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Rôle des finances publiques dans la relance du secteur agricole en république démocratique du Congo de 2010 à  2014.

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par Akeem Gas AKONKWA SHALUKOMA
Université Pédagogique Nationale - Licence sciences économiques et de gestion 2015
  

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4.2.8. Constats et analyses

La RDC dispose d'un potentiel agricole énorme, grâce à ses conditions climatologiques et hydrologiques et la disponibilité de plus de 80 millions d'hectares de terres cultivables, dont seulement 10 millions sont aujourd'hui mises en valeur. L'agriculture occupe plus de 75% des Congolais, mais la performance a connu une détérioration depuis déjà 30 ans, caractérisée par une chute libre des exportations de produits agricoles et une baisse de la production vivrière avec près de 20%, résultant en une situation d'insécurité alimentaire et monétaire qui touche aujourd'hui plus de 70% de la population44(*).

La relance de l'agriculture est aujourd'hui freinée par la faible gouvernance du secteur, qui est une contrainte essentielle pour dépasser le niveau de l'agriculture de subsistance et la gestion de la précarité et des conflits. Les dynamiques et pratiques actuelles ne sécurisent pas les investisseurs, les producteurs ou les commerçants ; elles rendent difficiles l'accès aux intrants, au capital, aux compétences techniques et conseils et aux marchés.

Dans ce contexte, le métier de l'agriculture (et ses métiers connexes) n'attire pas les jeunes ou les plus dynamiques, et ceux qui sont contraints de l'appliquer évitent de prendre des risques, limitent leur production aux besoins du marché local et n'investissent pas dans une croissance durable de leur activité.

Cette faible gouvernance est liée, entre autres, à :

- des facteurs juridiques et politiques : un cadre législatif encore incomplet, un portage politique très partiel des réformes et de la priorisation affichée du secteur, un chevauchement des attributions entre ministères et entre le niveau central et le niveau décentralisé, une démarche de décentralisation qui est encore très timide, une faible application des textes réglementaires...

- des services publics qui ne sont pas à même d'offrir un encadrement adéquat au monde rural, dû, d'une part, à l'absence totale d'une politique ou praxis de valorisation des ressources humaines, d'équipement ou de moyens de fonctionnement, mais, d'autre part, encore renforcé par une érosion des valeurs dans plusieurs services, ainsi que par l'ambiguïté de leur rôle comme régulateur, encadreur, mais aussi percepteur de taxes.

- la généralisation des tracasseries, taxes et impôts, de façon arbitraire, par une multitude de services qui ne semblent soumis à aucun règlement précis et connu, ni à un contrôle adéquat ou un régime disciplinaire.

- la faible structuration du monde paysan et de la société civile en général, etc.

Les engagements de l'Etat, ainsi que des bailleurs, pour renforcer cette gouvernance sont encore disparates, peu concertés et faiblement soutenus dans leur mise en oeuvre. Les dispositifs d'harmonisation et d'alignement sont peu fonctionnels, tant au niveau national que provincial.

Quelques dynamiques ou opportunités de changement commencent à se mettre en place, mais elles sont encore très fragiles. On pense entre autres à la genèse des CARG, à l'adoption récente du Code agricole ou à l'exercice de programmation dans le cadre du PDDAA.

Transformer ce système de gouvernance, qui est aujourd'hui un frein pour l'agriculture, vers une culture et une praxis de gouvernance qui impulsent et encadrent l'agriculture, est donc un défi majeur et une condition essentielle pour une relance durable et équitable du secteur.

* 44 Analyse de la gouvernance du secteur Agricole en RD Congo, ACE Europe - Rapport final - version définitive,p25.

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