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Transition démocratique en Guinée: perceptions de la diaspora vivant au Bénin

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par Pierre Pévé BAVOGUI
Université d'Abomey Calavi - Diplôme d'Etudes Approfondies  2012
  

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1.6.4. Politique

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Le paysage politique guinéen est de nos jours occupé par près de 215 partis politique constitués légalement. Mais depuis les premières élections présidentielles 1993 jusqu'en 2006 les élections ont été boycottées par la majorité des partis politiques opposés au régime du General Lansana Conté. Celui-ci, à la tête du CMRN, avait prit le pouvoir par un coup d'Etat après le décès du père de l'indépendance. Ce coup d'Etat du 03 Avril 1984 tournait la page de 26 années de règne du parti unique par l'instauration d'un multipartisme intégral qui constituait un espoir pour les milliers d'exilés guinéens. (CENI, 2011 : p. 8)

Au terme de plusieurs années de boycott suivi de la suspension de la Guinée à des instances internationales. Ces suspensions eurent pour conséquence la limitation de l'accès au financement extérieur. Pour débloquer cette situation, le parti au pouvoir engagea le dialogue avec les partis de l'opposition suite aux évènements de janvier et février 2007. Ces évènements avaient abouti à la nomination d'un premier ministre, chef d'un gouvernement de consensus.Sous l'égide du gouvernement de consensus, l'Assemblée Nationale adopta quatre projets de lois essentiels au processus électoral :

? Loi portant amendement du Code Electoral avec comme point saillant, l'implication de la Commission Electorale Nationale Indépendante dans toutes les phases d'organisation des consultations électorales et référendaires ;

? Loi portant statut des Partis politiques de l'opposition ;

? Loi L/2007/013/AN portant Création, Attributions, Compositions, Organisation et Fonctionnement de la CENT ;

? Loi portant modalités de subventions publiques des activités des partis politiques. (ibid.)

Ce qui ouvrait la voie à un processus électoral soutenu par la communauté internationale avec la mise en place en juillet 2007 d'un Projet d'Appui aux Elections Législatives (PAEL). Le lancement du PAEL fut suivi par le lancement des activités de la CENT en décembre 2007. L'UE promettait aussi la prise en charge du de matériels et d'équipement de recensement biométrique pour l'obtention d'un fichier électoral moderne et consensuelle. Ce qui permit le lancement officiel en août 2008 des activités de recensements d'électeurs qui, avec plusieurs interruptions, ne s'acheva qu'en mai 2009 alors qu'elles n'étaient prévues que pour deux mois. (CENT, op. cit. : p. 9). A l'annonce du décès du président Conté le 23 décembre 2008, le Capitaine Moussa Dadis Camara, à la tête du CNDD, s'empara du pouvoir en promettant le

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retour rapide à l'ordre constitutionnel. Quelques après, le 04 janvier 2009, le CNDD confia l'organisation des élections à la CENI avec pour partenaire le Ministère de l'Administration du Territoire et des Affaires Politiques (MATAP). Cet optimisme qui faisait croire à l'organisation des élections législatives avant fin 2009, fut contré par la détérioration de la situation sécuritaire et les évènements du 28 septembre 2009. La communauté internationale se constitua en Groupe International de Contact sur la Guinée. (GIC-G) afin de suivre la situation sur la base des éléments du communiqué de la CEDEAO en date du 10 janvier 2009 à savoir :

? La mise en place d'un Conseil National de Transition (CNT) organe délibérant regroupant civils et militaires en vue de la réalisation des objectifs de la Transition ;

? La mise en place d'un forum consultatif regroupant toutes les composantes de la société guinéenne qui servira de cadre au dialogue permettant aux guinéens d'oeuvrer au renforcement de la cohésion nationale ;

? Le parachèvement du processus de transition à travers l'organisation d'élections libres, régulières et transparentes en 2009 ;

? La non participation des membres du CNDD ainsi que du Premier Ministre de transition et des membres de son gouvernement aux Elections à organiser en 2009. (ibid.)

Suite à des dissensions au sein de la junte face à la poursuite des responsables des tueries du 28 septembre 2009, le Capitaine Moussa Dadis Camara sera victime d'une tentative d'assassinat par son aide de camp. Par la médiation du président burkinabè, la déclaration de Ouagadougou signé le 15 janvier, désigne le General Sékouba Konaté comme président intérimaire de la Guinée. Cette déclaration prévoyait entre autres : la création du CNT comme organe chargé de réviser le cadre législatif, la nomination d'un Premier Ministre issu des forces vives, la formation d'un gouvernement d'union nationale, la révision du fichier électoral et l'organisation d'élections présidentielles dans un délai de six mois.(CENI, op. cit. : pp. 9-10).

C'est donc dans le cadre de cette transition que la CENI est devenue une institution de l république dotée d'une personnalité juridique et jouissant d'une autonomie financière. Malgré des difficultés et des défaillances techniques, la CENI a pu relever le défi de l'organisation de ce premier scrutin de son histoire dans des délais très courts. Le scrutin du 27 juin 2010 s'est construit autour d'un fichier électoral comptant 4 297 688 inscrits, dont 122 117 à l'étranger (diaspora). (CENI, Op. Cit. : p. 10). Parmi les défaillances enregistrées ont peut noter : la marginalisation de majeurs, difficultés pour les populations rurales

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d'accéder aux CARLE, taux important d'erreurs de saisie ou de traitement. Les opérations d'épuration des listes ont révélé que 491 241 inscrits présentent des anomalies qui en interdisaient le traitement, obligeant la CENI à élaborer une procédure exceptionnelle pour leur permettre de prendre part au vote avec leur récépissé d'inscription.C'est dans ces circonstances que la CENI a rendu possible la tenue effective du scrutin du 27 juin 2010. Ce scrutin est perçu comme le plus ouvert de l'histoire du pays avec 24 candidats retenus sur la base de l'appel à candidature lancé par la Cour Suprême le 13 mai 2010. Malgré le montant de la caution fixé à quatre cent millions de francs guinéens (400.000.000 GNF) et qui semblait avoir limité le droit à la candidature, n'était aucun obstacle pour les candidats qui avaient massivement déposé leurs dossiers de candidature. La validation des candidatures se faisait sur examen sanitaire par un Collège de médecins assermentés constitué à cet effet.(ibid).

Selon la commission électorale (CENI, op. cit. : p. 21), à la date du 12 Mai 2010, c'es-à-dire environs un moins avant le scrutin, le fichier électoral présentait l'état suivant :

Nombre total d'électeurs : 4.297.688

Electeurs correctement inscrits (biométriques):3.806.447 Electeurs présentant des « anomalies » : 491.241 Répartition des électeurs au niveau national: 3.684.330 Guinéens de l'étranger : 122. 117

Nombre de bureaux de vote : 8.296

Au terme des résultats du premier tour, le RPG et l'UFDG fut admis à se présenter au deuxième tour du scrutin qui eut lieu le 7 novembre 2010 malgré les tensions et les violences enregistrées entre les militants des deux partis. Après la totalisation des résultats et l'examen des réclamations du RPG et de l'UFDG, la commission, par la voie de son président3, proclama les résultats, comme suit :

? Nombre d'inscrits : 4 270 531

? Nombre de votants : 2 898 233

? Pourcentage : 67,87%

3 Suite à des malentendus entre les deux partis concernant la présidence de la CENI et face au refus de l'Eglise de laisser siéger Son Excellence Monseigneur Albert David Gomez nommé par le président de la transition à la tête de la CENI, c'est le Général malien SiakaToumani Sangaré qui fut nommé par le président de la transition pour assurer la présidence de la CENI. Cette nomination fut acceptée par les deux candidats parce que n'étant pas guinéen, il était supposé être neutre.

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? Bulletins nuls : 89 594

? Suffrages exprimés : 2 808 639

Suffrages obtenus par candidat :

?

Mamadou Cellou Dalein Diallo:

1

333

666

Pourcentage : 47,48%

?

Professeur Alpha Condé:

1

474

973

Pourcentage : 52,52%

 

(CENT, op. cit. : p. 23-24)

Ces résultats furent transmis à la Cour Suprême le jeudi 18 novembre 2010 accompagnés des requêtes et réclamations reçues du RPG et de l'UFDG. Par arrêt n°05/CS/CCA, en date du 2 décembre 2010, la Cour Suprême, statua sur les contestations et confirma les résultats tels que proclamés par la CENT et proclama les résultats définitifs du scrutin du 7 novembre 2010. Le Professeur Alpha Condé, candidat du RPG, fut proclamé président de la république. (ibid.)

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo