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Le consensus en droit électoral camerounais


par Rodrigue Stéphane Agathon Ondoa
Université de Douala - Master 2 2017
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Dès son introduction à L'illusion démocratique, PATRICK MIGNARD relevait que « le problème de celle ou celui qui écrit sur la société est d'en dire trop ou pas assez. Si c'est trop, soutient-il, on lui reprochera d'empiéter sur le cours de l'histoire, sinon de la manipuler, du moins de manipuler ceux et celles qui la font. Si ce n'est pas assez, on lui reprochera de rester en de ça des possibilités et des portes closes que l'on voudrait voir s'ouvrir »371. Par contre, émettre une idée, souligne-t-il, ce n'est pas faire l'histoire, mais aider à la réflexion qui, produisant une praxis, la fera372. Il convient à cet égard de rappeler que les réflexions opérées sur le consensus en droit électoral camerounais, sujet ayant retenu notre attention tout au long de cette étude, ne peuvent prétendre à une compréhension exhaustive du phénomène électoral, encore moins à une réécriture de l'histoire contemporaine. A contrario, il s'est agi de vérifier si le consensus tel qu'envisagé en droit électoral au Cameroun obéissait à une trajectoire conforme à la logique de construction d'une démocratie « authentique » pour reprendre le Professeur ALAIN DIDIER OLINGA373. Ce faisant, les réformes politiques engagées depuis 1990 ont-elles été renforcées en 2007 par l'adoption de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance aux fins d'assurer au tant que se peut l'attractivité des élections.

Au coeur de cette mutation, l'idée de consensus déduite de la dynamique institutionnelle nous a amenée à poser comme hypothèse que le consensus dans la matière électorale est davantage une entreprise dont l'issue est relative. Pour le dire, nous avons exploré dans notre travail deux pistes de réflexion. D'ans un premier temps, nous avons analysé la construction textuelle qui a permis de réaliser le syncrétisme juridique du consensus dans le domaine des élections. Dans un second aspect, il a été déterminé l'incertitude qui plane sur la mise en oeuvre de cette valeur qui pourtant constitue la base du « pacte républicain ». En cette dernière hypothèse, PATRICK MIGNARD a pu dire qu'on parle de consensus républicain pour bien signifier qu'une entente est possible entre les différentes catégories sociales, courants d'opinions

371 MIGNARD (Patrick), L'illusion démocratique (...), op.cit., p.7.

372 MIGNARD (Patrick), L'illusion démocratique (...), op.cit., p.7.

373 OLINGA (Alain Didier), Un parti d'opposition est-il banal ? Le régime juridique des partis des politiques, In LUC SINDJOUN, (dir.), Comment peut-on être opposant au Cameroun ? Politique parlementaire et politique autoritaire, Dakar, CODESRIA, 2004, p.102.

Le consensus en droit électoral camerounais

(...)374. Le mérite d'une telle approche repose sur l'idée d'une pacification des rapports entre les acteurs politiques minoritaires et ceux appartenant à la majorité, afin de déterminer d'un commun accord les règles du jeu politiques délimitant les conditions d'accès aux postes électifs. Au terme de cette étude, il est donc possible de déduire sans ambiguïté que l'enracinement d'une démocratie par le biais d'un droit consensuel se trouve fortement altéré vue les incertitudes qui pèsent sur la continuité juridique du consensus. On comprend mieux pourquoi les réaménagements institutionnels opérés dans les États d'Afrique noire ont toujours laissés PATRICK QUANTIN quelque peu dubitatif à l'idée de la construction d'un modèle démocratique propre. Pour cet auteur, « les expériences africaines y donnent l'impression de s'épuiser pour atteindre des modèles hors de portée sans parvenir pour autant à se stabiliser dans une forme spécifique et identifiable qui pourrait fonder une originalité de démocratie »375.

Si nous n'entendons pas nous résoudre à conclure avec VAN BOVEN à l'idée des « démocraties fantômes », en revanche, grande est notre tentation de souscrire à la thèse de constructions démocratiques « factices ». Il est en effet à craindre avec PATRICK MIGNARD376 que le consensus tel qu'appréhendé dans les textes n'est qu'une simple institution dont la formulation ne serait que « symbolique », « sans aucune conséquence pratique ». Et c'est à partir de cette note douteuse que l'on peut mesurer, avec lucidité, toute la nécessité de l'intervention des acteurs internationaux sur les processus électoraux. En ce sens, le droit électoral plus que jamais connait une dimension internationale dont les contours permettent de mieux apprécier la trajectoire démocratique des États enquête de légitimité internationale.

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374 MIGNARD (Patrick), L'illusion démocratique (..), op.cit., p.40.

375 QUANTIN (Patrick), « La démocratie en Afrique (..) », op.cit., p.65.

376 MIGNARD (Patrick), L'illusion démocratique (..), op.cit., p.40.

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Le consensus en droit électoral camerounais

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III- Monographies, Articles et Chroniques > ALAIN DIDIER (Olinga):

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius