelques suggestions et la conclusion pour l'amélioration de la gouvernance locale dans la commune.

Partie I

CONTEXTUALISATION DE LA RECHERCHEE

1.1. CADRE JURIDIQUE

1.1.1. Lois de la décentralisation

La décentralisation au Bénin est sous-tendue par un arsenal juridique qui non seulement régit le processus, mais surtout définit les droits et les devoirs de chaque acteur du système et les conditions de sa mise en oeuvre. En effet, dans le souci d'observer les recommandations issues de la Conférence des Forces Vives de la Nation de 1990, le Bénin procéda, en 1993, à la définition des principes directeurs de l'organisation de l'Administration Territoriale. En 1997, la Mission de Décentralisation a été créée pour la coordination du processus. Il a fallu 1999 pour que les lois sur la décentralisation soient adoptées. Ainsi, cinq différentes lois sont votées pour l'effectivité de la mise en oeuvre du processus de la décentralisation :

· loi n°97-028 portant organisation de l'administration territoriale en République du Bénin ;

· loi n°97-029 portant organisation des Communes en République du Bénin ;

· loi n° 98-005 portant organisation des Communes à statut particulier ;

· loi n° 98-007 portant régime financier des Communes en République du Bénin ;

· loi n° 98-006 portant régime électoral communal et municipal en République du Bénin.

Chacune de ces lois aborde et régit un volet spécifiquement important dans la mise en oeuvre du processus de la décentralisation. Ainsi,

La loi n° 97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l'administration territoriale en république du Bénin traite des généralités sur le découpage territorial pour fixer le niveau de la déconcentration (préfecture) et les conditions de son administration, la décentralisation dont le seul niveau est la commune.

La loi n°97-029 portant organisation des Communes en République du Bénin traite de l'organisation du fonctionnement et des compétences de la commune. En effet, dans cette loi sont définies les attributions du maire et du conseil communal ainsi que les domaines d'intervention de la commune.

La loi n° 98-005 portant organisation des Communes à statut particulier détermine les critères de définition des communes à statut particulier, le fonctionnement, les attributions et compétences de ces grandes agglomérations.

La loi n° 98-007 portant régime financier des Communes en République du Bénin a spécifiquement trait aux finances locales. Le législateur, à travers cette loi, a prévu des mécanismes légaux par lesquels les élus locaux peuvent mobiliser et gérer les ressources financières locales. Ainsi des structures d'accompagnement et de subvention des communes sont mises en place. Au nombre de ces structures, on peut citer entre autres, la Commission Nationale des Finances Locales et le Fonds d'appui au développement des Communes.

La loi n° 98-006 portant régime électoral communal et municipal en République du Bénin fixe des conditions ou règles générales et particulières applicables aux élections communales et municipales ainsi que les infractions en la matière et les sanctions y afférentes.

Ces diverses lois ont permis au Bénin de se lancer de pleins pieds dans le système de gestion décentralisée faisant ainsi l'option, d'une part, de renforcer la démocratie à la base et d'autre part, de créer les conditions efficientes d'un développement équilibré de toutes les localités du pays. Autrement dit, l'objectif fondamental et le défi majeur de la décentralisation est le développement local. Mais il exige certaines conditions qui sont la ligne de direction de la gouvernance locale.

1.1.2. Conditions nécessaires au développement local

La réalisation du développement local est liée à la réunion de certaines conditions indispensables qui sont :

· une volonté locale : l'initiative des projets de développement est le fait des élus et des groupes sociaux.

· l'interdisciplinarité : le développement local intègre la diversité des dimensions économiques, sociales et culturelles.

· le territoire : le développement local concerne un territoire ayant un statut et une taille.

· la capacité locale : le développement local s'appuie sur la mobilisation des données endogènes (ressources locales, épargne de proximité, solidarité de voisinage...) et une capacité locale d'entreprendre, c'est-à-dire de générer des activités et donc de créer de la richesse.

· la communication : le développement local dépend de la circulation de l'information et du système de communication mis en place.

· la formation : la formation est indispensable pour modifier certains comportements négatifs et pour améliorer les performances à tous les niveaux.

· l'animation : l'efficacité d'une politique de développement local dépend surtout de la façon dont les pouvoirs publics exercent leur fonction d'animation économique et sociale

Il est à remarquer que ces conditions pour la plupart sont orientées vers les populations cibles. De même, même si la communication constitue une condition à part entière, il faut dire qu'elle est aussi ce sans quoi aucune des autres conditions ne puisse être remplie.

1.1.3. Dispositions relatives à la communication dans la gestion

La loi met un accent particulier sur l'ouverture de la gestion communale aux citoyens ; cette ouverture qui ne peut se faire que par le biais de la communication. La communication dans la gestion se traduit par :

ü la reddition de comptes : « Il est dressé un procès-verbal et/ou un compte rendu de chaque séance du conseil communal. Un relevé des décisions signé du maire et du secrétaire de séance est affiché à la mairie à l'endroit destiné à l'information du public dans les huit Jours suivant la séance » art. 33 de la loi n°97-029 portant organisation des Communes en République du Bénin

ü l'accès aux documents administratifs : « Toute personne a le droit de consulter sur place le procès-verbal et/ou le compte rendu des délibérations du conseil communal, les divers actes communaux et d'en prendre copie à ses frais. » Art. 34 de la même loi.

ü la participation du citoyen aux séances du conseil communal : « Les séances du conseil communal sont publiques ». Art. 30 de la même loi.

ü l'implication du citoyen dans les affaires locales : « La commune est l'expression de la décentralisation et le lieu privilégié de la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques locales » (art. 2 de la même loi). Cette implication est aux fins que la gouvernance locale prenne appui sur la capacité locale, les données endogènes (ressources locales, épargne de proximité, solidarité de voisinage...)

Vu l'indéniable importance de la communication, la Mission de Décentralisation (MD) fait obligation à toutes les communes de disposer d'un service d'information et de communication qui sera comme un excellent moyen pour véhiculer les messages de la mairie vers les populations. Ce service permet le renforcement de l'éveil de la population et la crédibilité des autorités auprès des citoyens, l'instauration d'un climat de confiance entre acteurs de développement (gestionnaires publics/élus et citoyens), l'amélioration des prestations, une forte mobilisation des ressources, l'accroissement des investissements de la part des PTF, l'augmentation de la visibilité de la commune....

Les conseillers municipaux ou communaux ont alors comme obligation de mettre tous les acteurs notamment les citoyens au coeur de la gestion décentralisée. Pour ce faire, un guide d'exercice de reddition de comptes a été élaboré pour leur proposer les moyens d'exercice de la reddition de comptes afin de favoriser une prestation plus efficace et plus efficiente des services sociaux de base et une prise de décision plus équitable, transparente et participative. En effet, ce guide est un document d'informations et d'orientation à l'intention des acteurs intervenant à tous les niveaux dans les initiatives de reddition de comptes et qui vise essentiellement la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance, la participation des populations à la construction d'un espace de dialogue et de citoyenneté pour la satisfaction des services de base.

De même, un guide de planification communale est mis à disposition des communes pour assurer leur conformité dans les conditions d'élaboration de ce principal outil de développement. En effet, la planification est pour chaque commune, un processus d'élaboration et de mise en oeuvre concertée d'un ensemble d'actions et de mesures permettant de valoriser toutes les ressources de son terroir. Elle repose alors sur une approche participative.

1.2. CADRE GEOGRAPHIQUE

1.2.1. Localisation et aspect physique de la commune de Bohicon

La commune de Bohicon pourrait être considérée comme la métropole des neuf communes du département du Zou. De par sa situation géographique ou sa position spatiale par rapport aux autres communes, elle représente un grand pôle d'attraction, le principal centre commercial du département. Dans le sud-ouest du département du Zou à 130 km de Cotonou, Bohicon se situe entre 6°55 et 7°08 de latitude Nord, 1°58 et 2°24 de longitude Est. Elle a une superficie de 139 km2 et elle est limitée :

· au nord par la commune de Djidja ;

· au sud par la commune de Zogbodomey ;

· à l'est par la commune de Za-kpota ;

· à l'ouest par les communes d' Abomey et d' Agbangnizoun

La commune de Bohicon jouit d'un climat subéquatorial de transition, caractérisé par deux saisons de pluie (avril à juin et septembre à novembre) et deux saisons sèches (juillet à août et décembre à mars). La hauteur des pluies atteint en moyenne 1.025 mm par an. Leur maximum se situe entre juin et octobre. Cette période humide et pluvieuse, se caractérise par des précipitations assez bien réparties. La pluviométrie y est largement excédentaire (parfois 349 mm en 12 jours). Le mois le plus frais de l'année est le mois d'août. La température varie entre 25 et 32°C. C'est la période favorable à certaines maladies liées à l'environnement. Par contre, le minimum des hauteurs de pluie se situe entre janvier et mars. Cette période, chaude et ensoleillée, est caractérisée par une pluviométrie presque nulle : 5 mm de pluie en quatre mois parfois. Le mois le plus chaud est le mois de février ou mars. La température monte à plus de 34°C. En général, il pleut en moyenne 73 jours dans l'année. En juillet, il pleut pendant une quinzaine de jours avec en moyenne dix jours d'orage, tandis que les mois de décembre, janvier et février n'enregistrent parfois aucun jour de pluie. Ces caractéristiques climatiques commandent les activités des hommes, leur mode de vie et de production.

1.2.2. Administration territoriale

Devenue commune à l'avènement de la décentralisation du pouvoir de gouvernance au Bénin en 2003, Bohicon est stratifié en dix arrondissements. Il s'agit de :

· 1er arrondissement ou Bohicon I avec neuf quartiers ;

· 2e arrondissement ou Bohicon II comprenant huit quartiers ;

· Agongointo regroupant quatre quartiers ; 

· Avogbanna dont l'étendue territoriale couvre cinq quartiers ;

· Gnidjazoun avec deux quartiers ;

· Lissèzoun qui regroupe quatre quartiers ;

· Ouassaho comptant cinq quartiers ;

· Passagon avec cinq quartiers ;

· Saclo regroupant deux quartiers ;

· Sodohomè qui couvre sept quartiers.

La direction de l'espace communal a été donc entreprise avec de nouvelles vision et orientations. Le tout premier maire élu à la tête de cette commune, suite aux élections municipales de 2003, est le feu Paulin Tomanaga. Suite à l'élection de ce dernier comme député lors des législatives de 2007, la destinée de la commune de Bohicon est entrée, depuis 2008, entre les mains d'un conseil communal de 25 membres dirigé par le maire Luc Sètondji Atropko, le premier adjoint au tout-premier maire.

Le pouvoir politique moderne incarné par le Maire et le Conseil Communal est renforcé par divers types de services tels que le Bureau du Maire, les Bureaux des Adjoints au Maire, le Bureau du Secrétaire Général (SG), le Bureau des Affaires Domaniales (BAD), le Bureau des Affaires Economiques (BAE), le Bureau des Affaires Générales (BAG), le Bureau des Affaires Financières (BAF), le Bureau des Affaires Civiles et Militaires (BAEC/ M), le Bureau des Archives, de Documentation et Information (BADI), le Secrétariat Administratif (SA) et le Bureau de Transmission (BT). Au-dessus de cette organisation administrative, il y a bien entendu le conseil communal composé des différents conseillers élus de la commune dont le rôle est de voter, suivre la mise en oeuvre du budget de la commune.

1.2.3. Ressources humaines

Selon les données monographiques (2006), la population de Bohicon est d'une évolution exponentiellement recrudescente. Cette croissance rapide de la population résulte d'un taux de fécondité élevé et d'une mortalité en baisse hormis la couche infantile.

D'après les résultats du RGPH 3, le département du Zou fait partie des départements ayant un poids démographique relativement homogène. La commune ayant la plus forte population est Bohicon avec 18,84% de la population totale du Zou. On peut donc conclure que la population de Bohicon a connu un rythme de croissance démographique plus important que le département dont il dépend. Cette densité de la population est diversifiée en de groupes socioculturels ou ethnies dont les plus majoritaires sont les Fon (93,0%), Yoruba (4,6%), Adja (1,4%), Bariba (0,1 %) et autres (0,6%).

Les personnes âgées de 60 ans et plus représentent seulement 5,5% de la population totale. Il s'en déduit donc que la couche juvénile, dynamique et active, et de ce fait, gage de l'avenir de la commune n'est pas moins importante. Si nous considérons la célèbre et populaire maxime de ce démographe de l'antiquité « il n'y a de richesse que d'hommes«, nous pouvons conclure que la commune de Bohicon dispose de ressources humaines suffisantes pour pouvoir promouvoir son développement. L'homme est à la fois le moyen et la fin de tout processus de développement, il en est à la fois en amont et en aval.

1.2.4. Ressources économiques de la commune

Les principales activités de la population sont par ordre d'importance décroissant le commerce (46% des actifs), l'artisanat (17%), le fonctionnariat (15%) et l'agriculture (11%). Le nombre d'actifs dans le secteur agricole a diminué de plus de moitié entre1979 et 2002 (en passant de 24% à 11%) au profit du commerce pendant que le nombre des artisans est resté stable dans la même période. (Monographie de Bohicon, 2006)

Cette évolution des activités commerciales a donné au marché central de la commune toute son importance. En effet, ce marché qui s'anime tous les quatre jours constitue un véritable lieu de transactions et d'échanges entre les divers acteurs où la provision de tout ce dont on a besoin se fait. Le conseil communal a su vite remarquer le poids économique que constitue ce marché dans les finances locales de la commune et procéda à son réhabilitation. Aujourd'hui, le marché central de Bohicon est un marché à caractère départemental et national. Départemental en ce sens qu'il est beaucoup fréquenté par les populations des communes environnantes à savoir les communes d' Abomey, d' Agbangnizoun, de Djidja, de Zogbodomey, de Zakpota, de Covè et autres. National en ceci que le marché de Bohicon n'est plus seulement un point de rencontre entre l'offre et la demande pour les citoyens locaux ou des communes voisines mais représente tout un pôle de transit d'articles entre le sud et le nord du Bénin, entre les marchés du sud en l'occurrence le marché international de Dantokpa et les marchés du département des Collines et toutes les zones septentrionales du pays. L'économie de Bohicon étant en majeure partie fiscale, le marché central communal, national constitue un facteur socle des ressources fiscales dont dispose la commune.

En dehors du marché central, d'autres marchés secondaires fondent l'économie locale des populations. Il va s'agir des marchés qui se situent dans la plupart des arrondissements, spécifiques dans les échanges mais qui s'animent de façon harmonisée pour ne pas coïncider avec le jour du grand marché. Tous ces marchés sont d'une importance pour la commune du fait qu'ils ne manquent d'apporter leur pierre à l'édifice de la constitution des ressources pour la promotion du développement local. C'est d'ailleurs la véritable raison qui pousse le conseil communal à procéder à leurs création et réhabilitation.

Après le commerce, l'artisanat s'impose comme étant le second secteur économique dans la commune de Bohicon. Il occupe un nombre important de l'ensemble de la population (17 % des actifs) et contribue beaucoup, lui aussi de son côté, aux recettes communales (38% de l'ensemble des recettes locales). Monographie de Bohicon, 2006. Ces acteurs répartis en 1425 ateliers, selon la monographie élaborée depuis 2006, mettent sur le marché des produits diversifiés en vue d'approvisionner les marchés en artisanal.

Aussi, la commune de Bohicon se fait-elle compter parmi les communes du département qui détiennent une importante gare routière constituée de deux parcs automobiles et de taxi-moto régulièrement installés. La gare routière de la commune alimente le transport régional en desservant les communes voisines et celui national. Surtout en raison de sa position géographique stratégique, la commune de Bohicon constitue un véritable pôle de transit pour les transporteurs entre le Port autonome de Cotonou et le nord du Bénin, voire les pays de l'inter land ; la construction d'un parking de transit pour les gros porteurs en est une illustration. La ville revendique la quatrième place en termes d'importance économique et de contribution à l'alimentation des ressources financières du Bénin.

La situation géographique de la ville de Bohicon, permettant le transport et le commerce a favorisé le développement rapide du secteur de l'hôtellerie et de la restauration. En effet, nombreuses sont les initiatives entreprises dans ce domaine en vue de satisfaire les transporteurs, les marchands, les commerçants et surtout les touristes. Il s'agit des buvettes, les bars, les restaurants et les hôtels qui sont installés un peu partout dans les zones urbaines de la commune. Ne serait-il pas superflu de parler de la position mitoyenne de cette ville par rapport à la capitale historique du pays (Abomey) qui ne cesse de recevoir en permanence des visiteurs et touristes venant d'un peu partout du territoire national voire d'au-delà des frontières. Ces touristes résident pour la plupart pendant leur séjour dans ville métropolitaine du département située juste à côté sur la voie inter-Etats. Aussi, la découverte et l'aménagement du site historique et archéologique d'Agongointo attirent plus d'un touriste pour attribuer à la ville de Bohicon un caractère touristique.

Dans la commune de Bohicon, l'agriculture ne contribue-t- elle pas en tant que tel aux finances locales en ce sens qu'elle est essentiellement une agriculture de subsistance ; étant donné que l'espace cultivable s'amenuise de jour après jour. Pourtant, elle permet aux populations de ne pas trop dépendre d'autres communes en matière de produits vivriers.

Structure financière

Au service de l'administration publique jusqu'à la fin des années 1990, la structure financière de la ville de Bohicon repose fondamentalement sur les banques et les institutions de micro-finance. Depuis le renouveau démocratique, le développement du tissu économique de la ville a suscité un grand intérêt pour le secteur financier béninois. La grande majorité des banques du pays y ont ouvert des agences, comblant ainsi le vide engendré par la disparition de la Banque commerciale du Bénin (BCB) vers la fin des années 80. Aujourd'hui, on y dénombre près d'une dizaine d'agences de banque. Au rang des structure de micro-finance : PAPME, PADME, CPEC et la CLCAM auxquels s'ajoute un nombre important de petites institutions qui ont pour vocation de distribuer certaines formes de crédit d'accès aisé à la population en général.

Système de communication mise en place dans la commune

La commune de Bohicon n'a pas manqué de mettre sur pied un système de communication permettant d'assurer le circuit d'information avec les acteurs communaux. En effet, au sein de son organisation administrative se trouve un service chargé de communication dénommé Service Communication et Protocole. Ce service est la structure organisée de la mairie chargée d'assurer l'information entre les différents services internes et externes de la mairie. C'est également ce service qui se charge de mettre l'information au niveau du public. Cela constitue déjà un pas non négligeable pour la mairie dans le domaine de la communication. L'information est rendue accessible au citoyen dans la commune de Bohicon par les canaux comme l'affichage, la presse orale (radio locale) et par les crieurs publics. A chaque canal est destinée une catégorie d'information bien précise. Ainsi, les PV et les comptes rendus des sessions ou conseils communaux sont mis à disposition du public par l'affichage. Le citoyen est présumé se faire informer des délibérations du conseil en se déplaçant de temps à autre à la mairie, à l'endroit indiqué pour en faire lecture. Par les crieurs publics, sont passées des informations relatives à une campagne de vaccination, de don de sang ou de sollicitation de la population à une action de solidarité.

La radio s'occupe très souvent des informations ayant trait aux actions déjà entreprises par la mairie. Les organes de la presse de la commune sont invités aux cérémonies d'importante envergure en vue de faire parvenir l'information à un public un peu plus large aux fins peut-être de promouvoir et de graver l'image positive de l'équipe de gestion dans la conscience collective des populations. Ainsi, les informations données par la presse orale ou télévisée sont exclusivement relatives à la mise en exécution des actions du maire ou du conseil.

Faut-il souligner aussi les réunions de concertation et d'explication qui se tiennent au sein de l'ensemble du personnel de l'organe communal. A travers ces réunions, le maire avec son cabinet essaie de mettre lesdits agents au parfum des informations qu'il juge pouvant leur parvenir et leur explique ainsi que de donner de recommandation ou d'orientation pour la réussite des actions.

Partie II

PROBLEMATISATION DE LA RECHERCHE

2.1- REVUE DE LITTERATURE

La participation des bénéficiaires au processus de développement fait l'objet de plusieurs débats et études en Afrique et dans tout le monde. Ainsi, elle préoccupe bon nombre de chercheurs et institutions qui ont mené des investigations et études spécifiques dans le domaine en vue de cerner le contour de la question et de redynamiser les moyens et stratégies mis en place pour promouvoir le développement.

La nécessité de la communication dans la gestion

La FAO (1994), se propose de développer le concept de communication pour le développement en l'illustrant par des exemples concrets issus d'expériences personnelles visant à montrer comment les méthodes et techniques de communication peuvent servir de base à l'atteinte des objectifs du développement. Il s'agit des dispositions qui doivent être adoptées par les décideurs et les planificateurs pour que la communication joue pleinement son rôle. Ainsi, dans son rapport « la communication pour un développement à dimension humaine », elle montre toute l'importance de la communication qui devra être conçue comme un secteur transversal, au même titre que l'éducation, la formation ou la planification. Elle doit être observée dans tous les secteurs de la vie économique où la participation populaire est indispensable. Selon la FAO, le rôle de la communication est décisif pour promouvoir un développement qui prenne en compte la dimension humaine dans le climat de changement social. En effet, l'évolution du monde vers plus de démocratie, de décentralisation et l'introduction de l'économie de marché crée des conditions favorables pour que les populations deviennent les principaux acteurs du changement. Il est alors essentiel de susciter leur participation et leur capacité d'initiative. La communication a un rôle central à jouer dans ce domaine dans ce cas. Elle est une source de motivation au développement. Malheureusement, la FAO a montré que la communication est encore sous-utilisée dans beaucoup de pays africains. Elle doit être cependant en amont et en aval de toutes les actions de l'Etat ou des institutions de développement. D'où, la FAO privilégie, primo une politique générale de communication qui, prenant de façon participative en compte les besoins des populations, doit établir la formulation de tout programme de développement concernant les communautés rurales et exprimer les objectifs et les plans stratégiques de réalisation. Secundo, la création d'une nouvelle législation : les interrelations entre ministères, institutions et ONG et la définition de leurs attributions respectives en matière de communication pour le développement devront faire l'objet de dispositions juridiques et d'une réglementation spécifique. Tertio, elle propose un cadre institutionnel approprié pour la coordination logistique et organisationnelle des activités de communication. Quarto, elle préconise une autonomie financière des services ou structures de communication en vue d'un d'autofinancement.

De grands ateliers se sont tenus aussi sur la communication dans la gouvernance pour mettre en relief sa place déterminante.

Ainsi, des premières journées de la commune africaine, dénommées « Africités 98 » tenues du 26 au 31 janvier à Abidjan (Côte d'Ivoire), il ressort certaines décisions stratégiques. Au cours de cette rencontre, plus d'un millier de participants dont plus de 300 maires, des ministres, des directeurs de services techniques, des experts, des représentants d'agences internationales de coopération, des chercheurs et des communicateurs ont réfléchi sur la plupart des problèmes de la gouvernance municipale. Des débats enrichis d'avis d'experts et nourris de leçons de l'expérience régionale et internationale ont été menés sur les quatre sujets suivants et ce, par ateliers :

- la priorité entretien ;

- les enjeux de la communication locale en Afrique ;  

- des villes et des régions solidaires dans un monde solidaire ;

- la ville africaine : un marché émergent.

A l'issue de réflexions fournies lors de chacun des ateliers, des différentes mesures ont été prises pour l'amélioration de la qualité de gestion au niveau local. Pour le compte de l'atelier sur « les enjeux de la communication locale en Afrique », un accent particulier est mis sur la nécessité de considérer la communication comme un outil de développement. Outre un appel à une coopération plus étendue entre médias et collectivités locales, et en faveur d'un échange permanent et simple entre municipalités et administrés, les participants de cet atelier ont insisté sur l'impératif rôle de la communication locale : celle-ci doit constituer un outil d'accompagnement et d'explication des politiques municipales et favoriser au niveau des différents acteurs un sentiment d'appartenance.

Centrés sur les deux conditions nécessaires relatives à la communication à savoir : le développement de la citoyenneté, d'un sentiment d'appartenance à la cité, et la promotion d'une image positive de la ville, les débats constituent un cadre privilégié de vives discussions entre les dirigeants d'une part, les journalistes et les professionnels des médias d'autre part, en vue d'établir une nette distinction entre les concepts de communication et de propagande. Ainsi, la communication ne doit pas être prise pour une politique autonome qui se substituerait aux actes concrets ou pallierait artificiellement l'absence de politiques réelles. Elle ne doit pas être pour les dirigeants locaux, une occasion d'abus de la démocratie pour flatter les passions populaires ou pour développer la subtilité démagogique afin de parvenir à leurs fins politiques. Elle doit être en accord avec l'image vécue par la population dans le but de donner plus de confiance aux partenaires techniques et financiers. D'où la recherche d'harmonie entre la réalité promue (le dire) et celle vécue (le faire) nécessitant une implication tous les acteurs locaux.

C'est dans cette optique qu'il est utile d'évoquer l'atelier de la coopération maghrébine des villes et municipalités sur la bonne gouvernance.

En effet, tenu du 18 au 19 octobre 2012, l'atelier porte sur le thème « communication locale, un outil d'amélioration de la gouvernance locale » pour montrer toute l'importance de la communication dans la gestion communale. Il en ressort que pour être réel et durable, le développement local est une oeuvre collective impliquant plusieurs acteurs. Le seul moyen par lequel ces acteurs peuvent s'expliquer leurs rôles puis se confier les uns les autres est la communication. La gouvernance locale suppose le respect des principes de participation, de transparence, de responsabilisation, de primauté du droit, d'efficacité et d'équité. Il en jaillit comme conséquences la mobilisation, l'implication, la crédibilité, la disponibilité, et l'efficience en vue d'éclore le développement local et le changement social. D'où, la communication est au coeur de la gouvernance.

La gestion participative

Dans le bulletin intitulé « financer la décentralisation rurale : Taxes et impôts à l'échelle locale au Bénin, Burkina Faso et Mal », Bako-Arifari, Dicko, Doevenspeck, Sanou et Singer (2004) insistent sur le fait que la décentralisation fiscale doit être au coeur de toute gestion décentralisée. Ainsi, pour assurer le fonctionnement de la collectivité et exécuter le plan de développement communal, les communes doivent mobiliser des ressources financières locales. Le volume à mobiliser est fonction des ambitions de développement de la commune, des procédures de contrepartie concernant les investissements, des subventions disponibles, de la capacité et de la volonté des populations des communes à participer par le paiement des taxes et impôts ou de contributions occasionnelles. Mais, en Afrique de l'Ouest, selon Bako-Arifari et al (2004), le recouvrement des taxes et impôts au niveau local a généralement été faible en raison du manque de volonté des populations de payer. La coercition est souvent le principal moyen utilisé pour les y contraindre. Cependant, la volonté de la population de confier une partie de ses ressources à la commune, affirment ces auteurs, est fonction de l'importance qu'elle accorde aux activités proposées et de la transparence de la gestion financière de la commune. Alors, « c'est donc de plus en plus aux collectivités locales qu'il appartient de répondre à la demande, sans cesse croissante d'équipement collectif [...] car les collectivités locales, en dépit de leurs faiblesses et leur manque de ressources financières, sont mieux placées que quiconque pour répondre aux besoins locaux ». (Banque Mondiale, 2002)

Le magazine trimestriel d'information sur la décentralisation et la déconcentration intitulé La Territoriale met accent sur les principes de la gouvernance locale consignés dans la charte de la gouvernance locale au Bénin mise en vigueur en 2011. En effet, pour une réelle promotion du développement local et de la démocratie à la base, le respect strict de ces règles doit être de mise dans les espaces communaux et municipaux. Il s'agit de la légalité et/ou la primauté du droit ; la participation des citoyens organisés ou non au processus de prise de décisions ; la transparence dans le partage de l'information impliquant une ouverture de procédures de gestion de prise de décisions ; l'efficacité et l'efficience des décisions et actions des autorités locales ; l'équité, l'égalité et l'impartialité dans le traitement des cas similaires ; l'obligation de compte rendu des élus à leurs mandants et des fonctionnaires communaux à leurs hiérarchies, la responsabilisation ou l'imputabilité des élus et fonctionnaires communaux et enfin la prise en compte de la dimension genre. Ces règles visent, en somme, la gestion saine des affaires publiques pour une réussite effective du processus de décentralisation amorcé au Bénin. Ce magazine d'information y met un accent particulier dans le but de rappeler et de repréciser aux différents acteurs de la gouvernance locale leurs rôles et missions, afin de les ramener à l'ordre. Ces principes constituent la ligne directrice de toute gestion. Ils n'ont pas mis en marge l'aspect de la participation et d'implication des citoyens. En effet, la reddition de comptes de la gestion, la participation des citoyens au processus de prise de différentes décisions et aux diverses phases des projets de développement doivent être une activité quotidienne dans la gestion.

Dans «un aperçu sur la décentralisation fiscale et les finances locales en Afrique francophone« Boko (2008), souligne les difficultés des collectivités locales en matière de la décentralisation fiscale. Après son étude sur la relation qui existe entre l'autonomie fiscale des Administrations locales et le solde budgétaire ainsi que la taille financière du gouvernement central, l'auteur parvient à cette conclusion : la mise en application de la décentralisation fiscale en Afrique francophone est handicapée par plusieurs obstacles. D'abord l'économiste Boko montre l'étroitesse de la base des recettes des administrations locales. Ensuite, les systèmes de gestion financière au niveau local ne remplissent pas les normes internationales et demeurent inadéquats vis à vis des responsabilités accrues qui accompagnent la décentralisation. Enfin, le chercheur affirme que les systèmes de contrôle (audit interne et externe) sont encore très faibles. Il relève aussi le problème de la faiblesse d'accès du public à l'information qui est d'ailleurs un efficace outil de contrôle de la gouvernance. D'où l'inexploitation du capital humain et social.

Après avoir exposé le rôle du gouvernement dans l'application d'une politique de la décentralisation fiscale, Boko débouche sur la responsabilité des communes vis-à-vis de leurs citoyens. Les communes doivent procéder à l'élaboration d'une planification stratégique qui permet aux autorités locales, en concertation avec la population, de définir une vision, d'identifier les objectifs stratégiques á atteindre, de développer un plan d'action, d'allouer les ressources nécessaires á la réalisation des objectifs et d'identifier les rôles et contributions de chaque partie prenante. Elles doivent également et surtout procédé à une planification opérationnelle qui est un plan de mobilisations des ressources locales qui permet d'orienter les communautés locales vers une meilleure exploitation des techniques d'émission et de recouvrement mises à leur disposition par la loi relative aux finances locales. Aussi les compétences de l'administration fiscale et les capacités de gestion des communes doivent-elles être renforcées pour mieux exécuter les objectifs d'une planification opérationnelle.

La communication pour la participation populaire

Dans son article information et participation populaire au développement, Adotevi (1984) fait cas de cette participation qui doit être sous-tendue par une information régulière des populations cibles. Il s'inscrit alors dans une logique africaine de participation et d'information populaire. En effet, le sous-développement suppose une organisation particulière. Cette organisation doit prendre en compte tous les éléments susceptibles de promouvoir le développement, considéré comme une activité dont l'objet est la mise en oeuvre de toutes les potentialités humaines, financières, matérielles et naturelles. Parlant des potentialités, l'auteur met l'accent sur la valorisation de toutes les couches constituant la population qui doivent être considérées comme le moteur et la finalité du changement. (Adotevi, 1984, 401p). L'auteur propose une politique persuasive sous-tendue par l'information et la communication au détriment de la méthode contraignante : « Sans une information correcte, reçue et rendue par la population concernée, tout projet de développement est voué à l'échec.... cette information doit précéder l'action, se maintenir pendant son exécution et se poursuivre après, si l'on veut que la participation des populations soit effective et active » (Adotevi, 1984, 403p). Le rôle capital de cette information est de mettre la population au centre de tout le processus de développement et de lui montrer qu'elle est une unité en évolution, une « communauté économique » en croissance. L'information participe de la prise de conscience de la population par rapport à ses rôles et missions pour la réalisation des objectifs pour lesquels des investissements se font dans le milieu. Mais comment informer les populations ? Par quels mécanismes peut-on le faire ?

Parmi les nombreux moyens de communication existant, Adotevi privilégie la radio, la télévision et la presse quotidienne qui pourront permettre d'expliquer, de clarifier et de faire des comptes rendus fidèles aux populations. Ces moyens permettront à l'ensemble des citoyens de se rendre à l'évidence de ce que le gouvernement, chaque commune ou village réalise dans le cadre de la promotion de son développement pour que « ça change » ou pour que « ça ne change pas », afin d'en prendre appui. Ces instruments loin de constituer un réseau de propagande et de démagogie pour les gouvernants, doivent s'utiliser pour maintenir l'éveil de la population à l'égard de leurs problèmes ou pour des comptes rendus objectifs et fidèles.

Ce chercheur débouche enfin sur la notion de la « presse rurale ». En effet, l'information ne doit pas être seulement verticale ou à sens unique ; elle doit aussi partir de la base au sommet. La presse rurale constitue l'indéniable canal à travers lequel les acteurs-cibles pourront exprimer et faire parvenir leurs besoins, problèmes et initiatives aux dirigeants. A cet effet, l'alphabétisation fonctionnelle jouera un rôle prépondérant.

De même, dans son ouvrage intitulé «La décentralisation entre risques et espoirs« Dehoumon (2006) a fait une analyse du processus de décentralisation déclenché au Bénin depuis 2003. Selon lui, la décentralisation considère les collectivités locales comme des espaces d'un développement économique et social devant nécessairement passer par l'esprit d'initiatives, la responsabilité et la maximisation de l'utilisation des potentialités locales. Mais ce changement social et économique ne peut s'éclore sans la participation citoyenne qui est un principe capital du processus de décentralisation. Selon l'auteur, c'est un garant pour la promotion du développement politique et économique ; développement politique dans le sens de l'approfondissement de la démocratie à la base et développement économique en ce que la décentralisation vise le changement social et l'amélioration des conditions d'existence. Il n'y a donc pas de démocratie locale si le citoyen n'exerce, ni ne jouit de sa liberté de pensée, d'expression et de participation au processus de prise de décisions puis de son droit de contrôle permanent de la gestion des dirigeants communaux. S'appuyant sur la première expérience de l'exercice du pouvoir décentralisé, Dehoumon essaie de situer la faille de la froide et passive relation qui se tenait entre les responsables locaux et les populations: les dirigeants et les citoyens ne sont pas préparés ou formés au mode de gouvernance de la décentralisation. Les citoyens dans un contexte africain sont comme un ensemble d'individus qui se considèrent comme de simples bénéficiaires des projets ou actions orientées à leur intention. C'est un monde à part, très exigeant qui ne réclame que ses droits, se souciant très peu de ses devoirs. Alors, il leur faudra une formation, une éducation et une sensibilisation particulières et répétées afin qu'ils aient la « conscience civique » de leurs rôles dans la reconstruction de l'édifice communal. Selon cet auteur, ceci n'est possible qu'en résorbant le problème de communication noté au niveau des administrations locales. En effet, la communication, dans un système de démocratie locale est une réorganisation des échanges au sein de la société dans le sens d'une reconnaissance de l'individu, considéré non plus comme un spectateur passif de développement, mais plutôt comme un acteur impliqué et responsabilisé. « Lorsque le citoyen n'est pas impliqué dans la gestion municipale, il vivra deux choses : les réalisations et des rumeurs et toute initiative qui lui est étrangère provoque de sa part un rejet, ou, pour le moins, son indifférence ». Dehoumon (2006). Sa participation ou son information sur n'importe quelle décision influant ou concernant sa vie s'avère indispensable. C'est alors une source de motivation.

Au chapitre de « Gouvernement et transparence » de l'ouvrage intitulé  « Le droit d'informer : le rôle des médias dans le développement économique », Stiglitz (2005) met l'accent sur le rôle de l'information dans la gouvernance. En effet, comme les dirigeants d'une entreprise et ses actionnaires, il doit être observé un courant d'information entre les gouvernants et ceux qu'ils sont censés servir, gage d'une transparence dans la sphère publique. Il s'agira d'une nouvelle base de relations entre les gouvernants et les gouvernés, relations qui reposent sur les principes mêmes du processus démocratique. « Dans toutes les sociétés démocratiques, les citoyens ont le droit d'être informés, d'exprimer leur opinion, de savoir ce que fait le gouvernement, pourquoi il le fait, et d'en débattre ». (Stiglitz, 2005). Une gestion empruntant ce modèle est disposée à la transparence et à l'ouverture. L'ouverture est un élément essentiel du contrôle qu'exerce le peuple sur son gouvernement, une véritable clé de voûte des processus démocratiques mais à laquelle tout secret ou secret de tous genres «fait obstacle''.

Pour ce faire, les médias ont un rôle capital dans l'accessibilité et la mise à disposition d'informations aux populations. L'information des citoyens n'est possible que grâce aux médias qui jouent un rôle déterminant dans la compilation, la diffusion ou la communication des données informationnelles. Il s'agit de médias auxquels le législatif ou le réglementaire accorde un cadre bien approprié.

Amadou (2008), à travers son mémoire de fin d'année de maîtrise en Sciences et Techniques des Actions Socio-Educatives intitulé « La problématique de la communication dans la gouvernance locale au Bénin: le cas de la commune de Savé » s'intéresse à la question de participation et d'information communautaire dans les communes. A travers cette étude, il a étudié les rapports qui existent entre les élus locaux et les citoyens d'une part et l'importance qu'accordent les responsables à la communication sur la gestion des affaires publiques d'autre part.

En ce qui concerne les rapports entre les dirigeants et les citoyens, les résultats de ses travaux ont permis de constater que les difficultés de la mise en oeuvre de la décentralisation à sont liées d'une part au faible taux des populations ayant conscience de leurs rôles et contribution au développement de la localité et au très faible niveau d'implication de ces dernières dans la gestion de leurs affaires ; soit un pourcentage de 95,31% en sont laissés en marge. Il est parvenu à la conclusion selon laquelle les relations entre administration locale et population sont caractérisées par une absence de solidarité agissante, un défaut de considération et d'implication des citoyens.

Pour analyser le degré de la mise en oeuvre de la communication dans la gouvernance, l'auteur, après avoir interrogé les élus locaux et les populations, a soulevé certaines insuffisances dont la gestion unilatérale, l'incrédibilité des responsables et le déficit d'information. Des séances d'information ne sont pas périodiquement organisées dans la commune, de même la reddition de comptes des séances du conseil communal n'est pas effective. Les populations en conséquence n'ont aucune idée de la gestion financière des ressources fiscales, ce qui est d'ailleurs un handicap pour la relation entre les citoyens et les dirigeants de la commune de Savè. Tout ceci veut dire qu'en réalité, les citoyens sont en marge de la gestion quotidienne de leur localité contrairement aux dispositions de la loi.

Ainsi tous ces fondements et idéologies donnent aux collectivités la plus lourde des responsabilités en matière de stratégie de développement. C'est dire que la participation, l'imprégnation des collectivités dans la gestion locale se pose et s'impose de nos jours à la conscience de tous les gouvernants.

2.2- CADRE THEORIQUE

2.2-1 Clarification des concepts

Gouvernance locale : c'est un système d'administration et de gestion locale dans lequel l'ensemble des acteurs sont appelés à coordonner leurs efforts dans la conception, la mise en oeuvre et le contrôle des actions de développement local ; Selon le PNUD, elle comprend un ensemble d'institutions, de mécanismes et de processus par lesquels les citoyens peuvent exprimer leurs intérêts et leurs besoins, négocier leurs différences et exercer leurs droits et leurs obligations au niveau local. Elle implique donc un partage du pouvoir dans le processus décisionnel. Elle doit contribuer de façon significative à la décentralisation démocratique, à la réduction de la pauvreté et à la gestion durable des ressources naturelles locales. La gouvernance locale est aussi entendue comme « un processus permettant aux élus locaux de bien gérer les affaires publiques suivant les dispositions juridiques en vigueur et avec une certaine transparence et visibilité. Cette gouvernance suppose que les élus responsables de la commune mettent tout en oeuvre pour la promotion de l'économie locale et un épanouissement de la vie communale ».

On distingue plusieurs types de gouvernance. Pour le CIRD, il existe quatre niveaux de gouvernance à l'échelle locale : politique, administratif, économique budgétaire et financier.

La gouvernance politique locale explique le processus de prise de décisions dans l'exercice d'une gestion démocratique locale ; quant à la gouvernance administrative locale, elle implique la gestion des services publics locaux, la gestion de l'état civil, la gestion des ressources humaines et la tutelle administrative alors que la gouvernance économique locale apporte un éclairage sur quelques démarches en matière de mobilisation des ressources internes et externes au niveau local, en matière de gestion du patrimoine foncier communal. Enfin la gouvernance budgétaire et financière locale explique les procédures de présentation du budget de la commune, l'exécution et le contrôle de ce budget. Au niveau de chacune de ces formes de gouvernance, la communication doit servir de cordon ombilical reliant tous les acteurs, les amenant à parler la même langue afin de converger leurs efforts aux mêmes buts.

Développement local : c'est la promotion du changement dans une localité, dans une commune. Selon Albertini (1981), « le développement local n'est pas la croissance économique, mais un mouvement culturel, économique, social qui tend à augmenter le bien-être d'une localité.... Il doit valoriser les ressources d'un territoire par et pour les groupes qui occupent ce territoire. » Le développement local est donc une initiative des citoyens et permet la promotion économique, sociale et culturelle de leur milieu par la valorisation des potentialités du terroir.

Selon Guidou (1984), « le développement local est l'expression de la solidarité locale créatrice de nouvelles relations sociales et la manifestation de la volonté des habitants d'une micro-région de valoriser les richesses locales, ce qui est créateur de richesse économique ». Le développement local dans une commune ne peut donc se passer de la participation des citoyens qui sont les bénéficiaires de cette action. C'est une forme alternative de développement qui consiste à rechercher localement et avec le concours des populations, l'amélioration significative de leur situation. Cette démarche passe par un sentiment d'appartenance au territoire et l'émergence d'une dynamique collective démontrant la capacité d'un groupe à identifier ses ressources et à prendre en main son destin. (Amadou, 2008). C'est le résultat de l'ensemble des initiatives d'une communauté pour l'amélioration du quotidien et des perspectives d'avenir, une dynamique au sein de laquelle la participation de tous les acteurs est prépondérante.

Participation : selon le dictionnaire Le Robert pour tous, c'est l'action de prendre part à quelque chose. C'est le rôle que l'on joue dans un ensemble. La notion de participation dans la gestion a donné naissance à beaucoup de théories et concepts : l'approche participative, le développement participatif, le développement communautaire, démocratie participative, démocratie de proximité... toutes ces théories développées visent la même finalité : l'implication de tous les acteurs du développement et surtout la responsabilisation des citoyens des actions de développement. La participation est pour une personne ou une communauté, le fait de prendre part à une décision, à son exécution et à la jouissance de ses résultats. Elle doit s'observer au niveau de toutes les instances de gouvernance locale et peut être financière, matérielle comme en main d'oeuvre.

La participation peut connaître divers degrés :

* La transparence : Les instances qui détiennent le pouvoir se limitent à informer et rendre compte des décisions prises, de leur processus et de leurs résultats. C'est le degré le plus faible de la participation. Les populations ne peuvent guère influencer les décisions, contribuer à l'exécution et profiter des résultats.

*La consultation : L'instance de pouvoir demande l'avis des personnes concernées et tient compte de leur réaction. La participation reste faible surtout pour ce qui est de l'exécution et des résultats.

*La concertation : Diverses instances de pouvoir échangent leurs avis (sur un pied d'égalité et prennent ensemble des décisions). La participation est plus importante, mais ne dépasse guère le domaine de la prise de décision.

*L'implication : Instauration d'une dynamique participative généralisée, au quotidien, pilotée par la collectivité locale, plus qu'une offre de participation ponctuelle proposée par une institution autour d'une problématique précise.

*La collaboration : En plus de la concertation au niveau de la décision, les instances se partagent également le travail. Une conception collective du projet s'établit dès le départ entre divers acteurs du territoire. Les pouvoirs publics acceptent d'entrer dans une dynamique commune de réflexion et de choix d'orientations partagées avec d'autres acteurs. Il ne s'agit plus de participer à la conception de projets ou à la décision à leur propos, mais bien de participer à leur mise en oeuvre concrète. C'est un niveau de participation plus élevé.

*Le soutien : L'intervention ne se fait plus que sous la forme d'un appui (contributions, conseils, aides, etc.) à une initiative qui appartient à d'autres. La participation des personnes concernées est maximale

Communication locale : la communication tout simplement est le fait de communiquer, de faire savoir quelque chose à quelqu'un. Elle est un processus dynamique au cours duquel deux/plusieurs individus ou deux/plusieurs organisations ou encore individu(s) et organisation(s) échangent et partagent des informations, des idées, des opinions, des sentiments ou des réactions.

En terme de gouvernance, la communication appelée locale est un ensemble d'actions entreprises par une commune dans le but de favoriser l'adhésion de ceux qui vivent et/ou circulent dans l'espace de proximité, mobiliser et d'impliquer l'ensemble des acteurs locaux (décideurs et citoyens). Selon la FAO (2002) citée par Amadou, elle est « l'utilisation du processus de communication, des techniques et des médias pour aider les gens à prendre conscience de leur situation et des options à leur disposition pour toute action de changement, à résoudre le conflit social et à travailler vers un consensus, à aider des gens à planifier l'action de changement et du développement durable, à aider les populations à saisir les connaissances et les qualifications en vue d'améliorer leurs conditions et celles de leur communauté et améliorer l'efficacité des établissements publics ». Elle consiste en « l'utilisation de façon planifiée et organisée des techniques et des moyens de communication (médiatiques ou non médiatiques) pour promouvoir le développement, à travers un changement d'attitudes et/ou de comportements, en diffusant l'information nécessaire et en suscitant la participation active et consciente de tous les acteurs y compris des bénéficiaires au processus ». C'est donc une communication qui doit se traiter dans une logique de proximité, de transparence, de continuité, d'actualité et de modernité. Il existe plusieurs types de communication dans la gestion locale :

La communication exécutive dont le but est de donner de la lisibilité aux choix stratégiques et à l'action communale. Elle aborde aussi la communication financière (budget, coûts de projets), les activités du conseil municipal ou communal, du Maire... utilisant des moyens comme les publications, émissions interactives, séance d'écoute des citoyens, boites à idées...

La communication interne: Pour assurer une circulation efficace de l'information au sein de l'équipe communale. Elle suppose la circulation de manuel de procédure, organigramme, notes de formations, gestion des réclamations, notes de services, rapports, réunions, messagerie interne et autres... en vue de l' efficience et l'efficacité de l'administration locale.

La communication de service pour mieux faire connaitre aux populations les services et les prestations rendus par la commune à travers les émissions radio, guides, dépliants...

La communication relationnelle pour mobiliser les populations et autres acteurs de développement. Le premier responsable de la commune puisse aller en tournée dans les arrondissements, les quartiers et les villages dans le but de la participation citoyenne et la proximité.

La communication civique pour le renforcement de la citoyenneté (habitant > citoyen), pour l'acquisition des comportements civiques et fiscaux à adopter aux populations grâce aux campagnes d'information et de sensibilisation organisées périodiquement.

Le marketing territorial qui est une forme de communication s'occupant de la promotion du territoire communal auprès des Partenaires Techniques et Financiers dans la promotion d'une image positive de la commune, le partage des expériences afin d'attirer plus de capitaux externes.

2.2.2- Modèle d'analyse : la théorie de Adotevi (1984)

La communication est le seul moyen par lequel un climat de collaboration, de partage et de compréhension puisse se maintenir entre les différents acteurs de développement. Ainsi, elle est un élément fondamental qui suscite la participation populaire sous toutes ses formes. Cela nous amène à nous servir de la théorie de Adotevi (1984) sur la participation populaire comme notre modèle d'analyse. En effet, selon lui, pour une participation des citoyens aux projets de développement, il faut la mise en place d'une politique persuasive qui aura comme moyen d'action l'information et la communication : « Sans une information correcte, reçue et rendue par la population concernée, tout projet de développement est voué à l'échec ». Cela permet de mettre véritablement au service de la société toutes les couches sociales et toutes les ressources territoriales susceptibles de promouvoir le développement qui n'est que le résultat de la mise en oeuvre des potentialités humaines, financières, matérielles et naturelles. Ce faisant, on procède à une responsabilisation des citoyens en les considérant comme le moteur et la finalité du changement. Ce faisant, la communication participe de la prise de conscience des citoyens par rapport à leurs rôles et missions dans les actions de développement pour l'atteinte des objectifs. Adotevi fait mention ici d'une information locale verticale qui joue un double rôle : la transparence dans la gestion et la motivation pour la participation citoyenne.

Mais l'information ne va pas être toujours descendante ou à sens unique dans la gestion, il faut une autre forme d'information « ascendante » qui constituera le canal par lequel les populations puissent exprimer et faire parvenir leurs besoins et problèmes, leurs aspirations et initiatives aux dirigeants. Selon l'auteur, cette forme d'information permettra de prendre véritablement en compte, dans l'élaboration des projets de société, les profonds besoins et aspirations des populations. La communication locale est alors un élément de cadrage des projets ou programmes de développement communaux aux vrais problèmes et besoins que vivent les citoyens. D'ailleurs, si l'action répond à un besoin de la population, elle s'investit mieux pour sa réussite.

Il apparaît alors que la communication est un véritable moyen d'action communale en ce qu'elle génère transparence, crédibilité et motivation d'une part et constitue un élément de cadrage des actions de développement aux besoins citoyens d'autre part.

Communication ainsi comprise, il se pose alors la question à savoir si les élus locaux en font usage dans leur gestion pour favoriser la participation citoyenne en vue d'un développement local effectif.

2.3- PROBLEMATIQUE

La décentralisation, étant un moyen par excellence de la promotion du développement local et de l'expression de la démocratie à la base, est devenue une réalité au Bénin avec l'organisation des élections communales et municipales de 2002. Cette réforme a permis au pouvoir central de faire le transfert de certaines de ses compétences et attributions aux collectivités décentralisées afin de leur doter d'une personnalité juridique et d'une autonomie financière. (Les art. 94 à 107 de la loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin). Les maires et les conseillers communaux ont pris en mains depuis ce temps la conduite de la destinée des communautés dont ils ont la charge dans les domaines politique, économique, socioculturel et environnemental. Pour ce faire, de multiples outils de développement sont élaborés au niveau des communes (Plan de Développement Communal PDC, Plan de Développement Economique et Social PDES, Plan d'Action Environnementale PAE,...) afin de relever le niveau de vie et d'améliorer la condition d'existence des populations. Mais il se remarque un véritable handicap à la réalisation de ces plans : le manque de ressources. Il est rare de voir ces outils réalisés, au bout du temps à leur consacrer, à un taux de 50%.

En effet, des études menées dans le cadre du financement des communes ont mis l'accent sur la situation d'amenuisement progressif des ressources propres ou locales. Les statistiques enregistrées nous renseignent qu'il y a eu beaucoup de fluctuations fiscales au niveau des communes. Le taux des ressources fiscales est descendu de 95% jusqu'à 45% entre 2008 et 2011 selon les communes. Cette situation n'a pas manqué d'avoir logiquement de répercussions sur l'investissement local. En effet, étant donné que la participation locale devient de plus en plus limitée, l'investissement territorial des communes en reflète l'image. Les taux d'exécution des communes sur l'étendue du territoire national montrent que les espoirs certains qui fondaient le processus de décentralisation ne sont pas en voie d'être réalisés. (La territoriale, 2012).

Par ailleurs, dans la commune de Bohicon, déjà en 2003, le taux de réalisation des recettes de fonctionnement est passé de 80% en 1999 à 30% en 2003 pendant que celui des recettes d'investissement est passé de 50% en 1999 à 10% en 2003. (Monographie de Bohicon, 2006).

Cette situation d'amenuisement des ressources locales dénote d'un manque de participation des citoyens. Mais qu'est-ce qui pourrait expliquer ce comportement de ces derniers en face des projets de développement arrêtés à leur intention ?

L'ANCB, se basant sur les résultats de son évaluation, note une contre-performance dans la gouvernance locale Celle-ci se justifie en général par de faibles scores enregistrés en matière de fonctionnalité des commissions, du respect des procédures de passation des marchés publics, d'information des citoyens et de consultation des organisations et associations féminines. (Rapport ANCB, 2012)

De même, les diagnostics du Programme de Gouvernance et de Droits de la Personne (PGDP) dans le département du Zou ont montré qu'il y a une faible implication des acteurs du développement dans le processus de la gestion décentralisée. Ce faible taux d'implication des acteurs a pour cause directe le manque d'information et de communication autour de la gouvernance communale. On peut en déduire qu'il n'y a pas de bons rapports de collaboration entre les dirigeants et les citoyens. Ces derniers, dans ces conditions, ne s'acquittent pas de leur devoir fiscal. Cela justifie donc les disputes, conflits et tensions qui surgissent chaque fois entre les agents collecteurs d'impôts ou taxes et les populations. Il urge alors, comme le préconisait Adotevi, qu'une communication « verticale et ascendante » s'instaure entre les différents acteurs locaux : les autorités communales, les agents techniques, les PTF et les populations cibles.

Pour ce faire, le PGDP de la Danida a fait élaborer pour chacune des neuf communes du département du Zou en 2006 une stratégie de communication dans le but qu'elles mettent en amont et en aval de la gestion, une communication locale qui sera un infaillible outil de gouvernance et un moyen ad hoc de mobilisation des populations à la participation en vue d'une réelle promotion du développement local. Si dans la commune de Bohicon, il se remarque un manque criard de participation aux actions de développement de la part des populations, nous sommes en droit de nous demander certaines questions :

Questions de recherche

Ø le plan de communication élaboré par le PGDP est-il véritablement mis en oeuvre dans la commune de Bohicon ?

Ø les citoyens sont-ils impliqués dans la gouvernance locale de la commune ?

Ø quel est le niveau d'information de la population de Bohicon sur la gestion communale ?

Il est essentiellement question de mettre en exergue, dans cette étude, le rôle cardinal de la communication pour l'implication et la participation plus grandissantes des populations aux actions de développement. En d'autres termes, il s'agit de montrer le lien étroit qui existe entre la communication dans la gestion et la participation populaire.

2.4- HYPOTHESES

ü la mise en oeuvre de la stratégie de communication mise à disposition par le Programme de Gouvernance et de Droits de la Personne (PGDP) n'est pas effective dans la commune de Bohicon ;

ü les citoyens ne sont pas impliqués dans la gestion communale de Bohicon, ni informés de cette gestion.

Partie III 

DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Il est question dans cette rubrique de faire état de l'ensemble des procédés et techniques utilisés pour recueillir les données ou informations nous permettant de parvenir aux résultats de notre étude.

3.1- Nature d'étude

Compte tenu de notre modèle d'analyse, nous avons choisi de faire deux types d'étude : une étude qualitative et une étude quantitative. En effet, afin d'avoir une description claire de la manière dont le pouvoir est géré dans la commune de Bohicon et de comprendre le niveau de participation de la population, une interview est accordée aux responsables en charge de la gestion politique et administrative de ladite commune. De même, un questionnaire est adressé aux populations pour des informations complémentaires. Cette étude qualitative et quantitative nous a permis de vérifier nos hypothèses dans notre champ d'étude et de faire aussi quelques suggestions pour un développement local durable.

3.2- Population d'enquête

Compte tenu de la diversité des informations à recueillir, nous avons considéré comme population d'enquête, l'ensemble des dirigeants (élus locaux et gestionnaires) et populations impliqués dans la gouvernance locale de la commune.

3.2.1- Groupes-cibles

Les administrés : les habitants et les chefs de quartier ou de village de la commune de Bohicon ;

Les membres du conseil communal : les CA ;

Le personnel de la mairie : le Chef Service Communication.

C'est à partir de ces groupes cibles que l'échantillonnage a été réalisé.

3.3- Echantillonnage

3.3.1- Méthode d'échantillonnage

Elle repose sur le choix au hasard et le choix raisonné.

Choix au hasard

La méthode probabiliste est employée pour le choix de cinq (5) arrondissements sur les dix (10) que compte la commune. Les CA de ces arrondissements font partie de notre échantillon parce que constituant à la fois les dirigeants et le relais de l'information au niveau des communautés.

Vu l'impossibilité de prendre en compte l'effectif des habitants des cinq arrondissements sélectionnés, cette même méthode est utilisée pour identifier les citoyens et les chefs de quartier ou de village appartenant à notre échantillon.

Choix raisonné

La méthode non-probabiliste est utilisée pour l'identification de l'agent de la mairie. Ainsi le Chargé de la communication à la mairie est retenu pour avoir les informations relatives aux mécanismes d'information dans la commune. Nous pouvons aussi dire que les cinq (5) CA sont choisis par cette méthode à considérer que c'est leurs arrondissements qui sont choisis par la méthode probabiliste.

3.3.2- Techniques d'échantillonnage

En fonction de notre population d'étude, nous avons procédé à l'échantillonnage aléatoire simple des habitants et des chefs de quartier ou de village de chaque arrondissement. Nous avons fait usage de cette opération parce qu'il fallait aller de maison en maison pour interroger les sujets.

