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La pensée morale de Kant comme alternative aux défis du monde contemporain.

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par Joseph BALIMA
Université de Ouagadougou - Maà®trise de Philosophie 2103
  

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1 .4 Le principe d'autonomie de la volonté morale source du droit.

47KANT(E), Critique de la Raison Pratique, op, cit, p.33.

48KANT (E), Métaphysique des moeurs I Fondement et Introduction, Trad. Alain Renaut, Paris G-F Flammarion ,1994 ? p.108.

49Olivier (R),La dignité humaine chez Kant, Revue de Métaphysique et de Morale, 75e année, N2 (Avril-Juin 1970), p189.

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Kant se demande quels sont les principes qui doivent a priori servir de fondement à toute législationextérieure. Le principe d'autonomie de la volonté est déterminé à travers une troisième maxime ainsi formulée : «Agis de telle sorte que la volonté de la maxime puisse se considérersoi-même comme universellement législatrice »50.Le droit y est défini comme l'ensemble des conditions dans lesquelles la liberté de chacun peut s'accorder avec la liberté des autres selon une loi universelle de liberté.La seconde maxime nous a permis de savoir que l'homme doit êtreconsidéré comme une fin et non un moyen.Alors, il sera contradictoire que l'homme ne soit pas soumis à une législation universelle. Afin de résoudre cette contradiction, le concept d'autonomie de la volonté est élaboré par Kant comme étant la condition par laquelle tout en obéissant à la loi universelle, la volonté subjective n'obéirait en même temps qu'à sa propreloi. L'homme doit êtreà la fois le législateur et le sujet. A travers cette troisième maxime, Kant introduit le concept de règne des fins, concept selon lequel tout être raisonnable doit se considérer comme établissant par toutes les maximes de sa volonté une législation universelle afin de se juger soi-même et ses actions de ce point de vue. Ce règne constitue une liaison systématique de divers êtres raisonnables par des lois communes. Et ses lois ont pour seul but d'entretenir de bons rapports des êtres les uns envers les autres, mieux un idéal de vie en communauté. Il s'agit d'un monde où les hommes respectent et appliquent rigoureusement les lois qu'ils se sont données, où l'homme est aussi respecté dans sa dignité, et la souveraineté revient à tous les sujets qui ont un droit inaliénable de légiféreruniversellement. Derrière la forme de droit qui se réalise en une « loi universelle » de coexistence des libertés, se profile en effet l'impératifcatégorique. Ce qui détermine l'homme à sortir de l'état de nature, c'est l'impératif moral et c'est parce que l'homme possède une autonomie morale, une liberté se déclinant sous forme de droits subjectifs, que le droit doit prendre la forme de la loi universelle.

Si donc la moralité ne nous sert de loi qu'autant que nous sommes des êtres raisonnables, elle est dérivée de la propriété de la liberté qui, à son tour, est

50Kant(E), Métaphysique des moeurs I. Fondation et Introduction op, cit, p.115

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propriété de la volonté de tous les êtres raisonnables. Et c'est justement ce passage que soutient si bien Kant : « Tout être qui ne peut autrement que sous l'idée de la liberté est par cela même, au point de vue pratique, réellement libre, c'est-à-dire que toutes les lois qui sont inséparablement liées à la liberté valent pour lui exactement de la mêmefafon que si la volonté eut été aussi reconnue libre en elle-même et par des raisons valables au regard de la philosophie socratique » .51 L'autonomie constitue un principe suprême de la moralité c'est-à-dire la condition de possibilité d'une responsabilité morale. Cette autonomie de la volonté se fonde par conséquent sur la conscience des raisons qui nous font agir, ce qui fait dire à Durkheim que, « le troisièmeélément de la morale, c'est l'intelligence de la morale. La moralité ne consiste plus simplement à accomplir, mêmeintentionnellement, certains actes déterminés ;il faut encore que la règles qui prescrit ces actes soit librement voulue, c'est-à-direlibrement acceptée, et cette acceptation libre n'est autre chose qu'une acceptation éclairée »52 C'est donc dire que chez Kant, pour agir, « il faut que la raison se considèreelle-même comme l'auteur de ses principes, indépendamment de toute influence étrangère, par suite, comme raison pratique ou comme la volonté d'un être raisonnable ne peut être une volonté lui appartenant en propre que sous l'idée de la liberté et qu'ainsi une telle volonté doit être, au point de vue pratique, attribuée à tous les êtres raisonnables» .53

Ainsi chez Kant, la morale constitue un préalable pour penser et construire la modernité juridique et la condition formelle de tout droit est un devoir. Son projet juridique est pensé sous la métaphysique d'une loi universelle. A la conception théologique du droit, il oppose l'autonomie de la raison, à la conception naturaliste du droit, il oppose le caractère absolu de la raison. Le droit et la morale sont distincts mais destinés à se compléter mutuellement.

C'est pourquoi M.Lequan peut à la suite de Kant, apporter les précisions suivantes : « la légalité n'est pas incompatible avec la moralité. La conformité extérieure est une condition nécessaire, quoique non suffisante de la moralité. Légalité et moralité ne sont pas exclusives l'une de l'autre mais, complémentaires,

51Kant(E),Fondements de la Métaphysique des moeurs, Paris, Vrin, 1994, P .129 . 52 Durkheim(E), L'éducation morale ; OEuvre posthume, Paris, Puf, 2012 P21. 53Kant(E),Fondements de la Métaphysique des moeurs, Paris, Vrin, 1994, P .130.

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car l'acte moral accompli par devoir doit à fortiori être légal conforme à la loi du devoir. La moralité est un approfondissement de la légalité.Agir par devoir (et non seulement conformément au devoir), de manière désintéressée, est l'exigence fondamentale de la morale ».54

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams