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Dynamique des paysages végétaux autour d'une ville moyenne et sa périphérie. Cas de mMiganga (de 1987 à  2015)

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par Issouhou Mouhaman
Université de Ngaoundéré - Master 2015
  

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1.4.2.Une économie aux sources diverses

Les activités du secteur économique dans l'arrondissement sont diverses et variées. Nous avons le commerce, l'agriculture, l'élevage, lachasse, la cueillette, l'artisanat, l'apiculture la menuiserie et le transport.

- L'agriculture et l'élevage

Ces activités sont pratiquées principalement en zone rurale. Meiganga est classée parmi les communes agropastorales au regard des potentialités agricoles et pastorales que regorge son aire de commandement. Les produits agricoles en majorité vivriers, ainsi que les produits d'élevage (viande, lait et dérivés), participent activement au développement économique de la commune.

L'agriculture au sein de la commune connait cependant certaines difficultés à l'instar de ses paires. En effet, le Gouvernement camerounais a adopté en 2005 la stratégie de développement du secteur rural. À cette occasion, un constat a été dressé : celui d'une agriculture malade, structurellement incapable désormais de nourrir la population camerounaise. Certaines contraintes qui bloquent la production, ont été identifiées : vieillissement de la population rurale, difficultés d'accès à la terre, difficultés d'accès aux intrants (engrais, semences améliorées, etc.), difficultés d'accès aux techniques agricoles modernes et aux autres innovations de la recherche agronomique, difficultés d'accès au crédit, insuffisance des infrastructures d'appui au développement du secteur rural (pistes, routes, magasins de stockages, abattoirs, chaînes de froid, etc.), difficultés de commercialisation de la production, souvent du fait d'une chaîne de commercialisation trop longue qui accapare l'essentiel de la valeur ajoutée agricole et freine le réinvestissement (DSCE). Beaucoup reste donc à faire pour que de ce secteur soit un maillon essentiel de l'économie de la commune.

S'agissant de l'élevage, « lors de la campagne de vaccination antipestique de 1983, on a vacciné près de 400 000 têtes de bovins dans le Mbéré, soit un dixième du cheptel national. C'est dire qu'il s'agit d'un département très riche en bétail bovin, et même le premier département du pays en ce qui concerne l'élevage de ce bétail. Si l'on sait que le département ne produit rien d'autre qui puisse lui apporter des rentrées d'argent, on comprendra aussi que pour le Mbéré, l'élevage bovin est la première richesse, c'est l'épine dorsale de toute son économie » (Doufissa, 1993).Malgré ce fort potentiel connu par le passé, l'élevage a fait face à de multiples obstacles.

Parmi les conséquences des moments difficiles qu'a connu l'élevage, le constat le plus palpable est le suivant : la consommation en protéine animale, actuellement de 11kg/hbt/an est en divergence avec les standards de la FAO (42kg/hbt/an). D'où la mise sur pied des mesures visant à booster ce secteur via le développement des espèces à cycle court, la vulgarisation des résultats de la recherche en occurrence les inséminations artificielles et aliments améliorés pour les animaux, la création des champs fourragers ainsi que l'encadrement des éleveurs.

- La chasse et la cueillette

Ce sont des activités typiques du milieu rural. La chasse concerne les primates, les rongeurs, les reptiles et les herbivores de plus en plus rares. Ceci, au regard des pressions exercées sur ces ressources fauniques en marge de la réglementation en vigueur. Il y règne en lieu et place de la chasse, du braconnage dans la plupart des cas.

Quant à la cueillette, elle est en majorité fruitière. Elle concerne également la collecte du miel issu des ruches posées le plus souvent dans les arbres. On pourrait la qualifier d'apiculture traditionnelle. Les produits de cette activité sont acheminés en ville ainsi qu'aux marchés périodiques et domicile pour être vendus ou destinés à l'autoconsommation.

- L'artisanat

Cette activité est très répandue en milieu rural où la matière première est facilement accessible. Elle est plus ou moins rentable en fonction des produits finis (sekko, ruches, grenier traditionnel, meubles en bambou, nattes, chaussures, couteaux, etc.). Ainsi, cette activité occupe une partie de la population et participe ainsi à la réduction du chômage et la valorisation des ressources et savoir-faire locaux. Par ailleurs, au vu de l'immense potentiel que dispose l'artisanat, le Gouvernement entend le revaloriser dans toutes ses composantes, pour en faire un espace véritablement attractif générateur d'emplois, de revenus et de croissance conformément aux objectifs du DSCE.

- Lamenuiserie

Elle est pratiquée aussi bien dans les zones rurales qu'en ville, mais beaucoup plus en milieu urbain. On dénombre à Meiganga plus de 30 ateliers de menuiserie dont les principales tâches sont la confection des fauteuils, lits, portes, armoires, tables-bancs et autres. Le paiement des taxes par les travailleurs contribue au développement de cette localité. En outre, la présence de ces ateliers facilite les conditions de vie ; car les habitants n'ont plus à importer les meubles des grandes villes à l'instar de Ngaoundéré, Bertoua ou Garoua-Boulai comme dans les décennies antérieures.

- Letransport

Le déplacement des personnes et des biens est assuré par des agences de voyages de la place qui se chargent du transport de ceux-ci vers les directions souhaitées ainsi que par les moto-taxi. Le bitumage de la route en 2012 a fortement contribué à l'amélioration des conditions de vie dans cet arrondissement. L'adage selon lequel « où la route passe, le développement suit » est une réalité pour les habitants de la commune.

- Le commerce

Nous avons quatre catégories de commerçants qui exercent dans la commune.

· Les vendeurs ambulants qui sillonnent les principales artères ainsi que les lieux où grouille du monde comme les agences de voyages et les marchés. Les enfants et adolescents sont les principaux acteurs dans ce type de commerce.

· Les petits commerçants postés derrière des comptoirs aux abords des voies principales. Cette catégorie comprend entre autres les « call-boxeurs », les vendeurs des produits pétroliers (essence) et les revendeuses de produits alimentaires (légumes, tubercules et condiments) dans les sous-quartiers.

· Il existe également des commerçants ayant des boutiques et magasins à leurs dispositions pour l'écoulement et le stockage de leurs produits. Ce sont des importateurs qui font dans la vente en gros. Les produits commercialisés sont en majeure partie alimentaires et électroménagers.

· Enfin, nous avons les revendeurs qui sont des adeptes des marchés périodiques. Ils sont pour la plupart instables et se déplacent de village en village en fonction des jours de marché. Ils se ravitaillent chez les grossistes. En fait, ces deux parties travaillent en étroite collaboration.

En plus des activités économiques sus-évoquées, mentionnons la présence de quelques structures de micro finances dans la ville, spécialisées dans le transfert, l'expédition et l'épargne d'argent. Leur mise en place a réduit considérablement les pertes d'argents connues lors des agressions qui ont sévi dans les années 2000. La présence des brigades du Bataillon d'Intervention Rapide (B.I.R.) qui mènent une lutte sans relâche à ces malfrats contribue activement à sécuriser la zone.

- La médecine traditionnelle

Elle est fortement pratiquée dans les villages, l'absence de centre de santé intégré (CSI), la distance élevée avant l'atteinte du CSI le plus proche ou l'insuffisance des moyens financiers favorisent le recours aux tradipraticiens qui, de plus en plus s'affirment via les associations et exercent dans la légalité en se rapprochant des autorités compétentes en la matière. Les connaissances poussées en plantes médicinales sont indispensables pour exercer dans ce secteur. Cependant, on note des « brebis galeuses », charlatans qui causent plus de tort que de soulagement aux patients. La meilleure méthode observée dans ce domaine est celle qui consiste à travailler en collaboration avec la médecine moderne notamment la pratique des examens auprès des laboratoires, suit alors le traitement avec plantes médicinales sur une bonne base, un procédéde plus en plus utilisépar beaucoup de tradipraticiens.

La création de l'EGEM (École de Géologie et d'Exploitation Minière), une branche de l'université de Ngaoundéré a également eu un fort impact sur l'économie de la ville. En effet, cette infrastructure a boosté plusieurs secteurs entre autres le logement, le transport, et le commerce.

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