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Insécurité alimentaire et l'implication des communautés locales dans la gestion intégrée des ressources naturelles.

( Télécharger le fichier original )
par Frantz Maxime
Université polyvalente d'Haiti (UPH) - Licence 2015
  

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1

Université Polyvalente d'Haïti

Annexe du Cap-Haïtien, Rue 6I

Faculté des sciences agronomiques
(FSA)
Département des ressources naturelles et environnement
(RNE)

LA SECURITE ALIMENTAIRE ET L'IMPLICATION DES
COMMUNAUTE DANS LA GESTION INTEGREE DES
RESSOURCES NATURELLES : cas de la commune Acul-du-nord

Mémoire de fin d'étude élaboré par :

MAXIME Frantz

Présenté en vue de l'obtention du grade licencié en agronomie

Avril 2015

2

REMERCIEMENTS

Le présent travail est le fruit de nos efforts certes, mais deux personnes laissées à elles seules n'auraient pu le mener à bout. Il exige une bonne éducation à la conscience, à la volonté et à la patience. Ces années d'étude auraient été vaines si elles n'avaient pas bénéficié d'un suivi si attentionné d'innombrables et illustres personnalités envers lesquelles nous réitérons nos remerciements. Notre profonde gratitude va à l'endroit d'Erve ULYSSE, doyen et Professeur à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université polyvalente d'Haïti (Cap- Haïtien), promoteur et directeur de ce mémoire. Malgré les multiples responsabilités à sa charge, il a accepté de suivre de près la rédaction de ce travail. Son expérience et ses conseils judicieux, sa rigueur scientifique et son amour du travail bien fait ont beaucoup contribué à guider nos premiers pas dans le domaine de l'élaboration et de la recherche et ont été pour nous une source appréciable d'enseignements. Qu'il trouve ici l'expression de nos sentiments de reconnaissance. Néanmoins, il nous parait indispensable de signaler que toute erreur qui se serait glissée entre les lignes de ce travail nous incombe totalement. Nous en assumons l'entière responsabilité.

Cette étude rentre dans le cadre de la formation reçue de nos professeurs de la faculté des sciences agronomiques (FSA), particulièrement ceux du département des ressources naturelles et de l'environnement. Notre reconnaissance envers eux n'a d'égale que l'assiduité et le dévouement qu'ils ont consenti à cette tâche.

En fin, nous tenons à remercier tous ceux auxquels nous avons emprunté des idées. La manière dont celles-ci ont été reproduites n'engage que notre propre responsabilité.

3

DEDICACES

Ce travail est sincèrement dédié à :

Nos pères et nos mères : Jn-Pierre ROMAIN, Desina GUERINE, MAXIME Marius Lionise qui nous ont permis d'être ce que nous nous sommes aujourd'hui pour leurs sacrifices quotidiens.

Nos frères et soeurs : Jude B. ROMAIN, Judeline, Pierreline Jamesson, Biderlie, Kerventz ROMAIN ; Dave DANIEL, Wislin DANIEL ; Wendy PIERRE, Damendie PIEERE ; MAXIME Ricot, DELICIEUX Fregot, DELICIEUX Ophanise pour leur appui et présence de tous les jours.

Tous ceux qui nous ont très cher (es), en particulier, LUNIC LUC Colas, ROBERT Wilson, PAUL Wesly, Henry ROMAIN, Lumane SEVERE, Francie THOMANY, Lucia PIERRE, Mme Lully NELSON pour leurs conseils et supports respectifs.

Chacun de nos amis pour leur attention et leur soutien physique, intellectuel, moral.

A la promotion 2010-2015 de la dite université et en particulier nos confrères et consoeurs de l'option des ressources naturelles.

4

SIGLES ET ABREVIATIONS

FAO : Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture

FIDA : Fonds international de développement agricole

MPA : Mouvement paysans Acul- du- nord

MPS : Mouvement paysans soufrière

BM : Banque mondiale

IHSI : Institut haïtien de statistique et d'informatique

CNSA : Coordination nationale de la sécurité alimentaire

GCRN : Gestion communautaire des ressources naturelles

CNIGS : centre national de l'information géo-spéciale

OMS : Organisation mondiale de la santé

BRH : Banque de la république d'Haïti

GRN : Gestion des ressources naturelles

EDH : Electricité d'Haïti

ONG : Organisation non gouvernementale

GIRN : Gestion intégrée des ressources naturelles

OCLADEG : Organisation d'appui et de développement de Grande Ravine

AAA : Agro action allemande

USAID : Agence des états unis pour le développement international

AVANSE : Appui à la valorisation du potentiel agricole nord pour la sécurité économique et environnemental

AGRISUD : Agrisud International

5

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte découpage de la commune ....11

Figure 2 : Industrie de transformation du riz 20

Figure 3 : culture pure 40

Figure 4 : Culture associée 40

Figure 5 : Arbres coupés pour combler les besoins en bois de chauffage et de

construction .45

6

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition et densité de la population par section communale 11

Tableau 2 : Inventaire des structures et services des soins disponibles .15

Tableau 3 : Inventaire des écoles de la commune 16

Tableau 4 : Croissance des valeurs agricoles ajoutées en Haïti 17

Tableau 5 : Réseau routier de la commune 21

Tableau 6 : l'Ages des chefs de ménages .37

Tableau 7 : Groupement des ménages par superficie 38

Tableau 8 : subdivision selon le couvert ou l'usage du sol ..39

Tableau 9 : Composition et la rentabilité des pèches 42

Tableau 10 : Composition et répartition du cheptel vifs des ménages 43

Tableau 11 : Répartition des ménages selon la distance a parcourue pour atteindre une source

d'eau potable 45

Tableau 12 : Les activités nécessitent la main d'oeuvre non familiale 46
Tableau 13 : Nombre de ménages et leurs réponses sur la valeur nutritionnelle des

aliments 49

Tableau 14 : Niveau d'étude des chefs de ménages 53

7

Table des matières

INTRODUCTION 1

Généralité 1

CHAPITRE I : .4

1.1- Problématique 4

1.2- Les objectifs .5

- Objectif général 5

- Objectifs spécifiques 5

1.3- Questions de recherche 5

- Question principale 5

- Question spécifique 5

1.4- Hypothèses ...6

- Hypothèse principale .6

- Hypothèse spécifique .6

CHAPITRE II : 7

2.1- Justification ..7

2.2- Intérêt de l'étude .8

2.3- Cadre conceptuel .8

CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE .10

3.1- Description du milieu d'étude ..10

3.1.1- Le milieu physique 10

3.1.2- Situation géographique de la zone 10

3.1.3- Effectif et densité de la population 10

3.1.4- Climat, relief et hydrographie ..12

3.1.5- Subdivision de la zone 13

3.1.6- Le milieu humain 13

3.1.6.1- évolution et mouvement de population 13

3.1.6.2 culture 14

3.1.6.3- Les infrastructures

sanitaire 14

3.1.6.4- Le secteur de

8

l'éducation ..16

3.1.7- Les secteurs économiques et les infrastructures socio-économiques........17

3.1.7.1- Secteur agro-

pastoral 17

3.1.7.2- La

pêche 18

3.1.7.3- Secteur industriel et artisanat 19

3.1.7.4- Les voies de transport et les infrastructures de commerce 20

3.1.7.5- Eau potable et électricité . 22

CHAPITRE IV : CADRE THEORIQUE . 23

4.1- Le concept de sécurité alimentaire 23

4.1.1- Définition et dimensions de la sécurité alimentaire 23

4.1.2- Disponibilité des approvisionnements .22

4.1.3- Stabilité des approvisionnements .23

4.1.4- Accès à la nourriture 24

4.1.5- Sécurité alimentaire au niveau national ..25

4.2- Insécurité alimentaire 26

4.2.1- Les types et les formes de l'insécurité alimentaire .26

4.2.2- L'ampleur de l'insécurité alimentaire dans le monde et d'Haiti 26

4.2.3- Les causes de l'insécurité alimentaire .27

4.3- La notion de ressources naturelles 27

4.3.1- Définition et types de ressources naturelles 27

4.3.2- La ressource foncière 28

4.3.3- Les ressources naturelles de la zone 29

4.3.4- Accès aux ressources naturelles communes 29

4.3.5- Gestion intégrée des ressources naturelles ..30

4.3.6- Pourquoi faut-il gérer les ressources naturelles .30

9

4.3.7- Impact de la gestion des ressources naturelles sur la sécurité

alimentaire ..30

4.4- Appréciation des agriculteurs sur les origines de la dégradation de

l'environnement

..31

4.5- Les intervention pour la gestion des ressources naturelle et les différents

acteurs 32

4.6- Cadre méthodologique . 33

4.6.1- Matériels utilisés ..34

4.6.2- méthode de travail .34

4.6.2.1- Consultation des documents et des sites 34

4.6.3- Préparation de la collecte des données sur le terrain 34

4.6.3.1- Visites préliminaire sur le terrain 34

4.6.3.2- Contactes diverses .35

4.6.4- Enquête auprès des ménages 35

4.6.4.1- Echantillonnage .35

4.6.4.2- Visite d'observation 35

4.6.5- Enquête approfondie 35

4.6.5.1- Déroulement de l'enquête 35

4.6.5.2- Dépouillement et traitement des informations ..36

CHAPITRE V : RESULTAT ET DISCUSSION 37

5.1- Insuffisance de la ressource foncière 37

5.1.1- Description des caractéristiques démographique des ménages enquêtés 37

5.1.2- Superficie des exploitations et origine de la terre ...38

5.1.3- Les différentes utilisations de la terre ..39

5.1.4- Le jachère et le boisement .40

10

5.1.5- Implication de l'usage de la terre sur l'environnement .

 

.41

5.2- Etats des moyens de production autres que la terre

 

..41

5.2.1- Insuffisance aux ressources de la mer

 

.42

5.2.2- Insuffisance du cheptel vif

 

42

5.3- Accès aux ressources communes

 

..44

5.3.1- La ressource foncière

 

44

5.3.2- Accès aux bois de chauffage et de construction

 

..44

5.3.3- Accès à l'eau potable

 

.45

5.3.4- Accès à la main d'oeuvre extérieure

 

.46

5.4- Certains indicateurs du niveau de la vie et d'accès à l'alimentation

 

47

5.4.1- Le nombre et la composition des repas

 

...47

5.4.1.1- Le nombre de repas et les aliments de base

 

...47

5.4.1.2- la consommation des aliments particuliers

 

47

5.4.1.3- Connaissance sur la qualité des aliments

 

48

5.4.2- Capacité de satisfaction des autres besoins de base

..49

 

5.4.2.1- Capacité de satisfaction des besoins de logement

 

..49

5.4.2.2- Capacité de satisfaction des besoins en habillement

 

.50

5.4.2.3- Les soins sanitaires

 

50

5.4.2.4- les frais de scolarisation des enfants

 

51

5.4.3- Appréciation des agriculteurs sur les origines de la dégradation de

l'environnement .

 

..51

5.4.4- La situation du capital social dans la commune

 

52

5.4.4.1- Origine des chefs de ménages et de leurs conjoint(e)

 

..52

5.4.4.2- Les relations au sein du ménage

 

52

5.4.5- Situation du capital culturel de la zone

 

53

11

5.4.5.1- Niveau d'étude et choix culturel des chefs de ménages ..53

5.4.5.2- Etat des connaissances sur la protection de l'environnement 53

5.4.5.3- Les tabous et les interdits en rapport avec l'usage des ressources

naturelles 55

5.4.6- Conclusion .....55

Conclusion générale et recommandation : .58

Conclusion générale ..58

Recommandations ....59

REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 62

ANNEXE : QUESTIONNAIRE d'ENQUETE . 63

12

RESUME

Ce mémoire aborde la notion de corrélation entre la sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles, le lien entre la dégradation de l'environnement et le niveau de la pauvreté avec le temps qui une augmentation de la population alors que la dégradation bas son plein dans la commune Acul-du-nord, il tente d'analyser les facteurs et les identificateurs généraux de l'insécurité alimentaire et de dégager les caractéristiques des ménages pour mieux orienter la notion de gestion des ressources naturelles. D'où, l'hypothèse principale de ce mémoire est que la ressource foncière est l'élément de base pour améliorer la sécurité alimentaire et la gestion de l'environnement. Afin de confirmer ou non cette hypothèse, les déductions de notre enquête nous amènent à comprendre bien que les associations locales et les ONG participent dans la gestion des ressources naturelles mais suite à l'émiettement excessif de la terre.

En effet, chaque ménage de six personnes ne possède en moyenne que 80,6 ares.

Or, Cela provoque une incapacité de restaurer la terre et diminuer le développement agricole.

A cette cause destructive, les données tirées de notre enquête ont montré que parmi 240 ménages, 213 soit 88,75% mangent deux(2) fois par jour, et 27 ménages soit 11,25% mangent trois(3) fois par jour à noter que toutefois cette alimentation n'est ni qualitative ni quantitative au point que la population puisse mener une vie active. Compte tenu du niveau de vie de la population et de la paupérisation qu'expose la population, nous avons relevé que les ressources naturelles particulièrement la terre et la mer sont les premières sources de production des éléments de base et sur lesquelles la sécurité alimentaire des ménages peut garantir.

En fin, Il est intéressant de voir que le taux élevé de l'insécurité alimentaire en milieu rural n'est guère surprenant, dans la mesure où la pauvreté est avant tout un phénomène rural en Haïti. La sécurité alimentaire de à la gestion des ressources naturelles soit de moins en moins significative alors que le temps avance complètement avec une croissance excessive de la population.

Mots clés : la ressource foncière, gestion des ressources naturelles, la sécurité alimentaire

13

Sujet « La sécurité alimentaire et l'implication des communautés locales dans la gestion intégrée des ressources naturelles : cas de la commune Acul-du-nord »

14

CHAPITRE I

INTRODUCTION 1.1 Généralité

Dans tous les pays du monde, les ressources naturelles se considèrent toujours comme des biens de la nature dont l'homme utilise principalement pour garantir sa vie. Du fait de la complexité qu'elles exercent dans le milieu naturel, soit dans la productivité, dans l'innovation des secteurs économiques des ménages, les ressources naturelles permettent aux populations locales de faire des investissements nécessaires à l'amélioration d'autres systèmes de production.

La gestion des ressources naturelles n'est pas un phénomène nouveau. Des groupes locaux de personnes gèrent les terres sur lesquelles elles vivent et les ressources qui les entourent depuis des millénaires. Les communautés autochtones à travers le monde ont souvent élaborés des systèmes de gestion des ressources naturelles pour la protection des populations. Cependant, La mauvaise utilisation des terres, le déboisement, la désertification et la pénurie d'eau dans le tiers monde sont tous des problèmes étroitement liés à ceux de la pauvreté et de la croissance démographique.

L'accélération de la dégradation environnementale amoindrit les actifs naturels des ruraux pauvres. Sur 1,4 milliard de personnes en situation d'extrême pauvreté au niveau mondial, 1 milliard d'environ vivent en milieu rural, et les trois quarts d'entre elles tirent leurs moyens de subsistance de l'agriculture et d'activités connexes. La gestion durable des ressources naturelles est essentiellement liée à la réduction de la pauvreté dans les zones rurales. Les communautés pauvres doivent résoudre un ensemble imbriqué de gestion des ressources naturelles. Elles subissent de plein fouet de la surexploitation, les effets du changement climatique ; les écosystèmes et la biodiversité dont elles dépendent sont de plus en plus dégradés ; l'accès aux terres cultivables et leurs qualités diminuent ; leurs ressources forestières sont de plus en plus limités et détériorées ; l'agriculture paysanne non irriguée prédominée et l'eau se fait plus rare, la tendance à long terme des prix de l'énergie et des intrants sont haussières ; les ressources halieutiques risquent de les priver de revenus et d'aliments essentiels de production ( FIDA, octobre 2011)

15

En Haïti, Lorsque Christophe Colomb débarque à la fin du XVe me siècle .Elle est située des routes commerciales très fréquentées qui conduisent au canal de Panama et qui relient l'Amérique du nord à l'Amérique du sud.

Elle possède beaucoup de ressources : ses plaines bien arrosées sont fertiles ; ses mornes et ses vallées abondent en arbres fruitiers et en bois de construction ; son sous-sol renferme des mines variées ; ses côtes enfin, offrent un grand nombre de baies excellentes.

De perle des Antilles, Haïti s'est transformé, faute d'une gestion adéquate des ses ressources naturelles, en un véritable Récif dans la mer des Caraïbes. Les arbres, les sols arables, les eaux y sont de plus en plus rares : une vraie catastrophe écologique (Reconstruire la vie en Haïti 1988). Voila, qu'aujourd'hui, Haïti est le plus pauvre de l'hémisphère occidental. D'après l'indice de développement humain des nations unis, Haïti se classe 145ème sur les 173 pays recensés Entre 2005 et 2010, l'indice développement ne s'est pas amélioré et est resté au même niveau (coordination nationale de la sécurité alimentaire, 2010).

L'implication des communautés locales dans la gestion des ressources naturelles en Haïti est un énorme défi pour le bien-être des communautés qui ne cessent guerre de modifier leur niveau de vie. Peu après la colonisation du pays en 1492, la (perles des Antilles) commence a perdu ses richesses naturelles inestimables. La population jadis paradisiaque commence du même coup à affronter des difficultés par les colonisateurs, les dirigeants et les habitants même du pays, rendant peu à peu les haïtiens en condition de vulnérabilité et place le pays en mauvaise posture aux yeux de la caraïbe. La dégradation de l'environnement par la mauvaise gestion des ressources naturelles et ses conséquences sur la qualité de vie des populations sont le résultat d'une convergence de facteurs liés à une activité socio-économique et politique.

Dans l'ensemble du pays, les ressources naturelles continuent de constituer un élément central des moyens de subsistance des populations rurales. Les normes et les coutumes locales influences les formes quotidiennes d'utilisation des ressources naturelles par les populations. En revanche, les utilisations des ressources naturelles restent souvent très centralisées conditionnées par des politiques gouvernementales qui datent des époques coloniales et post- coloniale (Haïti : un grand défi pour la coopération internationale et le développement durable, juin 2011, p1).

16

Depuis la crise économique des années 80, l'économie haïtienne n'arrive pas à retrouver la voie de la croissance. D'une période à une autre, l'appareil productif s'affaiblit. Ce déclin accéléré du PIB a coïncidé avec trois crises politiques aigues qui ont ponctué la période 19862004. L'instabilité politique entre 1986 et 1994 était surtout due à la récurrence des coups d'Etat militaires. Citons à titre d'exemple, les coups d'Etat qui ont renversé les présidents élus Lesly F. Manigat et Jean Bertrand Aristide respectivement en 1988 et en 1991. L'instabilité politique entre 2001 et 2005 était la conséquence de la crise électorale de mai 2000. Il est à noter que ces périodes d'instabilité politique se sont souvent accompagnées de sanctions économiques: le gel de l'aide publique au développement et l'embargo commercial suite au coup d'Etat du 30 septembre 1991 comme mesure extrême (coordination nationale de la sécurité alimentaire, 2010,)

Par ailleurs, ces divergences sociopolitiques qui ont secouées notre pays ainsi que leur perpétuité dans les différentes sous régions ont entrainées une réduction de l'activité agricole, une destruction de l'environnement et une paupérisation accentuée de la population. A cette cause destructive, la dégradation environnementale est née dans une catégorie sociale qui croupisse dans la misère et victime d'une insécurité alimentaire.

Dans le département du nord d'Haïti, particulièrement dans la commune Acul-du-nord où s'articule notre sujet de recherche, la gestion communautaire des ressources naturelles reste un énorme défi à surmonter. Depuis la montée des crises sociopolitiques, l'exploitation des ressources s'est faite d'une manière de moins en moins durable, voire de manière insoutenable avec la disparition des ressources naturelles, un grand nombre d'espèces animales sont chassées et péchées et même certaines variétés génétiques des plantes cultivées sont en voie de disparition. Ceci est la cause des dégâts environnementaux, mais aussi sociaux économiques, climatiques et sanitaires croissants, au point que la mauvaise exploitation des ressources naturelles menace l'existence de la population.

Pour résumer la situation actuelle, la croissance démographique rapide, la pauvreté, la dégradation de l'environnement et la faible croissance économique sont des facteurs influençant l'un sur l'autre d'une façon rapide néfaste le bien- être immédiat et a long terme des populations concernées. Toutes prouvent les liens étroits qui existent entre l'environnement, la démographie,

17

la sécurité alimentaire, l'agriculture, les forets, l'énergie, l'industrie et la croissance concernant les établissements humains.

Si l'on se tourne vers l'avenir, il est important d'approfondir notre compréhension sur la GCRN comme un ample d'approches qui englobe la conservation de la faune, la gestion des aires protégées, l'exploitation maritime ainsi que les questions plus larges ayant trait à la gestion des terres et à l'utilisation des ressources naturelles liées à l'agriculture, à la foresterie et au pastoralisme. Ainsi, la sécurité alimentaire et l'implication des communautés locales ne sont-elles pas importantes dans la gestion intégrée des ressources naturelles ?

1.2 PROBLEMATIQUE

Il y a de cela très peu de temps, on ne faisait pas beaucoup attention à l'usage qu'on donnait aux ressources naturelles, on pensait qu'il existait de grande quantité suffisante pour plusieurs siècles et qu'on ne faisait rien pour les administrer, alors que l'ensemble du pays repose essentiellement sur le pivot environnemental dont les ressources naturelles constituent un élément central, des moyens de subsistance pour la population haïtienne soit en termes d'utilisation ou de fabrication des produits divers. Les normes et les coutumes locales influencent leurs formes d'utilisation quotidiennes. En revanche, cette utilisation reste souvent très préoccupante où les gens de la communauté ne participent pas vraiment dans une gestion intégrée des ressources naturelles, conditionnées par des politiques gouvernementales qui ne respectent pas les dates et les techniques d'exploitation et post-exploitation.

Malgré son enclavement, la mauvaise gestion n'a pas épargné une zone aussi stratégique qu'Acul-du-nord. Elle a entraîné la dégradation de l'environnement et réduit la fertilité des sols à un rythme inquiétant. La coupe abusive des arbres, en particulier des ligneux, réalisée sans renouvellement de la part des communautés rurales, l'abandon des plantations considérées traditionnellement comme le principal support au maintien de la couverture végétale au profit des cultures plus rentables (haricot, chou, riz, café, igname, cacao etc.), les profonds bouleversements des modes et des pratiques culturales sans mesure de défense et de protection des sols jumelés à des mauvaises pratiques d'élevage, la forte pression sur les modes et régimes

18

d'utilisation des terres, l'exploitation inappropriée des ressources halieutiques, l'absence ou l'insuffisance des disponibilités, des moyens techniques et monétaires au sein des familles ainsi que les difficultés d'accès aux sources d'approvisionnements en aliment sont autant des problèmes auxquels sont confrontés la population de l'aire d'étude et qui offrent une perspective d'induire en aval des conséquences majeures sur les régions beaucoup plus vulnérables.

Face à tant de problèmes, gérer les ressources naturelles constitue un défi majeur auquel l'échange et la transmission d'informations doivent constituer des moyens privilégiés pour encourager et soutenir des actions positives. Conscient de cette mauvaise gestion accrue et de l'impérieuse nécessité de renverser le processus, une étude sur « la sécurité alimentaire et l'implication des communautés locales dans la gestion intégrée des ressources naturelles dans la commune Acul-du-nord » a été entreprise en vue de faire des propositions.

1.3 OBJECTIFS

- Objectif général

La situation que nous venons de décrire montre la nécessité de gérer les ressources naturelles communes. Ainsi, notre objectif général est :

? Identifier les mécanismes participatifs en matière de gestion intégrée des ressources naturelles communes pour améliorer la sécurité alimentair

- Objectifs spécifiques

? Identifier les facteurs liés à la sécurité alimentaire tout en enquêtant les ménages.

? Faire un état des lieux des ressources naturelles et leur contribution à la sécurité alimentaire.

? Identifier et analyser les problèmes et les atouts d'une bonne gestion des ressources naturelles.

19

1.4 QUESTIONS DE RECHERCHE

- Question principale

· Comment la sécurité alimentaire et l'implication des communautés locales peuvent-elles contribuer dans la gestion des ressources naturelles ?

- Questions spécifiques

· La sécurité alimentaire peut-elle impliquer dans la gestion intégrée des ressources naturelles ?

· Pourquoi faut-il gérer les ressources naturelles ?

· Quels sont les facteurs liés à la sécurité alimentaire ?

· Quelles relations existe-t-il entre la sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles ?

· L'implication des communautés locales peut-elle contribuer à la gestion des ressources naturelles ?

1.5 HYPOTHESES

- Hypothèse principale

· La ressource foncière est l'élément de base pour améliorer la sécurité alimentaire et la gestion de l'environnement.

- Hypothèses spécifiques

· L'investigation permettra de déterminer les éléments de base pour l'amélioration de la sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles.

· L'implication des communautés locales constituera une action de base dans la gestion des ressources naturelles.

20

1.6 JUSTIFICATION

Considérant le niveau de la dégradation provoqué par la mauvaise gestion des ressources et le niveau de l'exposition des ménages aux engées environnementaux, la population nordiculaise comme toutes les populations des communes d'HAITI reste très préoccupante sur le niveau de vulnérabilité de la communauté quant on y pense ou que l'on en parle, c'est le plus souvent en référence à des malaises profonds : pollution de l'eau, de l'air, morcellement excessive des terres, qui privent des éléments de vie essentiels et menace le bien-être collectif. Celles-ci se résultent par la pression démographique, le problème des terres, les ressources en sol et en carrière ont été exploitées sans un véritable plan, l'abattage des arbres, le déboisement des pentes fortes ou douces a des fins agricoles, la disparition de certains animaux, l'élevage et la pâture libre suivis de la coupe d'arbres pour l'obtention du bois de construction et comme source d'énergie sont les principaux facteurs de la mauvaise utilisation des ressources de la commune.

L'insécurité alimentaire provoquée par la mauvaise gestion des ressources naturelles bat son plein dans cette localité, par le fait que les gens surexploitent les ressources naturelles de manière non durable, voire insoutenable. Concernant l'agriculture, le secteur agricole représente environ 3/4 des emplois dans la commune, alors que les surfaces cultivables sont non seulement surexploitées mais suivit d'un morcellement excessif suite à des ventes ou aux héritages, ce qui provoque une infertilité des sols et une baisse de productivité, en plus de rendre la population plus fragile, le déboisement massif des plaines et des montagnes a grandement affecté l'infiltration de l'eau dans le sol qui autrefois, comme toute les terres, avait une potentialité hydrique remarquable, la mauvaise pratique agricole, l'élevage libre, la mauvaise exploitation des ressources halieutiques sont les conséquences non productif de l'environnemental. Ces phénomènes ont amplifiés la pauvreté dans la communauté et poussés la population à migrer vers les centres urbains.

La biodiversité doit avoir une importance pour le bien-être des populations puisqu'elle fournit des biens et des services environnementaux essentiels et répond aux besoins de base des individus. Ces biens et services sont à la base de l'économie du pays et la perte de cette biodiversité est la dégradation de l'écosystème qui affecte la quantité et la qualité nutritionnelle,

21

de carburant et de médecines traditionnelles disponibles, en plus de compromettre la capacité d'adaptation de la population aux changements climatiques. De plus, en raison de leur dépendance sur la biodiversité et les services écologiques, Ceux qui sont plus affectés par la dégradation environnementale sont les populations pauvres rurales. Considérant tous ces paramètres importants pour le pays en général et l'Acul-du-nord en particulier, une telle recherche est nécessaire pour la zone et aura un impact direct sur les habitants de la commune.

1.7- INTERET DE L'ETUDE

Considérant l'importance environnementale que représente les ressources naturelles depuis le temps, surtout celles qui sont communes ainsi que leurs contribution dans le revenu de la population nordiculaise, on suppose qu'une telle étude se révèle très importante, puisqu'elle permettra à la population de mieux participer dans la gestion des ressources naturelles et de tenu compte de la liaison entre la gestion et de la sécurité alimentaire . De plus, cette étude nous fera juger l'apport de notre contribution au progrès de la science dans le pays.

22

CHAPITRE II :

CADRE THEORIQUE

2.1- Description du milieu d'étude

2.1.1- Le milieu physique

2.1.2- Situation géographique de la zone

La commune de l'Acul-du-nord était autrefois appelée (Camp-Louise) qui vient du mot espagnol Acün de la Luysa. Ce nom espagnol qui signifie (havre) est celui que l'on utilisait pour designer le port ou résidait une dame du nom de (Louise). Elle est également la commune qui a vue naitre d'importantes personnalités.

Elle est subdivisée en six sections communales. Elle a deux quartiers, Camp-Louise, qui relève de la section communale du même nom, et Soufrière, qui dépend de la section communale du même nom. La commune a au moins 93 localités et 148 habitations. Elle est borné au nord par l'océan Atlantic et par la commune de Bas- Limbé ; au sud, par les communes de Dondon et de marmelade ; à l'Est, par les communes de Dondon et de la Plaine du nord et à l'Ouest, par les communes de Limbé et Bas-Limbé.

2.1.3- Effectif et densité de la population

La population totale de la commune Acul-du-nord dite nordiculais (e) est estimée à 50844 habitants sur une superficie totale 186,37 km2. La densité de cette population est de 273 habitants/km2. L'arrondissement d'Acul-du-nord est un arrondissement du nord d'Haïti. Il été crée autour de la ville Acul-du-nord qui est aujourd'hui sont chef-lieu. Il est peuple par 117456 habitants, une superficie de 358,7 km2 et d'une densité de 327 habitants/km2 (IHSI, estimation 2009)

23

Tableau 1 : Répartition et densité de la population par section communales

Section communales

Population

Masculin

Féminin

Nombre de Ménages

Superficie (km2)

Densité (hab/km2)

1re Section

Camp-Louise

812 3

4125

3998

1440

24.48

332

2e Section Bas de l'Acul

19059

9526

9533

3773

36.56

521

3e Section

Mornet

10 601

5 179

5 422

2326

34.55

307

4e Section

Grande Ravine

3 507

1 800

1 707

768

31.16

113

5e Section

Coupe à David

2 716

1 418

1 298

530

15.42

176

6e Section

Soufriere

6838

3 287

3 052

1610

44.2

155

Source .( http://www.ihsi.ht/pdf/projection/POPTOTAL&MENAGDENSESTIM2009.pdf)

file:///home/wikiwix/www/cache/resident/i/ih/ www.ihsi.ht/pdf/projection/POPTOTAL&MENAGDENSESTIM2009.pdf--

Figure 1 : carte découpage de la commune

24

2.1.4- Climat, relief et topographie

Une pluviométrie variable mais dans l'ensemble, favorable au développement de l'agriculture

La commune Acul-du-nord fait partie de la vaste plaine du nord. Sur le plan de la pluviométrie, elle présente une grande variabilité. La commune est traverse par deux isohyètes qui permettent de distinguer une zone semi-humide concernant surtout la partie côtière de la commune qui reçoit annuellement environ 1500 mm de pluie et une zone humide recevant par an autour de 1800 mm de pluie. Du point de vue de la distribution, cette pluie se repartie sur deux saisons pluvieuses. La première va de janvier à mai et la seconde de septembre à décembre. Une courte saison sèche s'installe entre juin et juillet. Il semble que les plus fortes averses sont enregistrées au cours des mois d'avril et mai.

Une température plutôt douce mais caractéristique d'une zone tropicale

Sur le plan température, les moyennes mensuelles varient dans une plage relativement faible entre 20,40C en janvier et 27,80C en Aout.

Le rapprochement de la température et de la pluviométrie de la zone permet de supposer une influence plutôt positive de ces deux facteurs sur la croissance et le développement des espèces végétales de ce milieu.

Sur le plan du relief ou de la topographie

Le découpage morphologique de la commune permet de mettre en évidence deux grandes unités : une zone plane constituée de plaines côtières d'accumulation littorale et de couvertures détritique allant de 0 à 100 m d'altitude, qui couvre environ 70,5 km2 et qui représente 36% du territoire de la commune, et une zone de montagne formée de basses montagnes et de collines intermédiaires avec une altitude allant de 100 à 500 m, et de massifs rocheux résiduels de plus de 500 m d'altitude qui couvre environ 62% de la commune( cf.

CNIGS, 2009)
en réalité, mis à part de la première, la deuxième et la troisième section qui contiennent une partie des espaces couverte par des plaines , les autres partie de la commune ne contiennent

25

que des zones ayant un relief accidenté. (Plan de développement communal de l'Acul-du-nord, mai 2009)

2.1.5- Subdivision de la zone

La commune de l'acul du nord est administrée et dirigée par le département du Nord. Elle est divisée en trois(3) trois quartiers qui sont (camp-Louise, grison-garde et bas de l'acul).

La commune Acul-du-nord est subdivisée en six (6) sections communales :

1- première section est Camp-louise dont le quartier est camp-louise

2- Deuxième section est Bas de l'Acul (basse plaine)

3- Troisième section est Mornet

4- Quatrième section est Grande Ravine

5- Cinquième section est Coupe à David

6- Sixième section est Soufrière dont le quartier Soufrière

2.1.6- Le milieu humain.

D'une manière générale, la population de la commune Acul-du-nord est dense, mais dans sa répartition elle reflète les caractéristiques de l'ensemble du pays. La croissance démographique de la population résulte de la balance des naissances et des décès, ainsi que des mouvements migratoires.

2.1.6.1- Evolution et mouvement de population

Entre 2005 - 2009 la population de la commune Acul-du-nord a passé de 44005 habitants à 50844 habitants donc elle a augmenté de 6839 habitants en 4 ans, soit un accroissement moyen annuel de 3,88 %. On remarque que la population de la commune Acul-du-nord affiche un taux de croissance forte. Ce forte taux de croissance peut être dû soit à une pauvreté, soit à une manque d'éducation (ou les deux à la fois), du fait que les crises sociopolitiques antérieurs ont hypothéquées le pays tout entier.

26

2.1.6.2- Culture

Partout dans la commune on trouve des confessions religieuses. Elles sont de différentes tendances : catholicisme, protestantisme, (baptiste, pencotisme, méthodiste) et le vaudou. Les édifices religieuses répertoriés sont au nombre de (77) et soixante-dix-huit (78) péristyles (avec une présence régulière de guérisseurs et de prêtres vaudou ou hougants en ces lieux) repartis dans les sections communales et le centre-ville. Selon la population, le nombre de péristyle est en nette augmentation. Cela est du à des facteurs culturels, économiques, le manque d'information et d'éducation de la population. Cela résulte aussi du fait que les gens fréquentent ces lieux à la recherche de traitement de certaines maladies à cause d'un manque de structures sanitaires dans la commune. D'autre part, ces gens y vont aussi pour se faire justice se sentent lésés ou victimes du système judiciaire inadéquat, du comportement vénal de certains magistrats, de la désuétude de certaines lois.

2.1.6.3- Les infrastructures sanitaires

En matière de santé, la commune de l'Acul-du-nord est desservit par huit dispensaires dont sept de type privé et un appartenant à l'Etat, assurant des services limités des soins de santé. Le dispensaire le plus fréquenté est celui situé à pillatre dans la deuxième section de la commune. Celui localisé au centre-ville, dispensaire de la nativité considéré comme deuxième dispensaire le plus fréquenté.

Les moyens devant rendre effective l'offre des soins à la population se révèlent très faible. Les dispensaires peu équipés n'arrivent pas à satisfaire la demande. L'aspect physique de ces centres ne répond pas aux normes et la qualité des services offerts laisse à désirer

27

Tableau 2 : Inventaire des structures et services des soins disponibles

Type d'établissement et localisation

Nombre de dispensaires

Services offerts

Dispensaire, centre-ville

1(dispensaire)

Consultations générales, santé de

reproduction, vaccination

1er section (Camp-louise)

1 (dispensaire)

Consultations générales,

planification familiale, vaccination

2e section (Lasoudre)

1 (dispensaire)

Consultations générales, santé de

reproduction, vaccination

2e section (pillatre)

1 (dispensaire)

Consultations générales, santé de

reproduction, planification familiale, consultation parentale et postnatale, vaccination

3e section (Mornet, grison-Garde)

3 (dispensaires)

Consultations générales, santé de

reproduction, vaccination

4e section (Labryere)

1 (dispensaire)

Consultations générales,

planification familiale, vaccination

5é section coupe à David

_

_

6e Soufrière

_

_

Source : participation aux ateliers, mars 2009

A travers le tableau ci-dessus, on constate l'inexistence d'établissements sanitaires au niveau de la 5e et 6e section.

On constate que l'absence d'infrastructures sanitaires dans les sections communales et l'absence d'un centre hospitalier oblige la population à solliciter les services des charlatans, des hougants ou à se rendre dans les centres hospitaliers des villes avoisinantes (Cap-Haïtien, Limbé, milot).

En faite, lorsqu'on se réfère aux normes nationales en matière de répartition des ressources humaines de santé publique et à ceux de l'OMS, on a l'impression que le personnel de santé disponible dans la commune est suffisant. En effet, selon les normes de l'OMS, il faut un médecin pour une population de 10000 habitants. Or, la commune en dispose 6 pour une population de 50844 habitant. Cependant, il convient de souligner que ces médecins ne sont pas toujours présents et disponibles pour prodiguer les soins nécessaires à la population. En ce qui concerne les sages-femmes, celles n'ayants reçu aucune formation sont les plus nombreuses, la

28

29

norme étant de 5000 habitants pour une sage-femme. La quantité disponible dans la commune répond aux normes. Toutefois, environ 70% de ces matrones n'ont jamais été formées et les 30% restantes méritent d'être recyclés. Cependant, plus de 8000 habitants des 5e et 6e sections de la commune n'ont pas accès à ces services. Le plus souvent, ils ont recours au service des hougants (plus de 119 sont répertoriés dans la commune)

En somme, la couverture sanitaire actuelle de la commune est faible en raison des contraintes déjà mentionnées. Des cliniques mobiles existent. Cependant, de jour en jour, ces cliniques mobiles se font de plus en plus rares.

2.1.6.4 - Le secteur de l'éducation

Ont été inventoriés 82 établissements scolaires et socioprofessionnelles dont 66 écoles primaires atteignant la 6e AF, neuf écoles de 3e cycle, cinq écoles secondaires et deux centres de formations professionnelles, les infrastructures scolaires sont concentrées dans les localités ou il ya une grande agglomération et un plus grand nombre d'enfants en âge scolaire. Plus de 80% des écoles primaires sont situées à moins de 5 km des domiciles des élèves. Par contre, ce n'est pas le cas pour les écoles secondaires.

De plus, 66 de ces établissements scolaires sont de types prives et les 14 autres sont publics. Tableau 1 : Inventaire des écoles de la commune

Sections communal

Nombre d'écoles

Nombre d'enfants

Nombre d'enseignants

primaire

3e cycle

Second.

Privée

Publics

Nbre de

salles

Nbre de

classes

 
 

G F

G F

 
 
 
 
 
 
 

1re section

17

1286

1230

66

62

15

2

_

15

2

102

67

2e section

9

871

661

72

30

4

1

4

7

2

_

_

3e section

19

2320

2425

122

80

15

4

_

16

3

113

137

4e section

12

1213

1269

72

28

11

1

_

10

2

55

86

5e section

7

242

269

25

6

6

1

_

5

1

16

33

6e section

8

1097

984

30

10

8

0

_

6

2

47

63

Centre ville

8

699

903

13

43

7

-

1

6

2

30

23

Total

80

76238

7741

328

231

66

9

5

66

14

363

429

Source : plan de développement de l'Acul-du-nord, mai 2009

2.1.7- Les secteurs économiques et les infrastructures socio-économiques.

2.1.7.1- Le secteur agro-pastoral

L'agriculture pratiquée dans la commune Acul-du-nord est du type traditionnel. Elle repose sur l'exploitation d'une multitude de parcelles de faibles superficies souvent liées au morcellement excessif de la terre suite aux coutumes successorales émise par le code rural 1967 de JEAN Claude Duvalier. L'outillage utilisé est principalement la houe pour cultiver ; la machette et serpette dans des rare sections communale pour les travaux de riziculture et d'élevage. La majorité des parties du système de production est conditionné par le rythme pluviométrique qui est souvent très capricieux en fonction du mode d'exploitation du milieu. Ses sols ont une texture sablonneux, limoneux et la portion l'argileuse qui est en faible superficie c'est-à-dire lors de carence qu'ils ne retiennent pas longtemps l'eau en grande quantité. La main d'oeuvre utilisée est souvent familiale et la production est avant tout destinée à l'autoconsommation donc c'est une agriculture de subsistance. Comme dans la majorité des communes du territoire du pays, Acul-du-nord connait deux types de saison.

Les principales cultures vivrières y rencontrées sont le manioc, le haricot, riz, le mais, la patate douce, le pois, et les cultures maraichères comme tomate. Pour les cultures pérennes comme bananiers, caféiers, cacaoyers on les trouve en petite exploitation dans les collines et les plaines.

- Dans le domaine d'élevage, en commune Acul-du-nord, malgré les pertes des bétails

enregistrés soit par vole ou mort, l'élevage fait son chemin de faible rente dans le cheptel, l'élevage reste une affaire de prestige, son rôle économique est faible. Ces animaux bénéficient rarement des soins de santé de base ou d'un supplément alimentaire.

Tableau 2 : croissance des valeurs agricoles ajoutées en Haïti de 1961-1965 à 2001-2003

 

1961-

1966-

1971-

1976-

1981-

1986-

1991-

1996-

2001-

 

65

70

75

80

85

90

95

00

03

agriculture

0,83

0,6

2,21

3,14

-3,85

0,44

-7,15

-0.23

-0,86

30

Le développement du secteur agricole, en particulier, a été contrarié sous l'effet de cette libéralisation et de la contrebande. Tandis que les exportations agricoles ont affiché une tendance a la baisse (passant de 28,3% des exportations totales en 1980 a 6,3% en 2004 selon les statistique de la BRIT), les importations des produits vivriers tendent a augmenter pour compenser la baisse drastique de la production agricole.

2.1.7.2- La pèche

La pèche représente un secteur d'activité économique assez important pour les habitants de la commune de l'Acul-du-nord, notamment ceux de la 1re et de la 2e section. Les discutions en atelier avec les pêcheurs de la zone montrent que les problèmes et contraintes du secteur ne sont pas différent de ceux généralement rencontrés dans tout le pays. En dépit de ces problèmes, Les pêcheurs ont affirmés que cette activité génère des revenues assez appréciables. Elle représente

Toutefois une source complémentaire de revenus en matière de pic, notamment en mai et juin. Les pêcheurs de ces deux sections font état de leur manque de moyens doter de matériels et d'équipements adéquats pour effectuer des pèches en haute mer. D'autres se plaignent du manque de contrôle en matière de techniques utilisées par certains pêcheurs qui détruisent la faune aquatique et font diminuer la quantité des produits halieutiques. Ils ont fait mention aussi de la dégradation des conditions environnementales liées à l'érosion continentale et à la destruction abusive de ce restait comme palétuviers (mangroves). Malgré les multiples contraintes mentionnées plus haut, ce secteur représente un atour de développement pour ces sections de l'Acul-du-nord. Ces atours peuvent être considérés en termes d'alternative et de gestion des ressources.

En plus des problèmes déjà mentionnés, les pêcheurs de l'Acul-du-nord ont fait mention aussi de la dégradation des conditions environnementales des cotes (destruction des mangroves) et aussi des mornes (érosion). Selon eux, l'échec de certaines organisations de pêcheurs rend ces derniers de plus en plus retissent à toute forme d'organisation. Le manque d'encadrement et de formation des pêcheurs, la précarité de leur situation économique et l'absence de réglementation font que ces derniers, lorsqu'ils captent des laves (petits poissons), ne les relâchent pas dans la mer. Les autorités locales ne font pas respecter les lois en vigueur sur la pèche car elles ne connaissent pas. Aucune institution étatique ne s'occupe de ces aspects à l'Acul-du-nord.

31

2.1.7.3.- Secteur industriel et artisanat

Ce secteur est marqué par l'existence de dix cassaveries, boulangeries et de moulins à céréales (riz et mais). En ce qui a trait aux cassaveries, la majorité d'entre elles sont de type traditionnel utilisant un petit moulin à moteur, des platines, des palettes, etc., avec une faible capacité d'absorption. Il y a également une cassaveries moderne à la quatrième section (Labryere) qui ne fonctionnait pas au moment de l'étude. Près d'une vingtaine de boulangeries utilisant des fours à bois sont recensées à travers les six sections communales et le centre-ville. Huit moulins à céréales sont présents dans la commune dont trois à Mornet (3e section), deux dans la première section et deux autres dans la deuxième section. Il faut noter également d'une chocolaterie (initiative communautaire) et d'une usine spaghetti (partenariat), qui malheureusement ne fonctionne plus.

Les artisans de l'Acul mettent sur le marche beaucoup de produits : chaises, nattes, chapeaux, valises, bourses, peignes, pots de fleurs, ils trouvent sur place les matières nécessaires à cette production. La production de chaises, de nattes, de valises et de bourses ce fait à partir de la grande quantité de lataniers présente dans la commune. Il en est de même de la fabrication de peignes et de pots de fleurs qui se font respectivement à partir des cornes de boeufs et de bois.

Dans cette commune, l'artisanat d'art ou décoratif n'existe pas.

A cote de ce très grand intérêt pour la pratique de l'artisanat, certains gens de la commune exercent de petits métiers leur permettant de répondre à leurs exigences familiales et d'assurer du même coup leur survie. Du nombre de ces petits métiers inventories ; l'électricité, la maçonnerie, l'ébénisterie, la plomberie et la couture sont les plus exerces. Les gens exerçant ces différents métiers ont acquis ces connaissances en majeure partie dans des centres professionnels situés en dehors de la commune et sur le tas.

32

Figure 1 : industrie de transformation du riz à beaujoin (Grison-Garde)

2.1.7.4- Les voies de transport et les infrastructures de commerce

La commune Acul-du-nord est traversée par une grande route dont la route nationale n0 1 (RN1 tronçon Cap-Haitien Port-au-Prince).

La commune dispose d'un réseau routier reliant le centre à plusieurs sections (1e, 2e, 3e ,4e). Cette route principale d'environ une vingtaine de kilomètres n'est accessible qu'en véhicule tout terrain mais est souvent impraticable en période pluvieuse. Il n'existe pas de réseau routier pour la 5e et la 6e section. On n'y accède que par motocyclette, à dos d'âne et à pied. Il existe plusieurs sentiers de plus d'un kilomètre (accessible en moto et à d'os d'animaux) reliant plusieurs habitations des sections entre elles qui constituent des débouchés permettant principalement les produits agricoles d'atteindre d'autres zones de la commune.

33

Tableau 3- réseau routier de la commune

Circuit

Longueur en km

Bon

passable

mauvais

Relief

Saint-michel-carrefour belle-hôtesse (camp-louise

8,50 km

 
 

X

Vallée

Pont rivière salée- La coupe

(2e Bas de l'Acul)

4,50 km

 

X

 

Vallée

2e Bas de l'Acul -centre-ville

2,00 km

X

 
 

Vallée

Centre-ville Matonne (2e Bas de l'Acul)

4,00 km

 
 

X

Vallée

2e haut de l'Acul- Jules Masson (3e Mornet)

9,00 km

 

X

 

Vallée

Carrefour Godin- Grande ravine

6,50 km

 
 

X

Morne et vallée

Carrefour Grison-Garde (3e

Mornet- carrefour Plaine du nord

10,50 km

 

X

 

Vallée

Carrefour Gaudin- soufrière

8,50 km

 
 

X

Morne

Carrefour Gaudin- Coup à David

7,00 km

 
 

X

Morne

Labryere-Grison-Garde

4,00 km

 
 

X

Vallée

Macaty (2e Bas de l'Acul)-Coup à David

12,00 km

 
 

X

Morne et platon

Soufrière -l'Amandier

7,00 km

 
 

X

Morne

Soufrière - Fort Laudin

8,00 km

 
 

X

Morne

Soufrière - Queroux

8,00 km

 
 

X

Morne

Soufrière -Ravine Georges/ Fond bleu

20,00 km

 
 

X

Morne

Coupe à David - Soufrière

10,00 km

 
 

X

Morne

Source : Intel consult mars 2009

Il existe 10 points de vente à l'Acul du nord. Les deux principaux restent le marché de Grison-Garde (3e section) qui fonctionne le vendredi et celui de Labryere (4e section) qui fonctionne le lundi et le mercredi. On rencontre dans ces deux principaux marchés durant les jours de fonctionnement plus d'une centaine de vendeurs et vendeuses qui étalent leurs produits en plein air. Les produits rencontres sont de divers types : agricoles, alimentaires, fruits de mère, cosmétiques, artisanat, élevage, etc.

34

Toutefois, il faut signaler que le positionnement de la plupart des points de ventes laisse à désirer. Ils sont pour la majorité mal places dans la commune. Par exemple, le marche du centre-ville se situe à proximité du cimetière et au coeur de la ville. Celui de Belle-hôtesse (une localité de la 1ère section) se situe sur la route N0 1. Celui de Labryere, l'un de plus grand point de vente, se situe dans le lit d'une rivière de la zone.

2.1.7.5- Eau potable et électricité

Avec la population de la commune, on a inventorié240 sources d'eau, dont sept sont protégées et captées, et alimentent principalement les 12 réservoirs ou citernes d'eau au niveau de toute la commune et 50 ravines à régime permanent repartis dans les six sections communales et le centre urbain, 98 puits artésiens et coloniaux 35 fontaines publiques sont également recensés.

Le système d'adduction d'eau potable dessert en partie la 4e section Grande Ravine (La Bruyère), la 2e section et le centre-ville. La majorité de la population s'approvisionne en eau de boisson à partir des sources et des puits. La population met en doute la qualité de l'eau à partir de ces points d'approvisionnement. On a pu constater selon nos observations que la plupart de ces sources ne sont pas protégées.

La commune d'un réseau électrique découlant de la ville du Cap-Haïtien distribués à travers le centre-ville et une partie de la 2e section (Bas de l'Acul). En général, les ménages qui sont abonnés à l'EDH Nord reçoivent en moyenne suivant les périodes de la l'année entre 10 et 22 heures d'électricité par jour.

Au niveau de Camp-louise, des initiatives sont en cours pour sont électrification. 45% de poteaux et câbles sont déjà placés sur le réseau.

2.2- Le concept de sécurité alimentaire.

Les concepts relatifs à la sécurité alimentaire ont évolué au cours des trente dernières années parallèlement à l'évolution de la pensé politique officielle (Clay, 2002 ; Heidhues et al, 2004).

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Selon l'organisation mondiale pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), le concept de sécurité est apparu au milieu des années 1970. Il a évolué de considérations plutôt quantitatives et économiques vers une définition tenant compte de la qualité et de la dimension humaine, lorsque le sommet mondial de l'alimentation en 1994.

2.2.1- Définition et dimensions de la sécurité alimentaire

De nos jours, les définitions de la sécurité les plus utilisées sone celles de le FAO et la banque mondiale.

En 1996, la FAO a définit la sécurité alimentaire comme étant la capacité `' de tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, salubre et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaire pour mener une vie saine et active».

Pour la banque mondiale, la sécurité alimentaire est `'lorsque les individus ont accès à l'alimentation, de stabilité à tout moment pour mener une vie saine et active (Devereux, 2000)».

Sur les bases de ces définitions, la banque mondiale en 1986 définit les composantes ou démentions de la sécurité alimentaire : la disponibilité des approvisionnements, la stabilité des approvisionnements, l'accès aux denrées alimentaires et l'utilisation des approvisionnements.

2.2.2- Disponibilité des approvisionnements

La nourriture doit être disponible et suffisante en quantité et en qualité pour l'ensemble de la population d'une région ou d'un pays quelconque. Les disponibilités alimentaires peuvent provenir de la production alimentaire locale, des importations ou de l'aide alimentaire.

La production alimentaire est un élément très important pour garantir la disponibilité et l'offre alimentaire d'une population. Elle exige des pratiques culturales convenables et des investissements de moyens et même à grande échelle économiques qui consistent à mobiliser et à accroitre le capital économique. Celle-ci comporte la terre, le cheptel et le travail.

Les importations commerciales comblent le déficit alimentaire entre la demande alimentaire et l'offre des produits alimentaires d'origine domestique. Elles dépendent des devises nécessaires pour financer leur acquisition. L'aide alimentaire se retrouve dans les pays à déficit

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alimentaire et ayant des moyens financiers limités. Elles sont acquises soit sous forme de

véritables dons ou de vente de denrées alimentaire à des conditions favorables.
Quand l'offre alimentaire domestique est insuffisante pour couvrir les besoins de la population, on parle d'une autosuffisance alimentaire.

2.2.3- Stabilité des approvisionnements

Pour parvenir à la sécurité alimentaire, une population, un ménage ou une personne doit avoir un accès permanent à la nourriture adéquat. La nourriture disponible doit être stable et durable dans le temps et dans l'espace. Pour assurer la stabilité des approvisionnements, il faut combler les fluctuations de la production alimentaire par le développement des infrastructures de stockage, l'amélioration du système de commercialisation et de transformation.

2.2.4- Accès à la nourriture

La disponibilité de la nourriture et sa stabilité dans un pays ou une région sont des conditions nécessaires mais non suffisantes pour garantir la sécurité alimentaire. Encore faut-il que les ménages aient accès à cette nourriture. L'accès aux denrées alimentaires signifie la capacité physique et économique de tous les individus leur permettant d'accéder aux approvisionnements alimentaires en raison du contexte juridique, politique, économique de tous les individus leur permettant d'accéder aux approvisionnements disponibles.

L'accès physique implique l'existence des systèmes de commercialisation et de distribution pour que tous puissent acheter ou vendre les denrées alimentaires. Il reste un problème sérieux dans les pays sous développé car les moyens de transport ainsi que les voies routière soit insuffisantes ou en mauvais état.

L'accès économique désigne le pouvoir d'achat qui est le rapport entre le revenu et le prix global des biens de consommation. Même si les denrées alimentaires sont disponibles sur le marché, tous les individus et les familles n'ont pas les moyens économiques nécessaires pour les obtenir.

Un moyen sur qui garantit l'accès des ménages et des individus à l'alimentation est la constitution de l'épargne en nature. L'épargne en milieu rural est réalisée sous plusieurs formes à savoir :

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- L'épargne vive comme le bétail

- Les réserves sur pieds pour certaines cultures - L'épargne en monnaie.

Un autre moyen qui peut contribuer à l'amélioration de l'accès à l'alimentation est le renforcement du capital social et culturel.

2.2.5- Sécurité alimentaire au niveau national

Les résultats révèlent que 38% (3, 804,546 personnes) des ménages appartiennent a la catégorie de ménages a niveau de sécurité alimentaire modéré et 24%( 2.402.871 personnes) sont des ménages a niveau de sécurité élevée. Au total 62% des ménages jouissent des conditions de sécurité alimentaire acceptable. Par contre, l'insécurité alimentaire touche 38% des ménages, soit une population 3 804 546. Ce pourcentage se repartit de la façon suivante : 29.9% (environ 2 993 557 de personnes) sont en sécurité alimentaire modérée et 8.1% (810 969 personnes) sont difficilement récupérables en raison de leur situation particulière de vulnérabilité

(Coordination national de sécurité alimentaire, p.112)

2.3- Insécurité alimentaire

L'insécurité alimentaire résulte soit de la déficience dans l'approvisionnement des denrées alimentaires, soit de l'instabilité de ces approvisionnements dans le temps et dans l'espace ou soit d'un manque d'accès économique et physique des individus et ménages aux aliments disponibles

L'insécurité alimentaire est une des principales causes de la souffrance humaine. Elle entraine des pertes de productivité et de faible rendement du travail ; elle réduit la capacité d'acquérir les connaissances et limite les résultats scolaires des jeunes

2.3.1- Les types et les formes de l'insécurité

Il existe deux types deux types d'insécurité alimentaire : l'insécurité alimentaire chronique et l'insécurité alimentaire temporaire. L'insécurité alimentaire chronique est la situation de ceux qui, faute de pouvoir se procurer de la nourriture, ont en permanence une alimentation déficiente. L'insécurité alimentaire chronique frappe les ménages qui ne peuvent

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jamais acheter, soit produire en suffisance de quoi se nourrir. Quant à l'insécurité alimentaire temporaire, c'est le fait pour un ménage, d'être dans l'impossibilité de se procurer une alimentation suffisante.

Les formes de l'insécurité alimentaires sont la sous-alimentation et la malnutrition. La sous-alimentation se manifeste chez les individus qui n'ont pas accès à une alimentation suffisante en quantité. La malnutrition concerne les individus dont l'alimentation est déficiente en qualité c'est-à-dire déséquilibrée.

2.3.2- L'ampleur de l'insécurité alimentaire dans le monde et d'Haïti

Dans la plupart des pays sous développés, de multiples facteurs se conjuguent pour créer ou accroitre l'insécurité alimentaire : augmentation continue et massive de la demande lié à une forte croissance démographique, élasticité-revenue de la demande des produits alimentaires qui s'élève pendant la première phase de développement économique, inélasticité de l'offre domestique, de denrées alimentaires, inadaptation des modèles de développement agricoles.

Selon un rapport de la FAO (2010), le nombre de personnes soufrant de l'insécurité alimentaire dans le monde a dépassé un milliard en 2009. Parmi les personnes sous alimentées 642 millions vivent en Asie et dans la pacifique, 265 millions vivent en Afrique subsaharienne, 50 millions vivent en Amérique latine et aux Caraïbes et 3 804 546 vivent en Haïti.

1 http://www.economiesollidaire.com, faim dans le monde

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2.3.3- Les causes de l'insécurité alimentaire

Parmi les causes de l'insécurité alimentaires nous pouvons distinguer les causes d'ordre naturelles, économiques et politiques.

Les causes naturelles sont les fluctuations et les changements climatiques (sécheresse prolongée, forte pluviosité), les catastrophes naturelles (inondations, invasion d'insectes, les vents violents et les tremblements de terre).

Les causes économiques sont la pauvreté qui limite l'accès à la nourriture pour diverses raisons, l'endettement des pays sous développé qui empêche ces pays de se progresser et d'accroitre la productivité du secteur agro-alimentaire, la croissance démographique qui est plus importante que celle de l'offre alimentaire.

Les causes politiques sont des décisions et des lois inappropriées qui conduisent à l'insécurité publique et aux guerres. Au niveau international, la faim a été une arme politique. Les pays puissants ont souvent utilisé cette arme pour contraindre les pays pauvres à accepter leurs conditions.

2.4- La notion de ressources naturelles

2.4.1- Définition et types de ressources naturelles

On dénomme ressources naturelles les diverses ressources minérale ou biologiques qui existent dans la nature et qui sont nécessaires pour la vie de l'homme et pour es activités économiques. Etant donné le rôle qu'elles jouent dans l'économie, les ressources naturelles font partie intégrante du capital économique.

Les ressources naturelles peuvent être subdivisées en deux groupes à savoir les ressources renouvelables et les ressources non renouvelables.

Les ressources non renouvelables sont constituées par les matières premières, minérales et les combustibles fossiles, qui proviennent de gisements formés au cours de l'histoire géologique de la terre et correspondant à un stock épuisable. Dans cette catégorie, nous pouvons

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citer les matières organiques fossiles comme le pétrole, le charbon, le gaz naturel ou la tourbe et les différents minerais.

Les ressources renouvelables peuvent, en principe, être exploitées sans épuisement et sont capables de se régénérer dans le temps. Elles regroupent l'eau, les sols (terres cultivables) ainsi que la ressource biologique constituée par les espèces animales et végétales, donc le monde vivant qui nous entoure qui est exploité par l'homme. Ce sont par exemple les forets et la faune qui s'y trouvent, les pêcheries maritimes et les ressources génétiques constituées par les différentes variétés de plantes cultivées et races d'animaux domestiques. Mais ces ressources sont considérées comme inépuisables uniquement lorsque leur taux d'exploitation est inferieur à la productivité nette disponible c'est-à-dire au taux de régénération.

Les ressources naturelles peuvent être classées selon l'agent économique à elles appartiennent. Les ressources privées appartiennent à des individus ou des agents économiques privées, les ressources communautaires sont la propriété des collectivités locales et les ressources naturelles publiques sont sous la gestion d'institutions publiques.

2.4.2- Les ressources foncières

Sur le plan de la structure frontière, l'Acul-du-nord ne se détache pas de la réalité du reste du pays. La taille de la majorité des exploitations agricoles est comprise entre 0,5 et 1 carreau selon les informations fournies par les participants aux différents ateliers. Le morcellement des terres peut être considéré comme un facteur qui freine le développement de l'agriculture de la zone.

Sur le plan de la tenue foncière, la pratique du métayage est très fréquentée et concerne plus de 50% des agriculteurs vivant dans la commune, selon les consultations au cours des ateliers. Cependant, il semble qu'il existe des différences importantes entre les sections, étant donne que le prix du foncier est beaucoup plus important dans les sections qui possèdent les (bonne terres), comme c'est le cas pour la première, qui a des sols marécageux et ou la culture du riz, de la banane et de la canne de bouche (variété ananas) sont pratiquées.

Selon plusieurs notables interviewes, toutes les terres qui se trouvent au bord du littoral sont des domaines de l'Etat. De même, une bonne partie des terres des (mornes) est aussi du

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domaine de l'Etat. La mise en valeur de ces terres se fait le plus souvent par des agriculteurs sans terre appelés de petits exploitants.

Il semble que le fermage n'est pas une tenure foncière très fréquenté au niveau de la commune ; elle serait pratiquée par seulement 5% des agriculteurs.

L'Acul-du-nord présente une certaine diversité sur le plan agro-écologique qui est valorise différemment en fonction des potentialités, il existe une zone inondée a proximité de la mer qui a une valorisation cohérente avec la réalité du milieu. Les zones de montagnes d'altitude ont une réalité du milieu (température, pluviométrie, type de sol) telle qu'elles ont une forme de valorisation agricole un peu différente. En fin, l'existence d'une infrastructure d'irrigation a Grison-Garde entraine une valorisation agricole du milieu qui marque une rupture avec le reste de l'agriculture de la commune une certaine diversification de la production.

2.4.3 - Les ressources naturelles de la zone

La commune de l'Acul-du-nord présente une diversité de ressources, comme c'est le cas pour différentes commune du département du nord, les fruits de mer avec une cote riche, un sol riche qui favorise une production agricole, des espèces animales et des mines qui donnent lieu à l'exploitation des carrières.

2.4.4- Accès aux ressources naturelles communes

Les gens de la population sont également des accès différentiels aux contrôles et sur les ressources (la terre, la répartition du temps, le salaire de la famille, les prises de décisions concernant l'utilisation de la terre) en fonction du sexe, de l'âge, du groupe socio-économique, du niveau.

2.4.5- Gestion intégrée des ressources naturelles

En général, la gestion durable d'une ressource repose sur la capacité de surveiller l'évolution des stocks et de prendre des mesures correctives si l'on observe une dégradation ou un déclin important. Dans le cas des biens matériels fabriques par l'homme, le cout de l'entretien, du renouvellement, de l'augmentation et de l'amélioration du stock de capital fait

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clairement partie des couts de production (la dépréciation du capital est considérée comme une dépense). Mais, pour les ressources naturelles, ce n'est pas toujours le cas. Bien souvent,

2.4.6- Pourquoi faut-il gérer les ressources naturelles

L'exploitation des ressources naturelles est indispensable pour la vie de l'homme mais elle a des implications directes sur l'environnement et la sécurité alimentaire. Ces implications peuvent être différentes selon le type de ressources naturelles concernées.

L'exploitation des ressources naturelles non renouvelables, particulièrement l'exploitation minière, peut causer diverses dégâts notamment la perte du sol arable, l'érosion et les éboulements de terrain et par conséquent la diminution de la production agricole et l'insécurité alimentaire.

L'usage des ressources renouvelables peut, en l'absence de mesure de protection, conduire à leur surexploitation par la culture intensive, le surpâturage, la déforestation avec des conséquences sur la préservation de l'équilibre écologique : l'érosion, la perte de la fertilité des sols. A coté de l'agriculture, la production industrielle provoque aussi la dégradation des ressources naturelles renouvelables surtout par le rejet des déchets polluants dans la nature.

2.4.7- Impact de la gestion des ressources naturelles sur la sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire ne peut assurée que quand l'environnement est bien géré. Une bonne gestion des ressources naturelles a un impact positif sur chacune des dimensions de la sécurité alimentaire.

L'utilisation rationnelle de la terre cultivable, la lutte antiérosive, l'utilisation de la fumure organique sont des bases d'augmentation de la production agricole qui est un élément important de la première dimension de la sécurité alimentaire. Selon la FAO, une des méthodes les plus efficace et les plus rentable d'augmenter les rendements est d'améliorer la fertilité du sol, soit en renforçant d'avantage la stabilité structurale à court et à long terme et la rétention d'eau sol, soit en fournissant aux plantes d'avantages les éléments nutritifs.

Le boisement et la lutte pour une utilisation durable du dois de chauffage et de construction, en plus de la conservation des terres arables, sont des éléments de prévention des

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changements climatiques et de garantir la stabilité de la production agricole. Lorsque la production agricole augmente et devient stable grâce aux mesures de protection de l'environnement, l'accès à l'alimentation est amélioré aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs. En effet, L'augmentation de la production agricole engendre une augmentation de l'offre des produits sur le marché, une diminution des prix d'équilibre et par conséquent une augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs. Par ailleurs, en vendant des produits de récoltes, les agriculteurs se procurent des autres denrées qu'ils ne produisent pas, ce qui leur permet de mieux équilibre leur alimentation pour une bonne santé et d'accroitre leur capital économique.

2.4.8- Appréciation des agriculteurs sur les origines de la dégradation de l'environnement

La problématique environnementale, en particulier, l'aspect évolutif de la dégradation de l'environnement de la commune de l'Acul du Nord peut être analysé à travers la fragilité du milieu liée aux facteurs naturels et à certains paramètres socio-économiques conditionnant les interventions de l'homme sur le milieu.

Plusieurs facteurs se combinent pour expliquer la grande fragilité écologique de la commune Acul du Nord sur le plan environnemental. Ce sont des facteurs :

V' Géomorphologiques avec une grande déclivité de la plupart des terres et la présence par endroits de matériaux friable ;

V' Climatiques avec une abondance des pluies, dépassant par endroits 1600 mm, en particulier, dans les zones d'altitudes ;

V' Agronomiques.

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2.5- Les interventions pour la gestion des ressources naturelles et les différents acteurs

La gestion de l'environnement consiste en la sauvegarder, la pérennisation des acquis de la nature par la création, l'innovation, et l'utilisation durable ou rationnelle des ressources naturelles dans l'optique de s'assurer une sécurité alimentaire et un développement durable.

Les outils de gestion des ressources naturelles sont principalement de nature économique, législative et institutionnelle.

? Les outils économiques sont constitués par éléments financiers appropriés qui permettent l'acquisition des biens et services destinés à la protection de l'environnement et à financer les initiatives de protection des ressources naturelles par les communautés locales. Ces instruments peuvent être des fonds sociaux ou des fonds d'investissement rural ou de développement local.

? Les outils législatifs et institutionnels sont l'ensemble de moyens et d'actions réglementés par des lois de l'exploitation des ressources naturelles. Selon l'Art 254 de la constitution de 1987 (L'Etat organise la mise en valeur de des sites naturels, en assure la protection et les accessibles à tous).

La gestion efficace intégrée des ressources naturelles sont des activités complexes qui font intervenir plusieurs acteurs. Ces acteurs sont le gouvernement, les institutions de recherche, les ONG, ainsi que les agriculteurs ou les communautés locales.

? Le gouvernement assure la planification, la mise en place des outils réglementaires et la coordination des différents intervenants.

? Les institutions de recherche effectuent des travaux de recherche sur l'exploitation des ressources naturelles et dégagent les atouts et les des avantages qui en résultent.

? Les communautés locales sont des groupes sociaux dont les membres vivent ensemble, ou ont des intérêts communs, une culture ou un idéal commun. Les groupes communautaires peuvent, de manière efficace, gérer les problèmes liés à la gestion des ressources naturelles. En effet, lorsque les dirigeants commencent à faire de la malversation de ces ressources, les communautés crient au scandale si elles ne veulent

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pas participées et la gestion ainsi transparente.

La participation des communautés locales est favorisée par la décentralisation de la politique de gestion des ressources naturelles.

? Les organisations non gouvernementales jouent le rôle de catalyseurs d'accompagner les communautés dans l'auto-développement. Les politique de décentralisation ne sont pas, à elles celles, suffisantes pour engendrer la formation de ces groupent communautaires. Des agences extérieures qui utilisent le processus de la formation participative pour aider à la création organisationnelle locale, une participation de contrôle local sur les ressources naturelles.

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CHAPITRE III

METHODOLOGIE

Dans le cas de cette étude, notre méthodologie a permis de prendre contact avec les autorités locales et des personnes ressources et de collecter des données recueillies sur le terrain.

Au niveau de la recherche bibliographique, nous avons consulté des documents divers, des ouvrages, des mémoires, des thèses, des rapports et publications en rapport avec le sujet dans les centres de documentation ainsi que l'Internet. Pour la collecte des informations sur le terrain, nous avons effectué une enquête auprès des ménages exploitants dans les six sections communales de l'Acul- du-nord.

Dans les lignes ci-dessous, nous parlons de la collecte d'informations sur terrain. Nous décrivons successivement comment nous nous sommes préparés, comment nous avons effectué les visites préliminaires sur toute la commune, nous avons continué par la description du déroulement de l'enquête au près des ménages, de la façon dont nous avons considéré l'échantillonnage, de la phase pré-enquête et de l'enquête proprement dite et nous avons terminé par le traitement des données qualitativement et quantitativement.

3.1- Matériels utilisés

Dans le but de parvenir aux résultats escomptés, les matériels utilisés sont les suivants :

? Des fiches d'enquête, pour recueillir les données socioéconomiques et biophysiques ;

Papier, crayon, gomme et plume

? Un (1) appareil photographique pour la réalisation des prises de vue ;

? Un (1) USB drive pour le stockage des données collectées ;

? Ordinateur

? Une (1) motocyclette pour la facilitation de la trajectoire

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3.2- Méthode de travail

Pour réaliser ce travail, la démarche suivante a été adoptée : 3.2.1- Consultation des documents et des sites

C'est l'étape qui consiste en la consultation d'ouvrages et de revues traitant des termes ayant rapport avec la sécurité alimentaire, les ressources naturelles et l'environnement. Pour cela, nous avons consulté, en premier lieu, les sites cybernétiques, la bibliothèque de l'université Polyvalente d'Haïti et celle de l'annexe du ministère de l'agriculture et de l'environnement du Cap-Haitien, nos ouvrages et ceux de certains amis afin de rédiger le chapitre de la revue de littérature.

3.3-Préparation de la collecte des données sur le terrain

3. 3.1- Visite préliminaire sur le terrain

Cette phase a été organisée dans les six sections communales de l'Acul-du-nord, à savoir Camp-louise, Bas de l'Acul, Mornet, Coup à David, Grande ravine et soufrière. Lors de ces visites, en collaboration avec les autorités locales et les associations (MPA, OCLADEG) qui nous ont données des informations sur les habitations d'étude et leur implication dans la gestion des ressources. Les seuls critères sont le niveau de dégradation des sols, de la pèche des exploitants et d'autres qui sont moins important.

3. 3.2-Contacts divers

Avant de commencer notre enquête, nous nous sommes entretenus des contacts avec des autorités de la mairie et après, nous avons rencontré les cadres de MPA et OCLADEG afin de mieux comprendre leurs implications dans la commune. Ensuite, nous avons fait des visites sur terrain afin d'avoir une idée sur la situation d'exploitation des agriculteurs.

3.4- Enquête auprès des ménages

3.4.1- Echantillonnage

Le travail est caractérisé par l'homogénéité quant à l'état de dégradation du sol, nous avons précédé à l'échantillonnage aléatoire parmi les ménages qui y habitent. Notre échantillon est de 240 ménages à raison de 40 ménages par section communale.

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3.4.2- Visites d'observations

Cet étape consiste en une visite sur le terrain qui ne nécessite pas vraiment la collecte des informations c'est-a-dire sans fiche d'enquête en main, mais qui nous a permis d'avoir une idée relative au thème. Elle révèle d'une importance considérable car, elle a permis de faire des observations sur le paysage afin d'avoir une idée de l'état de dégradation des ressources

naturelles et les difficultés alimentaires de l'espace à étudier.

3.4.3-Enquête approfondie

Elle est le procédé qui a permis de se rendre auprès des personnes ressources, des institutions et des autorités locales dans le souci d'avoir des informations les plus diversifiés que possible grâce a un formulaire d'enquête . Elles concernent les caractéristiques biophysiques et socioéconomiques des ressources naturelles (en annexe)

3.4.3.1- Le déroulement de l'enquête

Le déroulement de l'enquête à été effectué en deux tranches : du 2 au 14 février et du 23 février au 14 mars 2015. Elle a durée 33 jours. Pour certaines variables comme la superficie des exploitations, nous avons procède au relève des mesures par estimation de concert avec les exploitants sur les surfaces de plantations.

3.4.3.2- Dépouillement et traitement des informations

Apres avoir terminé l'enquête, nous avons précédé au dépouillement du questionnaire. Selon Bertrand Bathelot (28 /01/2015), le dépouillement d'enquête est une phase d'une enquête par le questionnaire pendant laquelle les résultats obtenus sur un papier sont traités manuellement et saisis lorsqu'ils sont exploitables. Nous avons essayé de dégager les données intéressantes que nous avons traitées quantitativement et qualitativement.

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CHAPITRE IV

RESULTATS ET DISCUSSIONS

Le présent chapitre a pour but de présenter et d'interpréter nos résultats sur l'état des lieux du capital économique et sa relation avec l'état de l'environnement et la sécurité alimentaire. Comme plus de 90% de la population nordiculaise (aculoise) vivent de l'agriculture, nous allons commencer par présenter l'état des lieux de la ressource foncière, son usage, ses caractéristiques et les mécanismes utilisés pour sa protection. Dans ce chapitre, nous allons aussi parler de l'état des moyens de production autres que la terre, que ce soit le cheptel vif composé par les animaux d'élevages ou le cheptel mort composé par les constructions ou les autres équipements et le niveau d'accès aux différentes ressources naturelles. Nous allons continuer par la description de certains indicateurs de l'accès à l'alimentation comme le nombre et la composition des repas, l'habitation, l'habillement et les soins de santé.

4.1- Insuffisance de la ressource foncière

La ressource foncière est une variable clé pour la sécurité alimentaire. Son importance dépend non seulement de la taille de l'exploitation et de la qualité du sol mais aussi des caractéristiques démographiques des ménages et de l'usage du sol.

4.1.1- Description des caractéristiques démographiques des ménages enquêtés

La taille moyenne des ménages enquêtes est d'environ 42 membres. Parmi les 240 chefs de ménages enquêtés, 110 sont des personnes mariées, 36 sont des veufs (ves) et 94 sont des concubins (es). Les caractéristiques d'âge des chefs de ménages et leurs conjoints sont représentés dans le tableau n0 4 ci-dessous.

Tableau 4 : L'âge des chefs de ménages

Chef de ménage

Minimum

Maximum

Moyenne

Hommes

24

75

51.29

Femmes

19

60

46,33

50

D'après ce tableau, nous pouvons voir que les femmes sont moins âges que les hommes.

S'agissant de l'occupation de nos enquêtés, comme dans l'ensemble du pays où plus de 85% de la population vivent de l'agriculture associée a l'élevage à faible échelle, c'est de même pour notre site d'étude. Ainsi, 216 chefs de ménages soit 90% vivent de l'agriculture, trois sont des travailleurs en construction, deux sont des menuisiers, deux sont des fonctionnaires de l'Etat et 17 sont des commerçantes. Parmi ces 90%, il y a ceux qui associent l'agriculture avec d'autres métiers tels que la maçonnerie, l'ébénisterie, le cordier, la menuiserie et le petit commerce etc. Signalons que ceux qui ne font pas l'agriculture comme leur métier principal disent en cas de nécessité qu'ils font des activités agricoles pour aider les autres membres de la famille pendant les saisons culturales.

Lors de notre enquête nous avons inventorié un total de 1003 enfants soit une moyenne de 4 enfants par ménage qui n'ont pas encore leur propre responsabilité et qui vivent avec leurs parents dans la même maison. Parmi ces 1003 enfants, il y a 512 femmes représentant 51% et 491 garçons représentant 49%. Les enfants qui ont plus de 18 ans sont au nombre de 475 dont 37 seulement sont des agriculteurs à temps plein alors que les autres sont encore sur le banc de l'école.

4.1.2- Superficie des exploitations et origine de la terre

Apres le dépouillement, on a constate que chaque ménage a en moyenne une superficie de 80,6 ares, avec un minimum de 16 ares et un maxima de 322,5 ares. Basant sur des classements selon la superficie exploitée, et dans un intervalle de 40 ares, nous avons obtenu les résultats présentés dans le tableau n0 5

Tableau 5 : Groupement des ménages par superficie

Classe en ares

Nombre de ménages

[16-56]

60

]

56-96]

72

]

96-136]

42

]

136-176]

48

]

176-216]

12

Plus de 216

6

51

D'après ce tableau, nous voyons que 132 ménages soit 55% exploitent une superficie inferieure a 96 ares.

Bien que la superficie des exploitations soit petite, nous remarquons aussi que le phénomène de morcellement des terres est élevé.

S'agissant du mode d'acquisition des terres, comme dans tout le pays, le principal mode d'acquisition est l'héritage, complété par des achats. Nous avons trouvé qu'en moyenne chaque ménage a hérité 61,1 ares ; la superficie obtenue par achat est 123,47 ares et certains ménages cultivent des terres louées, en moyenne la superficie est de 6,97 ares. Rappelons que les terres qui se trouvent au bord du littoral et une partie des mornes sont des domaines de l'Etat.

Bref, a voir le nombre d'enfants par ménage et avec les coutumes successorales en vigueur, on voit que les générations futures n'auront même pas où cultiver. Ce morcellement prévisible dans le temps et dans l'espace cause la surexploitation des terres qui provoque la dégradation des ressources naturelles.

4.1.3- Les différentes utilisations de la terre

En tenant compte de la subdivision de la terre selon l'usage du sol, nous distinguons :

y' La superficie mise en location y' La superficie occupée par le boisement y' La superficie couverte par les pâturages y' La superficie mise en jachère y' La superficie couverte par les plantations

Ce tableau 6 montre les moyennes, les minima et les maxima des superficies occupées par chaque composante.

Tableau 6 : Subdivision selon le couvert ou l'usage du sol (en ares) et (en %)

 

Boisement

Pâturage

Jachère

Plantations

Minimum

32,25

0

32,25

16,12

Maximum

64,5

0

96,75

129

Moyenne

71,66

0

34,55

71,19

Pourcentage

3,33

0

7,51

89,16

52

Le tableau ci-dessus nous montre que les plantations occupent une très grande superficie, soit 89,16% ; puis la jachère 7,51%, le boisement 3,33%. Enfin, nous constatons que dans notre site d'enquête, suite a l'exigüité des terres, il n'y a pas de superficie réservée au pâturage.

A noter que les plantations se divisent en cultures vivrières et cultures pérennes comme : le haricot, le riz, la banane, le caféier, la patate douce, le maïs, le manioc, igname, le cacaoyer etc., qui sont a la base dans le régime alimentaire de la population.

Figure n0 2 : culture pure (riz)

Figure n0 3 : culture associée (manioc, maïs, haricot)

4.1.4- Le jachère et le boisement

Dans notre zone d'étude, la pratique de jachère est rare : 42 ménages seulement soit 17,5 % pratiquent le système de jachère. Face à la pression démographique, la période de jachère qui pouvait s'échelonner sur une période de 2 a 3 ans, a été progressivement réduite laissant libre à une pratique culturale de rotation avec une double ou triple récolte annuelle. La jachère est cependant une méthode peu couteuse pour la protection de l'environnement par la reconstitution

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naturelle de la fertilité du sol parce qu'elle n'exige pas de capital supplémentaire. Lorsqu'une terre est laissée en jachère, elle retrouve sa fertilité grâce à l'action des mécanismes naturels. La croissance de l'herbe et des arbres lui permettra finalement de retrouver ses substances nutritives, les matières organiques et les micro-organismes nécessaires.

Pour les boisements, 9 ménages soit 3,75 % de notre échantillon possèdent des boisements. Ces boisements sont constitués de : pois doux, chêne, arbre à pain, mangues, Mangifera indica etc.

4.1.5- Implication de l'usage de la terre sur l'environnement

Dans notre site d'étude, la surexploitation des terres arables sans fertilisants ou la manque de pratique de jachère provoque la dégradation du sol et par conséquent, la diminution de la production agricole. La surexploitation des terres n'est pas la seule cause de la dégradation, il est aussi l'une des causes du déboisement pour les usages domestiques (bois de feu, bois de construction et charbon de bois), la dégradation du couvert boisé entrainant l'érosion hydrique. L'érosion est accentuée parce que l'agriculture est pratiquée sur des terrains en pente forte.

Fort heureusement, la population enquêtée a commencé par prendre conscience du danger de la dégradation environnementale. Ainsi pour le moment, selon les ménages, la pratique des haies antiérosives est généralisée suite à l'encadrement de la population par des organisations (AVANSE, MPA). Sur ces haies, on plante des herbes fourragères qui vont servir non seulement à la lutte antiérosive, mais aussi à l'alimentation des animaux domestiques. Une partie des nos enquêtés utilisent les engrais généralement au niveau de la deuxième section communale. Les déchets des cultures sont souvent brulés sur les parcelles cultivées et une faible portion est mis en compostières, mais ils peuvent aussi servir pour les fourrages ou la litière.

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4.2- Etats des moyens de production autres que la terre

La ressource foncière n'est pas le seul patrimoine des ménages enquêtés. Mais ils ont aussi d'autres ressources comme la mer, le capital financier (constituée par les ressources en argent), le cheptel vif et le cheptel mort.

4.2.1- Insuffisance aux ressources de la mer

Pendant notre enquête, nous avons inventorie 23 ménages soit 13,69%, des hommes qui pratiquent à la fois l'agriculture et la pêche, 5 ménages soit 2,9% des hommes qui pratiquent uniquement la pêche. Ce tableau ci-dessous montre les espèces les plus demandées et les plus rentables.

Tableau 7 : composition et la rentabilité des pèches (valeur en gourdes)

Type de poissons

Sarde rose

homard

Balbarin

Lambi

Minima en livre

10 lbs

7 lbs

5 lbs

15 lbs

Maxima en livre

80 lbs

50 lbs

30 lbs

70 lbs

Moyenne en livre

45 lbs

28,5

17,5 lbs

42,5 lbs

Valeur

(gourdes)/lb

125

150

125

150

Acul-du-nord bénéficie d'un grand potentiel de pêches avec une côte longue. Pourtant, son exploitation reste très faible. Selon nos enquêtés, cette dernière reste insignifiant au manque d'équipements de pèche.

Comme on peut le constater dans le tableau du niveau de rentabilité des ménages pécheurs, un lbs de poisson varie entre 125 à 150 gourdes selon l'espèce. Or, malgré le faible rendement de la pêche en raison de manque d'équipement, 90% et même 100% de ces pèches sont vendus soit dans la commune même ou autre zone avoisinante pour pouvoir satisfaire en d'autres produits de base.

La consommation des fruits de mers ont une grande importance à la sante, par conséquent son absence pourrait provoquer certaines carences de fonctionnement et à l'entretien de l'organisme humain.

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4.2.2- Insuffisance du cheptel vif

Chez les ménages enquêtés, nous avons trouvé les animaux suivants : bovins, caprins, ovins et porcins. Le cheptel est composé uniquement par des races locales. Les animaux sont nourris par pâturage naturel, par les résidus de récolte ou fourrage cultivé. Le tableau n0 8 nous donne le nombre des ménages qui élèvent ces animaux, les minima, les maxima et les moyennes par ménages.

Tableau 8 : composition et répartition du cheptel vif des ménages

Types

d'animaux

Bovins

Caprins

Volailles

ovins

porcins

lapins

Nombre de

ménages

144

163

175

1

75

0

Minimum

1

1

2

0

1

0

Maximum

4

8

30

2

5

0

Moyenne

1,88

2,3

8,3

2

2,2

0

Dans ce tableau, nous constatons que les troupeaux ne sont pas nombreux dans notre site d'enquête : les volailles, les caprins et les bovins dépassent la moitié de la population enquêtée.

Selon nos enquêtés, le cheptel vif est actuellement insuffisant et la diminution des effectifs des animaux est liée à la crise socio-économique et politique qui perpétue le pays. Les animaux ont été volés et abattus par des hommes qui étaient à la recherche de moyens pour assurer leur survie.

L'insuffisance du cheptel vif a beaucoup de répercutions sur la zone. En effet, les animaux d'élevage jouent un rôle important dans l'économie, dans la sécurité alimentaire et dans la protection de l'environnement.

? Les produits d'élevage (les oeufs, la viande et le lait) sont utilisés dans l'alimentation ou vendus pour apporter des revenus qui vont se servir dans d'autres activités de la famille. A cause de l'insuffisance du cheptel vif, la qualité de l'alimentation de la population enquêtée n'est pas très bonne, car les protéines d'origine animale sont insuffisantes.

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? Les animaux servent à la production du fumier qui est utilisé pour la fertilisation des sols. L'absence de ce fumier est à la base de la diminution des rendements de la production agricole et la dégradation des sols.

Concernant les logements des animaux, aucun de ces ménages soit 100% ne possèdent un espace pour loger les animaux. Parfois, les ménages sont obligés de loger les animaux près de la maison pour éviter le vol. Cette pratique d'ébergement des animaux près de la maison d'habitation diminue la production du fumier dans les parcelles agricoles. A cause de cette activité de vol, les ménages diminuent le nombre d'animaux par manque de sécurité.

4.3- Accès aux ressources communes

4.3.1- La ressource foncière

Dans la commune Acul-du-nord, la ressource commune est constituée par les marais et une partie des mornes. La commune possède deux marais dans la première et la deuxième section communale (Camp-Louise, Bas L'Acul). Ces marais sont exploités par la population mais d'après la loi, ces marais appartiennent à l'Etat.

4.3.2- Accès aux bois de chauffage et de construction

La commune de l'Acul-du-nord ne contient pas de forêts et de savanes arbustives naturelles ou artificielles mais elle possède une portion inferieure de boisement.

Selon notre enquête, il ya 644,94 ares de boisements privés et les autres boisements appartiennent à l'Etat, surtout au niveau des côtes et des mornes. Les essences qu'on trouve dans ces boisements sont souvent des espèces fruitières et forestières (Hoeumatoxylum campechianum, Rhizophora mangle, Artocarpus altilis, Mangifera indica).

Avec les crises socio-économiques, comme dans toutes les communes d'Haïti, ces boisements ont été ravagés par la population qui, jusqu'à maintenant, considère comme première source de chauffage et de construction.

57

La coupe de bois pour la fabrication du charbon, de planche et de bois d'oeuvres se fait sentir dans la commune. Cette pratique se fait de façon anarchique et abusive au niveau de toute la commune.

Le processus de l'abattage des arbres et des arbustes au niveau des sections d'altitude entraine le phénomène de l'érosion par les précipitations dont l'eau transporte la couche arable vers la mer, du même cout diminue la fertilité du sol et affaiblit la production agricole. Cette érosion s'achemine vers la mer, forme un dépôt de sédiment qui repousse les poissons dans les zones les plus profondes.

Figure n0 4 : arbres coupés pour combler les besoins en bois de chauffage et de construction

4.3.3- Accès a l'eau

La commune enquêtée comporte quelques sources d'eau potable surtout au niveau de la première, deuxième et de la troisième section communale tandis que les ménages qui habitent les autres sections n'ont pas les mêmes accès au point d'eau, car les eaux qu'ils ont utilisées proviennent des sources non aménagées.

Tableau 9 : répartition des ménages selon la distance à parcourir pour atteindre une source d'eau potable

Distance en

km

[0-0,2]

] 0,2-0,4]

] 0,4-0,8]

] 0,8-1]

Plus de 1

Nombre de

ménages

77

59

54

37

13

58

Pour ceux qui utilisent les sources aménagées, la distance moyenne parcourue est 20 m et la distance la plus longue est 1500 m. Les ménages qui habitent dans les zones ou les sources ne sont pas aménagées sont à 1,5 km. Selon OMS la distance recommandée est de 200 m pour arriver à un point d'eau. Dans notre site d'enquête, presque 23 % de la population utilisent l'eau des sources non aménagées. La gestion de la majorité des sources d'eaux revient à la population.

Considérant l'eau d'irrigation, dans notre site d'enquête, on pratique la culture irriguée principalement dans la troisième section communale. Seule la riziculture est alimentée en eau dans le but d'accroitre le rendement, en vue de garantir la sécurité alimentaire de la population. En effet, selon la FAO, les rendements des cultures irriguées sont trois fois supérieurs aux rendements des cultures pluviales.

4.3.4- Accès a la main-d'oeuvre extérieure

Parmi nos enquêtés, 203 ménages soit 84,58 % de l'échantillon utilisent la main-d'oeuvre non familiale. Les travailleurs proviennent du milieu avoisinant même de la commune et à toute période saisonnière. Ce ne sont pas des sans-terres seulement qui demandent du travail rémunéré, les gens qui ont des terres travaillent aussi pour les autres afin de combler leurs besoins en argent.

Le recours à la main-d'oeuvre non familiale concerne toutes les activités qui se déroulent au sein des ménages mais surtout les activités agricoles. Le tableau n0 10 donne le nombre de ménages ayant accès à la main-d'oeuvre non familiale pour les différentes activités agricoles, la période de l'année et le niveau de rémunération.

Tableau 10 : les activités nécessitant la main-d'oeuvre non familiale

Activités

Nombre de ménages

Période de l'année

Cout unitaire

Labourage

203

Novembre, décembre, mars

Prix négociable

Récolte

43

Février, juillet, aout,

septembre, décembre

60-75-100 gourdes

Sarclage

197

Toute l'année

75-60-100 gourdes

Plantation

79

Mars, décembre, aout

100-75-60

59

A la lecture de ce tableau, nous voyons que parmi les 203 ménages qui font recours a la main-d'oeuvre non familiale, les 203 ménages, soit 100% utilisent la main-d'oeuvre pour le labourage, 43 ménages, soit 21,18% l'utilisent pour la récolte, 197 ménages, soit 97,04% pour le sarclage et 79 ménages, soit 38,91% pour la plantation. L'usage de la main-d'oeuvre non familiale se fait durant toute l'année exception faite pour le mois de janvier. La rémunération est estimée à 75 gourdes par homme-jour. Le paiement se fait toujours en argent mais lors des travaux importants, les travailleurs reçoivent aussi un repas du jour.

4.4- Certains indicateurs de niveau de vie et d'accès à l'alimentation

Le niveau de satisfaction des besoins de base comme: l'habillement, le logement et les soins de santé n'est pas différent du niveau d'accès a la l'alimentation n'étant pas apprécié par une quantité d'habitants de la zone. En guise d'exemple, une personne malade ne peut pas travailler, ce qui provoque la diminution de sa production et de ses revenus avec comme conséquence l'insécurité alimentaire.

4.4.1-Le nombre et la composition des repas

4.4.1.1-le nombre de repas et les aliments de base

Les données que nous avons recueillies montrent que 213 ménages soit 88,75% de nos enquêté mangent deux(2) fois par jour, et 27 ménages soit 11,25% mangent trois(3) fois par jour Parmi les aliments, les plus consommés sont le riz, la banane, la patate douce, la pate de manioc, igname, le haricot, l'arbre véritable, arbre a pain, le maïs etc. La composition des repas souvent observées sont : le riz/maïs moulu + haricot ; haricot+riz/maïs moulu+ légumes ; banane/patate/igname/véritable+sauce. La composition la plus fréquente du repas est le riz/maïs moulu+haricot. Les gens mangent rarement le manioc doux pendant la saison culturale.

4.4.1.2- La consommation des aliments particuliers

Certains aliments comme la viande, les poissons, les oeufs, le lait, les crustacés, les fruits et les légumes sont considérés comme des aliments particuliers pour les ménages enquêtés.

60

Pour les ménages enquêtés, la consommation de la viande n'est pas trop courante. En moyenne les ménages consomment la viande deux fois par semaine à faible quantité. Il y a 5 ménages, soit 2,08% qui ont confirmés qu'ils ne consomment jamais de la viande à cause du phénomène de la zombification au sein de la communauté. Les familles qui sont les plus consommatrices de la viande le font 15 fois par mois. Les occasions ou la viande est consommée sont les jours de fêtes. Les types de viandes consommées sont les viandes de bovins, du caprins, des volailles, des porcins etc.

En ce qui a trait aux poissons, les espèces qu'on rencontre dans l'alimentation sont le boutou, le sad, crabe et le sirik qui sont consommés par 45% de la population surtout dans la première et la deuxième section de la commune ; cette consommation se fait presque chaque jour, par contre elle se fait de moins en moins rare dans les autres sections.

Pour les oeufs, la consommation est courante : 25 ménages soit 10,4% de nos enquêtés ne consomment jamais des oeufs. 80% de nos enquêtes ont des poules, ce qui veut dire qu'ils produisent des oeufs à consommer, mais il y a des familles qui vendent toute la production sans même donner quelques uns aux enfants.

Pour le lait, a cause du phénomène de vol qui diminue considérablement la quantité des vaches des ménages avec le temps, et la demande du lait au marché, les ménages sont obligés de vendre le peu qu'ils possèdent presque tous les jours (sauf le dimanche) pour avoir de l'argent a fin de satisfaire les autres besoins de base.

Concernant les légumes, presque toutes les familles mangent les légumes; les plus consommés sont les suivants : les militons, les aubergines, le choux, les feuilles liane panier, les feuilles épinards et le gombo.

Nos enquêtés mangent aussi les fruits comme : les mangues, les avocats, les oranges, les papayes, les cachements, les corossols, les grenadias et les grenadines durant toute les périodes de fructification, la goyave est consommé parfois. Les fruits les plus consommés sont les mangues, les avocats et les oranges mais d'après les ménages, une fois que la période de fructification est écoulée les fruits deviennent très rares à trouver par ce qu'ils n'ont pas de moyen de conservation et de transformation.

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Visiblement, les besoins en protéines d'origine animal ne sont pas comblés vu la faible fréquence du poisson et de la viande dans les repas. De plus, à savoir la composition et la fréquence de prise des repas, nous déduisons que l'alimentation de nos enquêtés n'est ni suffisante, ni équilibrée. Les besoins de base en protéines, glucides, lipides et en vitamines ne sont pas satisfaits. Nous avons d'ailleurs observé chez 45 ménages soit 18,75%, des maladies liées à la mal nutrition chez les enfants surtout de moins de cinq ans et même des adultes.

4.4.1.3- Connaissance sur la qualité des aliments

Lors de cette enquête, nous avons testé les connaissances de la population sur la qualité des aliments. Les réponses qui ont été données par les enquêtés sont synthétisées dans le tableau n0 10

Tableau 10 : nombre de ménages et leurs réponses sur la valeur nutritionnelle des aliments

 

fruits

Matières grasses

Légumes

Produits
d'origine
animale

Légumineuses (haricot, arachide,...)

Lipide

47

39

22

75

64

Glucide

36

56

 

14

0

Protide

0

31

21

89

57

Vitamine

113

30

30

 

46

Sels

minéraux

0

5

7

6

0

Donne du

sang

21

66

157

45

68

Ignorant

23

17

3

11

5

En analysant le tableau, nous constatons que la majorité de nos enquêtés donnent des réponses au hasard, ils ne connaissent pas vraiment la valeur des aliments consommées. Concernant les aliments qu'ils achèteraient, si jamais leur niveau de vie augmentait, la population enquêtée propose des aliments plus riches en nutriments, en occurrence le riz, le mais, la viande, le haricot et les légumes, mais la majorité de nos enquêtés n'ont pas mentionnés les fruits. En regardant ces réponses, on conclut que si le revenu des ménages enquêtés augmentait, l'équilibre alimentaire ne serait pas garantir.

Pour garantir la sécurité alimentaire, il faut que la population soit formée dans le domaine de l'alimentation et de la nutrition.

62

4.4.2- Capacité de satisfaction des autres besoin de base

4.4.2.1- Capacité de satisfaction des besoins de logement

Chez les ménages enquêtés, presque toutes les maisons sont construites en bois et, 161 ménages soit 67,08 % ont des maisons de toiture en tôle et de cloisons soit en terre ou en ciment, 67 ménages soit 27,91 % possèdent des maisons de toitures en tôles et des mur en bloc, 12 ménages soit 5 % ont des maisons de toitures en béton et les murs sont en blocs.

Une maison de toiture en béton et de murs en bloc est le reflet du niveau de vie et peut nous renseigner sur la capacité d'un ménage d'accéder à l'alimentation. Chez nos enquêtés, nous voyons que la majorité des maisons n'est pas construite de toiture en béton et de murs en bloc. Nos enquêtés nous disent que c'est à cause d'un manque de moyens financiers. Cela montre que la sécurité alimentaire n'est pas assurée car le manque de moyens financiers a des conséquences sur l'alimentation.

4.4.2.2- capacité de satisfaction des besoins en habillements

Apparemment, la pauvreté ou la richesse de la population peuvent être apprécié en regardant l'habillement. La population enquêtée possède des habits variables selon le temps. Ils ont des habits de fête ou d'église et des habits qu'ils mettent pendant leurs activités quotidiennes. En fait, les ménages achètent les habits à tout moment depuis l'arriver des vêtements pèpè en Haïti.

La capacité de satisfaire les besoins d'habillement de nos enquêtés n'est pas top satisfaisante, cela montre qu'ils manquent d'argent pour s'en procurer chaque fois qu'ils en ont besoin. Or, le manque d'argent montre qu'ils n'épargnent pas. Cela a des impacts sur le niveau de vie notamment sur l'alimentation.

4.4.2.3- Les soins sanitaires

La capacité de se faire soigner est l'un des facteurs qui entrent dans la production car pour travailler, il faut être en bonne santé.

Dans le site enquêté, tous les ménages sont capables de payer les frais de santé mais a des degrés différents. En moyenne, les ménages sont capables de couvrir 61% des besoins en soin sanitaire. Lorsque la situation se présente, chaque ménage dépense en moyenne1250 gourdes

63

pour les soins de santé. Parmi nos enquêtés, 103 ménages soit 42,91% soignent dans les hôpitaux à voisinant comme : Limbé, Vaudreuil, Cap-Haïtien, Milot. Ils nous ont déclaré que c'est à cause du manque d'équipements dans les centres de santé au niveau de la commune.

La paupérisation qui sévit dans le milieu rural met la grande partie de la population dans une situation difficile pour accéder à des soins de qualité. Cette situation peut entrainer des conséquences graves sur la production dans les saisons culturales qui suivent. Il arrive des fois que les familles vendent ou même hypothéquées leurs moyens de production afin de faire soigner un membre de la famille. Ces situations engendrent l'insécurité alimentaire. Le seul moyen de pallier à ces problèmes est la constitution de l'épargne.

4.4.2.4- Les frais de scolarisation des enfants

Nos enquêtés nous ont informés que suite à la subvention de l'Etat dans l'enseignement primaire, une bonne partie des enfants vont à l'école dans la commune et grâce à la disposition familiale, les autres vont à l'école dans les sites les plus proches (Cap-Haïtien, Vaudreuil et autres), 235 ménages soit 97,91% ont des enfants qui sont à l'école. Les frais nécessaires varient selon l'établissement scolaire et le niveau de l'élève. Il y a des ménages qui sont capables de payer en une fois ou par tranche. En moyenne, en fonction des efforts consentis, 67% des ménages sont capables de payer les frais de scolarité dès l'ouverture et les autres le font parfois même à la fin de l'année lors de la remise des bulletins par faute de moyens.

4.4.3.- Appréciation des agriculteurs sur les origines de la dégradation de l'environnement

Dans notre enquête, nous avons essayé de savoir si les agriculteurs connaissent les origines de la dégradation de l'environnement. Ils ont cité plusieurs causes et conséquences de cette dégradation. Elles peuvent se regrouper en quatre catégories à savoir :

V' Celles qui sont liées aux facteurs d'ordre naturel V' Celles liées aux techniques culturales

V' Celles d'ordre économique

V' Celles qui sont d'origine démographique.

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Pour la dégradation d'ordre naturel, nos enquêtés ont évoqué deux causes qui sont la diminution considérable de la pluviosité et un ensoleillement fort qui ont une conséquence sur l'érosion hydrique de la terre.

S'agissant des causes liées aux techniques culturales, nos enquêtés ont énumérés plusieurs causes en l'occurrence le manque d'entretien des rigoles et ravines, l'absence des haies antiérosifs, la pratique de la polyculture, le manque de formation en techniques culturales, la non utilisation de la fumure organique. Cela provoque l'infertilité du sol due à l'érosion et l'absence du recyclage des éléments minéraux.

Pour les causes d'origines économiques, les enquêtés nous ont dit que la terre est la principale source de survie de la population, mais le manque d'argent permet à ces ménages de détruire leur propre milieu par l'abattage des arbres en vue de remplacer les animaux volés et acheter des intrants. Ils ont aussi soulignés que le manque de jachère dans le morcellement excessif occasionne l'infertilité du sol.

Pour la dégradation d'origine démographique, nos enquêtés ont souligné une seule cause qui résulte du système successoral du pays. La conséquence en est l'émiettement de la terre. Le morcellement excessif laisse de petites parcelles et des rigoles entre deux ou plusieurs parcelles qui vont par la suite servir de passage à l'eau de ruissellement. L'autre conséquence est la suppression du période de jachère.

4.4.4- La situation du capital social dans la commune 4.4.4.1- Origine des chefs de ménages et de leurs conjoints(es)

Tous les chefs de ménages enquêtés sont natifs de la commune où ils habitent maintenant. Mais ce n'est pas le cas pour les conjointes: seulement sept (7) conjointes sont natives d'autres communes. La raison de cette immigration est le mariage ou concubinage.

4.4.4.2- Les relations au sein du ménage

Au sein du ménage, le partage équitable des travaux entre l'homme et sa femme est un facteur qui est à la base de l'épanouissement de la famille. 99% des familles enquêtées nous ont

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dit qu'elles n'ont pas de problèmes dans la division du travail. L'homme et la femme font ensemble des travaux champêtres, mais il y a des tâches qui incombent spécifiquement aux hommes et d'autres aux femmes. Pour l'homme, ces travaux sont: le cordier, le gardiennage des troupeaux, le sarclage, le charbon de bois, le labourage, la pêche, ainsi d'autres métiers comme la menuiserie, la maçonnerie, le taxi vélo. Pour la femme, ce sont souvent les travaux ménagers comme le commerce, la récolte des denrées alimentaires, faire la cuisine, puiser de l'eau, et faire la lessive. Les bonnes relations familiales constituent un atout pour la sécurité alimentaire.

4.4.5.- Situation du capital culturel de la zone d'étude

4.4.5.1- Niveau d'étude et choix culturel des chefs de ménages

Lors de notre enquête, nous avons cherché à connaitre le niveau d'instruction des chefs de ménages. Le tableau suivant nous donne les niveaux d'études des chefs de ménages enquêtés.

Tableau 11 : niveau d'étude des chefs de ménages

Chefs de

ménages

Nul

Alpha

Primaire

Secondaire

Universitaire

Hommes

21

42

65

36

4

Femmes

13

21

27

11

0

Le niveau d'étude des chefs de ménages enquêtés n'est pas élevé, 38,69% des hommes ont fait l'école primaire et 37,5% des femmes ont fait l'école primaire. Cela veut dire que les hommes et les femmes ne fréquentaient pas trop l'école. La proportion des ménages qui ont fait l'école secondaire est très faible et seulement quatre (4) hommes fréquentaient l'université dans notre échantillon. Le niveau d'étude a des effets directs sur la sécurité alimentaire. Une personne instruite connait les nutriments qui composent certains aliments et leur rôle dans l'organisme. Elle sera ainsi capable d'équilibrer son alimentation. Le niveau d'instruction peut aussi influencer la protection de l'environnement car, une personne qui sait lire et écrire, peut facilement apprendre les biens faits de la protection de l'environnement, les causes et les conséquences de la dégradation des ressources naturelles.

66

4.4.4.1- Etat des connaissances sur la protection de l'environnement

Les pratiques et les techniques utilisées par nos enquêtés (plus de 75% de notre échantillon) sont l'association des cultures, rotation des cultures, ainsi que des techniques antiérosives telles que les haies, la rampe vivante et la plantation des arbres fruitiers. Plus de 5% de notre échantillon pratiquent des cultures pures (le riz) dans la 1re, 2eme et 3eme section. Ces pratiques et techniques sont connues à travers la tradition orale, des formations ainsi que les vulgarisateurs agricoles.

L'association des cultures est la pratique courante, elle est connue grâce à la connaissance orale. Selon nos enquêtés, l'association des cultures permet de garantir l'autosubsistance alimentaire en diminuant le risque aux aléas climatiques. Ils affirment que l'association des cultures ne traduit pas l'anarchie en agriculture, mais une meilleure gestion de l'espace, du temps et du risque. Mais nous avons constaté qu'une bonne partie de nos enquêtés n'ont pas acquis des connaissances sur l'association des cultures rationnellement. Ils associent les cultures sans prendre en compte les interactions entre les plantes. Cela peut provoquer une dégradation rapide de la terre arable et par conséquent diminue la production agricole.

La majorité de nos ménages pratiquent la rotation des cultures mais ils ne savent pas réellement à quoi cela aboutira. Cela peut être aussi un handicape dans la protection de l'environnement, car lorsqu'une culture est cultivée sur un même terrain pendant une longue période et puise dans le sol les mêmes éléments nutritifs, elle finit par l'appauvrir. En pratique, tous les ménages devraient savoir les méfaits de cette pratique.

La plupart des ménages ont reçu des formations pour mieux utiliser diverses techniques antiérosives à travers les associations qu'ils ont fondées. La population enquêtée est convaincue bien que ces pratiques ou techniques peuvent lutter efficacement contre la destruction des ressources naturelles et augmenter les rendements agricoles. Ces formations ont été données aux ménages par OKLADEG, MPA, MPS qui sont des organisations même de la commune et AAA, AGRSUD à partir de 2012-2013, AVANSE/USAID/Ministère de l'agriculture en 2015.

En pratique, nos enquêtés ont mentionnés que suite aux formations de ces ONG, particulièrement AVANSE à travers son projet qui a distribué des semences (plantes, des arbres forestiers etc) et des fourrages cultivés sur les haies antiérosives, le rendement commence à

67

s'améliorer surtout le manioc. La population est consciente que sur des parcelles émiettées à l'extrême, les rendements élevés ne se résultent qu'à des combinaisons complexes de la plante, l'animal et l'arbre ou arbuste. Cela permet la protection du sol contre l'érosion et la restauration de la fertilité par la fumure organique.

Sur les pentes, les structures les plus utilisées par nos enquêtés sont les bandes végétales et le fascinage qui serviront comme des dispositifs antiérosifs et en même temps comme des fourrages pour les animaux. Couramment, ils ont associé les graminées et les légumineuses fourragères. Les légumineuses fixent l'azote atmosphérique au sol, ce qui contribue à l'augmentation de la fertilité du sol.

4.4.4.2- Les tabous et les interdits en rapport avec l'usage des ressources naturelles

Comme la notre, il n'y a pas de société sans des règles et des interdits. Nos enquêtés nous ont déclaré quelques tabous ou interdits liés aux ressources naturelles comme sources d'eau, et les arbres.

Selon les réponses données par 213 ménages soit 88,75% de nos enquêtés, les tabous ou les interdits qui se rapportent à toutes les sources d'eau sont les mêmes : l'interdiction de fréquenter les sources d'eau le soir de manière isolée par le seul fait qu'on a peur d'affronter les mauvais esprits.

Pour les arbres, l'interdiction d'élaguer ou de couper certains arbres permet de peur de ne pas tuer par les esprits mauvais.

Même si selon nos enquêtés, cela se manifeste certaine fois pour eux mais nous constatons que ces tabous visent surtout à préserver la pérennité de ces ressources

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4.4.4.3- Conclusion

Le but de ce chapitre était de voir le rapport qui existe entre le capital économique, la sécurité alimentaire, le capital socioculturel et son rapport avec la protection de l'environnement. Selon les données récoltées sur le terrain, nous avons vu que chaque ménage agricole possède en moyenne une exploitation de 80,6 ares. Cette superficie d'exploitation est insuffisante, vue la taille moyenne du ménage qui est équivalente à six personnes. Il en résulte l'émiettement excessif de la terre arable suite au système successoral. Cela provoque une incapacité de restaurer la terre par la jachère. En plus, l'absence de pâturage conduit à l'insuffisance du cheptel vif et au manque de fumier.

En effet, d'après les données tirées de notre enquête, 213 ménages soit 88,75% de nos enquêté mangent deux(2) fois par jour, et 27 ménages soit 11,25% mangent trois(3) fois par jour. Tenu compte de ce mauvais niveau de vie de la population et la pérennisation, les ressources naturelles, particulièrement la terre et la mer, sont les premières sources de recours sur laquelle la sécurité alimentaire des ménages peut se garantir. Or, notre hypothèse stipule que (la ressource foncière est l'élément de base pour l'amélioration de la sécurité alimentaire et la gestion de l'environnement) est confirmée.

L'insuffisance de la terre provoque aussi la pauvreté. Toute la production est destinée à l'autoconsommation et la capacité de satisfaire les autres besoins de base est faible. Chez nos enquêtés, 5% ont des maisons de toiture en bêton et la capacité de payer les frais de santé est de 60%. La pauvreté limite l'accès aux fertilisants, ce qui augmente le niveau de la dégradation de la terre cultivable et engendre une insécurité alimentaire.

Apres l'enquête, nous avons constate que le niveau d'étude des chefs de ménages n'est pas élevé car 38,69% des hommes et 37,5% des femmes ont fait l'école primaire, le niveau secondaire est très faible soit 36 garçons et 11 filles et seulement 4 hommes ont fréquenté l'université. Le nombre d'enfants des ménages, la superficie moyenne (80,6 ares), le morcellement excessif de la terre, la connaissance qu'ils ont sur la qualité des aliments etc. Donc, notre deuxième hypothèse (l'investigation permettra de déterminer les éléments de base pour l'amélioration de la sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles) est vérifiée.

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Ce chapitre était aussi de voir que le capital socioculturel des ménages de notre échantillon qui est caractérisé avant tout par une bonne relation au sein du ménage. Ainsi, renforcée par la présence des associations dont l'objectif est l'entraide mutuelle surtout dans les périodes culturales mais aussi dans les travaux de protection de l'environnement. Ces travaux ont une importance capitale dans la vie de la population, car l'entretien de l'environnement garantit la sécurité alimentaire. Par ailleurs, la population ou les membres des associations participent dans la plantation des boisements ou remplacer parfois des arbres abattus.

Ajoutons que ces associations acquièrent des connaissances sur les techniques et pratiques culturales bénéfiques via des formations. Nos résultats permettent ainsi de confirmer notre troisième hypothèse qui stipule (L'implication des communautés locales constituera une action de base dans la gestion des ressources naturelles).

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CHAPITRE V :

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATION

5.1- CONCLUSION

Dans le cadre du présent travail effectué sur la commune Acul-du-nord, nous avons fait un état des lieux des ressources naturelles, identifié et analysé les problèmes et les atouts pour améliorer la sécurité alimentaire et assurer une bonne gestion des ressources naturelles. Les hypothèses que nous avons avancées sont les suivantes :

- La ressource foncière est l'élément de base pour améliorer la sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles.

- l'investigation permettra de déterminer les éléments de base de la sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles.

- L'implication des communautés locales constituera une action de base dans la gestion des ressources naturelles.

Apres notre enquête, nous avons remarqué dans notre échantillon que le phénomène de morcellement excessif ne permet pas aux ménages d'avoir un hectare de terre d'exploitation pour une population vivant presque toute de l'agriculture. Avec le phénomène de l'érosion, les terres arables sont très rares et diminuent la production agricole, elles occasionnent une insécurité alimentaire et par conséquent l'accès aux ressources est très problématique. Les résultats de notre travail montrent en moyenne que la superficie des ménages exploitant est de 80,6 ares et la taille moyenne des ménages est de six personnes. Ainsi, chaque personne ne vit qu'au dépend d'une superficie de 13,43 ares.

L'insuffisance des autres moyens de production comme le cheptel vif et le cheptel mort vient d'aggraver la situation de l'insécurité alimentaire. Sur ces petites terres, l'exploitation se fait sans fertilisation suffisante par conséquent la majorité des besoins alimentaires qui devraient assurer par l'agriculture est paralysée d'où une absence de la sécurité alimentaire de la population. Les actions des agriculteurs de cet état de fait se font au détriment de l'environnement, elle fait recours au déboisement. On observe une insécurité alimentaire pour la

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majeure partie de la population par la dégradation de l'environnement, une diminution de la production agricole. Nous pouvons dire que notre première hypothèse est vérifiée.

En rapport avec l'étude du capital socioculturel, nos enquêtés ont montré qu'en général la cohabitation est bonne, il n'y a pas de problème important sauf quelquefois dans les relations avec certaines ONG (AVANSE) lorsque certaines intérêts ne sont pas partagées avec les agriculteurs, ces derniers ne se servent pas avec les intrants pour des questions de choix. Nos enquêtés participent dans des formations organisées soit par les ONG ou les associations locales et ils sont satisfaits sur certaines réalisations dans le domaine de l'environnement même si elles n'apportent pas toujours de résultats satisfaisants à cause des techniques inappropriées ou d'intempérie.

Avec les éléments justificatifs et les avantages qu'apportent la cohabitation des ménages et le niveau de formation que nous venons de relever, nous pouvons conclure que notre deuxième et la troisième hypothèse de travail sont confirmés.

5.2- RECOMMANDATIONS

La conclusion tirée à partir des résultats de ce travail prouve que la mauvaise gestion des ressources naturelles est l'une des causes de l'insécurité alimentaire. Pour garantir la sécurité alimentaire de la population dans les jours à venir, la gestion rationnelle et surtout l'implication des collectivités locales constitue un atout important dans la gestion intégrée des ressources naturelles communes. Sur ce, se serait inhérent de terminer avec quelques recommandations à tous les intervenants dans le domaine de la protection environnemental et de la sécurité alimentaire.

Aux pouvoirs publics, nous recommandons :

? d'assurer une meilleure connaissance des ressources et de leur utilisation, notamment l'occupation des terres, les structures et les systèmes de production, et améliorer l'état alimentaire et nutritionnel de la population par un système de sensibilisation, l'information sur les conséquences de carences alimentaires et les moyens de lutte contre

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les celles-ci pour l'amélioration de la sante et du bien être des êtres humains au moyen d'une meilleure gestion des écosystèmes ;

· de développer une prise de conscience des effets de la pression démographique sur l'environnement et susciter pour ce faire le bien fondé de la planification familial ;

· d'élaborer une politique nationale sectorielle en matière de protection de l'environnement et favoriser un environnement politique ;

· d'assurer la coordination de tous les intervenants dans la gestion des ressources naturelles.

· D'aider la population dans la formation sur les risques et les déformations cérébrales liés à l'insécurité alimentaire

Aux institutions de recherche, nous recommandons :

· d'intensifier la recherche dans le but de mettre en place des variétés de cultures résistants aux maladies et des espèces forestières de croissance rapide et qui ne dégradent pas la terre tout en veillant à la conservation de la biodiversité ;

· de mettre sur pied de nouvelles technologies sylvo-agropastorales afin d'augmenter les rendements et protéger l'environnement.

· De travailler d'avantage afin d'identifier d'autres maladies liées à l'insécurité alimentaire

Aux ONG, nous recommandons :

· de multiplier les formations en milieu rural dans le but de renforcer la capacité organisationnelle des associations locales ;

· de limiter les dons car ils peuvent entrainer la mentalité de paresse, ce qui provoque une mauvaise gestion des biens acquis ;

· de monter des projets visant la protection des ressources naturelles communes comme plantation des boisements, l'agroforesterie et l'entretien des bassins versants.

· De savoir les pistes de dépense dans la protection de l'environnement

Aux agriculteurs, nous recommandons :

· De mieux informer sur les maladies liées à l'insécurité alimentaire

·

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De réduire la pression démographique dans les ressources de la commune

· de prendre conscience des dangers qu'entraine la pression démographique et adopter les méthodes de limitation des naissances ;

· de porter un intérêt particulier sur l'éducation scolaire et l'apprentissage des métiers ;

· de regrouper en associations pour pouvoir bénéficier des programmes de formation données par les différents organismes et les avantages y relatifs

· d'assurer la conservation du potentiel productif du capital foncier par l'adoption des mesures protectrices et par la promotion de l'intégration de l'agriculture à l'élevage intensif en suivant les techniques convenables.

· De pratiquer la rotation des cultures, la jachère et de développer le système de l'agroforesterie.

Ainsi, si tous les intervenants en matière de l'environnement travaillent en synergie et en observent toutes ces recommandations, l'environnement sera géré d'une manière rationnelle et l'implication des communautés locales qui ont les premiers bénéficiaires des dividendes dans la gestion intégrée des ressources naturelles facilitera la restauration de la fertilité du sol et engendre une sécurité alimentaire dont dépend de ces derniers.

BIBLIOGRAPHIE

A.

74

Organisation des nations unis pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) : La situation de l'alimentation et de l'agriculture, 2000, 190p

B. Diagnostic socioéconomique du déclin de la production du café (coffea Arabica) 1998- 2013, 2014, 15p

C. FIDA, La gestion de l'environnement et des ressources naturelles, 2001, 65p

D. CNSA, Coordination nationale de la sécurité alimentaire, 2010, 183p

E. Institut Haïtien de statistique et d'informatique (IHSI), 2009, 89p

F. ESA) de la FAO : http://www.fao.org/es/esa/.Division de l'économie agricole et du développement -visité en décembre 2014

G. r.m.wikipedia.org/.../sécurité alimentaire-visité en décembre 2014

H. fr.m.wikipedia.org/.../ressource naturelle- visité en novembre 2014

I. http//www. Fph.ch//fr/qui sommes-nous/notions-clé/securite-alimentaire.html visite en décembre 2014

J. fr.m.wikipedia.org/wiki/environnement- visité en décembre 2014

K. Vertigo. Reuvues.org- visité en janvier 2015

L. http://fr.wikipedia.org/wiki/communauté- visité en novembre 2014

M. http://www.ihsi.ht/pdf/projection/POPTOTAL&MENAGDENS_ESTIM2009.pdf - visité en janvier 2015

N. http://www.economiesollidaire.com/ faim dans le monde- visité en décembre 2014

O. environnement.wallonie.be/.../coe-5-2b...- visité en janvier 2015

ANNEXE

Formulaire d'enquête

Cette enquête se réalisera dans le cadre d'un travail universitaire en vue de l'obtention du grade licencié en agronomie. Elle est apolitique. De ce fait, nous vous prions de remplir ce formulaire sans aucune idée préconçue.

SOMMAIRE DU QUESTIONNAIRE

I- Identification du ménage

II- Etat des lieux du capital économique

III- Situation du capital social

IV- Situation du capital culturel

1- Identification du ménage

1.1- Le chef du ménage

Nom et prénom :

Adresse

Age :

Sexe : F M

Etat civil : marié (e) célibataire veuf (ve) concubin(e)

1) Niveau d'étude ?

Prim...

Sec....

Université... Alph...

aucun

2) Occupation

1)

2)

75

1.2 Les autres membres du ménage

Relation avec le chef du ménage

Age

Niveau d'étude

Occupation

Conjoint(e)(s)

1.

2.

 

.

.

Enfants 0.

1.

2.

3.

4.

5.

 

.

.

.

.

.

.

.

Autres

1.

2.

3.

 

.

...

II. Etat des lieux du capital économique 2.1. Etat de la ressource foncière.

2.1.1. Quelle est la superficie de l'exploitation agricole (ares) ?

A) Subdivision selon les champs (lieu, distance par rapport à l'habitant, superficie par champs

a) .

b) .

B) Subdivision selon le couvert

ou l'usage du sol.

1- La superficie mise en location

2- La superficie occupée par le boisement

3- La superficie couverte par les pâturages

4- La superficie mise en jachère

5- La superficie couverte par les plantation

6-

7-

:

 
 
 

:

 
 
 
 
 

:

 
 
 
 
 

:

 
 
 
 
 
 
 

:

 
 
 
 
 
 
 
 

76

Parcelles, superficie (ares)

 

Culture pure ou principale

Culture associée

1-

 
 

2-

 
 

3-

 
 

:

77

C) Subdivision selon l'origine de la terre

- Superficie louée

- Superficie obtenue par héritage :

- Superficie obtenue par achat :

- Quel est le prix d'un are ou (d'un ha) de terrain :

-

2.1.2. Les caractéristiques de la ressource terre

- La topographie du terrain :

- La qualité du sol (fertile, moyennement fertile, délabré) : - La texture du sol (sableux, argileux, limoneux):

- Régularité des pluies (satisfaisante, non satisfaisante) :

2.1.3. Appréciation des agriculteurs sur les origines de la dégradation de la ressource terre

- Les causes d'ordre démographiques :

- Les causes d'ordre économiques :
- Les causes liées aux techniques culturales : - Les causes d'ordre naturel :

2.1.4. Les mécanismes de protection de la terre

- Les dispositifs antiérosifs existant (haies vive, terrasse) : - Etat de la pratique des amendements organique et minéraux : - Quelle est la destination des déchets des cultures ? :

78

2.2. Etat des moyens de production autres que la terre 2.2.1- Accès aux ressources halieutiques

Composition des ressources halieutiques

But de l'exploitation

Types de ressources

quantité

produits produits

destination des

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2.2.1. Le cheptel vif

Composition du cheptel vif et les objectifs poursuivis

Composition du cheptel

But d'élevage

Types d'élevages

Races(locale, améliorés (têtes)

Effectifs

produits et sous produits

(viande, lait, fumier) (marché, alimentation

destination du produit ou sous produit

Bovins

 
 
 
 

Porcins

 
 
 
 

Ovins

 
 
 
 

Caprins

 
 
 
 

Lapin

 
 
 
 

Volailles

 
 
 
 

Autres

 
 
 
 

2.2.2. Accès aux ressources naturelles communes 2.3.1 Bois de chauffage et de construction

Source d'approvisionnement

Distance parcourue

Boisement

 

Propriétés

 

Marche

 

Autres

 

79

Quels sont les autres avantages que les boisements procurent

-ressources alimentaires Facteurs de productions artisanales

2.3.2. -Accès aux ressources en carrières

Type d'approvisionnement

Distance parcourue

Mode d'utilisation

Sable

 
 

Roche

 
 

Gravier

 
 

Autre

 
 

2. 3. 3- Accès à l'eau potable

Sources d'approvisionnements

Distance parcourue

Source aménagée

 

Puit

 

Rivière

 

2.3.4. Accès à la main d'oeuvre non familiale

Activité

Période de l'année

Main d'oeuvre non familiale

paiement

 
 

Provenance

quantité

disponibilité

Mode

cout unitaire

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2.4. Etat et capacité de satisfaction des besoins de base 2.4.1. Certains indicateurs de la sécurité alimentaire

- nombre de repas par jour : - La composition normale des repas (différentes possibilités) : - fréquence de prise d'aliments particuliers (par jour, semaine, mois, année), a quelle

occasion et pour quelles raisons :

viandes : ,

oeufs : , .

Poissons : , .

80

Légumes : ,

Fruits : ,

Etat des connaissances sur la qualité des aliments

Légumes :

Fruits : Matières grasses :

Produits d'origine animale :
légumineuse (haricot, pois) :

2.4.2. Capacité de satisfaction des autres besoins de base Logement :

Type de toiture :

matière utilisée pour les murs et le planché : État de résidence (propriétaire, locataire) :

L'habillement (occasion et fréquence d'achat des habits) :

Pour le chef : pour la conjointe : pour chaque enfant :

Accès aux soins de santé :

Nombre santé

centre

de

Disponibilité

Distance parcourue

fréquence

1

 
 
 
 

Semaine

2

 
 
 
 

Mois

3

 
 
 
 

Année

Combien estimez-vous à payer les frais de santé ? : Les frais de scolarisation :

Comment estimez-vous votre capacité à payer les frais de scolarisation ? (100%, 80%,10% des besoins)

Quel est niveau des besoins de scolarisation (cout annuel) ? :

III.

81

situation du capital social

3.1. Les relations familiales

L'origine des membres de la famille enquêtée : chef de ménage et sa (ses) conjointe

(s)

Membres du ménage

Natif (ve)

immigré

 

zone

année

provenance

raison d'imm.

Chef de ménage

 
 
 
 
 

Première conjointe

 
 
 
 
 

Deuxième conjointe

 
 
 
 
 
 

3.1.3. Les relations au sein du ménage

Rapports dans l'organisation des travaux

Quelles sont les activités réalisées en commun (homme et femme ensemble) ?

:

Quelles sont les activités réalisées par l'homme uniquement ? Quelles sont les activités réalisées par la femme uniquement ? :

3.2. Accès aux facilités sociales et institutionnelles.

Type de facilités

Distance parcourue

Centre administratif commune zone

 

Centre de sante

 

Hôpital

 

Ecole primaire

 

Ecole secondaire

 

Marché

 

Cimetière

 

Route principale

 
 

IV. Situation du capital culturel
4.1. Etat des connaissances sur la protection des ressources naturelles

Techniques et

pratiques connues

Membres du

ménage concerné

Transmise par la tradition ?

Acquise lors d'une

formation

Date

organisat ou institution

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4.2. Les tabous et les interdits en rapports avec l'usage des ressources naturelles

82

La nature de la

ressource

Les tabous ou interdit

Catégorie de la population visée

Sources d'eau

 

Sexe

tranche d'âge

Rivière

 
 
 

Marais

 
 
 

boisement

 
 
 

La mer

 
 
 





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