Enquête sur la perception de la notion de «
développement
durable » par les étudiants
1
Mémoire Master 1 MECI Métiers des Etudes,
du Conseil et de l'intervention
PORLON Pryscillia
Sous la direction de Petia KOLEVA
2014-2015
2
Table des matières
Introduction page 3
PARTIE 1 : Constat, état des lieux du
Développement Durable page 4
I/ Qu'est-ce que le développement durable ?
..page 4
1.1 Une genèse du développement durable ..page
4
1.2 Les trois piliers du développement durable page
6
II/ Quelles enquêtes en terme de «
développement durable » ? page 6
2.1 Des enquêtes menées auprès des
ménages page 7
2.2 Mais également auprès des entreprises page
10
PARTIE 2 : L'étude qualitative et quantitative
...page 11
I/ Etat de la question page 10
1.1 Présentation du sujet ..page 12
1.2 Problématique .page 12
1.3 Hypothèses .page 12
II/ Démarche quantitative et qualitative page
13
2.1 La démarche qualitative ..page 13
2.2 La démarche quantitative page 15
PARTIE 3 : Résultats de l'étude page
16
I/ Résultats de l'étude qualitative
.page 17
1.1 Profils des étudiants interrogés page 17
1.2 Les représentations positives à
l'égard du développement durable page 18
1.3 Les représentations négatives à
l'égard du développement durable page 22
II/ Résultats de l'étude quantitative
page 27
2.1 Profils des étudiants interrogés page 27
2.2 La notion de « développement durable »
page 27
2.3 Sensibilisation, information et pratiques page 29
Conclusion .page 31
Annexe page 33
Bibliographie .page 38
Remerciements .page 39
3
Introduction
Selon l'INSEE, le développement durable ou soutenable
est un « un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs »,
citation de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien
(1987). »1 Dans un souci de préserver les
générations futures, le développement durable est un
modèle qui se doit de concilier la dimension écologique,
économique et sociale.
Le développement durable nait dans un contexte
où l'environnement est mis en péril en raison d'une forte
croissance économique. C'est la période far des Trente Glorieuses
qui est à l'origine de cet intérêt pour l'environnement. De
même, c'est durant cette époque que de nombreuses interrogations
concernant les effets de la croissance naissent. De nombreux travaux ont alors
émergé dans le but de faire prendre conscience à l'opinion
publique que protéger l'environnement est nécessaire afin de
vivre dans un monde meilleur. On comprend donc que le premier pilier qui a
été discuté sérieusement est le pilier
environnemental.
Par ailleurs, le développement durable a fait l'objet
d'études menées auprès des ménages et des
entreprises. Ces enquêtes témoignent donc la
nécessité de connaître l'opinion des individus concernant
le développement durable. Cette notion a souvent été
qualifiée « d'imprécise » » ou « d'ambigu
». Les études auprès des ménages2 ont
montré que la dimension écologique est celle qui est la plus
ancrée dans la conscience collective.
C'est dans cette logique que ce mémoire sera
consacré à une enquête sur perception de la notion de
développement durable par les étudiants. Il s'agira de mener une
enquête qualitative (pour avoir des données approfondies) et une
enquête quantitative (pour avoir des données chiffrées).
Cette enquête nous donnera des informations sur le regard du «
public » étudiants concernant le développement durable. Nous
pourrons alors comparer les résultats des études
déjà menées avec les résultats de la
présente enquête et même apporter des éléments
nouveaux. Comment les étudiants perçoivent-ils la notion de
développement durable aujourd'hui ?
La première partie sera consacrée à une
explication de la notion de développement durable, la seconde partie
abordera l'étude qualitative et quantitative et enfin, la
troisième partie sera une présentation des résultats de
l'étude.
1 Définition de l'INSEE
2 Centre de recherche pour l'étude et
l'observation des conditions de vie,( CREDOC) Enquête sur les attitudes
et comportements des Français en matière d'environnement, 2011
CREDOC, Enquête sur la connaissance du développement
durable, 2013
Institut Français d'opinion publique (IFOP), Les
Français et le développement durable, 2007
4
Partie I .Constat, état des lieux du
Développement Durable
La notion de développement durable a pris naissance
dans un contexte économique assez favorable : les Trente Glorieuses.
Cette ère est marquée par une forte croissance économique
des pays développés. Fort de cette croissance économique
fulgurante, l'opinion publique commence dès lors à s'interroger
sur cette croissance et aux limites qui en découlent. En effet, une
forte croissance économique aurait des effets néfastes sur
l'environnement. De même, le choc pétrolier de 1973 illustre la
limite qu'il existe concernant la croissance économique. La
nécessité d'instaurer un développement durable prend alors
tout son sens.
Dans cette première partie nous verrons ce qu'est le
développement durable. La seconde partie s'intéressera aux
études réalisées par de grands instituts de sondages
d'opinions Français (IFOP, TNS SOFRES)3 ainsi que des centres
de recherches et d'études tels que le CREDOC.
I. Qu'est-ce que le « Développement Durable
» ?
Cette partie vise à expliquer ce qu'est le
développement durable en se focalisant sur l'historique de ce concept.
Il s'agira de présenter les dates importantes qui ont contribué
à la mise en oeuvre du développement durable. Puis de
présenter les différents enjeux du développement durable
qu'ils soient environnementaux, économiques et sociaux.
1.1 Une genèse du développement durable
Le XIXème est marquée par la
Révolution Industrielle. Cette période marque un tournant majeur
dans les sociétés. En effet, progrès techniques et
innovations sont les principaux facteurs de croissance. Cependant, les
années 1920 marquent une prise de conscience globale sur les impacts
négatifs de l'industrialisation sur l'environnement.
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale ce constat s'est
confirmé. Les villes ont été profondément
détruites. On note alors que la population affluait vers les grandes
villes pour échapper à la misère que connaissaient les
petites villes. Ces flux ont donc engendré une crise du logement sans
précédent. C'est alors que des politiques ont été
menés afin de lancer de programmes de construction massive en
réponse à la crise du logement des années 1970. Ces
habitats étaient pour la plupart salubres et agréables à
vivre.
Le développement durable émane donc de
préoccupations anciennes. En effet, penser que la dégradation de
l'environnement est un phénomène récent est trompeur. Le
monde doit faire face à des sociétés contemporaines qui
3 IFOP, 2007
Société Française d'enquête par
sondage, TNS SOFRES, Les entreprises et le développement durable,
2009
5
empiètent de plus en plus sur les espaces
jusqu'à en oublier les pratiques classiques. Il doit faire face
également à d'autres effets aggravants comme par exemple le
commerce international. De même, le développement durable serait
fondé sur deux ordres qui sont en contradictions : «
l'équité intergénérationnelle » qui se doit de
préserver les ressources pour les générations suivantes et
enfin « l'équité spatiale » entre les pays riches et
les pays pauvres.4 En d'autre terme, le développement durable
repose sur deux ordres : le bien être pour les générations
à venir et garantir un même niveau d'accès entre les pays
pauvres et les pays riches.
En 1972, se tient la conférence des Nations Unies
à Stockholm. Lors de cette conférence se dresse une
déclaration de principes et plan d'action afin de prévoir la mise
en place d'un « Programme des Nations Unies pour l'Environnement et le
Développement durable ». Cette conférence avait pour
objectif d'informer sur les plans prévus en termes de
développement durable. Durant cette période, les
préoccupations étaient les ressources disponibles ainsi que leur
renouvellement, la justice sociale et l'efficacité économique.
Les problèmes économiques, environnementaux et sociaux qu'a
connus la France dans les années 1970, font l'objet à de vives
préoccupations. On peut citer des cas de catastrophes qui se sont
produites : l'usine de pesticides de Bhopal en 1984 ou encore les accidents
nucléaires de Three Miles Island en 1979. Ce sont ces catastrophes qui
ont alimenté les préoccupations environnementales. De même,
les années 1980 font l'objet à de vifs débats à
tels point que cela solidifient la prise de conscience des dangers qui menacent
la société. Suite à ces évènements, les
Etats ont décidés de mettre en place des « politiques de
l'environnement et d'une législation propre ».
A l'origine cette notion concernait un public «
scientifique » mais on s'aperçoit qu'elle prend place autour de
travaux. En 1972, naît le rapport Meadows (rapport commandé par le
club de Rome). Ce rapport, « les limites de la croissance », nait
dans un contexte où la conjoncture économique était
favorable : Les Trente Glorieuses. Dès lors, les penseurs
commençaient à s'interroger très sérieusement aux
effets d'une croissance économique. Le rapport vise à remettre en
cause les effets de la croissance par de nombreux chercheurs. De plus, cette
conférence avait également pour objectif de mettre en garde les
populations contre une pénurie pour les générations
à venir.
La même année, les Nations Unies vont organiser
la toute première conférence sur l'environnement aux Etats-Unis.
Cette conférence débouche en sur mise au point d'un programme :
Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). Ce projet vise
à combiner les actions des Nations Unies dans le domaine de
l'environnement et d'accompagner les Etats dans la mise en oeuvre de politiques
environnementales.
C'est alors qu'en 1992 se tient le sommet de Rio. Cette
conférence d'ordre mondiale liste les différents principes
d'application. De même, trois conventions sont établies :
biodiversité, changement climatique et contre la diversification. On
voit qu'ici que les préoccupations environnementales sont très
ancrées et ce, à l'échelle internationale. La
conférence de Rio marque une prise de conscience planétaire sur
les enjeux environnementaux.
Un autre évènement important dans la chronologie
du développement durable : le protocole de Kyoto en 1997. Il s'inscrit
dans la même logique de la conférence du sommet de Rio en 1992.
Cet accord international bâti sur la Convention-Cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques, vise à réduire les gaz à
effet de serre des pays industrialisés.5
4 MANCEBO François, le développement durable, 2008,
Armand Collin
5
http://unfccc.int/portal_francophone/essential_background/feeling_the_heat/items/3294.php
6
Cette chronologie historique visait à montrer que les
préoccupations environnementales n'étaient pas récentes
mais bien au contraire. La période d'industrialisation a fait
naître une prise de conscience généralisée et
rapide. Par définition, le développement durable repose sur trois
piliers fondamentaux : environnemental, économique et social.
1.2 Les trois piliers du développement durable
Etant donné que les ressources naturelles ne sont pas
illimitées, l'un des fondements du développement durable repose
sur le fait qu'il faut préserver et garantir un environnement meilleur.
L'environnement est menacé puisque ces ressources naturelles sont en
voie de disparition. Compte tenu de cet état de rareté des
ressources naturelles, la protection de ces équilibres
écologiques est plus que nécessaire. Le pilier environnemental
apparaît alors comme le pilier fondateur de cette notion puisque les
Etats du monde se réunissaient, lors de conférences, à
l'origine en raison d'inquiétudes à l'égard de
l'environnement. Cette dimension écologique concerne donc l'ensemble des
problématiques relatives à l'environnement : éco
système, ressources naturelles, énergie... Concernant l'opinion
publique, des études de grands instituts de sondages telles que l'IPSOS
et l'IFOP montrent que le développement durable est souvent
associé à la dimension écologique en dépit des
autres aspects. Les entreprises sont également intégrées
dans des logiques de développement durable. En effet, elles
intègrent la RSE dans les politiques d'entreprises. La RSE vise à
instaurer des conditions de travail favorables aux salariés. C'est donc
le pilier social qui est sollicité.
II. Quelles enquêtes en termes de «
Développement Durable »?
Les sondages d'opinions prennent une place de plus en plus
importante dans la société actuelle. En effet, ils peuvent
être utilisés par les entreprises, les médias ou encore les
parties politiques. Ces sondages sont donc de véritables instruments de
communication. Dans cette partie il s'agira de présenter les
différentes enquêtes réalisées en matière de
développement durable. De ce fait, des études se sont
déroulés auprès des ménages Français et
certaines auprès d'entreprises, plus particulièrement
auprès de décideurs d'entreprises.
2.1 Des enquêtes menées auprès des
ménages
En 2013, le CREDOC a mené une étude sur la
connaissance du « développement durable » à la demande
de l'ADEME6. Cette étude s'est basée sur un
échantillon représentatif de 2009 personnes âgés de
18 ans et plus. Elle a été effectuée en « face
à face ».De ce fait, l'enquête met en évidence deux
parties. La première partie s'appuie sur « l'impact de la crise
économique actuelle ». La seconde partie du rapport d'enquête
se consacre à la description des représentations en
matière de développement durable.
6 ADEME, Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'Energie
7
1. Les conséquences de la crise
économique
L'enquête a montré que la sensibilité
environnementale est forte pour les Français. En effet, 28% des
Français se disent « très sensibles » aux
problèmes d'environnement. Une majorité d'entre eux (59%) est
« assez sensible » et seulement 13% estiment être « peu ou
pas du tout sensibles ». Pour résumer, la majorité des
Français semblent plutôt sensibilisé aux
problématiques environnementales.
L'étude a également montré que les
préoccupations concernant le chômage semblent beaucoup plus
inquiétantes que les préoccupations environnementales. En
d'autres termes, dans un contexte de crise économique, les
préoccupations environnementales sont mises à distance en
dépit de problèmes socioéconomiques. On constate qu'en
2013, 50% des individus estimaient que le chômage était l'un des
deux sujets qui les préoccupent le plus contre seulement 14% pour «
la dégradation de l'environnement ». La lecture du graphique montre
donc que le problème du chômage est perçu comme
étant plus préoccupant que l'environnement. Le volet «
environnemental » est mis à distance au détriment du volet
« social ».
8
2. La connaissance en « développement
durable » se stabilise
La connaissance en matière de développement
durable semble se stabiliser. En effet, l'étude a
révélé que 51% des personnes interrogées estimaient
avoir une idée très et assez précise du
développement durable en 2013 (Annexe figure 1). De plus, ce
degré de connaissance du développement durable diffère
selon le capital économique dont dispose un individu. En effet, les
individus ayant un capital économique élevé seraient plus
nombreux à avoir une idée précise de la notion de «
développement durable ». L'étude montre que cette
connaissance diffère selon le diplôme obtenu. On note que la
majorité des personnes interrogées ayant une connaisse
précise sur le développement durable, sont des individus qui ont
un haut niveau de diplôme (Annexe figure 2).
Enfin, l'élément qui ressort de cette
enquête c'est « le clivage générationnel ». La
connaissance en matière de développement diffère selon les
générations. L'étude montre que 56% des 18-24 ans
estimaient avoir une idée précise du terme contre 32% des 70 ans
et plus. On remarque bien qu'il existe un clivage entre les
générations. Les anciennes générations n'auraient
pas toutes une idée précise de ce qu'est le développement
durable. De même, cette tendance semble s'intensifier puisqu'en
comparaison avec 2012, ce clivage a augmenté. (+16 points en Juin 2012).
En somme, l'enquête a permis de montrer que la « sensibilité
environnementale » demeure forte et que ces préoccupations
environnementales sont quelque fois oubliées au profit de
problèmes socioéconomique comme le chômage. En effet, les
Français sont davantage touchés par des problèmes
sociétaux. Puis l'étude montre que la connaissance du
développement durable stagne : peu de citoyens affirment connaître
le concept de « développement durable » et enfin, le
développement durable est souvent associé à l'aspect
environnemental au détriment des autres dimensions.
L'IFOP a réalisé en 2007 une enquête
intitulée « Les Français et le développement
durable ». C'est une étude qui vise à connaître
le rapport qu'entretiennent les Français avec le développement
durable. 1005 personnes âgées de 15 ans et plus ont
été interrogés par téléphones à leur
domicile. L'étude a permis de tirer trois enseignements majeurs :
? La majorité des Français a déjà
entendu parler de développement durable. En effet, en 2007, 76% des
personnes interrogées disaient avoir déjà entendu parler
de développement durable contre 46% en 2004. On remarque que la notion
de « développement durable » est en progression depuis
2002.
? Bien que certaines littératures académiques
estiment qu'il semble difficile de concilier les trois piliers du
développement durable, l'étude montre que le développement
durable et le respect de l'environnement sont perçus comme étant
conciliables avec les enjeux économiques. Près de 70% des
Français estimaient qu' « on peut continuer à se
développer et à consommer en étant davantage respectueux
de l'environnement ». Dans la même réflexion, on remarque
également que les 25-34 ans étaient plus nombreux à penser
qu'on pouvait concilier le pilier économique avec les
problématiques environnementales (75%), contre 68% pour les 65 ans. Ce
« clivage générationnel » montre que les
problématiques concernant le développement durable, ne sont pas
perçues de la même manière. En effet, les jeunes
générations sont davantages optimistes sur ces enjeux. Les
anciennes générations, quant à elles, seraient
peut-être moins sensibilisées et donc plus pessimistes.
9
IFOP,2007
10
? Enfin, l'enquête a mis en évidence que les
consommateurs incorporent de plus en plus « l'exigence environnementale
dans leur comportements ». En d'autres termes, les consommateurs
éprouvent de plus en plus d'intérêt à l'aspect
environnemental.
83% des personnes interrogées estimaient que s'il
existait sur les produits et services une fiche environnementale cela
influencerait « beaucoup » et « assez » leur choix.
Ces études menées auprès de
ménages a permis de comprendre ce que le développement durable
leur évoquent. Le développement durable est encore associé
au volet environnemental en dépit des autres aspects. On note
également un « effet générationnel ». De ce
fait, les jeunes générations seraient plus nombreuses à
avoir une idée précise de la notion de développement
durable alors que les anciennes générations seraient moins
nombreuses. L'étude montre aussi que les 18-25 ans seraient plus
optimistes en une conciliation des enjeux environnementaux et
économiques. Qu'en est-il des entreprises Françaises ? Comment
les décideurs d'entreprises incorporent-ils des logiques de
développement durable ?
2.2 ....mais également auprès des
entreprises
TNS SOFRES a réalisé en 2010 une enquête
intitulée « Les entreprises et le développement durable
». L'étude s'est basée sur un échantillon
représentatif de 200 décideurs en entreprises ainsi et de 21
interviewés dans le CAC 40. Le mode de recueil était
l'enquête par téléphone. Contrairement aux enquêtes
réalisées auprès des ménages, les enquêtes
auprès des entreprises ne concernent uniquement les politiques de
développement durable. Plusieurs éléments ressortent de
l'enquête :
? Premièrement, la crise financière n'a pas
freiné « l'engagement des entreprises sur le développement
durable ». Près de 52% des décideurs estimaient que la crise
économique n'avait eu aucun effet sur les projets et les actions de
développement durable contre 16% qui estimaient que la crise
réduisait les projets et actions en termes de développement
durable. (Annexe figure 3)
? De plus, les politiques de développement durable ont
tendance à s'élargir au sein des entreprises. En effet, il y a
une prise en compte croissante des enjeux sociaux et sociétaux interne
à l'entreprise : luttes contre les
discriminations, insertions des personnes en
difficultés etc. En effet, près de 66% des personnes
interrogées, estimaient que l'environnement est un axe « tout
à fait prioritaire » et 51% pour le pilier social. A la lecture de
ces chiffres, on remarque bien que les entreprises tendent à incorporer
les logiques en termes de développement durable dans leurs
stratégies d'entreprises. (Annexe figure 4)
? Enfin, les derniers points abordés sont « les
impacts attendus des politiques de développement durable ».
L'étude montre que ces politiques de développement durable
tendent à se diversifier (innovation de produit, réduction des
risques, réductions des charges etc.). Au-delà des pratiques
traditionnelles en matière de développement durable,
l'enquête montre que les entreprises mettent en place des pratiques
innovantes et diversifiées. L'image et l'innovation seraient les deux
effets escomptés des politiques du développement durable.
Près de 77% des participants estimaient que les politiques de
développement allaient certainement « améliorer l'image
» et 61% estimaient que cela allait certainement développer
l'innovation. (Annexe figure 5)
L'étude a montré que les entreprises
inscrivaient de plus en plus des logiques de développement durable et
ce, dans les trois piliers. De même, de nouveaux éléments
émergent à travers les politiques de développement durable
(innovation et image). En somme, les entreprises tentent de s'adapter à
un environnement en perpétuel mouvement.
Cette partie visait à présenter les
différentes enquêtes en termes de développement durable que
soit auprès des ménages ou des entreprises. L'enquête
conduit auprès des ménages a révélé un
élément important : le développement durable est fortement
associé à la dimension environnementale. Les deux parties
suivantes seront consacrées à l'enquête qualitative et
quantitative menée auprès des étudiants de Paris 7. Il
s'agira donc dans un premier temps de comparer les enseignements des
enquêtes menées auprès des ménages avec ceux des
étudiants de l'Université de Paris 7. Compte tenu de
l'enseignement « Développement Durable » dispensé dans
le cadre du Master 1 MECI, les étudiants associent-ils le
développement durable à la dimension environnementale ?
Partie II. L'étude qualitative et
quantitative
Comme dit précédemment, cette partie sera
entièrement consacrée à l'étude qualitative et
quantitative menée auprès des étudiants de Paris 7. Dans
un premier temps, il s'agira de présenter le sujet (état de la
question, problématique et hypothèses) puis la seconde partie se
proposera de présenter la démarche qualitative et quantitative en
profondeur.
11
I. Etat de la question
12
L'enquête vise à connaître les
représentations et perceptions qu'ont les étudiants du
développement durable. Pour cela il conviendra d'effectuer une
enquête qualitative et quantitative.
1.1 Présentation du sujet
L'enquête réalisée est une enquête
sur la perception de la notion de développement durable par les
étudiants. Rappelons que certaines études
révélaient que les individus associaient le développement
durable uniquement à la dimension écologique. Cependant, nous
n'avons pas connaissance de la raison pour laquelle cette dimension semble
fortement ancrée dans la conscience collective. Pour se faire, il
s'agira donc d'interroger des étudiants de Master 1 MECI (Métiers
des études, du conseil et de l'intervention) et de Licence 3 SES
(Sciences économiques et sociales) de l'Université Paris 7 afin
d'avoir des informations plus subjectives. En somme, l'enquête
qualitative permet de répondre à des problématiques qu'une
enquête quantitative ne permettrait pas de faire.7 Il est
important de préciser que les promotions d'étudiants n'ont pas
été sélectionnées aléatoirement. Les
étudiants du M1 MECI suivent un enseignement qui s'intitule «
Développement durable » quant à la L3 SES, un enseignement
« d'économie de l'environnement » leur aie proposée.
C'est donc dans cette logique qu'interroger ces étudiants paraissait
cohérent puisqu'ils seront, a priori, en mesure de répondre.
1.2 Problématique
L'enquête permettra de savoir comment les
étudiants perçoivent la notion de développement durable
aujourd'hui ? Cette problématique étant large, il
s'agira également d'avoir des informations sur les pratiques en
matière de développement durable et le degré de
sensibilisation. Ce sont les deux « sous-axe » de mon étude.
Enfin, celle-ci permettra également de savoir si d'autres aspects du
développement durable commencent à émerger dans l'esprit
des individus et si ces notions sont acquises.
1.3 Hypothèses
Nous pouvons donc émettre quelques hypothèses :
· Les étudiants pourraient eux aussi associer la
notion de développement durable à la dimension écologique.
Le rôle des médias ou de l'Etat peut avoir un impact sur la
perception de la notion dans la mesure où l'aspect écologique y
est toujours mis en avant au détriment des autres aspects (social et
économique)
· A l'inverse, l'étude pourrait
révéler que la notion de développement durable est
désormais acquise pour la majorité des personnes. On pourrait
donc dire que l'information se serait diffusée de manière
satisfaisante.
7 DESANTI Raphael, L'enquête qualitative en
sociologie, 2007
· Les étudiants qualifieraient la notion de
développement durable de « subjective ». Compte tenu de ce
concept « vaste », l'enquête pourrait révéler que
chacun serait en mesure de s'approprier ce terme. De même cela pourrait
dresser une typologie d'étudiants. Ces profils montreraient que chaque
étudiant n'aurait pas été sensibilisé de la
même manière.
· Enfin, paradoxalement, l'enquête pourrait mettre en
évidence une inégalité d'accès à
l'information selon les classes sociales.
Afin de valider ou non les hypothèses
précédemment exposées, il sera nécessaire
d'utiliser deux méthodes issues des sciences sociales : la
méthode qualitative et la méthode quantitative.
II. Démarche quantitative et qualitative
2.1 La démarche qualitative
L'entretien est une méthode qui permet de nous
éclairer sur les représentations individuelles, les comportements
et les pratiques. Elle se doit donc de faire ressortir des logiques
sociales.8 La démarche de l'entretien individuel peut tendre
également à instaurer un rapport égal entre
l'enquêteur et l'enquêté. Bien plus qu'un enchaînement
de questions/réponses, un entretien individuel produit des
réponses sous formes discours pouvant être analysées en
profondeur. C'est dans cet esprit que la méthode utilisée est la
méthode par entretien individuel « semi directif ». Un
entretien semi-directif est préparé à l'aide d'un guide
d'entretien qui contient plusieurs thèmes en vue d'être
évoqués durant l'échange :
Guide d'entretien :
- Définition du développement durable : De
manière générale, ce thème vise à comprendre
comment les étudiants définissent cette notion. De ce fait,
connaître la définition de chacun des étudiants permettra
de dresser des profils divers.
- Les acteurs : Il s'agira de s'intéresser
à l'opinion des étudiants concernant les différents
acteurs qui contribuent de loin comme de près aux logiques de
développement durable. (Etat, entreprises, médias). Ce
thème nous orientera d'une certaine manière sur la perception de
la notion de développement durable. La contribution de ces acteurs peut
avoir une influence sur ces représentations.
8 BLANCHET Alain, L'Entretien, 2010
13
14
- Perception et représentation du développement
durable : Cette rubrique nous indiquera comment les étudiants
perçoivent le développement durable. Nous verrons donc si ces
représentations confirment ou infirment les résultats
d'enquêtes déjà réalisées.
- Pratiques en matière de développement durable
: Ce thème nous permettra de comprendre si les étudiants ont
des pratiques en matière de développement durable.
- Sensibilisation : Vise à comprendre comment les
étudiants ont été sensibilisés (médias,
enseignements à l'université, sphère personnelle) et si
ils se sentent sensibilisés ou non.
-
Talon « sociologique »
L'échantillon est composé 4 étudiants en
M1 MECI. Les caractéristiques sociodémographiques vont donc
permettre de dresser une typologie c'est-à-dire regrouper les personnes
enquêtées selon certains critères (âge, sexe, lieu
d'habitation, diplôme).
Enquêté-e-s T L F
A
Sexe
|
Masculin
|
Féminin
|
Masculin
|
Féminin
|
Age
|
21 ans
|
24 ans
|
24 ans
|
32 ans
|
Filière
|
M1 MECI
Option socio- économie
|
M1 MECI
Option socio- économie
|
M1 MECI Option socio- économie
|
M1 MECI
Option ADL1
|
Baccalauréat
|
Général série S
|
Général série S
|
Général série ES
|
Général série ES
|
Lieu
d'habitation
|
Herblay (95)
|
Bobigny (93)
|
Puteaux (92)
|
Paris (75)
|
Déroulement des entretiens, terrains, accès
aux enquêtés
Accéder aux enquêtés était simple,
dans la mesure où ce sont des étudiants de ma filière donc
l'échange s'est fait très facilement et rapidement. Pour certains
étudiants du Master 1 MECI, un mail leur a été
envoyé afin de convenir d'un entretien et pour d'autres, la demande
s'est faite en « face-à-face ». Tous les étudiants ont
accepté un entretien, il n'y a pas eu de refus. Cependant, des
difficultés ont été rencontrés notamment pour
l'accès aux étudiants de la licence 3 SES. Il a été
impossible d'obtenir leur mail puisque le secrétariat n'est pas en droit
de me les communiquer.
Les entretiens se sont déroulés au sein de
l'Université entre le 7 avril et le 25 avril 2015 et ont duré
entre 40 minutes et 1 heure. Les entretiens étaient individuels et non
collectifs même si cette forme d'entretien aurait montré des
formes d'interactions entre les étudiants, qui seraient
intéressantes tout de même. L'entretien individuel «
semi-directif » permet
15
également de faire des relances sur des questions
déjà abordées. Enfin, l'intégralité des
entretiens ont été enregistrée puis retranscrits afin de
faciliter le travail analytique.
En somme, l'enquête par entretien permet donc de
qualifier les résultats de mon étude, c'est
à travers cette démarche que nous aurons connaissances des
perceptions et représentations qu'ont les étudiants à
l'égard du développement durable. Or, nous avons également
besoin de quantifier ces résultats, c'est pour cela que
nous solliciteront les outils statistiques.
2.2 La démarche quantitative
En complément de la démarche qualitative, il
conviendra également de faire appel aux outils de statistiques. La
démarche quantitative permet de rassembler des informations sur des
populations déterminées9. En effet, il s'agira donc de
quantifier des résultats afin d'avoir des ordres de grandeurs. La
méthode utilisée est la passation de questionnaires. De ce fait,
ces questionnaires seront composés de questions « ouvertes »
et « fermées ».
Description de l'échantillon et des thèmes
du questionnaire
L'échantillon n'est pas exactement similaire à
la démarche quantitative. En effet, pour l'étude on prendra en
compte l'ensemble des étudiants du M1 MECI et l'ensemble des
étudiants de la L3 SES (100 en L3 et 50 en M1).
Le questionnaire est structuré en trois parties. La
première partie concerne les variables « socio-économique
», la seconde partie est consacrée à la notion de
développement durable et enfin la troisième partie, aborde la
question des pratiques en termes de développement durable.
1. « Les variables socio-économiques
» : Age, sexe, diplôme. Ces variables sont le ciment de
l'enquête puisqu'on pourra les mettre en relation avec les autres
résultats de l'étude et qui par la suite permettra de dresser une
véritable typologie. On pourra par exemple établir des liens et
des rapports entre le genre et les représentations du
développement durable. Existerait-il une perception « genrée
» du développement durable ? Autrement dit que l'on soit une fille
ou un garçon, aurait-on, la même perception du
développement durable ?
2. « La notion de développement durable
» : Cette rubrique vise à comprendre de manière
générale comment les étudiants perçoivent la notion
de développement durable.
- L'expression du développement durable : Les
étudiants ont-ils une idée précise de ce que signifie la
notion de
développement durable ?
- L'importance du développement durable : Est-ce important
selon eux ?
- Les expressions associées au développement
durable : Quelles sont les termes qui leur viennent à l'esprit
lorsqu'on leur parle de développement durable ?
- La démarche du développement durable :
Qu'est-ce que la démarche du développement durable selon eux ?
- Sensibilisation : Comment ont-ils été
sensibilisé ?
9 ROSENTAL Claude, Introduction aux méthodes
quantitatives en sciences humaines et sociales, 2001
16
- Le sentiment d'information : Les étudiants ont-ils
l'impression d'être suffisamment informés des actions mises en
place en matière de développement durable ?
3. « Les pratiques concernant le
développement durable ». Enfin, ce thème a pour but
de nous indiquer sur les pratiques en termes de développement durable
par les étudiants.
- Les habitudes : est- ce que les questions autour du
développement durable les amènent à changer leur habitudes
? Ont-ils des pratiques spécifiques ?
- Le milieu associatif : Est-ce que certains étudiants
sont membres d'associations en lien avec le développement durable ?
A travers les thèmes énoncés ci-dessus,
on remarque que l'étude débute sur un aspect
général du développement durable (la notion de
développement durable) pour se diriger vers les détails (les
pratiques). Connaître les pratiques en termes de développement
durable pourra, en quelque sorte, nous donner une idée sur le
degré de sensibilisation.
Outils mobilisés
Afin de mener à bien une étude quantitative, il
convient de mobilisés outils des statistiques. Il s'agira de faire une
passation de questionnaire. Le questionnaire a pour but de récolter des
données empiriques qui sont standardisées.10
L'administration de questionnaire s'est faite via le site de
sondage
ze-questionnaire.fr. Le site
permet de rentrer son propre questionnaire puis d'envoyer un lien par mail aux
destinataires souhaités. Une fois les résultats obtenus, on peut
« importer » les résultats sur un fichier Excel. Les
résultats se présentent alors sous forme de pourcentage. Excel
est indispensable aux traitements statistiques. Le site ze-questionnaire
présente les résultats sous forme de graphiques, de ce fait, il
n'y a pas eu besoin de réaliser des graphiques manuellement sur Excel.
Les données obtenues, à partir des tableaux visent à
illustrer les résultats afin d'en faciliter les lectures.
Partie III. Résultats de l'étude
Cette partie sera consacrée aux résultats des
études quantitatives et qualitatives. Nous analyserons donc les
entretiens individuels menés auprès des étudiants et ainsi
que les questionnaires qui leur ont été administrés. La
présente partie est la base de l'enquête puisqu'elle
présente les résultats obtenus à partir de
différentes méthodes.
? 10 SINGLY de F , Le questionnaire. L'enquête et ses
méthodes (3e édition), Armand Colin, 2012
17
I. Résultat de l'étude qualitative
1.1 Profils des étudiants interrogés
V' Enquêté 1 : A
A a 32 ans et est actuellement en reprise d'étude
à l'université de Paris 7 en Master MECI option ADL,
(Aménagement et développement local). Elle a obtenu un
baccalauréat économique et social puis une licence en
Administration Economique et Sociale. Dès l'obtention de sa licence,
elle entre dans une école de travail social appelé «
Institut Régional de travail social de Montrouge ». Elle a
occupé divers postes dans des centres sociaux. Elle dit s'être
toujours intéressée à « l'aménagement et au
développement local ».
V' Enquêté 2 : T
T a 22 ans et est également en Master 1 MECI. A
l'inverse de A, T a suivi un parcours plutôt scientifique.
(Baccalauréat scientifique puis une Licence MAAS). C'est arrivé
en Master que l'étudiant a vu son parcours être plus
économique et plus « objectif ». Par ailleurs, T se dit
sensibilisé grâce à l'enseignement «
développement durable » qui est proposé dans le cadre du
Master 1 MECI. C'est donc à l'université que T a
été sensibilisé principalement.
V' Enquêté 3 : F
F est en Master 1 MECI et suit l'option socio économie.
Il a obtenu auparavant une licence SES. F se dit être très
sensibilisé au développement durable puisque ses pratiques font
parties de sa vie quotidienne et de son éducation. C'est donc dans la
sphère personnelle que celui a été sensibilisé au
développement durable. En effet, il dit trier les déchets tous
les jours. Parmi les étudiants interrogés, F est le seul qui a
des pratiques en matière de développement durable. Par ailleurs,
F affirme être sensibilisé en raison d'un acte simple de la vie
quotidienne : son contrôle technique.
V' Enquêté 4 : L
L a 24 ans et est en Master 1 MECI parcours socio
économie. Elle a obtenu une licence en SES l'année
dernière. L dit ne pas « être du tout sensibilisée et
ne pas penser au gaspillage de l'électricité ». Cependant,
elle semble avoir conscience des enjeux en matière de
développement durable. De plus, Comme pour T, L déclare que le
cours de développement durable proposé par Madame Petia
Koleva11 a réussi à la sensibiliser malgré
tout.
11 Enseignante à l'Université Paris 7
18
On remarque qu'à première vue, les
étudiants ont des parcours différents et qu'ils ont
été sensibilisés de manière différente. Leur
rapport au développement durable n'est donc pas semblable. La partie qui
va suivre va montrer que malgré ces divergences, les étudiants
partagent globalement les mêmes opinions à l'égard du
développement durable qu'elles soient positives ou négatives.
1.2 Les représentations positives à
l'égard du développement durable
? La dimension environnementale toujours
ancrée
L'ensemble des entretiens révèlent que les
étudiants interrogés semblent avoir conscience de ce qu'est le
développement durable. En effet, ils estiment que le
développement durable est « quelque chose de positif
» et un ensemble d'actions, de démarches en faveur de
l'environnement. De même, il apparait que le développement durable
est perçu comme un processus « important ». Au
premier abord, c'est la dimension environnementale qui est
dominante. Comme pour les enquêtes menées
auprès des ménages par le CREDOC, la dimension environnementale
semble encore bien ancrée dans l'esprit des individus. Les
étudiants interrogés attribuent, en premier lieu, le
caractère environnemental pour définir le développement
durable. On remarque que les autres piliers ne sont pas mentionnés dans
leur définition. C'est uniquement au fil des entretiens que la
définition du développement durable tend à
s'élargir.
« Ce qui m'évoque en premier c'est faire
attention à l'environnement » F.
« Selon moi, le développement durable serait
la capacité que les sociétés pourraient avoir pour
garantir le futur de la terre. Garantir l'existence de toute les
espèces, les faunes marines comme les terrestres et ainsi que les
ressources durables. » L
On remarque bien, que la dimension naturelle et
environnementale prime dans le discours des enquêtés concernant la
notion de développement durable. De même lorsque l'on demande quel
pilier leur semble plus important, c'est le pilier environnemental qui
resurgit.
« Le pilier environnemental parce que selon moi quel
que soit l'économie dans laquelle on est, l'environnement ça
reste le pilier essentiel pour toute croissance économique. »
L
Pour résumer, la définition de
développement durable selon les enquêtés reste très
marquée par la prédominance de la dimension écologique. De
même, lorsque l'on leur demande d'associer des termes à la notion
de développement durable, on remarque que « environnement
» et « écologie » sont les termes les plus
employés. Il existe donc une similitude au niveau des résultats
par rapport aux enquêtes déjà réalisée
auprès des ménages12. En effet, le volet
environnemental prime dans le discours des enquêté au début
des entretiens.
? L'enseignement, au secours des idées
pré conçues
12 CREDOC, 2013 IFOP, 2007
19
Un aspect positif a été mentionné par
trois des étudiants interrogés. Ils estiment que l'enseignement
de Madame Petia KOLEVA, dans le cadre du Master 1 MECI, a été
très bénéfique. En effet, cet enseignement proposé
leur a permis d'être davantage sensibilisé au développement
durable. De plus, les étudiants pris conscience que d'autres aspects et
acteurs pouvaient intervenir dans des logiques de développement
durable.
« Je trouve qu'elle a réussi à nous
sensibiliser sur le fait que les entreprises font du profit, cherchent à
faire du profit mais derrière faut quand même penser qu'il y a un
environnement qu'il faut protéger mais aussi une société
qu'il faut surveiller » T
« On a eu droit au cours de développement
durable et ça nous permis de comprendre qu'il faut essayer de garder les
ressources, de les travailler correctement pour ne pas les épuiser et
aussi pour ne pas dégrader l'environnement ». F
En somme, cet enseignement a permis aux étudiants
d'élargir leur vision du développement durable qui semblait se
limiter à la dimension écologique. De même, il semblerait
que les enquêtés ont appris sur la dimension économique,
particulièrement sur le rôle des entreprises, que sur les autres
aspects.
« Pour moi le développement durable
c'était surtout un acte citoyen et avec le cours de madame Petia KOLEVA
je me suis rendue compte que les entreprises avaient aussi une grande part dans
le développement durable ».L
Les enquêtés avaient des idées pré
conçues sur le développement durable, c'est l'enseignement qui
leur a permis d'avoir une vision plus large. De ce fait, ils semblent avoir
obtenus de nombreuses connaissances sur la question.
« J'ai appris beaucoup de nouvelles choses. Disons
que j'avais une certaine idée du développement durable, j'avais
une certaine base et que cette base s'est solidifiée, s'est
imprégnée de son cours ». F
On ne peut exclure le fait que l'enseignement suivis par les
étudiants a été déterminant dans la suite des
entretiens réalisés. A l'inverse des individus interrogés
par l'IFOP ou encore le CREDOC, le « public » étudiant est
avantagé dans la mesure où le développement durable leur
aie enseigné. Ils sont, a priori, en mesure de répondre car ils
disposent de toutes les informations nécessaires en termes de
développement durable. Cela s'inscrit dans leur quotidien puisqu'ils
étudient la question. Pour finir, l'enseignement a dans un premier temps
sensibilisés les étudiants à la question du
développement durable mais il a , par ailleurs, « éteints
» certaines idées pré conçues qu'avaient les
étudiants du développement durable. L'enseignement semble avoir
forgé leurs opinions et notamment permis aux étudiants
d'établir une grille de lecture sur les problématiques de
développement durable. Il aurait été intéressant
d'administrer des questionnaires avant l'enseignement proposé pour ainsi
comparer les résultats de l'étude.
? L'importance du rôle des
entreprises
L'étude a révélé que les
étudiants ont pris conscience du rôle qu'ont les entreprises dans
les logiques de développement durable. En effet, comme dit
précédemment, les enquêtés avaient des idées
pré conçus. Cela se limitait à l'environnement. Selon les
étudiants, l'entreprise agit dans le but de « rendre le monde
meilleur ».
20
« L'entreprise ce n'est pas du profit à tire
largo c'est aussi essayer de rendre le monde un peu meilleur. L'entreprise peut
être là pour faire du profit mais peut être là aussi
pour améliorer les droits du travail dans un pays où il n'y en a
très peu. [..] Elles peuvent aussi apporter des solutions ».
T
Le discours de l'enquêté laisse à penser
que les entreprises ont un rôle aussi déterminant que l'Etat dans
ces dynamiques. En effet, les entreprises doivent également assurer le
bien-être des salariés.
« En Tunisie par exemple, il y avait la pratique
courante de proposer aux employés un séjour à la Mecque
offert par l'entreprise. » F
Les enquêtés semblent donc avoir conscience que
les entreprises n'ont pas pour unique objectif de faire du profit mais
d'assurer le bien-être des salariés. Ils comprennent donc que la
dimension sociale concerne le monde de l'entreprise. De même, les
étudiants semblent attribuer une place importante au rôle des
entreprises. De ce fait, certains étudiants interrogés estiment
que les grandes entreprises se préoccupent uniquement du pilier
économique alors que les « jeunes entreprises » du pilier
social.
« Déjà souvent les grandes entreprises
quand elles pensent développement durable elles pensent écologie
et pas forcément social. Et les plus jeunes entreprises pensent plus au
social/environnemental. » T
En d'autres termes, l'enquêté oppose grandes et
petites entreprises. Selon lui, les grandes entreprises se préoccupent
davantage du pilier écologique que du pilier social alors que les
petites entreprises se concentrent sur le pilier social ainsi que sur le pilier
environnemental.
En somme, les étudiants interrogés semblent
comprendre la place qu'occupent les entreprises dans les logiques de
développement durable. Au départ, ils avaient une vision «
éco centrée » de l'entreprise. A présent, ils
parviennent à comprendre les enjeux sociaux autour des entreprises. De
même, les entreprises sont perçues comme des acteurs
incontournables du développement durable.
? Le développement durable : un effet
générationnel
L'étude a mis en évidence que le
développement durable est à la croisée de plusieurs
générations dans lesquelles il y aurait des écarts de
connaissance. Nous pourrions donc dire qu'il existe un effet
générationnel. Une étudiante interrogée a
expliqué qu'il y a trois générations qui se suivent et que
le développement durable n'était pas « pratiqué
» ou compris de la même manière selon les
générations.
«J'ai l'impression d'être à cheval entre
une génération qui s'en préoccupait pas du tout du
développement durable et une génération qui l'a
complètement intégré [...] Ma belle-mère qui vient
de la génération de mes parents, ne se pose pas du tout la
question [des déchets, de préserver la planète] et
ça ne fait pas partie de ses pratiques alors que votre
génération oui ». A, 32 ans
L'enquêtée distingue donc une
génération qui n'est pas du tout sensibilisée aux
problématiques de développement durable, une
génération « entre les deux » et enfin une
génération sensibilisée et ayant intégré le
développement durable.
21
Par ailleurs, elle explique que les anciennes
générations ne sont pas sensibilisées au
développement, par le fait que ce sont des générations
ayant connu des « privations ».
« Faut dire que la génération de ma
belle-mère c'est une génération qui a connu des privations
ou alors, c'est considéré comme un progrès d'avoir
accès à l'opulence ». A
En effet, les années 1950 sont marquées par le
début de la société de consommation (société
où les consommateurs sont incités à consommer des biens
avec abondance). De ce fait, avoir accès à la consommation de
manière abondante était synonyme de mutation, voire de
progrès, de la société. Rappelons que c'est en 1972
(période de croissance) que les problématiques en termes de
développement durable ont commencé à émerger
auprès de l'opinion publique. Ce qui pourrait expliquer le degré
de sensibilisation de ces anciennes générations.
« Moi mes parents ils s'en foutent
complètement de l'écologie, ils ne votent pas ils ne votent pas
EELV13, c'est générationnel, c'est évident
». T
Par ailleurs, l'étudiant interrogé pense que cet
effet générationnel peut évoluer de manière
positive. Selon, lui les générations futures seront encore plus
sensibilisées. « Nous oui on est sensibilisé à
ces choses-là, peut-être que les générations futures
seront encore plus sensibilisées parce qu'elles seront encore plus
ancrées dans ces enjeux écologiques et sociaux ». T
Un autre étudiant affirme également que le
développement durable est une « question de
génération ».
« Quand je vais chez certaine personne de ma famille,
ceux qui font du tri ce sont ceux qui sont proches de ma
génération. Mais c'est sûr qu'au niveau des parents,
grands-parents ou de ma famille d'un certain âge, il n'y a pas vraiment
de tri. » F
A travers cet exemple, on remarque que le rapport au
développement durable diffère selon la génération
notamment à travers les pratiques comme le tri. Il apparait donc que les
générations anciennes semblent moins préoccupées
par les démarches de développement durable. Pourrait-on dire que
ces générations ne se préoccupent pas aux enjeux du
développement durable en raison du degré de connaissance de la
notion ? L'enquête du CREDOC menée en 2013 a mis en
évidence qu'il subsiste un clivage générationnel. 56 % des
18-24 estimaient avoir une idée précise du terme contre 32% des
70 ans et plus. On pourrait peut-être établir un lien entre le
degré de connaissance et le degré de préoccupation aux
problématiques du développement durable. Plus une personne
connait et maîtrise la notion de développement durable plus elle
serait préoccupée à ces enjeux.
Une quatrième étudiante a montré qu'il
existait aussi un effet générationnel. A l'inverse des autres
étudiants interrogés (qui estimaient que les anciennes
générations étaient beaucoup sensibilisées et
préoccupées par le développement durable), L pense que les
générations anciennes sont aussi sensibilisées. En effet,
l'enquêtée explique que ses parents viennent du Cameroun et que
les conditions de vie n'étaient pas les mêmes qu'en France. Par
exemple, les personnes étaient contraintes de récupérer de
l'eau dans un puit car l'Etat n'avait pas pu construire de canalisations pour
l'eau.
13 Europe Ecologie Les Verts, parti politique écologiste
Français
22
« En fait, c'était pas la même vie, mes
parents viennent du Cameroun. Là-bas la vie n'était pas la
même par exemple y'a des coupures d'électricité assez
souvent [...] donc les modes de vie n'étaient pas les mêmes.
» L
Elle explique alors que sa mère a gardé des
habitudes en raison de ses conditions de vie. Elle a donc des pratiques en
termes de développement durable comme par exemple la gestion de l'eau.
« Ma mère a gardé cette idée de ne pas gaspiller
l'eau. » L.
A travers ce discours, on remarque que la mère de
l'enquêtée a adapté ses comportements en fonction du cadre
de vie. De même, le manque a permis d'être plus vigilant aux
ressources naturelles et énergétiques.
« Elle fait quand même plus attention qu'une
personne qui aurait vécue avec de l'eau et de
l'électricité à disponibilité ». L
Les différents discours des étudiants ont
montré qu'il existait bien un effet générationnel en
termes de développement durable. Cet effet peut s'expliquer par le
contexte socioéconomique (l'essor de la consommation de masse par
exemple). Par ailleurs, les entretiens ont également montré que
les conditions de vie pouvaient avoir un impact sur les pratiques en termes de
développement durable.
Les anciennes générations apparaissent encore
comme des générations peu sensibilisées ou peu
informées en comparaison avec les générations actuelles,
même si il existe des exceptions (par exemple, les conditions de vie qui
peuvent entraîner des comportements et pratiques en matière de
développement durable). Cet écart de connaissance a un impact sur
les pratiques des individus. Les plus jeunes semblent plus sensibilisés
aux logiques de développement durable.
1.3 Les représentations négative à
l'égard du développement durable
? Le développement durable : difficilement
accessible à tous
Les étudiants relèvent deux sens dans la notion
d'accessibilité : d'une part l'accessibilité à
l'information, à la connaissance et d'autre part, l'accessibilité
en termes de pratiques.
1. L'accessibilité à l'information
Trois des étudiants interrogés pensent que le
développement durable est un terme réservée à une
élite. De ce fait, ils estiment alors que le développement
durable ne serait pas accessible à tout le monde.
« C'est élitiste, c'est encore trop
théorique pas assez pratique, y'a des choses qui se sont passées
et c'est pas assez mis en valeur ! Moi j'ai jamais entendu parler de l'impact
social et environnemental dans les principales villes où le tramway
s'est développé. Pourtant pourquoi on n'en entendrait pas parler
aux informations ? » T
L'enquêté regrette que les informations en terme
de développement durable ne soit pas diffusées dans les
médias mais uniquement dans le champ académique/universitaire.
23
« Parce qu'aujourd'hui quand on entend
développement durable, ça reste confiné dans le cercle des
écolos et les personnes qui n'ont pas la fibre écolos ne se
sentent pas concernés en fait. Faudrait qu'on apprenne à en
parler de manière plus démocratique pour montrer que ça
concerne tous les individus et que c'est juste dans une sphère
écolos que ça va se faire. » L
Les étudiants interrogés affirment que le
développement durable n'est pas encore pratique mais théorique.
Par ailleurs, l'enquêtée pense que celui-ci est une notion qui
semble être mise à distance et qui devrait davantage être
intégrée dans la vie des individus. De surcroit, elle pense que
c'est une élite qui s'est emparée de la question de
développement durable en créant des inégalités
d'accès à l'information.
« Je pense qu'elle a été mise en place
par des élites qui avaient un comportement, c'était pas
suffisamment terre-à-terre en fait. C'est trop conceptuel ».
L
« En fait cette notion est compréhensible
seulement par des personnes avec une formation supérieure qui peuvent
facilement appréhender les nuances entre ces notions-là»
L
Les étudiants interrogés jugent la notion de
développement durable non accessible à tout le monde. Il
semblerait donc qu'il existerait une inégalité en terme
d'accès à la connaissance et à l'information. La
perception des étudiants confirment les résultats des
études menées auprès les ménages. L'étude
CREDOC montre que les personnes ayant un capital économiques plus
élevés seraient plus nombreuses à avoir une idée
précise de ce que signifie la notion de développement durable. On
pourrait donc établir un lien entre la connaissance en termes de
développement durable et le capital socio-économique. Cela montre
bien que le développement est un terme compréhensible par une
certaine classe sociale et qui tend à exclure certains individus n'ayant
pas les prédispositions nécessaires (enseignements lors des
études supérieures par exemple).
Un étudiant interrogé a estimé qu'il
faudrait instaurer un pied d'égalité entre les individus afin que
l'accès à la connaissance et à l'information soient
équitables.
« Je pense qu'il faudrait que tout le monde aient une
certaine sensibilisation, une certaine base du développement durable
» F
Cet écart de connaissance montre donc que le
développement durable n'est pas accessible à tous.
2. L'accessibilité aux pratiques quotidiennes
Deux étudiants interrogés estiment que les
pratiques en termes de développement durable sont difficilement
accessibles.
« On essaye d'avoir des pratiques mais après
c'est vrai que parfois ce n'est pas facilité de ce qui nous entoure
quand on a pas les infrastructures nécessaires. Il y a très peu
d'infrastructures ici à part à Paris où ils essayent de
permettre le développement durable franchement quand on est en banlieue
il n'y en pas des masses ». L
Le discours montre qu'il existe une forme
d'inégalité dans l'accès aux pratiques en termes de
développement durable entre le centre et les villes en
périphérie. Elle estime que le développement est
difficilement accessible et qu'il subsiste une inégale
répartition des infrastructures.
24
Le second étudiant considère qu'il existe un
accès difficile au développement durable non pas en terme de
pratique des citoyens mais en terme d'équipement collectif comme les
transports.
«Le développement dans les grandes villes de
transport aux communs, les tramways, les Vélibs et Autolibs. Il y a une
certaine discrimination, toutes les villes ne peuvent pas se payer ce genre de
choses. » F
On comprend donc qu'à travers ses dires, le
développement durable parait difficilement accessible tant par les
citoyens que par les villes. Il y aurait une inégale répartition
de ces équipements selon les départements.
« Par exemple, tu prends le 92 il me semble que dans
toutes les villes du 92 tu as des Vélibs et Autolib. Quand tu vois le
93, je connais que la ville de Drancy qui ait des Autolibs ». F
Le développement durable parait peu accessible que ce
soit individuellement (en terme de pratiques) ou collectivement
(équipement des villes comme les transports). Les étudiants
estiment donc qu'il y aurait un effet discriminant dans les logiques de
développement durable, dans le sens où cela ne serait pas
accessible à tous. Les entretiens ont permis de comprendre que certaines
villes seraient donc en marge de ces démarches en termes de
développement durable.
? Une notion ambiguë et « trop large
»
Les étudiants perçoivent également la notion
de développement durable comme une notion ambigu et large.
« Ce sont des mots simples normalement compris par
beaucoup de monde. Mais voilà c'est trop large : Le développement
durable ça veut tout et rien dire ! Il y a trop de choses à
comprendre. Ca englobe beaucoup de choses. Ces choses ne sont pas comprises et
cernées par tout le monde. » F
Selon l'enquêté , la notion de
développement durable est une notion très large. De ce fait, elle
recouvre de nombreux éléments qui ne sont pas forcément
compris par tous les individus.
« Le développement durable c'est plutôt
un mot fourre-tout que ce soit dans le marketing ou dans des discours
politiques.. » A
« A force de créer des concepts on le perd.
C'est beaucoup trop fourre-tout. Si on avait un concept clair par exemple le
développement durable, c'est seulement ça, ok ! Mais dire que le
développement durable c'est l'économie, la croissance,
l'environnement, les ressources naturelles, santé. Les personnes se
sentent perdues ». L
« C'est ça le problème avec le
développement durable c'est qu'ils ont mis des domaines
différents et des domaines où personnes ne peut être expert
dans ces domaines-là ». L
Comme énoncé dans le point
précédent, il y a un écart de connaissance. Les domaines
qui forment la notion de développement durable sont des domaines
explicités uniquement dans la sphère
académique/universitaire. Les discours en termes de développement
durable ne semblent pas adaptés à tous. Dans les
définitions officielles du développement durable, trois piliers
sont distingués. Néanmoins, les étudiants ont quand
même le sentiment que cette notion est vaste. Cela traduit le fait que
certaines personnes peuvent définir la notion de développement
selon sa propre perception.
25
« Quand tu demandes à un écolo de
définir le développement durable, il va prendre sa partie
à lui. Il ne va pas prendre en compte les autres piliers. »
L
Définir le développement durable selon sa propre
conviction, perception ou encore vocation, peut en définitif
déformer la définition concrète. C'est pourquoi beaucoup
d'individus considèrent le développement durable comme un concept
« ambigu ».
? Le rôle des acteurs : médias,
gouvernements
Nous avons vu que les étudiants avaient une
représentation positive de certains acteurs comme par exemple les
entreprises. Cependant, il apparait que d'autres acteurs ne sont pas
forcément bien perçus par les étudiants, c'est le cas des
médias.
Un enquêté regrette que les médias
n'informent pas suffisamment les individus sur le développement durable
et que par ailleurs, cela crée un manque de sensibilisation et
d'information. De ce fait, l'étudiant propose que le
développement durable soit davantage explicité dans les
médias comme par exemple dans les magazines
spécialisés.
« Je dirai que les médias n'en parlent pas
forcément assez. Je dirai qu'il faudrait plus de sensibilisation
à travers des revues spécialisées. Je dirai qu'il y a un
manque de transparence, un manque de développement sur ce sujet par les
médias ». F
De plus, certains étudiants interrogés
considèrent que les médias mettent en avant certains piliers du
développement durable au détriment des autres. Les entretiens
réalisés ont donc permis de distinguer deux types de discours. Le
premier discours énonce le fait que les médias mettent en avant
le pilier écologique alors que le deuxième discours affirme que
c'est le pilier économique qui est le plus exposé.
« On s'intéresse trop à
l'écologie je trouve, l'écologie c'est un fait mais faut aussi se
rendre compte qu'il y a des inégalités, je trouve que les
médias en parlent trop peu. C'est pour ça quand tu vas demander
à n'importe qui n'a pas fait de cour de développement durable, on
dit c'est quoi le développement durable il va dire `écologie'
». T
« La dimension sociale est en retrait, on se focalise
beaucoup sur l'écologie et très peu sur le social. C'est bien
beau d'avoir un environnement tout propre mais c'est bien aussi d'avoir des
humains qui se sentent bien et égaux ! » T
A travers son discours, on comprend donc que le pilier social
semble en retrait par rapport au pilier écologique. Le pilier social
semble être important puisqu'il se doit de procurer du bien être
aux individus dans la société. La surexposition du pilier
environnemental dans les médias a donc ancré cette logique dans
l'esprit des individus. Lorsque l'on demande aux étudiants de citer des
mots qu'ils pourraient associer au développement durable, on remarque
que ce sont les termes « écologie » et « environnement
» qui reviennent fréquemment. Nous pourrions donc mettre en cause
le rôle des médias dans la diffusion des informations. Cette
surexposition de la dimension écologique conditionnerait donc les
individus à penser « écologie » et donc mettre à
distance involontairement les autres piliers. Par ailleurs, cette surexposition
tendrait également à fausser la définition concrète
du développement durable.
26
L'enquête a permis d'identifier un second discours. Une
étudiante estime que c'est la dimension économique du
développement durable qui est surexposée au détriment du
pilier environnemental.
« Le pilier environnemental n'est pas suffisamment
exposé » L
« En fait les médias ont souvent tendance
à communiquer cette phrase `L'environnement est important mais ce qui
est plus difficile c'est l'économie et on verra l'environnement plus
tard'. Et tous les ans l'écologie est remis à plus tard,
ça veut que ce n'est pas suffisamment important selon eux. »
L
L'étudiante juge que les médias se
préoccupent principalement de l'économie. Elle estime donc que le
pilier économique « fait de l'ombre » au pilier social. La
représentation de l'étudiante confirme un des résultats de
l'enquête du CREDOC. L'étude a montré que les
préoccupations concernant le chômage, par exemple, semblent
beaucoup plus inquiétantes que les préoccupations
environnementales. En d'autres termes, dans un contexte de crise
économique, les préoccupations environnementales sont mises
à distance en dépit de problèmes socioéconomiques.
On pourrait dire que la surexposition de certains piliers dans les
médias aurait donc une influence sur les représentations des
individus. Plus un pilier est exposé, plus il sera davantage
préoccupants dans l'esprit des individus.
Concernant les acteurs, deux étudiants avancent une
idée similaire. Ils estiment qu'il y aurait un « manque d'acteurs
» et plus particulièrement, un manque de « spécialistes
» dans les logiques de développement durable.
Une étudiante interrogée reproche le manque de
« techniciens » dans les logiques de développement durable. En
effet, elle estime que la notion de développement durable est
très conceptuelle car elle a été mise en place par des
théoriciens et non des « techniciens ».
« C'est surtout ça le problème. Je
pense que le jour où l'écologie, l'économie et le social
seront compréhensibles par tout le monde c'est le jour où les
techniciens vont essayer de vouloir reprendre ces principes là et les
recréer en fait pour être plus facilement compréhensibles.
» L
Cela pourrait expliquer le fait que certains individus n'ont
pas une idée précise de ce que signifie la notion de
développement durable. La manque de « techniciens » ou de
personnes qui mettent en place des mesures concrètes concernant le
développement durable, pourrait avoir un impact sur la perception des
individus. De ce fait, les « techniciens » seraient en mesure de
rendre la notion plus compréhensible en la concrétisant
réellement et en l'incorporant dans le quotidien des individus.
Un second étudiant déplore également un
manque de « spécialistes » en termes de développement
durable.
« J'aurai tendance à vouloir mettre des
personnes qui sont spécialisées dans les domaines en question.
Par exemple pour le développement durable je suis sure que les personnes
à la tête du ministère ils doivent être très
intelligents. Mais qu'est-ce qui en savent au développement durable ? Il
y a peut-être ce manque de spécialistes au sein du gouvernement ou
du moins leur place n'est pas valorisée. » F
L'étudiant interrogé estime que le gouvernement
manquerait d'acteurs-spécialistes dans le domaine du
développement durable et que leur place mériterait d'être
valorisée. Mettre des personnes spécialisées dans ces
domaines permettraient en définitif une meilleur compréhension de
cette notion. L'enquêté insiste sur le rôle du gouvernement.
Il considère que c'est au gouvernement d'inclure des acteurs
spécialisés.
27
« Le gouvernement devrait peut- être faire de
la recherche et du développement peut être qu'ils devraient
intégrer à leur ministère des personnes
spécialisées dans les domaines. » F
Cette partie avait pour ambition de présenter les
résultats de la partie qualitative de l'enquête. Cependant, ce
n'est pas représentatif puisque 4 étudiants ont été
interrogés. Malgré que cette partie de l'enquête ne soit
pas représentative, plusieurs conclusions ont pu être
tirées. De ce fait, nous verrons si la partie quantitative confirme les
résultats de l'enquête qualitative ou si les résultats
diffèrent.
II. Résultat de l'étude quantitative
2.1 Le profil des étudiants interrogés
La population enquêtée est composée de
quarante-trois étudiants (Master 1 MECI et L3 SES), âgés
entre 21 et 40 ans. On compte également que 54,8% des répondants
sont des filles contre 45,2% (garçons) (Annexe figure 8). Parmi les
étudiants interrogés 95,2 % ont obtenu un baccalauréat
général et 4,8 % ont obtenu un baccalauréat technologique
(Annexe figure 7). Par ailleurs, on remarque que 93 % des étudiants
interrogés estiment avoir été sensibilisés au
développement durable contre 7% qui pensent qu'ils ne l'ont pas
été. (Annexe figure 20).
2.2 La notion « développement durable
»
? Comme pour les enquêtes réalisées
auprès des ménages, l'enquête a permis de savoir si les
étudiants avaient une idée précise ou non de ce qui
signifie la notion de développement durable. La majorité des
étudiants interrogés estiment avoir une idée « assez
précise » de ce que signifie la notion de développement
durable, 28% ont une idée « très précise » et 7%
une idée « peu précise ». (Annexe figure 9). On
remarque que la majorité n'a pas encore une idée «
très précise » de ce que signifie la notion de
développement mais qu'une minorité a une idée « peu
précise ». Ces chiffres sont rassurants dans la mesure où
cette notion semble assez compréhensible pour la majorité des
étudiants.
? 95% des étudiants estiment que le
développement durable est important contre 5% qui le jugent « pas
important ». La minorité des étudiants qui estiment que le
développement durable n'est pas important seraient peut-être des
étudiants qui ont une idée « peu précise » de ce
que signifie la notion. (figure 10).
? Lorsque l'on demande aux étudiants les mots qui leur
viennent à l'esprit quand on leur parle de développement durable,
l'enquête a montré que « environnement » est le terme
qui a été mentionné le plus fréquemment (19 fois).
Ce résultat confirme une partie des résultats de l'enquête
qualitative puisque lors des entretiens, les
28
étudiants évoquaient également la notion
« environnement » lorsque l'on leur demandait de citer les mots
qu'ils associeraient à la notion de développement durable. En
revanche, le terme « social » est mentionné 7 fois. On
remarque de nouveau que le développement durable est encore
assimilé à la dimension environnementale.
· Concernant la démarche de développement
durable, on constate que trois grandes tendances apparaissent. En effet, 24,8%
des étudiants pensent que le développement durable c'est une
« une prise de conscience des impacts de nos comportements individuels et
collectifs », 28,2% estiment que c'est « un équilibre entre le
bien-être social, économique et la protection de l'environnement
». Enfin, 22,2 % considèrent que le développement durable
c'est « une préservation de l'environnement. » Même si
les étudiants associent encore la dimension environnemental au
développement durable, on remarque qu'ils semblent avoir conscience que
le développement durable est l'association des trois piliers :
environnemental, économique et social. On note cependant que 8,5% des
enquêtés estiment que le développement durable c'est «
une amélioration des conditions de vie des populations. » L'aspect
social ne semble donc pas être aussi intégré dans la
conscience des étudiants. Lorsque que les étudiants prennent en
compte un seul pilier du développement durable, c'est le pilier
environnemental qui est mis en avant et non le pilier social. (figure 11).
· 52,4 % estiment que le développement durable
est « nouveau » contre 47,6% qui pensent que celui-ci est «
ancien » (figure 12)
· La totalité des étudiants estiment que
le développement durable est « positif » (figure 13)
· 55,8% estiment que le développement durable est
« abstrait » et 44,2% le considèrent « concret ».
(figure 14)
· 60,5% des répondants considèrent que le
développement durable est « pratique » alors que 39,5% pensent
que c'est « conceptuel ». Le présent résultat ne
confirme donc pas celui de l'étude qualitative puisque la
majorité des étudiants interrogés pensent que le
développement durable est « conceptuel » et pas assez
pratique. (figure 15). Les réponses des étudiants
interrogés pour les entretiens sont en réalité les
réponses approfondies des étudiants pensant que le
développement durable est conceptuel
· 95,3 % pensent que le développement durable est
« collectif » contre 4,7 % qui pensent que celui-ci est «
individuel ». (figure 16)
· 64,3 % des répondants estiment que le
développement durable c'est « politique » contre 35,7% qui
estiment qu'il est « populaire ». En somme, la majorité des
étudiants interrogés pensent que le développement durable
est un concept qui s'inscrit uniquement dans le champ politique. (figure 17).
Autrement dit, le développement durable serait une problématique
qui ne serait pas propre au peuple mais aux élites politiques.
· Paradoxalement, la majorité des
étudiants interrogés pensent que le développement durable
est équitable (69%) contre 30,2% qui le pensent « élitiste
». Les étudiants interrogés pour les entretiens individuels
estiment que le développement durable est « élitiste »,
c'est-à-dire que celui-ci serait réservé à une
élite. Ils ont également énoncé le fait que
celui-ci serait difficilement accessible à toutes les populations et
qu'il existerait un effet
29
discriminant. Les différents pourcentages montrent que
les étudiants ont des perceptions spécifiques relatives au
développement durable. De même, les écarts entre ces
pourcentages demeurent élevés. (+ 40 points de pourcentage).
(figure 18)
· La majorité des répondants semblent
optimiste quant à la réalisation du développement durable.
En effet, 90,7% des enquêtés estiment que le développement
durable est « possible » contre 9,3% qui le juge « impossible
». (figure 19)
2.3 Sensibilisation, information et pratiques
· 93% des étudiants affirment avoir
été sensibilisé au développement durable contre 7%
qui ne considèrent pas avoir été sensibilisé au
développement durable. (figure 20). La majorité des
répondants estiment alors avoir été
sensibilisés.
· Par ailleurs, ils disent avoir été
sensibilisé principalement à travers des supports audio-visuels
31,7% ; 26,8% à travers la presse et enfin 23,2% autrement. La
modalité de réponse « autres » a été
explicitée par les étudiants. En effet, les étudiants
ayant répondu « autres » ont fait référence
à l'enseignement proposé (développement durable) dans le
cadre du Master 1 MECI. On note également que c'est une minorité
d'étudiants qui considèrent avoir été
sensibilisé par la famille (11%) ou les amis (7,3%). (figure 21)
· Concernant l'information sur les actions mises en
place pour le développement durable, 55,8% des enquêtés se
disent être « peu informé-é », 23,3% « trop
peu informé-e », 18,6% « bien informé-e » et enfin
seulement 2,3% estiment être « très bien informé-e
». Ces résultats confirment les résultats, relatives
à l'information concernant le développement durable, de
l'enquête qualitative. En effet, les étudiants interrogés
estiment que les médias n'informent pas davantage sur les
démarches de développement durable ou encore qu'ils ne
renseignent pas davantage sur certains piliers au détriment des autres.
De manière générale, les étudiants ont le sentiment
de ne pas être suffisamment informés. (figure 22)
· Concernant les pratiques, 74,4% pensent que les
questions autour du développement durable les amènent à
changer leurs habitudes contre 25,6%. La majorité des étudiants
semblent avoir quelques pratiques en terme de développement durable. Les
étudiants ayant répondu « oui » ont eu la
possibilité d'expliciter leurs réponses. Certains
étudiants disent faire attention à leur consommation ou encore
être adepte du recyclage. (figure 23)
· Enfin, 81,4% des étudiants interrogés ne
font pas partie d'une association en lien avec le développement durable.
Cependant, 14% des répondants disent être membre d'une association
et 4,7% disent « en avoir l'intention ». (figure 24)
30
Les résultats de l'étude quantitative ne sont
pas similaires avec les résultats de l'étude qualitative. En
effet, certains résultats des entretiens sont des réponses
approfondies aux résultats des questionnaires lorsque les
étudiants y ont répondu en minorité. L'étude
quantitative est donc un complément à l'étude
qualitative.
31
Conclusion
Les résultats obtenus à partir de l'analyse des
entretiens tendent à démontrer que les étudiants ont des
opinions positives mais également négatives à
l'égard du développement durable. Concernant les
représentations positives, les étudiants estiment que le
développement est « important » et « positif
» de manière générale. Par ailleurs, celui-ci
pourrait contribuer à rendre le « monde meilleur ».
Les enquêtés semblent donc avoir conscience de la finalité
du développement durable. Cependant, c'est la dimension environnementale
qui « pèse » dans la définition des étudiants
concernant le développement durable. En effet, le début des
entretiens est marqué par une vision « écolo-centré
» de celui-ci. On remarque un effet réducteur puisqu'ils associent
le développement durable à l'aspect environnemental. Les
étudiants n'ont pas manqué d'ajouter que l'enseignement à
l'université, qui leur aie proposé, a eu un impact positif
puisque celui-ci a permis d'élargir leur vision concernant le
développement durable.
De ce fait, ils ont pu comprendre que d'autres aspects
s'inscrivaient dans les logiques de développement durable. Par exemple,
ils ont eu conscience que les entreprises étaient des acteurs
incontournables. En définitif, ils ont appris davantage sur le pilier
social. Enfin, l'enquête a révélé que le
développement durable était un effet générationnel.
Les logiques de développement durable n'étaient pas
appréhendées de la même manière selon les
générations. L'enquête du CREDOC a mis en évidence
un clivage générationnel entre les jeunes et les plus
âgés. Les plus âgés n'auraient pas une idée
précise de ce que signifie la notion de développement durable
alors que les plus jeunes auraient une idée plus précise. Ces
résultats confirment les résultats de l'enquête sur les
étudiants de Paris 7. Les enquêtés ont également mis
en évidence cet effet générationnel.
Concernant les représentations négatives, la
notion de développement durable est perçue comme une notion
« fourre-tout » ou encore « trop large ». Les
étudiants estiment que celle-ci est très large, ambiguë et
pas comprise de tous. Ils estiment également que le développement
durable n'est pas accessible à tout le monde. Il existerait un effet
discriminant rendant difficile tout accès à l'information
relative au développement durable. Selon les étudiants, le
développement durable serait réservé à une
élite ayant de hautes qualifications. Elle serait également
difficile d'accès en termes de pratiques créant des clivages
entre les villes favorisées et défavorisées
(équipements comme les transports.) Les villes
défavorisées n'auraient pas les ressources nécessaires
pour financer des transports répondant aux logiques du
développement durable. Cela met en évidence le coût
élevé du développement durable.
L'enquête a montré que certains acteurs
pouvaient être remis en cause comme par exemple les médias. Les
étudiants estiment que les médias exposent des piliers au
détriment des autres. Par exemple, lors de conjoncture économique
défavorable, les médias mettraient à distance le pilier
environnemental, privilégiant alors les informations relatives aux
fractures socio-économiques que connaît le pays (chômage).
Paradoxalement, les résultats de l'enquête qualitative ont
montré que les médias tendraient également à
surexposer l'aspect écologique. Cette surexposition serait responsable
de l'ancrage de l'aspect écologique dans l'esprit des individus. Cette
visibilité médiatique aurait donc des conséquences quant
à la perception des individus du développement durable. En effet,
les étudiants pourraient avoir une vision erronée du
développement durable.
Concernant l'étude quantitative, la majorité
des étudiants estiment avoir une idée « précise
» de ce que signifie la notion de développement durable.
32
L'enquête a montré que les opinions «
pèsent » davantage lorsqu'elles sont négatives. Le
développement durable semble encore réduit aujourd'hui à
l'aspect environnemental même si d'autres aspects tendent à
émerger. De manière générale, les étudiants
ont conscience de l'importance et de la signification du développement
durable. Cependant, on relève un manque d'information, que ce soit des
informations mises en places ou des informations relatives à la
définition de cette notion.
Les problématiques autour du développement
durable devraient être intégrer dans le quotidien des individus
mais elles semblent encore être l'apanage des politiques plutôt que
de la population.
33
Annexe
Figure 1 Figure 2
Figure 3 Figure 4
Figure 5
34
Figure 6 Figure 7
Figure 8 Figure 9
35
Figure 10 Figure 11
Figure 12 Figure 13
Figure 14 Figure 15
Figure 16 Figure 17
Figure 18
36
Figure 19 Figure 20
Figure 21 Figure 22
Figure 23 Figure 24
37
38
Bibliographie
· BLANCHET A. & GOTMAN A. (2000) L'enquête et ses
méthodes : l'entretien. Ed. Nathan Université, 157p.
· IFOP, Etude « les Français et le
développement durable » , 2007
· JODELET, Denise (sld). 2003. Les représentations
sociales, Paris, Presses Universitaires de France, Coll. Sociologie
d'aujourd'hui
· MANCEBO, François 2008. Le développement
durable, Paris, Armand Collin
· SINGLY de F .,, Le questionnaire. L'enquête et ses
méthodes (3e édition), Armand Colin, coll. « 128 »,
2012, 128 p.,
· VERGES P. L'analyse des représentations sociales
par questionnaires. In: Revue française de sociologie. 2001, 42-3.
pp.537-561.
Etudes et enquêtes
· CREDOC, Enquête sur la connaissance du «
développement durable », 2013
· CREDOC, Enquête sur les attitudes et comportements
des Français en matière d'environnement, 2011
· IFOP, Les Français et le développement
durable, 2007
· TNS SOFRES, Les entreprises et le développement
durable, 2010
39
Remerciements
Pour commencer, j'adresse mes remerciements à ma
tutrice de mémoire, Petia Koleva , pour sa disponibilité et ses
encouragements tout au long de la rédaction de ce mémoire.
Je remercie également les étudiants du Master 1
MECI ainsi que la Licence 3 SES pour leur participation.
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