Le même procédé est utilisé pour le choix des cinq (5) arrondissements sur les dix de la commune. En effet, les arrondissements ont été numérotés selon l'ordre alphabétique et inscrits sur des post it puis mélangés. Au hasard cinq post it ont été tirés : ce sont les numéros 2 ; 5 ; 7 ; 8 et 6 qui correspondent respectivement aux arrondissements de Bohicon II, Gnidjazoun, Ouassaho, Passagon et Lissèzoun.

En ce qui concerne le chef service communication et les élus locaux, nous les avons identifiés grâce à l'organigramme dont dispose la mairie de Bohicon après que les arrondissements sont choisis au hasard.

3.3.3- Taille de l'échantillon

Le nombre de chacun de nos groupes-cibles diffère. Dans chaque arrondissement retenu, nous avons soumis trente (30) habitants à notre questionnaire dont un (1) des chefs de quartier ou de village desdits arrondissements. Ce qui revient à cent cinquante (150) habitants soumis au questionnaire.

Concernant les interviews, il s'agit des cinq (5) CA et le Chef Service Communication. Le total fait six (6) sujets.

La taille de l'échantillon est récapitulée dans le tableau ci-après :

Tableau I : Présentation de la taille de l'échantillon

Population d'étude

Nombre total de sujets par catégorie

Habitants

150

CA

5

Agent de mairie

1

Total

156

Signalons que les arrondissements dans lesquels se trouvent les habitants et les CA sélectionnés sont tirés au sort.

Au total, cent cinquante six (156) sujets sont enquêtés. Il faut souligner à ce niveau que les sujets sont interrogés indépendamment de leur sexe. La dimension genre est ainsi observée dans le cadre de notre étude, ce qui constitue d'ailleurs un principe pour la gouvernance locale.

3.4- Instruments d'investigation

Au total, nous nous sommes servi de  trois outils d'investigation. Il s'agit du questionnaire et de grille d'entretien.

3.4.1- Le questionnaire : 

L'enquête par questionnaire a concerné les populations, les chefs de quartier ou de village. Cette technique nous a permis de recueillir auprès de ces personnes, des informations précises portant sur leur niveau d'information relatif à la gestion et leur niveau d'implication dans la gouvernance locale.

3.4.2- Le guide d'entretien

Deux (2) guides d'entretien : un (1) à l'endroit des conseillers communaux et un autre (1) à l'endroit du chargé de communication en vue de leur offrir une plus grande liberté d'expression. Cette technique nous a permis d'obtenir des données relatives à l'information et au niveau de participation des citoyens.

Les modèles de ces outils se trouvent en annexe de notre document.

3.5- Collecte des données

Pour administrer les questionnaires, nous nous sommes rendu dans les arrondissements ciblés pour rencontrer les personnes concernées. Nous sommes allé de ménage en ménage pour effectuer les enquêtes. Nous avons partagé les questionnaires aux enquêtés instruits et les avons assistés dans la réponse aux questions. Ce qui nous a permis de limiter les mauvais remplissages, les pertes de questionnaire et de rendre les informations plus exploitables. Par contre, pour les enquêtés non-instruits, nous avons essayé de transcrire fidèlement leurs opinions sur nos feuilles d'enquête.

Pour ce qui concerne les entretiens, nous les avons réalisés après un rendez-vous. Ces entretiens ont duré chacun plus de dix (10) minutes.

Nos investigations se sont déroulées du 20 mai au 7 juin de l'année 2013.

3.6- Traitement des données

ü Traitement des données du questionnaire

Nous avons procédé au traitement des informations que nous avons recueillies lors de nos enquêtes à l'aide de logiciel Microsoft Excel. Les réponses ont été évaluées en considérant l'effectif total de l'échantillon et l'information recherchée. Elles sont représentées ainsi dans des graphes à l'aide de ce logiciel.

ü Traitement des données de l'entretien

Après transcription de toutes les interviews, nous avons procédé à une analyse de contenu en faisant des rapprochements et des différenciations.

3.7- Difficultés rencontrées

Lors de nos enquêtes dans la commune de Bohicon, nous avons été confronté à bon nombre de problèmes pouvant constituer un obstacle au déroulement de notre enquête. Mais avant d'en faire mention, il faut souligner que ces investigations ont coïncidé avec le déroulement de la phase opératoire de la quatrième édition du RGPH dans le pays. Cela a favorisé notre accueil par les habitants prédisposés psychologiquement à recevoir dans leur maison des agents devant leur administrer de questions. Néanmoins, cette occasion n'a pas réglé le problème de réticence de la population à répondre à nos questions. En effet, nous sommes obligé d'expliquer et de réexpliquer le but de notre étude afin d'apaiser les inquiétudes de la population déjà sollicitée par les enquêteurs du RGPH. De plus, avec les tâches qui sont les leurs dans le cadre de la réalisation de cette phase du recensement des populations, les chefs d'arrondissements ne se retrouvent pas à leurs services, ce qui nécessite des appels téléphoniques intempestifs, si leurs secrétaires acceptent de nous donner leurs numéros. Plusieurs rendez-vous n'ont pas été respectés par les CA qui prétendent suivre les activités des agents recenseurs. Cette situation a perduré et nous a empêché de pouvoir d'interviewer le CA de Bohicon I qui assumait l'intérim de celui de Oussaho. D'où l'entretien est réalisé avec quatre (4) chefs d'arrondissement au lieu de cinq (5).

De même, c'est à la mairie que nous avons noté l'indisponibilité cruciale des agents. Il a été prévu de nous entretenir avec le Chef Service Communication et Protocole de la mairie et de consulter certains documents. Mais une fois sur le terrain, les réalités ont été tout autres. Le CSCP était perpétuellement absent à son poste. Dès le premier jour de notre enquête, il nous a été servi qu'il est allé en mission et que ce n'est pas possible de le joindre par téléphone. Durant tout le temps de notre enquête, semble-t-il que sa mission n'a pas pris fin.

Concernant les documents à consulter, cela n'a pas été non plus facile. Nous avons fini par rencontrer le Chef Service Planification et Développement local, suite, lui aussi, à ses absences répétées durant notre enquête. Mais l'accès au PDC de la commune a été difficile. En effet, ce PDC 2e génération n'est pas jusque-là validé par l'autorité de tutelle (préfecture) alors que ce document est censé être élaboré depuis la fin de la mise en exécution du PDC 1re génération en 2008. L'accès ou la copie des données de ce document est protégée par la loi et nous avons été obligé de faire une consultation sur place.

Les intempéries climatiques aussi ont rendu notre enquête difficile. Pendant notre séjour dans la commune, il y a eu pluie presque tous les jours, d'où les difficultés de nous rendre sur les lieux d'enquête.

Partie IV :

PRESENTATION, INTERPRETATION ET ANALYSE DES RESULTATS

4.1- Présentation des résultats

Dans cette partie, nous avons fait usage de sous-thèmes nous permettant de regrouper les données autour d'un même objectif. Les données recueillies ont été représentées en graphes suivant les questions que nous avons administrées.

La perception de la population de la gouvernance locale

Graphe I : l'appréciation des populations de la gouvernance locale

La gouvernance locale est bien appréciée par la population de la commune de Bohicon. 97,33% de la population ont une bonne appréciation de cette gouvernance contre 2,67 % qui en sont indifférents.

Graphe II : reconnaissance du rôle de la population

D'après cet histogramme, 98,67 % des populations sont conscientes de leur rôle dans l'exercice de la gouvernance et 1,33 % en sont indifférentes.

Implication de la population dans la gestion communale

Graphe III : le degré de participation des populations à l'élaboration du PDC

Selon les données de ce graphique, 20,67% des populations ont pris part à l'élaboration des PDC dans la commune contre 79,33% qui n'y sont pas invitées.

Graphe IV : le degré de participation aux réunions

Ce diagramme montre que 2,67% de la population prennent part aux réunions à la mairie pendant que 97,33% de cette population n'y participent.

Graphe V : le niveau d'implication des populations aux affaires communales

Parmi les enquêtés, 08% reconnaissent être impliqués dans la gestion des affaires de la commune tandis que 92% ne sont pas impliqués.

Niveau d'information de la population par rapport à la gestion

Graphe VI : niveau d'information sur les décisions et actions du CC

Ce graphique montre que 37,33% des enquêtés sont informés des délibérations du CC contre 62,67% qui ne le sont pas.

Graphe VII : niveau d'information sur l'évaluation des actions de développement

Selon graphique VII, par rapport aux évaluations des actions de développement, 5,33% des populations sont au courant pendant que 94,67% n'en sont pas.

Graphe VIII : niveau d'information sur les comptes rendus du CC

Selon ce graphe, 12,67% des populations sont informées des comptes rendus du CC pendant que 87,33% n'en sont pas informées.

Graphe IX : niveau d'information sur la gestion fiscale

Par rapport aux comptes rendus de la gestion des impôts et taxes dans la commune, le graphique IX montre que 3,33% des populations sont informées et 96,67% ne le sont pas.

Graphe X : Participation aux séances d'information et de sensibilisation dans les arrondissements

100% des enquêtés ont répondu que des séances de sensibilisation et d'information ne sont pas organisées dans les arrondissements par la mairie.

Suggestions de la population

Graphe XI : volonté de s'informer sur la gestion communale

Le graphique XI révèle la volonté de la population à s'informer sur la gestion communale. 98% des populations ont répondu « oui » et 2% en ignorent l'importance.

Graphe XII : les canaux d'information préférés

Ce graphique montre que 34,67% de la population ont voulu être informées par la radio, 39,33% par les réunions et 26% par les crieurs publics. 0% a voulu être informé par les journaux ou par voie d'affiche.

4.2- INTERPRETATION ET ANALYSE DES DONNEES

Cette analyse s'organise autour des sous-thèmes dégagés lors de la présentation. Elle se fait d'une façon transversale.

Perception des dirigeants et des populations par rapport à la gouvernance locale

La décentralisation a permis la gestion du pouvoir à la base. Elle est le processus par lequel les affaires locales sont laissées à la gestion de la population elle-même en vue d'une expression de la démocratie locale, d'une résolution commune des problèmes et besoins d'intérêt général afin de promouvoir le développement local. A Bohicon comme dans d'autres communes du Bénin, l'exercice du pouvoir local est à sa deuxième expérience.

La perception de l'exercice de cette décentralisation est une condition pour la réussite de sa mise en oeuvre. Ainsi elle fait l'objet d'un sous-thème d'enquête dans notre étude.

Des dirigeants (CA) aux populations, la gouvernance locale est perçue, dans la commune de Bohicon, comme une bonne et judicieuse décision dont découleront beaucoup de retombées en matière de développement. En effet, sur le nombre total des enquêtés, 97,33% ont approuvé le processus de la décentralisation contre 2,67% qui ont gardé une position d'indifférence. Cela exprime l'opinion massive, la bonne perception de la population par rapport à la gouvernance locale. De même, tous les quatre Chefs d'Arrondissement interviewés dans la commune s'accordent pour affirmer que la gouvernance locale est la gestion de la population par la population elle-même. Selon le CA de Bohicon II, elle «favorise leur participation aux activités de développement''. A travers l'exercice du pouvoir local, dira le CA de Kpassagon, les populations gèrent elles-mêmes leurs ressources. Ainsi, les dirigeants de la commune ont conscience du rôle, de la responsabilité des populations dans la mise en oeuvre du processus de développement dans la commune. En outre, du côté des populations, la reconnaissance de leur part de responsabilité dans la gouvernance locale a été soldée par un pourcentage de 98,67% contre un taux d'indifférence de 1,33%. (Graphe III). Ces données statistiques nous permettent d'affirmer, sans aller trop vite en besogne, que la population de Bohicon a une conscience claire du déterminant et indispensable rôle qu'elle a à jouer dans le processus du développement communal. La vision de la population de Bohicon s'accorde bien avec les exigences prescrites par Dehoumon (2006) qui dit que le développement économique et social doit nécessairement passer par l'esprit d'initiatives, la responsabilité et la maximisation de l'utilisation des potentialités locales ; ces potentialités qui ne sont rien d'autres que le capital humain, économique, social des citoyens.

Alors, en termes de la perception des dirigeants et des populations de Bohicon par rapport à la gouvernance locale, nous pouvons conclure, sous la base des données recueillies, que la vision reste la même tant au niveau des dirigeants qu'au niveau des populations. Cette vision révèle que la gouvernance est bonne en soi en ceci qu'elle réunit tous les citoyens d'une localité ou commune autour des questions les concernant en vue d'une satisfaction commune. Si selon la BM « c'est (...) aux collectivités locales qu'il appartient de répondre à la demande, sans cesse croissante d'équipement collectif car [...] les collectivités locales sont mieux placées que quiconque pour répondre aux besoins locaux », alors, chaque citoyen a un rôle déterminant, une responsabilité inaliénable dans ce dynamisme de développement. Chacun a sa pierre à apporter à la construction de l'édifice communal.

Implication de la population dans la gestion communale

Les dispositions législatives en vigueur sur la décentralisation au Bénin font obligation aux élus locaux d'impliquer la population dans le processus de développement des collectivités locales. On peut citer par exemples les articles 2 et 30 de la loi n°97-029 du 15/01/99 portant organisation des communes en République du Bénin et les articles 23 et 34 du décret 2001-414 du 15 octobre 2001 fixant le cadre général du règlement intérieur du conseil communal. Il s'agira de mettre les citoyens en amont et en aval de l'ensemble des initiatives, décisions et actions entreprises. Il est pour les dirigeants de faire sienne la théorie de l'approche participative qui faisait loi depuis les années 80

Mais les statistiques que nous avons obtenues au niveau de la population par rapport à leur implication aux affaires locales nous révèlent que les théories de l'approche participative ne sont pas de mise à Bohicon, quoique déterminantes dans la gouvernance locale. En effet, sur le nombre total des enquêtés, ce n'est qu'un taux de 08% qui reconnaît être impliqué dans la gestion des affaires au détriment d'une grande masse de 92% qui en est épargnée (GrapheV). Ces données, à elles seules, montrent et prouvent déjà le fait que la population de Bohicon ne participe pas aux affaires de sa commune. Par ailleurs, à la question de savoir si les élus locaux font de sondages d'opinions avant la prise des décisions au niveau du conseil communal, trois (3) CA sur les quatre (4) interviewés soit un taux de 75% ont répondu par la négative. Cette réponse des dirigeants de la commune a été sous-tendue par divers arguments tels l'analphabétisme de la population impliquant leur désintéressement aux affaires (CA Lissèzoun), la mentalité politique des citoyens (CA Gnidjazoun). Tout compte fait, au niveau de la population comme au niveau des dirigeants, les informations recueillies concourent à l'affirmation selon laquelle les citoyens de Bohicon ne sont pas impliqués dans la gestion de leurs affaires. Ces citoyens ne sont pas considérés comme le moteur et la finalité du changement comme préconisait Adotevi en 2008.

Le PDC est le grand document dans lequel sont consignés l'ensemble des vision et orientations de développement, des besoins et problèmes des populations ainsi que les différents projets ou programmes prévus en vue de faire face à ces problèmes et besoins. Selon le Guide d'Elaboration de PDC, les populations doivent être mises au coeur du processus d'élaboration de ce document ainsi qu'à la phase de sa mise en oeuvre car ce sont elles qui connaissent mieux leurs problèmes et besoins. Mais force est de constater, après nos enquêtes sur le terrain que la population de Bohicon ne participe pas à l'élaboration de ce document, ni à son adoption. Ce n'est qu'un taux de 20,67% de la population qui était invité aux ateliers d'élaboration du PDC de Bohicon laissant en marge un effectif de 79,33% des citoyens. (Graphe III). Ces chiffres ont été confirmés par les entretiens tenus avec les élus locaux de la commune. En effet, à en croire les CA de Lissèzoun et de Kpassagon, la participation des populations aux activités de la commune n'est pas remarquable. Pour celui de Lissèzoun « c'est difficile, car la grande masse de la population est analphabète. Tout le monde n'est pas lettré. Les populations ne comprennent pas leurs droits et devoirs dans la gouvernance locale. » . Pour l'autre « il faut dire que la décentralisation les a surprises, elles ne sont pas bien mûres pour être autonomes, maintenant nous sommes en train de travailler que les gens connaissent ce que c'est que la décentralisation. Sinon, tel que la population devait participer, ce n'est pas encore ça ». Ainsi, ces deux élus interviewés ont répondu carrément « non » que la population ne participe pas aux activités. En outre, à bien analyser les propos du CA de Gnidjazoun, nous remarquons aisément que c'est en faisant allusion aux frais de légalisation qu'il a répondu à cette question par l'affirmative : « ouipour leurs papiers, les légalisations, ils achètent déjà les timbres, je vois que par là déjà ils participent au développement ». Ces déclarations de part et d'autre des dirigeants de la commune ont été pour nous une preuve, sinon un complément des pourcentages obtenus au niveau de la population pour affirmer qu'au cours des ateliers d'élaboration du PDC, la population n'a pas été suffisamment impliquée. Cela ne répond pas aux exigences du Guide d'Elaboration du PDC mis à disposition des communes par le MDGLAAT et ne conforme, non plus, au cours théorique du Développement Communautaire reçu en STASE.

Ne reste-t-il plus à démontrer que le développement local ne peut être viable si la contribution des communautés de base, qui en sont les bénéficiaires, n'est pas effective. Or cela ne peut se faire sans les réunions de proximité qui sont des `'espaces de concertation et de socialisation'' (FAO ; 1995). C'est justement pour cette raison que la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin, en son article 30 rend obligatoire l'ouverture des séances du conseil communal au public. Mais dans la commune de Bohicon, après nos investigations auprès des citoyens, nous nous sommes rendu compte que la population ne prenne pas part aux réunions ou conseils communaux. Selon les données du graphe IV, un pourcentage de 97,33% n'a jamais été suivre une séance de réunion à la mairie. Cela se comprend aisément que le droit de participation aux conseils communaux n'est ni joui, ni exercé par les citoyens de Bohicon alors que cette participation pourra faire ceux-ci toucher du doigt les réalités de leur milieu et faciliter ou améliorer leurs relations avec les dirigeants.

Le maire peut aussi initier des rencontres périodiques avec les populations (ou tout au moins certaines corporations ou groupes professionnels) pour des séances d'information et de sensibilisation dans les maisons du peuple ou lieux publics. Mais le graphe XI nous informe que cela n'a jamais été organisé dans la commune de Bohicon. Au CA de Gnidjazoun de le prouver davantage quand il lui a été demandé les moyens par lesquels il motive la population pour une plus grande participation : « par les séances, les ONG qui font les campagnes de sensibilisation. Nous aussi nous passons par le biais de ces organisations pour leur éduquer sur le plan d'un bon citoyen ». Cela voudra simplement dire qu'il n'y a pas de séance proprement dite organisée par la mairie dans les arrondissements.

Il ne s'agit pas seulement de savoir, mais aussi et surtout de faire. Mais, à la lumière de ces analyses, nous nous sommes rendu à l'évidence que la population de Bohicon a seulement conscience de son rôle dans la gouvernance locale ; elle n'y est pas impliquée.

Niveau d'information de la population sur la gestion communale

D'entrée de jeu, par rapport à l'information de la population, nous avons remarqué que tous les CA avec lesquels nous nous sommes entretenu ont été unanimes pour acquiescer que la mairie de Bohicon dispose-t-elle d'un plan de communication auquel est alloué un budget spécifique. De plus, de par les mêmes entretiens, nous avons su que l'affichage, la presse média et les réunions sont les voies par lesquelles les dirigeants informent la population. A en croire ces dirigeants alors, les citoyens sont au courant de la gestion dont ils font de la commune. D'ailleurs, au cours des interviews, tous les interviewés ont répondu unanimement et ouvertement à cette question par l'affirmative. Mais à la question de savoir que faire pour améliorer la participation citoyenne, le CA de Kpassagon nous livre : « on doit les sensibiliser parce que beaucoup ne savent pas que ces décisions sont affichées, il faut leur donner de conseils par la voie des ondes que les décisions du conseil sont toujours affichées à la mairie ». Cette réponse nous donne comme impression que ce dirigeant est bien conscient que la population ne se déplace pas à la mairie pour la consultation des Procès Verbaux (PV) des réunions affichés. De plus, il ressort de cette même déclaration que l'on n'informait pas la population à travers les média que des décisions sont ainsi affichées. La pertinence de ces déductions a été approuvée par les pourcentages que nous avons obtenus au niveau de notre questionnaire. En effet, le diagramme VI nous révèle que 37,33% de la population sont informés des délibérations et des actions entreprises par les dirigeants de la commune. Mais cette couverture ne vaut pas grand-chose à côté du grand public (62,67% des citoyens) qui en est dispensé.

Pour certains CA, l'information suit un circuit bien défini. «  Après les sessions et les conseils, je rends compte au conseil d'arrondissement et à certaines personnes ressources de l'arrondissement. Les chefs quartiers à leur tour, relayent les informations, les décisions et les activités au niveau de la localité. » (CA Bohicon II). Ce qui manquerait à ce système est la mise en place d'un mécanisme de vérification pour s'assurer que l'information est vraiment parvenue aux communautés. Car le graphique VIII nous apprend que 87,33% des enquêtés reconnaissent n'avoir jamais été soumis à un compte rendu de la part de quelque élu local que ce soit.

Sur la base de ces données, nous pouvons affirmer que l'information dans la gestion communale à Bohicon n'est pas encore effective. Si pour Stiglitz (2005), « les citoyens ont le droit d'être informés, d'exprimer leur opinion, de savoir ce que fait le gouvernement, pourquoi il le fait, et d'en débattre », les citoyens de Bohicon sont privés de ce droit.

Ø Volet financier

Selon les dispositions légales sur la décentralisation, toute personne a le droit de consulter à la mairie de sa commune, non seulement les procès verbaux et les comptes rendus des délibérations du conseil communal ou municipal, mais encore les divers actes communaux (arrêtés, décisions, contrats, etc..) et d'en prendre copie à ses frais. Cette mesure va au- delà du simple affichage des comptes rendus qui sont le plus souvent des extraits ou des résumés de délibérations prises qui n'informent que d'une manière partielle et parcellaire. Les documents sont disponibles dans l'intégralité de leur rédaction. De même, une fois votés par le conseil communal et approuvés par l'autorité de tutelle (la préfecture), les budgets communaux restent déposés à la mairie où ils sont tenus à la disposition du public. La consultation des budgets de la commune permet au citoyen de prendre connaissance des prévisions en recettes et en dépenses, ce qui lui permet d'apprécier la politique communale en terme budgétaire.

Dans une commune, les CA sont les personnes indiquées pour donner d'appréciation sur la gestion des ressources financières. Ainsi d'après nos enquêtes auprès des CA de la commune de Bohicon, nous remarquons que les ressources locales (fiscales) de la commune sont très insuffisantes. Selon le CA de Lissèzoun, les habitants de la ville de Bohicon ne s'acquittent pas de leur obligation fiscale « ...puis que vous savez ... les ressources de Bohicon sont basées sur les impôts et les taxes surtout les fonciers bâtis et non bâtis. Mais malheureusement les gens ne connaissent pas qu'ils ont l'obligation de payer les taxes. C'est ce qui appauvrit Bohicon ». A en croire alors ces responsables, les prévisions fiscales n'ont jamais été respectées dans la commune. Sur le plan financier alors, la population de Bohicon ne participe pas tel qu'il le faut afin que l'on axe le développement sur le potentiel local.

Mais les citoyens sont-ils informés du peu qui soit collecté, ce qui constituerait une source de motivation pour eux à participer ?

Le graphe IX nous renseigne qu'un pourcentage de 96,67% des populations de Bohicon ne savent rien de la gestion financière. Elles ne connaissent rien des Plans d'Investissement Annuel (PIA), rien des dépenses prévisionnelles de la commune. Elles n'aient non plus aucune idée des ressources fiscales réunies, ni comment cela a été géré. La question de payement d'impôts et taxes peut alors constituer un problème, un conflit permanent entre les citoyens et les agents chargés de la collecte, « car la volonté de la population de confier une partie de ses ressources à la commune est fonction de l'importance qu'elle accorde aux activités proposées et de la transparence de la gestion financière de la commune » (Bako-Arifari et al, 2004)

La cause de cette situation n'est pas qu'incivisme fiscal, mais elle réside aussi dans le manque d'information autour de la gestion. Au graphe XI de nous dire jusqu'à quel degré les populations sont avides et assoiffées d'information sur la gestion de la commune. En effet, 98% d'elles ont exprimé une volonté manifeste d'être informées de la gestion des dirigeants. Ainsi, elles ont fait option des canaux par lesquels elles préfèrent se faire informer. Parmi ceux-ci, le privilège a été donné à la « réunion '' avec 59% qui, selon les enquêtés, favorise le débat, un échange d'avis entre les participants pour permettre une meilleure compréhension. La radio est le second canal priorisé avec un taux de 52%. Selon les enquêtés, ce moyen permet de couvrir tout l'espace communal et si possible le débat si autorisation est donnée aux auditeurs d'intervenir dans une émission d'information et de sensibilisation. Vient en troisième lieu « l'information par voie des crieurs publics » (39%) pour le fait qu'il permet de passer l'information à domicile, de ménage en ménage. Ces trois (3) canaux sont privilégiés par la population de Bohicon au détriment de « journaux » 0% et « affichage » 0% (graphe XII) ; cet affichage qui est le moyen ad hoc trouvé par la mairie pour donner l'information.

SUGGESTIONS

Les résultats auxquels cette étude nous a conduit nous amènent à faire quelques suggestions dont la prise en compte dans la gouvernance de la commune de Bohicon pourra favoriser l'atteinte de l'ultime objectif de la décentralisation : le développement local. Ainsi, il va s'agir pour les autorités locales de :

- rendre la cellule chargée de la communication de la mairie dénommée Service Communication et Protocole plus active et opérationnelle ;

- élaborer de plans de communication tenant véritablement compte des besoins en information des citoyens de la commune ;

- adopter un système d'information dans tous les volets de la gouvernance locale et élaborer de différents plans à l'endroit des différents acteurs de développement dans la commune ;

- mettre le plan de communication au même pied d'égalité que les autres plans de développement communal ;

- mettre en place un système d'éducation à la citoyenneté pour mieux expliquer aux populations leur part de responsabilité dans la mise en oeuvre de la décentralisation ;

- mettre en place un système d'information périodique dans la commune et ce, par les moyens de communication privilégiés par les citoyens (réunions - radios locales - crieurs publics) ; 

- accorder une part suffisante à la communication et à l'information dans le budget communal ;

- chercher aussi de Partenaires Techniques et Financiers pour la réalisation des plans de communication ;

- mettre en place un système de suivi-évaluation du plan de communication ;

- octroyer de bourses d'étude aux étudiants pour une spécialisation dans le domaine de la gestion locale, en l'occurrence dans le domaine de la communication à la participation ;

- assurer la formation des agents de la mairie par rapport à leurs postes et le rôle de la communication dans la gestion.

CONCLUSION

La décentralisation, dans les principes de sa mise en oeuvre au Bénin, exige la participation des citoyens à la base. Ce primordial principe ne peut être véritablement mis en pratique dans les collectivités locales sans une communication autour de la gestion qui se présente comme la clé de voûte de toute participation. La gouvernance locale ne saurait promouvoir le développement local sans un minimum de communication entre les gouvernants (élus locaux) eux-mêmes d'une part et les gouvernants et les gouvernés (populations) d'autre part. Ainsi, notre thème de recherche « communication dans la gestion des collectivités locales : cas de la commune de Bohicon» est d'une importance capitale pour toutes les collectivités décentralisées en général, et spécifiquement pour la commune de Bohicon en ceci qu'il vise la motivation et l'amélioration de la participation des populations.

Ce sujet de recherche nous a permis de faire un état des lieux de la gouvernance sous son volet communication afin d'évaluer le degré d'information des citoyens de Bohicon sur la gestion communale. Après nos investigations sur la commune, les informations recueillies nous rendent à l'évidence que la communication dans la commune de Bohicon souffre encore d'un déficit. L'absence d'implication et le manque d'information sont les maux à retenir dans la gestion. Cela explique alors l'insuffisance permanente ou l'amenuisement progressif des ressources locales dans la commune. Nos hypothèses selon lesquelles « la mise en oeuvre de la stratégie de communication mise à disposition par le Programme de Gouvernance et de Droits de la Personne (PGDP) n'est pas effective dans la commune de Bohicon » et que « les citoyens ne sont pas impliqués dans la gestion communale de Bohicon, ni informés de cette gestion » sont confirmées alors à l'issue de notre analyse.

S'il est indubitable que la participation citoyenne est une condition sine qua non de la promotion du développement local dans les communes, il s'avère évident que la communication est la principale source de motivation de cette participation. Il urge qu'une vraie politique de communication soit mise en place dans la commune de Bohicon pour rapprocher les gouvernés des gouvernants en vue d'un cadre de dialogue social, de solidarité, d'échange et de conversion des actions vers le développement.

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ANNEXE

Annexe

Elle regroupe les exemplaires des guides d'entretien et questionnaire administrés à notre échantillon d'enquête.

Questionnaire à l'endroit des populations et des chefs de village ou quartier de ville de Bohicon

Nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions ci-dessous le plus sincèrement possible. Les données recueillies sont confidentielles, et utilisées uniquement à des fins de recherche.

Merci de votre compréhension

Consignes : Les petites cases ont été prévues pour votre réponse, mettez une croix au niveau de celle qui correspond à votre choix.

1- Selon vous, c'est quoi la gouvernance locale ?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

2- Avez-vous un rôle à jouer dans le développement de cette commune ?

Oui Non

3- Etes- vous impliqué dans l'élaboration et l'adoption du Plan de Développement de la commune ?

Oui Non

4- Participez-vous aux réunions ou aux décisions concernant votre commune ?

Oui Non

5- Etes-vous informé des décisions, des actions de développement entreprises par l'équipe de gestion communale ?

Oui Non

6- Les résultats des évaluations de ces actions vous sont-ils communiqués ?

Oui Non

7- Le conseil communal vous rend-t-il compte de ses délibérations ?

Oui Non

8- Vous fait-on périodiquement le bilan des impôts et taxes perçus dans la commune ?

Oui Non

9- Si oui, par quel (s) canal (aux) :

Radio journaux crieur public réunion affiches

10- Savez-vous clairement à quelles fins l'argent des impôts et taxes sont employés ?

Oui Non

11- Est-ce que la mairie organise des séances d'information à votre intention ?

Oui Non

12- Parmi les canaux sus-cités, dites celui ou ceux par lesquels vous préférez être informé ?

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

13- Pourquoi ?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

14- Pensez-vous être impliqué dans gouvernance locale de votre commune ?

Oui Non

15- Pensez-vous que vous êtes suffisamment informé de la gestion fiscale de cette commune ?

Oui Non

16- Si non, que proposeriez- vous ?

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Une fois encore, recevez nos sincères remerciements pour votre disponibilité et l'effort requis par vos réponses à ce questionnaire.

Guide d'entretien à l'endroit des autorités locales (CA)

Ce guide élaboré vise à étudier la gouvernance locale en rapport avec l'information et la participation citoyenne de la commune de Bohicon (département du Zou).

1- La perception de la gouvernance locale

2- la participation citoyenne

3- La communication dans la gestion communale

4- Amélioration de la participation citoyenne

Table des matières

Sommaire----------------------------------------------------------------------------------------------------i

In memorium-----------------------------------------------------------------------------------------------ii

Dédicace---------------------------------------------------------------------------------------------------iii

Remerciements--------------------------------------------------------------------------------------------iv

Sigles et acronymes---------------------------------------------------------------------------------------vi

Le tableau et la liste des graphes-----------------------------------------------------------------------vii

Epigraphe-----------------------------------------------------------------------------------------------viii

Introduction-------------------------------------------------------------------------------------------------1

Objectif------------------------------------------------------------------------------------------------------2

Contextualisation de la recherche---------------------------------------------------------------------4

1.1- Contexte juridique--------------------------------------------------------------------------------5

1.1.1- Lois de la décentralisation ----------------------------------------------------------------------5

1.1.2- Conditions du développement local------------------------------------------------------------6

1.1.3- Dispositions relatives à la communication dans la gestion----------------------------------7

1.2- Aire géographique de l'étude-------------------------------------------------------------------9

1.2.1- Localisation et aspect physique de la commune de Bohicon-------------------------------9

1.2.2- Administration territoriale-----------------------------------------------------------------------9

1.2.3- Ressources humaines---------------------------------------------------------------------------10

1.2.4- Ressources économique de la commune-----------------------------------------------------12

1.2.5- Structure financière-----------------------------------------------------------------------------14

1.2.6- Système de communication mise en place dans la commune-----------------------------14

I- Problématisation de la recherche------------------------------------------------------16

2.1- Revue de littérature-----------------------------------------------------------------------------17

2.2- Cadre théorique ---------------------------------------------------------------------------------25

2.3- Clarification des concepts ---------------------------------------------------------------------25

2.4- Modèle d'analyse--------------------------------------------------------------------------------29

2.5- Problématique-----------------------------------------------------------------------------------30

2.6- Hypothèses---------------------------------------------------------------------------------------32

II- Démarche méthodologique--------------------------------------------------------------33

3.1- Nature d'étude-----------------------------------------------------------------------------------34

3.2- Population d'enquête----------------------------------------------------------------------------34

3.2.1- Groupes-cibles-----------------------------------------------------------------------------------34

3.3- Echantillonnage----------------------------------------------------------------------------------35

3.3.1- Méthode d'échantillonnage---------------------------------------------------------------------35

3.3.2- Techniques d'échantillonnage------------------------------------------------------------------35

3.3.3- Taille de l'échantillon---------------------------------------------------------------------------36

3.4- Instruments d'investigation---------------------------------------------------------------------37

3.4.1- questionnaire-------------------------------------------------------------------------------------37

3.4.2- guide d'entretien---------------------------------------------------------------------------------37

3.5- Collecte des données----------------------------------------------------------------------------37

3.6- Traitement des données-------------------------------------------------------------------------38

3.7- Difficultés rencontrées--------------------------------------------------------------------------38

IV- Présentation, interprétation et analyse des résultats--------------------------------40

4.1- Présentation des résultats--------------------------------------------------------------------41

4.2- Interprétation et analyse des données-----------------------------------------------------48

Suggestions-----------------------------------------------------------------------------------------------55

Conclusion------------------------------------------------------------------------------------------------56

Références bibliographiques----------------------------------------------------------------------------57

Annexe-----------------------------------------------------------------------------------------------------59

Table des matières---------------------------------------------------------------------------------------63






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway