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L'efficience technique des banques commerciales dans la zone CEMAC.

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par Claver YABO JANSERBE
Université Ouaga 2 - D.E.A / MASTER 2 2015
  

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RESUME

L'objectif de ce travail est de déterminer le niveau de l'efficience technique des banques commerciales dans la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) durant la période 2002-2014.Cette étude s'est faite en deux étapes. Premièrement la méthode d'enveloppement des données est utilisée pour déterminer les scores d'efficience technique. Deuxièmement, nous avons fait l'usage du modèle Tobit pour déterminer les facteurs explicatifs de l'efficience technique des banques Commerciales. Le résultat de notre étude montre que le score global pour la Zone est évalué à 54,8%, le score d'efficience technique pure et d'efficience d'échelle sont respectivement de 62,9% et 85,9%.Le niveau de capitalisation affecte positivement l'efficience technique, la structure de marché de crédit affecte négativement l'efficience. En plus, le hors bilan impacte positivement l'efficience technique des banques.

Mots- clés : L'efficience technique, DEA (Data Envelopment Analysis), rendement d'échelle, CEMAC.

ABSTRACT

The objective of this study is to analyze the technical efficiency of banks in the Economic and Monetary Community of Central Africa (EMCCA), in the period 2002-2014. The analysis is done in two stages. First, the Data Envelopment Analysis (DEA) permits us to estimate the efficiency scores. Second, we use the Tobit model to determine the factors explaining the technical efficiency. Our results suggest that this efficiency is valued at a score of 54, 8%; the scores of pure technical efficiency and scale efficiency are respectively 62, 9% and 85, 9%. High bank capitalization positively affecting their technical efficiency; market share in terms of deposit of these banks negatively affects this efficiency. In addition, non-traditional activities affect positively technical efficiency.

Keywords: technical efficiency, DEA (Data Envelopment Analysis), scale return, EMCCA.

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L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone CEMAC

INTRODUCTION

Au cours de ces dernières années, le paysage bancaire de la zone CEMAC1 a connu des programmes de restructuration et de modernisation. Le but était de permettre aux banques commerciales d'accroitre leurs niveaux d'efficience, d'assainir leurs portefeuilles de créances non performantes, afin de s'aligner avec les exigences d'un environnement financier libéralisé (Adam M., 1997).La restructuration bancaire est une opération qui vise non seulement à résoudre les difficultés présentes du système bancaire, mais aussi de prévenir les risques de fragilisation ultérieure (Tamba et Tchamanbé, 1995 ; Bekolo-Ebe, 1998). Ces restructurations ont consisté en la transformation des arriérés de paiement de l'État en titres, en une recapitalisation des banques, en un apurement des créances douteuses et en une réduction des coûts de fonctionnement. La transformation des arriérés de l'Etat a non seulement permis de favoriser le financement du déficit budgétaire sans création monétaire mais également de résorber la surliquidité bancaire (Joseph, 2002).

C'est dans ce contexte, que les banques commerciales se trouvent désormais obligées d'améliorer leur efficience et productivité. Pour ce faire, elles adoptent plusieurs stratégies : améliorer leur efficience technique, diversifier leurs produits etc. Toutes ces différentes techniques leurs permettent de faire face à une concurrence sur le plan national et international.Le marché bancaire de cette zone connait une affluence des nouvelles banques, le nombre est passé de 33 en 2004, à 44 en 2011 puis 50 en 2015 (COBAC, 2014)2. Deux observations majeures fondent donc notre réflexion à savoir l'évolution du volume de crédit par rapport au dépôt et le taux de créances douteuses .Face à cette situation, on s'attend à ce que les banques augmentent leur niveau de production et optimisent leurs ressources dont elles disposent afin d'assurer d'une manière efficiente l'intermédiation.

Les banques de la zone CEMAC, reste confrontées aujourd'hui encore à certaines difficultés susceptibles de compromettre leur développement à long terme notamment la dégradation de leur portefeuille, l'encours du portefeuille des titres détenus par les banques de la CEMAC a diminué de 25 % passant de 305 milliards FCFA en 2012 à milliards 264 FCFA en 2013. Le portefeuille des banques de la CEMAC est constitué de titres d'investissement à 45,21 %, de titres de participation à 41,1 % et de titres relatifs à l'activité du portefeuille à 13,66 %

1CEMAC a été créée en 1996. Elle remplace dans sa composante réelle l'Union douanière et économique de l'Afrique centrale (UDEAC) qui existait depuis1964 est composée de six pays à savoir Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.

2COBAC a été créée le 16 octobre 1990 par un additif aux accords de 1972.c'est un organe indépendant qui est chargé d'assurer la supervision des banques, des établissements financiers et de Micro finance.

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L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone CEMAC

(COBAC, 2013). La structure des emplois est dominée par des crédits de court terme. Les crédits à court terme, avec 28,42 % de l'encours total des concours sains octroyés, sont majoritairement constitués des crédits de trésorerie et des effets de commerce. Enfin, les crédits à long terme restent encore marginaux et ne représentent que 2,75 % de l'encours de crédit total. Il y a le rétrécissement de la marge d'intermédiation dans l'ensemble. Elle est en baisse depuis 2010 s'agissant tant des opérations avec la clientèle stricto sensu (0,53 point à 7,61 % en 2010 contre 8,14% en 2009), que de la marge globale intégrant les correspondants (1,05 point à 7,82 % contre 8,85 % un an plus tôt).Une aversion assez élevée contre le risque de crédit, les créances douteuses de l'ensemble des banques de la CEMAC sont en hausse : les créances en souffrance sont ressorties à 335 milliards FCFA contre 281 milliards FCFA en 2008 en augmentation de 19,2 % du fait du niveau des créances impayées et immobilisées (COBAC ,2010). Or plus une banque accumule des créances douteuses plus elle devient inefficace dans le processus de transformation de ressources en crédit. Ainsi, L'évolution de taux de créances douteuses au sein de la zone CEMAC , est resté sans cesse croissante : 13,8% en 2003, 17,9% en 2009, 23% en 2010 et 24,8% en 2013 .Ce taux de créances douteuses est resté élevé, par rapport à la norme internationale qui est de 6%(FMI,2006).Ces erreurs de gestion sont de deux sortes à savoir la distribution de crédit à des entreprises non rentables et le gonflement excessif des frais généraux (Mathis J. ,1999).

Pour juger du niveau d'approfondissement financier et d'efficience d'un système bancaire, il importe d'élaborer les indicateurs de l'approfondissement bancaire et d'efficience. L'approfondissement bancaire «Banking Depth» est appréhendé en littérature en se référant généralement à des indicateurs de mesure relatifs à l'activité de collecte de dépôts ou à la capacité du secteur bancaire à octroyer des crédits Honohan et al. (2007). Bien que ces deux mesures d'approfondissement soient étroitement corrélées, il n'en demeure pas moins qu'elles diffèrent quant à leur finalité. En effet, la question du volume des ressources collectées par le système bancaire sous forme de dépôt paraît d'un grand intérêt pour la conduite de la politique monétaire et l'anticipation de l'inflation. En revanche, l'activité de crédit des banques s'avère primordiale pour le financement du tissu productif et l'accélération de la croissance économique Demirgüç-Kunt et al. (2004),. De même, la disposition des banques à prêter au secteur privé montre la maturité du système bancaire et sa capacité à canaliser l'épargne disponible vers des utilisations productives .Fort du constat que les banques de la zone CEMAC financent d'une manière insuffisante l'économie ,Les secteurs productifs de l'économie souffrent de manque de financement pour assurer la croissance économique de

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L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone CEMAC

cette zone. Ce travail s'inscrit dans l'optique des études empiriques consacrées à cette thématique dans la zone CEMAC. Par exemple, des travaux pré-restructuration du système bancaire, qui apprécie l'efficience par les économies d'échelles sans toutes fois faire l'usage des approches de frontière EZE (1995). Des travaux post-restructuration portant sur la thématique utilisant des démarches différentes, ce sont ceux de Kamgna Y. et Dimou L. (2008) qui mesurent l'efficacité technique de 24 banques commerciales de la CEMAC sur la période 2001-2007, Ils utilisent une approche non paramétrique et conclu à l'inefficacité du système. De même Fouapi D. (2011) étudie l'impact des réformes bancaires sur l'efficience des banques de la zone CEMAC sur la période 1996-2006.cette étude a pris en compte les différentes approches paramétriques et non paramétriques, mais n'a pas intégré certaines variables d'intermédiation, de structure du capital et réglementaire n'ont pas été pris en compte. Cette contribution tente de combler quelques lacunes, en proposant d'insérer certaines nouvelles variables et voir l'impact sur l'efficience technique du système bancaire de la CEMAC.

Au regard des évolutions décrites ci-haut, il ressort que les banques de la Zone CEMAC extériorisent un problème d'efficience technique. La question qui nous interpelle est celle de savoir quel est le niveau de l'efficience technique des banques de la zone CEMAC ? Cette question principale se scinde en deux questions opérationnelles: (i) Autrement dit les banques sont-elles techniquement efficientes dans la transformation de leurs ressources en crédits et services ?( ii) quels sont les déterminants de l'efficience technique des banques commerciales dans la Zone CEMAC ?

Cette recherche vise à déterminer le niveau de l'efficience technique des banques commerciales de la CEMAC. De manière spécifique, il s'agit: (i) d'évaluer le niveau d'efficience technique des banques en attribuant à chacune d'elles un score d'efficience compris entre 0 et 1. (ii) Etablir un lien existant entre les scores obtenus et les facteurs explicatifs de l'efficience technique.

Pour mener cette étude, il est supposé au regard de modèle d'efficience structure que : (i) les banques dans la zone CEMAC sont moins efficientes dans la transformation de leurs ressources en crédits. (ii) Le niveau des fonds propres, et le taux des créances douteuses sont des facteurs explicatifs de l`efficience technique.

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L'efficience technique des banques commerciales dans la Zone CEMAC

L'intérêt de ce travail est double : sur le plan pratique, il fournit aux dirigeants des banques et aux autorités de surveillance des outils de travail, de diagnostic qui leur permet d'identifier les bonnes pratiques du secteur bancaire et de déceler les sources d'inefficiences.

Sur le plan méthodologique ce travail va contribuer à compléter l'état de la science en explorant un champ nouveau parmi les nombreuses études menées sur le thème de l'efficience technique des banques, celles qui s'intéressent précisément aux banques dans la zone CEMAC sont rares.

Ce travail est structuré en quatre parties. La première partie, intitulée les caractéristiques du système bancaire dans la Zone CEMAC. Cette partie passe en revue les différentes entités du système financiers, réseaux et la densité du système bancaire et s'attache à la présentation des établissements de crédit dans cette Zone.

La deuxième partie, intitulée revue de littérature s'impose de positionner ce travail par rapport aux travaux antérieurs, il envisage le concept d'efficience sous ses différentes facettes (l'efficience technique, l'efficience allocative et l'efficience globale). En plus, les frontières de production en mettant en exergue les travaux pionniers de Leibenstein (1966) et de Farrell (1957).

La troisième partie, intitulée le cadre opératoire, décrit de façon détaillée des méthodes non paramétriques et la spécification de modèle empirique.

La quatrième partie, intitulée résultats et analyses permet donc de vérifier empiriquement les hypothèses qui ont été émises, soit en les infirmant d'une part ou les confirmant d'autre part.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote