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Les droits de la défense au cours de l'information judiciaire au Cameroun.

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par Esther NGO BAHA
UNIVERSITE CATHOLIQUE D'AFRIQUE CENTRALE - MASTER EN DROITS DE L'HOMME ET ACTION HUMANITAIRE 2013
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Dans le monde entier, il existe des cas de violations des droits de la défense dans le processus judiciaire. Toutefois, la réelle volonté de certains États dans la garantie et la protection des droits fondamentaux est à encourager. C'est le cas du Cameroun dans la phase d'information judiciaire. Mais, des efforts d'ordre formel et matériel s'imposent de manière substantielle dans l'effectivité réelle des « droits de la défense dans l'instruction préparatoire au Cameroun ».

CONCLUSION GÉNÉRALE

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Le Code de Procédure Pénale a édicté les droits de la défense dans la phase d'information judiciaire. Ces droits appartenant et participant à la défense ont pour but de garantir l'accès à un procès équitable, au principe de présomption d'innocence et au respect du délai raisonnable pour la personne inculpée. Ce sont des « droits actions »destinées à la protection du mis en cause. Alors, le législateur camerounais a tenu à affirmer l'attachement de notre pays aux droits de l'homme en mettant les droits de la défense au centre de la procédure pénale notamment dans la phase d'instruction. Toutefois, la mise en oeuvre des droits de la personne inculpée n'est pas toujours chose simple. Au terme de cette étude, il convient de dire que l'hypothèse de départ se vérifie aisément. En effet, si au plan formel, les droits de la défense sont encadrés par le Code de Procédure Pénale, tel n'est pas toujours le cas dans la pratique, car l'on constate un écart significatif entre le texte de loi et la pratique judiciaire.

Selon la formulation du Code de Procédure Pénale, les droits de la défense constituent les « droits de l'inculpé ». Il apparait que ces droits sont pour l'essentiel codifiés dans toutes les phases de la procédure pénale, mais surtout dans la phase d'instruction. Le Code de Procédure Pénale procède à une énumération des droits de l'inculpé et établit les conditions d'introduction d'un recours en cas de violations desdits droits. De même, ce dispositif juridique, soucieux des droits de la défense dans la phase d'information judiciaire, a permis la réhabilitation du juge d'instruction dans sa fonction et dans son organe jadis occupés par le Procureur de la République. Aussi, ces mesures participent à la protection des libertés individuelles et à la sécurité de la société. Le législateur en codifiant les droits de la défense dans la procédure pénale répond nécessairement aux exigences de la Communauté Internationale en matière de droits de l'homme, d'État de droit, et de démocratie. En admettant que la personne inculpée puisse être confrontée aux abus au cours de la phase d'instruction préparatoire. Néanmoins, malgré toutes les dispositions légales qui ont été édictées dans la phase d'instruction préalable par le législateur pour protéger et faire respecter les droits de la défense par les institutions judiciaires, on constate l'atténuation de ces droits dans la pratique quotidienne.

De nombreuses limites à la fois textuelles et matérielles viennent donc remettre en cause l'effectivité certaine des droits de la défense dans l'information judiciaire. Ces droits sont confrontés aux limites normatives issues du système judiciaire camerounais et aux dysfonctionnements relevant des institutions judiciaires ayant des conséquences non négligeables dans le déroulement de la procédure d'instruction. Les limites du système judiciaire relèvent non seulement de l'encadrement juridique, mais aussi des ressources matérielles et humaines affectées aux institutions judiciaires dans notre pays. Ces bémols peuvent être à l'origine des lenteurs judiciaires, du non-respect des délais dans la procédure, bref des violations des droits de la défense au cours de l'instruction. Il convient à cet effet de prendre des mesures pour y remédier. Cela passe avant tout par une extension formelle des droits de la défense dans la phase d'information judiciaire notamment à travers l'effectivité de la commission d'office d'un avocat aux personnes indigentes, la mise à disposition permanente du dossier de procédure pour l'avocat de l'inculpé, le recours pour tous les actes d'instruction ou autres cas de violations portant atteinte aux droits de la défense, la déconcentration des pouvoirs du juge d'instruction au profit de la collégialité et l'introduction du juge de détention et de libertés, l'amélioration des conditions de détention de l'inculpé pour une meilleure prise en compte des droits de la défense dans la phase pré-condamnation. Ces mesures précitées ont fait leur preuve sous d'autres cieux telle la France. Avec une réelle volonté politique de nos autorités et du législateur camerounais, il serait possible de les intégrer dans le système judiciaire camerounais. Toutefois, de telles mesures pourraient s'avérer difficiles à adapter dans le contexte camerounais, il serait possible d'envisager des solutions alternatives notamment la participation des organisations onusiennes, des organisations non gouvernementales, des associations locales et des citoyens camerounais en l'occurrence en matière d'assistance judiciaire, d'amélioration des conditions de détention, de recherche de la vérité, d'éducation et de formation des inculpés détenus afin de faciliter leur réinsertion sociale, l'évolution avérée des mentalités camerounaises, l'attribution des ressources matérielles et humaines dans les institutions judiciaires pour ne faire mention que de ces derniers.

Au terme de ce travail de recherche, il convient de relever que le Cameroun, bien qu'ayant reconnu les droits de la défense au cours de l'instruction, n'assure pas l'effectivité complète des droits de l'inculpé dans cette phase de la procédure pénale. L'entrée en vigueur du Code de Procédure Pénale de 2005 a certes mis les droits de la défense dans les objectifs de justice camerounaise, mais des efforts s'imposent quant à la matérialisation et au respect des dits droits dans la phase pré-jugement. La mauvaise pratique judiciaire limite la judiciarisation et l'effectivité réelle des droits de la défense dans la phase d'information judiciaire. La volonté de remédier à ces griefs faisant obstacle à la protection des droits de la défense dans l'instruction peut être aussi envisagée auprès des instances régionales et internationales après épuisement des voies de recours internes.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon